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UPEC, AEI, L1, S2, tous les parcours
Sylvain Dzimira
Un sondage sur les représentations des hommes et des
femmes a été fait en 1975. Ses résultats…
Williams John E. & Susan M. Bennett dans un article paru en 1975 dans Sex Roles: «The
definition of sex stereotypes via the adjective check list» (WILLIAMS ; BENNETT, 1975) ont
listé les qualificatifs les plus fréquemment attribués aux hommes et aux femmes avec une
significativité pertinente bien que réalisée sur un échantillon restreint. Les deux tableaux ci-
dessous décrivent ces stéréotypes :
24 ans plus tard… rien n’a changé
Williams, Satterwhite e Best (1999) [ont montré] que les stéréotypes sexués sont assez proches
de ceux qui avaient été mis en évidence 24 ans plus tôt. Autrement dit, cela signifierait que les
rôles masculins et féminins n’évoluent que très lentement dans le temps.
Source : Jacques Gleyser, Stéréotypes de genre et programmes cachés d’éducation dans
l’enseignement en France. Une revue de littérature sur les inégalités occultées, Educação &
Formação, vol. 6, n° 2, e4625, 2021, Universidade Estadual do Ceará, publié le 30 mars 2021,
DOI: 10.25053/redufor.v6i2.4625
(1)WILLIAMS, J. E. ; SATTERWHITE, R. C. ; BEST, D. L. Pancultural gender stereotypes
revisited : the five factor model. Sex Roles, v. 40, p. 513-525, 1999.
Sociologie du genre
Mundugumor
A la différence de « chez nous » comportements hommes/femmes sont indifférenciés
Les femmes ont des comportements que l’on qualifierait plutôt de de masculins au regard de nos normes
occidentales (agressives, violentes)
Chambouli
Comme chez nous, les comportements des hommes et des femmes sont différenciés
Les hommes ont des comportements que l’on qualifierait plutôt de féminins au regard de nos normes
Les femmes ont des comportements que l’on qualifierait plutôt de masculins au regard de nos normes
Socialisation différenciée selon le genre
Ce processus d’apprentissage des manières d’agir, de penser, de se projeter : la
socialisation.
Ces apprentissages sont différenciés selon le genre, commencent pendant
l’enfance, et continuent à l’âge adulte
le rapport du Commissariat Général à la stratégie et à la prospective, publié en Janvier 2014, où écrivent Marie-Cécile Naves, Vanessa Wisnia-Weill,
Marine Boisson-Cohen, Frédéric Lainé, Sylvie Octobre, Mathilde Reynaudi, Sarah Sauneron, Mona Zegaï ; les études récentes de Karine Isabelle (2010)
sur la maternelle, Séverine Depoilly (2014), Gaïd Le Maner-Idrissi, Laëtitia Renault (2006) ; Annette Jarlegan (2009) ; Paul Fontayne (2002) ; Eveline
Daréoux (2007) ; Amélie Seidah (2004) ;
La socialisation différenciée selon le genre pendant l’enfance
L’Ecole
En Education Physique, les enseignants qui constituent des groupes de niveau en volley-ball, font en
général un groupe fort constitué essentiellement de garçons et un groupe faible composé essentiellement de
filles mais il est surtout intéressant d’étudier le groupe moyen qui, lui, est le plus souvent paritaire. Dans
cette situation les enseignants et enseignantes font plus de remarques concernant le service, la réception et
la passe aux filles et davantage de remarques concernant l’attaque et le contre aux garçons (
TERRET ; COGERINO ; ROGOWSKI, 2006).
Dans l’ensemble des disciplines scolaires, lorsque l’on demande aux enseignants d’établir des relations
égales avec les garçons et les filles, on se rend compte qu’ils ont tout de même plus d’interactions avec les
garçons qu’avec les filles. Et dans cette situation si l’on demande leur ressenti aux élèves, les garçons se
plaignent d’être délaissés (DUTEIL-DEYRIES, 2020).
