Vous êtes sur la page 1sur 43

EGALITE

FILLE-GARÇON
A L'ECOLE
 Quelles expériences personnelles avez-vous de
cette thématique de l'égalité fille-garçon dans
votre parcours au sein de notre système éducatif?

- Pensez-vous avoir des préjugés et stéréotypes sexistes?

- Quelles seraient d'après vous les situations scolaires


productrices d’inégalités Sexuées?

- Les stéréotypes sexistes sont-ils présents chez les enseignants


et chez les élèves?

- Comment les déconstruire?


 L’éducation à l’égalité : une obligation de service

 Article L121-1
 « Les écoles, les collèges, les lycées et les établissements d’enseignement supérieur sont
chargés de transmettre et de faire acquérir connaissances et méthodes de travail. Ils
contribuent à favoriser la mixité et l’égalité entre les hommes et les femmes, notamment
en matière d’orientation. Ils concourent à l’éducation à la responsabilité civique et
participent à la prévention de la délinquance. Ils assurent une formation à la connaissance et
au respect des droits de la personne ainsi qu’à la compréhension des situations concrètes
qui y portent atteinte […]. Les écoles, les collèges et les lycées assurent une mission
d’information sur les violences et une éducation à la sexualité. »

 Loi d’orientation et de programmation pour la Refondation de l’école de la République


 Article L331-7
 « L'orientation et les formations proposées aux élèves tiennent compte du développement de
leurs aspirations et de leurs aptitudes et des perspectives professionnelles liées aux besoins
prévisibles de la société, de l'économie et de l'aménagement du territoire. Elles favorisent la
représentation équilibrée entre les femmes et les hommes parmi les filières de formation.
 Lorsqu'ils-elles sont interrogé-e-s sur cette dimension de leur métier, les
enseignant-e-s sont souvent surpris parce qu’ils-elles estiment, en toute
sincérité, ne pas faire de différence, ne pas exercer de discrimination entre
les filles et les garçons dans leur pratique professionnelle.

 l’enseignant-e doit interroger sa pratique professionnelle et également


l’école, regardée en tant qu’un système (les modalités d'organisation des
classes, les supports utilisés, les objets de savoirs enseignés, etc.).

 L'apprentissage de l'égalité de droit et de traitement entre les filles et les


garçons se joue à la fois dans le quotidien ordinaire de la classe et dans/par
l'ensemble des champs disciplinaires.

 Pourtant, les stéréotypes sexistes dans le matériel éducatif ont une forte
capacité à modeler la pensée enfantine et à préparer le terrain pour la
poursuite de ces stéréotypes.
Les stéréotypes
 Les stéréotypes sont des représentations simplifiées issues de notre éducation et
environnement. Ils peuvent engendrer des préjugés. Ils sont présentés comme
des vérités indiscutables et ne sont que très rarement remis en question.

 Les stéréotypes sexués présentent donc une double menace : - ils peuvent
devenir discriminatoires (ils aboutissent à traiter ou juger de manière moins
favorable des personnes en fonction de leur sexe),
 ils sont prescriptifs (ils fonctionnent comme des normes) et descriptifs (ils
montrent à chacun le comportement à adopter). Mais ils ont en plus des effets
psychologiques sur nos propres sentiments de compétence et d’efficacité
personnelle
 Travail sur les stéréotypes :

- il s'agit de repérer en quoi certains de ces stéréotypes


peuvent, pour les élèves, constituer des obstacles à la
construction d’une personne épanouie,

- devenir des freins en termes de parcours scolaire et de


choix d'orientation, tant pour les filles que pour les
garçons.

➢ Il s'agit pour les enseignant-e-s d’être constamment


vigilant-e-s à ce qui vient alimenter, renforcer les
stéréotypes de sexe, y compris les leurs.
 Égalité vs sexisme

 Le sexisme est l'utilisation des différences physiques et


biologiques entre les sexes comme prétexte pour établir des
différences de statut, de position, de droits, entre garçons
et filles, hommes et femmes.
 Cette utilisation des différences se traduit par des paroles,
des gestes, des comportements ou des actes qui excluent,
marginalisent ou infériorisent un sexe par rapport à l'autre.
Ce terme renvoie presque toujours à la domination,
consciente ou non, des hommes sur les femmes.

