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MEMENTO FINIS

Pense à ta fin, en chrétien… et Pense à ton but en soldat.

Le 10 juin 1179, les troupes de Salah-ad-Din remportent une victoire éclatante contre
les Frères du Temple au Marj’ Ayun. Au cours de cette bataille, Eudes de Saint-Amand
est fait prisonnier. L’histoire dit qu’il pérît quelques temps plus tard dans les geôles
damasquines. Vos frères vont sans aucun doute en apprendre un peu plus…

16 JUIN 1179, jour de la St Cyr, une bien triste nouvelle arrive à la


Commanderie de Jérusalem où se trouvent les Frères.

Les Frères sont tous réunis dans la Chapelle afin d’écouter la messe de Prime. Alors
qu’ils prient avec ferveur, leur attention est troublée par la soudaine agitation qui
règne au dehors. Toute la Commanderie aura tôt fait de découvrir l’origine de ce
trouble: un Frère Templier du nom de VALFROY est affalé presque mort sur sa
monture. Il est accompagné de quelques hommes en armes en piteux état également.
Aussitôt, le Frère Infirmier se précipite en sa direction, le Frère Commandeur prenant
quant à lui la mine sombre de celui à qui arrive ce qu’il craignait. La nouvelle fera
rapidement le tour de la Commanderie, et envahira ensuite les rues de Jérusalem: les
croisés ont subi une violente défaite contre les troupes sarrasines au Marj’ Ayun. Le
fait le plus inquiétant cependant reste que le maître de l’ordre du Temple, Eudes de St
Amand, a été fait prisonnier par les hommes de Salah-ad Din

Les quelques survivants présents sont immédiatement assaillis de questions de la part


des Frères de la commanderie jusqu’à ce que Hélinand de Saint Omer exige le silence.
Il convie les rescapés en question à le suivre dans une grande salle, où les Frères du
Temple pourront le suivre. Il demande alors aux nouveaux arrivés de lui conter en
détail les événement, les écoutant d’un air grave. Hésitant quelque instant, les
hommes, visiblement apeurés, entameront alors un récit confus où il est question d’un
armée sarrasine aux effectifs très nombreux, d’un homme de noir vêtu commandant
aux morts de se relever de leur Eternel Repos afin d’attaquer les croisés et de moult
autre événements inexplicables. Après quelques minutes de ce discours décousu, le
commandeur remerciera les hommes en leur précisant qu’ils peuvent bénéficier
l’hospitalité du Temples pour les jours à venir. Enfin il ordonnera au Frère Chapelain de
réunir les Frères à l’église afin qu’il prient pour le Maître…

Au cours de la journée, le Temple plongera dans la morosité la plus sombre. Les


Frères auront tout le loisir d’aller interroger les rescapés de la bataille, mis à part le
Frère Valfroy qui bénéficie des soins du Frère Infirmier. Les Frères pourront de la sorte
se faire répéter le fantasque récit concernant le « sorcier démoniaque louant ses
services aux hérétiques ». Ce dernier point pourrait par ailleurs étonner les Frères
ayant quelques connaissances de l’Islam. En effet, même si leur religion est fausse, il
ne saurait être dit que les sarrasin pratiquent le commerce avec le Malin. Vers None,
le Frère infirmier annonce la mort du Frère Valfroy.

Après la messe de Vêpres, au cours de laquelle on recommandera l’âme du Frère


Valfroy au Seigneur, le Commandeur Hélinand de Saint Omer demandera aux Frères
de se réunir en la salle du Chapitre afin qu’il leur expose les décisions qu’il a prise.
Où les Frères s’engagent vers la mission la plus noble qui soit…

Un silence de mort règne dans la salle à peine éclairée par quelques torches. Tous
semblent perdus dans leurs pensées et certains dissimulent mal leur tristesse. Après
quelques minutes pénibles, Hélinand s’éclaircit la gorge puis prend la parole:

» Mes beaux doux Frères, ce jour de la St-Cyr restera dans les mémoires comme
étant l’un des plus sombres de l’histoire de notre Ordre. Ainsi que vous le savez tous,
nos troupes ont été défaites par les hommes de Salah-ad Din et notre maître est
désormais retenu prisonnier à Damas. Ne pensez pas que Frère Valfroy ait pêché de
quelque façon que ce soit: il n’a pas fuit devant l’ennemi. Tout au contraire, il m’a
conté ces tristes événements et, s’il est en vie, c’est sur l’ordre du souverain de
Damas. En effet, Salah-ad Din a préféré lui laisser la vie sauve afin qu’il nous porte
une missive. Celle-ci contient une demande de rançon, rançon contre laquelle notre
maître nous sera rendu… »

Immédiatement un murmure s’élève parmi les Frères. Tous savent qu’il est
strictement interdit au Temple de verser une rançon autre que le couteau d’armes que
chacun d’entre eux possède. Hélinand reprend la parole:

« Oui, je sais, il s’agit là d’une provocation de notre ennemi car il n’est pas sans
ignorer ce que prescrit notre règle sur ce point. Il n’est donc évidement pas question
de verser le moindre besant. » Quelques soupirs de soulagement se font entendre.
» Cependant, il me semble possible de tirer avantage de cet affront. Ainsi ai-je décidé
qu’un petit nombre d’entre vous se rendra à Damas en tant qu’émissaires, afin de
parlementer avec les autorités sarrasines en prétextant le versement de cette rançon.
Ces Frères devront alors profiter de leur présence dans les murs du Palais pour si
possible délivrer le Maître… »

La plupart des Frères présent marqueront leur surprise face à la dangerosité de cette
mission, d’aucuns se demandant visiblement si le Commandeur n’a pas perdu la
raison. Puis le Commandeur désignera les Frères chargés de cette mission (les
joueurs, évidement !) nommant parmi eux le gonfanonier. Ils devront partir dès le
lendemain, en compagnie de 2 frères sergent et de quinze turcopoles. Ils disposeront
d’un sauf conduit délivré par Salah ad Din au défunt Frère Valfroy qui justifiera leur
entrée sur les terres sarrasines. De plus, une caissette leur est confiée contenant la
moitié de la somme demandée en rançon, soit 15.000 besant d’or en pierres
précieuses. Bien entendu il leur est strictement interdit d’ouvrir la caissette et de
donner le moindre denier aux sarrasins: cet argent est uniquement là pour faire croire
à la bonne volonté du Temple. C’est l’esprit chargé des implications de la tâche qui
leur est confié que vos Frères pourront regagner leur cellule.

