Introduction
Aujourd'hui synonyme de sécurité sanitaire des aliments, le système HACCP est utilisé
à l'échelle mondiale. Il permet en effet une approche systématique et préventive de la maîtrise
des dangers biologiques, chimiques et physiques en prônant la prévention.
Le système HACCP est très logique et couvre toutes les étapes de la production
alimentaire, de la culture au consommateur, y compris toutes les activités intermédiaires de
transformation et de distribution.
1.1. Définition
Le mot HACCP : est une abréviation anglaise de « Hazard Analysis Critical Control
Point » se traduisant en français par « Analyse des dangers et de points critiques pour leur
maîtrise».
Le système HACCP : est un outil qui permet d'évaluer les dangers et de mettre en place
des systèmes de maîtrise axés davantage sur la prévention que sur l'analyse du produit fini.
Système HACCP : est un acronyme utilisé pour décrire le système d’analyse des
risques et de maîtrise des points critiques. Le concept HACCP est une approche systématique de
la gestion de la sécurité alimentaire basée sur des principes reconnus qui visent à identifier les
dangers susceptibles de se produire à n’importe quelle étape de la chaîne alimentaire et à mettre
en place des contrôles qui les empêcheront de se produire.
1. 2. Historique
La première étape : est associée à W.E. Deming, dont les théories sur la gestion de la
qualité sont largement reconnues pour leur contribution majeure à l'amélioration de la qualité des
produits japonais pendant les années 50.
La deuxième étape : est le développement du concept HACCP. Celui-ci a été mis au
point pendant les années 60 par les pionniers que sont la Société Pillsbury, l'armée des États Unis
d'Amérique et son administration de l'aéronautique et de l'espace (NASA), dans le cadre d'un
effort de collaboration pour la production d'aliments sains pour les astronautes. La NASA voulait
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
un programme de type «Zéro défaut» afin de garantir la sécurité sanitaire des aliments que les
astronautes devaient consommer dans l'espace. Pillsbury a présenté le concept HACCP
publiquement lors d'une conférence sur la sécurité sanitaire des aliments en 1971. À partir des
années 80, plusieurs autres sociétés agro-alimentaires ont suivi et adopté cette approche.
1983 : L’OMS accepte le système HACCP comme instrument important dans l’inspection
des aliments.
1984 : Le système HACCP est inclus dans les codes du codex alimentarius.
En 1993, l’application des principes HACCP pour l’hygiène et la sécurité des denrées
alimentaires, a été incorporée dans la Directive Européenne 93/43/CEE.
- Arrêté interministériel du 1 er décembre 2020 fixant les conditions et les modalités de mise
en œuvre du système HACCP ;
- Arrêté interministériel du 1er décembre 2020 fixant les conditions et les modalités de
validation des guides de bonnes pratiques d’hygiène et d’application des principes du système
d’analyse des dangers et des points critiques pour leur maîtrise (HACCP).
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
o De nos jours le système HACCP permet de gérer la sécurité et la qualité de toutes les
denrées alimentaires.
o Le HACCP permet de donner confiance : c'est un moyen de preuve pour répondre aux
attentes des clients et favoriser le dialogue entre partenaires d’une même filière.
o L’HACCP est un système préventif qui vise à garantir la sécurité des aliments, c’est
une approche documentée et vérifiable pour l’identification des points critiques et pour la mise en
œuvre d’un système de surveillance.
• L’HACCP constitue une approche systématique couvrant tous les aspects de la sécurité
alimentaire, des matières premières (intrants) au conditionnement, puis à la distribution. Elle
permet d’identifier les risques pertinents qu’il convient de maîtriser pour la sécurité des aliments,
en fonction de leur sévérité et de la probabilité de leur apparition.
• L’HACCP permet de répondre aux exigences des clients. La grande distribution est de plus en
plus sensible aux dangers et à leur maîtrise et réclame ce type de démarche (EUREPGAP, BRC,
Charte PERFECT, …). Elle renforce la confiance des partenaires et facilite ainsi le commerce
international.
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Il n’est pas opportun de se lancer dans la mise en œuvre de l’HACCP tant que les quatre
préalables cités ci-dessus ne sont pas respectés.
- le respect de la réglementation ;
- la prise en compte des programmes prérequis/préalables (PRP) ;
- la connaissance des forces et des faiblesses de l’organisme en matière de maîtrise globale de
l’hygiène ;
- l’engagement et la motivation de l’ensemble du personnel.
7. 1. Respect de la réglementation
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Il est donc utile d’avoir une méthodologie pour appréhender l’ensemble des exigences
applicables :
Les bonnes pratiques d’hygiène sont également un préalable indispensable car leur respect
scrupuleux conditionne l’efficacité du HACCP.
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Les entreprises utilisent souvent le diagramme d’Ishikawa pour représenter ces bonnes
pratiques (Figure 03).
Les PRP, ou bonnes pratiques d’hygiène (BPH), concernent l’ensemble des opérations
destinées à garantir l’hygiène, c’est-à-dire la sécurité et la salubrité des aliments. Les PRP
comportent des opérations dont les conséquences pour le produit fini ne sont pas toujours
mesurables.
Le HACCP a son application limitée à la sécurité des aliments. Il repose sur le fait que les
mesures de maîtrise ont des effets mesurables/observables.
- Production primaire ;
- Établissements : conception et installations ;
- Maîtrise des opérations ;
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• Production primaire
La finalité est de s’assurer que les aliments restent sûrs et propres à l’usage prévu. Pour ce
faire, il convient de garantir :
Ŕ L’hygiène de l’environnement.
Ŕ L’hygiène des zones de production alimentaire :
La finalité est de permettre une maîtrise efficace des dangers par le respect des bonnes
pratiques d’hygiène dans la conception et la construction des bâtiments, dans un emplacement
approprié et dans des installations adéquates.
Ŕ l’emplacement :
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– les matériels:
– les installations :
La finalité est de réduire les risques d’aliments dangereux en prenant des mesures visant à
garantir la sécurité des aliments. Il convient de maîtriser :
– l’eau :
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Ŕ les produits potentiellement dangereux grâce à des retraits rapides de tout lot incriminé de
produit fini.
La finalité est de réduire les risques d’aliments dangereux en prenant des mesures visant à
garantir la sécurité des aliments. Il convient de maîtriser :
– l’eau :
– les produits potentiellement dangereux grâce à des retraits rapides de tout lot incriminé
de produit fini.
La finalité est de faciliter la maîtrise efficace et continue des dangers pour la santé, des
ravageurs et autres agents susceptibles de contaminer les aliments.
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
La finalité est d’éviter que les personnes ne risquent pas de contaminer les produits. Pour
cela, il convient de maîtriser :
• Transport
La finalité est de protéger les aliments jusqu’à la remise au client. Pour ce faire, il
convient de définir :
• Formation
La finalité est d’avoir des opérateurs conscients des impacts néfastes sur la santé humaine
en cas de manquement aux règles d’hygiène. Pour ce faire, il convient :
Ces préalables (plan de nettoyage, plan de lutte contre les nuisibles, hygiène du personnel,
marche en avant, etc.) doivent être concédés comme étant destinés à maîtriser des dangers
quasiment communs à chaque organisme agroalimentaire.
Initier un projet comme l’HACCP sans avoir précisé le contexte dans lequel on évolue
(matériel, humain, technique…) semble être une entreprise vouée à l’échec. Il s’agit donc de
définir précisément ce qu’il est utile d’évaluer : les pratiques d’hygiène, l’organisation du travail,
la qualité sanitaire des matières premières et des produits finis…
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Un diagnostic initial peut être mené par une équipe projet, managée par le responsable
hygiène. Il convient alors d’établir un planning de l’état des lieux qui définira la durée, les
personnes à rencontrer et les points à vérifier.
Afin de réaliser cet état des lieux initial, l’équipe doit préparer :
Ŕ Les bâtiments :
Ŕ l’environnement ;
Ŕ le périmètre de l’usine ;
Ŕ l’extérieur des bâtiments ;
Ŕ l’organisation rationnelle des locaux ;
Ŕ la circulation des fluides ;
Ŕ la finition des locaux.
Ŕ Les équipements :
Ŕ Le personnel :
Ŕ Le transport et le stockage :
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L’audit met en évidence des points forts de l’organisme et des points sensibles. Ces
observations seront le résultat d’entretiens interpersonnels et de constats personnels.
