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08/01/2023 17:10 Canaan (région) — Wikipédia

Canaan (région)
Canaan /kanaɑ̃/ (phénicien : ou 𐤍𐤏𐤍𐤊, KNˁN (Kanaʿn) ;
hébreu : ‫ כנען‬Kənáʿan ; arabe : ‫ كنعان‬Kanʿān) désigne une région et
une civilisation du Proche-Orient ancien située le long de la rive
orientale de la mer Méditerranée. Cette région correspond plus ou
moins aujourd'hui aux territoires réunissant l’État d'Israël, la
Palestine, l'ouest de la Jordanie, le Liban et l'ouest de la Syrie. On
appelle Cananéens les habitants de ce territoire à l'Âge du bronze,
parfois appelé pour cette région «  période cananéenne  », plus
spécifiquement au IIe millénaire av. J.-C..

Cette période commence durant l'âge du Bronze moyen, qui couvre


en gros la première moitié du IIe  millénaire  av. J.-C., et voit une
reprise de l'urbanisation dans la région après une période de crise.
S'épanouit alors une riche civilisation urbaine, constituée de petits
royaumes et située à la croisée des influences de l'espace syro-
mésopotamien et de l'Égypte. L'âge du Bronze récent, qui va
d'environ 1500 à 1200 av. J.-C., s'inscrit dans la continuité de la
période précédente, mais les cités cananéennes sont alors placées
sous la coupe du Nouvel Empire égyptien. L'essor des échanges à
longue distance profite en particulier aux cités côtières qui
connaissent une période prospère. L'âge du Bronze se termine au
début du xiie  siècle  av. J.-C. par une crise qui affecte à des degrés
divers toutes les régions bordières de la Méditerranée orientale, et
une partie des régions intérieures voisines. La domination
égyptienne sur Canaan s'achève, et d'importantes recompositions
sociales et ethniques ont lieu, avec l'émergence de nouvelles
populations qui reprennent en grande partie l'héritage cananéen  : Localisation des principales cités de
les Phéniciens sur la côte nord (Liban actuel), les Philistins arrivés Canaan durant l'âge du Bronze.
de l'extérieur pour s'établir sur le littoral méridional, et Israël dans
les hautes terres de l'intérieur.

Dans le récit biblique, Canaan désigne la Terre promise aux Hébreux, par Dieu (Yahweh) à Abraham.
Elle désigne la région comprise entre la mer Méditerranée et le Jourdain, avant sa conquête par Josué
et les tribus d'Israël sorties d'Égypte. Le terme proviendrait selon ce texte du nom de Canaan, petit-fils
de Noé. Les Cananéens sont présentés de façon négative  : ce sont des idolâtres habitant la Terre
promise, que les Hébreux doivent anéantir afin d'en prendre la possession, suivant la volonté divine,
sans jamais y arriver.

Canaan et les Cananéens : définitions et contours

Étymologie

L'étymologie de Canaan est discutée. Le mot est généralement considéré comme formé sur une racine
sémitique, même si une origine hourrite a aussi pu être proposée. Dans les alphabets nord-ouest
sémitiques (hébreu, ougaritique, phénicien), Canaan est écrit knʕn. Dans le texte massorétique de la
Bible, il est vocalisé ‫( ְּכ ַנַען‬kĕnaʕan). En cunéiforme akkadien, il peut être écrit ki-na-aḫ-nu(m) (Mari,
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Byblos, Tyr), māt ki-na-ḫi (Assyrie, Ugarit) ou māt ki-in-na-aḫ-ḫi (Égypte, Mittani, Hattusa, Babylone).
On trouve aussi la forme ki-in-a-nim (Alalakh) où la consonne pharyngale /ḫ/ est absente. Le terme
dérive probablement de la racine sémitique knʕ qui signifie courber, soumettre. Appliqué au soleil, le
terme désignerait l'«  occident  », le «  pays du soleil couchant  ». L'étymologie hourrite relie Canaan à
kinaḫḫu qui désigne un tissu bleu dans les textes cunéiformes de Nuzi, mais cette étymologie est moins
probable. Dans la Bible hébraïque, Canaan prend parfois la signification de « marchand » à cause de la
1, 2
réputation de marchands des Phéniciens .

Dans la Bible

Selon la Bible hébraïque, Canaan a un sens territorial, désignant


approximativement les terres formant actuellement Israël, les
territoires palestiniens et le sud du Liban, soit les terres à l'ouest du
Jourdain au Levant sud, et humain, «  Cananéens  » désignant les
populations ou une partie des populations qui y vivent au moment
du retour d’Égypte des Hébreux. Ce territoire est appelé ainsi du
nom du personnage de Cana'an, quatrième fils de Cham, lui-même
troisième fils de Noé (Genèse, 9:18 et 10:6). Bien plus tard Abraham
se rend à Canaan à la demande de Dieu, qui promet cette terre au
Patriarche et à ses descendants pour toujours (Genèse 12:1-7),
promesse répétée à Isaac et Jacob. Plus tard c'est à Moïse que Dieu
enjoint de se rendre à Canaan pour en (re)prendre possession : « Je
suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens, et pour le
faire monter de ce pays dans un bon et vaste pays, dans un pays où
coulent le lait et le miel, dans les lieux qu’habitent les Cananéens,
les Hittites, les Amorrites, les Perizzites  (en), les Hivites et les
Jébuséens.  » (Exode 3:8). Si ces peuples sont classés par ordre Limites de la Terre promise selon le
d'importance, alors les Cananéens sont la principale population de Livre des Nombres 34:1-12 (rouge)
3 et le Livre d’Ézéchiel 47:13-20
la Terre promise . Mais la Bible présente la situation de façon
différente selon les passages : tantôt les Cananéens semblent être la (bleu).
seule population de Canaan, d'autres fois ils coexistent avec divers
autres groupes, dont les noms changent d'un passage à l'autre, en
4, 5
tout cas cela implique que la région soit occupée par divers groupes ethniques .

De ce fait, dans le livre de Josué, le pays de Canaan est l'objet de la conquête par les Hébreux, Dieu
ordonnant à plusieurs reprises la destruction des Cananéens (Nombres 21:2-3, Deutéronome 20:17).
Mais elle n'est pas conduite à sa fin quoique de nombreuses destructions se produisent lors de la
conquête, et cet échec est vu dans le Livre des Juges comme une incapacité à accomplir le
commandement de Dieu. Ce n'est qu'à l'époque du règne de David que les Cananéens passent sous la
domination des Israélites. Canaan et les Cananéens apparaissent donc plutôt dans les livres bibliques
comme l'opposé des Israélites, un obstacle à la reconquête de la terre promise et des adorateurs
6, 5
d'idoles .

Cette situation remonte aux temps primordiaux, à la malédiction par Noé de son petit-fils Cana'an, qui
lui assigne d'être esclave de ses frères, conséquence du fait que son père Cham a vu Noé dans sa nudité
(Genèse 9:25), une faute dont la nature exacte est débattue, qui en tout cas semble se retrouver dans le
fait que les Cananéens soient décrits dans les autres textes bibliques comme lascifs et débauchés,
capables de toutes sortes de perversités sexuelles (ce qui se retrouve par exemple dans l'histoire de
Sodome et Gomorrhe). L'infériorité des Cananéens semble aussi justifiée par la Genèse avec un jeu sur
la racine knʕ, qui implique l'infériorité. À ces abominations pour ainsi dire congénitales s'ajoutent leur
impiété et leur idolâtrie, qui est du reste vue comme une forme d'infidélité à Dieu. La domination de
Canaan et des Cananéens par Israël s'en trouve d'autant plus justifiée, ainsi que la volonté de séparer
les deux groupes en condamnant les unions entre Israélites et Cananéennes, et l'adoration des dieux
des Cananéens, qui faisaient partie des nations qui «  servaient leurs dieux en faisant toutes les
abominations qui sont odieuses à l’Éternel  » (Deutéronome 12:31). Des mentions des Cananéens
apparaissent également dans des livres prophétiques comme ceux d'Esdras et de Néhémie, dans
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lesquels cette dénomination est devenue une signification purement symbolique, d'un autre qui est un
opposé, puisqu'à l'époque de rédaction des textes (vers le ve siècle av. J.-C.) ce terme n'a plus de sens
ethnique. Les histoires concernant les Patriarches les lient à plusieurs lieux de la région, renforçant la
justification de l'ancrage de leurs descendants dans la région, d'autant plus que la promesse de Dieu,
véritable maître de cette terre, de la confier aux descendants d'Abraham pour l'éternité est répétée à
7, 8
plusieurs reprises .

Dans les sources cunéiformes et égyptiennes

Le nom de Canaan est ancien et apparaît peut-être dans des tablettes du xxive siècle av. J.-C. mises au
jour à Ebla en Syrie centrale. On a retrouvé des mentions plus assurées sur une tablette plus récente
trouvée dans les ruines de Mari, datée de la première moitié du xviiie siècle av. J.-C., qui mentionne des
9
Cananéens, aux côtés de voleurs, donc des gens décrits comme hostiles . Le terme apparaît également
dans des tablettes cunéiformes mises au jour à Alalakh, autre site syrien, qui mentionne des
«  hommes  » ou «  fils de Canaan  », donc des gens venant de cette région. L'inscription de la statue
d'Idrimi, roi de cette cité au début du xve  siècle  av. J.-C., évoque le fait qu'il s'est réfugié dans sa
9
jeunesse dans le pays de Canaan, avant de s'emparer de son royaume . Deux tablettes d'un troisième
site syrien, Ugarit, mentionnent des gens originaires de Canaan, un de ces deux textes les distinguant
10
explicitement des gens d'Ugarit, ce qui indique que cette ville n'en fait pas partie . Il en va de même
pour Alalakh, et de ce fait le pays de Canaan tel qu'il apparaît dans la documentation de ces deux sites
11
paraît désigner une région située au sud des deux royaumes .

Dans les sources égyptiennes de la même époque, le terme apparaît dans plusieurs des lettres
d'Amarna, correspondance diplomatique datée du xive siècle av. J.-C., par exemple une lettre du roi du
Mittani adressée aux «  rois du pays de Canaan  », vassaux de l'Égypte. La stèle de Mérenptah, du
9
xiiie  siècle  av. J.-C., mentionne Canaan parmi les pays soumis lors d'une campagne de ce roi . Selon
une reconstruction courante, Canaan désignerait une province égyptienne correspondant aux régions
situées entre la Méditerranée et le Jourdain, dont le gouverneur siège à Gaza, donc au Levant
12
méridional .

