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> Le droit de l’environnement en bref

Aperçu du droit fédéral de l’environnement


2 > Le droit de l’environnement en bref

> Sommaire
Impressum

Editeur
Office fédéral de l’environnement (OFEV)
Avant-propos 3
L’OFEV est un office du Département fédéral de l’environneme nt,
des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC).

Idée, concept, réalisation


Vue d’ensemble du droit de l’environnement
Urs Steiger, steiger texte konzepte beratung, Lucerne
Droit de l’environnement:
Accompagnement à l’OFEV reflet de la conscience écologique 4
Marco Zaugg, division Droit

Référence bibliographique
Le droit de l’environnement en bref Elaboration et exécution du droit de l’environnement
Aperçu du droit fédéral de l’environnement Principes fondamentaux de la protection
Office fédéral de l’environnement, Berne, 36 p.
de l’environnement 8
Traduction La protection de l’environnement, une tâche commune 10
Service linguistique de l’OFEV, 3003 Berne Autorisations de projets selon des critères écologiques 12
Les outils au service de l’environnement 13
Graphisme, mise en page
Kurt Brunner, Martin Brunner Associés

Photos Eléments du droit de l’environnement


Couverture, p.7 à droite: Keystone/Lukas Lehmann
p.3: BAFU
La loi sur la protection de l’environnement 15
p.4: AWEL, Zurich Protection contre les immissions 17
p.5: Sammlung Verkehrshaus Luzern Déchets et sols 19
p.6: Keystone/Michael Kupferschmidt
Vigilance dans l’utilisation des produits chimiques 21
p.7 à gauche: CamCopter/Rolf Widmer
p.8: Keystone/Francesca Agosta La loi sur les forêts 23
p.9 à gauche, p.13, p.18 en bas, p.20 à droite/en haut: La loi sur la protection des eaux 25
BAFU/AURA/Emanuel Ammon
Protection de la biodiversité et du paysage 28
p.9 à droite: Keystone/Sandro Campardo
p.11: Jakob Studnar, Düsseldorf Utilisation contrôlée des organismes 31
p.15: Keystone/Thedi Suter Protection contre les dangers naturels 33
p.16, p.24-25, p.27 à gauche: Priska Ketterer, Lucerne Le défi de la protection du climat 34
p.18 en haut: René Maier, Brienz
p.20 à gauche, p.32 en bas/à droite: Keystone/Martin Ruetsch i
p.20 à droite/en bas: Stadtwerke Schweinfurt GmbH
p.22: Roche/Christopher Gmuender, Muttenz
p.27 à droite: BAFU/Markus Senn, Winterthur
p.28: ALN, Fachstelle Naturschutz
p.30: Albert Marty, Rothenthurm
p.32 en haut: Keystone/Gaëtan Bally
p.32 en bas/à gauche: Landbote/Marc Dahinden
p.35 en haut: Keystone/Regina Kuehne
p.35 en bas/à gauche: Keystone/Craig Ruttle
p.35 en bas/à droite: Keystone/Jean-Christophe Bott

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© OFEV 2013
3 > Le droit de l’environnement en bref

> Avant-propos
Le Congrès mondial sur la justice, la gouvernance et le droit au service d’un envi-
ronnement durable, qui s’est tenu à Rio de Janeiro du 17 au 20 juin 2012 sous l’égide
du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a appelé les Etats
à employer la législation environnementale de manière effective et efficace pour
atteindre les objectifs du développement durable. En effet, la durabilité écologique
passe par une législation environnementale juste, claire et applicable.

Le droit suisse de l’environnement, qui a atteint un haut niveau qualitatif au cours


des dernières décennies, tend vers ce but. Dans les prochaines années, les vides juri-
diques devront être ponctuellement comblés en faisant évoluer la législation envi-
ronnementale et en l’adaptant aux nouveaux défis.

La présente brochure donne un aperçu de la diversité de la législation environne-


mentale suisse élaborée au fil des décennies. Le droit national et le droit international
pertinent y sont présentés dans leur globalité et leurs interdépendances. Des illustra-
tions graphiques novatrices offrent par ailleurs des clés visuelles pour aborder le
monde abstrait du droit.

Florian Wild, Dr en droit


Chef de la division Droit
Membre de la Direction élargie
Office fédéral de l’environnement OFEV

Vous trouverez d’autres liens en rapport avec cette brochure à l’adresse


suivante: www.bafu.admin.ch/droit-environnement-bref
Vue d’ensemble du droit de l’environnement

> Droit de l’environnement:


reflet de la conscience écologique
Les premiers problèmes environnementaux graves sont apparus avec l’essor économique des années
50 et 60 et l’utilisation accrue de l’environnement. En réaction, et parallèlement à une meilleure
connaissance des enjeux écologiques, s’est constituée une législation environnementale sans cesse affinée
et plus étendue.

Dans les années 50 et 60, les eaux usées de l’industrie, de l’ar- plus de bruit et de pollution atmosphérique ainsi qu’une perte
tisanat et des ménages étaient encore rejetées dans les ruis- progressive des paysages ruraux.
seaux, les lacs et les rivières presque sans être épurées. Il n’était
pas rare de voir des eaux mousseuses ou même colorées. Dans Des cours d’eau plus propres, une nature respectée
de nombreux endroits, les populations de poissons ont subi de Les citoyens suisses, les Chambres fédérales et le Conseil fé-
véritables hécatombes. Le rythme effréné des constructions et déral ont réagi aux problèmes environnementaux grandissants
la croissance exponentielle du trafic engendraient toujours par des actes législatifs, qui ont progressivement étendu le
5 > Le droit de l’environnement en bref

droit de l’environnement et l’ont adapté aux exigences ac-


tuelles. Ainsi, la protection des eaux a été inscrite dans la
Constitution en 1953 et, quatre ans plus tard, la loi afférente
(LEaux) entra en vigueur. Son but premier était d’étendre le
réseau de canalisations et de les raccorder aux stations d’épu-
ration. Sous l’effet de la transformation rapide du paysage,
un article sur la protection de la nature et du patrimoine a été
ajouté en 1962 à la Constitution à la suite d’une votation po-
pulaire. Ce mandat constitutionnel a débouché en 1966 sur la
loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN), laquelle
réglementait pour la première fois au niveau fédéral la protec-
tion de la faune et de la flore indigènes ainsi que la protection
du paysage et des monuments historiques. Celle-ci a aussi créé
les bases de l’inventaire fédéral des paysages d’importance
nationale (IFP).

La loi sur la protection de l’environnement, fruit d’une âpre lutte


En 1965, une intervention parlementaire exigea l’instauration
d’un cadre légal en matière d’environnement. L’article consti-
tutionnel correspondant fut approuvé en 1970 à plus de 90 %. Etat de la forêt dans la vallée uranaise de la Reuss au temps de la
construction de la ligne du Gothard

Protéger la forêt Entre-temps, le choc pétrolier des années 70, mais aussi les
rapports « Halte à croissance? » (publié par le Club de Rome)
La loi sur la police des forêts de 1876 plaçait la forêt suisse sous et « Global 2000 », et le rapport sur l’état mondial de l’envi-
stricte protection et posait pour la première fois le principe d’une ronnement, publié par le gouvernement américain, avaient
gestion durable. La loi était une réaction à différentes inondations attiré l’attention sur les problèmes environnementaux. Pour-
catastrophiques du XIXe siècle, dont celle de 1868, probablement la tant, il fallut encore quinze ans pour que la loi sur la protec-
plus grande qu’ait connue le massif alpin. Son ampleur était en partie tion de l’environnement (LPE) entre en vigueur en 1985.
due à la surexploitation des forêts. Un an après fut adoptée la loi
sur l’aménagement des cours d’eau, qui aboutit quelques décennies Dès 1983, le « dépérissement des forêts » avait mis en lumière
plus tard à un vaste endiguement des cours d’eau. les problèmes de pollution atmosphérique et favorisé, avec
l’ordonnance sur la protection de l’air (OPair), une concréti-
sation rapide de la LPE dans ce domaine.

Chronologie des principaux actes législatifs Au niveau international, la découverte du « trou dans la couche
en matière d’environnement
d’ozone », un amincissement prononcé de la couche d’ozone
1875 Loi sur la chasse et protection des oiseaux au-dessus de l’Antarctique, conduisit en 1985 à une réponse
(totalement révisée en 1904, 1925 et 1986, LChP) étonnamment rapide: avec le Protocole de Montréal, que la
1875 Loi fédérale sur la pêche Suisse ratifia en 1987, fut proclamée une interdiction mondiale
(totalement révisée en 1888, 1973 et 1991, LFSP) des substances les plus néfastes.
1876 Loi sur la police des forêts
(totalement révisée en 1991, loi sur les forêts, LFo)
Elimination des déchets respectueuse de l’environnement
1877 Loi sur la police des eaux (totalement révisée en 1991,
loi sur l’aménagement des cours d’eau) Au milieu des années 80, on s’aperçut que le dépôt de déchets à
1955 Loi sur la protection des eaux maints endroits entraînait une pollution des eaux et des nui-
(totalement révisée en 1971 et 1991, LEaux) sances olfactives. Le plan directeur de gestion des déchets éla-
1966 Loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN) boré en réaction par la Confédération déboucha sur les prescrip-
1983 Loi sur la protection de l’environnement (LPE) tions complètes en matière de déchets de la LPE révisée et de
1999 Loi sur le CO 2 (totalement révisée en 2012) l’ordonnance sur le traitement des déchets (OTD), en vertu des-
2003 Loi sur le génie génétique (LGG) quelles les déchets devaient être valorisés après un éventuel trai-
tement ou stockés de manière respectueuse de l’environnement
6 > Le droit de l’environnement en bref

