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CIRCUITS ELECTRIQUES

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS


PLAN
INTRODUCTION IV. Éléments actifs d’un circuit électrique
I. Généralités IV-1) Généralités
IV-2) Résistance électrique
II. Analogie circuits électrique et hydraulique
a. Rappels
III. Éléments actifs d’un circuit électrique b. Mesure de résistance par la loi d’Ohm et incertitude de
III-1) Généralités mesure
III-2) Sources de tension et de courant dépendantes IV-3) Condensateur
et indépendantes a. Généralités et calcul de capacité
III-3) Sources de tension idéale et réelle b. Relations fondamentales d’un condensateur
a. Source de tension idéale c. Groupement de condensateurs
b. Source de tension réelle d. Utilité d’un condensateur
IV-4) Inductance
III-4) Sources de courant idéale et réelle a. Généralités
a. Source de courant idéale b. Relation de base pour une inductance
b. Source de courant réelle c. Montage de bobine pure
III-5) Équivalence sources de tension et de courant d. Utilité des bobines
réelles

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 2


INTRODUCTION

Un circuit électrique est comporte un ensemble de composants dits actifs et/ou passifs. Les
éléments actifs (sources) sont capables de fournir de l’énergie aux charges (récepteurs)
tandis que les éléments passifs ne sont pas capables de fournir de l’énergie.
Les composants de bases sont:
• Condensateur
• Bobine pure (sans résistance interne)
• Sources de tension et de courant
L’analogie entre les circuits électrique et hydraulique sera proposée pour une appréhension
des notions de base d’un circuit électrique,

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I. Généralités

 Circuit électrique : ensemble d’éléments électriques reliés entre eux et susceptibles d’être
parcourus par un courant électrique. Un circuit électrique est un ensemble comprenant au moins une
source d’énergie électrique (Générateur) et un récepteur reliés par des conducteurs
 Nœud : point de rencontre d’au moins trois conducteurs.
 Branche : ensemble de dipôles placés en série entre deux nœuds.
 Maille : boucle fermée où chaque nœud n’est rencontré qu’1 seule fois.

branche
maille

nœud

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Conducteur
Elément permettant la liaison électrique des composants

Générateur Appareil qui permet de fournir l’énergie électrique au circuit.


Il agit comme une pompe à électrons.

Interrupteur Elément qui a pour rôle de bloquer le passage du courant


électrique.
Appareil qui utilise l’énergie électrique et la transforme en
Récepteur une autre forme d’énergie (ex : mécanique, thermique…)

Les autres élements qu’on peut rencontrer dans un circuit électrique


• Appareillage ( Disjoncteur, fusible, sectionneur, …)
• Compteur
• Appareils de mesure

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II. Analogie circuits électrique et hydraulique

Un générateur se comporte comme une pompe. Il fournit une énergie potentielle (pression
d’eau) qui exerce une force (ou tension) dans le circuit.
Le conduit (ou conducteur) permet à l’eau de circuler et de créer du débit (ou intensité du
courant).

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III. Éléments actifs d’un circuit électrique
III-1) Généralités

Pour qu’il y ait transfert d’énergie dans un circuit électriques, il faut un déplacement
d’électrons dans un conducteur. Ce déplacement est possible grâce à une énergie potentielle
(source de tension) ou une énergie cinétique (source de courant) fournie aux électrons.
Les condensateurs et bobines chargés ne sont pas prises en compte dans ce chapitre.
Un modèle mathématique simple « source idéale » ou un modèle plus élaboré « source
réelle » décrit les sources de courant ou de tension utilisées pour le dimensionnement des
circuits électriques.
On distingue également des sources de tension ou de courant dites dépendantes ou
indépendantes.

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III-2) Sources de tension et de courant dépendantes et indépendantes

Les coefficients 𝐾1 , 𝐾2 , 𝐾3 et 𝐾4 sont des coefficients de proportionnalité


(respectivement : sans dimension, homogène à une impédance, sans
dimension et homogène à une admittance). Ces coefficients sont indépendants
des tensions fournies ou des courants débités par les sources.

