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70 INTRODUCTION

Le Fils, en effet, « revendique la propriété et la familia


rité » du Père en disant : « Je suis dans le Père et le Père
est en moi, Jn 14,10», §115, tandis que l'Esprit, qui ne
jouit pas de cette familiarité, est dit seulement « recevoir
du Père le témoignage semblable à celui qu'il lui rend
lui-même», §116. Pour marquer cette origine paternelle
de l'Esprit qui est bien proche de celle du Fils, sans en
avoir cependant tous les caractères, Didyme dira encore :
« Comme l'Esprit Saint possède le caractère propre du
Fils en tant que [le Fils est] Dieu, mais pas toutefois la
filialité qui ferait de lui son Fils, il montre par là l'unité
qui le conjoint au Fils », § 139. A travers ce langage
d'Évangile, les idées sont nettes : l'Esprit sort du Père,
mais pas comme le Fils ; sans la particularité d'être le
Fils, mais avec celle d'être l'Esprit du Père. La théologie
moderne de la procession se trouve à l'aise dans ces
formules.

Les Personnes Tout un ensemble de passages, qui


concourent principalement à l'exegese
de Jn 14,26, Jn 15,26, Jn 16,12-15, nous aide à aller plus
loin dans la pensée de Didyme sur la « procession » :
§114-120, 133-139, 153, 158-173, et, par le fait même, à
envisager à partir de maintenant la distinction des per
sonnes. Mais nous allons voir que Didyme y vient diffi
cilement. Sauf en un cas (douteux), le mot « personne »
n'est pas employé.

¥, . ,, .„ Donc, arrivé là dans sa réflexion


Un double envoi ? . . , . . „.
., . .. . 9 sur la « sortie » (procession), Di
dyme se heurte au texte de Jn 14,16,
où il est dit que le Père enverra au nom du Fils « un
autre Paraclet que celui qui est envoyé par le Fils »,
§120. Ce double envoi peut mettre le trouble dans la
pensée, car il paraît contredire ce qui a été déclaré peu
avant : y aurait-il donc deux Esprits et pas seulement

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