Travaux de déblaiement après la catastrophe de Schweizerhalle, près de Muttenz (BL)

dans des décharges appropriées. Parallèlement, les sites conta- La prise de conscience des risques liés à l’industrie chimique
minés doivent être rapidement assainis. Avec l’interdiction attira aussi l’attention sur d’autres technologies comportant
d’entreposer les déchets combustibles à partir de 2000, la Suisse des risques environnementaux, par exemple la biotechnolo-
fit un autre pas important dans le domaine de l’élimination des gie. Celle-ci est réglementée dans la LPE et dans la loi sur le
déchets. Ainsi est-on parvenu à rediriger des déchets jusqu’alors génie génétique (LGG) ainsi que dans les ordonnances y affé-
inexploités vers la valorisation thermique ou le recyclage. rentes. Avec la téléphonie mobile est aussi apparue une autre
technologie qui, outre ses avantages pour la société, comporte
Une conscience accrue des risques aussi des risques, auxquels la loi a réagi en instaurant à titre
L’homme a toujours été conscient que certaines substances préventif des conditions-cadres techniques claires.
étaient nocives – du moins celles qui le sont pour lui. La loi sur
les toxiques (LTox) de 1969 a fixé un cadre légal pour proté- De l’espaces pour les animaux, les plantes et les cours d’eau
ger les hommes et les animaux des produits toxiques. La LPE Dans les années 70 et 80, on s’aperçut aussi que des mesures
l’a ensuite élargi à la protection de l’environnement. de grande ampleur s’imposaient pour contrer la disparition
insidieuse d’espèces animales et végétales. L’adoption de l’ini-
Le 1er novembre 1986, un incendie éclata dans un entrepôt de tiative de Rothenthurm en 1987 constitua un pas décisif dans
produits chimiques de Schweizerhalle, près de Bâle, qui en- le renforcement de la protection des biotopes. Elle permit
traîna une grave pollution du Rhin. On se rendit alors compte d’inscrire dans la Constitution la protection des biotopes et
que le stockage et la manipulation de matières chimiques fai- sites marécageux. Ce faisant, la protection d’autres milieux
saient courir de grands risques à l’environnement. L’ordon- naturels menacés (zones alluviales, sites de reproduction de
nance sur les accidents majeurs (OPAM) qui suivit contribua à batraciens ou prairies et pâturages secs) fut aussi renforcée.
renforcer la conscience des risques et à minimiser ces derniers. Depuis 2007, la législation qui favorise la création de parcs
La loi sur les produits chimiques (LChim) de 2000 opéra une d’importance nationale dans des régions à forte valeur natu-
profonde refonte de la réglementation dans le domaine des relle et paysagère tient aussi compte des exigences de déve-
produits chimiques; en 2005 suivit l’ordonnance sur la réduc- loppement durable. La réglementation des débits résiduels,
tion des risques liés aux produits chimiques (ORRChim), intégrée en 1991 dans la nouvelle loi sur la protection des eaux
autre acte majeur dans ce domaine. grâce à une initiative populaire, suit également ce précepte
7 > Le droit de l’environnement en bref

de protection complète de la nature. Ainsi l’accent n’est-il aspects environnementaux, mais aussi l’étude des questions
plus seulement mis sur la propreté des eaux, mais il est aussi économiques et sociales. Deux accords internationaux décisifs
reconnu que les cours d’eau ne peuvent remplir leur fonction ont été signés à Rio: la Convention sur la diversité biologique
d’habitat pour la faune et la flore que s’ils transportent assez et la Convention sur le climat. Basé sur la convention sur le
d’eau et disposent d’un espace suffisant pour leur développe- climat, le Protocole de Kyoto visant à réduire les gaz à effet de
ment naturel. serre a été adopté en 1998. Pour mettre en œuvre ce protocole,
la Suisse a édicté en 1999 la loi sur le CO2. « Rio 92 » a en outre
Cet aspect a été assuré en droit en 2011 par une nouvelle révi- favorisé les efforts internationaux pour réduire les effets de la
sion de la protection des eaux. Cela a ainsi permis de remplir production et de l’utilisation de produits chimiques; en 2002 a
une exigence de la protection contre les crues, qui avait été été adoptée la Convention de Stockholm sur les polluants or-
complètement repensée après les intempéries dévastatrices de ganiques persistants (Convention-POP). (Pour la dimension
1987. La protection contre les dangers naturels ne doit dès lors globale de la protection de l’environnement, cf. encadré p. 11)
plus uniquement être réalisée par des ouvrages de protection
plus hauts et plus solides. La nouvelle approche accepte En réaction à de nombreuses découvertes scientifiques et après
qu’une protection totale ne soit pas possible partout. Elle com- de douloureuses expériences et catastrophes, la législation
bine des mesures de protection technico-constructives à des environnementale a instauré ces 50  dernières années un vaste
mesures d’aménagement du territoire et de retenue des eaux. système juridique. Celui-ci sera encore complété à l’avenir du
En outre, les dommages contrôlables sont pris en compte. fait de nouvelles technologies, découvertes et évolutions. Pro-
chainement, des lacunes devront être comblées, comme dans
Protection de l’environnement globale et développement durable le domaine de la biodiversité et – probablement – dans celui de
La prise en considération globale des aspects environnemen- la nanotechnologie. Mais il y a aussi matière à agir en ce qui
taux a connu une véritable percée avec la première conférence concerne l’utilisation efficace des ressources naturelles.
mondiale sur l’environnement de Rio de Janeiro en 1992
(« Rio 92 »). Le concept de développement durable créé à cette
occasion exige non seulement la prise en compte intégrale des

Construction de la décharge Häuli à Lufingen (ZH) Scories métallurgiques provenant de l’incinération des déchets
8 > Umweltrecht kurz und grafisch

Elaboration et exécution du droit


de l’environnement

> Principes fondamentaux de la protection


de l’environnement
Le droit de l’environnement se fonde sur de principes directeurs qui, indépendamment des diverses
dispositions légales, orientent les lois et ordonnances. Ils influent aussi sur l’application pratique
des dispositions.

Principe de prévention d’impact sur l’environnement, dans l’engagement à réduire


« Mieux vaut prévenir que guérir »: cette maxime d’ordre pra- les émissions à titre préventif pour la protection contre les
tique est aussi le précepte central du droit de l’environnement immissions ou dans le devoir de diligence prévalant en ma-
suisse. A long terme, il est en effet moins coûteux et plus tière de protection des eaux.
écologique de planifier et d’agir par anticipation et dans le
respect de l’environnement que de procéder à des améliora- Principe de causalité
tions ultérieures, voire de réparer des dégâts écologiques. Ce Les frais de lutte contre les nuisances ou dégradations environ-
principe de prévention est notamment appliqué dans l’étude nementales ne doivent pas être supportés par la collectivité,
9 > Le droit de l’environnement en bref

mais par ceux qui en sont à l’origine. Toute personne polluant domaine qui, d’un autre, se traduiraient par des atteintes
ou dégradant l’environnement doit assumer la charge du dom- excessives. Par exemple, les mesures de lutte contre le bruit
mage ou la remise en état. Ce principe, qui va à présent de soi, ne doivent pas s’accompagner d’inconvénients substantiels
a été concrétisé par les taxes d’enlèvement des ordures ména- pour la protection de la nature et du paysage.
gères et les redevances sur les eaux usées. Mais il s’applique
aussi de manière générale, par exemple pour l’assainissement Principe de coopération
des décharges et d’autres sites pollués. Le droit suisse de l’environnement n’est pas simplement pres-
crit, il est le fruit d’un large processus de décision et d’appli-
Principe de lutte à la source cation concerté. L’implication des partis politiques, des can-
Toute atteinte à l’environnement doit autant que possible être tons, des représentants de l’économie et de la protection
évitée. La loi sur la protection de l’environnement (LPE) et de l’environnement ou des divers secteurs dans l’élaboration
ses ordonnances restreignent donc les nuisances provenant des ordonnances et aides à l’exécution garantit l’émergence
d’une installation par des valeurs limites d’émission. S’agis- de solutions pratiques et efficaces. La collaboration avec le
sant des assainissements environnementaux, les mesures secteur privé permet en outre de prendre des mesures envi-
doivent d’abord être prises à la source. Ainsi, avant d’installer ronnementales très tôt, le cas échéant, librement consenties.
des parois antibruit pour faire écran au bruit ferroviaire, il faut Certaines tâches d’exécution (contrôle ou surveillance) peuvent
utiliser en priorité des wagons plus silencieux. être confiées à des entreprises ou organisations, comme c’est
le cas pour les déchets (recyclage) ou l’application de l’ordon-
Principe de l’évaluation globale nance sur la protection de l’air.
Le droit de l’environnement vise à réduire les nuisances dans
leur ensemble. Les différents aspects environnementaux
doivent donc toujours être considérés de la même façon. Il ne
s’agit pas de prendre d’un côté des mesures en faveur d’un

Machine de chantier avec filtre à particules Bouteilles en PET prêtes au recyclage


10 > Le droit de l’environnement en bref

> La protection de l’environnement,


une tâche commune
La Confédération fi xe dans les lois et ordonnances fédérales les objectifs de la protection de l’envi-
ronnement ainsi que les instruments et mesures pour les atteindre. Les cantons, eux, ont pour princi-
pale tâche de réaliser les objectifs définis. Dans certains domaines, l’exécution est du ressort de la
Confédération. En outre, cette dernière veille à ce que les cantons assument leur tâche conformément
à la législation. La Confédération et les cantons travaillent de concert avec le secteur privé, tant au
niveau de la législation que de l’exécution.

Dans l’organisation fédérale suisse, les différentes tâches sont


autant que possible exécutées de manière indépendante par Les organisations de protection de l’environnement,
les différents organes de l’Etat. En outre s’applique le « prin- avocates au service de l’environnement
cipe de subsidiarité », en vertu duquel ces tâches doivent être L’environnement ne peut pas se défendre lui-même. Cette tâche
assumées par la collectivité de rang le plus bas possible. revient donc aux organisations de protection de l’environnement par
le biais du droit de recours des organisations. Ce dernier permet aux
Lois et ordonnances organisations concernées actives dans tout le pays et reconnues par
Les bases légales de la protection de l’environnement sont éta- le Conseil fédéral de former des recours ou des oppositions contre
blies par les Chambres fédérales dans les lois. Le Conseil fédé- certains projets. Ainsi, elles peuvent agir en avocates de la nature et
ral édicte des ordonnances qui concrétisent ces lois. L’admi- en appeler au juge pour faire contrôler la légalité des projets.
nistration fédérale se charge de préparer les lois et ordonnances.
Pour ce faire, elle travaille en étroite collaboration avec les
cantons, les partis et les organisations économiques et de pro-
tection de l’environnement. Les procédures d’audition et de la législation tienne compte des connaissances spécialisée et
consultation, bien rôdées en Suisse, servent avant tout à ce que des avis des autorités d’exécution et des milieux politiques.