Le sergent et le Templier.

Au sortir de la messe de Mâtine, les Frères pourront entr’apercevoir (Sens 6) dans


l’ombre d’un porche, deux hommes en vive discussion. L’un d’eux porte le Blanc
Manteau. Il s’agit de Frère Nicodème, un Templier âgé de la quarantaine. L’autre
interlocuteur est le Frère sergent Julien qui accompagnera les Frères vers Damas. Si
les Frères s’approchent, la discussion cessera immédiatement et Frère Nicodème se
tournera vers eux en souriant. Il leur expliquera qu’il précisait au frère sergent qu’elle
été la façon la plus utile de les aider dans leur tâche et qu’il le rassurait sur la sagesse
du Commandeur.

En réalité, le discours a été tout autre…

Il nous faut ici apporter un éclaircissement historique: en 1173, les Ismaéliens du


Djebel Nosairi proposèrent de s’allier au roi Amaury 1 er contre les musulmans en
échange de quoi ils demandèrent la levée des charges qui pesaient sur eux. Or, les
templiers de Chastel Banc assurant leur garde, c’est à eux que devaient bénéficier les
sommes versées. Le pacte fut néanmoins signé. Certains templiers considérèrent cela
comme une trahison. Frère Gautier de Mesnil emmena un conroi de frères et, croisant
la route des émissaires Ismaéliens, les massacra jusqu’au dernier.
Le roi Amaury 1er, furieux de l’outrage, exigea que l’on châtie sur le champ les
coupables. Eudes de Saint-Amand s’y opposa violemment arguant du fait que ses
hommes ne relevaient que de sa seule autorité et, en dernier recours, de celle du
Pape. Il fit donc enfermer les coupables au sein du Temple. Amaury refusa néanmoins
de s’incliner et ce fut sous le regard d’Eudes de Saint Amand que les frères coupables
furent jetés dans les geôles de la prison royale de Tyr.

Frère Nicodème fut de ces hommes: il participa au massacre des Ismaéliens et fut,
finalement, conduit à Tyr. On peut imaginer la grande tendresse dont savent faire
preuve les geôliers et c’est donc le corps et l’esprit meurtri qu’il fut remis en liberté en
1178. Il regagna alors sa seule famille: le Temple. Néanmoins, ces trois années
passées en prison, lui ont passablement troublé les pensée. Il fallait un responsable à
son malheur et ce fut, contre toute attente, Eudes de Saint-Amand. Frère Nicodème
lui reproche notamment de s’être incliné devant la décision du roi, considérant que
son sort aurait été beaucoup plus supportable dans les prisons du Temple, auprès de
ces Frères. Il voue dès lors une haine féroce à Saint-Amand.

Frère Nicodème et Frère Julien se connaissent fort bien et pour cause. Depuis son
entrée au Temple, le Frère sergent Julien a bénéficié de tous les sages conseils de son
mentor le Frère Nicodème. Ce dernier lui a enseigné avec exactitude comment agir en
conformité avec la Règle. Cette fois cependant, c’est l’élève qui devra rendre service
au maître. Nicodème a en effet ordonné au sergent de faire tout son possible au cours
du voyage pour ralentir l’avancée des Frères. Quoiqu’il en soit, Frère julien, ne doutant
pas des bonnes motivations de Frère Nicodème lui obéira, ce qui ne sera pas sans
poser des problèmes intéressants à vos joueurs.

Mais revenons à notre histoire… Le 18 juin 1179, au matin, les frères accompagnés de
leurs écuyers et d’une quinzaine de turcopoles, partent en direction de Damas…

Un périlleux voyage

Le voyage sera effectué dans la hâte et prendra 6 jours. Le conroi passera par Jaferia,
Naplouse, Le Bessan et Tibériade avant de gagner Damas le 25 juin 1179 (Saint
Pretextat) au matin. Je vous laisse le soin de prévoir quelques événements au cours
du voyage. Néanmoins, n’oubliez pas que Frère Julien fera tout son possible pour
retarder le conroi. Ainsi, certains chevaux pourront avoir du mal à avancer, Frère
Julien pourra simuler un malaise etc.. etc… Pourtant, à aucun moment frère Julien ne
laissera de trace de ses méfaits. Et si vos frères ont des doutes et qu’ils les expriment,
demandez-vous si ce n’est pas pécher contre la courtoisie que d’accuser un frère sans
la moindre preuve…
Après avoir franchi le Gué de Jacob, le conroi entrera en terre sarrasine. Ils seront
interpellés, très peu de temps après, par une troupe de mamelouks (une vingtaine
d’hommes au total), peu satisfaits de voir des chrétiens sur leurs terres. Ceux-ci leur
demanderont de préciser la raison de leur présence. Les frères auront simplement à
présenter leur sauf-conduit: les mamelouks, visiblement étonnés, se retireront
laissant la route libre au conroi…

Pendant ce temps, le sort d’un autre homme se joue… En effet, Frère Nicodème,
quelques heures après le départ des Frères, entreprend de quitter Jérusalem en
direction de Damas accompagné de cinq turcopoles. Il sera moins chanceux que les
vos Frères et sont expédition n’arrivera jamais à terme…

Un bien étrange tisserand

Le 24 juin 1179, le conroi est non loin de Damas. Alors qu’ils font une halte pour la
nuit, les Frères sont réveillés par l’arrivée d’une dizaine d’hommes. Ceux-ci sont
accompagnés par un turcopole, visiblement leur prisonnier.
Les nouveaux arrivants, même s’ils semblent méfiants, ne sont pas agressifs. Ils sont
vêtus à la mode sarrasine et armés de cimeterres. Il reste à espérer que les Frères ne
vont pas passer à l’attaque immédiatement. Si tel devait être le cas, glissez à l’oreille
du gonfanonier qu’il est clair que ces hommes ne désirent pas verser le sang : leur
petite troupe n’a pas la moindre chance face à un conroi templier. De plus, abattre des
sarrasins à quelques lieues de Damas risquerait de grandement compliquer les
négociations à venir si l’événement parvenait aux oreilles des hautes autorités
damasquines.