Un plan d’amélioration de l’hygiène pourra ensuite être proposé dans le cadre de la mise
en conformité HACCP avec les constats et les priorités de mise en œuvre de ces constats.
Identifier le(s) danger(s) potentiel(s) associé(s) à toutes les étapes de la chaîne alimentaire,
depuis la production primaire, à travers le traitement, la transformation et la distribution jusqu'à la
consommation. Déterminer la probabilité de manifestation du (des) danger(s) et identifier les
mesures pour leur maîtrise.
Déterminer les points, les procédures ou les étapes de traitement qui peuvent être
maîtrisés pour éliminer le(s) danger(s) ou minimiser leur probabilité de manifestation.
Identifier les points critiques pour la maîtrise (CCP). Déterminer quels sont les stades
auxquels une surveillance peut être exercée et est essentielle pour prévenir ou éliminer un danger
menaçant la sécurité de l’aliment.
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Fixer le (les) seuil(s) critique(s). Le seuil critique est le critère qui distingue l’acceptabilité
de la non-acceptabilité. Ils doivent impliquer un paramètre mesurable et peuvent être considérés
comme le seuil ou la limite de sécurité absolue pour les CCP.
Établir un système pour surveiller la maîtrise des CCP à l'aide d'observations et d'analyses
programmées.
Principe 5 : « Déterminer les mesures correctives à prendre lorsque la surveillance révèle qu'un
CCP donné n'est pas maîtrisé ».
Principe 6 : « Appliquer des procédures de vérification afin de confirmer que le système HACCP
fonctionne efficacement ».
Principe 7 : « Constituer un dossier dans lequel figurera toutes les procédures et tous les relevés
concernant ces principes et leur mise en application ».
9. Etapes de HACCP
L'application des principes HACCP consiste en l'exécution des tâches suivantes, telles
qu'elles sont décrites dans la séquence logique d'application du système HACCP (Diagramme ).
9. 1. 1. L'équipe HACCP
Ensuite, la première étape consiste à former une équipe HACCP qui dispose des
connaissances et de l'expertise nécessaires pour élaborer le plan HACCP. Cette équipe doit être
multidisciplinaire et peut inclure du personnel de la société travaillant en production, hygiène,
assurance qualité, laboratoire, ingénierie et inspection. Il est possible, quand le besoin s’en fait
ressentir, de faire appel à des experts externes (microbiologiste, consultant, fournisseur par
exemple). Ces experts doivent démontrer leurs compétences sur le sujet pour lequel ils sont
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
sollicités, car l'équipe va rassembler, compiler et évaluer des données techniques et identifier les
dangers et les points critiques pour leur maîtrise.
• Composition de l'équipe
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• Domaine d'application
Une des premières tâches de l'équipe HACCP est d'identifier le domaine d'application du
plan HACCP. L'équipe doit:
• Le rôle de l’animateur
L’animateur est également choisi pour ses compétences en HACCP. Cela assiéra sa
légitimité vis-à-vis de ses collègues. Son rôle doit :
• Le secrétaire de séance
Il convient que le secrétaire de séance ne soit pas l’animateur car cumuler les deux rôles
n’est pas chose aisée. Les responsabilités du secrétaire technique comportent entre autre
l’organisation des réunions. Il a également en charge la rédaction du compte rendu de la réunion
avec l’enregistrement de la composition de l’équipe lors des réunions et les décisions prises.
• Exigences de formation
Il est essentiel que les membres de l'équipe soient formés aux Principes généraux
d'hygiène alimentaire et aux Lignes directrices du Codex pour l'application du système HACCP
pour s'assurer que l'équipe travaillera pour atteindre le même objectif et utilisera la même
approche et terminologie.
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• Ressources
Pour garantir le succès et asseoir son engagement, la direction doit allouer les ressources
nécessaires pour réaliser l'étude HACCP. Ceci peut inclure:
L'équipe HACCP doit faire une description complète de chaque produit alimentaire -
incluant tous les ingrédients, procédés de traitement, matériaux d'emballage, etc., utilisés dans la
formulation du produit - pour aider à l'identification de tous les dangers possibles associés au
produit.
Dans la pratique, l’équipe HACCP devra donc étendre cette description (Figure 01) aux:
Ŕ matières premières ;
Ŕ ingrédients, auxiliaires technologiques ;
Ŕ produits en cours de fabrication (le cas échéant) ;
Ŕ matériaux en contact avec le produit (emballage, équipements).
Toutes les matières premières, les ingrédients et les matériaux en contact avec le produit
doivent faire l’objet d’une description documentée dans la mesure des besoins de la réalisation de
l’analyse des dangers, contenant des informations relatives aux points suivants, selon ce qui
convient :
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c. l’origine ;
d. la méthode de production ;
e. les méthodes de conditionnement et de livraison ;
f. les conditions de stockage et la durée de vie ;
g. la préparation et/ou la manutention avant l’utilisation ou la transformation ;
h. les critères d’acceptation pour la sécurité des denrées alimentaires ou les spécifications des
matériaux achetés et des ingrédients, selon leurs usages prévus.
Les caractéristiques des produits finis doivent faire l’objet d’une description documentée
dans la mesure des besoins de la réalisation de l’analyse des dangers, contenant des informations
relatives aux points suivants, selon ce qui convient :
Les données et caractéristiques décrites seront celles qui auront un impact significatif sur
la sécurité des denrées :
L’importance de cette étape ne doit pas être sous-estimée car la définition de ces
caractéristiques pourra faire l’objet de limites critique pour les CCP à venir (pH, Aw, température,
concentration, etc.
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La description des matières premières et des ingrédients peut être renseignée sur un
formulaire spécifique (Tableau 01). La description des produits intermédiaires et des produits
finis peut être renseignée sur un formulaire spécifique (Tableau 02).
Tableau 01. Description des matières premières et ingrédients
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Les informations relatives à l’usage prévu sont nécessaires pour aider à l’identification
des niveaux acceptables appropriés de dangers et à la sélection des combinaisons de mesures de
maîtrise qui atteignent ce niveau.
Ŕ température de conservation ;
Ŕ traitement thermique (cuisson ou réchauffage) ;
Ŕ la durée de vie du produit (DLC ou DLUO) ;
Ŕ le mode d’emploi du produit.
Mais au-delà de cette utilisation « normale » du produit, l’équipe HACCP doit réfléchir
aux éventuelles dérives dans le comportement de l’utilisateur final, qui entraîneraient une
utilisation erronée ou fautive (par rapport au Code de la consommation). Le HACCP doit être
capable d’identifier ces utilisations anormales prévisibles mais ne peut en aucun cas résoudre les
problèmes liés aux comportements imprévisibles.
Ŕ les conditions réelles de conservation des produits finis (il est rare que le réfrigérateur des
consommateurs soit à +4 °C ! Il faudra plutôt compter sur une température de +7 °C/+8 °C pour
les produits réfrigérés) ;
Ŕ les traitements subis (consommé cru ou cuit ? Si traitement thermique, est-il fiable ?).
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Il est plus facile d'identifier les sources de contamination, de suggérer des méthodes de
maîtrise et de les discuter au sein de l'équipe HACCP si celle-ci dispose d'un diagramme de
fabrication. L'étude du flux de la matière première depuis la réception, jusqu'à la transformation
et l'expédition est la principale caractéristique qui fait du système HACCP un outil spécifique et
important pour l'identification et la maîtrise des dangers potentiels.
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9. 4. 1. Diagrammes de flux
Des diagrammes de flux doivent être préparés pour les catégories de produits ou de
processus couverts par le système de management de la sécurité des denrées alimentaires. Les
diagrammes doivent fournir des informations concernant l’éventualité de présence,
d’augmentation ou d’introduction de dangers liés à la sécurité des denrées alimentaires.
Les diagrammes doivent être clairs, précis et suffisamment détaillés. Les diagrammes
doivent, le cas échéant, contenir les éléments suivants :
c. le point d’introduction des matières premières, ingrédients et produits semi-finis dans le flux de
production ;
e. les points de sortie ou d’élimination des produits finis, des produits intermédiaires, des dérivés
et déchets.
L’équipe de HACCP doit vérifier l’exactitude des diagrammes par un contrôle sur site.
