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27.

La Cruelle Magicienne Circé

Les antiques traditions du Latium disent ce qui suit : « Toi


aussi, Caiéta, nourrice Énéide, qui donnas à notre littoral sa
renommée éternelle, si ton honneur accorde ce siège, il sera
la grande Espriella ; car une fois qu’Énée, l’ancien, termine
d’arranger le tumulus, le vent gonfle les douces voiles sous la
lumière de la pleine lune et l’aviron lutte contre le doux
marbre ; ainsi parvenons-nous à l’ile d’Aea, où la cruelle
déesse Circé donnait aux hommes des corps et des têtes de
bêtes fauves. »

La légende des siècles raconte que Neptune, seigneur de la


mer, dieu puissant et favorable aux Troyens, les éloigna de
cet endroit ténébreux où demeurait l’épouvantable
magicienne en leur envoyant des vents prospères.

Rappelons-nous le cas d’Ulysse, cet astucieux guerrier qui


détruisit des citadelles, lorsqu’il pénétra dans la demeure de
Circé. Les vieilles écritures disent que le guerrier s’arrêta
devant la porte mystérieuse de l’endroit où demeurait la
déesse aux beaux cheveux, qu’il l’appela et qu’elle l’invita à
entrer.

Ulysse lui-même raconte son aventure dans l’Odyssée dans


ces mots : « Je la suivis, le cœur plein de tristesse, et elle me
fit asseoir dans un fauteuil clouté d’argent magnifiquement
travaillé, avec un tabouret sous mes pieds. Aussitôt, elle
prépara dans une coupe d’or le breuvage qu’elle allait
m’offrir, dans lequel elle mélangea un sortilège. Après me
l’avoir donné, et tandis que j’étais en train de boire, elle me

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toucha de sa baguette et me dit : Va maintenant à la
porcherie et jette-toi sur le sol avec tes compagnons ! Elle dit
ceci, mais je sortis alors mon épée tranchante de son
fourreau et me jetai sur elle comme si j’allais lui donner la
mort ; elle jeta cependant un grand cri et se prosterna,
enlaça mes genoux et me dit ces paroles ailées : Qui es-tu
donc parmi les hommes ? Quelle est ta ville ? Où sont tes
parents ? Je m’étonne de ce fait extraordinaire : tu as bu ce
sortilège et tu ne t’es pas transformé ! », etc.

Circé qui transforme les hommes en porcs : serait-ce là une


chose possible ? Qu’en dit la lycanthropie ? Qu’en disent les
dieux saints ?

Nous avons déjà beaucoup parlé des trois états de l’éternelle


Mère-Espace. Existe-t-il des aspects opposés pour la Deva
Matri ? Qu’en dit la science occulte ?

Tout corps qui pénètre dans la quatrième dimension peut


changer de forme, mais il manque toutefois quelque chose :
qu’est-ce donc ?

Allons droit au but, aux faits : il est urgent de comprendre à


fond que le troisième aspect de la Mère cosmique, appelons-
le Hécate ou Proserpine, a toujours la possibilité de se
séparer en deux autres aspects de type opposé et fatal.
Définissons, précisons : ces deux aspects négatifs de la
Prakriti constituent ce qu’on appelle Kali ou « Sainte-Marie ».

L’Arcane 6 du Tarot illustre les deux polarités de la grande


Mère-Espace. Rappelons-nous la vertu et le vice, la vierge et
la prostituée ; Heva, la lune blanche, et Lilith, la lune noire.
Rappelons-nous les épouses gracieuses de Shiva (le
troisième Logos), Parvati et Uma-Kanya ; leurs antithèses
sont ces femmes sanguinaires et féroces que sont Durga et

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Kali, cette dernière étant la régente ténébreuse de cet âge
terrible du Kali-Yuga.

Kali, en tant que serpent tentateur de l’Éden, est


l’abominable organe Kundartigateur dont nous avons tant
parlé dans nos Messages de Noël précédents ; c’est par le
pouvoir sinistre de cet organe fatal que les hommes se
transforment en porcs.