Après quelques instants d’un silence gêné, l’un des sarrasins demandera à être
entendu. Un turcopole du conroi pourra, si cela est nécessaire, servir d’interprète.

« Moi et mes compagnons saluons les fiers guerriers du Temple. Nous venons en paix
et demandons à être entendus en qualité d’alliés et non d’ennemis dans la lutte qui
nous oppose au Sultan.
Nous savons que l’un des vôtres est retenu dans les geôles du Palais et que vous
venez le libérer. Nous désirons voir votre entreprise couronnée de succès. Tel n’est
cependant pas le cas de tous vos suivants. En guise de preuve de notre bonne foi,
nous vous remettons un des suivants du traître à votre cause (il désigne le turcopole
prisonnier).
Le traître quant à lui est entre de bonnes mains et nous nous proposons de vous
mener à lui ».
Il y a fort à parier que les Frères désireront s’entretenir quant à la marche à suivre et,
vraisemblablement, voudront glisser quelques mots au turcopole détenu. Les sarrasins
n’auront aucune objection à cela. Le turcopole, Abou, leur dira simplement que le jour
suivant le départ de leur conroi, Frère Nicodème a exigé que cinq turcopoles le suivent
sur les traces des Frères en affirmant qu’il avait une nouvelle de la plus haute
importance à leur communiquer. Abou précisera que selon ce qu’il avait compris, cette
nouvelle devait conduire à annuler la mission.

Note : effectivement, Frère Nicodème comptait communiquer aux Frères un contre


ordre annulant la mission. Il s’agissait d’un faux, évidemment. Mais cela, Abou
l’ignore !

Les Frères devront dès lors décider s’ils font confiance à ces curieux personnages. Il
est vraisemblable qu’ils décident de les accompagner, ne serait-ce que pour avoir
quelques éclaircissements quant à la suite de leur mission.

Ils seront amenés jusqu’à un petit village de quelques maisonnées se situant en


périphérie de Damas. Là les attend un jeune garçon d’une douzaine d’année qui
prendra la suite des hommes en arme. Le garçon leur fera signe aux Frères de laisser
le conroi en compagnie des hommes armés et de le suivre. Il les guidera jusqu’à une
petite habitation que rien ne distingue des autres édifices. Entrant à sa suite, les
Frères verront un homme assis derrière sur un tapis sur lequel trônent divers fruits
fort appétissants. Ce dernier ce lèvera à leur venue et leur adressera un sourire. Il
s’agit de Jaafar Ibn Sa’Adi (référez-vous aux annexes pour une description physique
des PNJs). Les Frères remarqueront un petit métier à tisser dans un coin de la pièce.

Jafaar priera ses invités de prendre place à ses côtés et de partager son repas. Il
comprendra néanmoins que les Frères soient méfiants et ne s’offusquera pas d’un
refus poli (néanmoins, cela constituerait un péché contre la courtoisie). Jafaar
s’exprime en un oil certes maladroit mais pourtant compréhensible. Désignant le
jeune garçon qui les a amené jusqu’à lui, il leur précisera qu’il s’agit de Selim, son fils.
Il demandera alors à celui-ci de bien vouloir quitter la pièce. Selim s’exécutera
soulevant une tenture et plaçant dans la pièce adjacente. Ceci fait, Jafaar prendra un
air plus grave et tentera d’expliquer la situation aux Frères :

« Avant toute chose, je vous demande de bien vouloir excuser les moyens employés
pour vous mener jusqu’à moi, mais l’heure est grave et la discrétion est de mise. Celui
des vôtres que nous avons arrêté se trouve dans cette pièce (il indique la tenture) et
aucun mal ne lui a été fait. Nous vous laisserons le soin de le juger par la suite. Je me
nomme Jafaar Ib’n Sa’adi et suis un bâtini ». Vos Frères seront sans doute étonnés
de cette grande marque de confiance.

« Mes compagnons et moi-même savons que votre Maître est retenu prisonnier
auprès de Salah-Ad-Din et croyez-moi, nous avons des intérêts communs dans cette
affaire. Je ne peux et ne saurais vous en donner la teneur et vous prie de me faire
confiance. Nous ignorons pour quelle raison Salah-Ad-Din vous a exigé une rançon en
échange de la libération du Maître puisqu’il connaît votre Règle et sait que vous n’y
dérogerez pas.
Nous allons nous mettre à votre service et libérer votre Maître, nous avons, à Damas,
des amis dont l’aide nous sera à tous utile. Vous comprendrez néanmoins que je dois
taire leur nom. Rendez-vous à Damas et agissez ainsi qu’il vous a été commandé. Ces
amis vous feront savoir quand l’heure de la libération sera venue. Et alors, il faudra
agir vite et bien ! ».

Jafaar s’arrêtera quelque instant attendant la réaction des Frères. Ceux-ci auront sans
doute de nombreuses question à lui poser :

Quel est l’intérêt des Bâtinis à voir Eudes de Saint-Amand libéré ? Jafaar
expliquera qu’il ne peut exposer en détail les raisons qui poussent les compagnons à
agir de la sorte, lui-même n’étant qu’un exécutant. Néanmoins, il précisera
simplement que lorsque deux personnes ont un ennemis commun, l’intelligence veut
qu’elles allient leurs forces.
Comment les Bâtinis ont-ils eu connaissance de leur venue ? Il n’était pas très
compliqué de savoir que les Frères du Temple tenteraient de libérer leur Maître. De
plus, sachant qu’il n’est pas dans leur habitude d’agir dans la plus grande discrétion, il
était aisé de s’attendre à la venue d’un conroi chargé, sous couvert de négociation, de
libérer le Maître.
Qu’en est-il de Frère Nicodème ? les compagnons, après avoir observé le conroi,
se sont aperçus de l’approche de Frère Nicodème. Voulant savoir de quoi il en
retournait, ils ont tenté de l’arrêter. Malheureusement, Frère Nicodème les a attaqué.
Ce n’est qu’après l’avoir maîtrisé qu’il ont trouvé sur lui un contre ordre annulant la
mission. Ce dernier est visiblement un faux. Jafaar leur donnera le document en
question et les Frères devront se rendre à l’évidence : le propos de leur interlocuteur
est exact. Les Frères pourront demander à voir Frère Nicodème et à s’entretenir avec
lui. Jafaar les priera de se rendre dans la pièce attenante. Frère Nicodème est alité et
veillé par une femme (l’épouse de Jafaar) ainsi que par Selim. Il est cependant
inconscient et il est impossible d’en tirer le moindre propos.

