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ISSN 1810-0716

Lignes directrices techniques


sur l’évaluation rapide des risques liée
aux menaces pour la santé animale

PRODUCTION ET SANTÉ ANIMALES / DIRECTIVES 24


FAO PRODUCTION ET SANTÉ ANIMALES / DIRECTIVES 24

Lignes directrices techniques


sur l’évaluation rapide des risques liée
aux menaces pour la santé animale

Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture


Rome, 2022
Citer comme suit:
FAO. 2022. Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé
animale. FAO Production et santé animales - Directives no 24. Rome. https://doi.org/10.4060/cb3187fr

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ISBN 978-92-5-136646-2
© FAO, 2022

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Photo de couverture: ©FAO/Khangaikhuu Purevragchaa


iii

Table des matières

Remerciements v
Sigles et abréviations vii
Résumé ix

Introduction 1
Finalité et objectifs des lignes directrices 5
Public cible 5
Processus d’analyse des risques 6

Méthode d’évaluation rapide des risques 7


Étape 1: Triage 9
Étape 2: Constitution de l’équipe d’évaluation rapide des risques 11
Étape 3: Profil de danger 11
Étape 4: Formulation des questions et sous-questions sur les risques 12
Étape 5: Collecte des données et analyse documentaire 13
Étape 6: Élicitation d’experts 14
Étape 7: Réalisation de l’évaluation rapide des risques 14
Étape 8: Rapport d’évaluation rapide des risques 17
Composantes transversales du processus d’évaluation rapide des risques 18

Communication sur les risques 21


Communication sur les risques dans les situations d’urgence 21
Communication sur les risques persistants 22

Références bibliographiques 23
Annexes 25
1. Participants à la réunion technique d’experts sur l’élaboration d’une
méthode d’évaluation rapide des risques, siège de la FAO, juillet 2018 27
2. Terminologie 29
3. Exemples de critères de triage et leur utilisation 33
4. Exemple de contenu d’un profil de danger 35
5. Exemple de formulation d’objectifs d’évaluation rapide des risques
de questions et de sous-questions sur les risques 37
6. Élicitation d’experts 39
7. Modèle de rapport pour une évaluation rapide des risques d’un
événement constituant une menace sanitaire 43
8. Exemple d’arbre des possibles 47
v

Remerciements

Ces lignes directrices techniques de la FAO pour l’évaluation rapide des risques ont été éla-
borées par Paolo Calistri du Centre de référence de la FAO pour l’épidémiologie vétérinaire
à l’Institut expérimental zooprophylactique des Abruzzes et du Molise (IZSAM Teramo, Italie)
et par Fairouz Larfaoui, Julio Pinto et Cristina Rojo Gimeno, experts de la FAO.
L’élaboration de ces lignes directrices a été coordonnée techniquement par Julio Pinto,
agent de santé animale, agent technique en chef du projet «Renforcement des capacités
mondiales en matière d’épidémiologie vétérinaire et de partage rapide des informations de
surveillance des maladies au niveau régional» (projet FAO: GCP/GLO/892/USA).
Nous remercions tout particulièrement Paolo Motta (EuFMD) pour sa contribution tech-
nique, Claudia Pittiglio pour ses contributions à la première version du projet et les réviseurs
des lignes directrices, Daniel Beltrán Alcrudo (FAO REU) et Ludovic Plee (FAO EMC-AH).
Nous remercions également les experts qui ont participé à la réunion technique d’experts
sur l’élaboration d’une méthode d’évaluation rapide des risques, qui s’est tenue au siège de
la FAO en juillet 2018, pour leur précieuse contribution à la première version de ces lignes
directrices.
Des remerciements particuliers sont également adressés à l’Agence de défense pour la
réduction des menaces (DTRA) pour son soutien financier à l’élaboration des lignes direc-
trices à travers le projet «Système mondial d’alerte précoce et de réponse pour les maladies
animales y compris des zoonoses» (GLEWS) (projet FAO: CP/GLO/581/USA).
vii

Sigles et abréviations

PPA Peste porcine africaine

FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

OMSA Organisation mondiale de la santé animale

ProMED Programme pour le suivi des maladies émergentes

ERR évaluation rapide des risques

FVR Fièvre de la vallée du Rift

OMS Organisation mondiale de la santé


ix

Résumé

En cas de menace imminente ou d’urgence découlant d’un événement zoosanitaire, il est


important de procéder à une évaluation rapide des risques (ERR) qui éclaire les décideurs
en matière de santé animale au sujet des mesures de lutte les plus efficaces qu’ils peuvent
prendre pour lutter contre la maladie concernée. Les présentes lignes directrices techniques
pour l’évaluation rapide des risques constituent un outil simple et pratique qui aide les déci-
deurs des services vétérinaires à réaliser des ERR qualitatives sur l’apparition, l’irruption et/ou
la propagation d’événements zoosanitaires causés par des maladies infectieuses. En fonction
des informations, des capacités et des ressources humaines disponibles, une petite équipe
multidisciplinaire peut réaliser une ERR en deux semaines. La méthodologie simple et flexible
proposée dans ces lignes directrices pour la réalisation d’une ERR face à un événement
sanitaire couvre l’ensemble du processus d’évaluation des risques, depuis le moment où un
événement sanitaire est suspecté ou identifié par les activités habituelles de veille sanitaire,
jusqu’à l’évaluation des risques et la préparation d’un rapport d’évaluation des risques qui
communique les résultats.
La méthodologie d’ERR détaillée dans ce document comprend huit étapes qui sont
illustrées par des exemples. À l’étape 1, l’événement pathologique est évalué à travers un
processus de triage basé sur des critères spécifiques qui indiquent si l’événement doit déclen-
cher une ERR. L’étape 2 consiste à mettre en place une équipe multidisciplinaire en charge
de l’ERR. À l’étape 3, le profil de risque de la menace est mis à jour, ou un nouveau profil
est préparé. L’étape 4 consiste à formuler les questions sur les risques auxquelles l’ERR doit
répondre et l’étape 5 à recueillir les données nécessaires pour répondre à ces questions. Si
les données disponibles sont insuffisantes, l’avis d’un expert est demandé à l’étape 6, et une
fois que toutes les informations nécessaires sont disponibles, l’équipe de l’ERR effectue l’ERR
qualitative à l’étape 7. À l’étape 8, l’équipe de l’ERR prépare un rapport succinct et concis sur
l’ERR afin de communiquer les niveaux de risque et les mesures d’atténuation potentielles
aux gestionnaires des risques. Le résultat de l’ERR fournira des informations sur le niveau
de risque, qui aideront les décideurs et les gestionnaires des risques à élaborer leur réponse
en mettant en œuvre des mesures appropriées de prévention, de lutte et d’éradication qui
contribueront à la durabilité des moyens d’existence, à la santé animale, à la santé publique
et à l’amélioration de la sécurité alimentaire.
1

Introduction

Les maladies animales à fort impact, notamment les zoonoses, constituent une menace
pour la production animale, les chaînes alimentaires et le bien-être des humains et des ani-
maux en raison de leurs effets néfastes sur la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire des
aliments, la santé et le bien-être des animaux, la santé humaine, les moyens d’existence, les
économies nationales et les marchés mondiaux, les communautés pauvres et vulnérables
étant les plus menacées. L’apparition de maladies animales à fort impact perturbe la pro-
duction, les moyens d’existence et l’accès au commerce sur les marchés internationaux et
régionaux de bétails et de produits de l’élevage, ce qui constitue une menace constante
pour les moyens d’existence des éleveurs.
L’évaluation des risques est cruciale afin d’établir une alerte précoce en cas d’apparition
d’épidémies animales et permettre ainsi aux autorités nationales d’informer les agricul-
teurs et les autres populations à risque des mesures de prévention et de lutte contre les
menaces. Elle permet également de préparer et d’élaborer des stratégies d’atténuation qui
minimisent le risque d’introduction et de propagation des menaces pour la santé animale.
Une bonne évaluation rapide des risques (ERR) est cruciale pour les décideurs chargés
d’identifier et de choisir les activités de gestion (de prévention ou de lutte) appropriées.
Dans de nombreux pays en développement, les capacités des agents des services vété-
rinaires à réaliser des évaluations des risques en temps voulu et de manière systématique
sont limitées, voire inexistantes. Historiquement, les risques associés aux menaces pour la
santé animale ont été évalués en fonction des besoins immédiats, au cas par cas et de façon
informelle, sans adopter de méthode systématique et standardisée. L’approche fondée sur
l’ERR décrite dans les présentes lignes directrices peut également contribuer à la création de
bases de référence et à la préparation aux menaces associées à des événements zoosanitaires
en fournissant les données et les informations nécessaires pour réaliser rapidement des ERR.
Dans une situation d’urgence, lorsqu’il est nécessaire d’intervenir de manière rapide et
efficace, le temps disponible est insuffisant pour permettre une évaluation quantitative des
risques et la collecte de toutes les données nécessaires. Le temps requis pour une évaluation
des risques varie en fonction des problèmes à examiner, des méthodologies choisies, des
difficultés liées à la collecte des données et des ressources humaines disponibles lors d’une
intervention d’urgence. Les situations d’urgence provoquées par un événement zoosani-
taire exigent une évaluation rapide des risques associés à l’événement afin de permettre
une prise de décision rapide. Une ERR permet d’évaluer les risques de manière qualitative
et peut être réalisée rapidement. Les résultats d’une ERR informent les services vétérinaires
nationaux et la communauté internationale de l’apparition ou de la propagation d’une
maladie animale ou d’une zoonose transfrontalière et des questions qui nécessitent une
attention particulière à l’interface animal-humain-écosystème.
Plusieurs institutions et agences internationales et nationales effectuent régulièrement
des ERR, mais peu de directives et protocoles techniques sur la façon de réaliser des ERR
2 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

©FAO/JULIO PINTO

Agricultrice nourrissant un porc de race locale atteint de la maladie du teschovirus porcin.

sont actuellement disponibles au niveau des pays. En outre, les procédures d’ERR sont
souvent adaptées à la taille et à la structure de l’organisation concernée. Grâce à ses
programmes de santé animale, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO) possède une vaste expérience en matière d’évaluation des risques en
collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et l’Organisation
mondiale de la santé (OMS). Les programmes de la FAO aident ses membres à lutter contre
les maladies prioritaires et les épidémies graves telles que la peste porcine africaine, la
fièvre aphteuse, la fièvre de la vallée du Rift, la maladie à virus Ébola et la grippe aviaire
hautement pathogène. Ces lignes directrices sur l’évaluation des risques s’appuient sur
l’expérience de la FAO en matière d’évaluation des risques pour alerter les pays membres
et leur fournir des informations par le biais de systèmes d’alerte rapide.
Compte tenu du besoin accru d’ERR, il apparaît nécessaire d’élaborer des méthodes, des
procédures standardisées et une approche cohérente, structurée, harmonisée et adaptée
qui permette de réaliser rapidement des ERR avec les données disponibles.
En collaboration avec ses partenaires, la FAO a mis au point une approche et une
méthodologie harmonisées à l’appui de l’alerte précoce, de la surveillance ciblée sur les
risques et de la prise de décision en vue de mettre en place des interventions efficaces et
rapides face aux épidémies animales et de choisir les stratégies de lutte et d’atténuation
les plus appropriées.
L’élaboration de cette approche flexible de l’ERR a été rendue possible grâce au soutien
d’un groupe d’experts réunis pour conseiller et guider la FAO dans la préparation de ces
Introduction 3

lignes directrices dans le cadre d’une réunion d’experts techniques qui s’est tenue au siège
de la FAO en juillet 2018. Des experts de l’OMS, d’organisations de l’Union européenne
(Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et Autorité européenne
de sécurité des aliments), d’universités (Université de Caroline du Nord des États-Unis
d’Amérique et Université de Wageningen des Pays-Bas), d’institutions nationales (Agence
canadienne d’inspection des aliments; Département de l’environnement, de l’alimentation
et des affaires rurales du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord; Institut
expérimental zooprophylactique des Abruzzes et du Molise en Italie; et Réseau régional
d’épidémiologie d’Afrique de l’Est) et de la FAO ont participé à la réunion. Voir l’annexe 1
pour la liste complète des participants.
5

Finalité et objectifs des lignes


directrices

La finalité de ces lignes directrices est de fournir une approche méthodologique simple et
progressive pour l’élaboration et la réalisation d’une ERR par les autorités chargées de la
santé animale aux niveaux national et régional.
L’objectif général est de fournir un outil pour réaliser une ERR qualitative de l’apparition,
de l’introduction ou de la propagation de maladies animales et zoonotiques transfronta-
lières prioritaires. D’autres approches quantitatives plus complexes qui peuvent contribuer
à la gestion des maladies sont disponibles ailleurs, mais elles ne sont pas réalisables ou pas
pratiques lorsqu’il est nécessaire de réaliser une ERR dans une situation d’urgence ou face
à une menace imminente.
Ces lignes directrices sont destinées à être utilisées dans le cadre d’ERR portant sur
l’apparition, l’introduction ou la propagation de maladies chez les animaux domestiques et
sauvages, notamment à l’interface entre les populations animales et humaines. Bien que
les étapes de la méthodologie puissent être suivies pour évaluer les risques à moyen et long
terme qui existent déjà dans un pays ou une zone, d’autres directives et ressources avec les
mêmes objectifs sont disponibles ailleurs, comme par exemple, l’Approche progressive de
la lutte contre la fièvre aphteuse. Si ces lignes directrices sont suivies à des fins autres que
l’évaluation de l’apparition, de l’introduction ou de la propagation d’une maladie, comme
par exemple pour l’éradication d’une maladie ou la surveillance des maladies endémiques,
le calendrier de la réalisation de l’évaluation des risques devra être adapté en conséquence.
Le but de l’ERR est de fournir des informations probantes qui éclaireront les processus
décisionnels visant à concevoir des mesures de prévention, de contrôle et d’éradication
appropriées qui contribuent à la durabilité des moyens d’existence, à la santé publique et
à l’amélioration de la sécurité alimentaire.

