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Junta de Andalucía

Pruebas Específicas de Certificación 2020/21

NIVEL C1 | FRANCÉS

INSTRUCCIONES



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PUNTUACIÓN NOTA FINAL CALIFICACIÓN



Junta de Andalucía Pruebas Específicas de Certificación 2020/21

TAREA 1
Lisez le texte et dites si les propositions suivantes sont vraies (V) ou fausses (F), comme dans
l’exemple.
Y A-T-IL UN ÉTERNEL FÉMININ ?
Paris, une matinée d’hiver. Une femme fardée, les pieds chaussés d’escarpins à talons bobines,
enlace sa petite amie, cheveux ras et jean baggy. Une autre traverse la rue en poussant un landau
d’où s’échappe une minuscule main, un autre enfant, plus grand, accroché à elle, dans une écharpe
de portage. Café dans une main, ordinateur portable dans l’autre, une blonde presse le pas sans
jeter un œil à la mendiante assise devant le distributeur à billets, avant de s’engouffrer dans un
immeuble de bureaux. Il suffit d’observer les rues des grandes villes occidentales pour comprendre
cette mystérieuse phrase de Jacques Lacan : « La femme n’existe pas. » Désormais, les visages de la
féminité sont multiples.
Mais comment cette féminité vient-elle aux femmes ?
Pour tout un courant des sciences sociales et pour beaucoup de féministes, les comportements dits
féminins seraient donc avant tout une affaire de construction sociale. Dans l’Amérique puritaine des
années 1930, les travaux de Margaret Mead firent l’effet d’une bombe. L’anthropologue y affirmait
que les caractères des hommes et des femmes sont conditionnés par le groupe au sein duquel ils
évoluent. Ainsi, chez les Chambulis de Nouvelle-Guinée, les hommes ne pensent qu’à séduire et se
laissent aller à de violents accès émotifs, tandis que les femmes font montre d’un esprit pratique et
d’une rationalité à toute épreuve ; chez leurs voisins Arapeshs, douceur, empathie et amour des
enfants sont des traits partagés par les deux sexes ; les Mungundors, hommes et femmes, ne
seraient, eux, que colère et agressivité.
Si l’on reproche parfois aux travaux de M. Mead d’être plutôt proches du conte philosophique
rousseauiste, ils ont le mérite d’avoir ouvert la voie à de multiples interrogations sur la construction
des identités sexuées. Dès les années 1960, les féministes anglo-saxonnes puis françaises
s’empareront de la question pour revendiquer l’égalité des droits entre hommes et femmes. Leur
combat permettra à bien des femmes de connaître dans un certain nombre de pays une
spectaculaire émancipation depuis les années 1970.
Les stéréotypes ont la vie dure
Reste que les stéréotypes dans les représentations sociales du masculin et du féminin ont toujours
la vie dure. L’anthropologue Françoise Héritier postule l’existence d’une « valence différentielle des
sexes » : toute la pensée humaine s’est déployée à partir de la première différence observable, celle
du corps des hommes et des femmes. Or, dit-elle, toute pensée de la différence aboutit à une
classification hiérarchique. Le caractère universel de la domination masculine participe d’une
volonté de contrôle de la reproduction de la part de ceux qui ne disposent pas de ce pouvoir si
particulier, la contraception marquant une rupture radicale en permettant aux femmes d’user
différemment de leur corps. Le sociologue Pierre Bourdieu soulignera pour sa part que la
domination masculine procède d’une « construction sociale naturalisée », les femmes ayant intégré
des habitus – des modes de pensée et de comportements conscients et inconscients – de sexe, le
principe de la perpétuation de ce rapport de domination étant savamment entretenu par des
instances telles que l’école ou l’État.
D’autres travaux insistent sur l’extrême précocité des phénomènes de socialisation différenciée
entre filles et garçons. Dans Le Sexe des émotions (1998), le psychiatre Alain Braconnier souligne
que dans nos sociétés occidentales, les comportements des parents et des adultes proches de
l’enfant s’adaptent souvent, inconsciemment, dès les premières semaines de la vie, en fonction du
sexe de l’enfant.
La sociologue Martine Court a pour sa part analysé la façon dont les corps féminins et masculins se
construisent au cours de l’enfance. Pour la chercheuse, ces différences sont observables dès la fin
de l’école primaire chez des filles et des garçons d’une dizaine d’années, la famille, les médias et les
pairs contribuant grandement à la fabrique d’une « vraie » fille ou d’un « garçon manqué ». Nuance
intéressante, M. Court insiste sur le fait que l’on demande avant tout aux filles de se comporter
comme « des filles de leur classe sociale ». Telle petite fille issue des classes populaires pourra être
encouragée à « faire chanteuse » comme ses idoles de « La Star Academy » quand telle autre, issue
d’une famille très bourgeoise, sera invitée à devenir une parfaite femme au foyer ou une brillante
avocate.
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Les hormones font-elles un destin ?


