L'origine paternelle Ces réflexions et cette ques-
de l'Esprit chez Didyme tlon, depuls S1 longtemps por tées et résolues dans la foi, ne nous troublent plus guère aujourd'hui. Mais pour Di dyme, c'était un des points délicats sur lesquels il devait s'exprimer sans erreur. Il fallait sauvegarder toutes les qualités de l'Esprit mises en lumière aux premières pages du Traité. Mais il fallait en même temps faire droit aux énoncés de l'Évangile de saint Jean, selon lesquels cette substance incréée, incorporelle, immuable, infinie, éter nelle, trésor des dons divins, devait sans rien perdre ni transformer d'elle-même, venir, sortir, être envoyée, de venir le bien de l'humanité. En somme, lui trouver une origine et un mode de venir qui ne portent pas atteinte à son identité divine. Pour son époque, cinq ou six ans avant le Concile de Constantinople, Didyme donne une réponse remarquable. Les mots, comme nous le disions tout à l'heure pour la « personne », lui manquent, mais la réalité ne lui échappe pas. On peut retenir cette excellente définition de la procession en l'appliquant, comme le demande Didyme, au Saint Esprit : « Envoyé par le Père, le Fils n'en est pas séparé ni disjoint : il demeure en lui comme il le porte en lui-même», §111. La formule est dense; elle convient à toute catéchèse sur le Saint Esprit. Le §112 éclaire sur l'erreur qu'il y aurait à considérer la chose matériellement2. Les mystères de Dieu ne se pénètrent bien que sous le regard de la foi. 2. On sait combien, plus tard, cette notion de procession et particulièrement de procession a Patre Filioque, a donné lieu à disputes et querelles.... La lecture des manuscrits du De Spiritu Sancto a curieusement fait apparaître sur la plus grande partie d'entre eux (quatre familles, y S e Ç, sur six, soit 47 manuscrits sur 61, voir infra, app. crit, p. 250) une grande lacune à cet endroit, qui pourrait être le témoignage des difficultés ou hésita tions rencontrées à ce sujet au cours de la copie des manuscrits.