PUBLIC CIBLE
L’objectif principal de ces lignes directrices est de contribuer au renforcement des capacités
des agents des services vétérinaires et autres professionnels des secteurs de la faune, de
l’environnement et de la santé publique afin qu’ils puissent réaliser des ERR en cas d’appa-
rition et/ou de propagation de menaces zoosanitaires.
Les utilisateurs visés par ces lignes directrices sont les évaluateurs des risques associés
à la santé animale; les prestataires de services de santé animale dans les secteurs privé et
non gouvernemental; et les établissements d’enseignement afin de soutenir les activités de
formation, d’élaboration de curriculum et de conception de programmes pour le transfert
de connaissances sur l’ERR au sein des pays et entre les pays.
6 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

FIGURE 1
Les quatre volets de l’analyse des risque

Identification Évaluation Gestion


des dangers du risque du risque

Communication sur le risque

Source: FAO, 2012.

PROCESSUS D’ANALYSE DES RISQUES


L’analyse des risques est un processus itératif qui comprend quatre composantes distinctes
et interdépendantes: l’identification des dangers, l’évaluation du risque, la gestion du
risque et la communication sur le risque.
La composante axée sur l’appréciation/évaluation du risque est au cœur de ces lignes
directrices (figure 1). L’évaluation du risque est le processus systématique qui consiste à
apprécier ou évaluer l’ampleur du risque associé à un résultat indésirable résultant d’un
danger. Dans le cadre de l’analyse des risques, le risque est défini comme étant composé de
deux éléments déterminants: i) la probabilité que le danger entraîne le résultat indésirable;
et ii) une mesure de l’impact (des conséquences) du résultat indésirable (FAO, 2011).
Les évaluations des risques peuvent être de nature quantitative ou qualitative. Dans les
évaluations quantitatives des risques, la probabilité, l’impact et l’incertitude sont exprimés
sous forme de valeurs numériques. Ces évaluations impliquent généralement l’élaboration
de modèles mathématiques, qui peuvent être déterministes lorsque les données et les
résultats sont exprimés sous forme de nombres ou de valeurs ponctuelles, ou probabi-
listes lorsque les variables sont décrites sous forme de distributions de probabilité (OMSA,
2004). Dans les évaluations qualitatives des risques, la probabilité, l’impact et l’incertitude
sont exprimés à l’aide de catégories et d’échelles descriptives. La probabilité d’un résultat
indésirable et l’ampleur des conséquences sont exprimées en termes qualitatifs, comme:
élevé, modéré, faible ou négligeable (OMSA, 2010). Les évaluations qualitatives des risques
nécessitent généralement moins de temps que les évaluations quantitatives, et sont donc
particulièrement utiles dans les situations d’urgence. Ces lignes directrices présentent une
méthodologie d’évaluation des risques qualitative. Il est également possible de suivre une
approche semi-quantitative en attribuant des nombres (scores) aux estimations qualitatives
sous la forme de plages de probabilité, de pondérations ou de scores, et en les combinant
par addition, multiplication ou autres opérations mathématiques pour définir l’estimation
finale du risque (OMSA, 2010).
La terminologie utilisée dans ces lignes directrices est expliquée à l’annexe 2.
7

Méthode d’évaluation rapide


des risques

Le temps nécessaire à la réalisation d’une évaluation des risques peut aller de quelques
jours à plusieurs semaines, plusieurs mois voire même un an, selon les méthodologies
choisies et les difficultés rencontrées lors de la collecte des données et des informations.
Dans les situations d’urgence, il est important que les risques soient évalués rapidement
afin d’éclairer les processus d’identification et de sélection des mesures de gestion (de pré-
vention ou de contrôle) appropriées, car le temps nécessaire à une évaluation exhaustive
des risques est souvent insuffisant. Idéalement, une ERR prendra moins de deux semaines.
L’ERR appuiera et éclairera le processus décisionnel, y compris en informant les décideurs sur:
• les risques recensés et leur pertinence par rapport à la portée de l’évaluation;
• les méthodes utilisées; et
• l’applicabilité et les limites de l’évaluation.
La figure 2 illustre les étapes suivantes du processus d’ERR.
Étape 1: Triage. Un mécanisme qui utilise un algorithme basé sur des critères spécifiques
pour déterminer si un événement sanitaire nécessite ou non une ERR. Parmi les critères pris
en compte lors du triage figurent: les impacts potentiels sur la production animale et la
santé humaine, et le risque d’apparition d’un nouvel agent pathogène affectant une espèce
animale ou d’un agent pathogène en mesure de se propager à une autre espèce animale.
Cette étape peut prendre une journée.
Étape 2: Constitution de l’équipe en charge de l’ERR. Constitution d’une équipe multi-
disciplinaire pour mener l’ERR. L’équipe doit être constituée le lendemain du jour où l’algo-
rithme de triage a déclenché l’ERR.
Étape 3: Profil du danger. Description concise de l’événement sanitaire, de son contexte,
de l’état actuel des connaissances sur le problème et des options possibles de gestion des
risques. La préparation ou la mise à jour du profil des dangers liés à l’événement sanitaire
peut prendre jusqu’à deux jours.
Étape 4: Formulation des questions et sous-questions sur les risques. Définition des
questions spécifiques auxquelles il faudra répondre au cours de l’ERR. Cette étape peut
prendre entre un et trois jours.
Étape 5: Collecte des données et analyse documentaire. Collecte et examen des informa-
tions pertinentes provenant de diverses sources. Cette étape peut prendre jusqu’à deux jours.
Étape 6: Élicitation d’experts (si nécessaire). Processus visant à obtenir les opinions et
avis d’un groupe d’experts.
Étape 7: Réalisation de l’ERR. Processus d’évaluation des risques sur la base des ques-
tions sur les risques. Cette étape peut prendre jusqu’à trois jours.
Étape 8: Rapport sur l’ERR et ses résultats. Préparation, présentation et diffusion d’un
rapport sur les résultats de l’ERR. Cette étape peut prendre jusqu’à deux jours.
8 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

FIGURE 2
Processus d’évaluation rapide des risques pour les événements menaçant la santé animale

Veille sanitaire

Étape 1: Triage Nécessité de réaliser une ERR? NON Fin

OUI
Étape 2: Constitution de l’équipe
Analyse des incertitudes
Étape 3: Profil du danger
Voies d’entrée

Étape 4: Formulation des questions sur les risques

Étape 5: Collecte des données/Revue documentaire

Est-il nécessaire
OUI Étape 6: Élicitation d’experts
de solliciter l’avis d’experts?

NON

Étape 7: Réalisation de l’ERR

Étape 8: Rapport de l’ERR

Source: Auteurs.

Par ailleurs, les activités transversales suivantes doivent être réalisées avant et/ou pen-
dant le processus d’ERR.
Veille sanitaire. Collecte, analyse et communication systématiques de données et d’infor-
mations pour détecter, vérifier, évaluer et enquêter sur les événements et les niveaux de risque
afin de fournir une alerte précoce ou d’informer la conception et la mise en œuvre d’une inter-
vention. Les activités de veille sanitaire sont menées à toutes les étapes du processus d’ERR.
Identification des voies d’entrée. Présentation d’une représentation graphique des voies
logiques par lesquelles un danger pourrait s’introduire ou se propager au sein d’une nou-
velle zone.
Évaluation des incertitudes. Processus d’identification et de caractérisation des zones
d’incertitude en lien avec les données d’entrée et les variables recueillies au cours du pro-
cessus d’évaluation des risques, qui pourraient affecter la structure de l’ERR.
L’ERR est un processus itératif. Par exemple, lorsque de nouvelles données ou informa-
tions sont disponibles, les résultats obtenus aux différentes étapes de l’ERR peuvent être
examinés et révisés. Des révisions périodiques de l’ERR sont également nécessaires lorsque
Méthode d’évaluation rapide des risques 9

@FAO/FAIROUZ LARFAOUI
Marché au bétail, Gbessia, Conakry (Guinée).

la situation épidémiologique change ou quand de nouvelles mesures d’atténuation qui


affectent le niveau de risque sont appliquées.
Les sous-sections suivantes détaillent l’approche étape par étape et les différentes acti-
vités transversales.

ÉTAPE 1: TRIAGE
Il convient d’utiliser une approche standardisée pour déterminer la nécessité d’une ERR.
Cette standardisation peut être obtenue par l’utilisation d’un algorithme de triage fondé sur
des critères spécifiques, comme indiqué dans le tableau 1. Un score est attribué à chaque
réponse oui/non. Le «oui» équivaut à 1 et le «non» à 0. En cas de doute sur la réponse ou
lorsque l’information fait défaut, il est possible d’ajouter un score associé à «inconnu». Il est
nécessaire de fixer une valeur seuil pour déclencher une évaluation des risques à laquelle la
somme de tous les scores obtenus sera comparée. Le triage peut être effectué par l’équipe
responsable de l’évaluation des risques et/ou des activités de veille sanitaire.
Sur la base des informations disponibles, le processus de triage se concentre sur:
1. la crédibilité des sources de données utilisées, avec une éventuelle vérification sur le
terrain avant de traiter le message comme un événement sanitaire;
2. la gravité de la maladie et de ses conséquences; et
3. la pertinence de l’événement sanitaire pour la santé animale et humaine, les moyens
d’existence des agriculteurs, l’économie et la sécurité alimentaire.
Les résultats du triage déterminent les étapes du processus d’évaluation des risques,
notamment:
a. Pas besoin d’action supplémentaire: la valeur seuil n’a pas été atteinte.
b. Nécessité de recueillir des informations plus détaillées ou supplémentaires: trop de
réponses liées aux critères de triage sont «inconnues».
c. Nécessité de réaliser une ERR: la valeur seuil a été atteinte et l’urgence du cas est
considérée comme nécessitant une ERR.
10 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

TABLEAU 1
Critères de triage pour évaluer la nécessité de réaliser une évaluation rapide des risques
Critères Score (Oui = 1; Non = 0)
1. Crédibilité des sources de données

L’événement sanitaire a-t-il été signalé par de multiples sources non officielles Oui  Non  Inconnu 
indépendantes et fiables (ex. les médias, ProMED*, des sources sur le terrain, twitter)?
L’événement sanitaire a-t-il été signalé ou confirmé par une source officielle? Oui  Non  Inconnu 
Score partiel
2. Gravité de la maladie et de ses conséquences

La propagation internationale de la maladie (via des animaux vivants ou leurs Oui  Non  Inconnu 
produits, des vecteurs ou des fomites) a-t-elle été prouvée?
A-t-il été démontré que la maladie avait un impact considérable sur la santé des Oui  Non  Inconnu 
animaux domestiques dans plusieurs pays?
S’agit-il d’une zoonose associée à de graves conséquences pour la santé publique? Oui  Non  Inconnu 
A-t-il été démontré que la maladie avait un impact considérable sur la production et/ Oui  Non  Inconnu 
ou le commerce des animaux, avec des conséquences économiques néfastes possibles
pour le ou les pays touchés?
A-t-il été démontré que la maladie avait un impact considérable sur la santé de Oui  Non  Inconnu 
la faune sauvage ou sur l’environnement, y compris la biodiversité, dans un ou
plusieurs pays?
L’agent responsable de la maladie a-t-il développé une résistance aux traitements, Oui  Non  Inconnu 
constituant ainsi un danger majeur pour la santé publique et/ou animale?
Score partiel
3. Pertinence de l’événement sanitaire

L’événement sanitaire observé est-il probablement lié à l’évolution ou au Oui  Non  Inconnu 
changement d’un agent pathogène existant?
L’événement sanitaire observé est-il lié à la propagation d’une maladie connue au Oui  Non  Inconnu 
sein d’une nouvelle zone géographique, d’une nouvelle espèce ou d’une nouvelle
population?
L’événement sanitaire observé est-il lié à une maladie connue dont l’incidence ou la Oui  Non  Inconnu 
morbidité augmente dans la ou les population(s) touchée(s)?
L’événement sanitaire observé est-il causé par un agent pathogène inconnu ou Oui  Non  Inconnu 
précédemment non reconnu?
L’événement sanitaire observé touche-t-il des groupes vulnérables de la population, Oui  Non  Inconnu 
tels que les nourrissons ou les personnes âgées qui sont susceptibles d’être touchés
de manière disproportionnée?
L’événement sanitaire observé suscite-t-il un niveau élevé, réel ou potentiel, d’intérêt Oui  Non  Inconnu 
médiatique ou de préoccupation publique?
Score partiel
Score Total

* ProMED = Programme pour le suivi des maladies émergentes.

Des exemples d’utilisation de l’algorithme de triage sont fournis à l’annexe 3.