La vérité : les propos tenus par Jafaar sont tout à fait exacts, mais incomplets
cependant. Si les Bâtinis désirent voir Eudes de Saint Amand libéré c’est qu’ils savent
qu’il est détenteur d’un secret partagé avec eux (nous dévoilerons plus loin de quoi il
s’agit). De plus, ce n’est pas par hasard qu’ils ont arrêté Frère Nicodème, mais bel et
bien par le biais du renseignement fourni par l’un des leurs infiltré à Jérusalem.

Après cette conversation riche en enseignement, Jafaar demandera aux Frères de


sceller leur accord en s’engageant à ne pas dévoiler qu’il est un Bâtini. Pour ce faire, il
proposera à l’un des Frères d’échanger son couteau d’armes contre un présent : une
sarbacane. S’il est interrogé à ce sujet, Jafaar prétendra qu’il s’agit là d’une coutume
habituelle. Si les Frères refusent, Jafaar insistera néanmoins pour qu’ils acceptent la
sarbacane.

Les Frères pourront alors prendre congé et quérir quelque repos aux abords de Damas

Où les Frères font leurs premiers pas à Damas

Au matin de la Saint Pretextat de l’an de grâce 1179 de l’incarnation de notre


Seigneur, le poussiéreux conroi de Templiers entre en les murs de Damas en passant
par la Porte As-Sagîr. La désagréable sensation de se jeter dans la gueule du loup
assaille chacun.
Rapidement, une troupe d’hommes en armes rejoindra le conroi : des mamelouks
jetant des regards haineux en direction des ‘Blancs-Manteaux’. Ils exigeront des
Frères qu’ils les suivent afin de les mener ‘en toute sécurité’ jusqu’au Palais. C’est
donc sous bonne escorte que les Frères traverseront Damas en direction du Palais de
l’Atabeg de Damas, Shams Al Dwa Turanshah, le propre frère de Salah-Ad-Din.

NB : un plan de Damas au XIIème siècle sera donné en annexe dès que mon scanner
aura décidé de fonctionner à nouveau…. Le Palais y sera indiqué avec la référence
Citadelle.

La Citadelle est une enceinte fortifiée de grande taille au Nord Est de Damas.
L’intérieur est constitué d’un jardin au Nord duquel se trouvent les différentes
bâtisses, vers lesquelles les Frères seront amenés. Ils sont accueillis par un homme
d’une quarantaine d’année, extrêmement courtois à leur encontre. Il s’agit du Dey Ibn
Tahir, le secrétaire particulier de Salah-Ad-Din. Après quelques mots de bienvenue,
Ibn Tahir proposera aux Frères de se reposer de leur longue route en se rendant aux
bains : que vont faire les Frères ? Pécher contre la courtoisie en refusant ou bien
pécher contre la Règle en quittant l’habit ? La sagesse voudrait qu’ils acceptent la
proposition afin de démontrer leur bonne volonté. Après tout, il est nullement précisé
qu’il doivent se dévêtir avant d’effectuer leur ablutions…

Si les Frères demandent à entamer les négociations de suite, Ibn Tahir rétorquera qu’il
n’est pas nécessaire de se hâter. Il est de culture musulmane d’user et d’abuser de
manœuvres dilatoires dans ces circonstances et Ibn Tahir ne saurait faire autrement :
il faudra donc que les Frères s’arment de patience avant de pouvoir en venir au nœud
du problème.

Après le bain, des chambres seront attribuées à chacun des Frères : elles sont
confortables et particulièrement luxueuses en comparaison des rudes cellules
templières.

Peu avant Tierce, Ibn Tahir viendra proposer aux Frères de les mener jusqu’à l’église
Sainte Marie où ils pourront prier. C’est donc sous bonne escorte qu’il traverseront une
nouvelle fois Damas, en direction de l’Est.
Ils rencontreront là le Père Sacharie qui marquera sa satisfaction de voir des frères du
temple en son église à grands renforts de gestes de bienvenue… Il semblera évident
que ces gestes sont en réalité bien plus destinés à démontrer aux quelques chrétiens
de Damas que leur congrégation a quelque importance aux yeux de Jérusalem. C’est
donc dans une église remplie de chrétiens curieux que les Frères pourront prier.
Interrogé sur la situation des chrétiens à Damas, le Père Sacharie répondra que, si
leur communauté est restreinte, il n’en reste pas moins qu’elle prie avec ferveur et, de
plus, il ne peut reprocher quoi que ce soit aux autorités damasquines qui se montrent
des plus tolérantes. Enfin, le Père Sacharie dira avoir toute confiance en l’avenir de sa
communauté. En effet, le Seigneur lui a envoyé un signe, dira-t-il avec un air
faussement mystérieux à l’attention des Frères. Si ceux-ci veulent en savoir plus sur
la nature de ce ‘signe’, le Père Sacharie les priera de revenir vers none, pour assister
au miracle…

A sixte un repas copieux sera servi aux Frères au Palais. Ils pourront à cette occasion
faire la connaissance de l’émir Ibn Jobair qui accompagne les Frères tout comme le
Dey Ibn Tahir. La conversation sera courtoise et les hôtes déclineront poliment toute
question quant à la suite des événements.

Vers none, les Frères ne manqueront pas de gagner l’église Sainte Marie. Ils pourront
une nouvelle fois écouter la messe dite par le Père Sacharie. A l’issue de celle-ci, le
prêtre demandera aux Frère de les suivre dans une petite Chapelle attenante à
l’église. Il prendra un air empreint de mystère et de religiosité alors qu’il leur fera
cette demande. A n’en point douter, les Frères le suivront.

Alors qu’ils traverseront quelques couloirs éclairés par les rares rayons de soleil qui
arrivent à percer le verre épais des fenêtres, ils entendront, provenant de derrière une
porte se trouvant au bout de leur chemin, des exclamations de joie et d’étonnement
suivi de prières retentissantes. Le père Sacharie ne pourra réprimer un large sourire
de satisfaction.

