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Université Cadi Ayyad

École supérieure de technologie d'Essaouira

DUT Energies renouvelables

Thermodynamique
Chapitre 2 : Outils mathématiques pour la
thermodynamique

Prof. Charaf HAJJAJ


Année académique: 2022-2023 1
Plan

I.1- Notions sur les fonctions de plusieurs variables


I.2- Dérivées partielles
I.3- Différentiabilité
I.4- Fonctions implicites

I.5- Intégration d’une différentielle totale exacte


d’une fonction à deux variables

I.6- Grandeurs et unités dans le SI

I.7- Analyse dimensionnelle


I.8- Préfixes dans le SI
2
I.1- Notions sur les fonctions de plusieurs variables

-Dans la vie courante, ce sont les fonctions d'une variable qui sont
rares et les fonctions de plusieurs variables fréquentes !

-Pour se faciliter la vie, celui qui modélise prétend que certaines


sont des paramètres et d'autres des variables.

-Ce qui "signifie" qu'il va faire comme si certaines des variables


étaient constantes.

N.B.: Dans ce chapitre, nous donnons un bref aperçu sur les fonctions de plusieurs
variables réelles nécessaires pour entamer le cours en question.
3
-Dans ce rappel, nous allons étudier les fonctions de plusieurs
variables sous quatre points de vue:

- verbalement (en les décrivant avec des mots)

- numériquement (en présentant un tableau de leurs valeurs)

- algébriquement (en les définissant par une formule explicite)

- visuellement (en montrant leur graphique ou leurs courbes de niveau).

-Rappelons qu’une fonction f de deux ou plusieurs variables est une


correspondance qui à chaque couple (x,y), ou chaque n-uple (x1, x2, …, xn), de
nombres réels de son domaine de définition associe exactement un nombre
réel, noté f(x,y) ou f (x1, x2, …, xn).

4
Exemples:
1- La température (T), la pression (P) comme fonction de la position sur une carte :
fonction de deux variables x et y.

2-La température, la pression en chaque point d'une pièce (en trois dimensions) :
fonction de trois variables x, y et z.
3-L’évolution au cours du temps de la température et de la pression en chaque point
de cette pièce : fonction de quatre variables x, y, z et t. 5
4- Par une chaude journée, nous ressentons la température plus élevée qu’elle n’est en réalité
à cause du degré d’humidité, en revanche, nous pensons que la température est plus basse que
ne l’indique le thermomètre lorsque l’air est sec. Les services météorologiques ont conçu
l’indice chaleur pour refléter les effets conjugués de la température et de l’humidité.
L’indice chaleur I désigne la température de l’air ressentie alors que la température réelle est
T et l’humidité relative H.
Ainsi, I est une fonction de T et de H, ce qui s’écrit I=f(T,H).

32,2
33,3
34,4
35,6
36,7
37,8

Table indiquant l’indice chaleur I (température ressentie) en fonction


de la température T et de l’humidité relative H.

6
5- L’aire S d’un triangle de base b et de hauteur h : fonction de deux variables b et h.

1
h S = bh
2
b
6- Le volume V d’un parallélépipède rectangle en fonction de la hauteur H, de la
largeur l et de la longueur L: fonction de trois variables H, l et L.

H
V = HlL
o L
l

7- Par l’équation des gaz parfaits: PV=nRT, on peut considérer la pression P= nRT/V
comme étant une fonction des deux variables T(température) et V (volume).
7
8- L’image géométrique d’une fonction z=f(x, y) est une surface dans l’espace.

Remarques:
- Soit U=f(x, y, z) une fonction de trois variables.

- Si z=c, alors U=f(x, y, c) est une fonction de deux variables.

- Si y=b et z=c, alors U=f(x, b, c) est une fonction d’une seule variable.

- Ainsi, on peut considérer la fonction U=f(x, y, z) comme une fonction d’une


seule variable, de deux variables et de trois variables.
8
Courbes de niveau:
- Les courbes de niveau d’une fonction f de deux variables sont les courbes
d’équations: f(x, y)=k, où k est une constante (de l’ensemble image de f).

- Géométriquement, la ligne de niveau est la projection sur le plan (x, y) de


l’intersection de la surface représentative de f avec le plan d’équation z = k.
- Par exemple, si f représente la hauteur d’un point de la surface terrestre, ses
courbes de niveau sont celles apparaissant sur les cartes topographiques. La
courbe de niveau f(x,y)=k est le projeté dans le plan Oxy de la trace laissée par
le graphique de f dans le plan horizontal z=k.
- La surface est raide où les courbes de niveau sont rapprochées. Elle est un peu
plus plate là où elles sont plus distantes. 9
Les températures mondiales moyennes au niveau de la mer en janvier en degré Celsius.
Les courbes de niveau dans cet exemple sont appelées des courbes isothermes.
Elles joignent des points de même température.