Représentation des quatre sources liées

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Les sources de tensions et les sources de courants étudiées auparavant
sont des sources indépendantes. Mais il peut arriver que la force
électromotrice (ou le courant) d’une source dépende d’une grandeur X
quelconque du circuit (tension ou courant). La source est dite liée ou
dépendante.
Nous pouvons donc imaginer quatre sources dépendantes :
• une source de tension U’ dépendant d’une source de tension U (a) :
𝑈 ′ = 𝐾1 𝑈
• une source de tension U’ dépendant d’une source de courant I (b) :
𝑈 ′ = 𝐾2 𝐼
• une source de courant I’ dépendant d’une source de courant I (c) :
𝐼′ = 𝐾3 𝐼
• une source de courant I’ dépendant d’une source de tension U (d) :
𝐼′ = 𝐾4 𝑈
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III-3) Sources de tension idéale et réelle

a. Source de tension idéale

Un générateur (source) de tension continue supposé idéal est un générateur qui


fournit, entre ses bornes, une différence de potentiel constante, quelle que soit
l’intensité du courant qui le traverse, ou en d’autres termes quelle que soit la charge
à ses bornes, à condition que cette charge ne soit pas nulle.

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Différents symboles pour une source de tension.

Source de tension avec la convention récepteur (a), la convention générateur (b) et courbe U = f(I) en (c).
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a. Source de tension réelle

Un générateur réel de tension possède souvent une résistance interne 𝑅𝑔 placée en


série avec le générateur idéal de tension 𝐸𝑔 . La tension qui apparaît entre les deux
bornes du dipôle est égale à la somme algébrique de la tension fournie par le
générateur 𝐸𝑔 et de la chute de tension produite par le passage du courant I circulant
dans la résistance interne.
𝑈 = 𝐸𝑔 − 𝑅𝑔 𝐼
𝑈 = 𝐸𝑔 + 𝑅𝑔 𝐼

Générateur réel de tension chargé par une résistance R.


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Caractéristique tension-courant d’une source réelle de tension.

Sur la figure, le point M de coordonnée (U,I) est représentatif de l’état du circuit.


Il se trouve à l’intersection des deux droites d’équation :
• 𝑈 = 𝐸𝑔 − 𝑅𝑔 𝐼
• 𝑈 = 𝑅. 𝐼.
Ce point est appelé point de repos ou point de fonctionnement du circuit. Parfois, pour des circuits
complexes, si nous superposons une tension continue et une tension alternative, afin d’éviter des
confusions, nous pouvons mettre des indices zéro (U0,I0)à la place de (U,I).

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III-4) Sources de courant idéale et réelle

a. Source de courant idéale

Un générateur (source) de courant continu supposé idéal est un générateur fixant l’intensité
du courant électrique 𝐼𝑔 qui le traverse quelle que soit la différence de potentiel U à ses
bornes, autrement dit quelle que soit la charge à ses bornes, à condition que cette charge ne
soit pas infinie. Le courant ainsi débité est aussi appelé courant de court-circuit.

Nouveaux symboles (a) et (b) et ancien symbole (c) d’une source de courant.
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Comme pour le générateur de tension, en utilisant la convention récepteur, si le produit
U.I est négatif, le générateur fournit de l’énergie ; si le produit U.I est positif, le
générateur reçoit de l’énergie.

b. Source de courant réelle

Un générateur réel de courant présente toujours une résistance interne de fuite de courant.
Cette résistance 𝑅𝑔 est montée en parallèle avec le générateur idéal. Le courant total I qui
traverse le dipôle est égal à la somme algébrique du courant dans la résistance interne 𝑅𝑔 et
du courant Ig fourni par le générateur.

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𝑈
𝐼 = 𝐼𝑔 −
𝑅𝑔

Source réelle de courant chargée par une résistance R.

Nous prenons la convention générateur pour la source de courant et la convention récepteur


pour la résistance R. Lorsque la source est utilisée pour alimenter une résistance R, le point
M représentatif de l’état du circuit de coordonnées (U,I) se trouve à l’intersection :

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𝑈
• de la caractéristique de la source dont l’équation est : 𝐼 = 𝐼𝑔 −
𝑅𝑔
𝑈
• et de la caractéristique de charge d’équation : 𝐼 =
𝑅

Variation du courant en fonction de la tension d’une source réelle de courant.

Le point d’intersection de la caractéristique de la source avec l’axe des abscisses,


donne une tension notée 𝑈𝑣 = 𝑅𝑔 . 𝐼𝑔 qui représente la tension à vide de la source
de courant.
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III-5) Équivalence sources de tension et de courant réelles

Cette équivalence est souvent appelée dualité des modèles série/parallèle ou dualité
Thévenin/Norton.