Mais M. Court montre aussi que cette socialisation genrée n’est en rien automatique. Les enfants
ne sont pas – heureusement – de simples réceptacles des désirs parentaux ; d’autre part, les
personnes dans l’entourage auxquelles les enfants peuvent s’identifier sont multiples (un parent,
un professeur, un adulte, un héros de la télévision), et offrent des modèles d’identification nuancés
et contradictoires.
Pourtant, un certain nombre de travaux récents, dans les champs de la neurobiologie, de la
génétique ou de la psychologie cognitive, insistent sur la présence de différences innées,
comportementales et cognitives entre les hommes et les femmes, différences dues à l’action des
gènes, des hormones, voire à une organisation neuronale sexuée. La psychologue canadienne Susan
Pinker soutient l’existence d’une nature et des qualités spécifiquement féminines. Dans Sexual
Paradox, S. Pinker dresse un constat : dans son pays, les garçons ont deux fois plus de problèmes
d’hyperactivité, quatre fois plus de troubles du langage et de l’apprentissage, dix fois plus de
dyslexie. 70 % des filles ont leur bac contre seulement 59 % des garçons. Pourtant, remarque-t-elle,
les hommes détiennent la plupart des postes à responsabilité et ont des salaires supérieurs.
Pour quelles raisons ?
Pour S. Pinker, il s’agit moins d’un effet de la domination masculine que de désirs différents des
femmes face au travail et à leur façon d’appréhender l’existence. Et ces désirs seraient liés à des
composantes biologiques. La testostérone rend les hommes plus vulnérables mais plus enclins à la
prise de risque. L’ocytocine rend les femmes douces et empathiques. On ne compte désormais plus
les études qui rebiologisent la différence des sexes, invoquant les structures cérébrales, les
comportements sexuels, les soins aux enfants, les performances cognitives, chaque fois en tentant
de prouver que les différences subsistent malgré toutes les variations sociales. Mais qu’en penser ?
Pour la philosophe Peggy Sastre : « S’agissant de la féminité, désormais on trouvera relativement
peu d’études qui montrent que l’inné prime sur l’acquis, car ce n’est plus comme ça que les
chercheurs travaillent, mais davantage en considérant que l’inné donne une tendance que façonne
ensuite l’environnement, comme le montre l’épigénétique. »
Adapté de : www.scienceshumaines.com

0. Une femme maquillée serre entre ses bras une femme aux cheveux
V 
courts.
1. Une autre femme a hâte d’arriver au travail.

2. La société américaine est séduite par les travaux de M. Mead.

3. Les enquêtes sur le terrain de M. Mead ont permis de raviver le débat sur
la notion de genre.

4. Aujourd’hui, les idées reçues s’imposent moins facilement qu’avant.

5. Certaines institutions prolongent, en toute connaissance de cause, les


rapports de domination.

6. M. Court affirme que le genre échappe à la culture et relève de la nature.

7. De nouvelles recherches affirment que l’homme et la femme ont des


cerveaux différents.
8. P. Sastre remet en cause le rôle prépondérant de l’environnement dans la
construction de la féminité.

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TAREA 2
Lisez le texte, puis choisissez la meilleure option (a, b ou c) pour compléter l'affirmation proposée,
comme dans l'exemple. Vous trouverez la grille de réponses à la page 6.