Dans les études historiques et archéologiques

La documentation écrite donne des interprétations différentes à Canaan et aux Cananéens selon les
13
auteurs , en général selon le crédit qu'elles accordent au texte biblique quant à sa capacité à délivrer
des vérités historiques :

Pour l'approche traditionnelle, majoritaire, on peut définir Canaan et les Cananéens comme une
entité culturelle distincte, avec une ou des langue(s) cananéenne(s), une culture matérielle
homogène, ayant occupé au IIe millénaire av. J.-C. le territoire correspondant à la province
égyptienne nommée Canaan (et souvent un peu plus étendu puisqu'on y inclut les futures cités
phéniciennes), mais même dans cette acception là le terme est avant tout géographique et n'a
pas forcément un sens ethnique, la région étant probablement pluri-ethnique (le texte biblique
mentionnant du reste plusieurs peuples cananéens). Selon A. Killebrew, qui désigne Canaan
comme une « mosaïque ethnique », « nous pouvons parler des Cananéens comme les habitants
14, 15
indigènes d'ascendance mixte résidant dans le pays appelé Canaan » .
Pour une tendance « minimaliste » et sceptique, les Cananéens n'ont jamais existé en tant que
groupe dans l'Antiquité et sont une construction biblique reprise par des archéologues et
historiens en lui donnant un sens ethnique qu'elle n'a jamais eu ; selon les mots de N. Lemche,
16
« les Cananéens du Proche-Orient ancien ne savaient pas qu'ils étaient des Cananéens » .

En suivant cette deuxième tendance, le terme a une acception essentiellement géographique, et alors
les sites archéologiques mis au jour dans la région concernée pour le IIe  millénaire  av. J.-C. (ce qui
correspond en termes archéologiques à l'âge du Bronze moyen et à l'âge du Bronze récent) peuvent
recevoir la qualification de « cananéens ». Dans les frontières actuelles, elle couvre au plus large Israël
13
et la Palestine, une partie de la Jordanie, le Liban, et la Syrie du sud , ce qui en pratique exclut

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généralement le royaume d'Ugarit, bien qu'il présente de fortes similitudes culturelles avec l'ensemble
17
cananéen . Dans les travaux archéologiques, un usage répandu est d'employer le terme «  Canaan  »
pour désigner la Cisjordanie/Palestine, donc les terres à l'ouest du Jourdain du Levant méridional, soit
18
un cadre géographique plus restreint que le précédent .

Évolutions sociales et politiques


Les nombreuses fouilles archéologiques conduites sur des sites du Levant méridional datés du
IIe millénaire av. J.-C. permettent de mieux connaître les évolutions sociales et culturelles de la région
de Canaan, telle que définie dans le milieu de la recherche. On divise ce millénaire en deux grande
périodes : un âge du Bronze moyen, qui couvre en gros sa première moitié (v. 2000-1500 av. J.-C.), et
un âge du Bronze récent qui dure environ trois siècles (v. 1500-1200 av. J.-C.). Les sources textuelles
complètent ces informations, en particulier pour la seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C. qui voit les
premières attestations assurées du terme Canaan dans la documentation cunéiforme et hiéroglyphique.
Le xiie siècle av. J.-C. est une période de grands bouleversements, à laquelle succède durant le premier
âge du Fer une période d'émergence de nouvelles entités politiques et culturelles, et l'apparition de
nouveaux peuples dont les origines sont par bien des aspects encore mal comprises (Israélites,
Philistins, etc.).

Origines

Âge du Bronze moyen (v. 2000-1500 av. J.-C.)

Le Bronze moyen du Levant sud est divisé en trois phases


archéologiques, datées suivant une chronologie moyenne
19
(dominante) ou basse  :

Bronze moyen I, v. 2000-1800 ou 1900-1700 av. J.-C.


Bronze moyen II, v. 1800-1650 ou 1700-1600 av. J.-C.
Bronze moyen III, v. 1650-1500 ou 1600-1500 av. J.-C.

Le « temple aux obélisques » de


Organisation politique et composition ethnique
Byblos (Liban), v.
xvie siècle av. J.-C.
Le Proche-Orient de la première moitié du IIe  millénaire  av. J.-C.
est dominé par des dynasties d'origine amorrite, que l'on retrouve
aussi bien en Syrie qu'en Haute et Basse Mésopotamie. Ce groupe de populations qui parlait une langue
sémitique, attesté dès la fin du IIIe  millénaire  av. J.-C., est considéré comme originaire de Syrie, et
20
constitue ces dynasties à partir du début du IIe  millénaire  av. J.-C. . Dans le Levant nord, cette
situation est bien connue grâce aux archives de Mari (première moitié du xviiie  siècle  av. J.-C.), qui
documentent l'existence d'une véritable koinè, sphère culturelle unissant les rois amorrites. Les plus
puissants royaumes de la Syrie amorrite sont, en plus de Mari, Yamkhad (Alep) et Qatna. La situation
au Levant sud est moins claire faute de textes. Cette période voit un renouveau des sites urbains, le
Levant méridional étant une région essentiellement rurale durant la dernière période du Bronze ancien,
mais voit la disparition des premières agglomérations urbaines qui s'étaient épanouies au milieu du
IIIe millénaire av. J.-C. L'explication traditionnelle, formulée initialement par Kathleen Kenyon, est que
les Amorrites ont envahi la région, peut-être dès la fin du Bronze ancien, et installé des dynasties à la
tête des « cités-États » se partageant Canaan, essentiellement attestée par les fouilles de leurs capitales
supposées, donc les plus grands sites fortifiés de la période : Hazor, Ascalon, Acre, Tel Dan, etc. Mais
seule Hazor a des relations diplomatiques attestées avec Mari, et a livré des textes cunéiformes (textes
administratifs, commémoratifs, scolaires, épistolaires, et deux tablettes de recueil de lois) qui prouvent
qu'elle fait partie, au moins de loin, de la koinè amorrite avec une organisation sans doute similaire à
21
celle des royaumes syriens contemporains connus par les sources écrites . Pour le reste, l'attribution

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de ces royaumes à des dynasties amorrites repose essentiellement sur une culture matérielle qui est
caractérisée comme relevant de ce groupe (suivant une interprétation qui fait correspondre des
éléments matériels à un groupe ethnique, ce qui en pratique est loin d'être systématique), et censée
avoir été adoptée par émulation par les populations locales soumises. Quant aux sources égyptiennes
qui documentent la situation politique de la période au Levant sud, ce sont surtout les Textes
d'exécration du Moyen Empire, qui maudissent par exemple les cités d'Ashkelon, Byblos, Ullaza, Arqa.
Mais ils ne disent rien sur leur situation politique, en tout cas elles ne sont probablement pas vassales
de l’Égypte. Sésostris III (v. 1878-1843 av. J.-C.) aurait également conduit une campagne contre
Sichem, mais en dehors de cette attestation les relations avec la vallée du Nil ne semblent pas
22
conflictuelles mais plutôt commerciales .

L'hypothèse amorrite a depuis lors été nuancée et contestée. Pour certains, l'influence du Levant nord
sur le Levant sud est plutôt de nature culturelle, et due aux relations commerciales, donc l'explication
par les invasions est infondée. D'autres durant ces dernières années ont mis en avant les éléments de
continuité avec le Bronze ancien qui existent sur les sites du Levant sud, pour remettre en question
l'idée d'une culture du Bronze moyen façonnée avant tout par des éléments extérieurs, et pour étudier
23
plus avant les réactions locales aux influences extérieures .

L'origine des populations cananéennes est discutée, certains les voyant surtout comme les descendants
de populations locales déjà établies au Levant méridional avant l'âge du Bronze, d'autres comme les
descendants de populations ayant migré dans la région, notamment les Amorrites, ou éventuellement
24 25
comme un mélange des deux . Le caractère pluriethnique de la région est souvent mis en avant .

Une étude génétique a porté sur les ossements crâniens de cinq «  Cananéens  » qui ont vécu à Sidon
durant l'âge du bronze moyen, vers 1700 av. J.-C. Elle montre que ces habitants sont issus d'un
mélange génétique entre les populations locales néolithiques du Levant et les anciennes populations
iraniennes du Chalcolithique. Les chercheurs ont estimé l'époque de l'arrivée de la branche iranienne
26
entre 6  600  ans et 3  500  ans, ce qui pourrait correspondre à l'Empire d'Akkad . Cette ascendance
chalcolithique iranienne et du Caucase de l'âge du bronze semble augmenter dans le temps dans la
population cananéenne. Ainsi, concluent-ils, « les Cananéens, définis selon les critères archéologiques
27
et historiques, constituent un groupe cohérent sur le plan démographique » .

Quant à l'interprétation de cette période comme étant celle des Patriarches bibliques (Abraham, Isaac,
Jacob), proposée par William Albright, elle n'est désormais plus admise par la majorité des
archéologues et historiens. Ils renvoient les textes bibliques qui les mentionnent au contexte de leur
rédaction, plus d'un millénaire plus tard, comme le prouvent divers anachronismes  : par exemple, le
fait que certains sites mentionnés dans ces versets n'étaient pas occupés au Bronze moyen (comme Tel
Beer Sheva) alors que bien d'autres sites plus importants ne sont pas mentionnés, ou encore la mention
de peuples qui n'existaient pas à cette époque (Araméens, Arabes, Chaldéens). Ils n'utilisent donc pas
28
cette source pour expliquer la situation politique ou ethnique de l'âge du Bronze .

Une période d'urbanisation

Le Bronze moyen est une


période de nouvelle
urbanisation du Levant
méridional, après une crise de
l'habitat urbain qui a marqué les
derniers siècles du
e
III  millénaire av. J.-C., laissant
Ruines d'une des portes d'Ashkelon un peuplement rural. L'essor du
(Israël), xixe siècle av. J.-C. peuplement se repère dès le Vue aérienne du Tel Hazor (Israël).
début de la période, avec
l'apparition de villages et de
sites urbains le long de la côte et des grands axes de communication, en premier lieu les cours d'eau ;
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l'essor est moins marqué dans les régions intérieures et méridionales . Au Bronze moyen II et III, la
croissance démographique se poursuit et concerne en premier lieu les sites urbains, qui concentrent
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une plus grande population et s'étendent  : Hazor est la plus vaste cité, avec ses 80 hectares  ; Gezer,
Megiddo et Jéricho sont d'autres villes importantes. Cet essor semble se produire à certains endroits au
30
détriment de l'habitat rural, par exemple autour de Kabri . Au Bronze moyen III, l'urbanisation
s'étend aux terres hautes de l'intérieur : Sichem et Silo se dotent de fortifications, Hébron et Jérusalem
31
sans doute également, signes que le pouvoir des élites locales se consolide à son tour . Au Liban en
revanche, les éléments de continuité culturelle avec la fin du Bronze ancien sont plus saillants. Là aussi,
la tendance est à l'urbanisation à partir du Bronze moyen I et surtout II : dans la plaine de l'Akkar, le
nombre de sites augmente, mais les plus étendus ne mesurent que 5 hectares environ, ce qui reste très
limité par rapport à la situation de la Syrie voisine, et sont sans doute les centres de petites entités
politiques (Arqa, Kazel, Jamous). Une situation similaire s'observe dans la Beqaa, autour de Kamid el-
Loz et Hizzin qui sont situés sur des axes commerciaux majeurs. Le port de Byblos reste la ville majeure
32
de la région .

