Vous êtes sur la page 1sur 2

Des recommandations françaises dans

la maladie de Lapeyronie  Abonné


PAR 
DR ISABELLE HOPPENOT - 
PUBLIÉ LE 15/01/2021

 0RÉACTIONSCOMMENTER
 Partager sur Facebook
 Partager sur Twitter
 Partager sur Linkedin
 Partager par mail
La maladie de Lapeyronie, associée dans de 20 à 30 % des cas à une maladie de Dupuytren, concerne de 3 % à 9 %
des hommes âgés de plus de 50 ans. De premières recommandations françaises ont été élaborées par le Comité
d’andrologie et de médecine sexuelle de l’Association française d’urologie.

Les antalgiques et AINS recommandés lors de la phase douloureuse de la maladie


Crédit photo : Phanie

« Le diagnostic de la maladie de Lapeyronie est clinique, aucun examen complémentaire n’est nécessaire », a rappelé le
Dr Ludovic Ferretti. À la phase précoce, elle se manifeste par une douleur à l’érection, avec une courbure et/ou un
raccourcissement de la verge au repos ou en érection, ce qui peut entraîner des douleurs nocturnes.

L’interrogatoire permet de préciser les antécédents médicaux et sexuels, le début des symptômes, de rechercher
l’existence d’une douleur pénienne, d’une déformation, de difficultés de pénétration et d’une dysfonction érectile (DE)
associée. L’examen clinique précise la longueur du pénis en traction, évalue la courbure à partir de photos en érection
(qui peut être induite pharmacologiquement par un vacuum), recherche des nodules à la palpation et une maladie de
Dupuytren ou de Ledderhose (fibrose au niveau de l’aponévrose plantaire). La mesure de la courbure peut être réalisée
avec un goniomètre.

Si aucun examen complémentaire n’est utile pour le diagnostic, un écho-Doppler pénien peut avoir un intérêt avant la
prise en charge en cas de DE associée.
Pas de vitamine E

Les experts se sont penchés sur la place des traitements médicamenteux oraux à la phase non stabilisée de la
maladie. « La vitamine E n’est plus recommandée, aucune étude n’a apporté la preuve de son efficacité et il existe un
risque de toxicité au long cours », a précisé le Dr Ferretti.

Les antalgiques et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont recommandés lors de la phase douloureuse de la
maladie et les IPDE-5 en cas de DE associée.

Les injections intraplaques de collagénase ne sont plus possibles depuis le retrait du produit par le laboratoire qui le
commercialisait, celles de corticoïdes ne sont pas recommandées. Un avis d’expert propose les injections de vérapamil
en remplacement de la collagénase, à raison de quatre à six injections espacées de trois semaines, mais sur la base de
résultats d’études divergents.

Une thérapie par traction peut également être envisagée, toujours à la phase non stabilisée : vacuum à raison de
10 minutes deux fois par jour pendant 12 semaines, ou extenseur pénien de 6 à 8 heures par jour pendant six mois.

Les ondes de choc de basse intensité n’ont pas d’action sur la courbure ou la taille de la plaque, mais peuvent avoir un
intérêt pour soulager la douleur.

Trois types d’intervention chirurgicale

Lorsque la maladie est stabilisée, avec une gêne fonctionnelle et une insatisfaction sexuelle (en général courbure > 30°
rendant difficile la pénétration et/ou une DE résistante aux traitements pharmacologiques et mécaniques), un traitement
chirurgical peut être proposé. Ses modalités n’ont pas évolué et trois grands types d’intervention sont possibles :
plicature, incision/excision avec greffon et implant pénien. Le choix se fait en fonction des critères anatomiques,
fonctionnels et des attentes prioritaires du patient, qui doit être informé des avantages et des limites de chaque technique.

Parmi les nouvelles pistes thérapeutiques, les injections intraplaques de plasma riche en plaquettes, avec ou sans acide
hyaluronique, sont à l’étude, mais ne peuvent aujourd’hui être recommandées en l’absence de preuves de leur efficacité
dans des études contrôlées.

D’après la communication du Dr Ludovic Ferretti, Bordeaux.

Vous aimerez peut-être aussi