Au musée du Louvre-Lens, une grande exposition thématique retrace l´épopée du noir dans les arts.
Qualifiée de non-couleur par Léonard de Vinci, il a longtemps été synonyme de vide et de mort… mais
pas que ! Pourquoi donc les artistes broient-ils du noir depuis la nuit des temps ? pourquoi certains
le cultivent quand d'autres le diabolisent ? Décryptage… au cœur des ténèbres.
Une couleur sacrée
C´est la couleur du commencement et de la fin, de l'avant et de l´après. Le noir est l´une des
premières teintes employées par les artistes, et ce depuis la préhistoire ! De la Mésopotamie à
l'Égypte des pharaons en passant par la Rome antique, elle revêt très tôt de nombreux sens et se
pare d'une symbolique complexe. En effet, contrairement à ce que l´on pourrait croire, le noir n´a
pas toujours été associé à la mort ou au chaos. En Égypte par exemple, il s'agit de la couleur de la
terre, de la fertilité et la régénérescence. Les divinités funéraires, à l´image d´Osiris, dieu des morts,
ou d´Isis, son épouse, sont sculptées dans du basalte, du granit ou de l'obsidienne, une roche
volcanique. Placées notamment dans les tombeaux, ces statuettes accompagnent les hommes dans
leur voyage vers l'au-delà et donc vers la vie éternelle. Dans la Bible, au contraire, dès les premières
lignes de la Genèse, le noir apparaît comme mortifère et s´oppose à la lumière. Au Moyen Âge, en
Occident, il est ainsi l'apanage du diable et de l´enfer. Dans l'iconographie chrétienne surgit alors un
bestiaire inquiétant, sombres créatures aussi terrifiantes que maléfiques : chauve-souris, dragons,
charognards et démons de toutes sortes. Avec l'invention de l´imprimerie, qui contribue à la
propagation de ces images, une nouvelle figure émerge : celle de la sorcière chevauchant son balai
dans la nuit noire du sabbat, ces réunions nocturnes lors desquelles les participants se livrent à
d'obscurs rituels et aux pires transgressions…
Les créatures de l'ombre
Au XVIIIe siècle, sous l´impulsion de la philosophie des Lumières, cet imaginaire mortifère est
renouvelé : ce sont les prémices du romantisme noir ! Les artistes sont fascinés par les atmosphères
lugubres et fantastiques, exaltant le sentiment mélancolique et l'inquiétante étrangeté, explorent
les pulsions comme les désirs refoulés. Paysages tourmentés, voire apocalyptiques, visions
cauchemardesques… Sous l´impulsion d´artistes comme Johann Heinrich Füssli ou Arnold Bröcklin,
la peinture se fait le reflet des tourments de l´âme. Presque un siècle plus tard, le noir a envahi les
villes étouffées par le smog de la révolution industrielle. Face au vertige de la modernité, les
symbolistes se réfugient dans le rêve et l´immatériel et font resurgir démons et chimères. Jusque
dans les années 1880, Odilon Redon, maître des univers fantomatiques, s'adonne ainsi à ses
« noirs », œuvre exclusivement lithographique et au fusain, tandis que Gustave Doré illustre, à
seulement 23 ans, l´Enfer de Dante. La littérature, à l´image du roman gothique, joue un rôle
prépondérant dans l'émergence de ces images tourmentées, qui inspireront également au XXe siècle
les cinéastes, à commencer par Murnau qui réalise le mythique Nosferatu en 1922.
Un symbole de luxe et d'élégance
Rien n´est jamais blanc ou noir ! Couleur maléfique et mortelle au Moyen Âge, associée au pêché et
à l´enfer, le noir est aussi à cette époque synonyme de travail et de pénitence… À partir du XVI e
siècle, il regagne ses lettres de noblesse grâce au vêtement. En Occident, c´est le duc de Bourgogne,
Philippe le Bon, qui développe l'engouement aristocratique pour cette couleur. Elle s'impose dans
la très catholique Espagne mais aussi dans les pays du Nord, où elle renvoie une image vertueuse.
Souverains, confréries ou encore riches marchands se font immortaliser sous le pinceau d´artistes
comme Velázquez ou Rembrandt, en arborant de luxueux costumes ornés de broderies et de
soieries délicates. Au XIXe siècle, le noir devient la couleur de l´élégance féminine par excellence.
[…] Il gagne alors peu à peu toutes les garde-robes : couleur du deuil, il sert également d´uniforme
aux avocats, aux professeurs ou encore aux gendarmes. Enfin, le vêtement noir connaît son apogée
dans les années 1930, grâce à de grandes couturières comme Madeleine Vionnet et Marie-Jeanne
Lanvin : le mythe de la fameuse « petite robe noire » est né !
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Apellidos y Nombre : _______________________________________________________________