Ce phénomène d'urbanisation a fait l'objet de diverses interprétations, notamment des comparaisons


avec la situation des civilisations urbaines de Syrie et de Mésopotamie. En effet, l'essor des villes
cananéennes du Bronze moyen a souvent été mis au crédit d'une influence venue du nord, comme il a
été vu plus haut, et non pas comme le produit de l'évolution locale. Cette opinion s'appuie notamment
sur le fait que les éléments urbanistiques et architecturaux mis au jour sur ces sites (fortifications,
palais, temples) dénotent une influence syro-mésopotamienne. Des spécificités liées au milieu du
Levant méridional ont pu être mises en avant, comme le fait que les arrière-pays des villes ne semblent
pas en mesure de soutenir une croissance de celle-ci équivalente à celle des villes syriennes et
mésopotamiennes contemporaines. Néanmoins, mettre l'accent sur la taille des sites urbains n'est pas
suffisant, leurs fonctions devant être prises en compte afin de mieux saisir les spécificités du
33
phénomène urbain en Canaan .

L'organisation des villes cananéennes du Bronze moyen est manifestement inspirée de l'expérience
syrienne, connue notamment par les fouilles d'Ebla et de Qatna. Les sites sont délimités par des
fortifications massives, qui assurent sa défense, et plus largement intimident les ennemis en même
temps qu'elles marquent symboliquement la présence d'une communauté, et du pouvoir de son
34
dirigeant. L'architecture monumentale, les palais et les temples, participent d'une même logique .
C'est sans doute à Hazor que l'influence syrienne se ressent le plus  : la cité est dominée par une
acropole fortifiée, où se trouvent un palais et des temples, donc l'emplacement semble déterminé de
manière planifiée au Bronze moyen II, alors qu'avant ne devait s'y trouver qu'un village. C'est le secteur
officiel de la ville, son centre de commandement. À ses pieds s'étend la ville basse. Les principaux
éléments urbanistiques y sont préservés durant plusieurs périodes, signe de la capacité du pouvoir local
à maintenir durablement son emprise sur l'urbanisme. À Megiddo la transition vers le stade urbain
semble se faire de façon plus graduelle : un système de fortification apparaît dans le courant du Bronze
moyen I, puis un palais est érigé par la suite, et au moment du passage au Bronze moyen II le site fait
l'objet d'un réaménagement plus important, avec une extension du système défensif. Le lieu de culte
principal conserve la même position durant la période, en revanche le palais est déplacé plus au nord,
35
localisation qu'il conserve durant le reste de l'âge du Bronze . Les plus petits sites ne sont pas
forcément dépourvus d'architecture officielle. Pella, dans la vallée du Jourdain, dispose d'une muraille
en briques de terre crue, et un temple de type migdol  ; le petit site voisin de Tell al-Hayyat dispose
également d'un sanctuaire, qui pourrait avoir été à l'origine de sa fondation, tandis que quelques
kilomètres au sud Tell Abu Kharaz est au Bronze moyen III un petit site fortifié servant sans doute à
36
contrôler la région .

Au Liban, l'architecture urbaine de l'époque est connue surtout à Byblos. La ville est protégée par une
enceinte massive disposant de tours de garde et de portes défensives monumentales. Beyrouth, Sidon et
Kamid el-Loz étaient aussi fortifiées à cette période. Le « temple aux obélisques » de Byblos est l'édifice
religieux le mieux préservé du Bronze moyen  : comme son nom l'indique il est caractérisé par sa
douzaine d'obélisques disposées dans sa cour ; le temple lui-même est érigé sur un podium et de plan
tripartite, avec une cella dans laquelle est disposée une pierre symbolisant la présence divine. Un atelier
voisin devait servir pour réaliser des objets que les fidèles vouaient dans l'édifice. Pour ce qui est de

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l'architecture profane, Tell el-Burak a livré un bâtiment administratif voire palatial du Bronze moyen I,
et une partie d'un édifice officiel (temple ou palais  ?) avec cour a été dégagée à Beyrouth. Quelques
37
résidences ont été mises au jour sur plusieurs sites .

Relations avec l'extérieur

Si on tient le début du Bronze moyen comme une période


d'importantes influences venues du Levant nord, les sites
cananéens de cette phase n'ont pas livré de matériel
particulièrement abondant provenant de cette région. Il n'est certes
par inexistant et constitué de céramiques peintes, d'armes et de
sceaux-cylindres. Cela tend à relativiser l'impact septentrional. On
trouve aussi des objets chypriotes sur les sites côtiers. Les relations
avec l'Égypte ont laissé plus de témoignages, quoique là encore ils
soient plutôt rares pour le Bronze moyen I. Il s'agit surtout de Scarabée gravé d'une
céramiques et de scarabées. Les différents témoignages matériels de représentation de lion marchant.
relations avec la vallée du Nil et avec l'espace syro-mésopotamien se Production de Canaan, provenance
font plus courants durant les phases II et III du Bronze moyen, et inconnue, v. 1650-1550 av. J.-C.
des contacts semblent même établis avec le monde égéen. En Walters Art Museum.
Égypte, on trouve des traces d'imports cananéens, en particulier des
jarres d'huile d'olive et de vin. Cela confirme l'intérêt croissant pour
38
le Levant méridional qui transparaît dans les sources écrites égyptiennes de l'époque . Les plus
notables sont les Textes d'exécration, des objets en céramique sur lesquels sont écrits les noms
d'ennemis avérés ou potentiels, avec des malédictions proférées à leur encontre. Ils datent des XIIe et
XIIIe dynasties, donc les xixe  – xviiie  sièclee av. J.-C., et mentionnent plusieurs cités du Levant,
permettant d'identifier les entités politiques de l'époque connues par les Égyptiens : par exemple Acre,
39
Ashterot, Hazor, Megiddo, Pella, Ascalon pour le Levant sud, et Byblos, Tyr et Damas plus au nord .
Les relations entre le Proche-Orient et l'Égypte ont surtout pour interface les cités côtières du Levant
central, et en premier lieu Byblos. Le rôle de cette cité dans le commerce avec l'Égypte a été mis en
évidence depuis longtemps, notamment par la découverte sur place d'objets inscrits au nom de
pharaons de la XIIe dynastie, et par le fait que les souverains locaux se fassent octroyer le titre de haty-
40
a, « gouverneur », que seuls les monarques égyptiens avaient pu leur conférer .

Les relations entre le Levant méridional et l'Égypte à la fin du Bronze moyen sont marquées par
l'intrusion chez la seconde de chefs militaires venus du premier, qui ont reçu l'appellation de Hyksos
dans leur région d'arrivée, heka khasout en démotique, littéralement « chefs des pays étrangers », ou
parfois aussi Amou, « Asiatiques ». Selon la tradition historiographique égyptienne, leurs rois ont fondé
les XVe et XVIe dynastie égyptiennes. Leurs noms sont manifestement ouest-sémitiques. Cela a été
interprété comme la conséquence d'une invasion hyksos, placée dans la continuité de l'invasion
amorrite supposée du Levant méridional. En fait, des populations venues de Canaan se sont installées
dans le delta du Nil dès les XIIe et XIIIe dynasties, ce qui est en accord avec l'essor des contacts entre
les deux régions durant cette période, et avec la plus grande présence de matériel de type cananéen sur
le sol égyptien. La prise de pouvoir des rois hyksos pourrait donc être un phénomène plus progressif
que soudain, initié par des populations installées en Égypte depuis plusieurs générations. Les habitants
de Canaan ont eu des contacts réguliers avec ceux des royaumes hyksos, mais il ne faut pas pour autant
41, 31
envisager d'État allant du Levant méridional jusqu'au delta du Nil .

Âge du Bronze récent (v. 1500-1200 av. J.-C.)

Du point de vue archéologique, cette période est découpée en plusieurs séquences, reposant en grande
42
partie sur la périodisation du Nouvel Empire égyptien  :

Bronze tardif IA, v. 1550-1479 av. J.-C. (ou transition Bronze moyen-Bronze tardif v. 1550-1500) ;
Bronze tardif IB, v. 1479-1375 av. J.-C. ;

https://fr.wikipedia.org/wiki/Canaan_(région)#Langue_cananéenne 7/23
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Bronze tardif IIA, v. 1375-1300 av. J.-C. ;


Bronze tardif IIB, v. 1300-1190 av. J.-C.
Bronze tardif III/Fer IA, v. 1190-1140 av. J.-C.

