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RÉSUMÉ. L’application de la méthode modale spectrale pour le calcul sismique des structures
présente une difficulté lors du dimensionnement des éléments de structure lorsque plusieurs
composantes de sollicitation agissent simultanément (flexion composée et/ou déviée par
exemple). En effet, si la superposition des réponses modales par combinaison quadratique
permet d’obtenir la valeur maximale de chaque composante de sollicitation, elle présente
l’inconvénient de perdre la notion de concomitance des valeurs ainsi que leur signe. La
construction et l’exploitation du domaine de concomitance des sollicitations permet de
réaliser un dimensionnement rigoureux et optimisé.
ABSTRACT. Application of the spectral modal method in seismic analysis presents a difficulty
when calculating the structural elements if several force components occur simultaneously
(for example composed and/or bi-axial flexure). Indeed, if the superposition of modal
responses using a quadratic combination gives the maximal value for each force component,
these maximal values are absolute (and not algebraic) and not concomitant. By defining the
concomitant domain of forces, it is then possible to obtain pertinent and optimal calculations.
MOTS-CLÉS : analyse spectrale, sollicitations concomitantes, ellipse, ellipsoïde, combinaison
linéaire de modes.
KEYWORDS: spectral analysis, concomitant forces, ellipse, ellipsoïde, linear combination of
modes.
1. Introduction
ri ( t ) r ( t )"i2 p ik S a ( " i ,# i )
avec #i ( t ) = = i et U ik = !i
max ri ( t ) Sa ( "i ,!i ) " i2
t
Par linéarité, toute sollicitation x (toute grandeur dépendant linéairement des
déplacements) s’obtient au même instant par la même combinaison linéaire de ses
réponses modales x ik :
x( t ) = ! " i ( t )x ik
i
Domaine de concomitance des sollicitations sismiques 3
HX k
! hij x jk
j
!= soit "i =
t
X k HX k xk
&H #
~ ~ $ !
t
"H #1" ! 1 où H =$ H !
$% H !"
~ ! hij x jk
HX j
!= soit " ik =
t ~ x
XHX
4 7ème Colloque National AFPS 2007 – Ecole Centrale Paris
3. Domaine de concomitance
2
( x1 % ( x 2 % 1 2
2 ! ! hij x1ik x 2jk
& # +& # " 2 ! x x = 1 " ! 2 , avec " = k = x , y ,z i , j
& x1 # & x 2 # x1 x 2 x1 x 2
' $ ' $
ρ est le coefficient de corrélation des variables x1 et x2, compris entre -1 et 1. Les
ellipses obtenues pour différentes valeurs de ρ sont représentées sur la figure 1. Les
valeurs singulières ρ = -1 ou 1 correspondent aux cas où les variables sont
entièrement corrélées (x1 = λ x2). L’ellipse est alors réduite à un segment
correspondant à une diagonale du rectangle enveloppe. Lorsque ρ = 0, les variables
sont indépendantes, et l’ellipse a pour axes principaux les axes de coordonnées.
Domaine de concomitance des sollicitations sismiques 5
2
x1
!=0
!=0,25 !=-0,25
!=0,5 !=-0,5
! =0,75 !=-0,75
! =0,9 ! =-0,9
!=1
0
2
x
!=-1
2
-x-1
1 1 1
-x
-1 0 x x1
x2
x1
Figure 2. Ordre d’approximation du polyèdre enveloppe (projection en 2D)
Plus l’ordre d’approximation est grand, plus l’enveloppe est précise (donc plus
l’écart par rapport à l’ellipsoïde est faible), mais plus le nombre de sommets du
polyèdre (donc de points de calcul) est grand. Par ailleurs, plus le nombre de
variables considérées est grand, plus l’enveloppe polyédrique est conservative. Il est
donc important dans la pratique de limiter le nombre de variables considérées
simultanément au minimum strictement nécessaire. Le tableau 1 présente pour
Domaine de concomitance des sollicitations sismiques 7
o 1 2 3 4
p npts Δmax npts Δmax npts Δmax npts Δmax
2 4 41 % 8 8,2 % 12 3,5 % 16 2,0 %
3 8 73 % 24 15,9 % 48 6,9 % 80 3,9 %
4 16 100 % 64 23 % - - - -
5 32 124 % 160 30 % - - - -
6 64 145 % 384 36 % - - - -
5. Exemple d’application
les sections d’acier sont surestimées sur une face mais sous-estimées sur l’autre : les
écarts atteignent +50% et –60% sur des valeurs significatives (fig 4.).
poutres
voile Vx
voile Vy
x
P1
P2 y
P3
La méthode utilisant les sollicitations CQC non signées est donc clairement
insuffisante lorsque plusieurs composantes de sollicitation agissent simultanément
dans le dimensionnement, car elle donne des résultats très enveloppes dans certains
cas, mais trop favorables dans d’autres cas. En revanche, la méthode utilisant les
sollicitations CQC signées donne des résultats tout à fait satisfaisants (dans cette
Domaine de concomitance des sollicitations sismiques 9
Annexe
1. Notations
n nombre de modes
i, j indices des modes propres (= 1 à n)
k indice de la direction de séisme (= x, y, z)
Φi vecteur propre n° i (champ de déplacement du mode propre de vibration n° i)
ωi pulsation du mode propre n° i
ξi amortissement du mode propre n° i
pik facteur de participation du mode i dans la direction k
Sa(ω,ξ) spectre de réponse en pseudo-accélération définissant l’action du séisme
ri ( t ) résultat de l’intégrale de Duhamel pour le mode i
1 t
ri ( t ) = $ &s&( ! )e $# i" i ( t $! ) sin "'i ( t $ ! )d!
"'i %0
&H #
~ $ !
H =$ H !
$% H !"
p ik S a ( ! i ," i )
x ik = xi
!i ?
Une combinaison linéaire de mode est acceptable, si elle vérifie pour toute
sollicitation x (au sens large : toute grandeur dépendant linéairement des
déplacements) choisie,
En supposant que la matrice H est inversible (le contraire supposerait que deux
modes sont parfaitement corrélés), l’inéquation précédente s’écrit matriciellement :
t
#H !1 HX k " t
( HX k )H !1 HX k ou " = [! i ]
X k = [x ik ]
" • HX k ! HX k [1]
! hij x jk
HX k HX k j
!= = ou "i =
HX k t
X k HX k xk
~ ! hij x jk
HX j
!= soit " ik =
t ~ x
XHX
( )
Soit V = x 1 , x 2 ,..., x p un vecteur de p sollicitations concomitantes.
L’objectif est de démontrer que le caractère probable de V se traduit par
l’inégalité:
t ~
V ( tRHR ) "1 V ! 1
[
où R = X 1 , X 2 ,..., X p
]est la matrice de dimension 3n ! p composée des réponses
modales de chaque sollicitation aux trois séismes X, Y et Z.
t ~ ~
!R( tRHR ) "1 t R! = !H "1 !
et finalement :
t ~ ~
V ( tRHR ) #1 V = "H #1 " ! 1
3. Bibliographie
Capra A., Davidovici V., Calcul dynamique des structures en zone sismique, Eyrolles, 1980.
Gupta A.K., Singh M.P., « Design of column sections subjected to three components of
earthquake », Nuclear Engineering and Design, n° 41, 1977, p. 129-133.
Leblond L., « Calcul sismique par la méthode modale – Utilisation des réponses pour le
dimensionnement », Annales de l’ITBTP, n° 380, février 1980, p. 119-127.