Les diagrammes vérifiés doivent être conservés en tant qu’enregistrements.
Chaque étape doit être considérée en détail pour inclure toutes les données pertinentes sur
le procédé (Figure 2).
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Un plan de l’installation doit être élaboré pour montrer le flux du produit et les
mouvements des employés dans les lieux pour le produit considéré. Le diagramme doit inclure le
flux d’ingrédients et des matériaux d’emballage, depuis leur réception jusqu’à leur stockage :
préparation, traitement, emballage, stockage et expédition du produit fini (Figure 3).
Pour schématiser les flux (des personnes, des produits, des matériaux d’emballage, des
produits recyclés et des déchets) l’équipe HACCP peut utiliser un plan d’architecte du site.
Cet exercice est aussi l’occasion de mettre en évidence des problèmes potentiels. Par
exemple, lorsqu’on décèle un risque de contamination croisée entre un produit sensible et une
matière première, l’équipe HACCP peut introduire une marche en avant dans le temps (avec
désinfection intermédiaire).
La réalisation des diagrammes (opération et flux) doit être faite à partir d’une phase de
recueil d’information.
La construction très détaillée de ces diagrammes des flux peut paraître fastidieuse mais se
révèle indispensable. En effet, les diagrammes résultants sont absolument déterminants dans
l’analyse des dangers.
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Une description de chaque étape élémentaire du diagramme de flux doit être réalisée. Les
mesures de maîtrise, les paramètres de procédé et/ou la rigueur avec laquelle ils sont appliqués,
ou les procédures susceptibles d’avoir une influence sur la sécurité des denrées alimentaires
doivent être décrites selon le niveau nécessaire pour réaliser une analyse des dangers.
Les exigences externes (par exemple, émanant des autorités de réglementation ou des
clients) susceptibles d’avoir une incidence sur le choix et la rigueur des mesures de maîtrise
doivent également être décrites.
Il est nécessaire maintenant pour les membres de l’équipe de procéder à certaines mesures
et d’en analyser les résultats.
Les mesures, réalisées avec des équipements étalonnés, doivent porter sur les paramètres
importants du procédé (température, couple temps/température, pH, Aw, valeurs stérilisatrices et
pasteurisatrices, temps d’attente, etc.).
Ces paramètres pourront éventuellement devenir des limites critiques pour les futurs
points critiques de maîtrise. Les résultats doivent ensuite être interprétés par une personne
qualifiée (disposant des connaissances scientifiques requises).
Une description suffisamment détaillée de chaque mesure de maîtrise est requise pour
permettre une évaluation fiable de son effet sur les dangers, selon l’intensité appliquée et pour
permettre la vérification. Il convient que les descriptions contiennent les paramètres de procédé
pertinents (température, point/nature de l’ajout, flux, etc.), l’intensité (rigueur) appliquée (durée,
niveau, concentration, etc.) et la variabilité du procédé (s’il y a lieu).
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En s’appuyant sur les documents réalisés (diagramme du procédé et des flux), l’équipe
HACCP doit aller confirmer toutes ces informations sur le terrain. Cela se fait obligatoirement :
Ŕ sur site ;
Ŕ pour chaque étape identifiée dans le diagramme ;
Ŕ aux heures de fonctionnement (y compris la nuit pour les équipes travaillant en 3×8 par
exemple).
L’observation des étapes de réalisation du produit doit être menée conjointement avec une
interview des agents de maîtrise et des responsables hiérarchiques.
Cette vérification permet de faire le point sur les distorsions qui existent entre ce que l’on
croit faire et ce que l’on fait réellement (tableau 5).
Cette phase de confirmation est absolument vitale pour la validité de l’étude HACCP.
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Diagramme vérifié par l’équipe HACCP ŕ Le 09/08/0N ŕ P/O équipe ------- (signature)
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9. 6. Etape 06 : Énumérer tous les dangers potentiels associés à chacune des étapes, conduire
une analyse des dangers et définir les mesures pour maîtriser les dangers ainsi identifiés
« Principe 1 »
o Danger : Agent biologique, chimique ou physique, présent dans un aliment ou état de cet
aliment pouvant entraîner un effet néfaste sur la santé.
o Analyse des dangers : La démarche consistant à rassembler et à évaluer les données
concernant les dangers et les facteurs qui entraînent leur présence, afin de décider lesquels d'entre
eux représentent une menace pour la salubrité et la sécurité des denrées alimentaires.
L’analyse des dangers doit être réalisée pour tous les produits (ou catégorie), existants ou
nouveaux. En effet, des modifications de matières premières, formulations, procédés de
traitement et de préparation, emballage, distribution et/ou d’utilisation du produit nécessiteront
une révision de l’analyse des dangers.
Avant de se lancer dans l’analyse des dangers, il convient de compiler toutes les sources
d’informations pertinentes, à savoir :
Toutes les informations pertinentes pour la réalisation de l’analyse des dangers doivent
être collectées, conservées, mises à jour et documentées. Les enregistrements doivent être
conservés. Il s’agit de réaliser une analyse préliminaire des dangers pour chaque produit et
chaque étude à mener (Tableau 6).
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Ŕ les dangers potentiels qui résultent de l’identification des dangers et regroupe les dangers
théoriquement susceptibles de survenir dans le type de produit (viande, poisson, lait par
exemple), le type de procédé (la traite, l’abattage, la fermentation, la déshydratation, le transport
par exemple) ;
Ŕ les dangers réels (significatifs), établis à l’issue de l’évaluation des dangers et devant être
maîtrisés par l’organisme.
Afin de faciliter l’identification des dangers (et leur évaluation ultérieure), les événements
et les causes conduisant à la survenue de dangers peuvent apporter des informations
supplémentaires, telles que les suivantes :
Ŕ la prévalence de dangers dans les matières premières, les ingrédients ou les matériaux en
contact avec les denrées alimentaires ;
Ŕ la contamination par les équipements, l’environnement du procédé, le personnel de production ;
Ŕ la contamination indirecte par les équipements, l’environnement du procédé, le personnel de
production ;
Ŕ la survie d’agents microbiologiques ou la persistance d’agents physiques ;
Ŕ la croissance d’agents microbiologiques ou l’accumulation/la formation d’agent chimiques.
9. 6. 2. 1. Types de Dangers pour la salubrité des aliments contrôlés par le système HACCP
Aux fins d’un système HACCP, les risques désignent les caractéristiques ou l’état des
aliments qui peuvent causer des maladies, des lésions ou des pertes de vie. Ces risques sont
divisés en trois catégories : biologiques, chimiques et physiques.
• Dangers biologiques
Les risques biologiques sont causés par des microorganismes. Ces microorganismes sont
souvent associés aux humains et produits crus entrant dans la chaîne de fabrication alimentaire.
Plusieurs font partie de la flore naturelle de l’environnement où les aliments sont cultivés. Ils se
divisent en quatre catégories :
a) Bactéries
Les bactéries présentes dans les aliments peuvent causer des maladies par infection ou
intoxication. L’ingestion de bactéries qui peuvent survivre et croître dans l’organisme cause des
infections (p. ex., Listeria monocytogenes, Salmonella spp). L’ingestion de toxines produites par
les bactéries dans les aliments cause des intoxications alimentaires (p. ex., toxine du Clostridium
botulinum).
b) Virus
Les virus peuvent causer des infections (p. ex., virus de l’hépatite A, virus Norwalk) et
peuvent se transmettre par l’ingestion d’aliments contaminés.
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
c) Parasites
Les parasites peuvent infecter les personnes qui consomment des aliments qui en
contiennent (p. ex., Cryptosporidium parvum, Giardia lamblia).
d) Moisissures
• Dangers chimiques
Les contaminants chimiques peuvent exister naturellement dans les aliments ou y être
ajoutés pendant leur traitement ou bien les contaminants provenant de l’emballage. À dose
élevée, des produits chimiques nocifs ont été associés à des intoxications alimentaires aiguës et, à
faible dose et répétitive, peuvent être responsables de maladies chroniques.
a) Risques naturels
Les risques chimiques naturels découlent de substances se trouvant dans les plantes, les
animaux ou les microorganismes, avant ou pendant la récolte ou l’abattage. Par exemple,
certaines plantes (p. ex., les feuilles de rhubarbe, des champignons vénéneux) contiennent des
toxines naturelles.