…et de la misère
Au XIXe siècle, alors que triomphe l’industrie, les artistes s´emparent aussi du noir pour dénoncer
les pires aspects de la misère, d´ailleurs souvent qualifiée de « noire » : en témoigne le Marchand
de violettes de Fernand Pelez, qui confronte le spectateur à l´intolérable : un enfant dévoré par la
faim, assoupi à même le sol. Symbole de luxe, le noir est donc également la couleur des haillons des
laissés-pour-compte de la révolution industrielle. Mais aussi celle de ses figures, comme le montre
une série de photographies anonymes réalisées entre les années 1950 et 1980 dans les mines du
Nord-Pas-de-Calais. Surnommés « les gueules noires » à cause du charbon recouvrant leur visage et
célébrés par Zola en 1885 dans son célèbre Germinal, les ouvriers sont devenus après 1945 des
icônes des Trente Glorieuses.
L'esthétique de la modernité
En 1915, à la « Dernière exposition futuriste : 0,10 », le peintre russe Kazimir Malevitch présente sa
fameuse Croix [noire]. Accroché à l'angle d'une pièce telle une icône orthodoxe, le tableau marque
une rupture dans l'histoire de l’art. Le noir, vidé de sa substance symbolique, devient un manifeste
de la modernité. Les artistes vont alors s'en emparer pour redéfinir les contours de l’art, comme de
la toile […]. Cette esthétique radicale, dont la simplicité des formes cache bien souvent de profondes
réflexions, trouve son aboutissement avec les travaux de Pierre Soulages autour de l’« outre noir ».
La couleur se mue alors en un territoire infini qui ne saurait se limiter au monochrome. À la fois
abyssal et luminescent.
www.beauxarts.com/expos-le-noir

TAREA 3
Complétez ce texte à l’aide des propositions de la liste comme dans l’exemple. Écrivez vos réponses
(1 à 10) dans la grille prévue à cet effet à la page 7.

