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Bakdi chourouk M1 LGC Lecture critique

On observe actuellement dans la scène littéraire, plusieurs auteurs font parler dans
leurs romans des personnages marginaux pour dénoncer quelques réalités.
Dans le roman « Dis-moi ton nom folie » de Lynda-Nawal TEBBANI, nous suivons un
jeu de Quiz sans réponse d’un personnage qui est pris pour un fou. Il s’appelle Skander El
Ghaib, d’ailleurs « el Ghaib » est un nom arabe qui veut dire l’absent absolu et qui le décrit
ontologiquement. Pour une étude psychanalytique, nous prenons un extrait de la page 107-
108.
Le passage commence par « Je me sens dans un glissement. Je plonge, j’avance, je
chute. Je glisse » cette expression résume bien la perte et le refoulement de Skander, il
semble à la fois fuir sa réalité et recherche la cause exacte de son drame. Les verbes «
Plonger » et « Avancer » veulent dire qu’il est entrain de noyer dans ses souvenirs et son
passé pour chercher la cause qui a fait de lui un tel homme qui ne sait même pas où il est et
puis il glisse c’est-à-dire il perd le chemin et il ne trouve aucun passé. Le temps et le lieu sont
quasiment absents pour lui, il ignore l’heure et le seul endroit clair est bien la chambre de
malade, un univers carcéral où il perd toute sa liberté en voyant tantôt le mur qui lui
empêche de sortir et de relier à ce sui se trouve à l’extérieur de lui-même, et tantôt la porte
qui mène à la terrasse encagée qui est peut-être le seul moyen de s’exprimer ou de partager
ses sentiments. Cet enfermement mène Skander à poser trop de questions sur son existence
« Que suis-je entrain de vivre ?» « Où suis-je ?», mais aucune réponse trouvée, ce qui
exprime le choix de son silence.
Avalé par la douleur de son corps brûlé, Skander se met à hurler de moins en moins
fort en montrant les parties blessées de son corps, par exemple Lynda-Nawal Tebbani a
parlé de chaque partie, d’une part ses pieds qui sont paralysés font appelle à la
condamnation, il est à la recherche de sa liberté, d’autre part, la douleur qui pique son dos,
ce qui représente sa faiblesse et sa sensibilité, car cette partie du corps est la structure sur
laquelle nous nous appuyons, une fois absente, nous perdons l’équilibre, tout ça en
comptant avec ses doigts qui sont sains et libres dont il ne sait plus se servir et il se
demande toujours s’il peut faire autre chose de ce corps endolorie. Skander avait les doigts
libre peut être pour lui aider à fumer ou à s’exprimer en écrivant peut-être vu que c’est un
lecteur de Maurice BLANCHOT, c’est là où nous pouvons voir une petite partie de l’écrivaine
Lynda-Nawal TEBBANI qui est même inspiré de Blanchot pour écrire ce roman. En hurlant de
douleur, Skander de souvient de la dernière mission avant la perte de sa mémoire, une
explosion du train qui est la simple et unique cause qui a fait de cette homme un homme
exilé à la fois de sa terre natale et de son état mental. Le fait d’entendre des cris de partout
et de se taire veut dire qu’aucun mot ne peut traduire sa peur face à un tel événement
choquant, Skander de sa part serre les dents pour ne laisser sortir aucun cri.
Nous voyons ainsi l’expression “Allah Akbar” veut dire Dieu est grand qui vient
montrer que n’importe quel homme musulman que ce soit près de la religion ou pas a
besoin de Dieu et le prie quand il se trouve face à un danger car nous savons bien qu’il y a
que Dieu qui peut empêcher le mal de venir. Nous voyons ici la présence du côté religieux
dans l’histoire. Skander face à ce mal est devenu un mutisme, il n’a rien sorti de la bouche
pour dénoncer sa douleur, il a juste été silencieux.
Arrivant à sa chambre de malade, la porte qui mène à la terrasse est fermée, et donc
son rêve est terminé et donne appel à la réalité douloureuse. En essayant de sortir encore, il
met sa main sur le poignet quand il a senti le liquide d’une intraveineuse d’un calment qui
aide à se calmer, mais là le médicament n’a aucun rôle pour l’unique raison est que ce
Bakdi chourouk M1 LGC Lecture critique

dernier est pour les fous mais lui, il n’est pas un fou, il a juste des troubles qui perturbent sa
personnalité.
Autant que lecteurs, le silence et l’instabilité de Skander nous mène à réfléchir s’il a
vraiment perdu la mémoire ou il est réellement un fou en essayant de mettre en ordre ses
phrases énigmatiques qui peuvent pour lui l’orienter à un avenir meilleur loin de cette
souffrance.
Le talent de Lynda-Nawal TEBBANI se voit sur son style fluide qui met en avant une
écriture profondément humaine.

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