Discrimination toi-même, Ministère de la Communauté française


de Belgique, 2010
 Chacun-e de nous est porteur de stéréotypes sociaux.

 L'enjeu → permettre aux élèves de questionner les stéréotypes.

 Donc, en aucun cas il ne faut renoncer aux œuvres patrimoniales de la littérature


par exemple mais re-contextualiser certaines figures archétypales comme celles
de « la Belle au bois dormant »

 Ce travail sur l'égalité filles-garçons doit être:


 une politique de l'établissement (projet d’école, projet d'établissement)
 une véritable préoccupation d'équipe grâce à une continuité et une progressivité
des apprentissages, notamment par le biais de la mise en œuvre des différents
parcours préconisés (le parcours citoyen, le parcours éducatif de santé, le
parcours d'éducation artistique et culturelle), et ce de l'école maternelle au
collège.
 Étude Robert Rosenthal / Léonore Jacobson
 L'expérience d'Oak School, école primaire de Californie.

 Rosenthal lance l'expérience au printemps de 1964, Rosenthal soumet les


élèves à un test conçu pour détecter ceux qui « sont les plus susceptibles
de présenter un démarrage scolaire » l'année suivante ;
 puis il donne aux maîtres la liste des « bons » qui seront dans sa classe. En
fait, il s'agit d'un test d'intelligence, et les prétendus "bons" ont été tirés
au sort. « Pour des raisons d'éthique », Rosenthal n'a testé que la prédiction
positive.
 Ce test a été utilisé pour provoquer chez les enseignants des préjugés
positifs à l'égard de certains de leurs élèves.
 Mais en réalité, les « démarreurs » avaient été désignés par tirage au sort
et il n'y avait aucun lien réel avec leurs résultats.
 1 an plus tard : élèves identifié·es comme «bons» ont fait davantage de
progrès que les élèves identifiés comme plus faibles
Effet pygmalion
 Pygmalion était un roi légendaire de la mythologie grecque. Il était roi de
Chypre. Sculpteur à ses heures, il tailla dans la pierre la statue d’une
femme superbe et finit par en tomber amoureux. Il demanda donc à
Aphrodite (la déesse de la beauté et de l’amour) de donner vie à la statue,
ce qu’elle fit. Ensuite, il épousa sa propre sculpture devenue femme.
 Les sociologues ont été les premiers à s’intéresser à ce phénomène, c’est-à-
dire qu’en croyant que quelque chose est vrai on peut la rendre réelle.
Robert MERTON l’a baptisé «self-fulfilling prophecy» (prophétie auto-
réalisatrice)Influence du stéréotype sur le parcours scolaire des élèves
 Influence des idées reçues que l’on a sur un groupe
 Élèves marqués par un stéréotype s’y conforment
 Les enseignant.e.s accordent plus de temps et d’intérêt aux élèves
marqué·es positivement
DEFINITIONS
 SEXE: fait référence aux caractéristiques biologiques et physiologiques qui
différencient les hommes des femmes.

 GENRE: construction socioculturelle des rôles masculins et féminins et des


rapports entre les hommes et les femmes.
 le genre décrit des fonctions sociales assimilées et inculquées
culturellement.
 C'est le résultat des relations de pouvoir présentes dans une société et sa
conception est alors dynamique et diffère selon l’évolution du temps,
l’environnement, les circonstances particulières et les différences
culturelles.
 «On ne naît pas femme, on le devient» Beauvoir, Le deuxième sexe, 1949