Ouvrant la porte, les Frères du Temple pénètreront dans une pièce où se trouve
amassée une trentaine de personnes qui, à leur entrée, se mettront à genoux et
loueront le Seigneur d’une plus vive voix encore. Au fond on aperçoit une statue de la
Vierge. Au bout de quelques secondes, celle-ci se mettra à pleurer des larmes de
sang. Vraisemblablement, les Frères resteront cois quelques secondes devant ce
miracle. Les fidèles, eux, seront presque en transe. Néanmoins, si un Frère réussit un
test de Sens (difficulté 9), il se rendra rapidement compte que tout ceci n’est, en
réalité, qu’une supercherie : un complexe système de tuyauterie à base de boyaux de
porc reliés à une panse du même animal sert à approvisionner la statue en sang.

Laissez vos joueurs se démener avec le problème suivant : que faire ? Dénoncer la
supercherie serait juste mais contribuerait grandement à ébranler la foi de nombre
des personnes présentes. Inversement, ne rien faire, serait incontestablement un
mensonge.

La meilleure solution consiste sans doute à en parler, discrètement, au Père Sacharie,


qui reconnaîtra, rapidement, qu’il s’agissait là d’un moyen efficace en vue de raffermir
la foi des chrétiens de Damas. Il faudra le convaincre de cesser la mystification, sans
pour autant porter atteinte à sa bonne volonté. En effet, n’oublions pas que le Père
Sacharie est un des grands représentants de la chrétienté à Damas…

Aux alentours de Vêpres, les Frères seront de retour à la Citadelle. Un repas copieux
sera servi aux émissaires du Temple. Mangeront avec eux : Soraka, Tahir et Tarek Ad
Faat’I. Rien de notable n’arrivera au cours de ce repas, si ce n’est qu’une des
servantes jettera des œillades appuyées à l’un des Frères. Si celui-ci se débrouille
pour lui glisser quelques mots – pensant sans doute qu’il s’agit là de leur contact – la
femme aura un petit sourire et proposera un rendez-vous, vers Mâtines dans les
jardins de la Citadelle. Le repas se poursuivra jusque vers Complies, repas à l’issue
duquel on annoncera aux Frères une visite de Damas pour le lendemain.

NB : ces différents repas ont un double objectif en termes de jeu. En premier lieu, il
s’agit de bien faire comprendre aux joueurs que ce sont eux qui sont en situation
difficile. Les sarrasins ont tout leur temps et ils comptent bien l’utiliser. En second
lieu, il serait bon de profiter de ces interludes culinaires pour présenter plus
précisément le caractère des différents PnJ. Ceux-ci sont, nous vous le rappelons,
présentés en annexe.

Si le Frère concerné se rend dans les jardins de la Citadelle à Mâtines, il retrouvera


effectivement la servante qui lui avait donné rendez-vous. Cependant, le templier
s’apercevra également rapidement que le rendez-vous n’a rien à voir avec sa mission :
il s’agit, dans l’esprit de la Dame tout du moins, d’un strict rendez-vous galant… Au
frère de se tirer de cette situation pénible avec le plus d’élégance (attention au péché
de chasteté…).

Où les Frères visitent la ville plus avant


Nous sommes le jour de la Saint Jean et Paul (le 26 juin).

La journée débutera, comme à l’accoutumée, par la messe de Prime. Peu après celle-
ci, les Frères seront invités à une visite des souks de la ville. Sous bonne escorte
(Tahir et Jobair les accompagnant), ils traverseront une nouvelle fois Damas en
direction de différents marchés. Décrivez des lieux hauts en couleurs, des paroles
prononcées fortement, des senteurs enivrantes etc… Vers Tierce, les Frères
assisteront à une scène qui pourra leur être pénible. Ils arriveront à hauteur du
marché aux esclaves à l’instant où est mise en vente une femme blanche dont le
vendeur présentera (de manière outrageusement ostentatoire…) les avantages au
demeurant forts grands. Les enchères s’envoleront rapidement. Laissez les Frères
décider de ce qu’il convient de faire. Sachez qu’il serait bon que l’enchère soit, en
définitive, remportée par un soldat qui paiera un fort prix.

Le repas de Sixte sera pris au souk. Au cours de celui-ci, changeant brutalement de


sujet, Ibn Tahir leur annoncera sur un ton égal, le début des négociations pour le
lendemain. Dans le même temps, il sortira de ses vêtements le couteau d’arme de
Saint-Amand qu’il remettra, en gage de bonne volonté, aux Frères. Un Frère attentif
pourra voir poindre un léger sourire sur le visage de Jobair à ce moment… Tahir
précisera également que le repas de ce soir sera pris en compagnie de l’Atabeg
Turanshah, le Frère de Salah Ad Din. N’en doutons pas, la tension devrait monter d’un
cran parmi les Frères !

L’après-midi, les Frères pourront vaquer à leurs occupations. Il est vraisemblable qu’il
passent une bonne partie de celle-ci à s’interroger sur l’attitude à tenir pour les
quelques heures à venir.

NB : nous ne pouvons que vous conseiller de laisser vos joueurs mariner quelques
temps. Leur situation est, pour le moment, effectivement assez inconfortable. Reçu
dans une ville ennemie, il savent devoir mener des négociations sans avoir grand
chose à négocier. De plus, l’aide extérieure promise n’a toujours pas donné signe de
vie. Si vos joueurs sont comme les miens, ils passeront sans doute l’après-midi à
échafauder des théories les plus fumeuses les unes que les autres : gardez-vous
d’éclater de rire ! ! !

Le repas du soir sera servi vers Vêpres. Seront réunis tous les conseillers sous la
houlette de l’Atabeg. Tous les convives seront déjà attablés lorsque les Frères
arriveront. Un silence pénible emplira la pièce alors que les Frères la pénètrent. Après
qu’ils ont pris place, L’Atabeg, de sa voix essoufflée, prendra la parole :

« Emissaires du Temple, sachez pouvoir, en cette soirée, vous considérer comme mes
convives plus que comme mes adversaires dans la lutte qui nous oppose »

Cette phrase maladroite prononcée, il fera signe aux servantes de distribuer les plats.
Ceux-ci se succèderont à un rythme effréné, l’Atabeg prenant un visible plaisir à
ingurgiter toute le nourriture qui se présente à lui, ponctuant les quelques phrases
qu’il pourrait prononcer de rots sonores.

