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Acteur qui ne revient pas (L') / Georges Banu / Aubier (Paris) - 1986

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Titre : Acteur qui ne revient pas (L') : journées de théâtre au Japon


Type de document : texte imprimé
Auteurs : Georges Banu, Auteur
Editeur : Aubier (Paris)
Année de publication
1986
:
Importance : 126 p.
ISBN/ISSN/EAN : 2-7007-1749-X
Prix : 74 F
Langues : Français (fre)
 
Théâtre
Catégories : Japon
1970-....
792 Théâtre (représentations sur scène) : mise en scène, décor, éclairage,
Index. décimale :
costumes... Art de l'acteur
 
 
Commission : Non renseigné
 
Théâtre
Catégories : Japon
1970-....
Index. 792 Théâtre (représentations sur scène) : mise en scène, décor, éclairage,
décimale : costumes... Art de l'acteur
 
 
Commission : Non renseigné
Exercices d'accompagnement / Georges Banu / Ed. l'Entretemps (Vic-la-Gardiole (34110)) -
2002

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Titre : Exercices d'accompagnement : d'Antoine Vitez à Sarah Bernhardt


Type de document : texte imprimé
Auteurs : Georges Banu, Auteur
Editeur : Ed. l'Entretemps (Vic-la-Gardiole (34110))
Année de publication
2002
:
Collection : Champ théâtral
Importance : 259 p.
Présentation : ill., couv. ill.
Format : 21 cm
ISBN/ISSN/EAN : 2-912877-17-2
Prix : 23 EUR
Recueil de textes extr. de diverses revues et publications, 1990-2002
Note générale :
Notes bibliogr.
Langues : Français (fre)
 
Art dramatique
Esthétique
Catégories :
20e siècle
Metteurs en scène de théâtre
792 Théâtre (représentations sur scène) : mise en scène, décor, éclairage,
Index. décimale :
costumes... Art de l'acteur
 
 
Commission : Théatre
Année d'attribution
2002
:
 
Art dramatique
Esthétique
Catégories :
20e siècle
Metteurs en scène de théâtre
792 Théâtre (représentations sur scène) : mise en scène, décor, éclairage,
Index. décimale :
costumes... Art de l'acteur
 
 
Commission : Théatre
Année
2002
d'attribution :
Kantor, l'artiste à la fin du XXe siècle / Actes Sud (Arles) - 1990

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 ISBD
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Kantor, l'artiste à la fin du XXe siècle : [symposium international réalisé


Titre :
par l'ANFIAC, à l'initiative de Michelle Kokosowski, les 29 et 30 juin 1989
Type de
texte imprimé
document :
Association nationale pour la formation et l'information artistique et
Auteurs : culturelle, Editeur (scientifique); Michelle Kokosowski, Editeur
(scientifique); Georges Banu, Directeur de publication
Editeur : Actes Sud (Arles)
Année de
1990
publication :
Collection : Actes Sud-Papiers, ISSN 0298-0592
Importance : 177 p.
Présentation : ill., couv. ill.
Format : 21 cm
ISBN/ISSN/EAN : 2-86943-254-2
Prix : 92 F
Langues : Français (fre) Langues originales : Polonais (pol)
 
Théâtre polonais
Catégories : Production et mise en scène
1945-1990
Index. décimale : 890 Littérature des autres langues
 
 
Commission : Non renseigné
 
Théâtre polonais
Catégories : Production et mise en scène
1945-1990
Index. décimale : 890 Littérature des autres langues
 
 
Commission : Non renseigné
Théâtre / Mihail Sebastian / Éd. de l'Herne (Paris) - 2007

 Public
 ISBD
 Aucun avis sur cette notice.

