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11.1 Introduction
11.2 Les relations entre l’Accord SPS et la CIPV relativement à l’analyse
des risques
11.3 L’évaluation des risques - L’analyse des risques - L’Analyse du risque
phytosanitaire (ARP)
11.4 L’ARP et le processus pour l’établissement des mesures
phytosanitaires
11.5 La prise de décision
11.6 Ressources et coopération
11.7 Interconnexions
11.8 Les apports de l’ARP
11.9 Conclusion
R. Griffin
Division de la production végétale et de la protection des plantes
OBJECTIF
POINTS CLÉS
11.1 Introduction
L’évaluation des risques est une obligation en cas de mesures phytosanitaires
Un des principes fondamentaux de l’Accord SPS est que les mesures de protection de
la vie et de la santé des personnes et des animaux ou de préservation des végétaux
sont basées sur des normes internationales ou sur une évaluation des risques tenant
compte des lois et preuves scientifiques. Ceci se retrouve à l’Article 2 (des droits
fondamentaux et des engagements) et constitue l’objet de l’Article 5 (évaluation des
risques et détermination du niveau approprié de la protection sanitaire ou
phytosanitaire). Le concept a également des liens étroits avec d’autres principes et
termes qui figurent tant dans l’Accord SPS que dans la CIPV et les normes qui y sont
associées.
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L’Article 5:1 de l’Accord SPS déclare que les membres de l’OMC feront en sorte que les
mesures phytosanitaires soient établies sur la base d’une évaluation des risques.
L’Accord définit l’évaluation des risques comme suit:
La CIPV emploie une terminologie légèrement différente dans le nouveau texte révisé
de la CIPV et les normes qui y sont associées, pour refléter les mêmes concepts et
engagements. Deux termes particulièrement importants figurent à l’Article II
(Terminologie) du nouveau texte révisé:
L’Accord SPS ainsi que la CIPV, insistent sur la nécessité de disposer d’une procédure
systématique pour collecter, évaluer et documenter les informations, scientifiques ou
non, qui étayeront les mesures SPS qui touchent au commerce. Ceci amène à prendre
en considération les aspects tant économiques que biologiques des risques qui pèsent
sur la santé des animaux ou des végétaux. Il convient toutefois de souligner que
l’Accord SPS n’indique à aucun moment que les facteurs économiques doivent être
directement pris en considération dans les évaluations des risques pesant sur la santé
humaine.
L’Accord SPS indique qu’une évaluation des risques n’est pas nécessaire lorsque les
mesures reposent sur des normes internationales. Ceci tient à ce qu’une norme
existante tient déjà compte d’une évaluation des risques ayant fait l’objet d’un accord
international. Tout écart par rapport aux normes existantes doit par contre être conforté
par une évaluation des risques (Article 3). Des mesures provisoires peuvent ainsi être
mises en place sans utiliser de norme ou d’évaluation complète des risques, et de telles
mesures peuvent s’écarter des normes, mais elles doivent s’appuyer sur une base
scientifique raisonnable et être examinées en utilisant l’évaluation des risques quand
des informations plus complètes sont disponibles (Article 5:7). De plus, la jurisprudence
des différends liés à l’Accord SPS fait obligation aux Etats de rechercher activement les
informations nécessaires pour mener à bien une évaluation complètes des risques
concernant les mesures provisoires.
Ces exigences de l’Accord SPS créent un lien direct entre l’évaluation des risques et les
normes internationales qui sont établies par les organisations internationales
compétentes. D’une part, ce lien concerne la présence ou l’absence de normes. Là où
les normes n’existent pas ou sont considérées inadéquates, l’évaluation des risques est
nécessaire pour justifier les mesures prises. D’autre part, le lien concerne les normes
développées pour réaliser l’évaluation des risques. Dans les deux cas, les organisations
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qui fixent les normes jouent un rôle significatif en fournissant aux Etats les moyens de
justifier leurs mesures de SPS.
La CIPV est identifiée par l’Accord SPS comme l’instance de référence pour les normes
phytosanitaires. Bien que poursuivant un programme ambitieux de fixation de normes
répondant aux attentes de l’Accord SPS, la CIPV n’a qu’une brève expérience en
matière d’élaboration de normes. Jusqu’ici, la majeure partie de ses efforts consacrés
aux normes a porté sur la définition de fondements des normes de concept à partir
desquelles les normes plus spécifiques pourront être développées ultérieurement.
Cependant, à ce premier stade de la définition des normes phytosanitaires, les normes
sont encore loin d’être suffisamment spécifiques pour permettre de définir des mesures
à la place des procédures d’évaluation des risques. Par conséquent, là où il est
question de mesures phytosanitaires, les Etats Membres de l’OMC doivent fonder leurs
décisions sur des évaluations des risques. Le processus utilisé pour l’évaluation des
risques phytosanitaires n’en acquiert donc que plus d’importance pour tous les pays.