 SEXUALITE: Hétérosexualité / homosexualité / bisexualité


 L'égalité fille-garçon est une Grande cause
du quinquennat. ➢ Piloter la politique d'égalité au plus
près des élèves et des étudiantes et
étudiants ;
 Convention interministérielle pour ➢ Former l'ensemble des personnels à
l'égalité ;
l’égalité entre les filles et les garçons, les ➢ Transmettre aux jeunes une culture
femmes et les hommes dans le système de l'égalité et du respect mutuel ;
éducatif, 2019-2024. ➢ Lutter contre les violences sexistes et
sexuelles ;
➢ S'orienter vers une plus grande
mixité
 Loi 2018-703 du 3 août 2018 renforçant la des filières de formation.
lutte contre les violences sexuelles et
sexistes
EGALITE FILLE GARÇON à L'ECOLE.
 L’enseignement est un des domaines où la prégnance des stéréotypes est la plus profonde.
 Conséquence sur l'orientation professionnelles des filles:
- 8 filles sur 10 se regroupent dans les 4 spécialités du service:
➢ Secrétariat,
➢ Comptabilité,
➢ Commerce,
➢ Sanitaire et social.
Les garçons font des choix plus diversifiés (bulletin officiel de l'E.N)

En 2002, sur les 31 catégories socio-professionnelles (INSEE), 60% des emplois féminins sont
regroupés dans 6 d'entre elles (53% en 1983): il s'agit des employées (fonction publique,
commerces, etc.), des personnels de services aux particuliers, des professeurs des Ecoles et des
professions intermédiaires de la santé (les infirmières par exemple)
Margareth Maruani
 Le fossé se creuse entre les femmes elles-mêmes avec d'un côté:
- Le salariat d'exécution du secteur tertiaire (vendeuses, caissières, aides ménagères)
souvent à temps partiel non choisi.
- Femmes diplômées qui accèdent à des carrières de professeure, magistrate ou médecin (
emplois qui ne se sont pas dévalorisés en se féminisant)

➢ Les stéréotypes sexistes dans le milieu éducatif ont une forte capacité à modeler la
pensée enfantine et à préparer le terrain à ce que l'on retrouvera plus tard.

➢ Au primaire comme au secondaire les stéréotypes se maintiennent.

➢ Les stéréotypes sont des représentations simplifiées issues de notre éducation et


environnement. Ils peuvent engendrer des préjugés. Ils ne sont que très rarement remis
en question.
➢ Les stéréotypes servent à justifier les différences. On légitime les inégalités.
 84% des filles d’une génération sont bachelières - 72%
Garçons.

 Dans toutes les séries, elles ont des taux de réussite au


bac supérieurs aux garçons

 Maths / PISA – OCDE : parmi les élèves de 15 ans « très


performants » en maths, il y aurait un écart de 19
points entre filles et garçons

 14% des étudiantes choisissent un cursus scientifique,


contre 39% des étudiants
 Une première explication impute à l’école le fait d’obéir
à des modèles stéréotypés qui orienteraient les filles et
les garçons vers des jeux, des disciplines, des carrières
fortement sexués.

 Une autre explication du paradoxe serait que les individus


font finalement des choix rationnels et opérationnels
selon leur situation et leur sexe. Les filles choisissent des
filières dites « féminines » parce que ces parcours
correspondent à leur projet de vie et de carrière. Faire un
choix contraire aurait un cout d’intégration élevé.
 Ces stéréotypes sexués peuvent avoir des effets psychologiques sur nos propres sentiments
de compétence et d’efficacité personnelle :
- des expériences ont montré que les filles obtiennent de moins bons résultats à un exercice
d’abord présenté comme de la géométrie et de meilleurs résultats quand le même exercice
est présenté comme une épreuve de dessin.

- Les filles obtiennent globalement de meilleurs résultats et semblent mieux s’adapter au


climat scolaire en se conformant plus facilement aux attentes de l’institution.

- Les enseignant·e·s accordent plus d’attention et de temps aux garçons et incitent ces derniers
à plus d’autonomie. Il sont également plus souvent interrogés et sollicités, surtout si le
nombre d’élèves est important dans la classe.

