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FILLE-GARÇON
A L'ECOLE
Quelles expériences personnelles avez-vous de
cette thématique de l'égalité fille-garçon dans
votre parcours au sein de notre système éducatif?
Article L121-1
« Les écoles, les collèges, les lycées et les établissements d’enseignement supérieur sont
chargés de transmettre et de faire acquérir connaissances et méthodes de travail. Ils
contribuent à favoriser la mixité et l’égalité entre les hommes et les femmes, notamment
en matière d’orientation. Ils concourent à l’éducation à la responsabilité civique et
participent à la prévention de la délinquance. Ils assurent une formation à la connaissance et
au respect des droits de la personne ainsi qu’à la compréhension des situations concrètes
qui y portent atteinte […]. Les écoles, les collèges et les lycées assurent une mission
d’information sur les violences et une éducation à la sexualité. »
Pourtant, les stéréotypes sexistes dans le matériel éducatif ont une forte
capacité à modeler la pensée enfantine et à préparer le terrain pour la
poursuite de ces stéréotypes.
Les stéréotypes
Les stéréotypes sont des représentations simplifiées issues de notre éducation et
environnement. Ils peuvent engendrer des préjugés. Ils sont présentés comme
des vérités indiscutables et ne sont que très rarement remis en question.
Les stéréotypes sexués présentent donc une double menace : - ils peuvent
devenir discriminatoires (ils aboutissent à traiter ou juger de manière moins
favorable des personnes en fonction de leur sexe),
ils sont prescriptifs (ils fonctionnent comme des normes) et descriptifs (ils
montrent à chacun le comportement à adopter). Mais ils ont en plus des effets
psychologiques sur nos propres sentiments de compétence et d’efficacité
personnelle
Travail sur les stéréotypes :
En 2002, sur les 31 catégories socio-professionnelles (INSEE), 60% des emplois féminins sont
regroupés dans 6 d'entre elles (53% en 1983): il s'agit des employées (fonction publique,
commerces, etc.), des personnels de services aux particuliers, des professeurs des Ecoles et des
professions intermédiaires de la santé (les infirmières par exemple)
Margareth Maruani
Le fossé se creuse entre les femmes elles-mêmes avec d'un côté:
- Le salariat d'exécution du secteur tertiaire (vendeuses, caissières, aides ménagères)
souvent à temps partiel non choisi.
- Femmes diplômées qui accèdent à des carrières de professeure, magistrate ou médecin (
emplois qui ne se sont pas dévalorisés en se féminisant)
➢ Les stéréotypes sexistes dans le milieu éducatif ont une forte capacité à modeler la
pensée enfantine et à préparer le terrain à ce que l'on retrouvera plus tard.
- Les enseignant·e·s accordent plus d’attention et de temps aux garçons et incitent ces derniers
à plus d’autonomie. Il sont également plus souvent interrogés et sollicités, surtout si le
nombre d’élèves est important dans la classe.
- Les garçons sont complimentés sur leurs performances alors que les filles sont félicitées sur
leur conduite, leur écriture, leur assiduité.
- Les enseignant·e·s tolèrent plus l’indiscipline des garçons. Les garçons sont plus ambitieux et
confiants dans leur réussite.
Mots utilisés pour s’adresser aux enfants, notamment à la maternelle, sont
fortement sexués.
Termes liés à l’apparence physique plus fréquemment utilisés pour les filles → on
retrouvera les conséquences dans les insultes concernant l'apparence des filles.
Les filles sont plus particulièrement complimentées pour des questions de forme et
particulièrement critiquées sur des questions de fond, ce qui est l’inverse du côté
des garçons (Bressoux& Pansu, 2003).
au niveau des vêtements : l’accent est mis sur l’esthétique du côté des filles
(elles sont encouragées à être élégante, à plaire, à faire preuve de peu
d’autonomie). Du côté des garçons, les vêtements facilitent l’autonomie
et l’agilité, ils incitent au confort et au mouvement alors que ceux des
filles sont entravés car leurs vêtements (jupe, robe) sont peu propices à
l’apprentissage sportif.
En élémentaire,
il peut aussi s'avérer productif
de réfléchir au plan de la classe pour commencer à
habituer les élèves à travailler ensemble dans des groupes
mixtes
de se montrer attentifs à la répartition des rôles,
notamment dans le travail de groupe (accoutumer filles
et garçons à prendre la parole, permettre aux garçons
comme aux filles de développer leurs compétences
rédactionnelles).
La mixité à l'école.
Pendant longtemps, l’école n’était pas mixte du simple fait que les
filles n’étaient pas scolarisées.
Effet d’une ségrégation des sexes voulue et décrétée par l’Église et les
religions.
les filles n’ont pas besoin d’être éduquées plus que nécessaire
puisqu’elles doivent avant tout devenir épouses et mères. Elles n’ont
donc pas besoin de savoir ni d’orienter leur curiosité vers le "dehors".
Lorsque des groupes revendiquant leurs différences sont mis en contact, les membres se
définissent par rapport à ce qui les distinguent de l’autre groupe, rendant visibles et saillants les
stéréotypes rattachés à chaque groupe.