La domination égyptienne

Les Hyksos sont vaincus en Égypte par les rois de Thèbes, Kamosé
et Ahmosis, ce dernier étant le fondateur de la XVIIIe dynastie. Les
vaincus se réfugient à Canaan, ce qui indique une nouvelle fois la
force des liens qu'ils avaient conservé avec cette région, et ils y sont
41
poursuivis . Les campagnes d'Ahmosis enclenchent une
dynamique qui se solde par la mise en place d'une domination
égyptienne sur une majeure partie du Levant, qui dure durant tout
le Nouvel Empire. Du point de vue géopolitique, l'âge du Bronze
récent du Proche-Orient est marqué par la constitution de sphères
de domination plus importantes que par le passé. Les royaumes du
Levant passent sous la domination de puissances extérieures, les
«  grands rois  »  : l’Égypte, le Mittani, les Hittites. Dans cet ordre
politique, les vassaux à la tête des royaumes levantins sont donc des
petits rois, devant fidélité et obéissance à leur suzerain. Les cités
cananéennes sont soumises sans discontinuité durant toute la
période aux Pharaons, qui ne rencontrent pas de rival au Levant
méridional, à la différence de ce qui se passe plus au nord où les
affrontements entre grandes puissances sont plus courants, le point
d'orgue étant la fameuse bataille de Qadesh. De ce fait, le Bronze
récent du Levant sud est souvent envisagé sous le prisme égyptien,
43 Localisation des principales cités du
cette région étant vue comme une périphérie du Nouvel Empire .
Levant au début de l'époque des
Du point de vue archéologique, la transition entre le Bronze moyen archives d'Amarna (avant les
conquêtes hittites), avec les limites
et le Bronze récent, qui s'effectue dans le courant de la seconde
supposées des trois « provinces »
moitié du xvie  siècle  av. J.-C. suivant la chronologie moyenne, est
égyptiennes selon la reconstitution
marquée par des destructions attribuées par le passé aux
classique.
campagnes d'Ahmosis, désormais plutôt à des conflits internes,
aussi à des incursions de Nomades voire des catastrophes
44
naturelles . On trouve certes une trace de présence égyptienne de
cette époque à Tell el-Ajjul, sans doute l'antique Sharuhen où se déroule l'affrontement final contre les
réfugiés Hyksos, mais la domination égyptienne sur le Levant méridional ne se met réellement en place
que plus tard, sous Thoutmôsis III. Sa victoire à Megiddo (v. 1457 av. J.-C.) contre les cités
cananéennes appuyées par le Mittani est décisive dans ce processus. Des garnisons égyptiennes sont
établies dans plusieurs villes stratégiques au sud de Canaan, comme Jaffa, Gaza et Beth Shean, mais la
45
domination est encore contestée, comme l'atteste la destruction de Jaffa à la fin du Bronze récent I .
Un phénomène similaire s'observe plus au nord, dans le Liban actuel, où la vallée de la Beqaa en
46
particulier devient un axe à contrôler, car ouvrant la voie vers la Syrie intérieure .

La situation politique de la région par la suite est documentée par les Lettres d'Amarna,
correspondance diplomatique d'Amenhotep III et Akhénaton, qui comprend des missives échangées
entre grands rois, mais aussi avec les vassaux cananéens  : on y trouve les rois de Gath, Shechem,
47
Jérusalem, les cités de Gaza, Ashkelon, Gezer, Lakish . Selon la reconstitution courante de la
domination égyptienne au Levant, trois provinces ont été établies à l'époque d'Amarna : Canaan au sud,
Amurru au nord-ouest, Apu à l'est, chacune ayant une capitale où est établi un gouverneur avec une
garnison, pour tenir sous son contrôle les rois vassaux, et prélever le tribut, ce qui suppose donc une
présence administrative complémentaire. Pour D. Redford cependant on aurait quatre provinces, avec
des représentants du pouvoir impérial égyptien qui exerceraient plutôt leur fonction de façon
12
itinérante . Un de ces sièges provinciaux, Kamid el-Loz, l'ancienne Kumidu (contrôlant l'Apu), a été
dégagé ; situé dans la Beqaa, la dynastie locale y est remplacée à cette période par des gouverneurs, et le
site, fortifié, abrite un palais où des archives de l'époque ont été mises au jour, une garnison de soldats
48
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48
et sert de relai sur l'axe conduisant à la Syrie . Son gouverneur
intervient à Byblos pour appuyer le vassal de l'Égypte qui en a été
évincé, mais par la suite la ville est passe aux mains d'Aziru
d'Amurru, un vassal des Égyptiens qui finir par se ranger aux côtés
des Égyptiens. Les Lettres d'Amarna ont été interprétées
diversement quant à savoir si elles révélaient ou non une emprise
égyptienne faible : les rois vassaux sont souvent entraînés dans des
querelles entre eux, mais sans jamais rentrer dans des conflits ; ils
professent leur loyauté à l'Égypte, ce qui peut être vu comme une
preuve de solidité du système de domination ou bien comme de la
langue de bois ; sans doute le pouvoir égyptien est intéressé par la
stabilité de sa domination, et les menaces qui pèsent pour lui (les
Une des lettres d'Amarna, missive Hittites) se situent du reste plus au nord, en Syrie, où la situation
adressé au Pharaon par le roi Rib- tourne au désavantage des monarques égyptiens. Le fait que les
Adda de Byblos (EA 262). dynasties suivantes cherchent à renforcer leur emprise sur Canaan
xvie siècle av. J.-C., Musée du pourrait indiquer que la période d'Amarna est une phase
49
Louvre. d'affaiblissement .

De fait, tout indique que la domination impériale se renforce au


début de la XIXe dynastie. Séthi Ier conduit plusieurs campagnes
dans la région. À l'époque de son fils Ramsès II, la région semble
fermement tenue, et cela se poursuit jusqu'à la XXe dynastie, sous
50
Ramsès III . Plusieurs garnisons semblent consolidées, telles que
Beth Shean et Jaffa, et la présence d'inscriptions royales dans la
première traduit une volonté de rendre le pouvoir plus présent. De
nouveaux forts égyptiens sont érigés sur la plaine côtière et dans la
Shéphélah (Tell el-Farah sud, Tell Sera, Gezer, Aphek), ainsi que
des bâtiments administratifs (Aphek, Tell Mor, Deir el-Balah), où se
côtoient cultures matérielles égyptienne et cananéenne,
couramment considérés comme des lieux de résidence de sortes de
51
gouverneurs, certains ayant livré des documents fiscaux .

La nature de la domination
égyptienne et de son impact
politique et culturel font l'objet
52
de nombreuses discussions .
Cette expansion a plutôt été vue
Sommet d'une stèle de Séthi Ier
comme un «  impérialisme  » (à
mise au jour à Beth Shean. Musée
d'Israël.
la suite notamment de B. Kemp,
Sceau-cylindre du roi Addumu de
D. Redford), mais pas comme
Sidon, reprenant une iconographie
une entreprise coloniale. Mais
d'inspiration égyptienne.
reste à qualifier la nature et l'intensité de cet impérialisme  : le
xiiie siècle av. J.-C., musée du
contrôle était-il formel, direct, ou bien plus informel et reposant
Louvre.
avant tout sur une émulation culturelle volontaire des élites locales
53
(idée émise par C. Higginbotham )  ? Sans doute les deux
explications peuvent se combiner, et varier selon les sites. Dans certains cas il y a manifestement des
implantations égyptiennes, le pouvoir égyptien s'étant sans doute appuyé sur une présence directe et
aussi une intégration des élites locales à son ordre politique. Cependant la présence égyptienne au
Levant sud est moins forte qu'en Nubie, région pour laquelle on parle couramment de contrôle direct et
de colonisation. Rencontrant au Levant des sociétés urbaines similaires à la leur, les Égyptiens n'ont
pas cherché à bousculer leurs structures sociales et administratives et préféré se reposer en partie sur
les structures en place, recrutant des hommes du cru pour diriger leurs affaires, situation facilitée par le
fait que les contacts entre les deux pays sont établis de longue date, nombre d'« Asiatiques » résidant
54
dans la vallée du Nil . La logique centre/périphérie est peut-être plus explicative. La situation peut du
reste avoir évolué au cours du temps, et les traces d'un contrôle direct semblent plus fortes sous Ramsès
55
III, après le renforcement constaté sous la XIXe dynastie .

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Un dernier point en rapport avec les relations entre Égypte et Levant méridional qui a fait couler
beaucoup d'encre est celui de l'historicité et de la datation de l'Exode mentionné par la Bible. Une
vision répandue l'a daté du règne de Ramsès II, bien que le texte biblique ne fournisse pas le nom du
Pharaon qui aurait été impliqué dans ces événements. L'interprétation dominante chez les historiens et
archéologues (en dehors des milieux les plus conservateurs) est que ce récit, écrit au plus tôt au
viiie  siècle  av. J.-C., a au mieux potentiellement une ressemblance lointaine avec des événements et
personnages réels (vu la fréquence des relations entre les deux régions à cette période) et qu'il est
impossible d'admettre qu'un nombre massif de personnes ait migré depuis l’Égypte vers Canaan lors
56
d'un tel épisode .

Réorganisation du peuplement et des lieux de pouvoir

Après les destructions des villes de la fin du Bronze moyen, le nombre de sites occupés décroît, leur
taille moyenne aussi, la plupart des grands sites urbains n'étant pas reconstitués. Hazor reste le site le
plus vaste, avec environ 80 hectares avec sa ville basse, les autres villes étant bien plus modestes, entre
25 et 60 hectares. Les traces de murailles érigées à cette période sont très limitées, ce qui ne veut pas
forcément dire que les villes ne sont plus fortifiées, car elles ont pu utiliser les murailles du Bronze
57
moyen .

Au Levant central, la situation est moins bien connue, mais le réseau semble dominé par des villes
(Arqa, Beyrouth, Kamid el-Loz, Tyr, Sidon, Byblos), assurément dotées de puissantes murailles,
dominant un ensemble de villages, avec des occupations surtout fortes dans les plaines côtières de Tyr
58
et d'Akkar, et la plaine intérieure de la Beqaa .

Au sud, s'observe une plus forte concentration que par le passé autour de la plaine côtière et des vallées
intérieures, tandis que les hautes terres centrales et la plaine de Beer-Sheva ont une densité
d'occupation bien moindre que par le passé. La phase II du Bronze récent voit un essor de certains
sites, peut-être le signe d'une reprise, ou alors simplement la conséquence de l'augmentation des
implantations du pouvoir égyptien, donc un phénomène initié de l'extérieur. Il en résulte que le réseau
urbain du Bronze récent est dominé par des sites plus petits que durant la phase précédente, ce qui
semble indiquer que les entités politiques sont moins vastes et intégrées, sans doute aussi plus
nombreuses et fragmentées, même si les spécialistes ne s'accordent pas sur le nombre, avec des
estimations qui oscillent pour le seul Levant sud entre 13-14 et 22-27, donc en gros autour de la
vingtaine à l'époque des lettres d'Amarna. Il y a également des divergences quant à savoir s'il s'agit
d'États territoriaux frontaliers les uns des autres, ou bien s'il y a des zones inoccupées ou parcourues
par des Nomades entre eux, en sachant qu'il faut également prendre en compte la présence de lieux de
pouvoir égyptiens (garnisons, résidences de gouverneurs, aussi des sanctuaires). Peut-être que la plus
grande division politique résulte de la domination égyptienne, d'une volonté de diviser pour mieux
régner, et aussi de l'appropriation des points de contrôle principaux des grands axes de communication
et de nombreuses terres et autres richesses. Cette nouvelle situation pourrait avoir bénéficié aux
populations rurales, renforcées par l'affaiblissement des élites urbaines locales, et aussi aux groupes
nomades, comme les Bédouins appelés Shasou dans les textes égyptiens. Dans les textes de l'époque
apparaissent aussi à plusieurs reprises des groupes de populations apparemment en situation
59
marginale voire dissidentes, les Apirou .