- Les garçons sont complimentés sur leurs performances alors que les filles sont félicitées sur
leur conduite, leur écriture, leur assiduité.

- Les enseignant·e·s tolèrent plus l’indiscipline des garçons. Les garçons sont plus ambitieux et
confiants dans leur réussite.
 Mots utilisés pour s’adresser aux enfants, notamment à la maternelle, sont
fortement sexués.

 Termes liés à l’apparence physique plus fréquemment utilisés pour les filles → on
retrouvera les conséquences dans les insultes concernant l'apparence des filles.

 Les filles sont plus particulièrement complimentées pour des questions de forme et
particulièrement critiquées sur des questions de fond, ce qui est l’inverse du côté
des garçons (Bressoux& Pansu, 2003).

 au niveau des vêtements : l’accent est mis sur l’esthétique du côté des filles
(elles sont encouragées à être élégante, à plaire, à faire preuve de peu
d’autonomie). Du côté des garçons, les vêtements facilitent l’autonomie
et l’agilité, ils incitent au confort et au mouvement alors que ceux des
filles sont entravés car leurs vêtements (jupe, robe) sont peu propices à
l’apprentissage sportif.
 En élémentaire,
 il peut aussi s'avérer productif
 de réfléchir au plan de la classe pour commencer à
habituer les élèves à travailler ensemble dans des groupes
mixtes
 de se montrer attentifs à la répartition des rôles,
notamment dans le travail de groupe (accoutumer filles
et garçons à prendre la parole, permettre aux garçons
comme aux filles de développer leurs compétences
rédactionnelles).
La mixité à l'école.
 Pendant longtemps, l’école n’était pas mixte du simple fait que les
filles n’étaient pas scolarisées.

 Effet d’une ségrégation des sexes voulue et décrétée par l’Église et les
religions.

 les filles n’ont pas besoin d’être éduquées plus que nécessaire
puisqu’elles doivent avant tout devenir épouses et mères. Elles n’ont
donc pas besoin de savoir ni d’orienter leur curiosité vers le "dehors".

 La première loi qui institue la mixité dans la scolarité est votée en


1963 puis la loi Haby de 1975 la rend obligatoire dans tous les
établissements publics.
 La mixité à l’école n’est pas automatiquement source d’égalité et engendre des tensions qui
mènent parfois au durcissement des stéréotypes.

 Lorsque des groupes revendiquant leurs différences sont mis en contact, les membres se
définissent par rapport à ce qui les distinguent de l’autre groupe, rendant visibles et saillants les
stéréotypes rattachés à chaque groupe.

 La mixité expose les filles à ces rapports de genre qui les renvoient dans cette situation de
dominées, ce qui peut entraver leurs performances scolaires.

 Du côté des garçons, la mixité les soumet à une plus grande démonstration de virilité et
d’agressivité allant à l’encontre d’une « bonne » attitude scolaire.
 Les normes de virilité varient d’un milieu social à un autre (agressivité, rejet du travail
intellectuel, contestation de l’autorité).

 Il faut aussi tenir compte du fait que plusieurs inégalités s’agrègent, celles de genre mais aussi
celles des classes sociales. Il convient de traiter les inégalités dans leur ensemble
 Remise en cause de la mixité?
 Les filles qui optent pour des comportements violents, ce sont des garçons
manqués, un entre-deux « raté ». Cette violence physique est toujours
une transgression de genre.

 Les comportements violents des garçons seraient dictés par la biologie et


ceux des filles seraient une construction sociale pour ressembler aux
garçons. Les garçons, même s’ils sont plus violents et insolents expriment
plus d’audace et de courage par leurs comportements.

 Les sanctions concernent majoritairement les garçons.


