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PRESENTATION

Octobre 2022
HISTORIQUE
Située en Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire devient officiellement une colonie française le
10 mars 1893 avec le choix de Grand-Bassam comme première capitale, fonction qui lui
restera de fait (malgré la délocalisation du siège du gouverneur à Bingerville en 1902 pour
raisons sanitaires) jusqu’en 1930. La première mission que s’assignent les autorités coloniales
est la conquête du territoire (ou « pacification » dans la terminologie des colons).
Durant l’étape suivante, désigné comme « mise en valeur » des terres de la colonie dans le
discours colonial de l’époque, l’exportation des produits agricoles est facilitée par le
renforcement des infrastructures de transport : Relié avec l’hinterland par le chemin de fer,
Abidjan devient la ville portuaire principale (et depuis 1950 aussi la capitale administrative)
de la colonie avec la construction du wharf de Port Bouët en 1931 et l’ouverture du Canal de
Vridi en 1950. Le chemin de fer, qui avait atteint Agboville en 1907, Dimbokro en 1908 et
Bouaké en 1912, est prolongé vers le nord et atteint Katiola en 1924, Ferkessédougou en 1929
avant d’être mené jusqu’à Bobo-Dioulasso en 1934 et Ouagadougou en 1954. Ainsi, au Sud
comme au Nord de la colonie, une grande variété de cultures d’exportation, telles que le café,
le cacao et le kapok au Sud, mais aussi les arachides, le sisal, le karité, le ricin et le coton au
Nord pouvait évoluer durant la période entre les deux guerres. Pourtant, en 1945, au cours des
deux Conférences économiques de Dakar, l’administration coloniale française fixe pour
chaque colonie de l’Afrique Occidentale Française (AOF), une culture principale
d’exportation : La culture de l’arachide qui, en 1946, représente en valeur 61 % des
exportations de l’AOF sera dorénavant négligée en Côte d’Ivoire pour être confiée de
préférence au Sénégal. Le karité va au Soudan français (c’est-à-dire le Mali et une partie du
Burkina Faso actuel). Les autres oléagineux, produits du palmier, graine de coton et de ricin
sont l’apanage du Togo et du Dahomey. Le sésame est équitablement partagé entre la Côte
d’Ivoire et la Guinée.
À cette occasion, il est décidé que la colonie de Côte d’Ivoire se consacre principalement à la
culture du café et du cacao. La priorité est ainsi donnée au binôme café-cacao en Côte
d’Ivoire, qui s’acclimate bien en région forestière au détriment des savanes.

L’accession à l’indépendance de la Côte d’Ivoire le 7 août 1960 ne change pas


fondamentalement la situation, comme les nouvelles autorités ivoiriennes choisissent au début
de perpétuer le système économique colonial. Pourtant, le gouvernement ivoirien comprend
bientôt que la focalisation exclusive sur le café et le cacao, issu de l’organisation économique
de l’espace colonial français, impliquait une dépendance dangereuse de la volatilité du marché
mondial. À la différence d’une colonie qui peut être sûre d’être sauvée en cas de crise par la
force économique de la métropole et de l’Empire colonial dans son ensemble, un État national
qui se veut indépendant et souverain risque de faire faillite s’il se limite à remplir une seule
fonction économique.

En outre, privilégier la zone propice à la culture du café et du cacao au Sud du pays mettait à
risque la cohésion du nouvel État national. Déjà durant la période coloniale, le Nord devait
faire face à un défi : Ayant été auparavant la zone la plus développée avec sa longue tradition
de culture musulmane et sa participation aux réseaux commerciaux des savanes ouvertes et de
l’espace saharien, il se voyait de plus en plus renvoyé au second plan par rapport au Sud qui
auparavant défavorisé par ses forêts impénétrables se voyait privilégié par l’accès direct à la
mer et par un climat qui permet la production des biens les plus valorisés sur le marché
mondial. C’est pourquoi, dès 1963, une politique de diversification agricole est engagée par le
gouvernement ivoirien et plusieurs cultures de rente sont promues. Il s’agit notamment du
palmier à huile, de l’hévéa, du coton, de la canne à sucre et du cocotier.