10
Courbe météorologique des fronts et de la pression atmosphérique en hecto Pascal
(hPa). Les courbes de niveau dans ce contexte sont appelées des courbes isobares.
Elles joignent des points de même pression.

11
Exercice I.1:
- Dessiner les courbes de niveau de la fonction suivante:
f(x, y)= 6 – 3x -2y, pour les valeurs de k=-6, 0, 6 et 12.

Solution I.1:
- Les équations des courbes de niveau de la fonction f sont:
6 – 3x -2y=k, ou 3x +2y+(k-6) = 0.
- Il s’agit d’une famille de droites de pentes -3/2.
- Les quatre courbes de niveau k=-6, 0, 6 et 12 demandées sont:
3x +2y - 12 = 0. y

3x +2y - 6= 0.

3x +2y = 0.
x
3x +2y + 6 = 0.

-Les courbes de niveau sont parallèles et équidistantes


parce que le graphique de f est un plan d’équation:
3x +2y + z = 6.
12
Exercice I.2:
Dans la figure ci-contre, on a tracé les isobares
de l’Amérique du Nord au 12 août 2008. La
pression indiquée est mesurée en millibars
(mbar).
Donner une estimation de la pression à:
a)- Chicago (point C),
b)- Nashville (point N),
c)- San Francisco(point S)
d)- Vancouver (point V).

Solution I.2:
a)- Au point C la pression est de 1013mbar environ,

b)- Au point N la pression est de 1012mbar environ,

c)- Au point S la pression est de 1010mbar environ,

d)- Au point V la pression est supérieure à 1016mbar.

13
Exercice I.3:
Quelles sont les surfaces de niveau de la fonction f(x, y, z)= x2 + y2 + z2 ?

Solution I.3:
- Les surfaces de niveau ont pour équation :
x2 + y2 + z2 =k, où k > 0.

- C’est une équation représentant une famille de sphères concentriques de rayon k1/2.

-Lorsque (x, y, z) se meut sur une quelconque de ces sphères, la valeur de f(x, y, z)
reste la même. 14
I.2- Dérivées partielles

a)- Dérivée partielle d’une fonction de plusieurs variables:


-Pour simplifier, on prend une fonction de trois variables x, y et z;
la généralisation pour n variables ne pose aucune difficulté.
- La dérivée partielle d’une fonction f(x, y, z) par rapport à x
est la dérivée de f par rapport à x en supposant y et z constants,
notée:  f 
  = f x' = D1 f = Dx f
 x  y , z
où , symbole de la dérivation partielle, est appelé d rond.
- De même, on peut définir les dérivées partielles de f par rapport à
y ou z :
 f 
  = f y' = D2 f = D y f ;  f  = f z' = D3 f = Dz f
 y  x , z  z  x , y 15
Exercice I.4:

Soit la fonction f(x, y, z)= x2y3sin z+ exz. Calculer les dérivées partielles de f.

Solution I.4:
Les calculs se déroulent comme suit:
- Quand y et z supposées constantes:
f
= 2 xy 3 sin z + ze xz
x
- Quand x et z supposées constantes:
f
= 3x 2 y 2 sin z
y
- Quand x et y supposées constantes:
f
= x 2 y 3 cos z + xe xz
z
16
b)- Dérivées partielles d’ordre supérieur:
-Si f une est fonction de deux variables, alors ses dérivées partielles sont
aussi des fonctions de deux variables, qui ont à leur tour des dérivées
partielles, appelées les dérivées partielles secondes de f .
- Voici les notations adoptées:
  f   2 f
(f ) = f = f =  = 2
' ' '' ''

x  x  x
x x xx 11

  f   2
f
( f x' ) 'y = f xy'' = f12'' =   =
y  x  yx
  f   2
f
( f y' ) 'x = f yx'' = f 21'' =   =
x  y  xy
  f   2
f
( f y' ) 'y = f yy'' = f 22'' =   = 2
y  y  y
-La notation ∂2f/∂y∂x signifie que la dérivée se fait d’abord par
rapport à x, puis par rapport à y.
17
Exercice I.5:
Calculer toutes les dérivées partielles secondes de la fonction f définie par:

f(x, y)= x3y2 – 2x2y + 3x.