<
Procédure législative Exécution
<

<

Loi Ordonnance

Décision Parlement Conseil fédéral Confédération Cantons Surveillance fédérale


<

<

Travaux Conseil fédéral


préparatoires Administration Economie Communes
Economie
Administration
Ménages

Consultation Cantons Cantons


Partis Partis
Economie Economie
Organisations de protection Organisations de protection
de l’environnement de l’environnement
Procédure législative et exécution du droit de l’environnement en Suisse (résumé)
11 > Le droit de l’environnement en bref

La protection de l’environnement – un enjeu mondial

Bon nombre de problèmes environnementaux (p. ex. nui-


sances sonores ou atteintes aux biotopes) sont appréhendés direc-
tement à la source. D’autres se manifestent plus loin et acquièrent
ainsi une dimension planétaire – du fait des processus physico-
chimiques sous-jacents ou des interdépendances économiques
mondiales. L’utilisation de chlorofluorocarbures (CFC) dans les ins-
tallations frigorifiques ou les aérosols entraîne la formation d’un trou
dans la couche d’ozone au-dessus du lointain Antarctique. Il en va de
même avec les changements climatiques, consécutifs aux émissions
de gaz à effets de serre dans le monde. Les déchets spéciaux,
dont l’élimination écologique est très coûteuse, sont transférés tout
autour de la Terre, à la recherche de solutions bon marché.

Les législations environnementales nationales ne peuvent à elles


seules venir à bout de ces problèmes de portée mondiale. Une dé-
marche commune et coordonnée de l’ensemble de la communauté
internationale s’impose donc. Au vu des effets potentiellement
dévastateurs de ces problèmes, les efforts internationaux en faveur

Déchirage de bateaux au Bangladesh de la protection de l’environnement se sont nettement accrus


récemment. Les membres de la communauté internationale se sont

Rôle central des cantons dans l’exécution entendus sur des objectifs généraux à travers des conventions-

Le droit ainsi écrit prend effet avec l’exécution des lois, c’est- cadres comme la convention sur les changements climatiques ou

à-dire leur application pratique. Cette tâche relève en priorité la convention sur la diversité biologique. La mise en œuvre opéra-

des cantons, qui jouent de fait un rôle central dans la protec- tionnelle de ces objectifs a été définie dans des protocoles, édictés

tion de l’environnement. Les cantons organisent l’exécution sur la base de ces conventions-cadres, tel que le Protocole de

des lois chacun à leur manière, en déléguant les tâches aux Kyoto dans le domaine du climat. Après avoir adhéré (par ratifica-

communes ou s’en chargeant eux-mêmes. Ils transfèrent aussi tion) à une convention internationale en faveur de l’environnement,

certaines tâches à des entreprises privées ou à des organismes les pays doivent en principe adapter leurs lois nationales aux exi-

économiques ou, plus rarement, à des organisations de pro- gences internationales. C’est ce qui s’est passé en Suisse dans le

tection de l’environnement. Dans des cas très précis – par domaine climatique avec la loi sur le CO 2.

exemple pour les défrichements de forêts de plus de 5000 m2, La politique environnementale internationale est l’un des axes majeurs
les grandes installations de production d’énergie thermique et de la politique étrangère de la Suisse. En s’efforçant d’organiser
les grandes centrales hydroélectriques – les cantons doivent efficacement le droit environnemental interna tional, la Suisse apporte
recueillir l’avis de l’autorité fédérale spécialisée en environ- une contribution essentielle à la protection de l’environnement
nement avant de rendre leur décision. Dans certains domaines, dans le monde. Cela sert aussi la protection de la Suisse elle-même,
la Confédération est elle-même responsable de l’exécution, car elle se protège ainsi de dommages dus à la pollution transfron-
notamment lorsqu’il s’agit de l’importation ou de l’exportation tière. L’amélioration des normes environnementales internationales
de marchandises et déchets, ou lorsqu’elle octroie des autori- protège également la Suisse d’importations bon marché en prove-
sations (comme par exemple pour les chemins de fer, les auto- nance de pays qui renoncent à adopter et imposer des prescriptions
routes, les installations à câbles et autres infrastructures). environnementales efficaces.

Vigilance de la Confédération
La Confédération surveille l’exécution du droit de l’environ-
nement par les cantons et, dans un esprit de partenariat, veille
à une application unifiée sur tout le territoire. Lorsqu’elle
constate que des autorités cantonales enfreignent le droit de
l’environnement (p. ex. octroi illégal d’une autorisation), elle
peut faire valoir son droit de recours pour que l’affaire soit
jugée par la juridiction compétente.
12 > Le droit de l’environnement en bref

> Autorisations de projets selon des


critères écologiques
Avant d’approuver un projet pouvant avoir un impact sur l’environnement, l’autorité concernée examine
tous les aspects tant juridiques qu’écologiques. Pour les grands projets susceptibles d’affecter sensible-
ment l’environnement, elle peut se fonder sur un rapport d’impact. L’aménagement du territoire tient lui
aussi compte des enjeux environnementaux et évite ainsi des conflits ultérieurs.

L’autorité qui délivre une autorisation pour un projet de


construction – ce peut être une commune, un canton ou la Etudier l’impact sur l’environnement
Confédération – examine si celui-ci satisfait aux exigences Les projets de grande ampleur – centrales électriques, autoroutes,
légales. Outre le droit de la construction, elle doit impérative- chemins de fer, installations industrielles ou centres commerciaux –
ment tenir compte des aspects environnementaux. Il y a là un peuvent avoir des effets importants sur l’environnement. La législation
besoin de coordination qui se manifeste non seulement pour exige donc pour certains types d’installations figurant dans une liste
les constructions et les installations, mais aussi pour les pro- que le requérant étudie clairement les effets sur l’environnement préala-
duits chimiques, qui concernent souvent la protection à la fois blement à toute décision et qu’il les présente dans un rapport d’impact.
de la santé, de l’environnement et des travailleurs. Il doit aussi y faire figurer les mesures prévues pour réduire les effets
sur l’environnement. Dans le cadre de l’étude de l’impact sur l’envi-
En général, un projet nécessite l’octroi de plusieurs autorisa- ronnement (EIE), l’autorité unique examine à l’aide de ce rapport si le
tions de la part de différentes autorités. Pour éviter que des projet prévu respecte les prescriptions du droit de l’environnement.
décisions contradictoires soient prises, les autorités sont tenues
de se concerter. Au niveau fédéral, c’est l’autorité unique qui Illustration: une EIE était également nécessaire pour le hangar d’une
délivre toutes les autorisations requises. Elle consulte les entreprise de déchets de chantier dans le canton de Zurich. Celle-ci
autres services compétents avant de prendre une décision prévoyait d’utiliser de manière plus intensive une aire de stationne-
d’ensemble. Dans les cantons qui n’ont pas concentré les dé- ment jusqu’alors ouverte et, dans cette perspective, de la couvrir.
marches de cette façon, les autorités doivent garantir l’harmo- Le terrain jouxtait un haut-marais d’importance nationale sous protec-
nisation des décisions différemment. tion et servait en même temps de zone tampon. En outre, le marais
était circonscrit par l’autoroute et la route principale. Comme celle-ci
Pour la construction d’un nouveau gazoduc par exemple, il était était dotée d’un drainage depuis peu, le marais souffrait d’une pénurie
nécessaire de défricher 14 000 m2 de forêt et de débroussailler d’eau. Le rapport d’impact a pu mettre en évidence que le haut-marais
des rives. L’autorisation requise pour le nouveau gazoduc pouvait profiter de la construction du nouveau hangar: l’eau de pluie
(approbation des plans) a été délivrée par l’Office fédéral de propre serait en effet collectée sur le toit et s’infiltrerait correcte-
l’énergie (OFEN). Parallèlement, ce même office a aussi oc- ment dans le marais. De plus, le passage entre le terrain construit
troyé l’autorisation de défricher et de débroussailler les rives, et le marais serait pourvu d’une végétation adaptée.
après avoir recueilli l’avis de l’OFEV.

Anticiper grâce à l’aménagement du territoire


Par ailleurs, l’aménagement du territoire assume, par antici-
pation, une fonction de coordination importante: il réglemente
la manière dont certains espaces, notamment les zones à bâtir,
peuvent être utilisés. A cet égard, il doit veiller entre autres à
ce que des activités telles que celles des centres commerciaux,
des halles de sport ou des salles de spectacles, qui génèrent un
trafic important et, par conséquent, du bruit et de la pollution
atmosphérique, n’altèrent pas la qualité environnementale de
zones d’habitation et de détente.
13 > Le droit de l’environnement en bref

> Les outils au service de l’environnement


Interdictions, obligations, incitations – la législation dispose de multiples instruments pour protéger
l’environnement, qui sont autant de moyens de mettre en œuvre efficacement les prescriptions légales,
à moindres coûts économiques et administratifs.

Les dispositions de la législation environnementale sont (fioul lourd ou mazout à forte teneur en soufre). Les réserves
concrétisées de diverses manières. Des cadres réglementaires naturelles sont protégées par des prescriptions d’utilisation.
fournissent des consignes d’ordre général, telles l’interdiction Par exemple, là où une exploitation agricole est encore pos-
de polluer les eaux ou la nécessité de procéder à une collecte sible, la coupe du foin sera réglée pour une période déter-
séparée des déchets et de les valoriser. Des dispositions très minée.
concrètes présentent quant à elles des exigences spécifiques,
souvent chiffrées, comme les valeurs limites pour la pollution Les obligations et interdictions ont contribué à améliorer
atmosphérique ou le bruit. notablement la qualité environnementale. L’interdiction de
défricher a permis de sauvegarder les forêts et de reconstituer
Des objectifs précis, des conséquences sérieuses des peuplements. Les valeurs limites de polluants dans le
Les prescriptions légales les plus connues sont les obligations domaine du chauffage des bâtiments et des véhicules se sont
et les interdictions. Le fait d’y contrevenir est puni par la loi. traduites par des avancées technologiques: brûleur optimisé,
Grâce à elles, le droit de l’environnement fixe des règles catalyseur ou filtre à particules. Même l’interdiction des chlo-
claires à suivre (p. ex. avec des valeurs limites). Il spécifie rofluorocarbures (CFC), responsables de la destruction de la
ainsi clairement la quantité de polluants qu’une voiture peut couche d’ozone, a eu un effet bénéfique.
rejeter ou le bruit qu’elle est autorisée à produire. Le rejet
de polluants doit être contrôlé tous les deux ans, et le respect Toucher le porte-monnaie
des valeurs limites, prouvé. Même les chauffages des bâti- Les instruments économiques sont sous-tendus par l’idée
ments doivent se conformer à des valeurs limites imposées. qu’il faut employer les mécanismes de l’économie libre pour
Par ailleurs, il est interdit d’employer certains combustibles créer des incitations financières en faveur d’un comportement