Dans le même élan, le soja est introduit officiellement en Côte d’Ivoire en 1974 après cinq
années d’expérimentation depuis 1968. La suite des essais menée jusqu’en 1978 prouve que la
zone de Touba et d’Odienné est la plus propice à la culture à grande échelle du soja, ce qui
permet d’y mettre en œuvre à partir de 1979, sous la dénomination « premier Projet Soja »,
une opération de développement du soja auxquels sont associés le riz et le maïs.

DE QUOI S’AGIT-IL ?

Dès 1963, le gouvernement ivoirien engage une politique de diversification des cultures pour
réduire la prépondérance du binôme café-cacao dans l’économie de la Côte d’Ivoire. Dans le
même élan, il entreprend d’examiner à partir de 1968, les possibilités de réaliser « un
programme d’introduction de la culture du soja en Côte d’Ivoire ».
Le soja (Glycine max L. Merr) est une légumineuse tout comme le haricot, le niébé, et
l’arachide très riche en protéines (40 %), en huile (20 %), en vitamines et en éléments
minéraux.
Sa transformation industrielle se prête à de multiples utilisations que sont l’huile, le tourteau,
la farine et les produits farineux, le lait et les produits dérivés, les concentrés de
protéines de soja. La production mondiale est essentiellement assurée par l’Amérique et la
Chine (92 %) L’Afrique représente moins de 1 % avec le Nigeria, le Zimbabwe et l’Afrique
du Sud comme principaux producteurs. La Côte d’Ivoire occupe le 20 è rang au niveau
Africain.

QUELLE EST SON IMPORTANCE ?

La graine de soja est une source très riche en nutriments essentiels et constitue l’un des
aliments les plus versatiles.

a. Nutrition et santé
Il est très riche en protéine. La graine de soja constitue une excellente source de protéine
hautement digestible dont la qualité peut être équivalente à celle des protéines animales.
La protéine de soja contient tous les acides aminés essentiels et bien que sa teneur en
méthionine soit relativement faible, elle constitue une bonne source de lysine. Elle convient
aux enfants et aux adultes et fournit une source de protéine alternative pour les personnes
souffrant d’allergies alimentaires telles que l’allergie au lait de vache ou l’allergie aux œufs.
Elle contribue à réduire le taux de cholestérol dans le sang. Les ingrédients à base de protéine
de soja sont pauvres en graisses et ne contiennent pas de cholestérol. Ils peuvent donc
contribuer à réduire la consommation de graisse et réduire le risque de maladies cardiaques.
TYPE DE PROTEINE TENEUR
Graine de soja 38%
Viande et poisson 16-22%
Produit laitier 3-26%
blé 14%
Œuf 12%

b. importance socio-économique
La culture du soja fourni une source importante de revenus et d’emplois. Elle contribue à
réduire la malnutrition.

COMMENT PRODUIRE LE SOJA ?


1. Choix du sol
Il faut choisir pour le soja un terrain plat ou en pente douce ; des sols argilo-sableux, les
vertisols, les sols limoneux ; les sols profonds, légers et bien drainés. Eviter les sols sableux,
lourds, caillouteux ou latéritiques et hydromorphes (des sols des bas-fonds ou qui gardent
l’eau en saison des pluies).
2. La préparation du sol
Le soja est semé sur des sols labourés ou sur billons.
Après le défrichement, aux pluies de mai-juin, le terrain choisi doit être labouré soit
manuellement soit par traction animale ou encore de tracteur.
Le labour peut consister à faire soit des billons soit à faire un labour à plat. Les billons de soja
doivent être plus hauts que ceux du maïs et du coton. Deux types de billons peuvent se faire :

 Sur sol riche

- des billons larges de 50 à 60 cm (deux écartements et demi à trois écartements de la main)


pour le semis à deux lignes par billon
- des billons larges de 40 cm (deux écartements de la main) pour les semis en une ligne
continue. L’écartement entre les billons doit être de 30 à 40 cm c’est-à-dire deux écartements
de la main.
 Sur sol pauvre
Le soja est une légumineuse qui enrichit le sol après la récolte. Pour cela il peut être cultivé
sur des sols pauvres. Sur les sols pauvres, les billons doivent être d’une largeur de 70 cm.
Ceci permet d’éviter la pourriture des racines de soja après le développement de la plante.

