La loi opère une certaine classification de la tentative (A) en
réglementant la tentative punissable et la tentative non punissable. De même elle spécifie d’une manière concise et concrète ses éléments constitutifs (B). A. Classification de la tentative. Aux yeux de la loi toute ne peut être punie, il y a celle qui est punissable et celle qui ne l’est pas. Ainsi nous pouvons distinguer la tentative punissable de la tentative non punissable. Tentative punissable : eu égard au code pénale, seules la tentative de crime et la tentative de délit en vertu d’une disposition spéciale de la loi sont punissables –art 114 et 116- N.B : pour qu’elle soit punissable, la tentative doit revêtir certains éléments constitutifs indispensables à son incrimination que nous verrons tout au long de notre développement. De même la tentative manquée ou interrompue peut parfois être punissable lorsque ce manquement ou cette interruption résulte des considérations indépendantes de la volonté du sujet. Tentative non punissable : l’article 116 dispose que « la tentative de contravention n’est jamais punissable. » De même les infractions ne contenant pas les éléments constitutifs que nous allons énumérer ci-après ne sont point punissables. Du fait de l’intérêt subtil qu’a la tentative non punissable, il sera rationnel d’énumérer d’ores et déjà les éléments constitutifs de la tentative punissable B. Les éléments constitutifs de la tentative punissable. La tentative est constituée dés lors que, manifestée par un commencement d’exécution, elle n’a été suspendue ou n’a manqué son effet qu’en raison de circonstances indépendantes à la volonté de son auteur. Alors pour être punissable, la tentative doit réunir trois conditions (art 114) : L’intention coupable ; Le commencement d’exécution ; L’absence de désistement volontaire ; L’intention coupable : est un élément constitutif de toutes les infractions volontaires ainsi que des tentatives de ces infractions. Dans la plupart des cas l’intention coupable de l’auteur des actes accomplis démontre sa volonté de commettre l’infraction. Un exemple peut permettre de clarifier cette notion : le fait de pénétrer dans un véhicule, de s’installer au volant et de connecter des fils pour démarrer le moteur reflète l’intention de commettre un vol de voiture. Le commencement d’exécution : est un acte univoque tendant directement et immédiatement à la commission de l’infraction. Donc une simple résolution criminelle ne peut être assimilée au commencement d’exécution projeté, en revanche seules des agissements extérieurs peuvent constituer la tentative, li faut donc distinguer sur ce point les actes préparatoires et les actes d’exécutions. Les actes préparatoires sont en principes trop équivoques pour constituer un commencement d’exécution. Ils ne sont pas punissables, amis ils peuvent parfois être réprimés à titre d’infraction distinctes. Ex : "le délit de fabrication de fausses clés" art 515. Donc seuls les actes d’exécutions sont susceptibles de constituer la tentative punissable. A ce niveau, il faut exposer le principe de la distinction entre actes préparatoires et actes d’exécution. Thèses objectives : elle est fondée sur le principe de légalité, l’acte d’exécution doit être implicitement contenu dans la définition légale, sinon il faut le regarder comme un acte préparatoire. L’acte d’exécution doit donc être univoque, c’est-à-dire indubitable quant à sa finalité. Ex : l’escalade d’un mur est équivoque, alors que la mainmise du voleur sur la chose est univoque. Thèses subjectives : elle élargit la répression de la tentative, par l’importance de l’intention criminelle de l’agent. Elle prend en considération le danger futur. Il y aura commencement d’exécution lorsque l’acte accompli révèle la volonté définitive et arrêtée de commettre l’infraction. Cette volonté sera bien établie lorsque l’acte apparaîtra lié et proche du but que voulait atteindre l’agent. Ex : l’escalade d’un mur devient univoque et donc équipollente au vol avec la conception subjective qui tend ainsi à élargir la répression de la tentative.