Utilisation de béton recyclé


14 > Le droit de l’environnement en bref

respectueux de l’environnement. Les personnes n’adoptant Anticiper par la planification


pas un tel comportement doivent supporter des coûts plus Le caractère protéiforme de la plupart des problèmes environ-
élevés que les autres. C’est là qu’interviennent les taxes d’inci- nementaux exige plus de l’Etat que de simples réactions. Il est
tation ou les redevances. La taxe d’incitation sur les solvants primordial qu’il anticipe et oriente l’évolution de l’environne-
a été conçue de manière à être augmentée progressivement ment, en particulier par le biais de la planification. La notion
dans la phase d’introduction. Pour les secteurs concernés, de « planification » ou de « plans » recouvre une multitude
il devient ainsi de plus en plus intéressant d’économiser sur d’instruments pouvant se différencier par leur mode d’action –
les solvants. La taxe d’incitation a notamment eu pour effet informatif, prescriptif ou contraignant. Les plans contrai-
d’amener l’industrie chimique à recycler intégralement les gnants ont en général un caractère de protection. Ils fixent les
solvants, voire à les supprimer totalement de certains proces- activités autorisées à certains endroits et les nuisances admises,
sus de production. par exemple en matière de bruit ou d’émission de polluants.
Dans la protection contre le bruit, des « degrés de sensibilité »
Les systèmes de management environnemental doivent sont ainsi attribués aux zones concernées dans le cadre de
conduire les entreprises à s’investir totalement en faveur de plans d’affectation communaux. Ceux-ci indiquent les niveaux
l’environnement, et pas seulement dans certains domaines, de bruit autorisés dans ces zones. Dans un autre domaine, les
pour parvenir à des améliorations continues. Les entreprises zones de protection des eaux visent à protéger les captages
ayant instauré un tel système peuvent s’en prévaloir pour se d’eaux souterraines des apports d’engrais ou de produits phy-
démarquer de la concurrence. Leurs performances environne- tosanitaires. Dans la protection de la nature, des zones ad hoc
mentales sont régulièrement contrôlées. servent à préserver des biotopes menacés tels que les marais,
prairies sèches ou zones alluviales.
Les instruments économiques sont envisagés pour inciter
plutôt que pour dicter un comportement. Ils font appel à l’in- Informer et agir
térêt que chacun peut avoir à s’impliquer pour l’environne- L’information joue un rôle crucial en matière de protection de
ment. Selon le dispositif choisi, des taxes ou redevances sont l’environnement: ainsi, l’accès aux informations sur l’état
employées pour financer les mesures qui s’imposent, comme de l’environnement doit être assuré. Par ailleurs, la diffusion
la valorisation des déchets, ou bien elles sont redistribuées active des informations sur la manière d’épargner et de pré-
vers les entreprises et la population par le biais des caisses- server l’environnement aide l’administration à appliquer la
maladie, comme c’est en partie le cas pour la taxe sur le CO2. législation. Mais elle permet aussi aux entreprises et aux par-
ticuliers d’agir individuellement dans le respect de l’environ-
Mobiliser les secteurs économiques nement. En menant des campagnes de plus ou moins grande
Pour tenir compte des conditions spécifiques aux divers envergure, la Confédération a favorisé cette prise de conscience
secteurs économiques, le droit de l’environnement prévoit la environnementale dans les domaines des déchets, de l’air et
possibilité de fixer des mesures dans le cadre de conventions. du bruit et indiqué des comportements à privilégier. Cette
Les secteurs s’engagent à réaliser des mesures d’amélioration démarche active d’information a ainsi contribué à réaliser les
d’une certaine ampleur selon un calendrier précis. En contre- progrès connus à ce jour.
partie, le législateur renonce à édicter des prescriptions.
De telles conventions ont par exemple été passées avec les
gérants de stations-service pour une mise en conformité avec
la protection de l’air. Il en va de même dans l’industrie du
ciment, qui est très énergivore et dont les marges d’action en
matière d’économies d’énergie sont très réduites du fait de
processus de production spécifiques. Des solutions adaptées à
chaque entreprise sont également prévues dans le cadre de la
loi sur le CO2. Certaines peuvent être exemptées de la taxe sur
le CO2 si elles s’engagent à limiter leurs émissions par des
mesures adaptées.

Les conventions en matière d’environnement permettent de


tenir compte de conditions spéciales. Elles offrent aux entre-
prises une certaine latitude pour des mesures d’amélioration
mais, en retour, elles appellent à une responsabilité accrue.
Eléments du droit de l’environnement

> La loi sur la protection de l’environnement


La loi sur la protection de l’environnement (LPE) constitue le fondement du droit suisse de l’environne-
ment. Elle régit plusieurs domaines cruciaux de la protection de l’environnement et comporte des
dispositions transversales au domaine. Ses diverses ordonnances contiennent les dispositions détaillées.

La LPE réglemente et embrasse plusieurs domaines de l’envi- l’assainissement des sites pollués) ainsi que les sols. La LPE
ronnement. Elle fixe en outre les instruments fondamentaux fixe pour ces domaines les règles fondamentales, comme les
de la protection de l’environnement et formule des principes instruments à appliquer. Les dispositions détaillées (p. ex.
généraux qui imposent une approche globale. valeurs limites) figurent dans les ordonnances y afférentes.
Les autres domaines de la protection de l’environnement (pro-
Ordonnances et autres lois sur l’environnement tection des cours d’eau, protection du climat, protection des
Sur le fond, la LPE traite plusieurs thèmes majeurs de la pro- forêts, de la nature et du paysage, etc.) sont traités dans des
tection de l’environnement, à savoir la protection contre les lois spéciales.
immissions, les substances dangereuses pour l’environne-
ment, l’utilisation d’organismes et les déchets (y compris
16 > Le droit de l’environnement en bref

Dispositions et instruments transversaux


En outre, la LPE contient les principes généraux du droit
suisse de l’environnement (lire p. 8) ainsi que des instruments
généraux, comme l’étude d’impact sur l’environnement,
l’information environnementale, les taxes d’incitation et le
droit de recours des organisations. Elle ne sert pas unique-
ment à la protection préventive. Avec les dispositions relatives
aux assainissements, la LPE indique aussi la procédure à
suivre lorsque les prescriptions ne sont pas respectées.

Contrôles de la qualité des eaux des rivières et des fleuves

Domaines régis par la LPE

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17 > Le droit de l’environnement en bref

Protéger contre les nuisances environnementales Limitation préventive des émissions


(protection contre les immissions) Dans un souci de prévention, la LPE exige que la propagation
des pollutions atmosphériques, du bruit, du RNI et des vibra-
En vertu de l’objectif central de la loi sur la protection contre tions soit empêchée autant que possible, soit à la source. C’est
l’environnement (LPE), la protection contre les immissions là qu’interviennent la planification, qui doit garantir l’absence
vise à protéger l’environnement contre les atteintes nuisibles de constructions dans les endroits où la pollution est déjà éle-
ou incommodantes. La LPE règle les conditions-cadres, tandis vée, et les limitations préventives des émissions. Ces mesures
que les ordonnances fixent les objectifs détaillés, notamment réduisent les émissions directement à la source ou sur le che-
sous forme de valeurs limites. min de propagation. Les chauffages et les moteurs doivent être
conçus de sorte à rejeter le moins de gaz d’échappement pos-
La protection contre les «  atteintes nuisibles ou incommo- sible et à être les plus silencieux possible. Les ordonnances
dantes » a un double objectif: d’une part, lutter préventivement fixent pour divers appareils et installations les émissions maxi-
contre les pollutions atmosphériques, le bruit, le rayonnement males admises, en particulier au moyen de valeurs limites.
non ionisant (RNI) ou les vibrations provenant de la source La technique offre de nombreuses possibilités de réduction des
(émissions) et, d’autre part, limiter les nuisances là où elles émissions, par exemple des moteurs très économes ou des
déploient leur effet (immissions). combustibles ou carburants à très faible teneur en polluants.
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1) OEDS: ordonnance sur la taxe d’incitation sur l’essence 3) OCOV: ordonnance sur la taxe d’incitation sur les com- 6) OPB: ordonnance sur la protection contre le bruit * RNI: rayonnement non ionisant
et l’huile diesel d’une teneur en soufre supérieure à 0,001% posés organiques volatils 7) OBMa: ordonnance sur le bruit des machines
2) OHEL: ordonnance sur la taxe d’incitation sur l’huile de 4) OPair: ordonnance sur la protection de l’air 8) OSLa: ordonnance son et laser
chauffage extra-légère d’une teneur en soufre supérieure 5) ORNI: ordonnance sur la protection contre le rayonne- 9) OBCF: ordonnance sur la réduction du bruit émis par
à 0,1% ment non ionisant les chemins de fer
18 > Le droit de l’environnement en bref

Les maisons bien isolées nécessitent moins de combustibles routes et des voies ferrées très fréquentées, l’exposition au
pour le chauffage, et les silencieux atténuent le bruit des ma- bruit est très élevée. Les ordonnances fixent donc des valeurs
chines. La fixation de valeurs limites a dopé le progrès techno- limites d’immissions admises sur un lieu précis. Si ces valeurs
logique avec des innovations telles que le catalyseur pour sont dépassées, d’autres mesures doivent être prises. Il peut
l’essence, le filtre à particules pour les moteurs diesel ou la s’agir de dispositions ou mesures additionnelles telles que des
conception de wagons plus silencieux. De plus, les communes parois antibruit. Dans les zones où la pollution atmosphérique
qui délimitent ou équipent des zones à bâtir doivent prendre en est excessive, les cantons doivent coordonner ces mesures sup-
compte l’exposition au bruit ou au RNI. plémentaires dans le cadre d’un plan de mesures.