𝑈 = 𝐸 − 𝑟𝑖 𝐼 Les deux sources sont identiques ′


𝑟 = 𝑟𝑖 𝑒𝑡 𝐸 = 𝑟𝑖′ 𝐼𝑠
𝑈 ′ = 𝑟𝑖′ 𝐼 ′ = 𝑟𝑖′ 𝐼𝑠 − 𝐼 = 𝑟𝑖′ 𝐼𝑠 − 𝑟𝑖′ 𝐼 (équivalentes) si et seulement si 𝑖

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IV. Éléments actifs d’un circuit électrique
IV-1) Généralités

Les éléments passifs traités dans ce chapitre sont:


• La résistance (notamment les montages volt-ampèremétrique)
• La bobine pure (sans résistance) et sans conditions initiales
• Le condensateur pur (sans résistance) et sans conditions initiales

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IV-2) Résistance électrique

a. Rappels

La résistance s’oppose au passage du courant, elle est exprimée en ohm (Ω) et mesurée avec
un ohmmètre.
La loi d’ohm dit : «la tension U aux bornes d’une résistance R parcourue par un courant
électrique I est le produit de R et de I.
Dans une résistance, toute l’énergie fournie par la source s’y trouve entièrement convertie en
chaleur. On parle de perte (chauffage) par effet Joule tant utile dans le cas de la production de
chaleur tantôt inutile dans le cas du transport.

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b. Mesure de résistance par la loi d’Ohm et incertitude de mesure

a) Montage aval (courte dérivation du voltmètre) b) Montage amont (longue dérivation du voltmètre)

𝑟𝑉 et 𝑟𝐴 représentent respectivement les résistances internes du voltmètre et de


l’ampèremètre.
𝑈𝑚 et 𝐼𝑚 sont les valeurs de la tension et du courant mesurées respectivement par ces
derniers.
𝑈𝑅 est la tension aux bornes de la résistance R (réelle)
𝑅𝑚 résistance mesurée aux bornes de R.
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Dans le montage aval a), la perturbation de la mesure de la résistance est due à la résistance
𝑟𝑉 du voltmètre et dans le cas du montage amont b), elle est due à la résistance 𝑟𝐴 de
l’ampèremètre
Incertitude pour le montage amont ou longue dérivation

𝑈𝑚 𝑈𝑅 + 𝑈𝐴 𝑅𝐼 + 𝑟𝐴 𝐼
𝐼𝑚 = 𝐼 𝑒𝑡 𝑈𝑚 = 𝑈𝑅 + 𝑈𝐴 Avec la loi d’Ohm on a: 𝑅𝑚 = = = = 𝑅 + 𝑟𝐴
𝐼𝑚 𝐼 𝐼

En posant Δ𝑅 = 𝑅𝑚 − 𝑅 (par excès) on obtient comme incertitude absolue Δ𝑅 = 𝑟𝐴


et l’incertitude relative devient:
Δ𝑅 𝑟𝐴
=
𝑅 𝑅
L’incertitude due au montage amont est:
Δ𝑅 𝑟𝐴
=
𝑅 𝑅𝑚
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Incertitude pour le montage aval ou courte dérivation
𝐼𝑚 = 𝐼𝑅 + 𝐼𝑉 𝑙𝑜𝑖 𝑑𝑒𝑠 𝑛𝑜𝑒𝑢𝑑𝑠 𝑒𝑡 𝑈𝑅 = 𝑈𝑚
𝑈𝑚 𝑅𝑟𝑉
Et pour un tel montage R et 𝑟𝑉 sont en parallèle donc 𝑅𝑚 = = 𝑅𝑚 < 𝑅
𝐼𝑚 𝑅+𝑟𝑉

𝑈𝑅
(montage parallèle de résistances)=
𝐼

En posant ΔR = R − 𝑅𝑚 (par défaut) on obtient comme incertitude absolue :


𝑅𝑟𝑉 𝑅²
Δ𝑅=𝑅− = et l’incertitude relative sur 𝑅 devient donc:
𝑅+𝑟𝑉 𝑅+𝑟𝑉

Δ𝑅 𝑅 1 𝑅
= =𝑟 ≅ 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑟𝑉 ≫ 𝑅
𝑅 𝑅 + 𝑟𝑉 𝑉
+ 1 𝑟𝑉
𝑅
Δ𝑅 𝑅
Donc l’incertitude due au montage aval est : ≤
𝑅 𝑟𝑉