 Parfois c'est un moyen de se faire valoir et de s'affirmer dans la classe,
dans l'école. C'est un moyen d'affirmer sa virilité.
 Les filles sont deux fois plus nombreuses à avoir connu
des injures sexistes:
- Comportements sexuels.
- Apparence et tenues vestimentaires.

➢ Les filles l'ont parfois elles-mêmes intériorisées.


➢ Insultes Homophobes.
Le débat sur l’écriture inclusive
 Règle : «le masculin l’emporte sur le féminin»
 Langue comme lieu de pouvoir
«La langue française «ne doit pas être triturée ou abîmée», affirmait
Jean-Michel Blanquer au JDD dimanche 2 mai (2021).
Cette écriture, avance-t-il, «constitue un obstacle à la lecture et à la
compréhension de l’écrit».

«L’impossibilité de transcrire à l’oral les textes recourant à ce type de


graphie gêne la lecture à voix haute comme la prononciation, et par
conséquent les apprentissages, notamment des plus jeunes.»
Enfin, lit-on, cette graphie peut empêcher les enfants souffrant de
certains «handicaps ou troubles des apprentissages» d’accéder au
français.
«Le choix des exemples ou des énoncés en situation d’enseignement doit
respecter l’égalité entre les filles et les garçons, tant par la
féminisation des termes que par la lutte contre les représentations
stéréotypées.»
Construction de la dévalorisation du féminin.
 Approche de la littérature enfantine et des manuels.

- Les personnages masculins offrent une présence et une visibilité plus


importante que les personnages féminins (titres, couvertures, illustrations)

- Ils occupent les rôles principaux,


- Les personnages féminins occupent les rôles secondaires.

- Les filles ne sont pas sujettes de leur propre histoire mais dépendent de
personnages masculins (père, prince charmant)
- Importance de la beauté chez les héroïnes se confondant avec l'identité de la
personne. Les personnages sont identifiés comme féminins car ils portent des
vêtements et/ou des attributs liés à la coquetterie ou au travail domestique.
- Ce n'est pas le même type d'activité mis en exergue par
les personnages suivant qu'ils soient de sexe masculin ou
féminin :

- Les femmes et filles sont davantage illustrées à


l'intérieur et dans l'univers familial(devoirs, tâches
domestiques) . Elles sont souvent exclues du contexte
professionnel ou alors dans des rôles peu diversifiés.

- Les rôles dévolus aux hommes sont plus riches


(profession, activités récréatives avec les enfants, etc..)
les manuels scolaires
 les rôles professionnels tenus par l’un ou l’autre sexe diffèrent :
- la palette des métiers offerte aux hommes est vaste et variée.
- Les femmes sont cantonnées dans quelques professions : employée de
maison, serveuses, institutrices, infirmières, coiffeuses, la tenue de la maison,
l’éducation des enfants, l’esthétique, le soin au corps et à autrui.
- Toutes les professions prestigieuses comme capitaine des pompiers,
explorateur, médecin, artiste, pilote, marin, astronaute, architecte, politicien,
sont l’apanage des hommes.
- Elles représentent l’aventure, la créativité, la science, la direction des affaires
et de l’État.
- Certains manuels occultent le fait que de plus en plus de femmes exercent
aujourd’hui tous les métiers et occupent des places à responsabilité.
 Depuis 2011, le Centre Hubertine Auclert publie chaque année une étude sur les livres scolaires. Après
les manuels du lycée, il a décidé en 2015 de plancher sur les manuels de Cours préparatoire.

 Vingt-deux manuels, édités entre 2008 et 2015, par dix maisons d'éditions différentes ont été épluchés.
 Pour chacun de ces manuels a été identifiée la fréquence à laquelle femmes et hommes sont présents,
et de quelle façon: statut, âge, apparence physique, traits psychologiques, domaines d'activités et
d'expertises, etc. Soit une approche à la fois quantitative et qualitative.