La valeur seuil au-delà de laquelle le score de triage déclenche une ERR varie en fonction
de la capacité des services vétérinaires à effectuer une ERR. Par exemple, si au sein des services
vétérinaires qui ont le mandat, plusieurs agents ont la capacité et sont disponibles pour effec-
tuer une ERR, il est possible de fixer une valeur seuil plus faible que si les services vétérinaires
possèdent peu d’agents ayant les capacités et la disponibilité pour effectuer une ERR.
Méthode d’évaluation rapide des risques 11

ÉTAPE 2: CONSTITUTION DE L’ÉQUIPE EN CHARGE DE L’ÉVALUATION


RAPIDE DES RISQUES
Lorsque le score obtenu à partir de l’algorithme de triage atteint la valeur seuil qui
déclenche une ERR, une équipe doit être constituée pour mener l’ERR. En fonction de la
structure organisationnelle et de la répartition des tâches au sein de l’autorité de santé
animale chargée de l’événement pathologique, l’équipe peut être mise en place par l’unité
d’épidémiologie du département de santé animale responsable de la collecte et de la ges-
tion des informations sur la maladie, ou par le centre des opérations d’urgence. Cette étape
ne devrait pas prendre plus d’une journée.
L’équipe en charge de l’ERR doit être multidisciplinaire et, selon les circonstances et les
capacités disponibles, elle peut inclure des experts en évaluation ou analyse des risques, en
épidémiologie ou écologie des maladies, en santé animale, en chaînes de valeur, en entomo-
logie (si la maladie est à transmission vectorielle), en économie de la santé animale, en santé
publique, en faune sauvage, en écologie et en environnement. Chaque membre de l’équipe
peut assumer plus d’un rôle; par exemple, un expert en évaluation des risques peut égale-
ment être un expert en santé publique. L’équipe doit désigner un chef de file pour diriger
le processus d’ERR, assurer la coordination avec les experts et consolider les commentaires.
L’équipe aura également besoin d’un porte-parole chargé de gérer les communications
avec les parties prenantes internes et d’établir des rapports à l’intention d’institutions
externes ou d’autres organismes, le cas échéant.

ÉTAPE 3: PROFIL DE DANGER


Une fois l’équipe constituée, la première étape consiste à compiler et/ou à mettre à jour le
profil de danger de la menace à l’origine de l’événement sanitaire. Un profil de danger est
une description d’un événement sanitaire et de son contexte, de l’état actuel des connais-
sances sur le problème et des options possibles de gestion des risques. Il comprend une des-
cription complète de l’agent pathogène (par exemple: virus, bactérie, parasite, protozoaire,
champignon, toxine biologique, prion), des informations sur l’événement sanitaire, ainsi
qu’une description de chaque danger (y compris la transmission et la distribution de l’agent
pathogène). Le profil de danger présente également les mesures de contrôle et l’impact
de la maladie. La compilation d’un profil de danger ne doit pas être confondue avec une
revue documentaire systématique. Le profil de danger s’applique au contexte spécifique
dans lequel l’évaluation des risques sera menée; il s’appuie sur des données qui ne sont
liées qu’à l’événement sanitaire concerné; et il fournit des informations de base pour la
réalisation de l’ERR. Il est donc utile de préparer des profils de dangers généraux pour les
agents pathogènes connus afin de les adapter et de les mettre à jour lorsqu’un événement
sanitaire se produit, ce qui accélère l’étape 3 du processus d’ERR en facilitant la formulation
des questions sur les risques.
L’équipe chargée de l’ERR rassemblera les informations requises à partir des sources de
données disponibles ou des avis d’experts lorsque les données sont limitées, par exemple
lorsque la maladie implique un nouvel agent pathogène. L’équipe en charge de l’ERR ne
devrait pas consacrer plus de deux jours à la finalisation du profil de danger.
L’annexe 4 fournit une liste détaillée des aspects à prendre en considération pour établir
un profil de danger.
12 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

ÉTAPE 4: FORMULATION DES QUESTIONS ET SOUS-QUESTIONS SUR LES


RISQUES
L’équipe en charge de l’ERR devrait formuler les questions sur les risques pendant l’élabo-
ration des objectifs de l’ERR. Selon la structure et les fonctions du service national de santé
animale, les gestionnaires des risques peuvent fournir les objectifs de l’ERR, auquel cas
l’équipe de l’ERR devra préparer des questions sur les risques qui répondent à ces objectifs.
Le nombre de questions sur les risques dépendra des objectifs de l’évaluation des
risques. Chaque question sur les risques comprend un énoncé expliquant ce qui doit être
évalué, et est clairement liée aux objectifs de l’évaluation. Les questions sur les risques
doivent donc être sans ambiguïté et suffisamment détaillées pour couvrir tous les fac-
teurs de risque pertinents, et chaque question doit être divisée en un certain nombre de
sous-questions détaillées et spécifiques. Il est recommandé que les questions sur les risques
commencent par «quelle est la probabilité que…» ou «quelles sont les conséquences (ou
l’impact) de…» ou une formulation similaire. Les sous-questions doivent être très précises
et couvrir les quatre principales dimensions du risque: i) quoi – le danger et l’événement
concernés et les effets du danger; ii) où – la population et le lieu concernés; iii) quand – le
délai d’apparition; et iv) comment – les voies d’entrée possibles du danger.
Comme mentionné précédemment dans cette section, les gestionnaires des risques
peuvent orienter l’élaboration de questions spécifiques sur les risques en énonçant claire-
ment les objectifs de l’ERR. Par exemple, si l’un des objectifs de l’évaluation est d’évaluer la
possibilité qu’une infection particulière ou qu’un agent pathogène spécifique se propage
d’une région infectée à une région non infectée donnée, toutes les caractéristiques perti-
nentes de l’infection ou de l’agent pathogène ainsi que l’étendue de la zone géographique
évaluée doivent être prises en compte, et les espèces, sous-espèces, sous-types et souches
de l’agent pathogène doivent être clairement définis, le cas échéant. Les hôtes et/ou les
espèces vectrices, les territoires concernés et la période couverte par l’évaluation doivent
être définis, y compris les voies de transmission potentielles. En général, plus la question
sur les risques est détaillée, plus il est facile d’identifier les données et les informations
requises. Le tableau 2 présente des exemples de questions et sous-questions ambiguës et
des exemples de bonne formulation.
Une fois que les questions et sous-questions sur les risques ont été correctement formu-
lées, il faut dresser la liste des données disponibles, des preuves et des sources d’informa-
tion potentielles pour chaque question et sous-question. Il est également utile de recenser
et de répertorier les approches d’analyse des données et les méthodes connexes à utiliser
pendant l’évaluation des risques. En outre, c’est au cours de l’étape 4 que l’équipe de l’ERR
doit décider si elle suivra une approche qualitative ou quantitative s’agissant de l’évalua-
tion des risques (les présentes lignes directrices techniques se concentrent sur l’évaluation
qualitative des risques) et comment elle abordera et communiquera les incertitudes et les
lacunes dans les données et les connaissances existantes. Les résultats de cette évaluation
préliminaire aideront à déterminer les données, le calendrier, les ressources humaines, les
compétences et l’expertise nécessaires à l’évaluation des risques. Par exemple, l’équipe de
l’ERR peut décider qu’il est nécessaire de faire appel à un expert ayant des compétences
différentes de celles qui sont déjà disponibles. Il est utile d’inclure les limites de l’approche
d’évaluation des risques choisie dans la liste des incertitudes.
Méthode d’évaluation rapide des risques 13

TABLEAU 2
Exemples de questions ambiguës et de questions correctement formulées sur les risques
Exemples de questions sur les
risques (QR) et de sous-questions
(SQR) formulées de manière
Événement de santé ambiguës. Exemples de QR et SQR correctement formulées

Apparition de la QR: Quel est le risque de QR: Dans les 6 mois à venir, quelle est la probabilité que
fièvre de la vallée propagation de la FVR au niveau la FVR soit introduite dans le pays Z à partir du pays X
du Rift (FVR) dans international? infecté?
les pays où elle est
endémique et dans RSQ: Quel est le risque de SQR: Dans les 6 mois à venir, quelle est la probabilité que
des zones proches propagation de la FVR du pays X la FVR soit introduite dans le pays Z à partir du pays X
des frontières avec infecté vers les pays voisins? infecté (via des mouvements actifs ou la dissémination par
des pays exempts le vent de vecteurs infectés)?
de FVR. SQR: Dans les 6 mois à venir, quelle est la probabilité que
la FVR soit introduite dans le pays Z par le déplacement
de moutons virémiques provenant du pays X infecté?
Apparition et QR: Quel est le risque que l’IAHP QR: Quelle est la probabilité que le virus H5N1 IAHP soit
propagation se propage en Europe à partir introduit au cours des trois prochains mois en Europe à
de l'influenza des pays actuellement infectés? partir des pays actuellement infectés?
aviaire hautement
pathogène (IAHP) SQR: Quelle est la probabilité SQR: Quelle est la probabilité que le virus H5N1 IAHP soit
H5N1 dans certains que l’IAHP soit introduite et se introduit au cours des trois prochains mois dans divers
pays propage en Europe? pays européens par des oiseaux migrateurs infectés
provenant de pays actuellement infectés?
QR: Quel est le risque de
voir apparaître des cas QR: Quelles sont les conséquences de l’infection par
humains d’IAHP dans les pays le virus H5N1 IAHP sur la santé publique dans les pays
actuellement infectés? actuellement infectés?
SQR: Quel est le nombre de SQR: Quels sont les nombres attendus, au cours de cette
cas humains d’IAHP auquel on année, de cas humains et de décès dus au virus H5N1 IAHP
devrait s’attendre dans les pays suite à une exposition par contact étroit avec des oiseaux
infectés? dans des fermes contaminées des pays infectés?

L’annexe 5 fournit un modèle pouvant être utilisé pour présenter de manière systéma-
tique, standardisée et avec des exemples toutes les informations requises à l’étape 4.
Les questions et sous-questions sur les risques doivent être en lien avec les résultats de
l’analyse des voies d’entrée, une composante transversale de l’ERR étroitement liée à la
formulation des questions sur les risques (voir la figure 2).

ÉTAPE 5: COLLECTE DES DONNÉES ET ANALYSE DOCUMENTAIRE


Au cours de l’étape 5, après avoir identifié les questions relatives aux risques et les besoins
en matière de données, l’équipe en charge de l’ERR collecte rapidement les données et les
éléments concrets nécessaires à l’évaluation. La collecte et l’analyse des données aux fins de
l’évaluation des risques sont des processus coûteux et exigeants en matière de ressources.
Les incertitudes liées aux données représentent souvent l’une des principales contraintes
à la production en temps voulu d’ERR rigoureuses. Les exigences en matière de données
doivent être définies clairement et en détail afin d’orienter efficacement les activités de
recherche et d’extraction de données. La revue documentaire et la recherche de données
dans les bases de données nationales et internationales ne doivent couvrir que les informa-
tions essentielles à la réalisation de l’ERR conformément aux voies d’entrée identifiées (voir
la section sur les voies d’entrée à la p.19) et aux questions et sous-questions formulées.
14 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

Pour faciliter la recherche de données, il convient de définir des critères d’éligibilité qui
prennent en compte la ou les populations animales concernées, les variables pertinentes,
les éventuelles restrictions géographiques et temporelles et toute autre condition spécifique
liée aux variables pertinentes. Ces critères seront utilisés pour calculer une estimation de
l’incertitude à chaque étape des voies d’entrée.
Les critères d’éligibilité comprennent la conception et les conditions dans lesquelles les
données ont été obtenues, les périodes de collecte des données ou les périodes couvertes
par les rapports expérimentaux les plus récents, la cohérence des données entre plusieurs
études et, lorsqu’elle est disponible, toute mesure d’incertitude affectant les valeurs.
Lorsque les données de certaines variables d’entrée ne sont pas disponibles, des estima-
tions des valeurs probables peuvent être demandées à des experts par le biais d’un proces-
sus d’élicitation d’experts et des données de substitution peuvent être utilisées lorsque les
données primaires ne sont pas disponibles.

ÉTAPE 6: ÉLICITATION D’EXPERTS


S’il existe des lacunes dans les informations et les données requises, il peut s’avérer utile
de solliciter l’avis d’experts pour obtenir les données nécessaires et les valider en vue de
leur utilisation dans les évaluations des risques. Ces avis d’experts peuvent être obtenus par
le biais d’un questionnaire en ligne, d’un panel d’experts ou de discussions de groupe et
d’entretiens utilisant des techniques qualitatives. Lorsque l’on dispose de suffisamment de
temps, l’élicitation d’experts peut être effectuée à l’aide des méthodologies systématiques
décrites à l’annexe 6.

ÉTAPE 7: RÉALISATION DE L’ÉVALUATION RAPIDE DES RISQUES


Une fois que la ou les questions sur les risques sont préparées et que les informations per-
mettant d’évaluer les risques sont disponibles, l’équipe de l’ERR effectue l’ERR. Cette étape
peut prendre jusqu’à trois jours. Les types de résultats produits peuvent varier considéra-
blement en fonction des objectifs spécifiques de l’ERR. Par exemple, lorsque les principaux
objectifs de l’évaluation sont d’estimer la probabilité d’introduction d’un agent pathogène
dans des pays ou des zones non infectés (évaluation de l’entrée), ou la probabilité que des
populations animales ou humaines spécifiques soient infectées (évaluation de l’exposition),
l’analyse ne peut fournir que des niveaux de probabilité, alors que dans les évaluations qui
prennent en compte les effets de l’infection ou de la propagation (évaluation des consé-
quences), les deux composantes des risques – la probabilité et les conséquences – doivent
être prises en compte, appréciées et évaluées conjointement.

