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THÉOLOGIE DU TRAITÉ 83

qui ne tolère, dans l'ordre, ni premier ni second et qui


est une opération simultanée, permet à tous les êtres
créés de subsister dans la similitude de leur nature. Le
Fils ne peut rien faire de lui-même puisqu'il ne peut être
séparé du Père ; de la même façon aussi, l'Esprit Saint
qui n'est absolument pas séparé du Fils étant donné leur
communauté de volonté et de nature, ne parle pas de
lui-même, comme on pourrait le croire, mais tout ce qu'il
dit, il le dit selon la parole et la vérité de Dieu », § 162.
Ce qui signifie que l'action de l'Esprit, intrinsèquement
liée à celle du Fils, n'est ni troisième, ni seconde, ni
première, mais simultanée, comme Didyme vient de le
dire dans le numéro précédent.

.... Nous pouvons aussi nous deman-


„r ., „., der, selon le développement ultérieur
l'Esprit au Fils £*7 . .
de la theologie du Saint Esprit, si la
procession de l'Esprit dont parle Didyme est une proces
sion qu'il envisage du Fils seulement vers l'Esprit en lui
donnant tout ce qu'il possède et que lui-même a reçu du
Père, ou bien du Père directement vers l'Esprit à qui il
donne comme il donne au Fils. En d'autres termes on
dira : le Saint Esprit est-il l'Esprit du Père ou l'Esprit du
Fils ? a-t-il pour origine et principe de son envoi le Père,
ou le Fils ? et si c'est le Fils, peut-on se contenter de
dire que le Fils a reçu du Père le pouvoir d'envoyer
l'Esprit et que celui-ci ne procède donc qu'indirectement
du Père et directement du Fils ? Qu'en pense Didyme ?
Il nous semble que certains des textes didymiens que nous
avons mis en avant dans les pages précédentes ont déjà
répondu à ces questions. L'Esprit, selon Didyme, s'ori-
gine au Père directement, §112, 113, 114, 115, 116, 120,
124, 141 , 144, 152, 170. Mais nombreux sont les passages
où Didyme suppose un autre scénario : alors, c'est le
Fils, semble-t-il, qui conditionne la venue de l'Esprit, soit

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