 Des femmes minoritaires


 Premier élément de cette étude: dans les manuels de CP, les figures féminines adultes sont sous-
représentées. Ainsi, sur les 13 025 personnages sexués présents dans les manuels épluchés par les deux
auteures du rapport, seuls 36,1% sont des femmes. La parité n'est pas atteinte non plus chez les
personnages enfantins: 39% de filles, pour 61% de garçons. Pas mieux non plus quand il s'agit de
personnages réels: seuls 33,8% d'entre eux sont des femmes.
 Quelques chiffres tirés de l'étude:
 45,5% de femmes parmi les personnages travaillant dans l'enseignement, et 31,1% des personnages
travaillant dans les services,
 96,6% d'hommes parmi les personnages exerçant des métiers scientifiques
 33,2% de sportives vs 66,8% de sportifs
 33,2% de reines vs 66,8% de rois
 97,7% de sorcières vs 2,3% de sorciers
Des répartitions des rôles très stéréotypées.

Dans les 22 manuels, les femmes et les filles sont le plus souvent assignées à la sphère
privée, dans des activités familiales ou domestiques, et beaucoup plus rarement dans
le monde du travail, contrairement aux hommes et aux garçons.
Des illustrations de manuels où la maman et la fille
débarrassent la table pendant que le papa et le fils
regardent le foot ou lisent le journal.
Difficile de trouver une vision plus stéréotypée de la
répartition des tâches en fonction du sexe!".
A la lecture de leurs manuels de CP, les petits élèves
pourraient donc vite conclure que la famille "normale" est
blanche, avec un papa qui travaille, une maman qui fait la
cuisine, et deux enfants -un fils aîné et une petite
dernière. Et tant pis pour eux si leur famille ne rentre pas
dans les cases.
"Les manuels scolaires sont des vecteurs de savoirs, mais aussi de valeurs résume Amandine
Berton-Schmitt. Avec cette étude, nous souhaitons interpeller les auteurs de manuels, les
éditeurs, mais aussi les enseignants: quelles valeurs souhaitent-ils transmettre aux élèves?".
 Bannir l'expression "l'heure des mamans": Abus de langage très
courant dans les écoles maternelles.

 On pourrait simplement la remplacer par "l'heure des


parents".

 En parlant d'école, l'école maternelle (c'est-à-dire qui


materne) mériterait peut-être elle aussi un nouveau nom.
LE RÔLE DES MEDIAS
 C’est un étrange article qu’a proposé le quotidien Libération le matin du 4 mai
2015.
 Titré « Macron, le beau gosse de Bercy », il brosse le portrait de celui qui n’était
alors que ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.
« C’est un vent de fraîcheur qui souffle au gouvernement. Emmanuel Macron, 37
ans, est la nouvelle égérie de Bercy. Le ministre des Finances nous ouvre la porte
de son bureau, cintré dans un seyant complet veston Armani camel, qui lui a
valu d’être élu “dandy de l’année” dans le dernier classement annuel de GQ.
Cet ancien timide nous invite à nous installer avec simplicité, bonhomie et
décontraction. Car il le sait, la star du gouvernement, c’est lui. »

Sous-titré « Un ministre décrit comme le serait une femme de pouvoir ?», ce
portrait est rédigé en utilisant volontairement les stéréotypes de présentation
habituellement réservés aux femmes politiques : salutaire inversion des
formules, qui révèle que l’on n’emploie pas les mêmes mots pour parler des
hommes et des femmes.
 Les féministes ne n’y sont pas trompées, en montrant du doigt les
magazines féminins et la publicité dénonçant leur conservatisme
et pointant leur responsabilité dans le maintien des femmes dans
des jeux de rôle convenus confortant la domination masculine et la
société patriarcale.
“Au-delà du fait qu’ils vendent
cette photo en couverture sans
mon consentement, en
considérant que je n’ai pas mon
mot à dire, ils rallient mon
image, mon nom et toute une
‘génération’ carrément, dans la
case de: jeune fille (en rose) qui
ose donner son avis (donc
“subversive”...il en faut un peu
hein), mais sans être
‘agressive’” ANGÈLE
 Évelyne Sullerot en France ou Betty Friedan aux États-Unis rappellent
ainsi, dans la continuité du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir,
qu’on ne naît pas femme mais qu’on le devient, et soulignent
l’importance des instances de socialisation dans ce travail de
formatage, au premier rang desquelles les médias.

