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éjà, à l’indépendance, il n’était pas de la Snic (Société Nationale des Industries Chi-
facile de gérer les affaires publiques miques) en charge d’exploiter, de développer
même provisoirement, en attendant et de gérer les industries chimiques éparses dans
l’installation de nouvelles institutions. le pays qui travaillaient sans coordination avec
A cette époque, ils étaient une poignée des équipements démodés.
d’Algériens formés à l’école française qui de- La Snic devait moderniser les unités de pro-
vaient composer un Exécutif provisoire et duction, et réorganiser tous les circuits de dis-
mettre en place une Force pour maintenir à tribution et de commercialisation. Plusieurs usi-
tout prix l’ordre public, sachant bien que nes devaient voir le jour pour développer le
l’OAS ( organisation de l’armée secrète) con- plus rapidement possible l’industrie chimique.
tinuait ses attentats dans une stratégie du
désespoir, de la terre brûlée, en lançant des L’INDUSTRIE MINIÈRE
attaques contre les quartiers où habitaient les
Algériens. Le but de l’OAS était de faire ré- Le secteur minier, s’il a été le pourvoyeur
pliquer pour créer le chaos et faire basculer des fourneaux de France, aura été quel-
le pays dans un enfer. L’objectif était de pous- que peu délaissé, désarticulé à l’indépen-
ser au soulèvement les quartiers européens dance, puisque le pays manquait de tech-
contre les Algériens. niciens, d’ingénieurs, de géologues et autres
D’ailleurs le général De Gaulle dira en subs- chercheurs, mais après sa nationalisation, la
tance, au sujet du départ des colons : «Cela SONAREM qui devait voir le jour en mai
ne leur serait pas arrivé si l’OAS ne s’était 1967, a donné une impulsion déterminante
pas sentie comme un poisson dans l’eau. Ils à ce secteur, puisque le pays avait donc récu-
ont été complices de vingt assassinats par péré en totalité ses ressources minières. Cette
jour. Ils ont saboté les Accords d’Evian, qui société s’est lancée dans la recherche et l’ex-
étaient faits pour les protéger ! Ils ont dé- ploitation des gisements du sous-sol, avec
chaîné la violence et, après ça ils sont éton- l’exploitation des mines et des carrières.
nés qu’elle leur revienne en plein visage». Vers 1972, Sonarem, en progression régu-
lière à partir de 1970, disposait déjà d’une