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A la gloire du Grand Architecte de l’Univers, à vous Vénérable Maître, dignitaires qui décorent l’Orient, et à

vous Mes Sœurs et mes Frères en vos Degrés, Grades et Qualités.

Le nombre d'or appelée Phi, section dorée, proportion dorée ou divine proportion fascine depuis très
longtemps. Mais a-t-il autant d’importance que certains lui accordent ?
Je vais m'efforcer au possible de simplifier la partie mathématique de Phi, car il est impossible de traiter ce
sujet sans parler de nombres, avant d'aborder sa présence dans la nature, le corps humain, les arts,
l’architecture etc… Cette "divine proportion" trouverait-elle son origine en Dieu ? L'être humain fait partie de
la nature, il m'apparaissait normal que cette divine proportion s'applique également à l'homme. Nous sommes
parties intégrantes de la création et en tant que tel, notre ADN, notre développement physique, repose sur ce
"modèle ". Dieu a-t-il utilisé des chiffres pour sa création ? Personne n'est en mesure de répondre à cette
question.
L'origine du nombre d'or commence dans l'Antiquité à une période qui n'est pas connu avec certitude. Il est
appelé Phi en hommage au sculpteur grec Phidias qui décora le Parthénon à Athènes et utilisa le nombre d'or
pour sculpter la statue d'Athéna. Nommé également « divine proportion », il a servi de base de calcul à la
construction du Parthénon, de la pyramide de Khéops, des gradins du théâtre d’Epidaure, du Taj Mahal, de
nombreux temples et cathédrales…

Selon Euclide, lorsque l'on décompose un segment en deux parties inégales, la proportion est divine ou doré,
si le rapport entre la grande partie et la petite est le même que le rapport entre le tout est la grande partie. Le
nombre d'or équivaut à 1,618 et possède une infinité de décimales après la virgule ; en cela, il est irrationnel.
Il a une propriété particulière car le multiplier par lui-même revient à rajouter 1. Ce nombre d'or sans fin, a été
de ce fait, considéré comme divin par les pythagoriciens. On dit de lui qu'il aurait été transmis, de bouche de
pythagoriciens à oreille d'initié, comme secret universel et immuable. Le fait surprenant est que le nombre
d'or se trouve présent partout dans la nature. La suite de Fibonacci consiste à compter le nombre de couples
de lapins. On obtient ainsi 1-1-2-3-5-8-13-21-34-55... Fibonacci constate que chaque élément de cette suite
correspond à la somme des deux nombres précédents. Il fait le même constat en observant la croissance des
plantes. Sur chaque nouvelle branche apparaît une feuille, puis une autre, puis deux, puis trois, donnant la
suite 1 2 3 5 8 13 21 34 ...
Fibonacci établit également une relation avec le nombre d'or car la division de deux nombres contigus de sa
suite tend vers le nombre d'or. Si l'on observe la prolifération des branches d'un arbre chaque année et que
l'on divise le nombre de branches dans une année par rapport à celle de l'année précédente, on obtient le
nombre d'or. La suite de Fibonacci se retrouve dans la majeure partie des fleurs de par le nombre de pétales.
L’Arum : 1 pétale, l'Orchidée : 3 La Marguerite 13 ; 21 ou 34 pétales, la fleur de tournesol 55 ou 89.

Les nombres de cette suite apparaissent également dans les spirales du monde végétal l'Aloe Vera possède 5
spirales, le chou-fleur dispose d'une série de 2 spirales, une dans le sens des aiguilles d'une montre, l'autre
dans le sens antihoraire qui laissent apparaître les chiffres 5 et 8. Les écailles d'une pomme de pin engendrent
ces doubles spirales dénombrées par 8 et 13 ; il en va de même pour le chou Romanesco. Le cœur d'une
Marguerite correspond aux nombres 21 et 34. Pour le tournesol, les graines forment 55 spirales dans le sens
direct et 34 dans le sens indirect. Pour l'Ananas, il y a 3 séries de spirales au nombre de 5, 8 et 13. Il s'agit bien
là des nombres de la suite de Fibonacci. Pour pousser un peu plus loin, il est à noter qu'un rectangle formé à
partir des nombres de la suite de Fibonacci est appelé rectangle doré et que, à partir de plusieurs rectangles
d’or, nous pouvons former une spirale. La spirale de Fibonacci reflète une des principales lois du
développement que nous retrouvons dans un nombre considérable de cas : les escargots, les coquillages
(Nautile, Ammonite), les cornes de certains bovins ou caprins, les crosses de la fougère arborescente...même
dans le visage (l'oreille présenterait une spirale propre à la suite de Fibonacci) et le corps humain.