Sur le plan matériel, la société cananéenne du Bronze récent semble plutôt cohérente, même si des
divergences dans les pratiques funéraires et lieux de culte pourraient indiquer une diversité ethnique.
De plus on peut aussi distinguer une séparation entre la partie méridionale de Canaan où l'influence
60
égyptienne est plus forte, et celle du nord qui est plus proche culturellement de la Syrie .

Échanges avec l'extérieur

Le Bronze récent est une période d'intensification des contacts entre les différentes régions du Moyen-
Orient et de la Méditerranée orientale, qu'il s'agisse de diplomatie, de commerce ou de relations
culturelles, avec notamment l'apparition d'un «  style international  » dans l'art, servant à marquer et

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consolider le prestige des élites de l'époque. Cette situation a pu être


présentée comme un «  système-monde  », voire une
61
« globalisation » .

C'est encore une fois le Levant central qui est le mieux intégré dans
ces réseaux d'échanges, à partir des ports de Tyr, Byblos, Sidon et
Beyrouth, qui ont livré des objets provenant du Levant sud,
d'Égypte, de Syrie, d'Anatolie, de Chypre et du monde égéen
mycénien. Mais un site intérieur comme Kamid el-Loz, relai du
pouvoir égyptien, a aussi des contacts avec ces différentes régions. La situation géopolitique du Moyen-
Les vases inscrits au nom de Pharaons devaient circuler dans le Orient vers 1200 av. J.-C., à la fin
milieu des élites dirigeantes, probablement obtenus par des du Bronze récent.
contacts politiques ou diplomatiques, servant à renforcer la
légitimité de ceux qui les recevaient et participant à
l'«  égyptianisation  » de ce milieu. En revanche les céramiques chypriotes et mycéniennes semblent
62
diffuser plus largement .

Le Levant sud est concerné par ces réseaux d'échanges à un degré moindre, mais des produits de
provenance extérieure, en particulier la céramique chypriote, s'y retrouvent. Les marchands et marins
de l'époque devaient agir comme des sortes d'intermédiaires dans les échanges entre élites des
différentes régions connectées, le commerce étant alors largement aux mains du pouvoir. Mais ils
devaient aussi concourir à faire parvenir les réseaux à longue distance jusque dans des cadres moins
63
formels et encadrés .

Fin de l'âge du Bronze et début de l'âge du Fer (v. 1200-900 av. J.-C.)
64
Du point de vue chronologique, cette période est divisée en plusieurs phases  :

transition âge du Bronze/âge du Fer, v. 1200/1190-1140 av. J.-C. ;


âge du Fer IA, v. 1150/1140-1050 av. J.-C. ;
âge du Fer IB, v. 1050-1000/980 av. J.-C. et en général plus, jusqu'à 920 av. J.-C. au maximum
(la datation de la fin de la période est très débattue) ;
parfois une transition Fer I/Fer II au xe siècle av. J.-C. (jusqu'en 925-900 av. J.-C.).

La fin de la domination égyptienne et la crise de la fin du Bronze récent

C'est sous la XXe dynastie que la domination égyptienne à Canaan


prend fin. Ramsès III est encore actif dans la région, puisqu'on
trouve des traces de constructions administratives à Beth Shean
pour son règne, et aussi des inscriptions de cette époque sur
d'autres sites (Lakish, Tel Sera). Mais ces implantations égyptiennes
65
disparaissent par la suite, laissant un vide politique . Ce retrait
prend place dans un contexte plus large généralement caractérisé
comme une « crise » ou un « effondrement » qui marque la fin de
l'âge du Bronze, qui voit non seulement la fin du Nouvel Empire
égyptien et de sa domination sur Canaan, mais aussi celle de
l'empire hittite, et de nombreux royaumes levantins, en premier lieu
Ugarit, et laisse un début de l'âge du Fer particulièrement
mouvementé. Traditionnellement on tend à imputer ces
changements à des mouvements de population, à commencer par
ceux des «  Peuples de la Mer  » que combat Ramsès III, aussi les
Statue de Ramsès III provenant de Israélites dans le Canaan intérieur, et les Araméens en Syrie et
Beth Shean. Autorité des antiquités Haute Mésopotamie. Le vide politique qui s'instaure aurait profité à
d'Israël. ces groupes qui auraient éliminé les royaumes en place, et instauré

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progressivement leur propres entités politiques. Dans ce même mouvement, les échanges à longue
distance et le caractère «  globalisé  » du Bronze récent s'amenuisent, un retour au local s'accomplit à
66
peu près partout .

Les causes de cet effondrement ont fait couler beaucoup d'encre : les « invasions » comme celles des
Peuples de la Mer ont dominé dans les scénarios catastrophistes, même si elles peuvent aussi être vues
comme une conséquence de la crise, des désastres naturels (séismes) ou climatiques (sécheresses
prolongées) ont aussi été invoqués  ; d'autres interprètent le fait que la crise soit aussi généralisée
comme un témoignage de sa nature «  systémique  », donc une crise avant tout interne, liée à une
pluralité de facteurs (crise sociale, épidémies, manque de terre, fin des échanges à longue distance,
etc.). Dans une même veine, l'aspect cyclique des civilisations antiques a pu aussi être mis en avant, et
dans ce cadre l'ordre de l'âge du Bronze aurait en quelque sorte atteint sa date limite. D'une manière
générale on s'oriente vers des interprétations moins catastrophistes de cette période, les destructions
n'étant pas généralisées, et certaines régions semblant profiter des évolutions économiques et
politiques (comme les cités de la côte libanaise) alors que d'autres moins (la côte syrienne)  : il n'y a
donc pas que des perdants. D'une manière générale l'effondrement concerne avant tout les élites des
grands royaumes du Bronze récent, qui dirigeaient ceux-ci et animaient les réseaux d'échanges à longue
distance pour des besoins essentiellement somptuaires. Avec la restructuration des sociétés et
économies qui en résulte, les entités politiques sont moins importantes, les échanges internationaux
moins intenses (mais pas inexistants), le monde est plus fragmenté que par le passé. C'est cette
situation qui fait le lit de l'émergence de nouvelles ethnies et entités politiques qui caractérisent le
67
Levant de l'âge du Fer .

Une période de recompositions sociales et ethniques

Les trouvailles archéologiques, combinées aux sources textuelles


(essentiellement datées des périodes postérieures), ont depuis
longtemps mis en avant l'importance des bouleversements ayant
lieu au Levant durant la fin de l'âge du Bronze et le début de l'âge du
Fer. Du point de vue politique et social, c'est une ère qui voit des
transformations et recompositions complexes, avec des
phénomènes très fluides  : décentralisation maintenant qu'il n'y a
plus de grande puissance pour dominer la région, donc une plus
grande importance du niveau local  ; peut-être un temps plus
égalitaire que par le passé avec la fin de beaucoup de royaumes ; en
tout cas les transformations dans la culture matérielle sont visibles
partout. Cette période pose les jalons des entités politiques des
68
entités du Levant de l'âge du Fer, des âges biblique et classique .
Le Canaan de l'âge du Bronze, dominé politiquement par les
Égyptiens, laisse progressivement la place à plusieurs entités
culturelles et ethniques (phénomène d'ethnogenèse) qui reprennent
au moins en partie son héritage, mais doivent aussi une portion
plus ou moins large de leur culture à l'intrusion d'éléments
extérieurs : les Philistins sur la côte sud, les Phéniciens sur la côte
nord, les Israélites dans les hautes terres intérieures, aussi plusieurs
autres entités en Transjordanie (futurs royaumes d'Edom, Moab, Localisation des principales villes du
Ammon), et les Araméens en Syrie intérieure (Damas étant leur Levant de la fin du
implantation méridionale majeure). IIe millénaire av. J.-C. et de la
première moitié du
Les Philistins sont généralement tenus pour être un groupe Ier millénaire av. J.-C.
originaire du monde égéen, voire de l'Asie mineure, avec aussi de
forts liens avec Chypre, qui leur aurait servi de point d'étape avant
leur arrivée sur la côte sud du Levant. En tout cas c'est dans ces régions que les quelques textes
abordant le sujet semblent situer leurs origines, et leur implantation à Canaan s'accompagne de
l'apparition d'une poterie dite «  philistine  », de style mycénien et/ou chypriote mais produite
localement. Les Philistins font partie des Peuples de la Mer affrontés par Ramsès III, et selon l'opinion

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la plus courante ils se seraient installés sur la côte levantine après


avoir été repoussés d'Égypte. On y voit des groupes de maraudeurs,
peut-être des sortes de pirates, venus de divers horizons, des
guerriers accompagnés de leurs familles, peut-être arrivés en
plusieurs vagues. La datation de leur implantation est loin de faire
consensus, certains la situant dès le règne de Ramsès III, ce qui en
ferait donc une cause de l'effondrement de la domination
égyptienne, d'autres plus tard, auquel cas elle accompagnerait et
Poterie peinte monochrome de type
profiterait de ce départ. La présence philistine se repère sur les
« philistine I », xiie siècle av. J.-C.
principales cités de la partie occidentale du Levant sud, Gezer, Gath,
Musée d'Israël.
Ashkelon, Gaza et Yursa, seule Lakish semble abandonnée.
L'arrivée des Philistins semble bien avoir un aspect violent en
plusieurs endroits, sans forcément être accompagnée de
l'immigration d'un grand groupe de population. Quoi qu'il en soit la population de la région n'est pas
décimée ou remplacée, au contraire les arrivants se mélangent à elle, et rapidement une synthèse se
forme dans la culture matérielle entre le substrat local cananéen qui prend le dessus, et les influences
égéennes/chypriotes qui subsistent dans certains domaines mais se font de plus en plus timides au fil
69
de temps .