Δ𝑅 𝑅𝑚
Soit ≅ CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 24
𝑅 𝑟𝑉
Applicabilité ou choix des méthodes de mesure de résistance aval ou amont

Δ𝑅
L’incertitude due aux montage est :
𝑅

Δ𝑅
• Le montage aval est acceptable à 1 % si: ≤ 1 % → 𝑟𝑉 ≥ 100𝑅
𝑅

Δ𝑅 𝑅
• Le montage amont est acceptable à 1 % si: ≤ 1 % → 𝑟𝐴 ≤
𝑅 100

• Le choix du meilleur montage est lié aux valeurs des résistances des appareils de mesure
et de la résistance R. Ainsi si:
𝑅 𝑟𝐴
 = → 𝑅 = 𝑟𝑉 𝑟𝐴 , alors le choix de la méthode de mesure reste indifférent
𝑟𝑉 𝑅

𝑅 𝑟𝐴
 > → 𝑅 > 𝑟𝑉 𝑟𝐴 , alors on choisit la méthode amont
𝑟𝑉 𝑅

𝑅 𝑟𝐴
 < → 𝑅 < 𝑟𝑉 𝑟𝐴 , alors on choix la méthode aval
𝑟𝑉 𝑅
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IV-3) Condensateur
a. Généralités et calcul de capacité
Un condensateur est constitué de deux armatures conductrices placées face à face et
séparées par un isolant.
Dans un circuit électrique, un condensateur se représente "en coupe".
d

S
C
𝑆
C=ε
𝑑
Ces armatures constituent un dipôle. 𝜀 permittivité du diélectrique ou de l’isolant 𝜀 = 𝜀0 𝜀𝑟
Type du diélectrique Rigidité (kV/mm) Permittivité relative 𝜺𝒓
1
𝜀0 = 9
= 8,854 10−12 𝐹/𝑚 Air 3 1,0006
36𝜋10
Huile pour transformateur (pour 15,7 4
son refroidissement)
Verre 118 5à7
Porcelaine 7,9 5à6
Caoutchouc 27,5 4
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𝑙
La capacité d’un câble coaxial est donnée : 𝐶 = 24 × 10−12 𝜀 𝐷
log( 𝑑 )

Avec 𝑙 la longueur du câble; 𝐷 le diamètre intérieur du câble extérieur et 𝑑 celui du câble


intérieur.
La capacité de deux conducteurs parallèles de diamètre 𝑑, de longueur 𝑙 et équidistant de 𝐷

𝑙
est : 𝐶 = 12 × 10−12 𝜀 2𝐷
log( 𝑑 )

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b. Relations fondamentales d’un condensateur

On a réalisé la charge d’un condensateur par un courant d’intensité I0 constante.


uAB
I0 qA qB
qB = - qA
A B

La charge électrique qA qui s’accumule sur l’armature A est proportionnelle à la durée de la


charge : qA = I0 ·Δt

On a constaté que la charge qA est proportionnelle à la tension uAB.

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uAB qA La charge qA est proportionnelle à la tension uAB.
i
A B
uAB qA = C · uAB
qA C qB
coulomb C farad F volt V

Le coefficient C est la capacité du condensateur.

Attention à ne pas confondre le C de la grandeur "capacité"


et le C de l’unité "coulomb".

coulomb C Si l’intensité est constante, la charge qA est


dq A
i
proportionnelle au temps, on retrouve la
ampère A relation qA =I0·Dt .
dt seconde s

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d (C  u AB )
En éliminant qA il vient : i  volt V
dt

du AB
Et comme C est une constante : i C 
dt
ampère A
seconde s
farad F
u
Un condensateur emmagasine de l’énergie lorsqu’il se charge ;
Il la restitue lorsqu’il se décharge.
q C

L’énergie électrique emmagasinée dans le condensateur sera notée Ee.