Des prescriptions plus sévères


Même lorsque les limitations préventives des émissions sont
réalisées, l’exposition de l’homme et de l’environnement n’est
pas à coup sûr maintenue à un niveau supportable. Le long des

Domaines de la protection contre les immissions

Pollutions atmosphériques
L’ordonnance sur la protection de l’air (OPair) régit notamment les
limitations préventives des émissions dues aux installations et la
procédure à suivre en cas d’immissions excessives. Les ordonnances
sur les taxes d’incitation sur les composés organiques volatils
(OCOV), sur l’huile de chauffage extra-légère (OHEL) ainsi que sur
l’essence et l’huile diesel d’une teneur en soufre accrue (OEDS)
définissent des incitations économiques visant la réduction des
composés organiques volatils et le soufre.

Bruit
L’ordonnance sur la protection contre le bruit (OPB) réglemente la
limitation des immissions de bruit extérieur dues aux installations
et fixe des exigences en matière de zonage et d’équipement de Quartier industriel, Bâle
zones à bâtir ainsi que pour l’octroi de permis de construire dans
les secteurs exposés au bruit. L’ordonnance sur la réduction du bruit
émis par les chemins de fer (OBCF) comporte des exigences spéci-
fiques pour l’assainissement des installations ferroviaires existantes.
L’ordonnance son et laser (OSLa) régit l’exposition au bruit dans les
locaux (p. ex. lors de concerts) ainsi que l’utilisation de dispositifs
laser. L’ordonnance sur le bruit des machines (OBMa) régit les limi-
tations préventives des émissions pour la mise sur le marché de
machines et appareils.

Vibrations
La LPE s’applique directement pour les vibrations. Le Conseil fédéral
n’a pas encore édicté d’ordonnance y afférente.

Rayonnement non ionisant (RNI)


L’ordonnance sur la protection contre le rayonnement non ionisant
(ORNI) contient des dispositions sur l’exposition aux champs élec-
triques et magnétiques provenant par exemple d’antennes de télé- Antenne de transmission pour la téléphonie mobile
phonie mobile ou de systèmes d’alimentation en électricité.
19 > Le droit de l’environnement en bref

Déchets et sols niques ainsi que les piles. Les commerçants, de leur côté, sont
tenus de les reprendre.
Une gestion gestion inappropriée des déchets peut causer des
atteintes graves et diverses à l’environnement. Ce domaine Des exigences élevées pour les décharges
fait donc partie des principales thématiques centrales de la Les déchets ne pouvant pas être valorisés et devant être stoc-
loi sur la protection de l’environnement (LPE). Les sites pol- kés définitivement ne doivent pas représenter de danger pour
lués et la protection des sols y sont étroitement liés. l’environnement. Autrement dit, ils ne doivent pratiquement
plus pouvoir réagir dans l’environnement et être aussi peu so-
Limitation, valorisation lubles dans l’eau que possible. Selon leurs propriétés, les dé-
La LPE énonce des principes d’utilisation des déchets. Leur chets doivent donc subir un traitement physique ou chimique
production doit être limitée dans la mesure du possible. avant d’être stockés définitivement. Ainsi, les déchets urbains
Lorsque des déchets sont produits, ils doivent, autant que faire sont brûlés dans des usines d’incinération, après quoi les rési-
se peut, être réintroduits dans le cycle des matières, c’est-à- dus peuvent être stockés définitivement. Le stockage de dé-
dire valorisés (recyclés). Les déchets valorisables (environ la chets est autorisé exclusivement en décharge contrôlée autori-
moitié des déchets urbains) doivent donc être collectés sépa- sée. Selon la qualité des déchets qui y sont stockés, les dé-
rément. L’ordonnance sur les emballages pour boissons charges doivent répondre à des exigences d’équipement tech-
(OEB) définit des taux de recyclage. Par ailleurs, les consom- nique et d’entretien durable (interventions ultérieures).
mateurs doivent rapporter les déchets électriques et électro-


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1) OMoD: ordonnance sur les mouvements de déchets 3) OREA: ordonnance sur la restitution, la reprise et 5) OTD: ordonnance sur le traitement des déchets 7) OTAS: ordonnance relative à la taxe pour l’assainis-
2) ORRChim: ordonnance sur la réduction des risques l’élimination des appareils électriques et électroniques 6) OSites: ordonnance sur les sites contaminés sement des sites contaminés
liés aux produits chimiques 4) OEB: ordonnance sur les emballages pour boissons 8) OSol: ordonnance sur les atteintes portées au sol
20 > Le droit de l’environnement en bref

Assainissement des sites pollués


Les sites sur lesquels les déchets n’ont pas été gérés dans le Contrôle international du commerce de déchets –
respect de l’environnement (anciennes décharges, friches in- Convention de Bâle
dustrielles ou lieux de catastrophes) sont considérés comme En 1976, lors des travaux de déblaiement consécutifs à un accident
des sites pollués. S’il existe un réel danger pour l’environne- chimique dans une filiale de Hoffmann-La Roche à Seveso (I), 41 fûts
ment – entre autres pour les eaux souterraines –, les cantons contaminés contenant des déchets de dioxine avaient disparu avant
sont alors tenus de procéder à un assainissement ou, du moins, d’être retrouvés au bout de quelques mois dans le nord de la France.
à une surveillance. L’investigation, la surveillance et l’assai- Ce n’est que deux ans et demi plus tard que ces déchets spéciaux ont
nissement des sites pollués peuvent engendrer des coûts très finalement été incinérés à Bâle dans un four à haute température.
élevés. Dans certains cas, la Confédération participe égale- L’événement de Seveso a révélé à quel point une réglementation inter-
ment, notamment lorsqu’il est impossible de déterminer celui nationale s’imposait pour l’utilisation des déchets. C’est ainsi qu’a été
qui en est à l’origine ou si celui-ci n’a pas les moyens finan- rédigée en 1989 la Convention de Bâle, qui vise à instaurer une ges-
ciers de couvrir lui-même les frais. La Confédération prélève tion des déchets internationale, respectueuse de l’environnement,
les ressources requises dans le fonds pour l’assainissement et à contrôler les transports transfrontaliers de déchets dangereux.
des sites contaminés. Ce fonds est alimenté par une taxe per-
çue sur le stockage définitif de déchets et sur l’exportation de
déchets destinés au stockage définitif à l’étranger. siques (érosion du sol, compactage). L’essentiel des mesures
de protection contre des atteintes chimiques et biologiques est
Préservation de la fertilité des sols régi par diverses lois et ordonnances telles que la loi sur la
La protection des sols vise à préserver à long terme la fertilité protection des eaux et l’ordonnance sur la protection de l’air.
des sols. Cette fertilité peut être affectée par des substances chi- Pour juger les atteintes portées au sol et apprécier les mesures
miques difficilement ou non dégradables, par des organismes gé- éventuellement requises, des valeurs indicatives, des seuils
nétiquement modifiés ou pathogènes ou par des atteintes phy- d’investigation et des valeurs d’assainissement ont été définis.

Remplissage du four d’incinération d’une UIOM

Recyclage d’appareils électroniques Excavation de matériaux terreux pollués (site contaminé)


21 > Le droit de l’environnement en bref

Vigilance dans l’utilisation des produits chimiques Les substances difficilement dégradables, qui s’accumulent
dans la nature, sont également très problématiques. L’utilisa-
Les produits chimiques sont omniprésents et couramment uti- tion des produits chimiques n’est pas seulement régie par la
lisés dans l’industrie, l’agriculture et les ménages. Leur LPE, elle est aussi traitée plus globalement par la loi sur les
nombre est immense. Environ 100 000 substances sont fabri- produits chimiques (LChim) et la loi sur l’agriculture (LAgr).
qués industriellement, plus de 40 millions sont connues, et
400  000 nouvelles s’y ajoutent chaque année. Le contrôle Contrôle autonome et devoir d’information
autonome des producteurs et importateurs doit empêcher que Le principe du contrôle autonome oblige producteurs et im-
l’utilisation de produits chimiques engendre des problèmes portateurs de produits chimiques à évaluer si les substances
environnementaux et sanitaires. Les produits chimiques par- qu’ils produisent ou importent peuvent constituer une menace
ticulièrement problématiques peuvent être interdits par la pour l’environnement ou la santé de l’homme. Pour effectuer
Confédération. cette évaluation, ils doivent se procurer toutes les informa-
tions accessibles. S’il s’agit d’une substance nouvelle, celle-ci
La loi sur la protection de l’environnement (LPE) oblige à doit être vérifiée et enregistrée. En outre, un dossier technique
une utilisation respectueuse de l’environnement des subs- doit fournir des renseignements sur ses propriétés. Dans cer-
tances chimiques. Ceux-ci peuvent mettre en danger l’homme tains cas, un rapport sur la sécurité chimique doit être rédigé,
et l’environnement de diverses manières: certains représentent conformément au règlement de l’UE sur les produits chimiques
un risque sanitaire parce qu’ils sont toxiques, corrosifs ou (REACH).
cancérogènes, d’autres menacent l’équilibre écologique.
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1) OChim: ordonnance sur les produits chimiques 3) OPBio: ordonnance sur les produits biocides 4) OBPL: ordonnance sur les bonnes pratiques 5) OPPh: ordonnance sur les produits phytosanitaires
2) ORRChim: ordonnance sur la réduction des risques de laboratoire
liés aux produits chimiques
22 > Le droit de l’environnement en bref