Estimation des probabilités – évaluation de l’entrée et de l’exposition


Pour chaque sous-question, il convient d’estimer le niveau de probabilité que le résultat non
désiré se produise à partir d’un ensemble de catégories de probabilité. Dans les évaluations
de l’entrée et de l’exposition, les niveaux de probabilité indiqués dans le tableau 3 peuvent
être utilisés. Le tableau 3 ne doit être considéré que comme une référence générale à adap-
ter à chaque cas en tenant compte des hypothèses implicites et explicites qui sous-tendent
chaque décision.
Méthode d’évaluation rapide des risques 15

TABLEAU 3
Exemple de niveaux de probabilité à utiliser dans les évaluations d’entrée et d’exposition
Niveau de probabilité Catégorie Probabilité Définition

Extrêmement Peut se produire uniquement dans des circonstances


1 Négligeable
improbable exceptionnelles
2 Faible Peu probable Peut se produire, mais pas dans la majorité des cas.
3 Modérée Probable Peut se produire dans la majorité des cas
On peut s’attendre à ce que cela se produise
4 Élevée Très probable
fréquemment

TABLEAU 4
Exemple de niveaux de conséquences à utiliser dans les évaluations des risques liés à la santé
animale (y compris pour les zoonoses à fort impact)
Niveau Catégorie Description

Peu de troupeaux sont infectés et les animaux souffrent d’une maladie bénigne. Très faible
1 Négligeable
diminution de la production et de la productivité du troupeau.
Peu de troupeaux sont infectés et les animaux souffrent d’une maladie grave entraînant
2 Faible à la fois des pertes de production importantes et une morbidité élevée. Perte de quelques
animaux en raison de l’événement et diminution de la productivité.
Plusieurs troupeaux et chaînes de valeur de l’élevage sont touchés et les animaux souffrent de
maladies graves entraînant des pertes de production importantes et une mortalité élevée. Les
3 Modérée
agriculteurs subissent des pertes de revenus du bétail et les troupeaux ne sont plus rentables
(les troupeaux ne peuvent pas se reproduire). Pertes économiques directes importantes.
La plupart des troupeaux sont infectés et les animaux sont gravement malades, ce qui entraîne
d’importantes pertes de production, une forte mortalité et une létalité élevée. Impact socio-
4 Élevée
économique élevé avec des pertes supplémentaires dues aux restrictions commerciales, à la
perte de confiance des consommateurs et à l’impact sur le tourisme et la biodiversité.

La plupart des ERR peuvent être réalisées en utilisant une approche qualitative, plus
facile à comprendre pour les décideurs, notamment parce que les résultats sont exprimés
en termes de niveaux de risque.

Évaluation des conséquences


Lorsque l’ampleur des conséquences de la survenue d’un certain événement sanitaire
doit être examinée, il convient de l’évaluer séparément de l’estimation de la probabilité.
Un événement sanitaire peut avoir une forte probabilité de se produire tout en ayant des
conséquences mineures (comme une maladie endémique dans le cadre d’un programme
de contrôle) et vice-versa.
Comme pour l’estimation de la probabilité et l’évaluation des incertitudes, les niveaux de
conséquences à utiliser dans l’évaluation doivent être prédéfinis, comme dans le tableau 4.

Estimation du risque
Les matrices de risque peuvent être très utiles pour combiner les résultats en une seule
estimation du risque. Cependant, cette méthodologie doit être utilisée avec précaution.
L’estimation du niveau final de risque doit tenir compte du type d’événement sanitaire
16 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

TABLEAU 5
Exemple de matrice de risque combinant probabilité et niveau de conséquence
Conséquence

1 2 3 4
Négligeable Faible Modérée Élevée
4 Élevée Moyenne Élevée Élevée Très élevée
Probabilité

3 Modérée Faible Moyenne Élevée Élevée


2 Faible Faible Faible Moyenne Élevée
1 Négligeable Négligeable Faible Faible Moyenne

concerné. Pour les événements particulièrement préoccupants pour la société ou le public,


même en cas de conséquences mineures ou modérées et de faible probabilité d’occurrence,
le risque final peut être inacceptable pour les gestionnaires des risques et nécessiter des
actions urgentes de lutte ou de prévention.
En outre, le choix de la méthode de dérivation des valeurs finales de risque à partir
des niveaux de probabilité et de conséquences implique un jugement sur la forme de la
distribution dans l’estimation finale du risque. Par exemple, dans le tableau 5, les niveaux
de risque sont symétriques, le même poids et la même importance ayant été accordés aux
différents niveaux. En d’autres termes, le choix d’un certain type de matrice de risques peut
impliquer des jugements concernant le niveau de risque acceptable, ce qui est finalement
la tâche des gestionnaires des risques.
L’utilisation de matrices de risques présente des avantages et des inconvénients. Parmi les
avantages figure le fait qu’elles offrent un moyen visuel simple de représenter le risque comme
une combinaison de probabilité et de conséquences. Elles permettent aussi à de nombreuses
parties prenantes de participer à la personnalisation des définitions des catégories et elles ne
nécessitent pas d’expertise particulière en matière de méthodes d’évaluation quantitative des
risques ou d’analyse des données. Cependant, il existe également des limites, telles qu’une
résolution médiocre du fait que les matrices de risques ne peuvent comparer qu’une petite pro-
portion de dangers, et une probabilité d’erreur résultant de l’attribution de notes qualitatives
élevées à des risques quantitativement faibles, une allocation sous-optimale des ressources et
une procédure lourde pour la catégorisation des conséquences incertaines (Cox, 2008).
Il est essentiel que la description du risque combine à la fois la probabilité et les consé-
quences du risque concerné. La représentation visuelle de ces deux composantes peut
s’avérer très utile pour comparer les estimations de risque liées à divers événements de
santé. La figure 3 illustre un diagramme probabilité-conséquence pour les événements sani-
taires A, B, C et D. Afin de permettre des comparaisons entre divers événements sanitaires,
les niveaux de probabilité et de conséquences doivent être définis de la même manière pour
tous les événements sanitaires évalués.
Méthode d’évaluation rapide des risques 17

FIGURE 3
Exemple de diagramme probabilité-conséquence pour comparer des estimations des risques liées aux
événements de santé A, B, C et D

Événement sanitaire A
7

5
Niveaux de probabilité

Événement sanitaire C

Événement sanitaire B

2
Événement sanitaire D

0
0 1 2 3 4 5

Niveaux de conséquence

Source: Auteurs.

ÉTAPE 8: RAPPORT D’ÉVALUATION RAPIDE DES RISQUES


Une fois les risques évalués, un rapport d’ERR doit être préparé. Cette étape peut prendre
quelques jours. À titre de recommandation générale, le rapport d’ERR doit être adapté au
public auquel il s’adresse: lorsque le public cible principal est constitué de gestionnaires des
risques, le rapport doit être simple, court et succinct, il doit éviter la terminologie technique
et se concentrer sur les implications possibles des résultats de l’évaluation.
En général, un rapport d’ERR peut comprendre:
Corps du rapport:
• les questions sur les risques;
• une description sommaire de l’événement, avec son numéro d’index s’il est lié à un
système de gestion de l’information, une analyse de la situation et une description
du profil de risque;
• un résumé clair avec une description concise des principales conclusions de chaque
question sur les risques;
• une déclaration d’évaluation globale du risque et du niveau d’incertitude;
• un résumé des données ou des preuves à l’appui de l’évaluation;
18 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

©FAO/JULIO PINTO

Un agent vétérinaire visitant un troupeau de chevaux en Mongolie.

• des recommandations comprenant des mesures fondées sur des données scienti-
fiques à mettre en place pour atténuer le risque, en fonction du contexte socio-éco-
nomique et épidémiologique.
Annexes:
• les questions et sous-questions sur le risque qui ont été traitées;
• le contexte de l’évènement;
• l’arbre à scénario décrivant les voies d’entrée;
• la description approfondie des résultats de l’ERR, avec une interprétation claire
des implications possibles pour le choix des mesures de contrôle et de prévention
appropriées;
• la ou les méthode(s) utilisée(s) pour l’évaluation;
• la liste de toutes les sources possibles d’incertitude liées aux données et informa-
tions d’entrée et à la méthodologie utilisée pour l’évaluation;
• les sources et les références des données utilisées;
• les noms et titres des membres de l’équipe d’évaluation des risques.
Un exemple de modèle de rapport d’ERR est fourni à l’annexe 7.

COMPOSANTES TRANSVERSALES DU PROCESSUS D’ÉVALUATION RAPIDE


DES RISQUES
Veille sanitaire
Les activités de veille sanitaire consistent à assurer en permanence un suivi, un dépistage,
une analyse de situation et une évaluation des menaces émergentes et ré-émergentes afin
de détecter des changements dans les fréquences, la répartition géographique, les modes
de transmission, les gammes d’hôtes, la virulence et d’autres aspects épidémiologiques
pertinents relatifs aux événements sanitaires. La veille sanitaire nécessite une équipe ou un
groupe de personnes qui se consacrent à la collecte, à la vérification, à l’analyse, à l’éva-
luation et au partage régulier des données et des informations. Les informations de veille
sanitaire sont recueillies à partir de diverses sources de données. Celles-ci comprennent des
Méthode d’évaluation rapide des risques 19

sources officielles et non officielles qui peuvent être suivies par différentes approches et
méthodologies, y compris la veille traditionnelle, fondée sur des événements constatés sur
le terrain, et l’utilisation d’outils Web innovants.

Voies d’entrée
Une étape cruciale dans la conduite de toute évaluation des risques est l’identification et
l’analyse des voies d’entrée par lesquelles un danger peut s’introduire et/ou se propager
au sein d’une population. Cette étape est associée à la formulation des questions sur les
risques et à la collecte des données.
Une voie d’entrée comprend toutes les séquences logiques par lesquelles une certaine
population animale ou humaine peut être exposée à une infection ou à un danger qui
peut être transmis au sein de populations animales ou humaines. Elle décrit les principaux
mécanismes par lesquels un danger peut, par exemple, s’introduire ou se propager dans
une nouvelle zone. L’utilisation d’arbres des possibles est un moyen efficace pour décrire
les voies d’entrée et:
• recenser les besoins en matière de données;
• décrire une chaîne logique d’événements dans l’espace et dans le temps;
• aider à déterminer des mesures possibles de gestion des risques;
• contribuer à estimer la probabilité qu’un événement se produise et ses consé-
quences.
Par convention, dans un arbre des possibles, des cases ou des nœuds sont utilisés pour
décrire la séquence des événements, tandis que la probabilité que chaque événement se
produise est définie par une flèche reliant les cases ou les nœuds respectifs (OMSA, 2010).
La probabilité de passage d’un nœud à un autre est l’objectif principal de l’étape 5 de
ces lignes directrices, concernant la collecte de données. En l’absence de données, il peut
être demandé à un expert d’estimer ces valeurs de probabilité, comme décrit à l’étape 6
des présentes lignes directrices, relative à l’élicitation d’experts. L’identification correcte
des voies d’entrée est l’une des composantes les plus déterminantes d’une évaluation des
risques et elle doit être menée avec soin et examinée en détail.
Les évaluateurs des risques doivent prendre en considération la probabilité qu’un évé-
nement se produise lorsque l’événement de l’étape précédente de la chaîne s’est produit.
Pour les évaluations qualitatives ou semi-quantitatives, diverses approches peuvent être
suivies pour combiner des plages ou des catégories de probabilité.
Un exemple d’arbre des possibles est présenté à l’annexe 8.

