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Durée :2 Heures.

Fès subjuguait tous ceux qui la découvraient pour la première


fois. Les toits et terrasses communiquaient entre eux et dessinaient en
s'enchevêtrant une arabesque qui entrainait la rêverie des visiteurs
venus des contrées les plus lointaines. Elle avait son odeur, sa
fragrance propre, un effluve indéfinissable portant la mémoire de tous
les parfums déversés sur son sol depuis l'an 808, date de sa fondation
par Moulay Idriss 1er, descendant direct du prophète Mohammad.
L'esprit de la ville s'étendait au-delà de ses frontières. Fès
rayonnait et faisait entendre sa musique dans tout le pays(...) Elle était
le tombeau du temps, la source enchantée de l'Esprit, le refuge des
repentis et le divan des poètes qui tissaient de leurs vers les ruelles
sombres et étroites. C'était aussi le centre du commerce, de l'échange,
de l'arbitrage et de toutes les enchères pour l'or et la soie. Chaque chose
était à sa place. C'était cela le secret de cette cité(. )
Les juifs avaient leur quartier, le Mellah, au seuil de la médina.
Un peu de condescendance de la part des Fassis musulmans, mais
pas de rejet et encore moins de violence. Pas de mariage mixt on
plus. Toute la ville se souvient de l'épisode qui avait failli ruiner la
coexistence des deux communautés,. rorsque Mourad, le fils du
professeur de théologie Laraki, voulut se marier avec Sarah, la fille
du rabbin. Le scandale avait fait beaucoup de bruit. Les deux
amoureux durent s'exiler en terre étrangère, en France ou en
Belgique. La consigne avait été donnée des deux côtés d'oublier ces
deux enfants que la folie avait égarés. On faisait comme s'ils
n'avaient jamais existé. Curieusement cet épisode avait rapproché
les deux familles en créant des liens. Les mères se voyaient en
cachette dans l'espoir d'obtenir quelque information sur leurs
enfants. Le temps ayant passé, Mourad et Sarah débarquèrent un
jour sans prévenir avec un bébé dans les ras. Ce fut cette naissance
qui réconcilia les enfants avec leurs f illes respectives. Mais au fond,
il restait un sentiment de regret qui s'exprimait par des soupirs ou
des regards désapprobateurs.

Tahar Ben Jelloun, LE MARIAGE DE PLAISIR

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1-ETUDE DE TEXE : (10 points)
l- Quels sont le genre et les types de ce passage ? (Ipt)
2-Expliquez les mots suivants : la condescendance; la coexistence; le
rabbin; la théologie. (l pt)
3-Quel est le secret de la capitale spirituelle, Fès, d'après l'auteur pt)
4-Quelles sont les deux communautés évoquées dans ce texte? Et
comment vivaient-elles ensemble au Maroc ? (l pt)
5-«La consigne avait été donnée des deux côtés d'oublier ces deux
enfants que la folie avait égarés » Qui ont donné cette consigne ? Le
mot, Folie, dans cette phrase a un sens connoté, lequel ? (Ipt)
6-Quel est l'objet de description dans les deux premiers paragraphes
du texte ? S'agit-il d'une description valorisante ou dévalorisante? (l
pt)
7-Extrayez du premier paragraphe trois mots qui appartiennent au
champ lexical de l'odorat. (1 pt)
8-Quels sont les trois temps du récit et leurs valeurs utilisés dans ce
passage ? (Ipt)
9-Est-ce que l'auteur dans ce texte encouragela réconciliation et le
dialogue entre les religions monothéistes (L'Islam, le Judaïsme et
Christianisme) ? Et pourquoi ? (2pts)
11-PRODUCTION ECRITE
X La cité impériale et la capitale spirituelle, Fès, comporte la plus
ancienne université dans le monde encore en activité :
ALQARAOUIYINE. Montrez dans un texte argumentatif comment
cet établissement scientifique et religieux a permis au Maroc de
s'ouvrir sur d'autres cultures et civilisations et de se coexister
pacifiquement avec les richesses interculturelles.

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Epreuve de Français
Durée.' 2Heures

Yai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au


milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait
partout ; défense était faite de les épousseter sauf une fois l'an,
avant la rentrée d'octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà,
je les révérais, ces pierres levées ; droites ou penchées, serrées
comme des briques sur les rayons de la bibliothèque

Je n'ai jamais gratté la terre ni quêté des nids, je n'ai pas


herborisé ni lancé des pierres aux oiseaux. Mais les livres ont été
mes oiseaux et mes nids, mes bêtes domestiques, mon étable et
ma compagne ; la bibliothèque, c'était le monde pris dans un
miroir ; elle en avait l'épaisseur infinie, la variété,
l'imprévisibilité(...)
J'avais trouvé ma religion : rien ne me parut plus important qu'un
livre. La bibliothèque, j'y voyais un temple (...)
Mme Picard était d'avis qu'un enfant peut tout lire : « Un livre
ne fait jamais de mal quand il est bien écrit » En sa présence,
j'avais autrefois demandé la permission de lire Madame Bovary et
ma mère avait pris sa voix trop musicale : « Mais si mon petit
chéri lit ce genre de livres à son âge, qu'est-ce qu'il fera quand il
sera grand ? » « Je les vivrai ! » Cette réplique avait connu le
succès le plus franc et le plus durable. Chaque fois qu'elle nous
rendait visite, Mme Picard y faisait allusion et ma mère s'écriait,
grondeuse et flattée : Blanche I Voulez-vous bien vous taire, vous
allez me le gâcher I » J'aimais et je méprisais cette vieille femme

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pâle et grâce, mon meilleur public, quand on m'annonçait sa
venue, je sentais du génie.

Jean-Paul Sartre, Les Mots.

1-Analyse de texte pts)


Choisisez un titre à ce texte: Madame Bovary ; Les jeux dienfance
; la lecture. (0,5pt)
2-Quels sont le genre et le type de ce texte ? (0,5pt)
3-Quel sentiment le narrateur éprouve à l'égard de Mme Picard?
Justifiez votre réponse. (Ipt)
4-Expliquez les mots suivants : révérais ; grondeuse. (0,5pt)
5-« J'avais trouvé ma religion » de quelle religion s'agit-il ? (Ipt)
6-D'après le texte qu'est-ce qui montre que le narrateur est un enfant
diffèrent des autres ? (Ipt)
7-Pourquoi le narrateur représente sa bibliothèque comme un
temple ? (Ipt)
2-langue :(4,5pts)
1-(c Vous allez me le gâcher » Le pronom personnel « le »
remplace quel mot ? (0,5pt)
2-trouvez deux figures de style : une comparaison et une métaphore dans
le 1er et le 2ème paragraphes du texte. (Ipt)

3-Trouvez quatre mots dans le texte qui renvoient au champ lexical de la


lecture. (0,5pt)

4-Extrayez du texte : un adjectif attribut (groupe nominal) et une


proposition subordonnée de temps. (0,5pt)
5-Transformez la phrase suivante au style indirect ; Ma mère avait
pris sa voix trop musicale : « Si mon petit chéri lit ce genre de livre à
son âge, qu'est-ce qu'il fera quand il sera grand ? (Ipt)

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6-Mettez la phrase suivante à la voix passive : j'avais autrefois
demandé la permission de lire Madame Bovary. (Ipt)

3- Sujet :(10pts)
Le narrateur valorise explicitement la lecture.
Montrez l'importance de cet acte dans la vie des jeunes, en
s'appuyant sur des arguments pertinents.

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