êtres dont l'opération est unique, unique aussi est la
substance. » L'unité de la Trinité est donc sauvegardée. L'Esprit est consubstantiel. Il agit pour tout en conformité avec le Père et le Fils. Il n'y a pas de faille entre eux : même amour, même volonté, même sagesse, même sainteté, même sceau de la même réalité ; quant à ce qui est des choses sur la terre : même présidence au baptême, § 100- 103, à l'apostolat, §98-99, à la gestion des choses de l'Eglise, §104, même faculté d'habiter dans le cœur des croyants, §107-109... Il semble donc que tout ait été dit.
III. AUTRES PROBLEMES
Malgré l'abondance et la diversité de la matière, nous
n'avons pas fini de découvrir le mystère du Saint Esprit. Didyme en est conscient, car il formule en §110 une transition qui nous introduit à de tout autres problèmes : « Après toutes les explications qui précèdent, dit-il, il est démontré que l'Esprit Saint est, en conformité avec la nature du Père et du Fils, incorruptible et éternel », et l'on ne peut donc pas considérer « comme une substance créée Celui qui est l'Esprit de Dieu. » C'est net pour tout ce qui vient d'être dit, mais Didyme est moins explicite pour ce qui va venir. Avec le §110, nous entrons dans une sphère nouvelle de réflexion, qui, pour être plus brève, a plus de raisons de nous intéresser. Car Didyme prend conscience que les paroles de Jean 15,26 : « Le Consolateur que je vous enverrai, l'Esprit de vérité qui sort 1 du Père », l'amènent à exposer un ensei- 1 . Il faut remarquer le mot : « qui sort », ici employé. Il veut traduire avec justesse le mot egreditur, qui est celui du texte latin de Jérôme dans le Traité de Didyme. Mais l'Évangile de Jean 1 5,26, lu dans tous les manuscrits latins — excepté dans la version