Évaluation des incertitudes


L’évaluation des sources d’incertitude concernant les données d’entrée, les méthodes
utilisées et leurs effets possibles sur les résultats de l’évaluation des risques est une étape
importante qui contribue à fournir une estimation fiable du niveau de risque et de l’incerti-
tude associée. L’évaluation des incertitudes ne doit pas être abordée seulement à la fin de
l’ERR, elle doit être prise en compte dès la formulation des questions sur les risques et se
poursuivre tout au long du processus d’ERR.
Dans les évaluations des risques, l’incertitude doit être clairement documentée: toutes
les sources d’incertitude (y compris les hypothèses faites et les méthodes utilisées pour
20 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

TABLEAU 6
Exemples de niveaux d’incertitude
Niveau Description

Des informations et données pertinentes, cohérentes et non contradictoires pour l’ERR sont
Faible disponibles. Aucun jugement subjectif n’est introduit. Des données publiées peuvent être
utilisées.
Certaines informations et données sont manquantes, incomplètes, incohérentes ou
Modéré contradictoires. Un jugement subjectif avec des preuves à l’appui est introduit. Les données
publiées peuvent parfois être utilisées.
La plupart des informations et des données sont manquantes, incomplètes, incohérentes ou
Élevé contradictoires. Un jugement subjectif peut être introduit sans preuve à l’appui. Des données
non publiées sont fréquemment utilisées.

l’ERR) doivent être bien décrites et il convient de leur attribuer un niveau qualitatif d’incerti-
tude. Le tableau 6 présente des exemples de niveaux d’incertitude: faible, modéré et élevé.
Par exemple, le risque de propagation de la grippe aviaire H7N9 des zones touchées de
la Chine à d’autres zones de la Chine entre janvier et mai 2018 par le biais du commerce
formel ou informel d’œufs pouvait être considéré comme négligeable avec une faible incer-
titude car les données disponibles étaient des faits connus: il n’y avait pas eu de commerce
à grande échelle d’œufs de reproduction en Chine pendant cette période et les volailles de
reproduction et de ponte avaient été vaccinées contre H7 en septembre 2017 (FAO, 2019).
Les hypothèses doivent toujours être répertoriées, clairement rapportées, considérées
comme des sources potentielles d’incertitude et traitées comme telles. Les hypothèses éta-
blissent les conditions qui limitent la plage d’applicabilité des résultats de l’évaluation. En
général, les hypothèses sont formulées et utilisées par souci de simplicité ou elles découlent
des méthodes statistiques utilisées. Par exemple, dans les modèles d’évaluation des risques,
l’une des hypothèses est que les animaux d’une population spécifique (ou d’une sous-popu-
lation comme ceux qui partagent des installations, une région, un pâturage, etc.) sont consi-
dérés comme parfaitement représentatifs de cette population et sont mélangés de manière
aléatoire au sein de celle-ci. Cela implique, par exemple, que tous les animaux d’une même
(sous-)population ont la même probabilité d’être infectés par un certain agent pathogène ou
d’entrer en contact avec un animal infecté au sein de la (sous-)population. Bien que cette
proposition ne soit pas biologiquement fondée, elle est supposée afin de simplifier les calculs
et de permettre l’application des principes d’échantillonnage probabiliste dans l’évaluation.
Lorsque des experts sont sollicités, mais qu’ils sont incertains quant au niveau de pro-
babilité correspondant à la question, ils peuvent exprimer leur incertitude concernant les
estimations en fournissant une gamme de niveaux de probabilité d’ordre qualitatif plutôt
qu’un seul niveau.
Les causes des incertitudes, leurs effets sur l’ensemble du système et les hypothèses asso-
ciées à toutes les phases du processus d’ERR devraient être explicitement énoncées dans
le rapport. Il convient également de justifier la plage d’incertitude indiquée, en énumérant
toutes les sources d’incertitude recensées. Si le temps le permet, un retour d’information
sur les résultats peut être demandé, afin de parvenir à un accord entre les experts pour
réduire la fourchette d’incertitude globale.
21

Communication sur les risques

Au cours du processus d’ERR, la communication sur les risques doit toujours être prise en
compte. Une communication interactive et transparente sur les risques devrait idéalement
se faire dès le début du processus d’ERR et se poursuivre tout au long et après la mise en
œuvre (OMSA, 2019b; FAO, 2011).
Le processus de communication sur les risques devrait prendre en considération le public
cible, les parties prenantes, les perceptions des risques et les canaux de communication.
La perception du risque est un facteur important à prendre en compte dans la com-
munication sur les risques – comment les principales parties prenantes perçoivent-elles le
risque? Le message et le langage utilisés dans la communication et les rapports sur l’ERR
doivent être adaptés à la perception du risque (FAO et OMS, 2016). La perception du risque
peut être influencée par différents facteurs, comme illustré dans le tableau 7.

COMMUNICATION SUR LES RISQUES DANS LES SITUATIONS D’URGENCE


Les principes sous-jacents d’une communication sur les risques réussie, comme la confiance,
la transparence, l’annonce immédiate, l’écoute et la planification (OMS, 2008), doivent être
respectés dans une situation d’urgence. La communication est importante pour établir,
maintenir ou rétablir la confiance entre le public et les gestionnaires des risques. L’annonce
immédiate des risques sanitaires est importante pour éviter la propagation des rumeurs et
la désinformation. La transparence est nécessaire pour maintenir la confiance du public tout

TABLEAU 7
Exemples de facteurs qui influent sur la perception des risques
Facteurs Augmentation du risque perçu Diminution du risque perçu

Danger non naturel/de source humaine


Risque naturel (ex. un agent pathogène
Caractère naturel (ex. un agent pathogène créé en laboratoire,
connu)
bioterrorisme)
Risque incontrôlable (ex. aucune mesure de Risque contrôlable (ex. mesures d’urgence et
Contrôlabilité
prévention en place) de prévention en place)
Connaissances Risques inconnus de la science (ex. un nouvel Risques connus de la science (ex. un agent
scientifiques agent pathogène) pathogène connu)
Nouveau risque (ex. un nouvel agent Risque familier (ex. un agent pathogène qui
Familiarité
pathogène ou une maladie étrangère). ressurgit)
Contrôle de Exposition involontaire au danger (ex. Contrôle de l’exposition au danger
l’exposition oiseaux migrateurs) (ex. animaux vivants importés illégalement)
Immédiateté des Conséquences immédiates (ex. mortalité Conséquences différées (ex. perte de
conséquences élevée) productivité)
Répartition uniforme du risque (ex. plusieurs Répartition inégale du risque (ex. foyer
Répartition
foyers épidémiques dans le pays) épidémique dans un village)
22 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

©FAO/JULIO PINTO

Petit éleveur de volailles nourrissant ses poulets à Sukabumi, en Indonésie.

au long d’une épidémie. L’écoute est essentielle pour comprendre la perception des risques,
les opinions, les préoccupations du public et elle facilite une communication efficace. La
planification est nécessaire pour assurer une communication efficace.
Une distinction importante à prendre en compte est de savoir si la communication de
l’ERR concerne un risque émergent ou une crise imminente. Lorsqu’un risque émergent
survient, les messages sont souvent directs, fréquents et pressants. Un risque émergent
exige une réponse rapide et efficace, et il se peut qu’il n’y ait pas assez de temps pour
des consultations complètes avec tous les publics cibles et les principales parties prenantes
pour éclairer la formulation des messages. Il peut y avoir des informations incomplètes sur
l’étendue et l’impact des risques ou sur les personnes touchées; il faudra en tenir compte
dans la communication. La coordination des communications entre les principales parties
prenantes est également importante afin d’éviter les messages contradictoires et la confu-
sion du public.

COMMUNICATION SUR LES RISQUES PERSISTANTS


Les risques persistants qui durent pendant de longues périodes nécessitent souvent des
communications régulières. En outre, des informations plus détaillées sur les risques
peuvent être disponibles. Par exemple, la communication peut porter sur le rôle des parties
prenantes dans les bonnes pratiques de biosécurité à la suite d’une épidémie. Dans ces cas,
les messages sont souvent conçus, affinés et diffusés au fil du temps (ex. lorsqu’il s’agit
d’avertir les agriculteurs de ne pas donner de déchets alimentaires aux animaux ou de res-
pecter la biosécurité), ou à des périodes spécifiques de risque élevé comme l’été pour les
maladies à transmission vectorielle.
23

Références bibliographiques

CAC. 2007. Principles and guidelines for the conduct of microbiological risk management
(MRM). CAC/GL 63-2007. Commission du Codex Alimentarius (CAC). (disponible à l’adresse
suivante: http://www.fao.org/input/download/standards/10741/CXG_063e.pdf).
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GL30-1999. (disponible à l’adresse suivante: https://www.fao.org/fao-who-codexalimentarius/
sh-proxy/en/?lnk=1&url=https%253A%252F%252Fworkspace.fao.org%252Fsites%252Fco
dex%252FStandards%252FCXG%2B30-1999%252FCXG_030e_2014.pdf).
Cox, L.A.T. 2008. What’s wrong with risk matrices? Risk Analysis, 23(2): 497–512.
ECDC. 2011. Operational guidance on rapid risk assessment methodology. Stockholm,
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https://ecdc.europa.eu/sites/portal/files/media/en/publications/Publications/1108_TED_Risk_
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com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2014.3734).
EFSA. 2017. When food is cooking up a storm – proven recipes for risk communications. (disponible
à l’adresse suivante: https://www.efsa.europa.eu/sites/default/files/corporate_publications/files/
riskcommguidelines170524.pdf).
EFSA Scientific Committee, Benford, D., Halldorsson, T., Jeger, M.J., Knutsen, H.K., More,
S., Naegeli, H., Noteborn, H., Ockleford, C., Ricci, A., Rychen, G., Schlatter, J.R., Silano,
V., Solecki, R., Turck, D., Younes, M., Craig, P., Hart, A., Von Goetz, N., Koutsoumanis, K.,
Mortensen, A., Ossendorp, B., Martino, L., Merten, C., Mosbach-Schulz, O. et Hardy, A.
2018. Guidance on Uncertainty Analysis in Scientific Assessments. EFSA Journal, 16(1): e5123.
(disponible à l’adresse suivante: https://doi.org/10.2903/j.efsa.2018.5123).
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and practical framework for field application. Production et santé animales. Lignes directrices
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FAO. 2012. Méthode de bonne gestion des urgences: les fondamentaux – Guide de préparation
aux urgences de santé animale, Deuxième édition. Production et santé animales Manuel
No. 25. Rome. (disponible à l’adresse suivante: https://www.fao.org/3/cb3833fr/cb3833fr.pdf).
FAO. 2019. Chinese-origin H7N9 avian influenza spread in poultry and human exposure
Qualitative risk assessment update. FAO Animal Health Risk Analysis Assessment No. 8 (February
2019). Rome. (disponible à l’adresse suivante: http://www.fao.org/3/CA3206EN/ca3206en.pdf).
FAO et OMS. 2016. Manuel de communication sur les risques appliquée à la sécurité sanitaire
des aliments. Série Sécurité sanitaire et qualité des aliments N°2. Rome et Genève. (disponible
à l’adresse suivante: https://www.fao.org/3/i5863fr/I5863FR.pdf).
24 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

OMSA. 2004. Handbook on Import Risk Analysis for Animals and Animal Products. Volume 2.
Quantitative risk assessment. P.119. Paris. (disponible à l’adresse suivante: https://rr-africa.woah.
org/wp-content/uploads/2018/03/handbook_on_import_risk_analysis_-_oie_-_vol_ii.pdf).
OMSA. 2010. Handbook on Import Risk Analysis for Animals and Animal Products. Volume 1.
Introduction and qualitative risk analysis, 2ème édition. P. 85. Paris.
OMSA. 2019a. Manuel des tests de diagnostic et des vaccins pour les animaux terrestres 2022.
Paris. (disponible à l’adresse suivante: https://www.woah.org/fr/ce-que-nous-faisons/normes/
codes-et-manuels/acces-en-ligne-au-manuel-terrestre/).
OMSA. 2019b. Code sanitaire pour les animaux terrestres. Volume I. Dispositions générales. Paris.
(disponible à l’adresse suivante: https://www.woah.org/fr/ce-que-nous-faisons/normes/codes-
et-manuels/acces-en-ligne-au-manuel-terrestre/)
OMS. 2008. World Health Organization Outbreak Communication Planning Guide. P.19. Genève.
(disponible à l’adresse suivante: https://www.who.int/publications/i/item/9789241597449).
OMS. 2012. Rapid Risk Assessment of Acute Public Health Events. P.39. Genève. (disponible à
l’adresse suivante: https://www.who.int/publications/i/item/rapid-risk-assessment-of-acute-
public-health-events).
Annexes
27

Annexe 1
Participants à la rencontre
technique d’experts sur le
développement d’une méthode
d’évaluation rapide des risques.
(Siège de la FAO, juillet 2018)

Nom du participant Institution

Arsevska, Elena Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le


développement (CIRAD), France
Beltran Alcrudo, Daniel Bureau régional de la FAO pour l’Europe et l’Asie centrale (REU)

Calistri, Paolo Institut expérimental zooprophylactique des Abruzzes et du Molise (IZSAM), Italie

Calvin, Sharon Agence canadienne de contrôle alimentaire, Canada

Castri, Francesca Siège de la FAO, Division de la production et de la santé animales

Correa, Maria Université d’État de Caroline du Nord, États-Unis d’Amérique

De Vos, Clazien Université de Wageningen, Pays-Bas

Dorado Garcia, Alejandro Siège de la FAO, Unité sécurité et qualité alimentaire

Gossner, Celine Centre européen de prévention et de traitement des maladies (ECDC)

Ioos, Sophie Siège de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)

Kreindel, Silvia Siège de la FAO, Division de la production et de la santé animales

Ladreyt, Helena Siège de la FAO, Division de la production et de la santé animales

Larfaoui, Fairouz Siège de la FAO, Division de la production et de la santé animales

Martino, Laura Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA)

Pinto, Julio Siège de la FAO, Division de la production et de la santé animales

Pittiglio, Claudia Siège de la FAO, Division de la production et de la santé animales

Roberts, Helen Département de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales (DEFRA),


Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.
Roche, Xavier Siège de la FAO, Division de la production et de la santé animales

Swai, Emmanuel Ministère de l’agriculture, République-Unie de Tanzanie

Verdonck, Frank Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)