Titre : Théâtre
Type de document : texte imprimé
Mihail Sebastian (1907-1945), Auteur; Alain Paruit, Traducteur; Georges
Auteurs :
Banu, Préfacier, etc
Editeur : Éd. de l'Herne (Paris)
Année de
2007
publication :
Importance : 1 vol. (461 p.)
Présentation : couv. ill.
Format : 21 cm
ISBN/ISSN/EAN : 978-2-85197-445-7
Prix : 19 EUR
Réunit : "Jouons aux vacances", trad. de : "Jocul de-a vacanta" ; L'étoile
Note générale : sans nom", trad. de : "Steaua fàrà nume" ; "Édition spéciale", trad. de :
"Ultima orà" ; "L'île", trad. de : "Insul"
Langues : Français (fre) Langues originales : Roumain (rum)
 
Index. décimale : 859 Littérature roumaine
 
 
Commission : Théatre
Année
2007
d'attribution :
 
Index. décimale : 859 Littérature roumaine
 
 
Commission : Théatre
2007

Année d'attribution :
événement] Autour du centenaire de l'auteur Mihail Sebastian (Roumanie)

« Cette aventure ridicule , qui s’appelle notre vie, se répète


différemment, dés le début, sous le même ciel, mais on a d’autres chances ». Le personnage fétiche de
Mihail Sebastian, le professeur Mirou, croît indéniablement dans un meilleur destin et dans un bien
meilleur monde. Ce fut un des personnages préférés de cet auteur roumain, non mentionné par le
Larousse, mais bien présent pourtant dans la mémoire littéraire collective. Inconnu du grand public
pendant longtemps, à cause des caprices de l’histoire, ce passionné traducteur de Marcel Proust voit sa
notoriété éclater  brusquement et donne envie d’être lu, connu, appris, à la suite de la publication de
son « Journal », en 2002. Le public le connaîtra surtout comme auteur de pièces de théâtre.

L’idée phare de « L’Étoile sans nom », sa pièce de théâtre la plus jouée au monde, celle qui a donné
l’occasion à Henri Colpi d’en faire un film culte en 1965, « Mona, l’étoile sans nom », repose sur le fait
qu’il y a dans notre existence certainement des choses essentielles, des sentiments parfois, qu’on ne
voit pas à la première vue, mais dont on ressent la présence. Et cette sensation, aussi passagère soit-
elle, peut rassurer. Exactement comme le trajet d’une étoile, immuable et parfaite, dans son éclatante
simplicité. L’œuvre de Mihail Sebastian, écrivain roumain mort si jeune, écrasé à 38 ans par un camion
qu’il redoutait, l’URSS, donne, par sa singularité absolue, par sa tendresse, par sa conviction que tout est
mis en scène dans cette vie d’après les règles de l’ « accident » (titre d’un de ses roman, d’ailleurs),
l’envie d’y accéder d’abord comme spectateur. Puis comme lecteur et dernièrement, comme semblable.

« Là-bas, peut être, tout ce qui est ici lourd et pesant devient léger, tout ce qui est ici sombre et opaque
devient lumineux et transparent. Tous ce que nous tentons sans en réussir la moitié – nos gestes vains,
nos rêves déchus - , tout ce que nous aurions voulu oser et n’avons pas osé, tout ce que nous aurions
voulu aimer et n’avons pas su aimer, tout, tout s’accomplit, se simplifie, se partage ». Credo de tous ses
héros de théâtre, voilà en même temps la clef et la solution : la solitude, qui guide comme un fil rouge
son œuvre, trouve réponse dans la profession de foi du professeur qui ose aimer une femme-étoile, une
passante venue d’autres sphères et qui laisse derrière elle le souvenir d’un passage-éclair et la trame
d’un bonheur impossible. Pour une fois, la lecture d’un volume de Théatre peut faire plaisir aux novices
et envie aux dramaturges. Cela fait si longtemps qu’on a plus joué à Paris « l’Etoile sans nom » !

Profondément parisien et définitivement français dans son œuvre, par son style, sa langue truffée de
mots français, ses personnages, son amour pour le lac d’Annecy ou sa passion pour le métro parisien,  le
dramaturge, le romancier, le journaliste Sebastian est né en 1907 à Braila, ville du Delta du Danube.
Néanmoins, ses années d’études sont imprégnées par le passage français, entre 1930 – 1935. D’où une
certaine facilité à être reçu, que le public français lui a octroyé en 2002, à l’occasion de l’édition de son «
Journal » ( le journal d’un juif vivant entre les deux guerres mondiales). Il restera célèbre dans les
annales littéraires par sa décision de publier comme introduction à son roman « Depuis deux milles ans
», la lettre empoisonnée qu’un ancien ami, Nae Ionescu, lui avait écrit après sa fascisation. Manifeste
contre les juifs publié par un juif dans l’ouverture de son roman. Cet automne , l’auteur est célébré
partout dans le monde.