Solution I.5:
-On calcule d’abord les dérivées partielles premières:
f x' ( x, y ) = 3x 2 y 2 − 4 xy + 3 et f y ( x, y ) = 2 x y − 2 x
' 3 2

- De là, les dérivées partielles secondes sont:


 ' 
f ( x, y ) =
''
f x ( x, y ) = (3x 2 y 2 − 4 xy + 3) = 6 xy 2 − 4 y
x x
xx

 ' 
f xy ( x, y ) =
''
f x ( x, y ) = (3x 2 y 2 − 4 xy + 3) = 6 x 2 y − 4 x
y y
 ' 
f ( x, y ) =
''
f y ( x, y ) = ( 2 x 3 y − 2 x 2 ) = 6 x 2 y − 4 x
x x
yx

 ' 
f yy ( x, y ) =
''
f y ( x, y ) = ( 2 x 3 y − 2 x 2 ) = 2 x 3
y y
18
I.3- Différentiabilité

a)- Différentielle d’une fonction de plusieurs variables:


- La différentielle d’une fonction f(x,y,z), dite aussi la différentielle
totale, est définie par:
f f f
df = dx + dy + dz
x y z
- La différentielle de f est la partie principale de l’accroissement pris par f
quand on donne à x, y et z des accroissements de dx, dy et dz infiniment
petits.
Remarques:
- L’équation ci-dessus peut s’écrire comme un produit scalaire si on y
reconnait les composantes du vecteur gradient (∂f/∂x,∂f/∂y,∂f/∂z) et
celles du vecteur déplacement élémentaire (dx,dy,dz) en coordonnées
cartésiennes:
df =  f .dOM = grad f .dOM
- Le gradient est orthogonal aux courbes et ou surfaces de niveau.
19
b)- Les dérivées dans une direction:
- Si f est une fonction différentiable de x, y et z, alors f a une dérivée dans la
direction de n’importe quel vecteur unitaire de composantes (a,b,c) et

f u' ( x, y, z ) = f x' ( x, y, z )a + f y' ( x, y, z )b + f z' ( x, y, z )c


Ces dérivées donnent la vitesse de variation de f dans chacune de ces directions.

- Cette formule peut être réécrite :

f u' ( x, y, z ) =  f ( x, y, z ).u
où u (a, b, c) est le vecteur unitaire.
- Théorème : On fait l’hypothèse que f une fonction différentiable de deux
ou trois variables. La valeur maximale de la dérivée dans une direction
est égale à la norme du vecteur gradient et elle est atteinte dans la
direction de ce dernier.
- Le vecteur gradient indique la direction de la plus forte croissance de f.
20
Exemples d’applications:
A- Pression dans un fluide parfait en équilibre:
La force qu’exerce un fluide parfait sur un élément de surface est :
dF = P dS
où P est la pression du fluide au point considéré. 
dFext
L’équilibre mécanique d’un fluide parfait se traduit par: P =
d
où d F ext est la résultante des forces extérieures s’exerçant sur l’élément de volume dτ.
B- Conduction de la chaleur:
On définit un vecteur densité de flux de chaleur j Q , tel que la quantité de chaleur
δQ traversant une surface S pendant dt se mette sous la forme:
Q = (
S

)
jQ .dS dt
Pour un solide isotrope, ou un fluide dépourvu de mouvement de convection
(loi de Fourier): 
jQ = −.grad T
où λ est, par définition, le coefficient de conductivité thermique du matériau
et T la température locale. 21
c)- Différentielle totale exacte (d.t.e):
- La différentielle df est totale exacte si et seulement si (Condition
de Schwarz):
  f    f  2 f 2 f
  =    =
x  y  y  x  xy yx
  f    f  2 f 2 f
  =    =
y  z  z  y  yz zy
  f    f  2 f 2 f
 =   =
z  x  x  z  zx xz
Remarque:
- Si la fonction f ne dépend que de deux variables x et y par
exemple, alors les conditions ci-dessus se réduisent à une seule, à
savoir:
  f    f   f  f
2 2
  =   ou =
x  y  y  x  xy yx
22
Exercice I.6:
- Une étude des glaciers a montré que la température T à l’instant t (mesuré en jours) à
la profondeur x (mesurée en pied) peut être modélisée par la fonction:
T(x,t) = T0 + T1e -x sin ( t - x)
où ω = 2π/365 et λ sont deux constantes positives.
1. Calculer ∂T/∂x et ∂T/∂t.
2. Ecrire la différentielle de la fonction T.
3. dT est-elle une différentielle totale exacte?
Solution I.6:
1- Les dérivées partielles de T par rapport à x et t s’écrivent:
T T
= -T1e -x (sin ( t - x) + cos ( t - x)) et = T1e -x cos ( t - x)
x t
T T
2- La différentielle de T s’écrit: dT = dx + dt
x t
-x -x
 dT = -T1e (sin ( t - x) + cos ( t - x))dx + T1e cos ( t - x)dt
3- dT est une d.t.e. car les dérivées partielles mixtes sont égales:
 2T  2T
= = -T1e -x (cos ( t - x) − sin ( t - x))
xt tx
1 pied=0,3048 m 23
d)- Formules relatives au calcul des différentielles:
- Soient f et g deux fonctions de plusieurs variables, on peut démontrer que :