29

Annexe 2
Terminologie

Terminologie Définition Références

Biais Déviation systématique des résultats ou des inférences qui déforme la OMS, 2012
vision de la réalité.
Canaux de L’efficacité des différents canaux de communication dépend de l’objectif FAO et OMS, 2016
communication de la communication sur les risques, du contenu ou de la nature du
message (ex. l’urgence), et de leur accessibilité et utilisation par les
publics cibles. Par exemple, dans les situations d’urgence, les médias et
les réseaux sociaux constituent généralement les moyens les plus rapides
pour diffuser des informations.
Confiance Le degré auquel l’équipe d’évaluation est sûre d’une estimation. Il OMS, 2012
reflète ce que l’on appelle dans certaines disciplines la certitude ou
l’incertitude d’une estimation.
Conséquence Les effets en aval résultant d’une action ou d’une condition, qui OMS, 2012
peuvent être négatifs ou positifs. Une conséquence négative sur la santé
cause ou contribue à une mauvaise santé. Les conséquences peuvent
inclure des effets sociaux, techniques et scientifiques, économiques,
environnementaux, éthiques ou politiques.
Sensibilité du La proportion d’animaux de référence connus pour être infectés et testés OMSA, 2019a
diagnostic positifs au cours de l’analyse; les animaux infectés dont le test est négatif sont
considérés comme présentant des résultats faussement négatifs.
Spécificité du La proportion d’animaux de référence connus pour être non infectés OMSA, 2019a
diagnostic et testés négatifs au cours de l’analyse; les animaux de référence non
infectés dont le test est positif sont considérés comme présentant des
résultats faussement positifs.
Évaluation Description de la ou des voies biologiques par lesquelles les agents Adapté de l’OMSA,
de l’entrée pathogènes sont introduits dans un environnement particulier, associée 2010
(anciennement à une estimation de la probabilité qualitative ou quantitative de cette
appelée introduction.
évaluation de
l’importation)
Évaluation de la Une description de la ou des voies biologiques par lesquelles les animaux OMSA, 2010
contamination et les humains du pays importateur sont exposés aux dangers (dans
ce cas, les agents pathogènes) émis par une source de risque donnée,
associée à une estimation de la probabilité qualitative ou quantitative de
cette exposition.
Profil de risque Description concise d’un problème de santé et de son contexte, de l’état Adapté de CAC,
actuel des connaissances sur le problème et des options possibles de 2007
gestion des risques, y compris la politique de santé qui pourrait influer
sur d’autres interventions possibles.
Danger Tout agent biologique, chimique ou physique présent dans un animal ou OMSA, 2019b
un produit d’origine animale, ou tout état d’un animal ou d’un produit
d’origine animale, susceptible de provoquer des effets indésirables sur la
santé.
Identification du Une étape du processus d’analyse des risques. Elle consiste à identifier OMSA, 2019b
danger les agents pathogènes qui pourraient produire des effets indésirables. Il
s’agit d’une étape de la catégorisation qui permet de déterminer si les
agents biologiques constituent un danger ou pas.
Événement Tout événement pouvant entraîner des conséquences négatives sur la Adapté de l’OMS,
sanitaire santé humaine et/ou animale. 2012
(Suite)
30 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

Terminologie Définition Références

Impact L’ampleur des conséquences biologiques et économiques d’un


événement sanitaire, s’il vient à se produire.
Évaluation Analyse logique et raisonnable des facteurs pertinents relatifs aux OMSA, 2010
qualitative des produits, à l’épidémiologie et à l’économie associés à un danger, où les
risques résultats sur la probabilité d’une conséquence ou de l’ampleur d’une
conséquence sont exprimés en termes qualitatifs tels que: élevé, moyen,
faible ou négligeable.
Évaluation Une évaluation des risques dans laquelle les résultats sont exprimés OMSA, 2010
quantitative des numériquement. Elle implique généralement le développement d’un modèle
risques mathématique qui établit des liens entre les étapes de la voie d’entrée.
Évaluation L’évaluation en temps opportun et en termes qualitatifs des risques pour la
rapide des santé animale et humaine découlant d’un événement sanitaire.
risques (ERR) Une ERR est généralement réalisée en quelques jours (24-48 heures) ou
semaines (1-2 semaines).
Risque La probabilité qu’un événement indésirable se produise et l’ampleur OMSA, 2019b
probable de ses conséquences biologiques et économiques et de ses
effets sur la santé animale ou humaine.
Évaluation des Évaluation de la probabilité et des conséquences biologiques et OMSA, 2019b
risques économiques de la pénétration, de l’établissement et de la diffusion d’un OMS, 2012
danger. Il s’agit d’un processus systématique de collecte, d’évaluation et
de documentation des informations permettant d’attribuer un niveau de FAO, 2011
risque. Il s’agit d’évaluer le risque (ou les risques, car il peut y en avoir
plusieurs) résultant d’un danger et de décrire le ou les risques en termes
de probabilité et d’impact (conséquences) d’un résultat indésirable. Un
résultat indésirable est un événement nuisible ou dommageable qui peut
(ou non) être causé par le danger (ex. une inondation, une épidémie).
Le risque évalué est une combinaison de la probabilité que le résultat
indésirable se produise et de son impact s’il venait à se produire.
Communication La transmission et l’échange interactifs d’informations et d’opinions OMSA, 2019b
sur les risques sur les risques, les facteurs liés aux risques ainsi que sur la perception
du risque tout au long du processus d’analyse des risques entre les
évaluateurs des risques, les gestionnaires des risques, les communicateurs
des risques, le grand public et d’autres parties intéressées.
Gestion des Processus d’identification, de sélection et de mise en œuvre de mesures OMSA, 2019b
risques qui peuvent être utilisées pour réduire le niveau de risque.
Perception du Les jugements que les parties prenantes et le grand public portent à l’égard FAO et OMS, 2016
risque des caractéristiques, de la probabilité et de la gravité d’un risque spécifique.
La prise en compte de la perception du risque par les populations fait partie
du processus de communication sur les risques.
Évaluation Une évaluation des risques dans laquelle les résultats sont exprimés en OMSA, 2010
semi-quantitative termes semi-qualitatifs (sous forme de scores), associés à des fourchettes
des risques numériques de probabilité et de gravité de l’impact. Il s’agit d’attribuer
des nombres aux estimations qualitatives en utilisant des plages de
probabilité, des poids ou des scores et de les combiner par addition,
multiplication ou d’autres opérations mathématiques.
Parties prenantes Individu ou groupe de personnes qui pourrai(en)t être touché(s) par un FAO et OMS , 2016
problème particulier, ou qui peu(ven)t avoir une influence en la matière.
Les parties prenantes d’une ERR peuvent regrouper des représentants
des pouvoirs publics, de l’industrie, des associations d’agriculteurs
et de consommateurs, des organisations non gouvernementales,
des universités et des instituts de recherche. Idéalement, les parties
prenantes devraient être impliquées dès le début de l’évaluation des
risques et leurs contributions et opinions devraient être prises en compte
dans la formulation des questions sur les risques.
Public cible Groupe ou sous-groupe de parties prenantes à qui s’adressent FAO et OMS , 2016
spécifiquement les messages, les communications sur les risques ou les
recommandations potentielles. Le public cible d’une ERR peut inclure
les gestionnaires des risques, les agriculteurs, les autres évaluateurs des
risques et le grand public.
(Suite)
Annexe 2: Terminologie 31

Terminologie Définition Références

Menace Un événement ou un incident potentiellement néfaste. Dans les ECDC, 2011


présentes lignes directrices, la menace est également définie comme une
épidémie ou un incident survenant dans un ou plusieurs pays et ayant un
impact sur la santé publique au niveau international.
Triage Processus consistant à déterminer si un événement ou une alerte Adapté de l’OMS,
détectée par un système de surveillance présente un risque pour la santé 2012
publique et/ou animale et à le classer par ordre de priorité en vue d’une
action.
Incertitude Toutes les limitations des connaissances disponibles qui affectent Comité scientifique
le champ et la probabilité des réponses possibles à une question de l’EFSA et al, 2018
d’évaluation.
Variabilité L’hétérogénéité des valeurs dans le temps, dans l’espace ou dans les Comité scientifique
différents groupes de population. de l’EFSA et al, 2018

RÉFÉRENCES
CAC. 2007. Principles and guidelines for the conduct of microbiological risk management
(MRM). CAC/GL 63-2007. Codex Alimentarius Commission (CAC). (disponible sur le site:
http://www.fao.org/input/download/standards/10741/CXG_063e.pdf).
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européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). (disponible à l’adresse suivante:
https://ecdc.europa.eu/sites/portal/files/media/en/publications/Publications/1108_TED_Risk_
Assessment_Methodology_Guidance.pdf).
EFSA Scientific Committee, Benford, D., Halldorsson, T., Jeger, M.J., Knutsen, H.K., More,
S., Naegeli, H., Noteborn, H., Ockleford, C., Ricci, A., Rychen, G., Schlatter, J.R., Silano,
V., Solecki, R., Turck, D., Younes, M., Craig, P., Hart, A., Von Goetz, N., Koutsoumanis,
K., Mortensen, A., Ossendorp, B., Martino, L., Merten, C., Mosbach-Schulz, O. &
Hardy, A. 2018. Guidance on Uncertainty Analysis in Scientific Assessments. EFSA Journal,
16(1): e5123. (disponible à l’adresse suivante: https://doi.org/10.2903/j.efsa.2018.5123).
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and practical framework for field application. Animal Production and Health Guidelines No. 4.
Rome. (disponible à l’adresse suivante: http://www.fao.org/3/a-i2198e.pdf).
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des aliments. Série Sécurité sanitaire et qualité des aliments N°2. Rome et Genève. (disponible
à l’adresse suivante: https://www.fao.org/3/i5863fr/I5863FR.pdf).
OMSA. 2010. Handbook on Import Risk Analysis for Animals and Animal Products. Volume 1.
Introduction and qualitative risk analysis, 2nd edition. P.85. Paris.
OMSA. 2019a. Manuel des tests de diagnostic et des vaccins pour les animaux terrestres 2022.
Paris. (disponible à l’adresse suivante: https://www.woah.org/fr/ce-que-nous-faisons/normes/
codes-et-manuels/acces-en-ligne-au-manuel-terrestre/).
OMSA. 2019b. Code sanitaire pour les animaux terrestres. Volume I. Dispositions générales. Paris.
(disponible à l’adresse suivante: https://www.woah.org/fr/ce-que-nous-faisons/normes/codes-
et-manuels/acces-en-ligne-au-manuel-terrestre/)
OMS. 2012. Rapid Risk Assessment of Acute Public Health Events. P. 39. Genève. (disponible
à l’adresse suivante: http://whqlibdoc.who.int/hq/2012/WHO_HSE_GAR_ARO_2012.1_eng.
pdf?ua=1).
33

Annexe 3
Exemples de critères de triage et
de leurs utilisations

Exemple 1: Première apparition/manifestation de la peste porcine africaine (PPA) en Chine


Score
Critères (Oui = 1; Non = 0)
1. Crédibilité des sources de données

L’événement a-t-il été signalé ou confirmé par une source officielle


1
(ex. autorités de santé animale, bureaux de la FAO, OMSA, OMS)?
L’événement a-t-il été rapporté par de multiples sources indépendantes et non officielles
1
(ex. médias, ProMED*, rapports de sources sur le terrain, twitter)?
Score partiel= 2
2. Gravité de la maladie et de ses conséquences

La propagation internationale de la maladie (via des animaux vivants ou leurs produits, des
1
vecteurs ou des fomites) a-t-elle été prouvée?
A-t-il été démontré que la maladie avait un impact significatif sur la santé des animaux
1
domestiques au niveau de plusieurs pays?
S’agit-il d’une zoonose associée à de graves conséquences pour la santé publique? 0
A-t-il été démontré que la maladie avait un impact significatif sur la production et/ou le
commerce des animaux, avec de possibles conséquences économiques néfastes pour le ou les 1
pays affectés?
A-t-il été démontré que la maladie avait un impact significatif sur la santé de la faune sauvage
1
ou sur l’environnement, y compris la biodiversité, dans un ou plusieurs pays?
L’agent causal a-t-il développé une résistance aux traitements qui représente un danger
0
important pour la santé publique et/ou animale?
Score partiel= 4
3. Pertinence de l’événement sanitaire

L’événement sanitaire observé est-il probablement lié à l’évolution ou au changement d’un


0
agent pathogène existant?
L’événement sanitaire observé est-il lié à la propagation d’une maladie connue à une nouvelle
1
zone géographique, une nouvelle espèce ou à une nouvelle population?
L’événement sanitaire observé est-il lié à une maladie connue et dont l’incidence ou la
0
morbidité est accrue dans la ou les populations hôtes?
L’événement sanitaire observé est-il causé par un agent pathogène inconnu ou précédemment
0
non reconnu?
La maladie touche-t-elle des groupes vulnérables de la population comme les nourrissons ou les
0
personnes âgées qui risquent d’être affectés de manière disproportionnée?
L’événement sanitaire observé est-il caractérisé par un niveau élevé, réel ou potentiel, d’intérêt
1
médiatique ou d’inquiétude du public?
Score partiel= 2
Score Total = 8/14

* ProMED = Programme pour le suivi des maladies émergentes.