Installation d’emballage de médicaments

Les producteurs et importateurs de produits chimiques ont par exemple pour l’emploi de produits phytosanitaires dans la
aussi l’obligation d’informer les acquéreurs – clients de l’in- forêt ou dans l’air. Par ailleurs, les personnes qui utilisent cer-
dustrie, de l’artisanat, de l’agriculture et ménages – de l’impact taines substances à titre professionnel (produits pour la conser-
de leurs produits sur l’environnement ainsi que de leur utili- vation du bois, désinfectants en piscines ou fluides frigorigènes)
sation correcte. Pour cela, ils se servent de fiches de données doivent obtenir un permis, qui suppose un examen adapté.
de sécurité et d’étiquettes ainsi que de symboles de danger,
d’indications des dangers et de conseils de sécurité. Interdictions pour certaines substances
Pour les substances constituant une menace pour l’environne-
L’utilisation respectueuse de l’environnement comme ligne directrice ment ou l’homme, le Conseil fédéral peut aussi édicter
Les utilisateurs de produits chimiques doivent respecter ces ins- d’autres prescriptions. Il peut notamment prononcer des inter-
tructions et généralement les utiliser de façon à ce que ni dictions d’utilisation de certaines substances. Il en existe par
l’homme ni l’environnement ne soit menacé. Pour certaines exemple pour les agents ignifuges au brome non dégradables,
substances, une autorisation d’utiliser spéciale est nécessaire, qui s’accumulent dans l’environnement. Les très résistants chlo-
rofluorocarbures (CFC) ont été largement employés comme
agents réfrigérants et propulseurs dans des bombes aérosols
Des lacs plus sains grâce à l’interdiction de phosphates jusqu’au milieu des années 80. Les CFC ainsi que d’autres
substances jouent un rôle majeur dans la destruction de la
Les phosphates sont des sels d’acide phosphorique que l’on trouve à couche d’ozone. Aussi ont-ils été largement interdits depuis
l’état naturel dans de nombreux endroits de la terre, mais en quantité 1989, et totalement depuis 2005.
limitée. Les phosphates sont des nutriments essentiels, notamment
pour les plantes. Ils jouent ainsi un rôle majeur en tant qu’engrais dans Protection de l’environnement à la maison et au jardin
l’agriculture. En outre, le phosphate sert à adoucir l’eau, c’est-à-dire Les utilisateurs professionnels de l’industrie et de l’agricul-
à éliminer le calcaire. Du fait de cette propriété, le phosphate a été lar- ture sont bien informés du fait que certaines substances ne
gement employé comme additif de lavage jusqu’au milieu des années peuvent être employées, pour des raisons écologiques, que de
80. Les résidus de phosphates dans les eaux étant un excellent manière limitée ou être purement et simplement interdites.
engrais, la croissance des algues dans les fleuves, lacs et mers a été Dans les ménages ou les jardins privés, il n’en va pas toujours
favorisée. Mais cette « eutrophisation », à laquelle l’agriculture a aussi de même. Il est par exemple interdit d’employer des produits
contribué, a détérioré les eaux, notamment les lacs sur le Plateau. phytosanitaires (herbicides) sur les toits, terrasses, routes,
L’emploi de phosphates dans les lessives est donc interdit depuis chemins et leurs abords. Dans les faits, on peut souvent ob-
1986 et limité dans les produits de vaisselle. L’état des lacs suisses server comment des jardiniers amateurs ou des concierges
s’est fortement amélioré depuis – grâce à d’autres mesures aussi. répandent ces produits dans les environs. Il existe là un réel
besoin d’améliorer encore l’exécution.
23 > Le droit de l’environnement en bref

> La loi sur les forêts


Grâce à une gestion durable, la protection de la forêt a constitué au XIXe siècle une étape majeure dans
l’utilisation des ressources naturelles. En outre, l’actuelle législation sur les forêts, considérée comme
exemplaire au niveau international, réglemente en détail les différentes fonctions de la forêt pour les
humains et son rôle d’habitat pour la faune et la flore. En favorisant une gestion durable et proche de
la nature, la loi veille par ailleurs à ce que la ressource indigène bois puisse être exploitée en continu.
Enfin, la loi sur les forêts (LFo) traite également le rôle central de la forêt dans la protection contre les
dangers naturels (cf. p. 33).

La LFo confère aux forêts une position unique dans l’utilisa- qu’à titre exceptionnel de supprimer à jamais une forêt. En
tion des sols: elle les protège dans leur étendue comme dans particulier, elle peut être défrichée uniquement si un projet
leur répartition géographique. L’interdiction générale de défri- spécifique ne peut pas être réalisé sur un autre site et s’il existe
cher représente un outil majeur, selon lequel il n’est permis un intérêt estimé plus grand que la conservation de la forêt.

Domaines régis par la LFo

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1) dangers naturels non compris (cf. p. 33)


24 > Le droit de l’environnement en bref

C’est par exemple le cas pour un réservoir d’eau potable pré-


sentant un très grand intérêt public qui, pour des raisons tech- Pour le bien commun de l’humanité
niques, ne peut pas être installé ailleurs. Si une dérogation est En Suisse comme partout dans le monde, les forêts ont
accordée pour un défrichement, en guise de compensation, une importance capitale. Sur toute la planète, elles sont un trésor de
la forêt doit être reboisée dans la même région et sur la même biodiversité et elles remplissent une fonction essentielle pour le bilan
étendue. Dans certains cas, des mesures de compensation carbone et la protection du climat en absorbant le CO 2, en fixant le
peuvent aussi être prises en faveur de la nature et du paysage. carbone (C) et en l’éliminant ainsi de l’atmosphère. La déforestation
qui frappe de vastes régions de la Terre contribue pour environ un
La forêt, milieu naturel sixième aux émissions de CO2 mondiales. Les forêts – pourvoyeuses
La forêt est plus qu’un ensemble d’arbres. Dans et sur le sol, de matière première et d’énergie ou éléments du régime hydrique –
dans les sous-bois et sur les cimes vivent des animaux, des sont également des composantes du développement économique et
champignons et d’autres plantes. Selon le sous-sol, le climat social local et régional. A ce jour, il n’existe aucune convention inter-
et le mode d’exploitation, des milieux naturels distincts se nationale pour la protection des forêts. Elles sont couvertes indirec-
développent. La protection de ces milieux est un deuxième tement par la Convention sur la diversité biologique et la Convention
objectif essentiel de la LFo. L’exploitation de la forêt, qui est sur les changements climatiques. Dans ces deux accords internatio-
régie par des prescriptions de planification et de gestion can- naux, les forêts jouent un rôle majeur.
tonales, doit tenir compte de la diversité des espèces de la
forêt. Ainsi, selon la zone considérée, la forêt peut-elle être
exploitée uniquement en partie, ou son exploitation être pure-
ment et simplement abandonnée. Les cantons peuvent aussi
délimiter certaines surfaces comme réserves forestières. Les
processus naturels sont donc assurés, et des structures de grande
valeur écologique comme les sous-bois ou les arbres morts
(« bois mort ») sont préservées. Les pics trouvent ainsi refuge
dans le bois mort et se nourrissent des insectes s’y logeant.

Un lieu de détente
Que ce soit dans les régions de montagne pour la randonnée,
le VTT ou la cueillette de champignons ou dans les centres
urbains pour la promenade, le footing ou l’équitation, la forêt
constitue un lieu de détente pour bon nombre de personnes.
Ceci est possible notamment grâce à la LFo. Cette loi charge
les cantons de rendre les forêts accessibles au public – un acquis
qui n’existe sous cette forme que dans de rares pays. L’accès Hêtraie de St. Aubin (NE)
à la forêt peut néanmoins être limité lorsqu’un intérêt public
important l’exige, par exemple si la conservation de la forêt
est menacée ou pour la protection de plantes et d’animaux. forestière proche de la nature et donc une utilisation durable
Par ailleurs, l’accès public n’est applicable que pour les per- de la ressource bois. Une quantité considérable est disponible
sonnes qui sont à pied. La circulation en voiture ou avec pour une utilisation durable: non seulement le bois ne cesse
d’autres véhicules à moteur n’est autorisée que pour les ser- de pousser mais en plus la forêt renferme déjà une grande
vices forestiers et les exploitants. Il n’est permis de faire du réserve de bois, qui n’a pas été exploitée au cours des der-
cheval ou du vélo que sur les routes forestières, les chemins nières décennies. La Confédération et les cantons ont pour
forestiers en dur ou sur des pistes spécifiquement balisées. mission de former les spécialistes nécessaires et de conseiller
Les parcours de VTT, qui traversent la forêt sur des chemins les propriétaires de forêts. En outre, la Confédération sou-
non stabilisés, constituent une exploitation préjudiciable et re- tient des mesures qui renforcent la rentabilité, telles que des
quièrent une autorisation spéciale du canton concerné. Celle-ci bases de planification concernant plusieurs entreprises ou
n’est délivrée que sous certaines conditions et charges. l’amélioration des conditions de gestion sous forme de com-
munautés d’exploitation.
Exploitation durable de la forêt
Outre la protection de la forêt et de ses différentes fonctions,
la LFo a aussi pour objectif de favoriser et maintenir une gestion
25 > Le droit de l’environnement en bref

> La loi sur la protection des eaux


La loi sur la protection des eaux (LEaux) protège l’eau et les cours d’eau contre toute atteinte nuisible.
Elle veille notamment à ce que les ménages, l’industrie, l’artisanat et l’agriculture soient approvisionnés
en eau potable et en eau à usage industriel de bonne qualité. Elle assure la sauvegarde des milieux natu-
rels abritant la faune et la flore dans et aux abords des cours d’eau. Ces derniers servent aussi à la
détente et sont une composante d’un paysage diversifié.

Sauvegarde de la qualité des eaux Les exploitants agricoles ne doivent pas apporter sur leurs
Une eau propre, sans polluants, est aussi cruciale pour les terres plus d’engrais (azote, phosphore) qu’il n’est nécessaire
humains que pour les animaux et les plantes. Mais la pro- aux cultures. Ils doivent donc s’efforcer de trouver un équi-
preté de l’eau ne va pas de soi. Dans les années 1960, cer- libre entre leur cheptel, les engrais utilisés comme amende-
tains ruisseaux, rivières et lacs suisses étaient encore très ment et les terres qu’ils exploitent. Ils doivent en outre dispo-
pollués. La LEaux précise que chacun doit s’employer à ser de grands réservoirs à lisier ou fumières afin d’éviter tout
empêcher toute atteinte nuisible aux eaux en y mettant la épandage d’engrais dans les champs pendant la période hiver-
diligence requise. Elle interdit en particulier le fait d’intro- nale de repos végétatif.
duire dans une eau des substances de nature à la polluer.
Les eaux polluées imputables aux ménages, à l’artisanat ou à L’eau potable est captée à 80 % dans le sous-sol (puits et
l’industrie doivent donc être traitées avant de rejoindre les sources). Pour que cette eau ne soit pas polluée, les cantons
cours d’eau. Les eaux usées doivent être déversées dans les doivent délimiter des zones de protection des eaux sou-
égouts publics, si possible à un coût raisonnable. Celles issues terraines. Au sein de ces zones, la construction de bâtiments
d’activités artisanales et industrielles – réparation automobile, ou d’autres installations ainsi que les utilisations artisa-
transformation des fruits ou industrie chimique – doivent par- nales, industrielles et agricoles sont assorties de restrictions.
fois être spécifiquement prétraitées avant d’être déversées Ainsi, au niveau du captage (zone S1) et dans la zone de
dans les égouts publics. protection rapprochée (S2), aucune construction n’est ad-
mise. Dans la zone de protection éloignée (S3), seules sont