Les additifs directs sont des substances qui sont ajoutées délibérément aux aliments
pendant leur croissance ou leur transformation. Ces substances (p. ex., nitrite de sodium) sont
jugées sans danger à certaines concentrations, mais sont dangereuses à des concentrations plus
élevées.
Les additifs indirects sont des substances qui entraînent une contamination accidentelle
des aliments. Elles peuvent être présentes dans un aliment avant sa transformation (p. ex.,
pesticides) ou être ajoutées pendant la transformation (p. ex., produits chimiques
d’assainissement) ou bien des contaminants provenant de l’emballage (p. ex., Composés de
plastification, Produits interdits : chlorure de vinyle, Encre d’étiquetage/codage, Adhésifs, Plomb, etc.).
d) Allergènes alimentaires
Les allergènes alimentaires sont des substances contenues dans les aliments (p. ex.,
poisson, arachides) qui causent une réaction immunitaire chez certaines personnes (c.-à-d. une
réaction allergique).
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• Dangers physiques
Les dangers physiques sont causés par des substances qui ne se trouvent pas normalement
dans les aliments, et qui peuvent causer des lésions à la personne qui en consomme. Ces dangers
physiques peuvent résulter de contamination et/ou de mauvaises pratiques à plusieurs étapes de la
chaîne alimentaire depuis la récolte jusqu’à la consommation, y compris les étapes au sein de
l’unité de transformation (Tableau 8). Il peut s’agir d’éclats de bois ou de verre, de limailles ou
de morceaux d’os.
Les systèmes HACCP régissent non seulement les risques pour la salubrité des aliments
qui existent déjà, mais également ceux qui découlent de la contamination croisée pendant le
processus de fabrication. La contamination croisée est le transfert de microorganismes,
d’allergènes, de contaminants chimiques ou d’un corps étranger d’une personne, d’un objet ou
d’un produit alimentaire à un autre. Il y a souvent un risque de contamination croisée dans les
installations de fabrication de produits alimentaires. Par exemple, si un employé place sur une
surface un produit alimentaire qui a été contaminé par un pathogène, cet employé et la surface
sont susceptibles d’être contaminés, et de propager le pathogène à un autre produit alimentaire ou
employé.
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Pour faciliter l’identification des dangers potentiels, l’équipe devra répondre aux
questions suivantes pour chaque intrant :
Toutes les matières premières, les ingrédients et des matériaux en contact avec les
produits pouvant donc avoir un impact sur l’évaluation de l’occurrence des dangers et de leurs
niveaux doivent être pris en compte. (Tableau 9).
Liste des Cet « article » peut-il Cet « article » peut-il Cet article peut-il générer un
matières, générer un danger générer un danger chimique danger physique (métallique ou
ingrédients et biologique (bactéries, (résidus de pesticides, non, pierres, verre, aiguilles,
matériaux reçus levures, moisissures) ? allergène…) ? os) ?
Oui : Oui :
Huile brute de
Benzo(a) pyrène si > 5 ug/kg présence de pierre, débris
soja import Non
métalliques par exemple
Lorsque les autorités réglementaires et légales ont établi des limites maximales, des
objectifs, des cibles ou des critères de produits finis et/ou de procédés pour une combinaison
spécifique de danger/produit, le danger en question devient automatiquement pertinent pour ledit
produit.
Le « niveau acceptable » correspond au niveau d’un danger particulier dans le produit fini
de l’organisme qui est nécessaire à l’étape suivante de la chaîne alimentaire pour garantir la
sécurité des denrées alimentaires ; il se réfère au niveau acceptable dans les produits alimentaires
pour la consommation directe uniquement lorsque l’étape suivante est la consommation effective.
Il convient que le niveau acceptable dans le produit fini soit déterminé grâce aux informations
obtenues à partir d’une ou plusieurs des sources suivantes :
Ŕ les objectifs, les cibles ou les critères de produits finis établis par les autorités réglementaires et
légales dans le pays de vente ;
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Ŕ les niveaux maximaux considérés comme acceptables par l’équipe chargée de la sécurité des
denrées alimentaires, tenant compte des niveaux acceptables convenus avec le client et/ou établis
par la loi et, en cas d’absence de ceux-ci, par la littérature scientifique et l’expérience
professionnelle.
Le choix des niveaux acceptables de dangers devra être justifié. Pour les dangers
biologiques et chimiques, l’équipe HACCP pourra s’appuyer sur les exigences réglementaires et
légales. Pour les dangers physiques, elle pourra s’appuyer sur les exigences contractuelles (cahier
des charges produit fini) (Tableau 10).
Après l’analyse des intrants, l’équipe peut débuter l’analyse de chaque étape du
diagramme. L’objectif de cette activité est d’identifier tous les dangers potentiels et réels liés à
chaque opération du traitement. Cela peut se faire en étudiant les documents relatifs au
diagramme de réalisation du produit et les plans de circulation dans l’organisme (personnels,
matières, déchets par exemple). Pour cela, il est nécessaire que les membres de l’équipe HACCP
connaissent parfaitement les étapes du diagramme afin d’imaginer tous les dangers (Figure 6).
33
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
L’équipe HACCP doit ensuite aller sur le terrain afin d’observer les employés, la maîtrise
des bonnes pratiques d’hygiène et des bonnes pratiques de fabrication. Toute défaillance ou
danger constatés doivent être consignés par écrit.
À l’issue de cette observation et de ces interviews, l’équipe dispose de la liste des dangers
par étape du diagramme. Puis, il convient de rechercher les causes pour chaque danger identifié.
Toutes les étapes du diagramme de flux doivent être passées en revue (tableau 10) afin de
déterminer pour chaque danger identifié dans le produit fini les modes d’apparition.
34
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Les dangers considérés dans le cadre du système HACCP doivent être tels que leur
prévention, élimination ou réduction à des niveaux acceptables est essentielle à la production
d’aliments sûrs.
Les dangers dont la probabilité d’apparition et la gravité des effets sont faibles ne doivent
pas être abordés dans le cadre du système HACCP mais plutôt être traités par les programmes
prérequis (PRP) décrits dans les principes généraux d’hygiène alimentaire du Codex.
L’analyse des dangers est donc différente de l’analyse des risques (Figure 8).
35
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Une évaluation des dangers doit être réalisée afin de déterminer, pour chaque danger
identifié, lié à la sécurité des denrées alimentaires si son élimination ou sa réduction à des
niveaux acceptables est essentielle pour la fabrication d’une denrée alimentaire sûre et si sa
maîtrise est nécessaire pour permettre d’atteindre les niveaux acceptables définis.
Chaque danger lié à la sécurité des denrées alimentaires doit être évalué selon sa gravité
en termes d’effets néfastes sur la santé et de sa probabilité d’apparition. La méthodologie utilisée
doit être décrite et les résultats de l’évaluation des dangers liés à la sécurité des denrées
alimentaires doivent faire l’objet d’un enregistrement.
L’information recueillie lors de l’identification des dangers peut être utilisée pour
déterminer la sévérité de chaque danger.
Ŕ sévère ;
Ŕ modérée ;
Ŕ faible;
Ŕ négligeable.
36
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Remarque
Tous les dangers considérés par l’équipe HACCP comme significatifs devront être traités.
L’autre méthode qui peut être utilisée par l’équipe HACCP consiste à choisir pour chacun
des paramètres retenus une échelle de cotation.
Pour réaliser cette évaluation des dangers, l’équipe HACCP peut coter la gravité et la
probabilité d’apparition. Dans certains cas, la détectabilité peut également être retenue. Les notes
attribuées à chaque paramètre permettront de déterminer un indice de criticité (Tableau 11).
Pour assurer la réussite d’une telle cotation, certains aspects doivent être pris en compte :
Ŕ l’échelle de cotation ne doit pas être trop grande. Préférer une échelle de 1 à 4 plutôt qu’une
échelle de 1 à 10 pour éviter de trop discuter sur les notes à donner. Par ailleurs le choix d’une
échelle paire évite d’avoir des valeurs refuges (exemple 3 sur une échelle de 1 à 5) ;
Ŕ l’échelle de cotation doit être discriminante, préférer des échelles 1, 3, 6, 9 plutôt que 1, 2, 3, 4 ;
Ŕ la cotation doit être réalisée par les mêmes personnes (l’équipe HACCP par exemple) afin de
garantir un cadre de référence identique dans l’attribution des notes ;
Ŕ les niveaux doivent être décrits de la manière la plus précise possible (éviter « peu fréquent », «
fréquent », « très fréquent ») surtout sur des paramètres subjectifs comme la gravité et la
probabilité d’apparition.