On peut encore décrire le fait que les professeurs des écoles (GLEYSE, 2020) entre 5 et 8 ans croient à la
supériorité des garçons en mathématiques et à celle des filles en littérature (ce qui est vrai pour ces
dernières), alors qu’en réalité à cet âge les études ne montrent aucune différence de performance en
mathématiques des filles et des garçons. Cette différence se constate seulement plus tard. On pense donc
que cette croyance des enseignants agit comme une prophétie auto-réalisatrice (voir à ce sujet : Pygmalion
at school, ROSENTHAL ; JACOBSON, 1966).
En fait, les exemples pourraient être multipliés à l’infini en passant de l’usage des coins jeux à la maternelle
(souvent très stéréotypés), jusqu’aux actions des enseignants à tous les niveaux de classe visant à valoriser
les garçons et à dévaloriser les filles ou du moins à induire certains types de comportements pour les
garçons et d’autres types pour les filles.
La socialisation différenciée selon le genre pendant l’enfance
L’Ecole
Même en ce qui concerne les punitions Sylvie Ayral (2011) a très bien montré ainsi que Sophie
Duteil-Deyries (2014, 2020) que les filles et les garçons ne sont pas punis de la même manière ni pour
les mêmes types de fautes. Une fille est souvent plus sévèrement punie qu’un garçon dans les mêmes
conditions. Les enseignants d’ailleurs ne sont pas du tout égalitaires dans leurs punitions. Selon l’étude
réalisée par Sophie Duteil si des enseignants déclarent être égalitaires dans leurs punitions, lorsqu’on
leur demande de vérifier objectivement s’ils le sont ils constatent sur une durée de deux semaines
qu’ils ne le sont pas du tout. Les archives d’un établissement scolaire montrent la surreprésentation
des garçons dans les élèves punis.
Bref, de multiples programmes cachés d’éducation sont mis en œuvre qui visent à fabriquer une
élève fille et un élève garçon et non à mettre en place un traitement égalitaire des filles et des garçons
à l’école. Cela, évidemment, a ensuite des conséquences importantes en termes de
professionnalisation et à l’âge adulte.
La socialisation différenciée selon le genre pendant l’enfance
L’Ecole
Indications bibliographiques
Karine Isabelle, « Pourquoi la mixité dans les classes ne provoque-t-elle pas spontanément l’égalité de
traitement entre les filles et les garçons ? », Tréma [En ligne], 32 | 2010, mis en ligne le 01 juin 2012, consulté
le 19 février 2023.
URL : http://journals.openedition.org/trema/1122 ; DOI : https://doi.org/10.4000/trema.1122
Divert, N. (2015). Séverine Depoilly, Filles et garçons au lycée pro. Rapport à l’école et rapport de genre. pur, Rennes,
2014, 221 pages. Travail, genre et sociétés, 34, 224-227. https://doi.org/10.3917/tgs.034.0224
Fontayne, P., Sarrazin, P. & Famose, J. (2002). Effet du genre sur le choix et le rejet des activités physiques et
sportives en Éducation Physique et Sportive : une approche additive et différentielle du modèle de
l'androgynie.. Movement & Sport Sciences, no45, 45-66. https://doi.org/10.3917/sm.045.0045
Duru-Bellat, M. (2016). À l’école du genre. Enfances & Psy, 69, 90-100. https://doi.org/10.3917/ep.069.0090
Daréoux, É. (2007). Des stéréotypes de genre omniprésents dans l'éducation des enfants. Empan, 65, 89-95.
https://doi.org/10.3917/empa.065.0089
La socialisation différenciée selon le genre pendant l’enfance
Le rôle des pairs
La dynamique sociale commune contraint à apporter des preuves sans cesse renouvelées
d’appartenance à la bonne catégorie, celle des filles ou celle des garçons, sans ambiguïté (Clair 2007).