Iulia BADEA GUERITÉE (Paris)

En France les éditions de L’Herne et Stock célèbrent le centenaire de sa naissance par une quadruple
apparition :

Journal (Stock, deuxième édition, 2007),


Promenades parisiennes (L’Herne, 2007),
Théâtre (L’Herne, 2007)
Femmes (L’Herne, 2007), en vente dans les librairies.

Unesco et l’Institut Culturel Roumain ont décidé de le commémorer par un colloque international qui
aura lieu samedi, 24 novembre 2007, entre 15h – 19h,  à son siège de Paris, salle Cercle des Délégués,
1 rue de Miolis, 75015, métro Cambronne . Entrée libre.

par Iulia BADE GUERITÉE publié dans : Côté Livres & DVD ajouter un commentaire
livres] « Promenades parisiennes » de Mihail Sebastian / Editions L’Herne

Les « Promenades parisiennes » de Mihail Sebastian

Ecrivain fétiche de Philip Roth, le Roumain Mihail Sebastian n’est pas, en 2007, un complet inconnu des
lecteurs français. Quelques années auparavant, la publication du « Journal » de cet auteur juif né dans le
Delta du Danube avait suscité l’intérêt de la critique et la sympathie d’un lectorat avisé : il était bien sur,
connu d’après le film « Mona, l’étoile sans nom »(par Henri Colpi), avec Marina Vlady, paru en 1965 et
ayant comme source d’inspiration pour le scénario sa pièce de théâtre. Il était aussi le grand ami
d’Eliade, et l’ancien élève de la Sorbonne, le Livre de l’Année en Espagne (2003), mais aussi un
magnifique malchanceux. Son « Journal » est considéré encore aujourd’hui comme un document d’une
grande importance historique, du fait du témoignage de l’antisémitisme de la société roumaine de
l’époque, de la rhinocerisation (lisez fascisation, attraction forcée vers la doctrine fasciste) de grands
écrivains roumains.

Tour à tour, dans sa vie il allait perdre dans le train le manuscrit de « Accident », son roman, ainsi que de
ses « Promenades parisiennes », manuscrit volé. A la clef, chaque fois, un énorme travail d’écriture à
base de souvenirs. La chance ou le destin, fil rouge dans ses œuvres – théâtrales, journalistiques,
narratives – et jusque dans sa vie : il meurt à 38 ans, tué par un camion soviétique, à Bucarest.

Pour celui qui se rappelle encore le petit livre écrit jadis par Hemingway, « Paris est une fête », la lecture
des « promenades parisiennes » de Mihail Sebastian aura l’effet d’une madeleine de Proust, savant
mécanisme miraculeux. L’œil avisé surprend les nuances, les regards attendrissant nous font découvrir
une autre image de notre quotidien. Le métro n’est plus un simple moyen de transport mais un
personnage à mille facettes, qui permet de découvrir « qu’à Paris changer de quartier signifie changer de
continent ».  Pour Sebastian, le métro parisien fut une découverte, Paris lui même fut un exil
volontaire : «  Vivre à Paris pendant deux ans signifie être absent de l’Europe pendant deux ans ».

Promeneur solitaire sans être malheureux, Sebastian transporte en mots parfois une idée, parfois un
état d’esprit, comme dans « La cité universitaire », endroit mystique et mythique faisant partie d’une
équation sans faille : « La France connaît ses comptes, écrit Mihail Sebastian. Elle sait que deux cents
jeunes qui travaillent à leur guises sauront donner dix, cinq ou deux hommes de grande valeur. Mais que
sur mille jeunes vivant dans la misère, sans libertés personnelles, sans livres, sans cahiers et surtout sans
moments de solitude, ceux qui autrement auraient pu percer auront beaucoup de mal à le faire ».