Note Gravité
1 Lésions ou atteintes réversibles sans acte médical Ŕ Malaises, gênes
3 Lésions ou atteintes réversibles avec un traitement médical Ŕ Handicap temporaire
6 Lésions ou atteintes irréversibles Ŕ Handicap permanent
9 Lésions ou atteintes mortellement graves Ŕ Décès
37
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
La cotation doit permettre à l’équipe HACCP de séparer les dangers en s’appuyant sur un
indice de priorité du risque (IPR). La gravité et la probabilité d’apparition des dangers
s’appliquent au produit fini.
L’indice de priorité est donc compris entre 1 (valeur minimale) et 81 (valeur maximale)
pour une échelle à quatre niveaux avec des valeurs 1, 3, 6 et 9. L’équipe doit ensuite se fixer une
constante (K) à partir de laquelle les risques sont majeurs donc les dangers doivent être traités.
Cette constante est fixée « arbitrairement » par exemple à 45. À ce moment-là, seront
retenus les dangers pour lesquels :
En prenant en compte tous les dangers dont l’indice de priorité du risque est supérieur ou
égal à 45 et où la gravité est supérieure ou égale à 6, l’équipe est assurée de ne pas avoir laissé de
côté des dangers importants.
Dans la suite de cet ouvrage, nous allons donc faire la différence entre les dangers notés peu
importants (pouvant être considérés par l’équipe comme négligeable) et les dangers notés
importants (pouvant être considérés par l’équipe comme significatifs).
Remarque :
Tous les dangers considérés par l’équipe chargée de la sécurité des aliments comme
significatifs devront être traités. Il faudra donc mettre en œuvre des mesures de maîtrise qui
seront par la suite classées en PRPo ou rattachées à une étape critique, un « CCP ».
38
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Mesure de maîtrise : Action ou activité à laquelle il est possible d’avoir recours pour
prévenir ou éliminer un danger lié à la sécurité des denrées alimentaires ou pour le ramener à un
niveau acceptable.
Plus d’une mesure peuvent être requises pour maîtriser un danger donné (combinaison) et
plusieurs dangers peuvent être maîtrisés par une seule mesure de maîtrise spécifique.
Les dangers biologiques peuvent être maîtrisés en limitant les micro-organismes, voire en
les éliminant ou bien en agissant sur les facteurs de croissance (physico-chimiques), dont ces
derniers ont besoin pour survivre, croître et se reproduire, dans le but de limiter leur croissance.
La figure 9 résume la genèse d’un accident alimentaire ou des altérations (pertes de produits et
donc pertes financières pour l’organisme).
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
L’énoncé succinct qui suit, du contenu de chacun des cadres permet de confirmer tous les
principes généraux d’hygiène.
Premier cadre :
Ŕ application des normes réglementaires aux installations (locaux et matériels) ;
Ŕ choix des matières premières ;
Ŕ lutte contre les nuisibles.
Deuxième cadre : surveillance de la santé des personnels.
Troisième cadre :
Ŕ définition des procédures de nettoyage des mains ;
Ŕ définition des procédures de nettoyage du matériel (plan de nettoyage).
Quatrième cadre :
Ŕ maîtrise technologique du « froid » et du « chaud » ;
Ŕ maîtrise de la formulation physico-chimique des aliments.
Cinquième cadre : analyses bactériologiques d’autocontrôle et exploitation des résultats
par des corrections apportées aux phases de maîtrise intervenant en amont.
40
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
La formation des personnels enfin, qui n’entre dans aucun cadre particulier mais dans tous,
en créant une véritable « culture d’entreprise » axée sur la sécurité des aliments.
En outre, les mesures de maîtrise incluent :
Additifs chimiques :
Ŕ normes et surveillance appropriées ;
Ŕ instructions écrites ;
Ŕ stockage dans un récipient couvert et étiqueté ;
Ŕ validation des niveaux à partir des taux d’usage, tests et échantillons.
41
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Ŕ maîtrise de l’approvisionnement par des cahiers des charges définissant les spécifications pour
les matières premières et ingrédients ;
Ŕ élimination de tous les verres, matériaux en bois (palettes, brosses, crayons, ustensiles), bijoux
(épingle, bagues), objets en plastique (stylo, boutons) le cas échéant ;
Ŕ maintenance préventive et entretien des équipements de production, canalisations, locaux.
o Validation : Obtenir des preuves démontrant que les mesures de maîtrise gérées par le plan
HACCP sont en mesure d’être efficaces.
42
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
La validation vise à :
Ŕ déterminer l’incidence sur le(s) danger(s) des mesures de maîtrise individuelles ou d’une
combinaison limitée de mesures de maîtrise (par exemple, ampleur de l’augmentation ou de la
réduction des niveaux de danger ou degré de prévention de survenue du danger) ; et
Ŕ déterminer la capacité de la combinaison complète de mesures de maîtrise à atteindre les
niveaux de danger acceptables au niveau du produit fini.
Ŕ La référence aux validations effectuées par autrui ou aux connaissances historiques. Lorsque la
confiance est accordée aux validations effectuées par autrui, il convient de vérifier que les
conditions d’application prévues correspondent à celles identifiées dans les validations
référencées.
Ŕ Les essais expérimentaux pour simuler les conditions des procédés. L’augmentation
proportionnelle des essais expérimentaux de laboratoire menés dans une usine pilote peut être
nécessaire pour garantir que les essais reflètent correctement les paramètres et les conditions réels
de transformation.
Ŕ L’ensemble des données relatives aux dangers biologiques, chimiques et physiques susceptibles
de survenir dans des conditions de fonctionnement normales. Elles peuvent être réunies au moyen
de l’échantillonnage de produits finis et/ou intermédiaires et d’essais fondés sur l’utilisation de
plans d’échantillonnage statistiques et d’une méthode d’essai validée.
Ŕ Des enquêtes conçues de façon statistique. Il s’agit de mesures de maîtrise utiles impossible à
mesurer autrement, telles que les habitudes des consommateurs en matière de stockage des
aliments périssables.
Ŕ La modélisation mathématique.
Ŕ L’utilisation d’un guide approuvé par les autorités compétentes.
La validation peut être initiale, périodique programmée ou faisant suite à des événements
spécifiés, comme :
43
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
On envisagera de valider les SSOP si, après la mise en œuvre de protocoles de nettoyage
et de désinfection, les surfaces en contact avec les aliments répondent aux critères
microbiologiques établis pour les numérations aérobies des colonies ou d’autres micro-
organismes indicateurs au besoin.
a. Les SSOP seront mis en œuvre comme prévu pendant 3-4 semaines d’opération.
b. Des tests microbiologiques des surfaces en contact avec les aliments seront réalisés après
l’utilisation des protocoles de nettoyage et de désinfection à la fin de la production de chaque
jour.
a. Comparer les résultats obtenus à la fin de la production de chaque jour avec ceux des critères
microbiologiques établis.
b. Réaliser des analyses statistiques appropriées pour déterminer la variabilité de l’efficacité de
procédures de nettoyage et de désinfection.
– 7. Conclusion :
Si la révision et l’analyse des résultats de la validation indiquent que les SSOP peuvent
obtenir de manière constante des résultats conformes aux critères microbiologiques établis
pendant les 3-4 semaines de la période de validation, les protocoles de nettoyage et de
désinfection peuvent être considérés comme validés.
Le même protocole avec un taux de test réduit peut être utilisé comme activité de
vérification permanente que les SSOP sont correctement mis en œuvre.
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
a. Déterminer la taille des fragments métalliques dans les produits rejetés par le détecteur de
métal.
b. Veiller à ce que le détecteur de métal soit suffisamment sensible et calibré pour détecter des
fragments métalliques de 2 mm ou plus dans le produit spécifié.
c. Garantir que le tamis reste intact pendant des opérations normales.