Illustrateur mondialement célèbre, Gustave Doré reste un artiste étrangement méconnu. À l'occasion de
la Journée mondiale du conte, retour à cette œuvre singulière qui inspira Jean Cocteau et Tim Burton.
Comment imaginer sans lui les animaux beaux parleurs de La Fontaine, la pieuvre géante
des Travailleurs de la mer, ______[0]______ du Chat botté, la silhouette tragique de Don Quichotte
flanqué du grotesque Sancho Pança ? Mort il y a plus de 130 ans, Gustave Doré (1832-1883) continue
de hanter notre imaginaire, parfois à notre insu. Génial illustrateur, il a donné un corps et un visage
aux héros de la littérature occidentale. Rabelais, Shakespeare ou Victor Hugo, il se confronta aux
plus grands auteurs. Ses visions célestes ou infernales continuent à nourrir le cinéma et la bande
dessinée. Dans son éloge posthume, Alexandre Dumas fils n’hésitait pas à le comparer à son propre
père ______[1]______. Aux milliers d’illustrations nées au fil de la plume et du pinceau s’ajoutent
les peintures, les brillantes aquarelles, les sculptures et même quelques objets d’art. […]
Un artiste sans école
Né en 1832 comme Manet, mort comme lui en 1883, Doré resta totalement étranger à l’aventure
de l’art moderne, au réalisme de Courbet comme à l’impressionnisme naissant. Ceci lui valut un long
purgatoire au XXe siècle. Bizarrement, son propre siècle refusa de voir en lui un véritable artiste, le
renvoyant constamment à sa condition inférieure d’illustrateur surdoué. Pour avoir l’honneur
d’orner de sa sculpture une place parisienne, il lui avait fallu payer, ce qui nous vaut le beau et trop
peu regardé Monument à Alexandre Dumas Père, square Malesherbes à Paris. Quant à
son Vase monumental ruisselant ______[2]______, présenté à l’Exposition de 1878 dans l’espoir
qu’il ornerait l’un des palais de la République, il lui resta sur les bras…
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En 1865, dans un bel hommage à l'artiste à l ́occasion de la parution de sa Sainte Bible illustrée,
Émile Zola écrivait ces lignes : « Gustave Doré, pour le juger d'un mot, est un improvisateur, le plus
merveilleux improvisateur du crayon qui ait jamais existé […] ». L'éloge n'était pas mince, venant de
l'écrivain naturaliste dont les choix artistiques étaient bien éloignés de l'idéal de Doré. Mais il
contenait implicitement les reproches que, plus tard, Zola lui-même, rejoignant pour une fois la
critique bourgeoise, adressa à l'illustrateur devenu peintre. […] Dans le camp conservateur, on lui
reprochait ______[3]______ dans des toiles aux dimensions colossales, sans avoir pris la peine
d'étudier en profondeur les maîtres. Autodidacte et touche-à-tout, il n´avait « pas d'école », on ne
savait où le classer. On ne pardonnait pas à ceux qui n'étaient pas sortis du moule de l´enseignement
académique, celui de l´École de beaux-arts. […]
Premiers dessins humoristiques
Ce fils de bourgeois strasbourgeois dut au hasard d’un séjour familial à Paris l'orientation de sa
carrière. En 1847, ______[4]______, il avait découvert la devanture de l’éditeur Charles Philipon,
directeur du « Journal pour rire ». Le lendemain, il était revenu avec ses dessins, croquis amusants
et portraits charges. L’année suivante, il décrochait un contrat de trois ans avec Philipon. Il avait 16
ans. Tout en poursuivant ses études au lycée Charlemagne, il livra à Philipon des milliers de dessins
humoristiques jusqu’en 1853. Loin ______[5]______ dans le genre comique, il élargit son répertoire
en illustrant des œuvres littéraires. Le succès de ses planches pour les Œuvres de Rabelais en 1853
lança la vogue du genre « Moyen Âge bouffon » dans lequel s’engouffrèrent les éditeurs.
Le vulgarisateur du « beau livre »
Devenu l’illustrateur le plus demandé de son temps, il conçut l’idée de « faire collection » et de
réunir dans un format unique, l’in-folio, les chefs-d’œuvre de la littérature, dressant une première
liste : Ovide, Shakespeare, Racine, Corneille, Goethe, Schiller, Hoffmann… Il fut sinon l’inventeur,
______[6]______ le vulgarisateur du « beau livre », monument luxueux dont le poids et le format
rendent la lecture presque impossible mais qui met admirablement en valeur les planches. On les
admirait religieusement après avoir soulevé la mince feuille de papier de soie qui les voilait, véritable
lever de rideau en miniature découvrant un nouveau décor, une nouvelle scène émerveillant les
spectateurs. Doré dessinait directement sur la planche de bois, un buis blanc et coûteux, au grain
serré, qu’il confiait ensuite au graveur. Il contribua à ______[7]______ de graveurs virtuoses
capables de transcrire par des hachures et des pointillés les effets les plus complexes. […]
Aux confins du fantastique
Replacés dans le contexte des travaux d’illustration, quelques spécimens de sa peinture que les
Goncourt décrivent comme « grotesquement gigantesque » mettent l’accent sur ______[8]______
de cette œuvre. Peu importe le format : géantes ou ramenées aux dimensions du livre, les images
créées par Doré frappent avec force l’imagination. La composition s’organise en quelques plans
simples, très contrastés, découpés comme des praticables de théâtre. L’éclairage dramatique
évoque lui aussi l’univers théâtral. […]
Les images de la littérature mondiale
De superbes dessins au lavis éclairés de rehaut de gouache blanche illustrant Tennyson, Milton,
Shakespeare ou Hugo traduisent la même recherche du spectaculaire dans ______[9]______.
L’Ascension et Le Christ quittant le prétoire permettent d’évoquer l’abondante production religieuse
de l’artiste qui, grâce aux illustrations de la Bible, connut une diffusion mondiale. « L’inspiration
religieuse et spectaculaire de Doré a profondément marqué le cinéma dès son origine, de Griffith à
Cecil B. de Mille et jusqu’à nos jours », souligne l’historien de l’art Philippe Kaenel, commissaire de
l’exposition « Gustave Doré, l’imaginaire au pouvoir » au musée d’Orsay en 2013. « De même,
______[10]______ reste vivace aujourd’hui. Comment imaginer Dante, les Fables de La Fontaine, les
Contes de Perrault sans le philtre optique de l’œuvre de Doré ? Il a donné à voir la littérature
mondiale. » De Jean Cocteau à Tim Burton et aux Studios Pixar, nombreux sont les enfants de
Gustave Doré…
www.connaissancedesarts.com
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Apellidos y Nombre : _______________________________________________________________