Cours d’eau latéral de la Reppisch (ZH) après sa renaturation


26 > Le droit de l’environnement en bref

autorisées les installations non susceptibles de porter atteinte par les retenues de centrales électriques, d’anciennes mesures
aux eaux souterraines. de protection contre les crues ou des canalisations: il y coule
trop peu voire pas du tout d’eau, et il n’y a plus de lit naturel
De l’eau en quantité suffisante dans les rivières et torrents ni de berges.
Il ne suffit pas que l’eau soit propre et non polluée pour per-
mettre à la faune et à la flore de vivre dans et aux abords des Or, pour la survie des poissons et des micro-organismes, il doit
cours d’eau. Les animaux et les plantes doivent aussi pouvoir toujours s’y écouler suffisamment d’eau. Aussi, quiconque
compter sur des milieux intacts, tant pour ce qui est du ré- utilise ne serait-ce qu’une infime partie de l’eau d’une rivière,
gime des eaux que pour la structure des cours d’eau. Mais, en par exemple pour une centrale ou pour l’agriculture, a besoin
maints endroits, les milieux aquatiques sont fortement altérés d’une autorisation. Cette dernière est octroyée lorsqu’il est

Domaines régis par la LEaux


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Lignes courbes:
Réglementations indépendantes
du domaine en question

Lignes droites:
Réglementations liées au domaine
1) également régi par la loi sur la pêche (LFSP) en question
27 > Le droit de l’environnement en bref

certain que l’eau résiduelle est toujours suffisante dans les


rivières et les torrents. Les « éclusées », à savoir les brusques Le retour du saumon dans le Rhin
hausses et baisses de niveau induites par le fonctionnement et Avec « la Convention pour la protection du Rhin », les cinq
l’arrêt des installations, sont une autre conséquence de l’ex- Etats riverains du Rhin que sont la Suisse, la France, l’Allemagne,
ploitation de centrales hydroélectriques. Par des mesures de le Luxembourg et les Pays-Bas ainsi que la Communauté européenne
construction, les exploitants d’installations doivent veiller se sont engagés pour une protection globale du Rhin comme milieu
à minimiser autant que possible les effets nuisibles qui en naturel. La convention constitue donc le prolongement thématique
résultent sur les milieux aquatiques. de précédents accords qui portaient sur l’amélioration de la qualité
de l’eau. Elle a pour but de protéger la richesse naturelle du fleuve,
Des eaux vivantes de ses rives et de ses zones alluviales. Il s’agit donc de préserver
Fréquents autrefois, l’endiguement et la correction des cours et de restaurer des habitats aussi naturels que possible et de rétablir
d’eau ne sont plus autorisés aujourd’hui que dans de rares au mieux le cours initial du fleuve pour assurer la protection de la
cas. La couverture ou la mise sous terre de cours sont même faune et la flore du fleuve et des rives. La convention vise en outre
interdits. La LEaux exige la revitalisation des cours d’eau à prévenir les crues en tenant compte des exigences écologiques.
endigués, corrigés, couverts ou mis sous terre. Les fonctions Avec la réintroduction du saumon, les Etats signataires se sont fixé
paysagère et récréative des cours d’eau doivent néanmoins un objectif emblématique.
être prises en compte, et les bénéfices et coûts, soupesés.
Les cantons ont l’obligation de planifier les revitalisations.
charge les cantons de déterminer l’espace nécessaire aux
En maints endroits, les cours d’eau ont aujourd’hui trop peu eaux superficielles, d’une part pour qu’elles puissent remplir
d’espace du fait de la présence de bâtiments et installations ou leurs fonctions naturelles et, d’autre part, pour garantir la
d’une exploitation agricole intensive. Depuis 2011, la LEaux protection contre les crues et leur utilisation.

Installation de retenue sur la Limmat (centrale de Dietikon (ZH) Balade dans la forêt alluviale de la vieille Aar
28 > Le droit de l’environnement en bref

> Protection de la biodiversité et du paysage


Sous l’effet de l’urbanisation et de la construction d’infrastructures, notamment destinées au trafic,
à la production et au transport d’énergie, mais aussi en raison du développement de l’utilisation agri-
cole – intensification et optique d’exploitation – le paysage suisse s’est considérablement transformé
au cours du dernier siècle. Au-delà du changement de physionomie générale, les milieux naturels de
la faune et de la flore se sont aussi rétrécis et détériorés. La protection et la conservation des milieux
naturels sont des thèmes clés de la loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN) ainsi
que des lois fédérales sur la chasse (LChP) et sur la pêche (LFSP).

Au cours du siècle dernier, de nombreuses espèces animales


et végétales se sont éteintes ou ont quasiment disparu, y com- Responsabilité internationale pour la diversité
pris en Suisse. L’expérience montre qu’elles ne peuvent être biologique
protégées et conservées que si leurs milieux naturels, qui leur Le terme « biodiversité » se rapporte à tous les aspects de la diversité
servent de base de nourriture et leur permettent de se repro- du monde vivant et englobe la diversité des écosystèmes, la diversité
duire, subsistent. Aussi, la LPN exige que la disparition des espèces et la diversité génétique ainsi que leurs interactions.
d’espèces animales et végétales indigènes soit prévenue par L’utilisation de la biodiversité doit être durable pour que les écosys-
le maintien d’un espace vital suffisamment étendu et inter- tèmes soient préservés et que leurs prestations ainsi que celles des
connecté (biotopes). Les rives, les roselières et les marais, espèces et la diversité génétique soient assurées. L’échelle considé-
les haies, les bosquets, les associations forestières rares ou les rée – locale, régionale et mondiale – a aussi son importance. Les com-
pelouses sèches qui présentent des conditions particulière- portements adoptés en Suisse ont des effets non seulement sur la
ment favorables pour les biocénoses font l’objet d’une atten- biodiversité indigène mais aussi sur la biodiversité mondiale – par la
tion particulière. Les districts francs, les réserves d’oiseaux mobilisation de matières premières ou la consommation de produits
d’eau et d’oiseaux migrateurs, la végétation riveraine et les agricoles (viande, fruits exotiques, fleurs coupées et surtout nourri-
réserves forestières ainsi que les « sites Emeraude » (cf. enca- ture pour les animaux de rente). Le maintien de la biodiversité re-
dré sur la « Convention de Berne ») sont d’autres milieux qui quiert donc aussi une action globale. C’est précisément l’objectif de
bénéficient d’un statut de protection particulier. la Convention sur la diversité biologique, adoptée en 1992 au Som-
met de la terre sur l’environnement et le développement à Rio de
Janeiro. Depuis, plus de 190 pays ont ratifié cette convention.

Protection de la nature à l’échelle européenne

Avec la « Convention relative à la conservation de la vie sauvage et


du milieu naturel de l’Europe », les Etats européens cherchent à proté-
ger en Europe les milieux naturels de valeur ainsi que les espèces
animales et végétales menacées. La « Convention de Berne » a été
signée en 1979 à l’Hôtel du Gouvernement de la Ville de Berne et
ratifiée par 44 pays ainsi que l’UE. Elle protège quelque 600 espèces
végétales, 111 espèces de mammifères, 363 espèces d’oiseaux et de
nombreuses autres espèces animales. Avec les « sites Emeraude »,
un réseau de milieux naturels précieux doit être créé pour les
espèces menacées en Europe. En Suisse, 37 sites sont proposés.
La « Convention de Berne » applique au plan régional bon nombre
des objectifs fixés au niveau mondial par la Convention sur la diver-
sité biologique de 1992.

L’argus bleu, un habitant des prairies maigres


29 > Le droit de l’environnement en bref

Milieux naturels d’importance nationale Prairies sèches de grande valeur


La Confédération a pour mission de désigner des milieux L’« Inventaire fédéral des prairies et pâturages secs d’impor-
naturels d’importance nationale. Les zones identifiées (hauts- tance nationale » (PPS) protège les milieux pauvres en nutri-
marais et bas-marais, zones alluviales, sites de reproduction ments, où poussent notamment des orchidées rares et dans
de batraciens, prairies et pâturages secs) ont été inscrites dans lesquels vivent de nombreux insectes tels que des papillons ou
des inventaires fédéraux. Les cantons doivent assurer la pro- des sauterelles. L’inventaire répertorie environ 3000 sites d’une
tection des sites inventoriés et veiller à ce qu’ils soient entre- superficie globale de 21 400 hectares. De vastes prairies sèches
tenus. Par ailleurs, ils sont chargés de garantir la protection sont recensées, par exemple près de Sent en Basse-Engadine,
et l’entretien de biotopes d’importance régionale et locale. où les biotopes de grande valeur s’étendent sur plusieurs cen-
Ils doivent en outre veiller à la compensation écologique dans taines d’hectares sur tout le versant sud de la vallée.
les environnements bâtis comme en dehors de ceux-ci,
par exemple en créant des haies, des bosquets ou tout autre Protection pour le bouquetin, le lynx, le loup, etc.
élément de végétation proche de l’état naturel. La protection des espèces de faune et de flore sauvages passe
avant tout par la protection de leurs habitats. Néanmoins,

Domaines régis par la LFSP, la LChP


et la LPN
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en question
30 > Le droit de l’environnement en bref

