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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

‫وزارة الت ـ ـ ـ ـ ـعـ ـ ــلي ـ ـ ـ ــم العـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ــالي والبـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ــحث الع ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـل ـ ـ ـمـ ـ ـ ـ ـ ــي‬
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

– ‫ الطاهر موالي‬.‫ج ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ــامعة سعيدة – د‬


UniversitéSaïda– Dr Tahar Moulay –
Faculté de Technologie

Département de génie civil et de l’hydraulique

Spécialité : 2 ème année Hydraulique Urbaine

Matière : Aménagement des cours d’eau et transport solide

RAPPORT SUR L’ETUDE DES TECHNIQUES


D’AMENAGEMENT « GENIE CIVIL ET GENIE VEGETAL »

Présenter par Enseignant : A.HAZZAB


RABAHI razika

2022 - 2023
SOMMAIRE

INTRODUCTION ............................................................................................... 3
1 DEFINITIONS ................................................................................................ 4
1.1 Les techniques de génie civil .................................................................... 4
1.2 Les techniques de génie végétal ............................................................... 4
1.2.1 Intérêts et limites du génie végétal ..................................................... 4
2 Choix d’une technique de GC et une technique de GV pour aménager un
cours d’eau............................................................................................................. 5
3 L'efficacité et la résistance de chaque technique de protection de berges ...... 6
CONCLUSION .................................................................................................... 7
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE ............................................................ 8
INTRODUCTION

L’érosion des berges est un des processus du fonctionnement


hydromorphologique d’un cours d'eau qu’il convient de protéger (European
Commission, 2000 ; Newson et Large, 2006). Néanmoins, lorsque des zones à
forts enjeux (habitations, voies de communication, etc.) sont menacées, il est
parfois nécessaire de lutter contre l'érosion des berges (Schmidt et al., 2013). Dans
le cas où il n'est pas possible d'intervenir directement sur la cause de l'érosion, des
techniques de protection de berges peuvent alors être mises en œuvre. La
stabilisation des berges peut se faire à l'aide des techniques classiques du génie
civil (enrochements, gabions, etc.) ou bien grâce aux techniques du génie végétal
(Schiechtl et Stern, 1997). Ces dernières visent à préserver au maximum le
caractère naturel des berges en utilisant des éléments naturels (végétaux) pour les
protéger (Rey et al., 2015 ; Verniers et al., 2009). des aménagements de berges
sont réalisées et ces derniérs focalisent principalement sur les actions suivantes :
 L’aménagement des berges des cours d’eau ayant pour vocation
la restauration écologique du cours d’eau et le ralentissement dynamique
des crues,
 La conservation ou la restauration des zones naturelles d'expansion de
crues. En effet, il faut garder à l’esprit que la majorité de nos cours d’eau ne
possèdent pas suffisamment de place pour accueillir et évacuer les eaux issues
d’une pluie importante. Les débordements, malgré les travaux réalisés par le
passé et poursuivis aujourd'hui, sont inéluctables pour les crues fortes et
doivent être régulés pour les crues les plus courantes. Les zones d'expansion
de crues permettent alors de stocker des volumes en période de crue, avec
pour incidence de diminuer les hauteurs d'eau en aval, et d'impacter de
manière moins grave les points les plus vulnérables du territoire.
 La conservation des capacités d'écoulement du lit naturel,
 L’aménagement des berges au droit d’un enjeu justifiant de l’intérêt
général (infrastructures publiques, bâtiment public, ponts communaux),
rendu nécessaire suite à une crue (golfe de saint-tropez).
1 DEFINITIONS
1.1 Les techniques de génie civil

Les techniques de génie civil consiste à utiliser des matériaux de construction


(minéral) pour protéger les berges des assauts du courant. Ces techniques,
souvent onéreuses, sont déployées lorsque les enjeux à protéger sont importants
(voirie, bâtiments,...) et que l'emprise foncière ne permet pas de mettre en
oeuvre du génie végétal.
Quelques exemples : l’enrochement, les gabions, les palplanches.