TAREA 2
Lisez le texte, puis choisissez la meilleure option (a, b ou c) pour compléter l'affirmation proposée,
comme dans l'exemple.
Vous obtenez 1 point par réponse correcte; 0 point par réponse non donnée ou incorrecte.

0. La grande exposition au musée du Louvre-Lens est consacrée … du noir dans les arts.
A. à la dissociation

B. à l´obscurantisme
C. au décodage
1. La couleur noire s'accommode à toutes les époques,
A. multipliant incessamment sa signification.
B. réduisant sa symbolique complexe.
C. s’ornant très vite de motifs sophistiqués.
2. Couleur des rites funéraires, le noir
A. est associé de tout temps à la vie après la mort.
B. est perçu dans les Écritures comme une couleur funeste.
C. est vite considéré comme l'attribut de l´ange des ténèbres.
3. À l´époque des Lumières, séduits par les ténèbres, les philosophes
A. chantent la tristesse.
B. renouent avec les traditions précédentes.
C. sous-estiment tout ce qui les répugne.
4. L´exaltation de la modernité mène les artistes à … tout ce qui est imaginaire et surnaturel.
A. refuser
B. se mettre à l´abri de
C. s'isoler derrière
5. L´habit noir
A. est associé à la morale catholique.
B. était exceptionnellement réservé à la classe ouvrière et aux pécheurs.
C. fait fureur sous Philippe le Bon pour être une couleur noble.
6. La prospérité industrielle du XIXe siècle
A. fait plonger les artistes dans l´indigence.
B. fait ressortir la face cachée de la pauvreté.
C. permet de lutter contre la misère.
7. Les ouvriers miséreux, surnommés « les gueules noires », seront
A. adulés chez Zola.
B. un cliché depuis l'après-guerre.
C. un référent de l'après-guerre.
8. Les artistes futuristes
A. décomposent le noir pour simplifier ses formes.
B. effacent le noir de leurs œuvres.
C. transfigurent le noir en espace insondable.
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TAREA 3
Complétez ce texte à l’aide des propositions de la liste comme dans l’exemple. Écrivez vos
réponses (1 à 10) dans la grille prévue à cet effet.
Attention : il y a 2 propositions en trop, que vous ne devez pas utiliser.

Exemple : l'allure bravache 

A. de centaines de figures enchevêtrées

B. de se laisser enfermer

C. son pouvoir de captation des imaginaires littéraires

D. de vouloir singer la grande peinture

E. le caractère visionnaire

F. de saisissants clairs-obscurs

G. la fiction du pouvoir

H. pour sa fécondité, sa puissance, son invention

I. faussant la compagnie de ses parents

J. du moins

K. puisque

L. la formation d'une élite

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