Le repas sera l’occasion pour les Frères d’être l’objet de différentes provocations, plus
ou moins maladroites au demeurant. Ainsi, l’Emir Abu Ali entreprendra-t-il de mener
une conversation avec l’un ou l’autre Frère sur les différences notables d’organisation
militaires de leurs camps respectifs. C’est au cours de cette conversation qu’il glissera,
avec perfidie, le fait que l’art de la guerre Sarrasin a démontré sa supériorité à Chastel
Blanc, bataille à laquelle il a eu la joie de participer. De même, certains plats seront
servis par l’esclave blanche qu’ils ont pu voir l’après-midi au souk. Cette dernière
jettera des regards implorants aux Frères.

Il conviendrait qu’à l’issue de ce repas les Frères se soient rendu compte des éléments
suivants :

• Aux yeux de l’Emir Abu Ali, la négociation est dépourvue d’objet.


• Soraka ne semble faire aucun cas des Frères et ne leur adressera que des
propos empreint d’une haine et d’un dédain marqués.
• L’Atabeg est incapable de prendre une décision et préfère s’en référer à son
Frère.

Au cours du repas, une altercation surviendra entre Soraka et une femme, restée en
retrait parmi le personnel servant. Cette jeune personne, d’une vingtaine d’années,
n’est autre que la femme de Soraka, Si’Hem. L’altercation a lieu en arabe et porte,
visiblement, sur la façon de disposer les plats. Soraka s’emportant, il vocifèrera à
l’encontre de la Dame qui, outrée, quittera la pièce…

A l’issue du repas, vos Frères pourront voir le Dey Ibn Tahir quitter la salle en
compagnie de l’esclave blanche : sans doute une ultime provocation.
Où les Frères mènent d’âpres négociations

En ce jour de la Saint Maclou (27 juin), les Frères se réveilleront certainement


tendus : c’est aujourd’hui que doivent débuter les conversations. Celles-ci
commenceront après la messe de Primes. Une nouvelle fois, les Frères seront en
compagnie de tous les conseillers et de l’Atabeg. Celui-ci prendra la parole :

« Mes chers amis, nous sommes réunis en ce jour pour recevoir les doléances des
émissaire du Temple. Dois-je rappeler qu’à la suite de notre écrasante victoire au
Marj-Ayun, nous avons eu la clémence d’épargner l’un des leurs, le Frère Eudes. C’est
de la libération de ce dernier qu’il convient que nous nous entretenions.

Avant toute chose, je précise que Nous ne sommes guère favorable à cette libération.
Néanmoins, en Notre grande clémence, Nous restons à l’écoute des propositions du
Temple ».

Il se tournera vers les Frères et les interrogera du regard. A eux de plaider au mieux
la libération de Eudes de Saint-Amand. Quelque soit leur proposition, et surtout si elle
tient au versement de la rançon, l’Atabeg fera la moue. Dans ce dernier cas, Soraka
prendra la parole et marquera son étonnement : « Je croyais qu’il était de coutume,
chez les Frères du Temple, de ne verser aucune rançon si ce n’est un couteau
d’arme ?… Si votre Loi n’a que si peu de valeur à vos yeux que vous la transgressez à
la première occasion, comment pouvons-nous avoir confiance en vos dires ? Pour ma
part (se tournant vers l’Atabeg), je ne vois pas ce que nous pourrons tirer d’une telle
négociation… (l’Atabeg fera signe à Soraka de garder patience) ».

Au cours de cette première journée de négociation, aucun accord ne pourra être


trouvé. L’Emir Abu Ali changera de position néanmoins : d’un refus entêté de procéder
à la libération de Saint-Amand, il passera à une acceptation éventuelle à la condition
que le Temple cède des territoires de grande importance (proposition proprement
inacceptable…).

Ibn Tahir, quant à lui, écoutera attentivement les dires des Frères pour finalement
faire systématiquement montre d’une insatisfaction quant à leurs propositions. Ibn
Jobair, lui, semblera plus prompt à la négociation. Les Frères pourront arriver à s’en
faire un allié en plaidant la libération contre la rançon s’ils argumentent dans le sens
d’une pacification des territoires frontaliers (ce qui ne fera que grandir la colère d’Abu
Ali). Le conseiller Ad Faat’I, quant à lui, semblera ne pas saisir la moitié des
engagements proposés, ces remarques tombant systématiquement à plat…

C’est épuisés que les Frères sortiront de cette première journée sans avoir réussi à
arracher quoique ce soit, si ce n’est la certitude que la rançon ne sera
vraisemblablement pas suffisante…

NB : il n’y a rien que de très logique dans tout cela. En effet, non seulement l’Atabeg
est proprement incapable de prendre la moindre décision par soi-même mais, de plus,
Salah-Ad-Din lui-même a demandé à ce qu’on fasse durer les négociations. Nous ne
pouvons que trop vous conseiller, notamment à cause de cette scène précise, de
maîtriser ce scénario à deux. Cela permettra une interactivité largement accrue entre
les PNJs.

A Vêpres, le repas sera servi et les négociations prendront fin. Les Frères seront
placés entre les conseillers cette fois. C’est sans peine que ceux-ci feront abstraction
des négociations pour parler aux Frères, sur un ton égal, de sujets divers et variés.

Au cours de ce repas, les Frères, sur un test de sens (difficulté 6) pourront voir la
femme de Soraka glisser quelques mots à l’oreille de la servante avec laquelle l’un des
Frères avait rendez-vous. Celle-ci commencera à servir les plats et, arrivant à hauteur
du Frère auquel elle avait donné rendez-vous, fera tomber un message écrit sur un
petit vélin. Au même instant, Soraka se penchant en direction du Frère assis à ses
côtés lui glissera simplement « Nous interviendrons demain, dans la nuit… ».