3. LE SEMIS
 semence
La semence de soja doit être de bonne qualité c’est-à-dire certifiée. Elle est pure et germe
bien. Il faut donc utiliser des semences améliorées.
 Période de semis
Ajuster la date de semis de manière à ce que les plantes arrivent à maturité en saison sèche. La
période de semis s’étende entre mi-juin et le mois de juillet. Eviter de semer en août.
 Quantité de semences :
- 52 à 60 kg sur un hectare ;
- 26 à 30 kg sur 0,50 hectare ;
- 13 à 15 kg sur 0,25 hectare
 Technique de semis
- Ecartement entre lignes : 30 à 40 cm sur sol riche et 60 cm sur sol pauvre.
- Ecartement entre poquets : 15 à 20 cm.
- Profondeur de semis : 3 à 5 cm.
- Nombre de graines par poquet : 2 à 3.
Remarque : Semer lorsque le sol est humide (de préférence après une grosse pluie)

4. L’ENTRETIEN : LE SARCLAGE
Il faut sarcler 2 fois le soja : le 1er sarclage intervient 2 à 3 semaines du semis et le 2ème
sarclage, 3 semaines à un mois après le premier sarclage.

5. LA RECOLTE – ET LES OPERATIONS POST-RECOLTE


 La récolte
Récolter lorsque la majorité des feuilles sont tombées, que les tiges commencent par sécher et
que la majorité des gousses ont atteint la maturité (en ce moment elles deviennent marron,
brunes ou grises ; les graines se remuent parfaitement dans les gousses). Les graines ont un
taux d’humidité compris entre 14 et 15 %. Pendant la récolte, il faut couper les tiges arrivées à
maturité au ras du sol à l’aide d’une machette bien tranchante.

 Le séchage – Le battage – Le vannage


Les plants de soja récoltés doivent être séchés sur des bâches ou des aires aménagées pendant
3 à 4 jours. Ensuite, il faut procéder au battage. Le battage doit se faire de manière à ne pas
blesser les graines. Pour cela il faut éviter l’utilisation d’objet métallique. Il est conseillé
d’utiliser des branches de palme sans piquants, un bâton.
Après le battage, les graines se mélangent avec les débris (fanes). Il est recommandé
d’enlever les débris de tiges, de gousses mélangées aux graines.

 Le séchage complémentaire

Après avoir vanné le soja, il est recommandé de sécher à nouveau les graines pour réduire au
maximum le taux d’humidité des graines. Ce second séchage permet d’avoir une humidité
inférieure ou égale à 8 %. La production obtenue à l’hectare est comprise entre 1,5 à 2,4
tonnes à l’hectare.

QUE PEUT-ON FAIRE AVEC LE SOJA ?


1. Production-Commercialisation
Après la production les grains de soja récoltés peuvent être commercialisés auprès des
revendeurs dans les marchés ou auprès des transformateurs.
2. Production-Transformation
Au terme de la production et de la récolte, les grains de soja sont transformés en plusieurs
dérivés. Nous avons :
- Farine de soja
- Lait ou jus de soja
- Soja torréfié
- Tourteaux de soja
- Huile de soja
- Yaourt de soja
- Gâteaux de soja
- Tofu de soja
- Brochette de soja
- Son de soja
- Fromage de soja
Remarque : dans les 2 premiers cas nous sommes producteurs.

3. Achat-Transformation-Commercialisation

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