– 7. Conclusion :
a. La mesure de maîtrise peut être mise en œuvre si les données indiquent que la production avec
le tamis laissera passer moins d’1 fragment métallique dont le diamètre sera 2 mm dans 100000
kg de produit final.
b. La validation fournira probablement des informations sur la surveillance nécessaire pour
garantir que le tamis reste intact.
c. Le détecteur de métal peut être utilisé après la validation comme activité de vérification
permanente pour garantir que le tamis maîtrise le danger comme prévu.
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Ŕ les programmes prérequis opérationnels (PRPo): PRP « spécifique » identifié par l’analyse
des dangers comme essentiel à l’obtention de la sécurité des produits alimentaires, nécessitant
une validation, une surveillance et une vérification. Un PRPo est un PRP dont la maîtrise est
renforcée compte tenu de leur contribution à assurer la sécurité des aliments. Exemples de
PRPo : opération de nettoyage Ŕ désinfection spécifique réalisée sur un équipement particulier,
opération de nettoyage destinée à éliminer la présence de produits allergènes, inspection
sensorielle d’un produit, le remplissage correct d’une boîte de conserve avant stérilisation, etc.
– un plan HACCP, qui régit les mesures de maîtrise que l’analyse de dangers identifie comme
nécessaires pour maîtriser les dangers identifiés à des niveaux acceptables et qui sont appliquées
à des points critiques pour la maîtrise (CCP). Exemples de CCP : Stérilisation, pasteurisation,
cuisson, etc.
Ŕ l’impact d’une mesure de maîtrise sur le niveau du danger ou sa fréquence d’occurrence (plus
l’impact est important, plus il est probable que la mesure de maîtrise appartienne au plan
HACCP) ;
Ŕ la gravité d’un danger pour la santé du consommateur que la mesure sélectionnée doit maîtriser
(plus la gravité est élevée, plus il est probable que la mesure appartienne au plan HACCP) ;
Ŕ le besoin de surveillance (plus le besoin se fait sentir, plus il est probable que la mesure
appartienne au plan HACCP).
Les PRPo et les plans HACCP sont assez proches et les organismes auront parfois du mal
à faire le distinguo. Une différence majeure entre CCP et le PRPo est la limite critique. Elle
n’est pas imposée pour le PRPo et elle l’est pour le CCP. La limite critique est le critère qui
distingue l’acceptabilité de la non-acceptabilité (figure 12). En cas de dépassement de cette limite
critique, le produit doit être bloqué. Des corrections et actions correctives doivent être entreprises
sans délai indu. Les industriels parlent souvent de limite de surveillance pour le PRPo et donc le
blocage du produit n’est pas systématique.
46
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Comme dans ce dernier exemple (figure 12), le principe est de rattacher tous les PRP ou
PRPo à des notions de contamination et tous les CCP à des notions de multiplication ou survie.
En effet, les conditions de développement ou de survie des microorganismes sont liées à des
paramètres mesurables (Temps, Température, pH, Aw, concentration en tel ingrédient, etc.) qui
pourront être déterminés comme limites critiques.
47
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
En conclusion, le CCP est libératoire tandis que le PRPo ne l’est pas forcément.
o Un point de contrôle critique (PCC) : Stade auquel une surveillance peut être exercée et est
essentielle pour prévenir ou éliminer un danger menaçant la salubrité de l'aliment ou le ramener à
un niveau acceptable.
C’étape dite « critique » à laquelle on peut appliquer et surveiller en temps utile une
mesure de maîtrise (identifiée par l’analyse des dangers) possible indispensable à la sécurité des
produits alimentaires. Ces mesures de maîtrise cruciales doivent être validées, surveillées et
vérifiées.
La détermination d’un CCP est facilitée par l’application d’un arbre de décision qui
présente un raisonnement fondé sur la logique. L’utilisation de l’arbre de décision doit être
utilisée avec souplesse et à titre indicatif.
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
L'arbre de décision consiste en une série systématique de quatre questions conçues pour
estimer objectivement si un CCP est nécessaire pour maîtriser le danger identifié à une étape
donnée.
Cette question doit être interprétée comme suit: l'opérateur peut-il utiliser une mesure à
cette étape ou ailleurs dans l'établissement pour maîtriser le danger considéré? Les mesures de
maîtrise peuvent inclure la maîtrise de la température, l'examen visuel ou l'utilisation d'un
détecteur de métaux,…
- Si la réponse est «non», c'est-à-dire s'il n'existe pas de mesures de maîtrise, il faut indiquer
comment on entend procéder pour maîtriser le danger identifié avant ou après la fabrication (en
dehors du contrôle de l'opérateur). Par exemple, la présence de salmonelles dans la volaille crue
49
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
est maîtrisée par l'utilisateur final. Autrement, il faut modifier l'étape, le procédé ou le produit
pour inclure une mesure de maîtrise, puis il faut passer au danger suivant identifié.
Les exemples suivants décrivent des procédures et des opérations alimentaires conçues
spécifiquement pour maîtriser des dangers identifiés :
Il est nécessaire de définir les niveaux acceptables et inacceptables en tenant compte des
objectifs généraux de la détermination des CCP du plan HACCP.
En d'autres termes, est-il possible que le danger puisse avoir un impact sur la sécurité
sanitaire du produit? La question 3 se réfère à la probabilité (la possibilité) et à la sévérité. Pour y
répondre, il faut exprimer un jugement impliquant une analyse des dangers qui doit s'appuyer sur
toutes les informations recueillies.
- Si l'étude des dossiers de plaintes des clients, ou les publications scientifiques, suggèrent que
la contamination par le danger identifié peut augmenter à un niveau inacceptable et conduire à un
danger de santé inacceptable, répondre «oui» et passer à la question suivante de l'arbre de
décision.
- Si la contamination ne risque pas de représenter un danger significatif à la santé des humains
ou si elle est très peu probable, répondre «non» (pas un CCP) et passer au danger suivant
identifié.
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Cette question est conçue pour identifier les dangers qui mettent en danger la santé
humaine ou qui pourraient augmenter jusqu'à atteindre un niveau inacceptable, mais qui pourront
être maîtrisés par une étape ultérieure du procédé de fabrication.
- S'il n'y a pas d'étape ou d'opération ultérieure dans le procédé pour maîtriser le danger
identifié, répondre «non». Cette étape devient alors un CCP.
- S'il existe une opération ou plusieurs opérations ultérieures qui vont éliminer le danger
identifié ou le réduire à un niveau acceptable, répondre «oui». Cette étape n'est pas un CCP. Mais
il est nécessaire d'identifier cette ou ces étapes qui maîtrise(nt) le danger, avant de passer au
danger suivant identifié.
9. 8. Étape 8 : Établir des seuils critiques (ou limites critiques) pour chaque point critique
pour la maîtrise (Principe 3)
À chaque point critique pour la maîtrise (CCP), des limites critiques sont établies et
spécifiées. Elles représentent les frontières qui permettent de juger si une opération donnée du
procédé de fabrication permet d'obtenir des aliments sains. Les limites critiques doivent être
mesurables.
Les limites critiques doivent également être en conformité avec les exigences de la
législation, des GBPH et/ou aux normes de l’organisme et/ou être confirmées par d’autres
données scientifiques. Ces paramètres, s’ils sont maintenus dans l’intervalle, vont confirmer que
le produit obtenu est sûr.
Il peut être nécessaire d’utiliser plusieurs critères mesurables et donc plusieurs limites
critiques pour un même CCP. Par exemple des plats cuisinés à base de viande sont cuits dans un
four continu. Plusieurs limites critiques sont nécessaires pour maîtriser le danger de survie des
bactéries pathogènes. Elles peuvent se rapporter à la température intérieure minimale du plat
cuisiné, à la température du four, à la durée de séjour dans le four, déterminée par la vitesse de la
chaîne de convoyage ; à l’épaisseur du produit, etc.
Cet exemple montre bien qu’un CCP peut être maîtrisé par plus d’une limite critique.