Il n’y a certainement rien d’impossible au fait que les


abominables harpies se transforment en vilains oiseaux
horripilants et effrayants, ou qu’Apulée se transforme en âne
ou les compagnons d’Ulysse en porcs ; ce sont des
phénomènes tout à fait naturels de la quatrième dimension,
quatrième verticale ou quatrième coordonnée, et ils sont
toujours réalisés par le pouvoir ténébreux de Kali ou Circé.

Nos affirmations pourront paraître très étranges aux


lecteurs qui n’ont jamais étudié nos Messages de Noël
précédents, mais nous leur dirons en résumé que cette Circé
ou Kali se trouve à être, en réalité, la force fohatique aveugle,
l’électricité sexuelle transcendante utilisée de façon maligne.

Si une harpie pénètre avec son organisme physique à


l’intérieur de la quatrième verticale et si elle se transforme
par la suite en oiseau de mauvais augure ou en une bête
quelconque, vous pouvez être absolument sûrs que tout son
travail est fondé sur le sinistre pouvoir de l’abominable
organe Kundartigateur.

Avez-vous déjà entendu parler de la queue de Satan ? C’est le


feu sexuel projeté du coccyx vers le bas, vers les enfers
atomiques de l’homme.

Cette queue luciférienne est sous le contrôle d’un atome


malin de l’ennemi secret.

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L’anatomie occulte enseigne que ce démon atomique est
situé dans le centre magnétique du coccyx.

L’abominable organe Kundartigateur (la queue satanique)


renferme tout le pouvoir de gauche, tout le pouvoir sinistre
de Kali, Circé ou « Sainte-Marie ».

Les adeptes du tantrisme noir, les bonzes Dugpas au bonnet


rouge, développent en eux-mêmes la force fohatique aveugle
de cet organe fatal.

La lycanthropie, cette science des métamorphoses qu’a


commentée Ovide, a toujours existé, et bien que cela
paraisse impossible, il existe encore en plein XXe siècle des
Circé modernes dans certains recoins du monde.

Que les gueux, que les pseudo-savants, que les modèles de


vertu s’en moquent, qu’est-ce que cela peut faire à la science,
et qu’est-ce que cela peut nous faire ?

Sur l’isthme de Tehuantepec, au Mexique, il y a de nombreux


cas de lycanthropie et de Circé modernes.

Nous connaissons le cas concret d’un spécimen


donjuanesque et ivrogne, un individu vieux jeu qui eut le
mauvais goût d’avoir des relations sexuelles avec une Circé
ultramoderne de la nouvelle vague. Il est évident et tout à
fait clair que ce Don Juan Tenorio déposa le ciel étoilé tout
entier aux pieds de la harpie, avec des oiseaux peints en or et
des promesses formidables.

« Si tu ne tiens pas tes engagements, je te transformerai en


âne ! » lui dit narquoisement la jolie diablesse. L’amant rit
alors de ce qui semblait être une simple blague.

Les jours et les semaines passèrent sans que notre Don Juan
du quartier n’ait la moindre pensée de donner suite à ses

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promesses romantiques. Mais une chose insolite se produisit
alors : une nuit, il ne rentra pas à son appartement. Son
compagnon de domicile pensa que Don Juan s’était peut-être
engagé dans une nouvelle aventure.

Ce bon ami sortit dans la rue à la recherche de Don Juan ; il


interrogea la belle Circé, pour vérifier, et elle lui répondit :
« Ton ami ? Il marche par là-bas, regarde », et elle lui désigna
un âne. À entendre les éclats de rire, le sarcasme malicieux,
le rire tonitruant de l’amie de celle-ci, une autre diablesse
extrêmement belle, tout fut clair. L’ami en question avait
tout compris.

Par la suite, de bonnes personnes lui conseillèrent de quitter


cet endroit avant qu’il ne soit trop tard. Le mieux que put
faire le pauvre homme, c’est de retourner à la capitale,
Mexico.

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