1) d ( f  g ) = df  dg
2) d ( f ) =  df , avec   C
3) d ( f . g ) = gdf + fdg
f 1
4) d   = 2 ( gdf - fdg ), avec g ≠0
g g
( ) ( ) ( ) df dg
Différentielle logarithmique

5) d ln fg = d ln f + d ln g = +
f g
 f
6) d  ln  = d (ln f ) − d (ln g ) =
df dg

 g f g

( )
7) d ln f = d (n ln f ) = n.d (ln f ) = n .
n df
f
24
e)- Règle de dérivation des fonctions composées
- Cas particulier: on suppose que f est une fonction différentiable:
df f du f dv f dw
f (t ) =
'
= + +
dt u dt v dt w dt
où u(t), v(t) et w(t) sont trois fonctions réelles de variable t et dérivables.
f

u v w

t t t Diagramme en arbre

- Cas général: On suppose que f est une fonction différentiable de n


variables x1,x2,…,xn, et que chaque xj est une fonction différentiable de
m variables t1, t2, …, tm. Alors, f est une fonction de t1, t2, …, tm et
f f x1 f x2 f xn
= + + ... +
ti x1 ti x2 ti xn ti
Pour chaque i=1, …,m.
25
Exercice I.8:
La pression P (en kilopascals), le volume V (en litres) et la température (en kelvins) d’une
mole d’un gaz parfait sont liés par l’équation: PV = RT, avec R = 8.31 J/K.mol.
- Déterminer la vitesse à laquelle la pression change quand la température est de 300 K
et est en train d’augmenter à raison de 0.1Ks−1 et quand le volume est de 100 l et est en
train de croître à raison de 0.2 ls −1.

Solution I.8: L’équation du gaz parfait en question nous permet d’écrire :


P=RT/V ═> P(T,V)=RT/V. P
- Comme ces trois grandeurs varient au cours du temps, on aura:

 dP P dT P dV T V
P(T(t),V(t))=RT(t)/V(t) = +
dt T dt V dt
- Les dérivées partielles de P par rapport à T et V s’écrivent: t t

P R P
Diagramme en arbre
RT dP R dT RT dV
= et =− 2  = − 2
T V V V dt V dt V dt
A.N.: À l’instant considéré, T = 300 K et dT/dt = 0.1 Ks −1, V = 100 l=0.1m3 et
dV/dt = 0.2 ls −1 = 2.10-4 ls −1, donc: dP
= −0.04155 kPa.s −1
dt
- La pression est donc en train de diminuer d’environ 0.042 kPa.s−1.
26
Exercice I.9:
Calculer la valeur de ∂u/∂s pour la fonction u=x4y+y2z3,où x=r s et, y=r s2 e-t et z=r2s sin t,
quand r=2, s=1 et t=0.
Solution I.9: u

x y z

r s t r s t r s t
Diagramme en arbre

Le diagramme en arbre ci-dessus nous permet d’écrire :


u u x u y u z
= + +
s x s y s z s
u
 = (4 x 3 y )(ret ) + ( x 4 + 2 yz 3 )(2rse −t ) + (3 y 2 z 2 )(r 2 sin t )
s
A.N.: Quand r=2, s=1 et t=0, on a x=2, y =2 et z=0, de sorte que:
u
= (64)(2) + (16)(4) + (0)(0) = 192.
s
27
I.4- Fonctions implicites

-Théorème: Quand une équation F(x,y)=0 détermine


implicitement une fonction dérivable f d’une variable x telle que
y=f(x), alors: '
dy Fx ( x, y )
=− '
dx Fy ( x, y )