1.2 Les techniques de génie végétal

Les techniques de génie végétal répondent à la nécessité d’une gestion équilibrée


entre les besoins des riverains et ceux de l’écosystème. Ce sont des pratiques
anciennes basées sur la capacité des végétaux à protéger la berge. La pose de
pieux vivants, de branchages de saules... conjuguée à des bouturages et à de la
replantation, permet une recolonisation du milieu par la végétation et assure une
protection efficace contre l’érosion.
Quelques exemples : l’ensemencement, la plantation, le bouturage, le marcottage,
le peigne ou piège à sédiments, les couches de branches à rejets, le tressage de
saules, la fascine de saules.
1.2.1 Intérêts et limites du génie végétal
Les techniques basées sur le génie végétal permettent de maintenir ou d’installer
sur les cours d’eau une végétation adaptée, et présentent par conséquence
l’avantage de s’intégrer pleinement à l’écosystème des rivières et de respecter son
fonctionnement.
Mais l’utilisation de techniques végétales présente d’autres intérêts :
 Dissipation et absorption de l’énergie du courant, grâce aux parties aériennes
souples des végétaux qui les composent, à leurs capacités de déformation et à
leur propre résistance (ancrage profond dans la berge, et non pas structure
rigide prenant appui contre elle),
 Ralentissement des vitesses d’écoulement et augmentation de la cohésion des
sols grâce aux racines qui leur permettent de mieux résister face aux crues,
 Préservation des relations entre la rivière et la nappe phréatique,
 Réduction du coût des aménagements par rapport aux techniques faisant appel
au génie civil,
 Conservation et embellissement du paysage.
L'utilisation de matériaux vivants présente tout de même des limites. Outre le fait
de sa capacité de protection limitée les premières années et de la nécessité
d’entretenir et de surveiller l’ouvrage (arrosage régulier, remplacement des
matériaux morts, etc.), les principales difficultés rencontrées sont :
 L’emprise foncière : la mise en place de techniques végétales nécessite une
emprise des aménagements en bord de rivière, afin de redonner une pente
faible à la berge lors des terrassements (30% à 20%). Dans des secteurs où
cette concession de terrain n’est pas envisageable, il peut être nécessaire de
recourir à des techniques mixtes (minérale et végétale).
 Le délai nécessaire pour atteindre l’efficacité optimale de l’aménagement, lié
à la nécessité d’une bonne reprise de la végétation qui prendra plusieurs mois.

2 Choix d’une technique de GC et une technique de GV pour aménager


un cours d’eau
Plusieurs facteurs interviennent dans le choix de l'une ou l'autre technique
(les enjeux à protéger, les possibilités du site, les capacités et limites des
techniques) mais de façon générale :
 Le génie végétal est privilégié dans les zones à faibles enjeux ou à enjeux
modérés (naturel ou agricole). Il permet en outre de réduire l'impact des
phénomènes d'érosion lors des crues.
 Le génie civil est parfois nécessaire dans les secteurs à enjeux fort (contexte
urbain, voiries,...) pour protéger des sites particuliers justifiant de l'intérêt
général mais il ne permet pas de dissiper l'énergie déployée par le cours d'eau.
Il existe donc un risque de reporter les phénomènes d'érosion.
Grâce à l’analyse des limites d’utilisation des quatre techniques étudiées, un outil
d'aide à la décision peut être construit sur base des données relatives aux
caractéristiques du cours d’eau. L’objectif de cet outil est d'orienter le gestionnaire
de cours d’eau dans son choix de la technique végétale la plus appropriée au
contexte géomorphologique du cours d'eau. Cet outil repose sur trois données :

• La puissance spécifique (W/m²) du cours d’eau (définition et formule en p.3),


calculée pour la crue à plein bord (débit de référence). Elle nécessite de connaitre
la valeur du débit à plein bord.
• La concentration en MES (mg/l) pour la crue à plein bord (débit de référence).
Elle permet de caractériser la capacité de la rivière à fournir les aménagements en
sédiments fins.
• L’angle d’attaque entre le courant principal et l’aménagement (°). Lorsque
cet angle est trop prononcé, certains aménagements (peignes, fascines) se sont
avérés être plus vulnérables aux forces d’érosion des crues.