34 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

Exemple 2: Réapparition de la fièvre de la vallée du Rift au Kenya en 2018


Score
Critères (Oui = 1; Non = 0)
1. Crédibilité des sources de données

L’événement a-t-il été signalé ou confirmé par une source officielle


1
(ex. autorités de santé animale, bureaux de la FAO, OMSA, OMS)?
L’événement a-t-il été rapporté par de multiples sources indépendantes et non officielles
0
(ex. médias, ProMED*, rapports de sources sur le terrain, twitter)?
Score partiel= 1
2. Gravité de la maladie et de ses conséquences

La propagation internationale de la maladie (via des animaux vivants ou leurs produits, des
1
vecteurs ou des fomites) a-t-elle été prouvée?
A-t-il été démontré que la maladie avait un impact significatif sur la santé des animaux
0
domestiques au niveau de plusieurs pays?
S’agit-il d’une zoonose associée à de graves conséquences pour la santé publique? 1
A-t-il été démontré que la maladie avait un impact significatif sur la production et/ou le
commerce des animaux, avec de possibles conséquences économiques néfastes pour le ou les 1
pays affectés?
A-t-il été démontré que la maladie avait un impact significatif sur la santé de la faune sauvage
0
ou sur l’environnement, y compris la biodiversité, dans un ou plusieurs pays?
L’agent causal a-t-il développé une résistance aux traitements qui représente un danger
0
important pour la santé publique et/ou animale?
Score partiel= 3
3. Pertinence de l’événement sanitaire

L’événement sanitaire observé est-il probablement lié à l’évolution ou au changement d’un


0
agent pathogène existant?
L’événement sanitaire observé est-il lié à la propagation d’une maladie connue à une nouvelle
0
zone géographique, une nouvelle espèce ou à une nouvelle population?
L’événement sanitaire observé est-il lié à une maladie connue et dont l’incidence ou la
1
morbidité est accrue dans la ou les populations hôtes?
L’événement sanitaire observé est-il causé par un agent pathogène inconnu ou précédemment
0
non reconnu?
La maladie touche-t-elle des groupes vulnérables de la population comme les nourrissons ou les
0
personnes âgées qui risquent d’être affectés de manière disproportionnée?
L’événement sanitaire observé est-il caractérisé par un niveau élevé, réel ou potentiel, d’intérêt
0
médiatique ou d’inquiétude du public?
Score partiel= 1
Score Total = 5/14

* ProMED = Programme pour le suivi des maladies émergentes.


35

Annexe 4
Exemple de contenu d’un profil
de danger

Les aspects ci-après doivent être compilés dans un profil de danger.

CLASSIFICATION DE L’AGENT CAUSAL


• virus, bactérie, parasite, protozoaire, champignon, toxine biologique, prion;
• nom taxonomique;
• nombre de souches;
• différents niveaux de pathogénicité des souches et importance correspondante pour
l’immunogénicité/la vaccination.

PERSISTANCE
• tolérance chimique et physique (pH, température, désinfectants, résistance aux
ultraviolets) ;
• présence dans la viande, les produits germinaux, les produits laitiers, les peaux et
cuirs, les vecteurs mécaniques et biologiques.

PATHOGÉNÈSE
• dynamique de l’infection et de la réplication chez les hôtes vertébrés: organes de
réplication de l’agent pathogène, organes où l’agent pathogène peut persister et
moment où cela peut se produire, durée de la virémie, voies d’excrétion et moment
où cela se produit;
• caractéristiques de la réponse immunitaire chez les hôtes vertébrés: moment et
durée de la réponse des anticorps (pour chaque classe d’anticorps) à l’infection
naturelle et à la vaccination, durée de l’immunité maternelle, importance pour le
diagnostic sérologique;
• dynamique de l’infection et de la réplication chez les hôtes invertébrés (pour les
maladies à transmission vectorielle): compétence du vecteur, période d’incubation
extrinsèque, présence d’une transmission transovarienne/transstadiale.

ÉPIDÉMIOLOGIE
• hôtes définitifs;
• hôtes intermédiaires;
• réservoirs;
• potentiel zoonotique;
• vecteurs impliqués (biologiques, mécaniques);
36 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

• transmission: directe ou indirecte, transovarienne, transplacentaire, sexuelle, par


contact direct, par aérosol, etc.
• sources de l’agent pathogène et leur importance pour la transmission/la propaga-
tion de l’agent: carcasses, viande fraîche ou congelée, peaux et cuirs, produits
germinaux, environnement ou eau;
• répartition géographique: enzootique, épizootique, sporadique ou saisonnière;
• paramètres de transmission tels que: nombre de reproduction de base (R0), période
infectieuse.

DIAGNOSTIQUE
• signes cliniques et signes pathognomoniques;
• diagnostic différentiel;
• tests de laboratoire disponibles et leurs performances (sensibilité et spécificité), tests
de référence de l’OMSA et ceux recommandés pour le commerce international des
animaux.

PRÉVENTION ET LUTTE
• mesures de prévention pour les échanges internationaux (OMSA);
• disponibilité d’un vaccin ou d’un traitement antimicrobien;
• stratégies de lutte mises en place: abattage de tous les animaux contacts, abat-
tage des animaux atteints seulement, taille recommandée des zones de contrôle,
vaccination (d’urgence), restrictions des mouvements, dépistage, autres stratégies
de lutte;
• faisabilité des mesures de lutte antivectorielle.

IMPACT
• nombre de foyers et nombre d’espèces/animaux touchés lors des principales épi-
démies (rapportés par année, pays ou autres caractéristiques épidémiologiques
pertinentes) selon les données officielles et non officielles disponibles;
• morbidité par espèce;
• taux de létalité par espèce;
• pertes de production;
• pertes liées au tourisme;
• pertes dues à la réduction de la confiance des consommateurs;
• bien-être des animaux;
• restrictions commerciales, par produit;
• impact environnemental, impact sur la biodiversité;
• conséquences sur la santé publique;
• impact économique compte tenu des coûts associés à la prévention, au contrôle, à
l’éradication, aux restrictions commerciales, aux pertes de production, à la mortalité,
aux maladies humaines.
37

Annexe 5
Exemple de formulation
d’objectifs d’évaluation rapide
des risques, de questions et de
sous-questions sur les risques

APPARITION DE CAS HUMAINS DE FIÈVRE DE LA VALLÉE DU RIFT (FVR)


AU NIGER EN 2016
L’ERR poursuivait les objectifs suivants:
a. évaluer le risque de propagation de la FVR dans les pays voisins;
b. évaluer les conséquences potentielles pour la santé publique et animale au Niger.
Le tableau suivant donne des exemples de questions possibles et de sous-questions
associées.

Question Sous-question Données requises Sources de données Analyse des données

Quelle est la Quel est le risque • Durée de l’infection chez • Revue • Revue
probabilité que la que la FVR se les vecteurs et chez les documentaire documentaire
FVR se propage propage par hôtes vertébrés
dans les six contiguïté, par • Avis d’experts • Avis d’experts
prochains mois au l’intermédiaire de • Données relatives à la
Mali, au Burkina vecteurs infectés capacité des vecteurs
Faso, au Bénin ou (via un mouvement (densité des animaux/
au Nigeria, sachant actif du vecteur ou vecteurs, taux de piqûre,
que la FVR est une dissémination survie des vecteurs,
d’abord apparue par le vent)? compétence vectorielle)
au Niger? • Caractéristiques
biologiques des vecteurs
(plage de température/
conditions d’humidité
pour la reproduction/
l’éclosion, etc.)
• Conditions biotiques et
abiotiques dans les pays
où la maladie pourrait se
propager.
Quel est le risque • Données sur le commerce • Revue • Modélisation
que la FVR se international de documentaire
propage à cause ruminants vivants dans la • Élicitation
des mouvements région • Bases de d’experts
d’animaux? données
• Données sur les internationales
mouvements d’animaux
pour le pastoralisme, la • Avis d’experts
transhumance, etc.
(Suite)
38 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

Question Sous-question Données requises Sources de données Analyse des données

Quelles sont les Quel est l’impact • Incidence de cas humains • Données issues • Modélisation
conséquences attendu sur la dans des circonstances des déclarations
potentielles pour santé publique au similaires antérieures officielles • Élicitation
la santé publique Niger? d’experts
et animale au • Durée de l’épidémie • Résultats
Niger dans les d’enquêtes ad
• Données sur la hoc
six mois suivant proportion de personnes
la déclaration de gravement touchées • Revue
l’épidémie? documentaire
• Avis d’experts
Quel est l’impact • Prévalence et incidence • Données issues • Modélisation
attendu sur la santé chez les différentes des déclarations
et la production espèces animales, officielles • Élicitation
animales au Niger? catégories d’animaux d’experts
(jeunes, adultes) et • Résultats
saisons d’enquêtes ad
hoc
• Nombre de reproduction
de référence • Revue
documentaire
• Données
démographiques sur les • Avis d’experts
hôtes vertébrés
• Efficacité de la
vaccination
• Taux de vaccination
Y a-t-il un impact • Existe-t-il au niveau • Données • Analyse
commercial pour le de la région ou du provenant économique
Niger? pays des règlements de sources des impacts
commerciaux qui exigent commerciales commerciaux
la présentation d’un (ex. Division des
certificat prouvant statistiques des • Analyse coûts-
l’absence de la FVR? Nations Unies, avantages des
Quelle est la valeur du Comtrade) mesures de
marché d’exportation? lutte contre les
• Équipes maladies
responsables des
importations/
exportations
concernant
les exigences
en matière de
certificats
39

Annexe 6
Élicitation d’experts

L’élicitation d’experts est une méthode standardisée permettant de solliciter des experts
afin de leur demander des informations spécifiques (données, faits, etc.) ou des jugements
(probabilités, estimations, etc.). Ces derniers sont plus difficiles à obtenir car ils requièrent
souvent des experts qu’ils utilisent leurs connaissances pour estimer des quantités incer-
taines. Les estimations faites par les experts sont personnelles et subjectives et expriment
leurs propres convictions. Les méthodes d’élicitation visent à réduire cette subjectivité par
le biais du consensus ou de l’agrégation mathématique des estimations.
Trois méthodologies d’élicitation d’experts sont présentées dans les paragraphes sui-
vants. Le temps nécessaire à la mise en œuvre de ces méthodologies varie entre dix jours
et plusieurs mois.
Le protocole de Sheffield: cette méthode permet aux experts d’interagir entre eux
lors de réunions en présentiel ou d’ateliers d’élicitation au cours desquels ils discutent et
échangent leurs opinions sur les questions concernées sous la supervision de la personne
à l’origine de l’élicitation. Dans le cadre cette méthode, l’élicitation d’experts peut être
réalisée en deux ou trois jours à l’issue d’une préparation d’au moins deux semaines. Une
discussion entre les experts est nécessaire afin de rechercher un consensus sur les estima-
tions (agrégation comportementale). Cette méthode ne nécessite pas de manipulation
mathématique ni d’agrégation des estimations. Les résultats peuvent être assez robustes
car de discussions approfondies entre experts. Parmi les inconvénients possibles, il convient
de citer les problèmes liés à la gestion des groupes où les opinions minoritaires, bien que
valables, peuvent être écrasées par les jugements les plus populaires ou par des personna-
lités dominantes.
La méthode de Cooke: cette méthode requiert dix jours à deux semaines de travail et
dépend fortement de la disponibilité des experts, surtout lorsqu’on utilise une enquête en
ligne plutôt que des entretiens individuels. Il convient d’accorder une grande attention à
la formulation des questions afin d’éviter les malentendus dans l’interprétation des experts
interrogés, et de soigneusement choisir et appliquer les procédures mathématiques pour
l’agrégation des réponses afin d’éviter des distorsions indésirables. Cette méthode ne per-
met pas aux experts de discuter de leurs jugements et l’interaction se limite à la session
initiale de formation et de briefing. Contrairement à l’agrégation comportementale utilisée
dans le protocole de Sheffield, une forme d’agrégation mathématique est appliquée, à
savoir une agrégation pondérée des estimations des experts. À cette fin, des amorces de
questions sont utilisées pour «calibrer» les experts, déterminer ceux qui sont les plus aptes à
donner des jugements avec une grande précision, et définir le poids à appliquer à l’opinion
de chaque expert.
La méthode Delphi: cette méthode partage des caractéristiques avec les deux autres
et est la plus longue des trois à mettre en place. Des cycles répétés d’élicitation sont gérés
40 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

par la personne à l’origine de l’élicitation sur une période pouvant aller jusqu’à plusieurs
semaines. Les avis exprimés à chaque cycle sont envoyés, de façon anonyme, aux experts
du cycle suivant. Dans le cadre de cette méthode, l’élicitation d’experts ne peut être réalisée
que par le biais d’une enquête en ligne. Une fois tous les cycles terminés, les estimations
finales sont obtenues par une simple agrégation mathématique à pondération égale.
Le choix de la méthode de réalisation d’une élicitation d’experts doit tenir compte des
éléments suivants:
• les délais et le temps disponibles pour la réalisation d’une élicitation d’experts for-
melle;
• la disponibilité en matière de ressources humaines et financières pour les réunions
physiques et/ou les ateliers d’élicitation;
• les langues parlées par les experts et les difficultés à trouver un langage commun;
• les disciplines des experts et les difficultés éventuelles pour parvenir à une compré-
hension commune des questions relatives aux risques et de la terminologie connexe;
• l’existence éventuelle de divergences d’opinion dues aux relations institutionnelles
ou aux positions scientifiques.
De plus amples détails sur la manière d’agréger les jugements fournis par les experts au
cours d’une élicitation d’experts sont fournis dans les paragraphes suivants.

PROBABILITÉ EXPRIMÉE À L’AIDE DE VARIABLES NOMINALES.