1 1 q2
Ee   C  u 2 Ee  
2 2 C
joule J volt V
farad F
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c. Groupement de condensateurs

Montage en série de condensateurs

La charge Q est commune, on a : Q = Q1 = Q2 = Q3 car I=q/t et Q=CU

C1 C2 C3
La tension totale est U = U1 + U2 + U3
avec :
U1 = Q / C1
U2 = Q / C2
U3 = Q / C3
Donc U = Q / C1 + Q / C2 + Q / C3
On en déduit que :

𝑛
1 1 1 1 1 1
= + + → =
𝐶𝑒 𝐶1 𝐶2 𝐶3 𝐶𝑒 𝐶𝑖
𝑖=1

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Montage en parallèle de condensateurs

Les quantités d’électricité sont :


Q1 = C1.U
C1
Q2 = C2.U
C2
Q3 = C3.U
C3 La charge totale Qt = Q1 + Q2 + Q3
donc Qt = U ( C1 + C2 + C3 )

On en déduit la valeur de la capacité équivalente :


𝑛

𝐶𝑒 = 𝐶1 + 𝐶2 + 𝐶3 → 𝐶𝑒 = 𝐶𝑖
𝑖=1
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Montage mixte (série et parallèle ) de condensateurs

Pour calculer la capacité équivalence de montage complexe de condensateurs, on procède


comme suit :
• On calcule d’abord, la capacité équivalente des condensateurs montés en série;
• On trouve ensuite, la capacité équivalente des condensateurs montés en parallèle et
• On détermine enfin, la capacité équivalente des capacités équivalentes série et parallèle

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d. Utilité d’un condensateur

Condensateurs à diélectrique plastique métallisé


Application : -Usage courant
-Bonne stabilité en fréquence
-Stable en T°
Condensateurs électrolytiques à électrodes d’aluminium
Application : -Fortes valeurs de capacité
-Lissage pour les alimentations
-Stockage d’énergie pour la sauvegarde de données en R.A.M

Condensateur à diélectrique céramique


Application : -Très bonne réponse en fréquence
-Peu coûteux
-Faible valeur de capacité
-Peu stable en T°
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IV-4) Inductance
a. Généralités

Une bobine est un dipôle formé de un ou de plusieurs spires de fil autour d’un noyau
constitué par le vide ou par un matériau ferromagnétique afin d’augmenter la valeur de
l’inductance magnétique. Un bobinage (enroulement) de fils de conducteurs autour d’un
noyau constitue une inductance appelée aussi réactance inductive ou self.
De même que le condensateur, l’inductance a la propriété de pouvoir accumuler ou de
restituer de l’énergie contenue sous forme de champ magnétique.
Nous considérons que la bobine est sans résistance interne et est sans conditions initiales
(élément passif)

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b. Relation de base pour une inductance

Valeur d’une inductance

Le métal du conducteur ne peut pas stocker d’énergie, mais par sa nature bobiné en spires, il
engendre un flux magnétique. Le flux magnétique  est proportionnel au courant I qui passe
dans les spires. Le coefficient de proportionnalité L entre le flux  et le courant I est
l’inductance propre. On confond souvent le composant (bobine) avec la grandeur qui la
caractérise (inductance). Quand il n’y a pas d’ambiguité on omet le qualificatif propre.

Unités : L en henry (L), I en ampère (A) et  en weber (Wb)


  L.I
Symbole de l’inductance :
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Inductance mutuelle
Lorsqu’un circuit électrique C1 parcouru par un courant I1 « voit » un autre circuit
électrique C2, il produit dans ce deuxième circuit un flux magnétique. Si ce flux
magnétique est variable, alors une force électromotrice fem sera induite dans le
deuxième circuit. Et si r est la résistance du circuit C2, un courant i = fem / r circulera
dans C2.
C2 I1 C1 
 E·dl =-
t  B·dS = - 
t

Dimension d’une tension


mesurée en volts
Variation du flux du
S’oppose à la variation du flux
champ magnétique
du champ magnétique

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On peut écrire le champ électrique en fonction du potentiel vecteur pour montrer que le champ électrique ne
dérive pas que du seul potentiel électrostatique.
B
 E=-
t A
 E+
t = 0
B =  A

Calculons le flux 12 produit par le courant I1 dans le circuit C2en passant par le potentiel
vecteur et en utilisant le théorème de Stokes.
      
12   B1dS2   (  A1)dS2   A1dl2
S2 S2 C2

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 38


Introduisons maintenant la définition du potentiel vecteur.

C2 I1 C1

dl1
r
dl2

  
 μo 
I1dl1   dl2  μoI1 dl1 dl2
12  
C2

 4 C1 r

 4 C1C2 r

Ce que l’on peut mettre sous la forme : 12  M12 I1


 
μo dl1 dl2
4 C1C2 r
M12  Inductance mutuelle
Fromule de Neumann

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 39


Le produit scalaire étant commutatif, l’inductance mutuelle est indépendante du choix de la
numérotation des deux circuits et M12 = M21.