Les récits faisant partie de ce recueil inédit en France incitent à garder ce livre à portée de main et pas
très loin du cœur. Mihail Sebastian était un amoureux inconditionnel de Paris, dans la traduction
esquisse d’Alain Paruit ses mots, ses choix semblent tellement proches qu’on se demande comment
c’est possible qu’un tel livre soit écrit par un étranger.  Peut être qu’on a justement besoin parfois de
s’éloigner un peu afin de mieux reconnaître ce qui nous appartient.

Iulia BADEA-GUERITÉE

* « Promenades parisiennes », Editions L’Herne, 2007,  9,50 euros, et aussi « Théâtre » et « Femmes »

* UNESCO et l’Institut Culturel Roumain organisent un colloque international samedi, 24 novembre


2007, entre 15h – 19h,  à son siège de Paris, salle Cercle des Délégués, 1 rue de Miolis, 75015, métro
Cambronne . Entrée libre.

LA PLUME DU DANUBE
 
PAR INGRID MERCKX

jeudi 20 décembre 2007

Pour le centenaire de la naissance de Mihail Sebastian, L’Herne publie ses Autres articles de Ingrid
pièces de théâtre et des chroniques inédites en français, et Stock réédite son Merckx
« Journal », document littéraire exceptionnel sur la Roumanie de 1935 à
1944. Paysage renversé

L’avis qui tombe à


pic
Besoin de choisir jusqu’à son nom ? Iosif Hechter signait tous ses
Sauver les savoirs
textes Mihail Sebastian. Articles, chroniques, critiques, essais, romans,
pièces de théâtre... et, bien entendu, son stupéfiant Journal, écrit de « Une quête de
1935 à 1944, qui n’a été publié en Roumanie qu’en 1996, soit liberté »
cinquante ans après sa mort, survenue le 29 mai 1945. Écrivain « juif,
roumain et danubien », mais aussi journaliste, critique et avocat, Darcos fait la
intellectuel de gauche et « éternel dissident » résistant au fascisme et à sourde oreille
l’antisémitisme, Mihail Sebastian a survécu à la trahison de ses
maîtres et amis ralliés à l’extrême droite, à la confiscation de ses droits La Quinzaine tient
et de ses biens, aux pogroms, à l’isolement, à la guerre, au désespoir... l’affiche
Puis, le lendemain de la libération, alors qu’il se rendait à l’université
ouvrière de Bucarest pour donner son premier cours, il est mort, Chacun son
renversé par un camion. Quand on sait le poids du motif de l’accident histoire…
dans son oeuvre, l’événement ne manque pas de tragique.
« La véritable
Personnalité mélancolique qui ne trouvait de joie que dans la littérature, question est celle
la musique et le ski, Mihail Sebastian s’est toujours cru condamné à de l’égalité »
un destin funeste. Il s’est attaqué à l’hostilité antisémite dans son roman
autobiographique Depuis deux mille ans (1934, Stock 1998), sorte de "Faire un film avec
prologue à son Journal. Mais l’histoire a rattrapé ce libre-penseur, ses mains"
bientôt prisonnier de son expérience. L’accident dans son oeuvre (son
roman justement titré l’Accident mais aussi son théâtre), c’est Directive
l’événement qui vient perturber l’ordre des choses. Sorte de « hasard » dangereuse
souvent positif : l’occasion d’une rencontre, d’enrayer l’engrenage
fatal, d’échapper à la pesanteur du monde... Manu Chao entre
la rage et la fiesta
« Mihail a sans doute vécu une vie de chien ces cinq dernières années.
Chao sauce rumba
Il a échappé aux massacres de la rébellion de janvier 1941, aux camps
d’Antonescu, aux bombardements américains et à tout ce qui fit suite
Espoir ou piège ?
au coup d’État du 23 août. Il a vu la chute de l’Allemagne d’Hitler. Et
tout cela pour mourir dans un accident de la route, à 38 ans ! », écrit « Quelle réponse
l’écrivain roumain Mircea Eliade, dont la conversion au fascisme a donner à la
miné Sebastian, ainsi que cela a pu être rappelé récemment, à
souffrance ? »
l’Unesco, lors du colloque organisé pour le centenaire de sa naissance,
le 4 octobre 1907. Pour cette occasion, les éditions de l’Herne publient Mineurs en ligne de mire
son théâtre (Théâtre), inédit en français, et certaines de ses chroniques
rassemblées en deux volumes : Femmes et Promenades parisiennes.
Un échantillon, d’après son traducteur attitré et fervent lecteur, Alain
Paruit, prélevé sur le millier de textes du même genre rédigés par
Mihail Sebastian. Chroniqueur prolifique bien qu’écrivain douloureux.
De la difficulté d’écrire, il témoigne longuement dans son Journal,
« constat lucide et désespéré sur l’engagement à l’extrême droite de la
plupart des intellectuels mais aussi journal de création foisonnant de
réflexions critiques au sujet de la littérature, de la musique et des arts,
de commentaires concernant le déroulement de la guerre, de notations
reflétant ses déchirements et les inconforts de sa vie amoureuse »,
résume Alain Paruit. Stock vient de rééditer ce texte révélé en France
en 1998 et qui a provoqué un énorme choc en Roumanie. « Le régime
communiste avait passé sous silence la persécution des juifs », explique
le traducteur. Le Journal de Mihail Sebastian, observateur aux
premières loges de 1938 à 1944, au coeur de Bucarest, a servi de
révélateur. « Aucun livre n’a eu un tel impact en Roumanie après la
chute de Ceaucesu », a souligné le chercheur Léon Volovici,
intervenant au colloque à l’Unesco. À tel point que l’on parle d’« effet
Sebastian ».