-Théorème: Quand une équation F(x,y,z)=0 définit implicitement


une fonction f différentiable de deux variables x et y telle que
z=f(x,y) pour tout (x,y) dans le domaine de définition de f, alors:

z Fx' ( x, y, z ) z Fy' ( x, y, z )
=− ' , =− ' .
x Fz ( x, y, z ) y Fz ( x, y, z )

28
Exercice I.10:
On suppose que F(x,y,z)=0 définit implicitement chacune des trois variables
x, y et z en fonction des deux autres : z=f(x,y), y=g(x,z) et x=h(y,z).
Démontrer que:
z x y
= −1,
x y z
Si F est différentiable et si F’x, F’y et F’z sont non nulles.
Solution I.10:
-Appliquons le deuxième théorème pour les fonctions implicites et prenons
uniquement la première équation, on aura:
z Fx' ( x, y, z )
=− '

- Pour z=f(x,y): ,
x Fz ( x, y, z )
x Fy' ( x, y, z )  z x y
- Pour x=g(y,z):
y
=− '
Fx ( x, y, z )
,
 
x y z
= −1.

- Pour y=g(x,z): y
z
Fz' ( x, y, z )
=− '
Fy ( x, y, z )
. 
29
I.5- Intégration d’une différentielle totale exacte
d’une fonction à deux variables
- Soit f(x, y) une fonction de deux variables x et y, sa différentielle
s’écrit:
 f   f 
df =   dx +   dy
 x  y  y  x
 f   f 
- On pose: A( x, y ) =   ; B ( x, y ) =  
 x  y  y  x
- Donc df peut s’écrire: df = A( x, y )dx + B ( x, y )dy

- Si df est une différentielle totale exacte, alors A et B doivent


vérifier la condition de Schwarz:
A B
=
y x
- Nous allons maintenant déterminer la fonction f(x,y).
30
- En effet, intégrons A(x,y) par rapport à x, on aura:

 A( x, y)dx =F ( x, y) +  ( y)
- Donc, l’intégrale de df sera sous la forme:
f ( x, y ) = F ( x, y ) +  ( y )
Où φ(y) est une fonction uniquement de y.
- Le problème maintenant consiste à déterminer la fonction φ(y).
- Pour celà, dérivons la dernière équation ci-dessus par rapport à y, il vient:
 f  F d d F
  = + = B ( x, y )  = B ( x, y ) −
 y  x y dy dy y
- Donc, F
 ( y ) =  ( B ( x, y ) − )dy + c
y
- Finalement, on obtient :
F
f ( x, y ) = F ( x, y ) +  ( B ( x, y ) − )dy + c
y
où c est une constante d’intégration.
31
I.6- Grandeurs et unités dans le S. I.

- Le nom « Système International d’Unités » et l’abréviation SI ont été adoptés


par la 11e Conférence Générale des Poids et Mesures qui fixa en 1960 des règles
pour les préfixes, les unités dérivées et d'autres indications.
- Le SI est fondé sur un choix de sept unités de base bien définies et
considérées par convention comme indépendantes du point de vue
dimensionnel .

32
- Les unités dérivées sont formées en combinant les unités de base d'après les relations
algébriques qui lient les grandeurs correspondantes. Les noms et les symboles de certaines
de ces unités peuvent être remplacés par des noms et des symboles spéciaux qui peuvent être
utilisés pour exprimer les noms et symboles d'autres unités dérivées.

33
34
35
36
37
Les unités de pression :
-Le pascal est l’une des rares unités du SI qui n’est pas adaptée à la vie courante. De ce fait on utilise
toujours des unités hors système.
-Le bar ( 1 bar = 105 pascals) est très utilisé dans l’industrie. L’hectopascal est utilisé en météorologie.
Il se trouve que le bar correspond pratiquement à la valeur de l’atmosphère normale :1 atm = 1,01325 bar
-La pression atmosphérique a longtemps été mesurée avec des baromètres à mercure. On utilise toujours le
torr (mm de Hg à 0°C) qui correspond à 133,3 pascals et le cm de mercure (1333 Pa).
-Dans certaines industries on utilise aussi le psi (pound per square inch) : 1 psi = 6,89476 103 Pa
38
39
I.7- Analyse dimensionnelle

➢L'analyse dimensionnelle est utilisée particulièrement en physique :