51
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Ces paramètres, s'ils sont maintenus dans l'intervalle, vont confirmer que le produit obtenu
est sain.
o Boisson acide qui exige un remplissage et maintien à chaud comme procédé de traitement
thermique peut avoir l'addition d'acide comme CCP. Si l'addition d'acide est insuffisante ou si la
température lors du remplissage à chaud est insuffisante, le traitement du produit sera insuffisant
et il y aura un risque de croissance de bactéries pathogènes. Les limites critiques dans ce cas vont
s'appliquer au pH et à la température de remplissage.
o Hamburgers à base de viande de bœuf sont cuits dans un four continu. Plusieurs limites
critiques sont nécessaires pour maîtriser le danger de survie des bactéries pathogènes. Elles
peuvent se rapporter à la température intérieure minimale du hamburger, à la température du four,
à la durée de séjour dans le four, etc.
Ces exemples montrent bien qu'un CCP peut être maîtrisé par plus d'une limite critique.
Limites opérationnelles
Afin de réduire le risque de dépasser la limite critique, il est recommandé de fixer une
valeur plus contraignante du paramètre appelée « limite opérationnelle » ou valeur cible.
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
C'est pourquoi la société peut choisir de piloter un CCP à une limite plus sévère que la
limite critique, et ce pour diverses raisons:
- pour des raisons de qualité, par exemple des températures de cuisson élevées pour le
développement de saveur ou pour la texture du produit.
- pour éviter de dépasser une limite critique, par exemple en utilisant une température de
cuisson supérieure à la limite critique afin de tirer la sonnette d'alarme, et avertir l'opérateur que
la température se rapproche de sa limite critique et doit être ajustée
- pour tenir compte de la variabilité naturelle, par exemple établir le cuiseur avec 2 °C de
variabilité au minimum (2 °C degrés au dessus de la limite critique) pour éviter de la dépasser.
9. 9. 1. Objectif de la surveillance
Les raisons pour lesquelles il est nécessaire de mettre en œuvre des activités de
surveillance sont inhérentes aux besoins de :
9. 9. 2. Type de surveillance
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Ŕ Quelle est la quantité de produit pouvant être « sacrifiée » s’il y a une déviation par rapport à la
limite critique du CCP?
9. 9. 4. Le plan de surveillance
Ŕ le personnel (poste, compétences requises pour les mesures et les interprétations, polyvalence) ;
Ŕ la nature et le principe des tests, méthodes et techniques utilisées ;
Ŕ le lieu (en surface, à cœur du produit, sur quelle plaque de cuisson, à quel endroit de cette
plaque…) ;
Ŕ la fréquence des observations et/ou, des mesures et de leurs lieux ;
Ŕ l’équipement à utiliser (possédant quelle incertitude de mesure), mode opératoire et plan
d’échantillonnage le cas échéant ;
Ŕ la diffusion de l’information.
Les responsables de la surveillance doivent être bien formés et qualifiés pour utiliser
convenablement l’équipement et doivent disposer de modes opératoires clairement rédigés. Les
détails fournis doivent être liés au type de surveillance à effectuer.
Par exemple, il est important de spécifier que la mesure de la température lors d’un traitement
thermique doit être effectuée au point le plus froid du produit et au point le plus chaud lorsqu’il
s’agit d’un refroidissement.
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Pour chaque CCP, un système de surveillance doit être établi visant à démontrer que ce
CCP est maîtrisé. Ce système doit inclure tous les mesurages ou observations programmés
relatifs à la (aux) limite(s) critique(s). Le système de surveillance doit être constitué de modes
opératoires, d’instructions et d’enregistrements pertinents couvrant les points suivants :
a. les mesurages ou observations fournissant des résultats dans un intervalle de temps approprié ;
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
9. 10. Prendre des mesures correctives (les corrections et les actions correctives (Principe 5)
Les mesures correctives, les corrections et les actions correctives, doivent être mises en
œuvre dès qu’une limite critique est dépassée.
o Mesure de maîtrise : Toute intervention et activité à laquelle on peut avoir recours pour
prévenir ou éliminer un danger qui menace la salubrité et la sécurité des denrées alimentaires ou
pour le ramener à un niveau acceptable.
Dans tous les cas, s’il y a perte de maîtrise du CCP, l’organisme doit prendre des
dispositions par rapport au produit et par rapport au procédé.
Remarque :
Pour être plus précis, une correction doit permettre de réduire la gravité des effets perçus
(lors de la surveillance) non désirés. La correction concerne le devenir des produits
potentiellement dangereux.
Remarque :
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
non-conformité relève d’un traitement immédiat des effets perçus non désirés. La conduite de ces
actions fera l’objet d’une procédure écrite.
L’organisme doit établir des procédures documentées qui assurent qu’aucun produit
potentiellement dangereux ne sera fourni au client. Dans le cas contraire, l’entreprise doit
procéder à un retrait du produit. Dans le diagramme ci-dessous, nous constatons que le produit
peut être livré alors que la maîtrise du CCP n’est pas assurée… Cela va à l’encontre de ce que
nous avons vu précédemment, à savoir que les résultats de la surveillance d’un CCP étaient
libératoires ! En fait, il est possible d’avoir ce cas de figure uniquement si l’on constate, au cours
d’une opération de vérification (étalonnage) que l’équipement qui sert à surveiller une limite
critique n’est pas conforme.
L’organisme devra entreprendre une action appropriée sur l’équipement et sur tout produit
concerné, cela peut inclure le retrait/rappel des produits.
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Tous les écarts (écart : Non-respect d'un seuil critique) doivent être maîtrisés en agissant
dans le but de maîtriser les produits non conformes. La maîtrise du produit comprend son
identification de façon appropriée, la maîtrise et la détermination du devenir du produit affecté.
Ces corrections doivent être enregistrées et archivées.
Ŕ la nature de la déviation ;
Ŕ la ou les causes de la déviation ;
Ŕ l’action mise en œuvre en précisant le devenir du produit incriminé ;
Ŕ la ou les personnes responsable(s) de la correction ;
Ŕ l’efficacité des actions engagées.
Les actions correctives doivent être entreprises en cas de dépassement des limites
critiques et en cas de non-conformité avec les PRPo.
Dans le cadre des actions correctives, il est nécessaire de s’attacher à éliminer les causes
d’une non-conformité existante pour qu’elle ne se reproduise plus (Figure 16).
Les actions correctives doivent permettre de supprimer durablement les causes des non-
conformités (Figure 17).
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Les corrections et les actions correctives doivent faire l’objet d’un enregistrement
(Tableau 7).
Tableau 7. Exemple de rapport de non-conformité
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En cas de défaillance, il doit être démontré que le produit potentiellement dangereux fait
l’objet d’une des activités suivantes :
Ŕ reprise ou recyclage ;
Ŕ mise au rebut pour une transformation ultérieure ;
Ŕ destruction et/ou élimination sous forme de déchet.
Les décisions relatives à chaque lot de produits potentiellement dangereux doivent faire
l’objet d’un enregistrement. Compte tenu des situations où les produits finis livrés présentent
effectivement un risque pour la sécurité des aliments, l’organisme doit établir et maintenir une
procédure pour notification aux parties intéressées appropriées (autorités, clients,
consommateurs) et/ou pour permettre le retrait rapide et intégral de tout lot impliqué de produits
finis (Figure 18).
Les informations sur les retraits font parties des éléments d’entrée de la revue de direction.
61
Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Les enregistrements doivent être disponibles pour démontrer la maîtrise des produits
affectés par la déviation (correction) et l’action corrective entreprise. Concernant les pertes de
maîtrise des CCP, il convient d’enregistrer pour le produit :
Ŕ le code ;
Ŕ la date de réalisation ou de mise à disposition ;
Ŕ la raison de son isolement ;
Ŕ la quantité mise en attente ;
Ŕ les résultats de l’évaluation : quantité analysée, rapport d’analyse, nombre et nature des défauts.
Ŕ la signature du responsable de la mise en attente et de l’évaluation ;
Ŕ le retrait du produit (si nécessaire) et son autorisation signée.
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
o Vérification : Confirmation par des preuves tangibles, que les exigences spécifiées ont été
satisfaites.
La vérification doit être planifiée en tenant compte des étapes antérieures (Figure 20).
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Ŕ vérification et/ou validation des changements apportés au aux limites critiques des CCP ;
- Les enregistrements des vérifications : pour chaque vérification (audit, revue, essais,
simulations de CCP, étalonnage) les résultats doivent être enregistrés. Les enregistrements de
vérification doivent inclure : Les objectifs ; les méthodes ; les dates; les personnes responsables ;
les résultats ; les actions entreprises.