Voilà enfin l’allié des Frères qui se dévoile…

Sur le vélin, il est simplement inscrit : « ce soir à minuit ». Effectivement, vers


minuit, les Frères recevront en leur cellule la visite de Si’Hem, les gardes la laissant
passer sans difficulté. Celle-ci prendra à peine le temps de leur glisser quelques
instructions avant de s’en aller :

« Demain soir, traversez le jardin et pénétrez dans la piscine qui s’y trouve.
Rassurez-vous, elle n’est pas très profonde.
Une fois dans l’eau, vous trouverez, face à la cascade, une conduite
d’évacuation qui vide le bassin. La grille qui la fermen’est pas fixée. Enlevez-
là. La conduite n’est pas très haute, mais on a de l’eau jusqu’aux genoux.
Après quelques dizaines de mètres, vous aboutirez dans un grand bassin qui
récupère les eaux usagées du Palais. Ne prêtez pas attention aux odeurs
mais cherchez sur votre gauche un éboulis dans la paroi. Il y a là un étroit
passage, creusé dans la terre qui aboutit dans un passage secret, souterrain.
Une fois que vous y serez, prenez sur votre droite et tournez à gauche dès
que vous le pourrez. Au bout de vingt mètres environ, il y aura une
intersection et il vous faudra tourner à droite.
Il y a là un couloir plus large que le précédent et c’est dans celui-ci que vous
trouverez, à mi-hauteur dans un mur, une grille. Otez la, elle ferme une
petite conduite d’aération qui permet de renouveler l’air vicié des prisons
souterraines du Sultan. Les cellules sont équipées de soupiraux qui donnent
sur cette conduite.

Maintenant, je dois y aller, qu’Allah vous protège, que votre Christ vous
vienne en aide… »

Et elle s’en ira, laissant certainement les Frères dubitatifs…


Où les Frères explorent les souterrains du Palais

Peu après Laudes, les Frères seront réveillés par un important bruit provenant de la
Cour intérieure du Palais. Jetant un rapide coup d’œil par la fenêtre, ils verront un
important conroi s’arrêter : Salah-Ad-Din vient d’arriver en Damas…

Après la messe de Primes, une rapide collation sera servie et les négociations
reprendront, cette fois en présence du Sultan. Celui-ci accueillera les Frères d’un
hochement de tête, ne laissant paraître aucun animosité à leur égard sans pour autant
se montrer obséquieux. Il se présentera et demandera à ce que chacun des Frères
fasse de même avant de s’assurer qu’ils ont été traités avec les meilleurs égards.

Puis se tournant vers Ad Fahti, il l’interrogera :


« Un accord a-t-il pu être trouvé ?
• Nous sommes en bonne voie…
• Excellente nouvelle. Précisez-moi les termes de cet accord…
• Et bien, votre Excellence, nous avons su convaincre les dignes émissaires du
Temple d’envisager avec le plus grand sérieux la cession de quelques terres
frontalières !
• Tiens donc… (le Sultan aura un haussement de sourcil significatif) »

A n’en point douter, les Frères pousseront des cris d’indignation (si tel ne devait pas
être le cas, il conviendrait d’envisager un manquement à la Règle de l’Ordre – seul un
couteau d’arme en rançon…). S’en suivra une discussion animée où les uns attesteront
les propos d’Ad Fahti et se montreront outrés du fait que les Frères reviennent sur une
parole donnée alors que les autres préciseront ne pas avoir le souvenir d’un tel
engagement…

La querelle durera une bonne heure. Finalement, il en ressortira que Ad Fahti a


sûrement dû se méprendre sur les propos du Temple (sans doute la langue…). Salah-
Ad-Din reprendra les choses en main en demandant simplement à ce que les Frères
lui montrent les 15.000 besants.

Laissez vos joueurs décider de la conduite à tenir. S’ils venaient à montrer la somme,
le Sultan demandera rapidement si un accord peut-être trouvé sur ce montant. Soraka
prendra, à cet instant, un risque conséquent en faisant un signe de dénégation à
l’intention des Frères : il est évident qu’il convient de gagner du temps. A vos Frères
de trouver les arguments nécessaires pour que les négociations ne trouvent pas
d’issue avant le lendemain…

NB : cela ne devrait pas être trop dur. En effet, Salah-Ad-Din a, lui également, besoin
de temps comme nous le verrons par la suite.

La journée se déroulera donc de la sorte, la tension étant, néanmoins, à son comble à


l’issue de celle-ci puisque une bonne partie des Sarrasins (Ad Fahti en tête) tiendront
rigueur aux Frères d’avoir renié leur parole…

Finalement, Mâtines approchera…

Il convient, pour les Frères, et à la condition qu’ils suivent les instructions de Si’Hem,
de se rendre auprès du bassin. Cela ne devrait pas poser de problème particulier
(demandez leur néanmoins s’ils gardent leur blanc manteau qui, après tout, est très
visible… On ne sait jamais, ils pourraient être tenté de pécher…).

Une fois arrivé auprès de l’eau, les Frères auront l’agréable surprise de constater que
les dires de Si’Hem s’avèrent exacts : effectivement il y a une grille au fond du bassin
(sur le mur Nord) qui est déscellée et autorise, de ce fait, un passage par un conduit
d’évacuation.

NB : Vos Frères, s’ils ont gardé tout leur attirail de soldat seront vraisemblablement
grandement gênés dans leurs mouvements. N’hésitez pas à le leur faire remarque et,
pourquoi pas, leur attribuer quelques malus…

Les Frères n’auront alors qu’à suivre les instructions qui leur ont été fournies la veille,
sous réserve de s’en souvenir (Diff. 6). Il parcoureront (dans le noir s’ils n’ont aucun
moyen pour s’éclairer…) les souterrains emplis d’une odeur peu ragoûtante avant
d’arriver à hauteur des conduits d’aération. Vous pouvez, à cet instant, leur créer
quelques frayeurs avec des petits bruits qui s’approchent, s’éloignent (des rats…) etc…
Une fois l’accès du conduit d’aération débloqué – sans aucune difficulté – il apparaitra
clairement que seul un ou deux Frères peuvent s’y introduire, tout demi tour s’avérant
impossible et le retour (si retour il y a) devant se faire à reculons…

A cet instant précis, un grand tumulte proviendra de la surface (des bruits sourds, des
cris etc…) : visiblement, quelque chose ne tourne pas rond à l’extérieur !