L’une des caractéristiques importantes du lien existant entre la CIPV et l’Accord SPS
concerne le fondement scientifique des mesures. Reconnaissant l’importance de ce
lien, les Etats signataires de la CIPV ont considéré comme prioritaire le développement
de normes pour l’analyse des risques. Les Directives pour l’analyse de risque
phytosanitaire (NIMP no 2) ont donc été adoptées par la CIPV en 1995 et servent
actuellement de référence conceptuelle et de procédure aux analyses des risques
phytosanitaires. Cette norme fournit les fondements nécessaires à l’application du
concept d’analyse des risques dans un objectif phytosanitaire et elle trace les grandes
lignes d’une démarche de conduite de l’analyse des risques en trois étapes. La NIMP n°
2 est maintenant largement utilisée par les organisations nationales de protection des
végétaux du monde entier comme guide de référence pour l’analyse des risques
phytosanitaires.
Le terme employé dans la CIPV pour identifier l’analyse des risques à des fins
phytosanitaires est «analyse de risque phytosanitaire» ou ARP. L’Accord SPS ne se
rapporte ni à l’ARP ni à l’analyse des risques, mais utilise le terme «évaluation des
risques». Le terme «évaluation des risques» est employé, par la CIPV et par les autres
organismes chargés de fixer des normes qui sont identifiées dans l’Accord SPS (l’OIE et
le Codex), pour décrire un processus contenu dans l’analyse des risques, c’est-à-dire la
caractérisation du risque basée sur une évaluation des preuves pour estimer la
probabilité et les conséquences d’un événement défavorable. Dans le cas de la
protection des végétaux, «l’événement défavorable» est normalement l’introduction ou
la dissémination d’un organisme nuisible.
L’évaluation des risques est un élément clé de l’analyse des risques telle qu’elle est
décrite par la CIPV, l’OIE, et le Codex pour l’évaluation des risques associés
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D’autres éléments généralement identifiés dans les procédures d’analyse des risques
peuvent changer. Par exemple, la «transmission du risque» est parfois distinguée
comme un élément séparé et d’autres fois, moins directement, comme un facteur à
prendre en compte dans tout le processus. Des éléments de transparence, tels que la
documentation et l’incertitude sont également parfois considérés comme des éléments
distincts dans les processus d’analyse de risque. Le label et le niveau de
reconnaissance donnés à ces différents éléments dans une procédure peuvent changer
pour diverses raisons. La raison principale se trouve dans le fait que chacune des
disciplines couvertes par l’Accord SPS (végétal, animal, et santé humaine) a ses
propres caractéristiques, son histoire et ses termes.
Bien que la diversité des termes et le fait de la souligner peut sembler compliquer la
signification et le rôle de l’analyse de risque dans l’Accord SPS, il existe en pratique une
uniformité très forte dans la compréhension et l’utilisation des concepts représentés par
les termes. A cet égard, la CIPV tâche d’encourager cette uniformisation à travers les
disciplines et de favoriser l’harmonisation dans la traduction et l’application des
concepts d’analyse de risque au sein de la communauté phytosanitaire mondiale.
Identification du risque
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Evaluer les options de gestion des risques pour les risques inacceptables
La gestion des risques. Elle implique l’identification des options disponibles pour réduire
le risque et les évaluer pour leur pertinence. Les procédures de gestion du risque
incluent:
· Evaluation des options - des options sont évaluées par rapport aux
renseignements obtenus sur leur efficacité, faisabilité et impacts.
Il est important de noter que le processus d’ARP n’est pas linéaire. En particulier,
l’évaluation de l’efficacité des options de limitation des risques nécessite l’utilisation de
l’évaluation du risque pour déterminer le niveau auquel les options réduisent le risque.
Un niveau de base des risques est établi à partir de l’évaluation du risque en l’absence
de limitation. Dans la gestion du risque, ceci est comparé aux situations où une
limitation du risque existe afin de mesurer l’efficacité des options spécifiques.
L’incertitude. L’incertitude est un facteur essentiel du risque. Une ARP n’est pas
complète si elle n’a pas identifié et exprimé l’incertitude associée à l’évaluation du
risque et les options pour limiter le risque. L’incertitude peut être due à des informations
lacunaires ou contradictoires.
Transparence et consultation
Une communication pertinente sur les risques nécessite une réciprocité dans les
échanges d’informations. L’information au sujet des analyses, et en particulier de leurs
résultats, est communiquée aux parties intéressées ou concernées. De même,
l’information pertinente est également sollicitée et prise en compte. Ceci est souvent fait
par le biais du processus de commentaires officiels.
