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MESURE DE LA CONDUCTIVITE THERMIQUE DES MATERIAUX DE

CONSTRUCTION DE DIFFERENTES TAILLES PAR LA METHODE DES BOITES

Conference Paper · April 2014

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5 authors, including:

Boumhaout Mustapha Lahcen Boukhattem

Cadi Ayyad University ENSA de Safi
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Hassan Hamdi Brahim Benhamou

University Ibn Zohr - Agadir Cadi Ayyad University Marrakech Morocco
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 ème
3 Congres de l'Association Marocaine de Thermique
_____________________________________________________________________________________________________

1,2*
Mustapha BOUMHAOUT
Lahcen BOUKHATTEM
1,3
MESURE DE LA CONDUCTIVITE THERMIQUE
1,2
Hassan HAMDI DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION DE
1,2
Brahim BENHAMOU
Fatima AIT NOUH
1 DIFFERENTES TAILLES PAR LA METHODE
DES BOITES
1
EnR2E, CNEREE, Université
Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc Résumé : Une étude expérimentale a été effectuée pour déterminer la
2
LMFE URAC27-CNRST, FS, conductivité thermique des matériaux de construction de différentes tailles
Université Cadi Ayyad, par la méthode des boites. Le principe de mesure de cette grandeur est
Marrakech, Maroc basé sur le fait de la fixation d’un échantillon à caractériser dans un autre
3
Laboratoire Matériaux, matériau dont la conductivité thermique est connue. Les matériaux que
Procédés, Environnement et nous avons caractérisés sont le bois et la terre cuite et le matériau porteur
Qualité (LMPEQ), ENSA Safi est le polystyrène expansé. Les résultats de mesure de la conductivité
Mustapha.boumhaout@edu.u thermique obtenus, par la méthode des boites, ont été comparés avec ceux
ca.ma obtenus par la méthode du fil chaud. Le calcul des incertitudes de la
conductivité thermique a été également fait dans ce travail.

Mots clés : Conductivité thermique/ Méthode des boites/ Méthode du fil

chaud/ Matériaux de différentes tailles

1. Introduction
Au Maroc la consommation électrique des bâtiments représente près de 33% de la consommation
électrique nationale [1]. La climatisation, de plus en plus présente, constitue une part importante de
cette consommation surtout en été. Par ailleurs, la climatisation contribue fortement au pic électrique
estival. Ce qui coute cher à l’autorité publique de l’électricité (ONE). Cette consommation peut être
réduite par des techniques passives simples et peu couteuses [1]. D’autre part, dans le cadre des
efforts entrepris par le Maroc pour réduire sa consommation énergétique, le programme d’efficacité
énergétique prévoit l’élaboration d’un code d’efficacité énergétique dans le bâtiment qui concerne
entre autres l’amélioration des caractéristiques thermiques des matériaux et le choix des matériaux
appropriés. La caractérisation des matériaux, par différentes méthodes de mesure, a fait l’objet de
nombreuses études, M. Filali [2] a présenté plusieurs méthodes et modèles pour déterminer la
conductivité thermique. N. Larousssi et al. [3] ont mesuré la conductivité thermique des briques en
terre cuite, de petite taille en utilisant la méthode du plan chaud en régime permanent. La
caractérisation thermophysique et mécanique des briques en terre compressés stabilisées au ciment
utilisées en isolation thermique des bâtiments à été faite par P.Meukam [4]. A., EL Bakkouri [5] a
étudié l'influence de l'humidité et de la masse volumique sur les propriétés thermophysiques de
certains matériaux locaux liège, plâtre et brique creuse de petite taille, par la méthode des boites.

Ce travail a pour objectif de déterminer la conductivité thermique des matériaux de construction de

différentes tailles par la méthode des boites. Le choix s’est porté sur quelques matériaux de
construction à savoir le bois et la terre cuite.

2. Principe de meure de la conductivité thermique

Le principe de mesure de la conductivité thermique d’un matériau de taille entière ou de petite
taille, est basé sur la réalisation de façon permanente d'un écoulement de chaleur unidirectionnel à
travers un échantillon placé dans la boîte de la cellule EI700 (figure 1), entre la capacité isotherme
froide (A) du dispositif et la source de chaleur à flux constant dont l’émission de l’énergie est
régulée à l’aide d’un rhéostat (R). Le réglage de l’émission de chaleur est fait de telle façon que la
température à l’intérieur de la boîte B1 (figure 2); TB soit légèrement supérieure à la température
extérieure qui est la température ambiante T a.

Agadir (Maroc) 21-22 Avril 2014.

 ème
3 Congres de l'Association Marocaine de Thermique
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Figure 1 : Cellule de mesure EI700

2.1 Mesure de la conductivité thermique d’un échantillon de taille entière
Après l’établissement du régime permanent, on prend le gradient de température au centre de
l’échantillon, la tension de chauffage et on utilise l’expression suivante pour déduire la valeur de la
conductivité thermique λexp de l’échantillon de taille entière :
(1)

L’équation (1) tient compte des flux suivants :

 Flux thermique produit par effet Joule par la résistance chauffante :

 Flux thermique perdu à travers la boite B1 : ; avec C est le coefficient de
déperdition thermique de la boite B1.
 Flux thermique transféré par conduction à travers l’échantillon :

Figure 2 : Boîte (B1) de mesure de la conductivité thermique.