La force électromotrice fem2 induite dans le circuit C2 par le courant I1 s’écrit alors:

 
fem2   Edl 2   dΦ12   M 12 dI1
2 dt dt

De même la force électromotrice fem1 induite dans le circuit C1 par un courant I2 s’écrirait:
 
fem1   Edl1   dΦ21   M 21 dI2
1 dt dt

Il s’agit là du principe de fonctionnement des transformateurs électriques

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 40


Lorsque le circuit CC2 est le circuit C1 lui même, il est traversé par son propre flux.
I

C

La force électromotrice induite, qui s’oppose à la variation de courant, s’ajoute aux


« tensions » présentes dans le circuit.

 
fem   Edl   dΦ   L dI
dt dt

La quantité L  M11 s’appelle la self-inductance. Elle se mesure, comme l’inductance mutuelle, en « Henry » dans le
système international. Une variation de 1 ampère en 1 seconde induit une force électromotrice de 1 volt dans un circuit
dont la self-inductance est de 1 Henry.

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 41


Exemple du long solénoïde.
N spires

R l

A l’intérieur du solénoïde, le champ magnétique est quasiment constant et dirigé


suivant l’axe du solénoïde. Le flux pour une spire est donné par:
 o π R 2NI
  Bz π R 2  Varie ~ N
l
Pour N spires le flux total à travers le solénoïde est N et la self inductance:

o π R 2N2
L Varie ~ N2
l

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 42


Exemple du long solénoïde.

N spires

R l

Si on place à l’intérieur du solénoïde, un deuxième solénoïde de N’ spires, de diamètre


voisin du premier et de longueur l’< l,

le flux par spire dans le deuxième solénoïde est le même,

et le flux total N’. D’où on déduit l’inductance mutuelle:


o π R2NN'
M
l

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 43


Calcul de l’inductance d’un solénoïde

i La surface délimité par la spire est orienté positivement


B
par le sens de (i) par la règle du tire-bouchon.
n

   si le champ magnétique
   B.dS  B.S  i.L est uniforme.
Flux du champ magnétique (S ) L= coefficient d’auto
induction (Henry)

Champ magnétique d’un solénoïde dans le


cas où l’on ne tient pas compte des effets
de bords (solénoïde de longueur infinie)

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 44


Le champ magnétique est uniforme à
i B l’intérieur du solénoïde :
 
B   0 niu x / l

Le flux de B à travers les nl spires se trouvant sur la longueur l est :



  nB.S  0 n iS / l  iL
2

L’inductance d’une longueur l d’un solénoïde est :


L  0 n 2 S / l

Unité (H : Henry)
CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 45
Calcul de l’inductance de deux conducteurs concentriques
•Câble coaxial :

I R2
R1  𝐿=
𝜇0
ℎ × 𝑙𝑛
𝑅2
= 0,46ℎ × 𝑙𝑜𝑔
1,28𝑅2
I uz 2𝜋 𝑅1 𝑅1

•Câble parallèle :
h

2,6𝐷
𝐿 = 0,921 × 𝑙 × 𝑙𝑜𝑔
𝑑

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 46


•Deux barres omnibus parallèle

4,48 × 𝐷
𝐿 = 0,92 × 𝑙 × 𝑙𝑜𝑔
𝑎+𝑏

•Bobine à noyau d’air:

2,2 × 𝑑² × 𝑁²
𝐿=
𝑑 + 2,2 × 𝑙

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 47


Tension aux bornes d’une bobine

Quand dans un circuit le courant est variable, le flux magnétique au sein même du circuit varie.
Cette variation de flux produit une f. é. m induite 𝑣 dans le circuit. La f. é. m est proportionnelle
à la dérivée par rapport au temps de l’intensité 𝑖 du courant, si la perméabilité du milieu est
constante. La constante de proportionnalité est appelée 𝑎𝑢𝑡𝑜 − 𝑖𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑜𝑢 𝑖𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒
𝑑𝑖(𝑡) 1
du circuit 𝑣 𝑡 = 𝐿 𝑒𝑡 𝑖 𝑡 = 𝑣 𝑡 𝑑𝑡 + 𝐼0
𝑑𝑡 𝐿