Pour ce qui concerne l'intérieur, le phénomène le plus mis en avant est celui de l'émergence des
Israélites dans les hautes terres. Comme vu plus haut, les archéologues et historiens ont abandonné
l'idée de considérer l'Exode et la conquête de Canaan par les Hébreux tels que racontés dans la Bible
comme des faits historiques. Mais divers éléments, en premier lieu la mention d'une entité
couramment identifiée comme Israël dans une inscription sur une stèle du roi égyptien Mérenptah (v.
1200 av. J.-C.) font que l'existence de celui-ci à la fin du Bronze récent est jugée probable. Mais c'est
une «  autre sorte d'Israël  (qui) est manifestement en train de se développer, que l'archéologie est en
70
train de révéler  » (L. Grabbe) . La manière dont se sont constituées les premières communautés
Israélites (ou «  proto-Israélites  »), dans les hautes terres du Levant méridional, sont très discutées,
notamment la question de savoir dans quelle mesure elles sont descendantes des Cananéens de l'âge du
Bronze. Ce qu'observe l'archéologie, c'est une augmentation des sites sédentaires dans cette région
durant la période de transition entre le Bronze récent et le Fer I, même avant selon certains. Les
reconstitutions ont longtemps opposé deux approches reposant sur l'idée d'une infiltration depuis
l'extérieur  : de manière conquérante selon Albright, pacifique selon Alt et Noth. Sauf exceptions, on
n'attribue plus d'événements violents à la formation des groupes proto-Israélites. Israël aurait émergé à
71
partir d'un ensemble bigarré de populations, une « multitude mixte » selon A. Killebrew , comprenant
en bonne partie des groupes ruraux cananéens, des pasteurs, des groupes marginaux du Bronze récent
(Apirou, Shasou), aussi des populations venues de l'extérieur. Néanmoins des modèles comme celui d'I.
Finkelstein proposent que les premiers Israélites soient avant tout formés à l'initiative de groupes
nomades non-cananéens installés dans les hautes terres, qui s'y sédentarisent. N. Na'aman insiste plus
sur l'arrivée de populations extérieures à Canaan dans le contexte de la fin de l'âge du Bronze récent,
venues se mêler aux populations en place puis se mélangeant progressivement aux groupes marginaux
et nomades avant de finalement s'établir dans les hautes terres. Pour W. Dever en revanche, les
populations qui s'établissent dans les hautes terres sont avant tout des paysans cananéens déracinés
venues des campagnes des régions basses. À l'opposé A. Faust a pu faire des premiers Israélites avant
tout les descendants des Shasou. La culture matérielle n'est pas vraiment en mesure d'apporter une
72
conclusion à ces débats sur l'ethnicité, puisqu'elle peut être similaire pour plusieurs populations . Du
point de vue linguistique, les langues du Levant méridional de l'âge du Fer sont en tout cas
manifestement les descendantes des langues cananéennes parlées dans la région durant le Bronze
récent (voir plus bas), donc la continuité est claire, ce qui veut dire que les éléments extérieurs, quelle
73
que soit leur importance, ont rapidement été intégrés .

C'est finalement au nord, sur la côte libanaise, que les éléments de continuité avec la civilisation
cananéenne de l'âge du Bronze sont les plus évidents, à commencer par la langue qui dérive là aussi de
74
celles attestées pour la période précédente . Les cités de la région forment à cette période un ensemble
que les Grecs devaient nommer «  Phéniciens  ». On ne sait pas vraiment si elles ont jamais eu
l'impression de former une culture commune, même s'il a été avancé que les populations de ces régions
avaient pu se considérer comme Cananéennes aux périodes plus tardives de l'Antiquité. Quoi qu'il en
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soit la majeure partie des spécialistes les voit comme des descendants des Cananéens de l'âge du
Bronze, même s'il faut ici aussi envisager l'impact des migrations de la fin du Bronze récent, qui
semblent perceptibles dans certaines évolutions de la culture matérielle. Avec la disparition d'Ugarit à
la fin du Bronze récent, les cités de la région, Byblos, Tyr, Sidon, etc. devinrent les principaux ports de
la côte levantine, même s'ils durent un temps faire face au déclin des réseaux d'échanges à longue
distance. D'après les quelques données glanées sur des sites archéologiques de la région, les cités de la
côte libanaise ont été remarquablement résilientes après les événements de la fin du Bronze récent, ont
maintenu leurs traditions tout en intégrant quelques éléments étrangers. Moins dépendantes de la
mainmise égyptienne, elles paraissent avoir été mieux armées que les cités de la côte méridionale du
75
Levant pour résister aux bouleversements de l'époque .

La constitution des royaumes de l'âge du Fer

Durant la dernière phase du premier âge du Fer, au xe  siècle  av. J.-C., les cités phéniciennes et
philistines se consolident et étendent leur emprise sur les terres basses de Canaan, semble-t-il sans
76
guerre particulièrement violente . Des royaumes puissants émergent, comme celui de Tyr qui devient
la cité phénicienne la plus dynamique, initie l'expansion phénicienne dans la Méditerranée, qui
débouche rapidement sur des implantations coloniales qui atteignent la partie occidentale de cette mer,
77
et s'étend territorialement en direction du sud .

Dans les hautes terres, c'est de cette phase qu'est traditionnellement datée l'émergence du royaume
d'Israël, forgé dans la lutte contre les Philistins, par le roi David, qui aurait alors étendu son autorité en
direction des cités basses cananéennes (comme Gezer). La recherche historique récente rejette l'idée
que ce royaume soit une entité politique puissante, en mesure de dominer le Levant sous Salomon
comme le prétend la Bible. La prise de contrôle des cités de Canaan à cette période est donc mise en
78
question . Ces différentes ethnies et entités politiques intègrent toutes des éléments cananéens, qui
constituent sans doute une bonne partie de leurs racines comme vu plus haut. Coincées entre elles, les
cités cananéennes des basses terres préservent un temps leur indépendance et reprennent de la vigueur
durant cette période, à l'exemple de Megiddo. Cette dynamique s'éteint néanmoins à la fin du premier
âge du Fer. Cette fin a pu être imputée à une campagne conduite par le pharaon Sheshonq Ier (v. 926
av. J.-C.), dont la Bible mentionne qu'il a épargné Jérusalem contre un tribut, et qui a laissé une
inscription mentionnant la soumission d'environ 150 villes et villages au Levant méridional. On peut lui
attribuer les destructions attestées à Beth Shean, Rehov, Megiddo, quoi que certains relativisent les
dégâts causés par cette campagne, qui serait pour eux plutôt de l'ordre de l'intimidation. En tout cas
79, 80, 81
elle ne se solde pas par un retour de la domination égyptienne .

Le royaume d'Israël semble le principal bénéficiaire de la situation, les souverains de la dynastie omride
prenant le contrôle de diverses cités des basses terres (Hazor, Megiddo, Gezer), sans bouleverser l'ordre
social puisque le peuplement n'est pas modifié, au contraire cela se traduit par une plus forte influence
82
de la culture matérielle et architecturale des villes cananéennes sur cet État .

Aspects culturels

Religion

Les dieux de Canaan

La notion de «  religion cananéenne  » recouvre en général la religion pratiquée dans le Levant


méridional (et aussi central) durant l'âge du Bronze récent et aussi durant l'âge du Fer. Pour cette
dernière elle peut servir à désigner la religion polythéiste à partir de laquelle émerge le monothéisme de
83
l'Israël antique . Elle est reconstituée à partir d'un ensemble divers de textes, s'appuyant sur la
description des croyances et pratiques religieuses des Cananéens qui sont fustigées par la Bible, et sont
sans doute la religion pratiquée par les Israélites non pleinement acquis au monothéisme à l'époque de
rédaction de ces textes, et aussi celle des peuples voisins (Phéniciens, Philistins). Les sources écrites
https://fr.wikipedia.org/wiki/Canaan_(région)#Langue_cananéenne 14/23
08/01/2023 17:10 Canaan (région) — Wikipédia

provenant des régions voisines sont aussi invoquées en appui  : en


premier lieu la riche documentation cunéiforme d'Ugarit de l'âge du
Bronze récent concernant sa religion, ainsi que les informations
concernant la religion phénicienne, en gros tout ce qui peut être de
près ou de loin rattaché à l'ensemble culturel cananéen. Les sources
architecturales et iconographiques provenant des sites cananéens
du IIe millénaire av. J.-C. fournissent des informations plus directes
sur les pratiques religieuses, mais ne sont pas vraiment explicites
sur l'univers religieux. Selon ce qui apparaît dans ces sources, une
des principales divinités de ces régions est El, le « Dieu » (ʾilu), chef
de l'assemblée divine chargée de trancher les cas les plus
importants, figure paternelle, royale, parfois créatrice. Baal, le
«  Seigneur  » (bʿl), est l'autre figure royale du panthéon cananéen.
Ce nom est en fait une épithète qui peut servir à désigner différents
dieux locaux majeur. À Ugarit et sans doute dans bien d'autres
endroits, il désigne Hadad le dieu de l'Orage (donc des eaux venant
du ciel, ce qui lui donne un rôle dans la fertilité), grande figure Dieux cananéens trouvés à Hazor
souveraine des panthéons sémitiques occidentaux, fils du grand (xve – xiiie siècles av. J.-C., musée
dieu agraire Dagan, et protagoniste d'un cycle mythologique qui le d'Israël, Jérusalem).
voit se défaire de plusieurs rivaux (Yam la Mer, Môt la Mort) afin
d'accéder à la souveraineté sur les dieux. La principale divinité
féminine de ces régions est Astarté, déesse de la chasse et de la guerre, sans doute aussi de l'amour et
associée à la planète Vénus. Athirat est la parèdre du dieu El, sous le nom d'Asherah son culte semble
avoir été important dans l'Israël antique. Anat, jeune sœur de Baal, a des aspects guerriers semblables à
ceux d'Astarté. Shapash est la déesse solaire des panthéons sémitiques occidentaux (alors qu'à l'est
84
cette position est celle d'un dieu masculin) .