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Le système documentaire HACCP (Figure 23) joue donc un rôle essentiel par de
nombreux aspects :
Ŕ il donne confiance aux parties intéressées en leur permettant de constater que l’organisme est
bien structuré ;
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Mise à jour des informations initiales et des documents spécifiant les PRP, PRPo et
le plan HACCP
Il est nécessaire de mettre à jour la documentation après avoir réalisé une analyse des
dangers, car cette analyse peut entraîner des modifications par rapport aux prévisions initiales
et/ou aux applications précédentes. Par exemple, des mesures de maîtrise peuvent avoir été
déplacées ou ajoutées, leur classement avoir changé et leur intensité (rigueur) avoir été modifiée.
Ces modifications de conception apportées aux combinaisons de mesures de maîtrise ont
également une incidence sur les autres éléments des PRP et/ou du plan HACCP, notamment les
procédures de surveillance, les actions correctives et les corrections. En outre, des informations
significatives sont susceptibles d’avoir été collectées au cours de l’exercice et sont à inclure dans
les spécifications utilisées comme éléments d’entrée de l’analyse des dangers.
Après cette mise à jour des informations initiales et des documents spécifiant les PRP,
PRPo et le plan HACCP, l’organisme doit être en mesure de démontrer sa capacité à maîtriser les
dangers liés à la sécurité des denrées alimentaires.
La démarche HACCP est maintenant conçue. Il est donc possible de la mettre en œuvre et
de la maintenir efficace. Le synoptique présenté dans la figure 24 permet d’avoir une vision
globale du système. La démarche HACCP est maintenant conçue. Il est donc possible de la
mettre en œuvre et de la maintenir efficace. Le synoptique présenté dans la figure 4.41 permet
d’avoir une vision globale du système.
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Dr. ZOUAOUI N. [Module contrôle de points critiques (CCP)]
Figure 24.
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Le statut règlementaire de la méthode HACCP dans la législation alimentaire varie suivant les
pays et les cultures. Son caractère obligatoire n’est pas universel. Bien que de nombreuses
personnes n'y prêtent pas l'attention nécessaire, l'HACCP est directement intégrée à la
réglementation. Suivant les recommandations du Codex Alimentarius, la législation européenne
et même la législation Algérienne imposent le recours aux principes HACCP à travers différents
textes.
o Arrêté du 8 octobre 2013 relatif aux règles sanitaires applicables aux activités de commerce
de détail, d'entreposage et de transport de produits et denrées alimentaires autres que les produits
d'origine animale et les denrées alimentaires en contenant.
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o Arrêté du 21 décembre 2009 relatif aux règles sanitaires applicables aux activités de
commerce de détail, d'entreposage et de transport de produits d'origine animale et denrées
alimentaires en contenant
Dans l’Article 3 : Les températures des produits d'origine animale et denrées alimentaires en
contenant, réfrigérées ou congelées (…) soit dans des guides de bonnes pratiques d'hygiène et
d'application des principes d'analyse des dangers et des points critiques pour les maîtriser
(HACCP) validés propres au secteur concerné (…).
10. 2. En Algérie
Afin de garantir l’innocuité des denrées alimentaires, le contrôle des conditions d’hygiène
et de salubrité des moyens concourant à leur mise sur le marché, doit s’effectuer à tous les stades
du processus et ce, par référence éventuellement à la Méthode HACCP.
Les principaux textes nationaux relatifs à l’hygiène et l’HACCP destinés à répondre aux
préoccupations et aux réalités professionnelles des entreprises en matière de sécurité alimentaire :
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Dans l’article 57 : Des guides de bonnes pratiques d’hygiène et d’application des principes «
HACCP » peuvent être utilisés par les intervenants concernés pour les aider à satisfaire aux
exigences fixées par le présent décret.
Arrêté interministériel du 1er décembre 2020 fixant les conditions et les modalités de
mise en œuvre du système d’analyse des dangers et des points critiques pour leur maîtrise
(HACCP).
Art. 2. — Les dispositions du présent arrêté s’appliquent aux établissements de production des
denrées alimentaires.
Art. 4. — Les établissements cités à l’article 2 ci-dessus, doivent mettre en œuvre des procédures
permanentes fondées sur les principes du système (HACCP), en vue de garantir la salubrité et la
sécurité des denrées alimentaires.
Art. 5. — Le système (HACCP) est fondé sur les sept (7) principes suivants :
Art. 6. — Pour la mise en œuvre des principes du système (HACCP), les établissements cités à
l’article 2 ci-dessus, doivent se conformer aux exigences fixées en annexe du présent arrêté.
Art. 8. — Le personnel chargé de la mise en oeuvre du système (HACCP) doit justifier d’une
formation adéquate en la matière.
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Les guides de bonnes pratiques d'hygiène et d’application des principes HACCP sont des
documents de référence conçus par une branche professionnelle pour les professionnels de son
secteur. Ces guides ont pour objectif d’aider les professionnels à maîtriser la sécurité sanitaire des
aliments et à respecter leurs obligations réglementaires. La réglementation en vigueur impose à
chaque entreprise du secteur agroalimentaire d’assurer la mise sur le marché de produits sains et
surs pour le consommateur, notamment par la mise en œuvre de règle générales d’hygiène et par
l’évaluation des risques liés à la sécurité des consommateurs ; c’est ici intervient la méthode
HACCP.
Les bonnes pratiques d'hygiène sont toutes les activités préventives de base nécessaires à
la production d'aliments dans des conditions hygiéniques acceptables. Cela comprend la lutte
contre les nuisibles, l'état général des locaux, l'étiquetage et l'utilisation conforme des produits
dangereux, l'entreposage et le transport des aliments, notamment ceux à température dirigée, la
protection de l'aliment des sources et des vecteurs de contamination, l'hygiène du personnel, la
gestion des flux, la conception, l'installation, l'entretien et le nettoyage des surfaces des
équipements en contact avec les aliments et l'utilisation de l'eau en contact avec les aliments et en
contact avec les surfaces des équipements, y compris la production de vapeur et de glace. Les
guides de bonnes pratiques d'hygiène sont élaborées par profession ou secteur d'activité et
reconnus par l'Administration. La méthode HACCP, très complémentaire des bonnes pratiques
d'hygiène, est une approche systématique pour fabriquer des aliments salubres acceptables basée
sur l'identification et la gestion des points critiques à maîtriser.
Les certifications HACCP et ISO ont des buts différents, mais complémentaires. Ces deux
types de normes peuvent être mis en œuvre séparément ou simultanément. Selon nous, la
certification HACCP est davantage prioritaire pour les entreprises du secteur de l'alimentation. Si
la norme HACCP s'intéresse principalement au contrôle des processus de production, la norme
ISO est plus large et porte également sur les processus de soutien. Les deux systèmes exigent le
recours à des processus de documentation officiels.
Il est relativement facile de regrouper les normes HACCP et ISO au sein d'un seul et
même système de gestion répondant à la fois aux exigences d'ISO 9000 et du programme
HACCP. En fait, ISO 22000 est une nouvelle norme qui précise les exigences d'un système de
gestion de la sécurité des aliments.
L’intégration de l’HACCP au système ISO se fait à deux niveaux : il faut d’une part
rédiger les documents spécifiques à l’HACCP selon le référentiel ISO et d’autre part modifier
certains documents ISO d’après les décisions prises en réunion HACCP.
o La rédaction des documents spécifiques à l’HACCP selon le référentiel ISO consiste à les
faire appartenir à une catégorie de documents (consigne de travail ou enregistrement), en leur
attribuant un numéro de version. Ainsi, les tableaux d’analyse des risques ou encore l’audit
HACCP seront des enregistrements à part entière et devront être classés dans la liste des
enregistrements qualité. Le programme de formation du personnel est lui considéré comme une
consigne de travail.
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o La modification des documents ISO consiste à intégrer toutes les nouvelles mesures,
préventives ou correctives, ou tous les procédés de surveillance instaurés en réunion HACCP
dans les consignes de travail correspondantes : cela peut concerner les consignes de travail des
opérateurs sur les lignes de fabrication, des consignes de réception des livraisons ou des
consignes de nettoyage ou d’entretien. Toute nouvelle responsabilité attribuée à une personne y
sera notée et sa tache sera décrite précisément.
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