3 L'efficacité et la résistance de chaque technique de protection de berges

Pour évaluer l'efficacité d'un ouvrage de stabilisation de berge, il convient de


tenir compte de deux principes essentiels :
- l’évaluation doit porter non seulement sur la structure de l’ouvrage, mais aussi
et surtout sur la stabilité de la berge (la structure de l’ouvrage ayant vocation à
s'effacer progressivement) ;
- le suivi doit se faire sur le long terme, afin de déterminer la pérennité des
aménagements et d'évaluer leur impact sur l'hydrosystème. Il faut donc tenir
compte de l’âge de l’aménagement.
L’évaluation de la résistance des ouvrages repose généralement sur des
indicateurs déterminés par une approche empirique mettant en relation leur
résistance avec les contraintes qu'ils ont subies lors des événements
hydrologiques. Cette approche permet de déterminer un seuil d'admissibilité, qui
représente la valeur maximale de l'indicateur de contrainte à laquelle un ouvrage
peut résister. De cette façon, lorsque la contrainte qui s'exerce sur
l'aménagement se trouve au-delà du seuil d'admissibilité, l'aménagement n'est
théoriquement pas suffisamment résistant. Les indicateurs les plus souvent
utilisés sont la tension de cisaillement et la puissance, d’après l’analyse des
études réalisées dans le domaine . La synthèse de ce guide utilise les puissances
spécifiques car elles constituent un moyen efficace pour quantifier la capacité de
travail des cours d’eau et elles représentent un indicateur pratique pour
caractériser la résistance des aménagements lors des crues. De plus, elles
renseignent sur la capacité de réaction et d'adaptation des rivières en réponse aux
travaux d'aménagement.
CONCLUSION

Avant la réalisation d’un ouvrage de protection de berge, il importe en premier


lieu de diagnostiquer l’érosion de la berge et d’évaluer la nécessité d’intervention.
La première étape, dite de diagnostic, doit permettre de déterminer l’ampleur de
l’érosion (phénomène généralisé ou localisé) et ses causes (déficit sédimentaire,
présence d’embâcles, etc.). Elle repose également sur une analyse des enjeux
menacés par l’érosion, et ce, afin de définir le degré de vulnérabilité de la zone.
Ces différents éléments sont indispensables pour adopter une stratégie
d’intervention appropriée (non-intervention, retrait d’un embâcle, mise en place
d’un ouvrage de protection, etc.). Dans le cas où la stratégie d’intervention
s’oriente vers l’installation d’une protection de berge, il faut alors évaluer les
possibilités de travailler à l’aide du génie végétal sur base des critères techniques
(résistance mécanique des aménagements, espace disponible, capacité
hydraulique favorable) et budgétaires.
Le choix de la technique végétal la plus appropriée va ensuite dépendre de
nombreux facteurs relatifs au contexte environnemental (climat, exposition,
nature et structure de la berge, etc.) et aux caractéristiques du cours d’eau
(variables hydrologiques, forme du tracé de la rivière, résistance de l'ouvrage face
aux crues, concentration des sédiments en suspension, etc.). La connaissance des
ces données environnementales est donc primordiale pour sélectionner une
technique à mettre en œuvre. Toutefois, le recours au génie végétal est
relativement complexe de par la multitude de facteurs à prendre en compte. C’est
pourquoi il n’existe pas de solution universelle et chaque situation est un cas
particulier à analyser par le gestionnaire sur base de son niveau d’expertise et de
ses connaissances dans les différentes disciplines liées au génie végétal. Pour
appuyer son expertise, différents outils sont mis à la disposition du gestionnaire,
tels que des guides techniques et des études sur la réussite de projet de stabilisation
de berge en génie végétal (cf. § sur les lectures complémentaires. Ces études
permettent entre autre de cerner les limites d’utilisation des différentes techniques
végétales pour un contexte donné. De plus, les facteurs d’échec et de réussite de
chaque technique sont mieux connus et devraient être pris en compte dans le cadre
de futurs projets de stabilisation.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE

European Commission (2000) – Directive 2000/60/EC of the European


Parliament and of the Council of 23rd October 2000: Establishing a framework
for community action in the field of water policy. Official Journal of the European
Communities L 327, 1-72.
Rey F., Crosaz Y., Cassotti F., De Matos M. (2015) - Génie végétal, génie
biologique et génie écologique : concepts d’hier et d’aujourd’hui, Revue Sciences
Eau & Territoire, 16, 4-9.
Schmidt L., Bravard J.P., Rey F. (2013) – Maîtriser les évolutions du lit des
cours d’eau (incision, atterrissement,…) et mieux gérer les formes fluviales. In:
Ingénierie écologique appliquée aux milieux aquatiques : Pourquoi ? Comment ?
Chocat B. (coord.), 84-93.
Schiechtl H.-M., Stern R. (1997) – Water Bioengineering Techniques: for
Watercourse, Bank and Shoreline Protection. Wiley-Blackwell, Oxford, 186 p.
Verniers G., Petit F., Hallot E., Houbrechts G. (2009) – Techniques végétales :
conception, application et recommandations, DCENN, 62 p.

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