La mixité expose les filles à ces rapports de genre qui les renvoient dans cette situation de
dominées, ce qui peut entraver leurs performances scolaires.
Du côté des garçons, la mixité les soumet à une plus grande démonstration de virilité et
d’agressivité allant à l’encontre d’une « bonne » attitude scolaire.
Les normes de virilité varient d’un milieu social à un autre (agressivité, rejet du travail
intellectuel, contestation de l’autorité).
Il faut aussi tenir compte du fait que plusieurs inégalités s’agrègent, celles de genre mais aussi
celles des classes sociales. Il convient de traiter les inégalités dans leur ensemble
Remise en cause de la mixité?
Les filles qui optent pour des comportements violents, ce sont des garçons
manqués, un entre-deux « raté ». Cette violence physique est toujours
une transgression de genre.
- Les filles ne sont pas sujettes de leur propre histoire mais dépendent de
personnages masculins (père, prince charmant)
- Importance de la beauté chez les héroïnes se confondant avec l'identité de la
personne. Les personnages sont identifiés comme féminins car ils portent des
vêtements et/ou des attributs liés à la coquetterie ou au travail domestique.
- Ce n'est pas le même type d'activité mis en exergue par
les personnages suivant qu'ils soient de sexe masculin ou
féminin :
Vingt-deux manuels, édités entre 2008 et 2015, par dix maisons d'éditions différentes ont été épluchés.
Pour chacun de ces manuels a été identifiée la fréquence à laquelle femmes et hommes sont présents,
et de quelle façon: statut, âge, apparence physique, traits psychologiques, domaines d'activités et
d'expertises, etc. Soit une approche à la fois quantitative et qualitative.
Dans les 22 manuels, les femmes et les filles sont le plus souvent assignées à la sphère
privée, dans des activités familiales ou domestiques, et beaucoup plus rarement dans
le monde du travail, contrairement aux hommes et aux garçons.
Des illustrations de manuels où la maman et la fille
débarrassent la table pendant que le papa et le fils
regardent le foot ou lisent le journal.
Difficile de trouver une vision plus stéréotypée de la
répartition des tâches en fonction du sexe!".
A la lecture de leurs manuels de CP, les petits élèves
pourraient donc vite conclure que la famille "normale" est
blanche, avec un papa qui travaille, une maman qui fait la
cuisine, et deux enfants -un fils aîné et une petite
dernière. Et tant pis pour eux si leur famille ne rentre pas
dans les cases.
"Les manuels scolaires sont des vecteurs de savoirs, mais aussi de valeurs résume Amandine
Berton-Schmitt. Avec cette étude, nous souhaitons interpeller les auteurs de manuels, les
éditeurs, mais aussi les enseignants: quelles valeurs souhaitent-ils transmettre aux élèves?".
Bannir l'expression "l'heure des mamans": Abus de langage très
courant dans les écoles maternelles.
les derniers chiffres de l’Insee révèlent que 96,3 % des ménages sont
aujourd’hui équipés d’un téléviseur, 93,6 % d’un téléphone portable (100
% pour les individus entre 16 et 24 ans), 81,1 % d’un ordinateur (94,1 %
des 25 - 39 ans), tandis que 81,7 % disposent d’une connexion Internet et
ce chiffre passe à plus de 90 % pour les 16 - 59 ans.
Les Français et les Françaises ont en moyenne 44 contacts médias par
jour, un chiffre considérable et en constante augmentation
les médias contribuent à l’imposition des normes qui structurent la
société... tout en prétendant n’en être que le reflet.
Sur un plan plus qualitatif, l’étude révèle que les femmes sont plus
que les hommes caractérisées par leur apparence physique, leur âge
et leur situation familiale : biologisées, elles sont ainsi renvoyées à
leur supposée « nature ».
Les femmes sont plus que les hommes présentées comme victimes, même dans des
situations comme des attentats ou des catastrophes naturelles qui frappent les individus
sans distinction de sexe : la vulnérabilité des femmes fait partie des poncifs de
représentation.
Les journalistes femmes travaillent d’abord dans des secteurs considérés comme le
prolongement dans la vie publique de leurs compétences domestiques. Elles sont
majoritaires dans la presse féminine et pour enfants ; et dans les médias généralistes,
elles sont souvent en charge des rubriques liées à la santé ou à l’éducation, tandis que
la politique, la défense, les relations internationales et le sport restent fortement
masculinisés.
L’expression « physique de radio » pour désigner celles qui dérogeraient à cet impératif
est révélatrice : la journaliste Élisabeth Quin dit avoir été ainsi qualifiée par un collègue
lui conseillant d’abandonner ses rêves de télévision. Elle a eu raison de ne pas
l’écouter: elle est aujourd’hui aux manettes du 28 Minutes d’Arte.
l’impératif de jeunesse, associé aux impératifs physiques pèse d’abord sur les
femmes.
- On propose aux filles d'avoir un rôle qui est en deçà du rôle que tient leur mère dans la
réalité. On leur propose l'espace du domestique, comme leur mère, mais pas de s'identifier à
leur mère dans le domaine public et professionnel, alors que la majorité des femmes en
France travaillent aujourd'hui.