Le site marécageux de Rothenturm (SZ)

la LPN, les lois sur la chasse (LChP) et la pêche (LFSP) com-


portent aussi des règles spécifiques pour la protection de cer- Tout est paysage
taines espèces animales et végétales, par exemple l’interdic- La Convention européenne du paysage du Conseil de
tion de cueillir des plantes rares ou de pêcher certaines espèces l’Europe s’engage en faveur d’une gestion active, réfléchie, du pay-
de poissons. La LChP place notamment sous protection géné- sage, de sa conservation à son utilisation durable en passant par
rale tous les oiseaux, carnivores et autres groupes d’animaux son aménagement et sa mise en valeur. Conformément à l’approche
dont la chasse n’est pas explicitement autorisée. Cela concerne de la convention, le paysage est l’espace perçu par ses habitants ou
en particulier aussi de grands prédateurs comme le lynx, par ses visiteurs. Résultant de l’action de facteurs naturels et cultu-
l’ours et le loup. rels, il évolue dans le temps. La convention ne concerne donc pas
seulement les paysages extraordinaires, sauvages ou intacts, mais
Protection des paysages suisses aussi les paysages quelconques, urbains et altérés. La convention
Par certains aspects, les paysages ont une valeur inestimable: est entrée en vigueur le 1er mars 2004. La Suisse a été le 30 ème Etat
du point de vue écologique, comme espace de régénération à ratifier la Convention, après que le Parlement suisse l’ait approu-
des ressources naturelles et des milieux, sur le plan écono- vée en automne 2012.
mique pour le tourisme ou comme facteur du dynamisme d’un
territoire, mais aussi comme expression spatiale de la diver-
sité du patrimoine culturel ou comme élément d’identité ou
d’attachement à un lieu. La préservation des paysages est un Enfin, les parcs d’importance nationale servent également à
objectif central de la loi sur l’aménagement du territoire (LAT). conserver des territoires à forte valeur naturelle et paysagère.
La LPN oblige la Confédération à tenir compte des particulari- Si les parcs nationaux doivent en priorité offrir des habitats pré-
tés du paysage dans l’accomplissement de ses tâches. Les pay- servés à la faune et à la flore, les parcs régionaux servent aussi
sages d’importance nationale – comme la région viticole de à renforcer les activités économiques régionales axées sur le
Lavaux sur les rives du Léman – sont répertoriés dans un inven- développement durable et les parcs naturels périurbains, à la
taire fédéral (IFP). Les sites recensés doivent tout particuliè- découverte de la nature et à l’éducation à l’environnement.
rement être conservés intacts ou préservés le plus possible.
Les 89 sites marécageux d’une beauté particulière et d’impor-
tance nationale bénéficient d’une protection quasi absolue.
31 > Le droit de l’environnement en bref

> Utilisation contrôlée des organismes


Dans des domaines tels que l’agriculture, la médecine ou l’industrie alimentaire, la biotechnologie est
de plus en plus souvent utilisée dans le monde. Or la propagation incontrôlée d’organismes généti-
quement modifiés, pathogènes ou exotiques dans l’environnement peut menacer l’être humain, la faune,
la flore ou d’autres organismes. La loi sur la protection de l’environnement (LPE) et la loi sur le génie
génétique (LGG) assurent une utilisation sûre de ces organismes.

Sécurisation en milieu confiné doit donc travailler en laboratoire ou en milieu confiné. Si ces
Les organismes ont pour caractéristique de se multiplier et de organismes doivent être testés en plein air ou mis en circula-
transmettre leur patrimoine génétique. Ce sont des êtres vi- tion, une autorisation de la Confédération est nécessaire. Pour
vants, présents à l’état naturel ou génétiquement modifiés. que celle-ci soit octroyée, il doit être prouvé que ces orga-
L’utilisation de tels organismes implique qu’ils ne doivent ni nismes n’induisent aucun dommage à l’homme et à l’environ-
mettre en danger l’être humain ou l’environnement ni porter nement. Depuis 2005, un moratoire s’applique dans l’agricul-
atteinte à la diversité biologique. Toute personne travaillant ture à la culture de plantes génétiquement modifiées.
avec des organismes génétiquement modifiés ou pathogènes

Domaines régis par la LPE et la LGG


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e s g é n é ti q u e m e n t m o difi é s 1) Forêts et espèces protégées voir p. 28 et 23
2) Commission fédérale d’éthique pour la biotech-
nologie dans le domaine non humain (CENH),
Commission fédérale d’experts pour la sécurité
biologique (CFSB)
32 > Le droit de l’environnement en bref

Mesures contre les organismes nuisibles


Les dommages à l’environnement, notamment à la diversité bio- Une utilisation sûre à l’échelle planétaire
logique, peuvent aussi être causés par des espèces animales et Le Protocole de Cartagena a pour but de garantir un trans-
végétales exotiques, qui ont été introduites ou importées et qui port et une utilisation sûrs des organismes vivants modifiés grâce
ne trouvent chez nous entre autres aucun ennemi naturel. Ain- à des biotechnologies modernes.
si en est-il de l’impatiente glanduleuse, importée à l’origine
comme plante ornementale et fourragère. A présent, elle sup-
plante de plus en plus des espèces indigènes et favorise l’érosion,
surtout sur les berges des cours d’eau. La législation environne-
mentale et sur le génie génétique permettent à la Confédération
et aux cantons de prendre des mesures spécifiques contre ces
organismes nuisibles qui se propagent dans l’environnement.

Laboratoire de recherche de l’industrie pharmaceutique

Capricorne asiatique, une menace pour les forêts suisses Blé transgénique cultivé sous serre
33 > Le droit de l’environnement en bref

> Protection contre les dangers naturels


Crues, avalanches, glissements de terrain et éboulements se produisent fréquemment en Suisse et sont
même régulièrement de grande ampleur. La loi sur l’aménagement des cours d’eau (LACE) et la loi sur
les forêts (LFo) régissent la protection contre ces dangers naturels.

Détection des dangers ouvrages de protection ou à établir des cartes de dangers. Ces
Pour se protéger d’un danger ou l’écarter, il faut le détecter suffi- diverses mesures visent à protéger les personnes et biens de
samment tôt. Aussi les cantons ont-ils pour mission d’établir des valeur notable. La protection la plus efficace reste toutefois une
cartes de dangers. Ces documents indiquent les zones menacées utilisation adaptée de l’espace. L’aménagement du territoire
par les différents dangers naturels. Les informations tirées de ces doit donc veiller à maintenir davantage d’espace pour les phé-
cartes doivent ensuite être reportées dans d’autres instruments nomènes naturels et empêcher la construction de bâtiments ou
de planification: les plans directeurs cantonaux et les plans d’af- d’infrastructures dans les secteurs menacés. En Suisse, une
fectation communaux. Les services d’alerte précoce mis en grande partie des zones de danger comptant déjà des secteurs
place et gérés par les cantons doivent avertir la population de bâtis, des mesures de construction techniques (endiguements,
dangers naturels imminents tels que les avalanches, glissements corrections) s’imposent aussi. Celles-ci doivent remplir cer-
de terrain ou crues. Ils permettent de se mettre en sécurité à taines exigences écologiques. En outre, leurs atteintes nuisibles à
temps ou, si besoin, de prendre des mesures supplémentaires. la nature doivent être minimisées autant que possible. Les forêts
protectrices offrent aussi une sécurité face aux avalanches,
Prévention des dangers chutes de pierres ou glissements de terrain. Mais pour que les
La protection contre les dangers naturels est une tâche des can- ouvrages de protection et les forêts protectrices puissent assurer
tons. Ces derniers peuvent compter sur le soutien technique et leur fonction, ils doivent être constamment entretenus.
financier de la Confédération lorsqu’ils ont à construire des

E x p r o pr i a t io n Domaines régis par la LACE et la LFo

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34 > Le droit de l’environnement en bref

> Le défi de la protection du climat


Au cours des 100 dernières années, la température moyenne à la surface du globe a augmenté de 0,74 °C.
En unissant tous les efforts, il est possible de limiter cette hausse. En Suisse, la loi sur le CO2 constitue
la pièce maîtresse d’une politique climatique durable.

La pression exercée par l’homme sur le climat a pour origine l’industrie, pour lesquels les dispositions d’exécution fixent des
différents gaz à effet de serre qui accentuent l’effet de serre natu- objectifs de réduction spécifiques.
rel de l’atmosphère. Conformément à la loi sur le CO2 révisée,
que le Parlement a approuvé en décembre 2011, la Suisse doit Taxe sur le CO 2 prélevée sur les combustibles fossiles
réduire d’ici à 2020 les émissions de gaz à effet de serre réalisées La taxe sur le CO2 prélevée sur les combustibles fossiles consti-
en Suisse de 20 % par rapport à leur niveau de 1990. La réduction tue une mesure phare de la loi. Elle se monte à 36 francs par
vise essentiellement les secteurs des transports, du bâtiment et de tonne de CO2 et peut, si cela s’avère nécessaire pour la réalisation

Domaines régis par la loi sur le CO2


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35 > Le droit de l’environnement en bref

Défi international

La Convention-cadre des Nations Unies sur les change-


ments climatiques a été adoptée lors du Sommet de la Terre de 1992
à Rio de Janeiro. A ce jour, elle a été ratifiée par 165 Etats. Son objec-
tif est de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre à un
niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du
système climatique. Le Protocole de Kyoto de 1997 concrétise la
politique climatique mondiale. Il fixe des objectifs de réduction aux
Etats industrialisés pour la période 2008-2012. Les négociations
internationales pour une deuxième période d’engagement sont
en cours.

de l’objectif de limitation, être progressivement augmentée


jusqu’à 120 francs. Le produit de cette taxe est en grande partie
redistribué à la population et aux entreprises. Une part des re- Basses eaux du lac de Constance durant la canicule de 2003
cettes est en outre affectée à l’assainissement énergétique des
bâtiments et à un fonds de technologie. droits manquants doivent être achetés aux enchères ou auprès
d’autres entreprises.
Mesures de l’économie
Les entreprises appartenant à des secteurs dont la consomma- Les exploitants de centrales fonctionnant au gaz ou au fuel sont
tion d’énergie est importante peuvent être exemptées de la taxe eux aussi automatiquement exemptés de la taxe sur le CO2. La loi
sur le CO2 si elles s’engagent formellement à réduire leurs les oblige à compenser la totalité de leurs émissions de gaz à effet
émissions de gaz à effet de serre ou si elles participent au sys- de serre. Au moins la moitié des mesures de compensation
tème d’échange de quotas d’émission. Les entreprises qui doivent être prises en Suisse.
émettent d’importantes quantités de gaz à effet de serre ont
l’obligation de participer au système d’échange de quotas Des valeurs cibles pour les automobiles
d’émission et sont automatiquement exemptées de la taxe sur Dans le domaine des transports, le secteur automobile est tenu
le CO2. Les entreprises qui participent au système d’échange de ramener les émissions de CO2 des véhicules nouvellement
de quotas d’émission doivent remettre chaque année des droits immatriculés à la valeur cible moyenne de 130 g de CO2 / km
d’émission à hauteur de leurs émissions effectives. Une partie d’ici à 2015. En outre, les importateurs de carburants fossiles
de ces droits d’émission leur est attribuée à titre gratuit. Les doivent compenser une part de leurs émissions de CO2.

Dommages provoqués par l’ouragan «Sandy», novembre 2012 Surveillance des foyers d’incendie en forêt près de Viège en 2011
Vous trouverez d’autres liens en rapport avec cette brochure à l’adresse
suivante: www.bafu.admin.ch/droit-environnement-bref

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