Les sanctuaires

Langues et écritures

Les écritures employées à Canaan et leurs usages

Plusieurs types d'écritures sont attestés sur les sites de Canaan du


IIe  millénaire  av. J.-C.  : l'écriture cunéiforme, originaire de
Mésopotamie et dominante en Syrie  ; les écritures égyptiennes,
hiéroglyphes et hiératique  ; des alphabets linéaires
(«  protosinaïtique  » ou «  protocananéen  »)  ; des alphabets
cunéiformes  ; enfin aussi des hiéroglyphes hittites et écritures du
monde égéen (minoen, mycénien), reflet d'un contexte
Bol avec inscription en alphabet
international. Les traces d'écriture sont limitées par rapport aux
« proto-cananéen ». régions voisines, surtout concentrées dans quelques villes plus
e
xiii  siècle av. J.-C. Musée d'Israël. internationalisées (Hazor, Lakish, Beth Shean au sud, et surtout les
cités côtières Byblos, Tyr, Sidon), quoi que plus nombreuses au
Bronze récent qu'au Bronze moyen, ce qui semble refléter un
développement. Au Levant sud, les inscriptions en hiéroglyphes sont numériquement les plus
nombreuses, car elles se trouvent sur des scarabées qui sont un type d'objet assez répandu,
probablement un reflet de l'« égyptianisation » des élites locales car il s'agit d'objets personnels (avec
aussi une finalité protectrice), de prestige, comme les vases inscrits en hiéroglyphes ; on trouve aussi
quelques stèles laissées par des rois égyptiens pour commémorer leur emprise sur la région, ainsi que
quelques inscriptions funéraires isolées. Le hiératique a sans doute dû être employé par
l'administration égyptienne du Levant au Bronze récent, mais il reste peu attesté, sans doute parce qu'il
était écrit sur des matériaux périssables qui ont disparu, et a surtout survécu sur des céramiques. Le
cunéiforme, écrit en akkadien, est surtout documenté à Hazor, qui a livré environ 90 tablettes, de
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nature diverse (textes administratifs, scolaires, recueils de lois, divination, etc.)  ; c'est l'écriture
diplomatique de l'époque, comme attesté par les tablettes originaires de Canaan mises au jour parmi les
lettres d'Amarna, donc connue des chancelleries du Levant méridional. Son usage semble donc répandu
spatialement dans la région, enseigné et pratiqué pour divers usages, notamment officiels, mais Canaan
n'a pas livré de documentation en quantité comparable aux cités de Syrie (Ugarit, Emar), ce qui n'est
probablement pas lié au hasard des trouvailles archéologiques mais bien à une pratique moins courante
85
de cette écriture . Les sceaux-cylindres courants dans les régions de culture cunéiforme sont très
rarement inscrits à Canaan. Les alphabets linéaires sont attestés par de courtes inscriptions sur
quelques objets personnels devant appartenir à des élites (vaisselle, bijoux, ornements). Les objets à
finalité votive portant des inscriptions sont rares, par exemple des bols portant une inscription peinte
86
en hiératique .

L'alphabet : invention cananéenne ?

L'alphabet est manifestement dérivé des écritures égyptiennes (hiéroglyphes, hiératique), puisque
plusieurs des signes des premiers alphabets reprennent la forme de signes égyptiens, tandis qu'ils
suivent le principe des signes phonétiques de l'écriture égyptienne qui ne notent que les consonnes
(alors que les signes phonétiques du cunéiforme sont des syllabes complètes avec consonnes et
voyelles). Mais ils sont adaptés à un contexte linguistique sémitique  : ce sont à l'origine des
représentations picturales de choses, et le son qu'ils représentent est la consonne initiale du mot
cananéen désignant cette chose (acrophonie) : par exemple le signe à l'origine de la lettre transcrivant
la consonne [r] représente une « tête », reš en cananéen (alors que ce mot se dit tp en égyptien ancien).
La plus ancienne forme d'écriture alphabétique attestée, qui pourrait dater des alentours de 1900 av. J.-
C., a été identifiée au Ouadi el-Hol en Égypte, site où on trouve mention d'«  Asiatiques  », donc de
Cananéens, et ces inscriptions ont souvent été reliées à cette population. L'autre plus ancienne forme
d'alphabet connue, le protosinaïtique, identifiée comme son nom l'indique au Sinaï dans les sites
miniers de Sarabit al-Khadim, où était extraite durant le Moyen Empire (donc au Bronze moyen) de la
turquoise tant appréciée des Égyptiens. Là encore cette écriture a été reliée à la présence de travailleurs
parlant des langues sémitiques. Mais dans les deux cas le contexte reste celui de la sphère politique et
culturelle égyptienne, donc la possibilité que les premiers alphabets aient été développés à l'initiative de
l'administration égyptienne reste envisagée, même si ce type d'écriture a forgé son succès au Levant.
Des inscriptions dans des alphabets archaïques, « protocananéens », datées approximativement de la
87
même période ont été mises au jour au Levant méridional, par exemple sur une poterie et une dague
mises au jour à Lakish, mais l'usage de cette forme d'écriture semble rester très limité par rapport au
cunéiforme et aux écritures égyptiennes. Ces premières formes alphabétiques sont d'aspect linéaire.
Mais le premier alphabet dont l'usage soit systématique, l'alphabet ougaritique, a un aspect cunéiforme.
Il est développé au moins à partir du xve siècle av. J.-C. et surtout attesté dans les dernières décennies
du xiiie  siècle  av. J.-C.. Certains des signes de cet alphabet semblent inspirés de ceux des alphabets
linéaires plus anciens. On trouve en quantité bien moindre d'autres variantes d'alphabets cunéiformes
de la même époque sur d'autres sites de Syrie et aussi à Chypre, et dans le Levant central (Kamid el-
88, 89, 90
Loz, Sarepta) et méridional (Taanach, Bet Shemesh, mont Thabor) .

Les langues cananéennes

En linguistique, le terme cananéen peut avoir deux usages :

désigner un ensemble de langues sémitiques du groupe occidental septentrional parlées à


Canaan au IIe millénaire av. J.-C., groupe parfois divisé en deux ensembles, un méridional et un
autre septentrional dans lequel la langue d'Ugarit serait incluse ;
désigner un ensemble de langues sémitiques du groupe occidental septentrional parlées au
Levant au Ier millénaire av. J.-C., descendantes des précédentes, en premier lieu le phénicien
(incluant la langue punique de Carthage), et l'hébreu, ainsi que l'ammonite, le moabite et
l'édomite, pour les différencier des dialectes araméens.

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On s'intéressera ici au premier cas. Ces dialectes sont très mal documentés, donc peu connus. Les textes
cunéiformes écrits à Canaan au IIe  millénaire  av. J.-C., surtout les lettres d'Amarna, le sont en
akkadien, langue sémitique de Mésopotamie qui sert de lingua franca à cette période, mais ils
contiennent de nombreux termes et formulations ainsi que des gloses en dialectes cananéens, ce qui
donne à leur akkadien un aspect hybride (une sorte de pidgin), cananéen, qui permettent d'approcher
les dialectes de Canaan. On observe des variations entre les textes, ce qui est généralement interprété
comme le reflet des dialectes locaux des différents scribes écrivant ces textes. Mais d'autres objectent
que les différences ne sont pas si marquées que ça, et qu'il pourrait s'agir d'une forme de langue de
contact mise au point par les scribes cananéens et devenue un standard à l'échelle de leur région,
reflétant le fait que leur apprentissage de l'akkadien est moins complet que celui des scribes de Syrie
91
qui pratiquent un akkadien plus classique . Les inscriptions en alphabet protocananéen sont écrites en
dialecte cananéen, mais elles sont bien moins nombreuses, courtes et souvent mal préservées et encore
mal comprises, donc moins utiles que les textes cunéiformes pour approcher les langues cananéennes.
Ce sont les deux sources à notre disposition, ensuite les parallèles avec les autres langues cananéennes
dans la seconde acception (phénicien, hébreu) permettent d'apporter d'autres éléments de
compréhension. Au mieux, il est possible de dégager quelques traits généraux des dialectes cananéens
de l'époque d'Amarna  : du point de vue phonétique, s'est effectué le remplacement du *ā proto-
sémitique par le ō (ce qui se retrouve en hébreu), et l'inventaire consonantique est plus restreint que
celui de la langue d'Ugarit et différent de l'araméen ; les cas sont marqués avant tout par des voyelles
suffixées, comme à Ugarit, ce qui disparaît dans les langues du Ier  millénaire  av. J.-C.  ; de même le
système verbal est proche de celui d'Ugarit et différent de ceux des langues cananéennes postérieures ;
le système Š causatif n'est pas attesté, sans doute absent ; la « loi de Barth-Ginsberg » s'applique (le a
initial devient i dans une forme yaqtal, soit yiqtal). Du point de vue du vocabulaire, un lexique de base
est connu, mais il manque tout de même des éléments cruciaux, comme les verbes de mouvement. Pour
92
complexifier le tableau, plusieurs dialectes existant, il devait y avoir des différences entre eux .

Arts

Canaan et Cananéens dans les textes postérieurs


À partir de l'âge du Fer II, les termes de Canaan et de Cananéens tendent à perdre leur sens. Dans la
littérature biblique qui est couchée par écrit à compter de cette période, ils deviennent un symbole
plutôt qu'une description d'une réalité de l'époque, les auteurs des textes de l'époque post-exilique
93
n'ayant plus sous les yeux les Cananéens qu'ils fustigent . Durant l'époque hellénistique, le terme
Canaan semble être un synonyme des termes grecs Phénicie et Phéniciens, comme l'indique un
monnayage de Beyrouth (Béryte) daté du iiie siècle av. J.-C. ayant une légende en grec Laodikeia he en
Phoinikē, « Laodicée de Phénicie », et en phénicien lʾdkʾ ʾš bknʿn, « Laodicée de Canaan » (nouveau
2
nom de la ville) . Dans l’Évangile selon Matthieu (15), une femme cananéenne implore Jésus de
94
soigner sa fille ; elle est présentée comme originaire des régions phéniciennes de Tyr et Sidon .

Dans la littérature rabbinique juive, les Cananéens sont mentionnés à plusieurs reprises, en lien avec
leur image négative laissée par le texte biblique. Au Moyen-Âge, le terme Cananéens est couramment
employé dans les familles juives pour qualifier leurs serviteurs et esclaves qui n'ont pas d'ancêtre juif, là
encore un sens dérivé de la Genèse où la condition de serviteur est assignée aux descendants de
Canaan. D'autres textes évoquent le fait que les Cananéens se seraient réfugiés en Afrique après en
95, 96
avoir été chassés par les Israélites .
97
En Afrique du Nord, les Berbères ont souvent été présentés comme des descendants des Cananéens .
Selon Augustin d'Hippone, les villageois (en latin  : rustici) d'Afrique du Nord, parlant la langue
phénicienne («  lingua punica  »), s'identifiaient eux-mêmes ou leur langue comme «  Chanani  ».
Augustin, dans une discussion sur la guérison de la fille d'une Cananéenne du Nouveau Testament, a
soutenu que ce nom Chanani était le même que le mot Chananaei («  Cananéens  »). La formulation
latine correcte parmi les manuscrits est débattue et le contexte est ambigu. Bien que ce passage ait été

https://fr.wikipedia.org/wiki/Canaan_(région)#Langue_cananéenne 17/23
08/01/2023 17:10 Canaan (région) — Wikipédia

avancé pour démontrer que le nom « Cananéen » était l'endonyme des Phéniciens, il est possible que le
contexte rhétorique des paroles d'Augustin signifie qu'elles ne peuvent pas être invoquées comme
98
preuve historique .

