chrétiennes condamnent fermement l’avortement, mais la sanction est différente selon qu’il est pratiqué avant ou après l’animation du fœtus. La date de l’apparition de l’âme fait d’ailleurs l’objet d’un débat théologique. Au XIIe siècle, les théologiens chrétiens optent même pour une animation différenciée entre garçons et filles : ils fixent l’apparition d’une âme chez les fœtus à 40 jours pour les garçons et à 80 jours pour les filles ! La Lex Carolina Code criminelle de l empeureur charles v , édictée par Charles Quint en 1532, fixe au milieu de la grossesse le moment de l’animation du fœtus, c’est-à- dire dès que la mère perçoit ses mouvements. Néanmoins, le pape Sixte Quint condamne formellement l’avortement, quel qu’en soit le terme. Certaines femmes s’avortent elles-mêmes au péril de leur vie ou font appel à des tiers. À la fin du XVIIIe, les femmes mariées recourent de plus en plus à l’avortement, souvent pour limiter la taille de leur famille. Elles font appel à des femmes sans qualification, des « faiseuses d’anges ». En 1920, l’Union soviétique devient le premier pays à avoir légalisé l’avortement, grâce à Lénine. Staline l’interdit à nouveau en 1936 mais il est rétabli dans l’urgence en 1955 pour lutter contre la mortalité natale entraînée par les avortements clandestins. En France au lendemain de l’hécatombe de la première Guerre Mondiale, la loi du 31 juillet 1920, intitulée : « loi réprimant provocation à l’avortement et la propagande anticonceptionnelle », réprime fortement l’avortement, pour encourager la natalité. L’avortement est alors défini comme un crime et la loi interdit la propagande pour les méthodes anticonceptionnelles
Avortement en cas de nécessité
Ceux qui interdisent l'avortement dès la conception, après les 40 jours ou après les 120 jours, le permettentdans des cas de nécessité. Le Coran dispense en effet une personne de ses obligations en cas de nécessité:"Quiconque est forcé, et n'est ni rebelle ni transgresseur, ton Seigneur est pardonneur et très miséricordieux"(6:145; voir aussi 16:115; 2:173). Trois conditions doivent être remplies: -Les causes de la nécessité doivent déjà exister au moment de l'avortement, et non pas être prévisibles.- Les conséquences doivent être certaines ou normalement attendues selon des preuves scientifiques et non pas selon une impression. -L'intérêt à protéger doit être supérieur du point de vue de la loi que l'intérêt sacrifi Trois cas sont envisagés: -La poursuite de la grossesse présente un danger de mort pour la femme.-La poursuite de la grossesse aura des conséquences permanentes sur la santé de la femme. -La poursuite de la grossesse conduit à l'assèchement du lait maternel menaçant la vie de l'enfant