Les normes de genre et la standardisation des attitudes et comportements sont valorisées dans les
groupes de pairs, conduisant à la mise en œuvre de forme d’oppression sur celles et ceux qui ne les
respectent pas, prenant la forme de violences de genre ; les individus les plus ciblés par ces violences
étant ceux qui s’éloignent le plus des formes idéalisées de la masculinité ou de la féminité
hétérosexuelle partagées par le groupe social. La contrainte du respect du standard de
l’hétérosexualité semble peser plus étroitement sur les garçons, les engageant à se dissocier des
centres d’intérêt des filles pour éviter toute contamination et à développer des comportements, dits
virils, dont les rapprochements hétérosexuels. L’inculcation de ces standards inclut le recours aux
insultes, aux comportements homophobes et sexistes particulièrement étudiés dans les sports (Connell
& Messerschmidt 2005, Couchot-Schiex inédit).
Couchot-Schiex, S. (2017). “Prendre sa place” : un contrôle social de genre exercé par les pairs dans un espace
augmenté. Éducation et sociétés, 39, 153-168. https://doi.org/10.3917/es.039.0153
La socialisation différenciée selon le genre pendant l’enfance
Le rôle des pairs
(…) Les cours de récréation dessinent encore des géographies du genre bien particulières, en 2018 :
filles et garçons ne s’y répartissent pas de façon aléatoire. Regardons-les prendre possession des
lieux. Quand les garçons occupent une large partie du fond de la cour pour jouer au foot, les filles
semblent se cantonner aux espaces restants : sur les bords, dans des espaces de repli, sous un
porche, sous les fenêtres. Là, à l’abri des balles et des courses effrénées des garçons, elles peuvent
s’installer. À la question : « pourquoi ne jouez-vous pas au football ? », les réponses fusent : « les
garçons ne veulent pas ! », « nous sommes nulles au foot ! », « nous courons moins vite ! ». La
géographe Edith Maruéjouls le rapporte également dans ses enquêtes menées en milieu scolaire :
garçons et filles ne pratiquent pas de la même manière l’espace que constitue une cour de récréation,
et la différence de sexe détermine physiquement la place de chacun dans cette micro-société. Les
filles pratiquent ainsi des stratégies d’évitement et de contournement de certains espaces. Elles
s’inventent un jeu de balle où il n’est pas nécessaire de courir et où, dans un cercle formé par leurs
corps, elles édictent leurs règles du jeu, dont les garçons sont exclus. Pourtant elles continuent d’être
vigilantes. L’une d’elles s’exclame : « Attention ! Les garçons vont nous piquer la balle ! ».
Source : https://lamedeslieux.fr/uncategorized/garcons-filles-geographies-du-genre-dans-la-cour-decole/
La socialisation différenciée selon le genre pendant l’enfance
Le rôle des médias
https://youtu.be/MO1-M9BEYJs
La socialisation différenciée selon le genre pendant l’enfance
Le rôle des médias
Références bibliographiques
Virginie Julliard et Nelly Quemener, « Le genre dans la communication et les médias : enjeux et
perspectives », Revue française des sciences de l’information et de la communication [En ligne], 4 | 2014, mis en
ligne le 01 janvier 2014, consulté le 19 février 2023. URL : http://journals.openedition.org/rfsic/693 ; DOI :
https://doi.org/10.4000/rfsic.693
Allouch, A. & Muller, C. (2021). Des médias et des hommes. Analyser la construction médiatique
des masculinités. Le Temps des médias, 36, 14-24. https://doi.org/10.3917/tdm.036.0014
Sedel, J. (2018). Le genre du pouvoir médiatique. Savoir/Agir, 46, 43-50. https://doi.org/10.3917/sava.046.0043
Coulomb-Gully, M. (2019). Le sexisme des médias : une question toujours d’actualité. Effeuillage, 8, 62-
65. https://doi.org/10.3917/eff.008.0062
Conclusion. Des stéréotypes de genre indépassables ?
https://www.youtube.com/watch?v=hZfrA0ugFhM