La décision de choisir et d’appliquer une mesure n’est souvent pas considérée comme
faisant partie du processus analytique, en particulier là où les décisions sont prises par
d’autres organismes ou à un niveau administratif distinctement séparé des procédures
d’analyse techniques de l’ARP. Là où c’est le cas, il est particulièrement important de
s’assurer que les ARP sont complètes et communiquent les éléments essentiels qu’une
personne non technicienne a besoin de comprendre. Les décideurs doivent également
tenir compte des principes et des engagements existants au titre de la CIPV et de
l’Accord SPS, y compris:
Les ressources les plus importantes pour l’ARP sont l’information, les méthodes, et
l’expérience. Dans la grande majorité des cas, l’ARP est un processus relativement
simple et direct qui suit une approche systématique aboutissant à une prise de décision;
elle comprend également la documentation de base sur la procédure et l’information.
Les méthodes et l’expérience sont acquises avec le temps et par des efforts continus
d’amélioration de l’ARP. Cependant, la collecte d’informations appropriées nécessite
normalement plus de temps et d’effort que n’importe quel autre aspect de l’ARP.
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La littérature scientifique est une source d’information pour l’ARP. L’Internet a prouvé
qu’il pouvait être une aide significative à tous les pays essayant d’obtenir des
informations pour l’ARP auprès des experts et dans la littérature. Les journaux et les
publications scientifiques, lorsqu’ils sont disponibles, sont également des sources non
négligeables. Des données scientifiques peuvent également être obtenues par un
contact direct avec les chercheurs et à partir de sources fiables ayant une expérience
ou des observations de première main.
Les listes officielles, les rapports et les réponses provenant de l’organisation nationale
de la protection des végétaux dans le pays d’origine sont également une source
extrêmement importante de renseignements pour l’ARP. L’échange d’information par
l’intermédiaire des points de contact officiels de la CIPV est particulièrement utile pour la
vérification de la situation de l’organisme nuisible et des indications sur les mesures de
gestion du risque qui sont utilisées ou sont disponibles. Dans les cas où une telle
information est demandée pour l’ARP, il est essentiel que les fonctionnaires recevant
cette demande fassent l’effort nécessaire pour obtenir le renseignement demandé et
répondre rapidement. Là où il n’est pas possible de fournir les informations demandées,
l’administration doit accepter les dispositions qui peuvent être mises en œuvre en
utilisant d’autres moyens pour effectuer la collecte de telles informations.
11.7 Interconnexions
L’expertise est au cœur de la démarche
L’analyse des risques est au cœur des connexions qui relient les principaux acteurs
intervenant dans l’établissement des mesures phytosanitaires. L’organisation nationale
de protection des végétaux emploie l’ARP pour établir les bases techniques des
réglementations. Ces dernières dépendent fortement aussi bien des données
scientifiques provenant de la communauté scientifique de recherche que des
informations officielles issues des partenaires commerciaux. De même, le secteur privé
(industrie, commerce, etc.) peut jouer un rôle important en fournissant des informations,
en proposant des options de gestion du risque et/ou en jugeant la faisabilité des options
proposées pour être mises en place. En conclusion, il faut retenir que les décideurs sont
tenus, de par les obligations de leur pays, de s’assurer que leurs décisions sont
conformes aux dispositions de l’Accord SPS et de la CIPV, c’est-à-dire, basées sur une
évaluation du risque qui utilise des lois et des preuves scientifiques.
En dehors du fait qu’elle constitue une étape incontournable pour l’établissement des
mesures phytosanitaires, l’ARP fournit également des avantages substantiels qui en
font un outil véritablement essentiel pour la mise en place des systèmes
phytosanitaires.
· classer les risques pour établir des priorités parmi les activités
opérationnelles;
11.9 Conclusion
Les mêmes règles pour tous
Si la décision d’appliquer une mesure SPS n’est pas basée sur une appréciation du
risque, alors sur quoi est-elle basée?
Si la décision ne repose pas sur des preuves et des lois scientifiques, alors quelle peut
être sa base?
Dans les cas où les réponses à ces questions indiquent que les mesures ne sont pas
basées sur une appréciation du risque et que les décisions ne sont pas basées sur des
lois et preuves scientifiques, la question est alors de savoir si le pays souhaite avoir
d’autres critères pour la mise en place de mesures SPS et accepte que ces critères
soient également utilisés comme base pour des mesures qui lui seront appliquées.
Dans ce contexte, il apparaît clairement que l’ARP est non seulement un dispositif
central pour un commerce équitable, mais également pour un commerce sans risque.
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