 les derniers chiffres de l’Insee révèlent que 96,3 % des ménages sont
aujourd’hui équipés d’un téléviseur, 93,6 % d’un téléphone portable (100
% pour les individus entre 16 et 24 ans), 81,1 % d’un ordinateur (94,1 %
des 25 - 39 ans), tandis que 81,7 % disposent d’une connexion Internet et
ce chiffre passe à plus de 90 % pour les 16 - 59 ans.
 Les Français et les Françaises ont en moyenne 44 contacts médias par
jour, un chiffre considérable et en constante augmentation
 les médias contribuent à l’imposition des normes qui structurent la
société... tout en prétendant n’en être que le reflet.

 Le Global Media Monitoring Project (GMMP) est une enquête


mondiale diligentée tous les cinq ans et analysant sous l’angle des
sexo-spécificités, un jour donné de l’année, le plus grand nombre de
médias d’information possible dans le monde. La cinquième et
dernière enquête date de 2015 : elle porte sur 114 pays totalisant 82
% de la population mondiale.

 Sur un plan plus qualitatif, l’étude révèle que les femmes sont plus
que les hommes caractérisées par leur apparence physique, leur âge
et leur situation familiale : biologisées, elles sont ainsi renvoyées à
leur supposée « nature ».
 Les femmes sont plus que les hommes présentées comme victimes, même dans des
situations comme des attentats ou des catastrophes naturelles qui frappent les individus
sans distinction de sexe : la vulnérabilité des femmes fait partie des poncifs de
représentation.

 83 % des experts sollicités sont des hommes

 Les journalistes femmes travaillent d’abord dans des secteurs considérés comme le
prolongement dans la vie publique de leurs compétences domestiques. Elles sont
majoritaires dans la presse féminine et pour enfants ; et dans les médias généralistes,
elles sont souvent en charge des rubriques liées à la santé ou à l’éducation, tandis que
la politique, la défense, les relations internationales et le sport restent fortement
masculinisés.

 L’expression « physique de radio » pour désigner celles qui dérogeraient à cet impératif
est révélatrice : la journaliste Élisabeth Quin dit avoir été ainsi qualifiée par un collègue
lui conseillant d’abandonner ses rêves de télévision. Elle a eu raison de ne pas
l’écouter: elle est aujourd’hui aux manettes du 28 Minutes d’Arte.
 l’impératif de jeunesse, associé aux impératifs physiques pèse d’abord sur les
femmes.

 La voix constitue, quant à elle, un vecteur de communication privilégié à la


radio. Le caractère présumé aigu des voix de femmes a longtemps été
prétexte à leur éviction des antennes, en particulier s’agissant du discours
d’information et des commentaires sportifs également.
LES JEUX ET JOUETS
 Serge Chaumier, sociologue, a décrypté les 3 séquences proposées aux filles:
- La séduction, avec tout le matériel nécessaire pour se faire belle et séduire le prince charmant,
- La maternité, avec des choses concrètes pour le bain, l'alimentation et la promenade.
- Le domestique avec la marchande pour les courses, le four pour la cuisine, le mini-aspirateur et
le fer à repasser…

- Jeux proposés très tôt, vers 18 mois.


- Reproduction à l'identique du monde des adultes.
- Souci d'apprendre aux petites filles d'être organisées.

- On propose aux filles d'avoir un rôle qui est en deçà du rôle que tient leur mère dans la
réalité. On leur propose l'espace du domestique, comme leur mère, mais pas de s'identifier à
leur mère dans le domaine public et professionnel, alors que la majorité des femmes en
France travaillent aujourd'hui.

Vous aimerez peut-être aussi