- elle permet notamment de vérifier a priori la viabilité d'une équation ou du
résultat d'un calcul,
- elle est utile pour formuler des hypothèses simples sur les grandeurs qui
gouvernent l'état d'un système physique avant qu'une théorie plus complète ne
vienne valider ces hypothèses.
➢ L’équation aux dimensions est la formule qui permet de déterminer la
dimension dans laquelle doit être exprimé le résultat d'une formule.
C'est une équation de grandeurs, c'est-à-dire dans laquelle on représente les
phénomènes mesurés par un symbole. Elle relie la dimension d'une grandeur
dérivée à celles des sept grandeurs de base.
➢ Cette équation permet de:
- déterminer l’unité composée d’une grandeur en fonction des
grandeurs fondamentales.
- tester si une formule est homogène.
- faire des conversions d’unités.
40
Tableau 9. Grandeurs de base et dimensions utilisées avec le SI

➢ Dans une relation entre grandeurs, on remplace chaque terme par la grandeur
fondamentale correspondante.

➢ Dans une équation aux dimensions, la dimension de la grandeur dérivée X


est couramment notée [X].

41
➢ D’une manière générale l’équation aux dimensions s’écrit:

X = L M T I Θ N J
α β γ δ ε ζ η
.
où:
- L, M, T, I, Θ, N et J sont les dimensions respectives des sept grandeurs
de base.
- α, β, γ, δ, ε, ζ et η sont les exposants respectifs des sept grandeurs de base.
Ces derniers sont appelés exposants dimensionnels.
➢ Un exposant dimensionnel est un nombre entier relatif. Il peut être (strictement)
positif, nul ou (strictement) négatif.
➢ Les exposants indiquent le degré d'influence d'un paramètre composant le
phénomène sur l'intensité finale du paramètre. Ce sont précisément ces
exposants qu'on appelle « dimensions » dans l'expression « équation aux
dimensions ».
➢ Une grandeur sans dimension, ou grandeur de dimension 1, est une grandeur
pour lesquels tous les exposants dimensionnels sont nuls.
➢ Ainsi, la dimension d'une grandeur est la manière dont elle se compose à partir
des sept dimensions de base. 42
Exercice I.11:
Déterminer les dimensions des grandeurs physiques suivantes:
1-La vitesse, l’accélération, la force, la pression et le travail.
2-Le produit PV et en déduire sa nature.
Solution I.11:
[d ]
1-La vitesse v: v= d/t  [ v] = = L.T −1.
[t ]
[ v]
-L’accélération a: a= v/t  [a ] = = L.T − 2 .
[t ]
-La force F: F= m a  [F] = [m][a ] = M.L.T −2 .
[F]
-La pression P: P= F/S  [P] = = M.L-1.T − 2 .
[S]
-Le travail W: W= F.d  [ W ] = [F].[d] = M.L2 .T −2 .
2-Le produit PV:
[PV] = [P][V] = M.L2 .T −2 .
En comparant les dimensions de ce produit avec celles du travail, nous pouvons
Dire qu’il s’agit d’une énergie. 43
I.8- Préfixes du Système International

➢ Les symboles des préfixes sont écrits en romain, comme les symboles d’unités, quelle que
soit la police employée par ailleurs. Ils sont attachés aux symboles d’unités, sans espace entre le
symbole du préfixe et celui de l’unité.

➢ À l’exception de da (déca), h (hecto) et k (kilo), tous les symboles des préfixes des multiples
sont en majuscules, et tous les symboles des préfixes des sous-multiples sont en minuscules.
44
➢ Tous les noms de préfixes sont en minuscules, sauf en début de phrase.
45
Remarques:
✓Les préfixes SI représentent strictement des puissances de 10. Ils ne doivent pas
être utilisés pour exprimer des puissances de 2 (par exemple, un kilobit représente
1000 bits et non 1024 bits).
✓Les préfixes adoptés par la Commission Électrotechnique Internationale (CEI)
pour les puissances binaires sont publiés dans la norme internationale CEI 60027-2 :
2005, 3e édition, Symboles littéraux à utiliser en électrotechnique – Partie 2 :
Télécommunications et électronique.
✓Les noms et symboles des préfixes correspondant à 210, 220, 230, 240, 250 et 260 sont,
respectivement :
kibi, Ki ;
mébi, Mi ;
gibi, Gi ;
tébi, Ti ;
pébi, Pi ; et exbi, Ei.
Ainsi, par exemple, un kibioctet s’écrit :
1 KiB = 210 B = 1024 B, où B désigne l’octet.

✓ Bien que ces préfixes n’appartiennent pas au SI, ils doivent être utilisés en
informatique afin d’éviter un usage incorrect des préfixes SI.
46

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