Un sens plus positif de Canaan subsiste, en tant que désignation de la Terre promise, par exemple dans
le gospel. Les Puritains américains ont pu employer l'expression de « langues de Canaan » comme de la
langue parlée au Paradis par les personnes sauvées. Dans une acception plus négative, ceux qui se sont
vus comme le « nouvel Israël » ont désigné comme « Cananéens » les Amérindiens installées dans leur
Terre promise. Le mépris et la brutalité avec lesquels sont traités les Cananéens dans la Bible n'a pas
manqué de susciter des discussions dans l'apologétique chrétienne  : les explications sont allées de la
vision du massacre comme acte de pitié, à son rejet en tant que pratique archaïque à amender,
l'exemple christique pouvant être vu comme une manière de corriger ce qui est vu comme des excès
99
décrits par l'Ancien Testament .

Cananéisme
Le terme de Cananéen est réemployé par un groupe sioniste nationaliste de droite marginal, actif des
années 1930 aux années 1970 et qui entendait opérer une rupture néo-païenne avec le judaïsme. On
parle de « cananéisme ».

Notes et références
1. (en) Michael C. Astour, « The Origin of the Terms "Canaan," "Phoenician," and "Purple" », Journal of
Near Eastern Studies, University of Chicago Press, vol. 24, no 4,‎1965, p. 346-350
2. (en) Philip C. Schmitz, « Canaan (place) », dans David Noel Freedman (dir.), Anchor Bible
Dictionary, Doubleday, 1992
3. Schoville 1994, p. 157-158.
4. (en) Lester L. Grabbe, « Late Bronze Age Palestine: If we had only the Bible … », dans Grabbe
2016, p. 28
5. Killebrew 2005, p. 96.
6. (en) Niels P. Lemche, Historical Dictionary of Ancient Israel, Lanham, Toronto et Oxford, The
Scarecrow Press, coll. « Historical Dictionaries of Ancient Civilizations and Historical Eras », 2004,
187 p. (ISBN 0-8108-4649-7), p. 87-89
7. (en) Song-Mi Suzie Park, « Israel in Its Neighboring Context », dans Susan Niditch (dir.), The Wiley
Blackwell Companion to Ancient Israel, Malden, Oxford et Chichester, Wiley Blackwell, 2016, p. 29-
32
8. (en) Brian R. Doak, Ancient Israel's Neighbors, Oxford, Oxford University Press, 2020, p. 35-45
9. Killebrew 2005, p. 95.
10. Killebrew 2005, p. 95-96.
11. Killebrew 2005, p. 97.
12. Killebrew 2005, p. 57.
13. Killebrew 2005, p. 94.
14. « Based on extrabiblical sources, we can speak of Canaanites as indigenous inhabitants of mixed
ancestry residing in the land referred to as Canaan » : Killebrew 2005, p. 249
15. (en) Lester L. Grabbe, « Late Bronze Age Palestine: If we had only the Bible … », dans Grabbe
2016, p. 27-28
16. « The Canaanites of the ancient Near East did not know that they were themselves Canaanites. » :
Lemche 1991, p. 152
17. Killebrew 2005, p. 139 n. 1..
18. (en) Matthew Suriano, « Historical Geography of the Ancient Levant », dans Killebrew Steiner (dir.)
2013, p. 17 ; (en) Lester L. Grabbe, « Late Bronze Age Palestine: If we had only the Bible … », dans
Grabbe 2016, p. 28

https://fr.wikipedia.org/wiki/Canaan_(région)#Langue_cananéenne 18/23
08/01/2023 17:10 Canaan (région) — Wikipédia

19. Grabbe 2007, p. 39 (chronologie moyenne) et (en) Aaron A. Burke, « Introduction to the Levant
During the Middle Bronze Age », dans Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 403-413 (chronologie
basse).
20. Grabbe 2007, p. 46-48
21. (en) Wayne Horowitz, « Hazor: A Cuneiform City in the West », dans Near Eastern Archaeology, Vol.
76, no. 2, 2013, p. 98-101
22. (en) Aaron A. Burke, « Introduction to the Levant During the Middle Bronze Age », dans Killebrew et
Steiner (dir.) 2013, p. 404-407
23. (en) Susan Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 451-453
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Edwin M. Yamauchi (dir.), Peoples of the Old Testament World, Grand Rapids, Baker, 1994, p. 162-
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25. Killebrew 2005, p. 94 et 249.
26. (en) Marc Haber, Claude Doumet-Serhal, Christiana Scheib, Pierre Zalloua, Toomas Kivisild et Chris
Tyler-Smith, « Continuity and Admixture in the Last Five Millennia of Levantine History from Ancient
Canaanite and Present-Day Lebanese Genome Sequences » (https://www.cell.com/ajhg/fulltext/S00
02-9297%2817%2930276-8), sur cell.com, 27 juillet 2017 (consulté le 29 janvier 2020).
27. (en) « Ancient DNA Studies in the Near East Detail Complex, Interconnected Population Histories »
(https://www.genomeweb.com/sequencing/ancient-dna-studies-near-east-detail-complex-interconne
cted-population-histories?utm_source=addthis_shares#.XtDHtjrkG71), sur genomeweb.com
(consulté le 28 mai 2020).
28. Grabbe 2007, p. 41, 44-45 et 52-55
29. (en) Susan Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 453-454
30. (en) Susan Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Middle Bronze Age », dans
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31. (en) Aaron A. Burke, « Introduction to the Levant During the Middle Bronze Age », dans Killebrew et
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32. (en) Hanan Charaf, « The Northern Levant (Lebanon) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 437-438
33. (en) Assaf Yasur-Landau, « The Middle Bronze Age Canaanite City as a Domesticating Apparatus »,
dans Yasur-Landau, Cline et Rowan 2018, p. 224-225
34. (en) Assaf Yasur-Landau, « The Middle Bronze Age Canaanite City as a Domesticating Apparatus »,
dans Yasur-Landau, Cline et Rowan 2018, p. 226-228
35. (en) Assaf Yasur-Landau, « The Middle Bronze Age Canaanite City as a Domesticating Apparatus »,
dans Yasur-Landau, Cline et Rowan 2018, p. 228-237
36. (en) Steven Bourke, « The Southern Levant (Transjordan) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 466-468
37. (en) Hanan Charaf, « The Northern Levant (Lebanon) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 438-441
38. (en) Susan Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 458-459 et 462 ; (en) Steven Bourke, « The Southern Levant
(Transjordan) During the Middle Bronze Age », dans Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 477-478
39. Grabbe 2007, p. 42
40. (en) Hanan Charaf, « The Northern Levant (Lebanon) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 443-446
41. Grabbe 2007, p. 45-46
42. (en) Nava Panitz-Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Late Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 541-543
43. (en) Susan Sherratt, « Introduction to the Levant During the Late Bronze Age », dans Killebrew et
Steiner (dir.) 2013, p. 498 et 500-501
44. (en) Nava Panitz-Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Late Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 541-542

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08/01/2023 17:10 Canaan (région) — Wikipédia

45. (en) Shlomo Bunimovitz, « Canaan Is Your Land and Its Kings Are Your Servants: Conceptualizing
the Late Bronze Age Egyptian government in the Southern Levant », dans Yasur-Landau, Cline et
Rowan 2018, p. 266-267
46. (en) Marlies Heinz et Sabina Kulemann-Ossen, « The Northern Levant (Lebanon) During the Late
Bronze Age », dans Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 536-537
47. (en) Lester L. Grabbe, « Canaan under the Rule of the Egyptian New Kingdom: From the Hyksos to
the Sea Peoples », dans Grabbe 2016, p. 93-97
48. (en) Marlies Heinz et Sabina Kulemann-Ossen, « The Northern Levant (Lebanon) During the Late
Bronze Age », dans Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 537-538
49. (en) Nava Panitz-Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Late Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 547
50. Killebrew 2005, p. 55-57.
51. (en) Shlomo Bunimovitz, « Canaan Is Your Land and Its Kings Are Your Servants: Conceptualizing
the Late Bronze Age Egyptian government in the Southern Levant », dans Yasur-Landau, Cline et
Rowan 2018, p. 268-269. Killebrew 2005, p. 58-80 pour une analyse de la documentation
archéologique concernant la présence égyptienne.
52. Killebrew 2005, p. 53-55.
53. (en) Carolyn R. Higginbotham, Egyptianization and Elite Emulation in Ramesside Palestine:
Governance and Accommodation on the Imperial Periphery, Brill, Leyde et Boston, 2000.
54. (en) Shlomo Bunimovitz, « Canaan Is Your Land and Its Kings Are Your Servants: Conceptualizing
the Late Bronze Age Egyptian government in the Southern Levant », dans Yasur-Landau, Cline et
Rowan 2018, p. 269-276
55. Killebrew 2005, p. 81.
56. (en) Lester L. Grabbe, « Late Bronze Age Palestine: If we had only the Bible … », dans Grabbe
2016, p. 34-39
57. Killebrew 2005, p. 100-101.
58. (en) Marlies Heinz et Sabina Kulemann-Ossen, « The Northern Levant (Lebanon) During the Late
Bronze Age », dans Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 525-527
59. (en) Nava Panitz-Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Late Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 543-547
60. Killebrew 2005, p. 138.
61. (en) Nava Panitz-Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Late Bronze Age », dans
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Voir aussi

Articles connexes
Canaan (fils de Noé)
Canaan (patriarche)
Cananéens (politique)
Israël antique
Phénicie
Knaanique
Malédiction de Canaan
https://fr.wikipedia.org/wiki/Canaan_(région)#Langue_cananéenne 22/23
08/01/2023 17:10 Canaan (région) — Wikipédia

Pays de Canaan (Bible)


Terre d'Israël
Terre promise (religion)

Liens externes
Notices d'autorité :
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Bibliothèque nationale tchèque (http://aut.nkp.cz/ge115783)
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Dizionario di Storia (http://www.treccani.it/enciclopedia/canaan_(Dizionario-di-Storia)/) ·
Encyclopædia Britannica (https://www.britannica.com/place/Canaan-historical-region-Middle-East) ·
Encyclopédie Treccani (http://www.treccani.it/enciclopedia/canaan) ·
Store norske leksikon (https://snl.no/Kanaan)

André Lemaire, « Les Cananéens, le Levant et la mer » (http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/les_c


ananeens_le_levant_et_la_mer.asp), sur clio.fr
(en) « Canaan & Ancient Israel » (http://www.penn.museum/sites/Canaan/index.html)

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