2.2 Mesure de la conductivité thermique d’un échantillon de petite taille

Une fois le régime permanent est établi, on prend le gradient de température de part et d’autre du
polystyrène expansé, le gradient de température au centre de l’échantillon de petite taille et la tension
de chauffage, figue 3. La conductivité thermique du matériau en question est déterminée en utilisant
l’expression suivante :

(3)

Avec:
ept et ePE: sont respectivement l’épaisseur de l’échantillon de petite taille et l’épaisseur du
polystyrène expansé.

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Spt, Spt : sont respectivement la surface de l’échantillon de petite taille et la surface du polystyrène
expansé.
ΔT1, ΔT2 et ΔT’ : représentent respectivement l’écart de température de part et d’autre l’échantillon
de petite taille, le polystyrène expansé et la différence entre la température ambiante de la boite B1 et
celle de la salle.

(a) (b)

Figure 3: (a) Echantillon de petite taille placé dans le polystyrène expansé, (b) schéma électrique équivalent.

Avec :

: Le flux de chaleur total dissipé par la résistance chauffante de la boite B1.

: Le flux de chaleur transférée par conduction à travers le matériau porteur qui est le
polystyrène expansé.
: Le flux de chaleur transféré par conduction à travers l’échantillon de petite taille.
: Flux perdu à travers la boite B1.
: Résistance thermique du polystyrène expansé.
λ
: Résistance thermique de l’échantillon de petite taille.
λ
3. Résultats et interprétation thermique
Avant de procéder à la mesure de la conductivité thermique des matériaux de petites tailles, nous
avons étalonné les différentes sondes de la cellule EI700, évalué la constante de déperdition
thermique de la boite B1 et nous avons étudié l’isothermicité des faces, inférieure et supérieure de
l’échantillon.

3.1 Etalonnage des sondes de la cellule EI700

L’étalonnage des différentes thermosondes de la cellule de mesure EI700, consiste à fixer les
différentes sondes de surface sur un petit morceau de polystyrène expansé et les rassembler à côté
de la sonde d'ambiance de la salle et les coiffer avec la boîte B1. Après 3 heures, temps de
stabilisation des températures, nous avons relevé les températures indiquées par chacune des
thermosondes. L’écart de chaque température par rapport à la température moyenne est présenté
dans le tableau 1. Ces écarts sont pris en considération dans le calcul de la conductivité thermique.

Tableau 1 : Ecarts de température mesurée par chaque thermosonde par rapport à la température moyenne

Ta – TMoy (°C) TB1 – TMoy (°C) TC1 – TMoy (°C) TF1 – TMoy (°C) TC2 – TMoy (°C) TF2 – TMoy (°C)

-0,012 0,012 -0,821 0,546 -0,265 0,540

3.2 Evaluation de la constante C
Pour déterminer expérimentalement le coefficient de déperdition thermique C de la boite B1, nous
avons imposé deux flux différents pour le polystyrène expansé et nous avons obtenu le système
d’équations suivant :

La constante C avec son incertitude, obtenue après avoir résolu ce système, est : C= (0,19 0,01)
W/K.
Agadir (Maroc) 21-22 Avril 2014.
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3.3 Isothermicité des faces de l’échantillon
Pour vérifier l’isothermicité des deux faces inférieure et supérieure de l’échantillon, nous avons placé
les sondes sur la face de l’échantillon comme indiqué sur la figure 4.

Figure 4: sondes placées sur la face supérieure du polystyrène expansé.

Cette vérification est faite dans différentes conditions de l’expérience, tableau 2:

-Flux imposé sur la face supérieure de l’échantillon et sans refroidissement de sa face inférieure.
-Flux imposé sur la face supérieure de l’échantillon et avec refroidissement de sa face inférieure.

Tableau 2: Températures mesurées sur différents points de la face supérieure et inférieure de l’échantillon.
conditions
T1 (°C) T2 (°C) T3 (°C)
Face d’expérience
Flux imposé et sans
30,75 31,14 30,59
refroidissement
Supérieure
Flux imposé et avec
19,69 22,35 20,67
refroidissement
Flux imposé et sans
refroidissement
Inférieure 13,95 13,96 13,88
Flux imposé et avec
refroidissement

D’après les résultats du tableau 2, il s’est avéré que la surface inférieure est toujours isotherme. Par
contre la surface supérieure n’est pas isotherme dans les deux cas de l’expérience. Ceci est dû au fait
qu’une petite surface supérieure de l’échantillon de taille 1,7 cm*1,7 cm, qui est couverte par le
styrodur de la boite (B1) (figure 2), ne reçoit pas le flux thermique et/ou refroidissement de la face
inférieure de l’échantillon étudié. Pour remédier à ce problème, nous avons réduit la taille de
l’échantillon de (1,7 cm*1,7 cm) et nous l’avons placé dans la boite comme indiqué sur la figure 5.