J'évoquerai aussi le pentagone régulier que l'on observe dans la nature avec les cristaux de quartz. Le
pentagone régulier est un polygone à 5 cotés que l'on peut construire à l'aide de triangles isocèles dont la
proportion entre une diagonale et un côté est le nombre d'or. Je mentionnerai pour le pentagramme la
connotation ésotérique en tant que symbole des pythagoriciens. L'étoile à 5 branches ou pentagramme
représentait pour les premiers chrétiens les 5 plaies du Christ et symbolisait la protection pour écarter les
mauvais esprits lorsqu'il était inscrit sur le sol. Le pentacle droit, traduction de la perfection et de l'harmonie,
et également de l'homme, avec les 5 extrémités du corps, les 5 doigts de la main, les 5 sens, a été étudié par
les pythagoriciens. Il est porteur des 5 éléments de l'alchimie : terre, eau, feu, air, lumière. Il est représentatif
de l'androgynie par son côté pair féminin avec 2 branches de l'étoile, associée au côté masculin impair. Il est
largement utilisé en franc-maçonnerie avec l'étoile flamboyante, symbole du compagnon qui le guide dans sa
quête de vérité. Les 4 éléments (terre, eau, air, feu) relié au 5éme, l'esprit divin ou Tao qui les reconnecte entre
eux et au tout. La lumière de l'étoile sacré guide l'initié qui, par la connaissance de lui-même et en se
débarrassant de ses préjugés s 'approche de la lumière.

Léonard de Vinci inscrit l'homme de Vitruve dans un pentacle dont les extrémités forment les 5 branches. Il
s'agit d'un homme idéal qui s'appuie sur la théorie selon laquelle la nature et le corps de l'homme sont
l'exemple même de l'équilibre des proportions. Il existe un lien entre la géométrie parfaite des formes et
l'anatomie parfaite des hommes. Dans son dessin, Léonard de Vinci, place l'homme de Vitruve à l'intérieur
d'un cercle et d'un carré dont le point central est le nombril.
On retrouve cette application du nombre d'or pour traduire le beau en Grèce et en Italie jusqu'à la Renaissance
avec Léonard de Vinci, Botticelli, Michel-Ange, Caravage ... où les exemples de tableaux aux proportions divines
sont très nombreux. Plus proche de nous, Salvador Dali utilise la section dorée pour les proportions de son
tableau le Sacrement de la dernière scène.
Le peintre va diviser la toile avec des formes géométriques, telles que le carré, le rectangle qui vont être
déterminants dans les proportions d'un visage aux formes parfaites et équilibrées.
Il est impossible de fournir une liste exhaustive des domaines où apparaît le nombre d'or. Les musiciens
l'utilisent pour rechercher l'harmonie et le rythme, il apparaît dans la poésie, dans la biologie avec l'ADN
humain, dans la botanique, l'architecture... Au milieu du XXème siècle Le Corbusier créer un système de
mesure appelé le "Modulor" qui est un module humain utilisé pour déterminer les dimensions des
habitations. L'homme est ainsi placé au centre de l'architecture grâce à une construction qui répond aux lois
qui régissent la nature (la cité Radieuse à Marseille).

Les médias au XXIème siècle intègrent ces codes dans la photographie par la règle des tiers. Elle consiste à
diviser une image en tiers verticaux et en tiers horizontaux qui vont donner 9 parties égales, Les points de
force sont à l'intersection des lignes. Du nombre d'or à cette règle des tiers il n'y a qu'un pas.

L'être humain a tendance à reproduire ou à aimer les proportions les plus familières en restant sous l'influence
du nombre d'or. Ce dernier m’apparaît comme la volonté de modéliser, par une formule mathématique, des
phénomènes naturels à des fins de définition du beau. Quel que soit le nom qu'on lui attribue, penseurs et
artistes sont convaincus que le secret de la beauté réside dans le nombre d'or, qu'il s'agisse d'art, d'architecture,
d'animaux, de plantes ou même du cosmos. Ce nombre persiste à fasciner et inspirer les artistes.
La divine proportion est certes génératrice d'une harmonie mais ne serait-elle pas une suggestion de l'esprit
tout simplement ?
Certains pensent que le nombre d'or est un mythe et que certaines démonstrations de sa présence,
notamment dans le corps humain, ne sont que des approximations douteuses.
Avec son Modulor Le Corbusier n'aurait-il pas plutôt privilégié l'ergonomie de l'habitation permettant à
l'homme de se sentir à son aise dans l'espace qu'il occupe ? Y a-t-il un lien véritable entre la morphologie et
le nombre d’or ? De même, les paramètres extérieurs n'interviendraient-ils pas dans la croissance des plantes
ainsi que dans celle des hommes ? (Luminosité, climat, richesse du sol). Dans ce cas la divine proportion est-
elle bien présente ? Une réponse positive à cette question confirme-t-elle la présence du divin ?
En considérant le nombre d'or comme critère de beauté, est-ce que notre monde ne serait pas ennuyeux avec
tant de perfection ? Ne faut-il pas un équilibre entre le beau, le laid, le Ying et le Yang, le positif et le négatif ?
Mais, savez-vous ce qu’est le beau ?
En définitive, le nombre d'or ne serait-il pas plutôt un nombre à proportions humaines ?
Désormais à la question quelle est la forme de votre loge et la réponse un carré long, vous saurez que celui-ci
a été établi d'après le nombre d'or et que nous pouvons le nommer rectangle d'or.
Je voudrais remercier mon parrain que j'ai beaucoup sollicité et qui m'a conseillée et corrigée, pour ne pas
trop m’éloigner de l’essentiel.

J’ai dit Vénérable Maître.

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