Quoiqu’il en soit, je suppose que vos Frères vont s’introduire dans le conduit…

Memento finis…

Celui-ci se poursuivra sur une cinquantaine de mètres, donnant l’opportunité de jeter


quelques coup d’œil dans certaines cellules du Palais. Il reste à espérer qu’aucun
prisonnier voyant le templier ramper dans le conduit ne commence à vouloir attirer
l’attention des gardes…

NB : les Frères peuvent voir dans les cellules par un soupirails qui se trouve à 2
mètres de hauteur par rapport au sol de chaque cellule. Evidemment, chaque soupirail
est barré par une grille solidement fixée. Donc les Frères peuvent regarder dans les
cellules mais en aucun cas y entrer (comme toute lapalissade, c’est évident, mais ça
va mieux en le disant ! ! !).
A l’issue de ce périple, les Templiers assisteront à un spectacle qui, certainement,
marquera leurs esprits à jamais. Ils auront la vue sur une cellule dans laquelle gît
Eudes de Saint-Amand, attaché à une sorte de table, torse nu et visiblement affaibli.
Dans un coin de la pièce, son Banc Manteau, tâché de sang repose à même le sol.
Devant le Maître de l’Ordre, un personnage en aube sombre interroge le Maître en
latin. Il s’agit vraisemblablement du mage au service des sarrasins dont parlaient les
Frères rescapés de la bataille du Marj Ayun…

« Où est le lapis e locei, ton Graal ? dira le sinistre personnage


• Imbécile, pourquoi existons-nous ? répond Eudes de Saint Amand
• Le Porteur du Sang est-il déjà désigné ?
• Ce n’est pas parce que je porte le Blanc Manteau que je suis dans le secret des
neufs…
• Qui sont-ils ?
• Les plus purs d’entre nous ! ! »

A cet instant précis, Eudes de Saint-Amand verra le Frère qui l’observe depuis le
soupirail. Il écarquillera les yeux et dira à son encontre : « Tue-moi, c’est un
ordre ! ».

Espérons qu’à cet instant la sentence Memento Finis prendra tout son sens : que
faire ? Tuer Eudes de Saint-Amand ? Peut-être avec la sarbacane donnée par le Bâtini.
Oui, mais le Maître est un Chrétien et cela est formellement interdit par la Règle (sans
parler de l’utilisation d’une arme de jet…).

Désobéir… Oui, mais il s’agit d’un ordre du Maître de l’ordre après tout…

En toute hypothèse, après que Eudes de Saint Amand a donné son ordre, les Frères
disposent de trois minutes pour se décider. Il serait bon de jouer ces trois minutes en
temps réel. Si, à l’issue de ce temps, les Frères n’ont pas réagi, des gardes entreront
dans la cellule et emmèneront le Maître. Celui-ci se débattra mais sera finalement
traîné au dehors. Il est alors grand temps pour les Frères de prendre la fuite.

Inversement, s’ils utilisent la sarbacane, Eudes de Saint Amand mourra en quelques


secondes sous l’effet du poison se trouvant sur les flêchettes, le sourire au lèvres.

Les Frères peuvent également décider de tuer le mage : cela leur semblera peut-être
la solution la plus avisée. Néanmoins, et au bout d’une trentaine de secondes, les
gardes entreront et emmèneront le Maître tout comme dans la première solution.

A n’en point douter, les Frères rebrousseront chemin en toute hâte. A la sortie du
bassin, ils verront qu’au dehors, la bataille fait rage : des hommes, apparemment de
paisible habitants de Damas, s’en prennent aux gardes, quelques bâtisses sont en feu.
Sorraka, sortant de l’ombre, leur fera signe de le suivre. Une véritable course dans les
couloirs du Palais débutera. Vous pouvez émailler cette scène de quelques combats.
Finalement, les Frères, toujours en compagnie du Bâtini, arriveront, in extremis, à
quitter l’enceinte de Palais et, en définitive de la ville.

A l’extérieur, près de la maisonnée de Jaafar, les attendront des montures. Sur l’une
d’entre elle se trouve, ligoté, Frère Nicodème. Les adieux seront rapides et les Frères
pourront repartir vers Jérusalem, l’esprit chargé des implications de leurs actes…

Un Chapitre démoniaque
Le retour ne présentera aucune difficulté. Cependant, au cours de celui-ci, les Frères
auront la désagréable sensation de se sentir menacés en permanence, voire observés.

A Jérusalem, Hélinand de Saint Omer les accueillera et leur demandera un rapide


compte rendu de leur mission : qu’en est-il du Maître, que sont devenu les 15.000
besants etc…

Finalement, un Chapitre sera tenu. Comme à l’accoutumé, il sera demandé à chacun


des Frères quels sont les péchés dont ils demandent l’absolution.

S’ils ont obéi à Eudes de Saint Amand en le tuant, il ne leur en sera pas tenu rigueur.
Inversement, s’ils ont désobéi, Hélinand prendra un air grave et affirmera qu’il s’agit
là d’un péché de la plus grande importance (minimum un carré grisé en obéissance…).

Puis viendra le tour de Nicodème. Celui-ci aura l’air troublé et commencera à balbutier
quelques mots incompréhensibles. Puis, il prendra, assez rapidement, l’apparence des
différents représentants du Malin que vos Frères ont pu croiser au cours de leurs
missions. Des exclamations d’étonnement se feront entendre dans la salle du
Chapitre. Enfin, Nicodème finira par se transformer en la représentation la plus
caricaturale d’un démon et… passera à l’attaque. Les Templiers pousseront des cris de
terreur pour finalement se ressaisir et c’est tout le Chapitre qui s’unira pour occir le
serviteur du Malin… Ceci sera, en définitive, chose rapidement faite, l’ensemble des
Templiers assaillant le Démon tout comme une horde d’Anges guerriers.

Hélinand ordonnera à tous de se rendre à la Chapelle pour prier pour le salut de leurs
âmes…
NON NOBIS DOMINE, NON NOBIS, SED NOMINE TUO DA GLORIAM…

CONCLUSION :
De nombreuses questions restent posées. Qui est le Nécromant ? Que signifiait la
discussion entre lui et Eudes de Saint-Amand ? Pourquoi Frère Nicodème s’est-il
transformé en Démon ? Ces questions trouveront réponse, un jour…
Pour le moment, tout ce que je puis vous dévoiler (et que vous aurez sans doute
compris) c’est que le Temple semble détenir quelque chose ou quelqu’un qui intéresse
au plus haut point non seulement les sarrazins mais également les serviteurs du
Malin… Demehet et Pochikalaan (ou David)

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