S’il est demandé aux experts d’exprimer leurs jugements de probabilité en utilisant des
variables nominales, la méthode suivante peut être utilisée pour rassembler leurs estimations:
1. S’il est possible de réunir des experts (même par téléphone) pour une discussion
collégiale, il faut parvenir à un accord en discutant des divergences entre les juge-
ments (en commençant par les valeurs les plus extrêmes) et de leur justification.
2. S’il n’est pas possible de réunir des experts ou si l’on ne parvient pas à un accord,
l’incertitude du jugement doit être reflétée en termes de fourchette de valeurs.
Les valeurs minimum et maximum estimées par les experts délimitent les limites
inférieure et supérieure de la fourchette. Par exemple, dans le cas où trois experts
fournissent des valeurs de 2, 2 et 3, le jugement agrégé serait «entre 2 et 3»
(c’est-à-dire allant de «peu probable» à «probable»). La fourchette reflète l’hété-
rogénéité des jugements entre les experts.
3. Autrement, une distribution empirique peut être établie sur la base de la fré-
quence relative avec laquelle les experts sélectionnent chaque valeur comme une
estimation. Dans l’exemple ci-dessus, une fréquence de 66,66 pour cent (deux
experts sur trois) serait attribuée à la valeur 2 et 33,33 pour cent (un expert sur
trois) à la valeur 3, reflétant ainsi l’incertitude des jugements ou des estimations
parmi les experts.

PROBABILITÉ EXPRIMÉE À L’AIDE DE FOURCHETTES


Lorsque les jugements individuels sont exprimés sous forme de fourchettes de valeurs, deux
options sont possibles:
1. Utiliser des discussions en présentiel, par téléphone ou virtuelles pour rechercher
un accord entre les experts concernant la fourchette.
Annexe 6: Élicitation d’experts 41

2. Si cela ne peut être réalisé, déterminer la fourchette agrégée en calculant le mini-


mum des limites inférieures et le maximum des limites supérieures de toutes les
fourchettes indiquées par les experts. Par exemple, si trois experts fournissent les
valeurs de probabilité estimées suivantes:
• de 1 à 2 («extrêmement improbable» à «improbable») ;
• de 1 à 3 («extrêmement improbable» à «probable») ;
• de 2 à 3 («improbable» à «probable») ;
l’estimation de la probabilité agrégée serait: de 1 («extrêmement improbable») à 3
(«probable») ou de < 1 pour cent à 66 pour cent. Dans ce cas, la fourchette reflétera l’in-
certitude de chaque jugement et la variabilité des jugements entre les experts, toutes les
valeurs de la fourchette étant considérées comme également probables.
3. En troisième lieu, une distribution empirique peut être établie en calculant la
fréquence relative de chacun des niveaux inclus dans les fourchettes fournies
par les experts. Dans l’exemple ci-dessus, dans lequel sept niveaux de probabilité
globale sont exprimés par les trois experts (deux par le premier expert, trois par le
deuxième et deux par le troisième), une fonction échelon avec une fréquence de
0,29 = 2 sur 7 ; 0,43 = 3 sur 7 ; 0,29 = 2 sur 7 pour les niveaux 1, 2 et 3 respec-
tivement refléterait l’incertitude des jugements/estimations, avec une probabilité
différentielle reflétant les différences dans la fiabilité attribuée aux divers niveaux.
43

Annexe 7
Modèle de rapport pour une
évaluation rapide des risques
d’un événement constituant une
menace sanitaire

Avis de confidentialité: Ce document est confidentiel et contient des informations


qui sont la propriété intellectuelle de (nom de l’institution). Ni ce document ni
aucune des informations qu’il contient ne peuvent être diffusés ou publiés.

Date de début de l’ERR: jj/mm/aaaa

Numéro d’index de l’événement pathologique (s’il se trouve dans le système de


gestion de l’information):

Maladie, pays et région:

Objectif de l’évaluation:

Version de l’évaluation:

Dernière mise à jour effectuée par:

Résumé de l’événement et profil de risque






44 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

Questions sur le risque

Déclaration d’évaluation globale du risque et incertitudes

Résumé des données ou des preuves à l’appui de l’évaluation

Recommandations/actions



Évaluation du risque (veuillez prendre en compte le fait que les


questions relatives à l’évaluation du risque doivent être adaptées à
l’objectif spécifique de l’évaluation du risque)
Probabilité
(1 = extrêmement
improbable; Conséquence
2 = peu probable; (1 = négligeable;
3 = moyennement 2 = mineure; Risque Incertitude
probable; 3 = modérée; (négligeable, faible, (faible, modérée,
4 = très probable) 4 = grave) moyen, élevé) élevée)

Question sur le risque 1: Quel est le risque que la maladie A se propage parmi les espèces animales
B de la région X à la région Y dans le pays Z entre mai et juillet de l’année XXXX?

Justification
Annexe 7: Modèle de rapport pour une évaluation rapide des risques d’un événement constituant une menace sanitaire 45

Sous-question connexe: Quel est le risque que la maladie A se propage parmi les espèces animales B de
la région X à la région Y du pays Z par des vecteurs compétents entre mai et juillet de l’année XXXX?

Justification

Sous-question connexe: Quel est le risque que la maladie A se propage parmi les espèces animales
B à la suite du déplacement d’animaux de la région X du pays Z vers la région Z du pays B entre mai
et juillet de l’année XXXX?

Justification

Question sur le risque 2: Quel est le risque que des humains soient infectés par la maladie A via des
vecteurs se trouvant dans la région X du pays Z et en direction de la région Z du pays B entre mai
et juillet de l’année XXXX?

Justification

Question sur le risque 3: Quelles sont les conséquences potentielles pour la santé publique et
animale dans le pays Z dans les six mois suivant la déclaration de l’épidémie?

Justification
46 Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la santé animale

Annexe 1: Contexte de l’événement et informations générales sur la


menace sanitaire particulière

Annexe 2: Arbre des possibles des voies d’entrée (une illustration des
questions de risque et de la chronologie)

Annexe 3: Matrice des risques utilisée

Experts consultants

Membres de l’équipe d’évaluation des risques


Nom Poste/titre

Références et sources de données


Avis de non-responsabilité
Informations sur le document: Sur la base d’un examen complet des informations officielles provenant
de divers secteurs et de documents techniques, nous évaluons, dans le présent document d’évaluation
des risques, le risque de XXX [insérer ici la principale question sur le risque]. Nous examinons
séparément la probabilité et la ou les conséquences d’une épidémie, ainsi que l’impact de l’épidémie
sur la base de X.X questions.
Objectif de l’ERR

Déclaration
Ce résumé de l’évaluation des risques est basé sur les informations disponibles à ce jour [jj/mm/aaaa] et
sera revu au fur et à mesure que de nouveaux résultats apparaîtront dans les enquêtes sur le terrain,
les tests de laboratoire et les études épidémiologiques.
Contacts
47

Annexe 8
Exemple d’arbre des possibles

Voici un exemple d’arbre des possibles décrivant les voies d’entrée du virus de la peste porcine
africaine (PPA) dans le pays Y qui n’est pas infecté par la PPA, par l’intermédiaire de viande
de porc et d’autres produits à base de porc contaminés provenant du pays X infecté par la
PPA et l’infection subséquente des porcs domestiques locaux ou des sangliers dans le pays Y.

FIGURE 4
Arbre des possibles concernant l’introduction du virus de la PPA dans le pays Y par l’intermédiaire
de viande de porc et d’autres produits dérivés contaminés, et infection subséquente
des porcs domestiques locaux ou des sangliers.

Viande de porc et autres produits à base de porc


dans un pays X infecté par la PPA

Probabilité que les produits Probabilité que le produits à


proviennent d’animaux infectés base de porc infectés traversent
et soient contaminés par le virus la frontière du pays Y sans être
de la PPA. détectés.

Probabilité que le virus de la PPA


survive au voyage

Introduction dans le pays Y épargné par la PPA

Probabilité que les propriétaires Probabilité qu’une quantité


de porcs achètent des produits importante de produits infectés
contaminés par le virus de la PPA. par le virus de la PPA soit dispersée
Probabilité que les propriétaires de dans l’environnement et devienne
porcs nourrissent leurs animaux avec accessible aux sangliers.
des produits infectés par des déchets
de cuisine contaminés par le virus
de la PPA.

Des déchets de cuisine infectés par le Des déchets de produits infectés par
virus de la PPA sont donnés comme le virus de la PPA sont accessibles à
nourriture à des porcs domestiques la consommation pour les sangliers.
locaux

Probabilité que les sangliers


trouvent des déchets
contaminés
Probabilité que les porcs
consomment une quantité Probabilité que les sangliers
importante de particules virales consomment une quantité
pouvant les infecter importante de particules virales
pouvant les infecter

Les porcs domestiques locaux sont infectés Les sangliers locaux sont infectés
par le virus de la PPA. par le virus de la PPA.

Source: Auteurs.
DIRECTIVES FAO: PRODUCTION ET SANTÉ ANIMALES

1. Collection of entomological baseline data for tsetse


area-wide integrated pest management programmes, 2009 (En)
2. Préparation de stratégies et de plans d’action nationaux pour les ressources zoogénétiques,
2009 (En, Fr, Es, Ru, Zh)
3. Stratégies d’amélioration génétique pour la gestion durable des ressources
zoogénétiques, 2010 (En, Fr, Es, Ru, Ar, Zh)
4. A value chain approach to animal diseases risk management – Technical foundations
and practical framework for field application, 2011 (En, Zh, Fr**)
5. Guidelines for the preparation of livestock sector reviews, 2011 (En)
6. Mise en place de cadres institutionnels pour la gestion des ressources
zoogénétiques, 2012 (En, Fr, Es, Ru)
7. Réalisation d’enquêtes et de suivi pour les ressources zoogénétiques, 2012 (En, Fr, Es)
8. Guide de bonnes pratiques en production laitière, 2012 (En, Fr, Es, Ru, Ar, Zh, Pte)
9. Molecular genetic characterization of animal genetic resources, 2011 (En, Zh**)
10. Designing and implementing livestock value chain studies, 2012 (En)
11. Caractérisation phénotypique des ressources génétiques animales, 2013 (En, Fre, Zhe)
12. Cryoconservation of animal genetic resources, 2012 (En)
13. Handbook on regulatory frameworks for the control and eradication of HPAI and other
transboundary animal diseases – A guide to reviewing and developing the necessary policy,
institutional and legal frameworks, 2013 (En)
14. In vivo conservation of animal genetic resources, 2013 (En, Zh**)
15. The feed analysis laboratory: establishment and quality control – Setting up a feed
analysis laboratory, and implementing a quality assurance system compliant with ISO/IEC
17025:2005, 2013 (En)
16. Decision tools for family poultry development, 2014 (En)
17. Guide de biosécurité pour les marchés de volailles vivantes, 2015 (En, Fre, Zhe, Vi)
18. Economic analysis of animal diseases, 2016 (En, Zh)
19. Development of integrated multipurpose animal recording systems, 2016 (En, Zh)
20. Les Champs-écoles des producteurs pour les petits éleveurs – Un guide pour améliorer les
moyens d’existence a l’intention des décideurs, 2019 (En, Fre)
21. Developing sustainable value chains for small-scale livestock producers, 2019 (En, Zh**)
22. Estimation des bilans fourragers dans la région du Sahel d’Afrique de l’Ouest et Centrale,
2020 (Fr)
23. Directives relatives à la gestion des carcasses – Élimination efficace des carcasses animales et
des matières contaminées dans les exploitations de petite à moyenne taille, 2021 (En, Fr, Es,
Ru, Zh, Ar, Sq, Sr, Mk)
24. Lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques liée aux menaces pour la
santé animale, 2022 (En, Fr)
25. Good beekeeping practices for sustainable apiculture, 2021 (En,)
26. Responsible use of antimicrobials in beekeeping, 2021 (En, Es)
27. Developing field epidemiology training for veterinarians – Technical guidelines and core
competencies, 2021 (En)
28. Making way: developing national legal and policy frameworks for pastoral mobility, 2022 (En)
29. Rift Valley fever fction framework, 2022 (En)

Disponibilité: Août 2022

Ar – Arabe Multil – Multilingue


En – Anglais * Epuisé
Es – Espagnol ** En préparation
Fr – Français e Publication électronique
Mk – Macédonien
Pt – Portugais
Sq – Albanais
Sr – Serbe
Vi – Vietnamien
Zh – Chinois
On peut se procurer les Directives FAO de production et santé animales auprès des points de
vente des publications de la FAO, ou en s’adressant directement au Groupe des ventes et de la
commercialisation, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00153 Rome, Italie.
L’apparition et la propagation d’une menace pour la santé animale peuvent
être évitées lorsqu’une évaluation des risques est réalisée au moment
opportun pour éclairer les mesures de prévention, d’intervention et de lutte.
Les présentes lignes directrices techniques sur l’évaluation rapide des risques
(ERR) sont conçues comme un outil simple et pratique à utiliser par les services
vétérinaires pour renforcer les capacités d’évaluation des risques et aider les
décideurs à réaliser une ERR qualitative en cas d’apparition, d’irruption et/ou
de propagation de menaces pour la santé animale. En utilisant les preuves,
les données et les informations disponibles, une équipe pluridisciplinaire
peut réaliser une ERR dans un délai court (moins de deux semaines).

Cette publication fournit une méthodologie simple et flexible pour mener


une ERR en cas d’événement sanitaire. Les huit étapes du processus d’ERR sont
décrites et des exemples détaillés sont fournis. Les résultats finaux de l’ERR
fournissent des preuves solides et des conseils aux décideurs pour les aider
à concevoir, en temps opportun, des mesures appropriées de prévention, de
lutte et d’éradication qui contribuent à la durabilité des moyens d’existence,
à la santé animale, à la santé publique et à l’amélioration de la sécurité
alimentaire.

ISBN 978-92-5-136646-2 ISSN 1810-0716

9 789251 366462
CB3187FR/1/08.22

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