Figure 5: Échantillon de taille réduite placée dans la boite (B1).

Les résultats présentés dans le tableau 3 montent que la face supérieure est isotherme dans le cas
d’un flux imposé et sans refroidissement. Par contre cette face n’est pas isotherme dans le cas du flux
imposé et avec refroidissement au niveau de la face inférieure de l’échantillon.
Tableau 3: températures mesurées sur différents points de la face supérieure de l’échantillon.
Conditions de
T1 (°C) T2 (°C) T3 (°C)
l’expérience
Flux imposé et sans
22,36 22,44 22,35
refroidissement
Flux imposé et avec
21,53 22,31 21,55
refroidissement

Agadir (Maroc) 21-22 Avril 2014.

 ème
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D’après ce qui précède on peut dire que la non-isothermicité de la surface supérieure de l’échantillon
est due à la petite surface de taille (1,7 cm*1,7 cm) qui est couverte par le styrodur de la boite et au
refroidissement de la face inférieure de l’échantillon.
3.4 Résultats de mesure
Les tableaux 4 et 5 présentent respectivement les résultats de mesure de la conductivité thermique
de différentes tailles du bois et de la terre cuite. On peut constater que les résultats déterminés
expérimentalement par la méthode des boites sont en bon accord avec ceux obtenus par la méthode
du fil chaud [6] et ceux présentés dans la littérature. On peut également constater que l’emplacement
des deux sondes de part et d’autre de chaque matériau : échantillon de petite taille et du polystyrène
expansé, comme présenté en paragraphe 2.2, nous a permis de remédier, avec succès, au problème
de la non-isothermicité de la face supérieure.

Tableau 4 : Conductivité thermique du bois de différentes tailles.

λBois (W/m.K) λBois (W/m.K) λBois (W/m.K)

Taille
Méthode des boites Méthode du fil chaud Littérature [7-8]
2
(26,426,4) cm 0,19 0,01
2
(20,710,8) cm 0,19 0,05 0,21 0,02 0,18 - 0,20
2
(15,28,95) cm 0,17 0,02

Tableau 5 : Conductivité thermique de la terre cuite

λtc (W/m.K) λtc (W/m.K) λtc (W/m.K)
Taille
Méthode des boites Méthode du fil chaud Littérature [7-8]
2
(18,69,15) cm 0,60 0,05 0,52 0,07 0,55 - 0,60
4. Conclusion
En guise de conclusion, nous avons pu mesurer expérimentalement la conductivité thermique des
échantillons de différentes tailles par la méthode des boites. La mesure de la diffusivité thermique et la
chaleur massique des échantillons de petites tailles fera l’objet de la suite de ce travail.
Remerciements :
Cette étude fait partie du projet RafriBAT soutenu financièrement par une subvention de l'Académie
Royale Hassan II des Sciences et Techniques, Maroc.

Références
ème
[1] B. BENHAMOU, “Modélisation dynamique de la charge thermique d’une maison passive à Marrakech“, 2
Congres de l'Association Marocaine de Thermique, 18-19 Avril, Casablanca-Maroc,page 1, 2012.
[2] M. FILALI, “Conductivité thermique apparente des milieux granulaires soumis à des contraintes mécaniques :
modélisation et mesures“, Thèse de doctorat, N° 2326, Institut national polytechnique de Toulouse, France,
24 Février 2006.
[3] N. LAAROUSSI, A. CHERKI, M. GAROUM, A. KHABBAZI, A. FEIZ,”Thermal properties of a sample prepared
using mixtures of clay bricks”, Energy Procedia, Vol. 42, pp. 337 – 346, 2013.
[4] P.MEUKAM et al., ”Caractérisation thermophysique et mécanique de briques de terre stabilisée en vue de
l'isolation thermique de bâtiment’’, Matériaux et Constructions, Vol. 36, pp. 453-460, 2003.
[5] A. EL BAKKOURI, "Caractérisation thermophysique et mécanique de quelques matériaux locaux utilisés dans
l'isolation et la construction: le plâtre, le liège et la brique creuse", Thèse de DES, Université Abdelmalek
essaadi Faculté des Sciences Tétouan, Maroc, Février 1996.
[6] M. BOUMHAOUT, L. BOUKHATTEM, H. HAMDI, B. BENHAMOU and F. AIT NOUH,’’Energy efficiency in
buildings: thermophysical characterization of building materials’’, Renewable and Sustainable Energy
Conference, IRSEC, 2013 International, IEEE Conference Publications, pp. 391-395, 2013.
[7] P. DAL ZOTTO, Génie Energétique, Mémotech, Edition CASTEILLA, 2009.
[8] Règles Th-U Fascicule 2/5 Materiaux, Règlementation thermique 2000, version 2004.

Agadir (Maroc) 21-22 Avril 2014.

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