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 48


Énergie emmagasinée par une bobine idéale

L’énergie emmagasinée par une bobine d’inductance L parcourue par un courant I est :

1 2
𝑊𝐿 = 𝐿𝐼
2

Puissance instantanée d’une bobine idéale

La puissance instantanée d’une bobine est le produit de la tension instantanée par le courant
𝑑𝑖 𝑡
instantané : 𝑃 = 𝑢 𝑡 𝑖 𝑡 = 𝐿 𝑖 𝑡
𝑑𝑡
𝑑(𝑖 2 ) 𝑑𝑖(𝑡) 𝑑𝑖(𝑡) 𝑑𝑖(𝑡)
En posant 𝑖 𝑡 = 𝑖 → =𝑖 + 𝑖 =2 𝑖
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑(𝑖) 1 𝑑(𝑖 2 ) 1 𝑑(𝑖 2 )
D’où 𝑖= →𝑝 𝑡 = 𝐿
𝑑𝑡 2 𝑑𝑡 2 𝑑𝑡

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 49


c. Montage de bobine pure

Association de bobine en série


𝑑𝑖(𝑡) 𝑑𝑖(𝑡) 𝑑𝑖(𝑡) 𝑑𝑖(𝑡)
𝑢 𝑡 = 𝐿1 + 𝐿2 = 𝐿1 + 𝐿2 = 𝐿𝑒𝑞
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
La généralisation à N bobines en série donne :
N
Leq  L1  L2  ...  LN  L n
n 1

Association de bobine en parallèle


𝑑𝑖 𝑑𝑖1 𝑑𝑖2 𝑢 𝑢 𝑢
𝑖 = 𝑖1 + 𝑖2 → = + = + =
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝐿1 𝐿2 𝐿𝑒𝑞
La généralisation à N bobines en parallèle donne :
N
1 1 1 1 1
   ...  
Leq L1 L2 LN n 1 Ln
CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 50
Montage mixte (série et parallèle ) de bobines

Pour calculer l’inductance équivalente de montage complexe de bobines, on procède comme


suit :
• On calcule d’abord, l’inductance équivalente des bobines montées en série;
• On trouve ensuite, l’inductance équivalente des bobines montées en parallèle et
• On détermine enfin, l’inductance équivalente des inductances équivalentes série et
parallèle

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 51


c. Utilité des bobines

Les bobines sont utilisées dans plusieurs applications parmi lesquelles on peut citer:
 Protection des composants électroniques par exemple allumage des moteurs à explosion
 Modification de l’amplitude des tensions : transformateur
 Transformation de l’énergie électrique en énergie mécanique : moteur électrique
 Transformation de l’énergie mécanique en énergie électrique : générateur électrique
 Électro-aimant : appareillage électrique

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 52


RESUME DU CHAPITRE
ELEMENT TENSION AUX COURANT (A) PUISSANCE (W) / ENERGIE (J)
BORNES (V)

RESISTANCE R 𝑣 𝑡 = 𝑅𝑖(𝑡) 𝑣(𝑡) 𝑉 2


𝑖 𝑡 = 𝑃𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 = 𝑅𝐼 2 =
𝑅 𝑅

INDUCTANCE L 𝑑𝑖(𝑡) 1 1 2
𝑣 𝑡 =𝐿 𝑖 𝑡 = 𝑣 𝑡 𝑑𝑡 𝑊𝐿 = 𝐿𝑖
𝑑𝑡 𝐿 2

CAPACITE C 1 𝑑𝑣(𝑡) 1 2
𝑣 𝑡 = 𝑖 𝑡 𝑑𝑡 𝑖 𝑡 =𝐶 𝑊𝑐 = 𝐶𝑣
𝐶 𝑑𝑡 2

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 53


Nature des éléments Association en série Association en parallèle

1 n 1
Résistance : R R eq  1 R k
n
 1
R eq Rk
1 n 1
 1 G eq  1 G k
n
Conductance : G
G eq Gk
1 n 1
Inductance : L Leq  1 L k
n
 1
Leq Lk
1 n 1
Capacité : C  1 Ceq  1 Ck
n

Ceq Ck

eeq  1 e k
n
Source de tension : e Impossible

jeq  1 jk
n
Source de courant : j Impossible

CHAPITRE 2 : CIRCUITS ELECTRIQUES ET SES COMPOSANTS 54

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