Mais ce Journal va bien au-delà du témoignage, des frontières


roumaines, du contexte. Pour Léon Volovici, « il provoque une
expérience insolite, à la fois intellectuelle et affective ». Effectivement,
ce journal rend, dès ses premières lignes (« La radio est allumée sur
Prague. J’écoute le concerto en sol majeur pour trompette... »),
étrangement familière une voix qui mêle le raffinement de la pensée et
la hardiesse, l’humilité et le brio, la candeur et la lucidité, l’idéal et la
gravité. Mihail Sebastian, « le plus français des écrivains roumains »,
pourrait prendre place quelque part entre Camus, Sartre et Proust.
Proust pour les tourments amoureux et la plongée dans le Bucarest
intellectualo-artistique d’alors, « petit-Paris » dont on trouve encore des
traces derrière les vestiges communistes. Sartre pour la question de
l’engagement non enrégimenté, le regard porté sur la « zone
d’irresponsabilité », son approche de la judéité. Camus pour la
tournure journalistique de la phrase, la modernité du ton, la tendance
philosophique, la tentation poétique.

Mihail Sebastian définissait l’écriture comme un « acte de présence ».


« Je me dis que réunir toutes ces choses dans une seule flamme et
passer après par-dessus leurs cendres est la seule liberté qui puisse
changer notre vie en autre chose qu’une longue décomposition
quotidienne », écrit-il dans Comment je suis devenu hooligan, un texte
en réponse au scandale qui a suivi la parution de Depuis deux mille ans
en 1934. Mihail Sebastian, écrivain juif, avait accepté de publier en
préface un texte foncièrement antisémite de Nae Ionescu, sorte de
directeur de conscience roumain qui était son professeur. Par la suite,
Mihail Sebastian a émis le souhait de voir cette préface retirée. Mais,
en 1934, le jeune écrivain avait considéré le fait de donner à lire ce
texte abject comme « la seule vengeance possible ». L’éminent
professeur y glissait : « Iosif Hechter, tu ne sens pas le froid et les
ténèbres qui t’entourent ? »

Il les sentait. « Il s’appelle comment votre jeu ?/Il a plusieurs noms


mais, comme vous êtes, vous allez rire./Vous craignez mon rire ?/Non.
Il s’appelle "Jouer aux vacances". Il pourrait s’appeler aussi "Jouer à
l’oubli"... », explique un personnage de Mihail Sebastian dans Jouons
aux vacances, dernière pièce juive représentée à l’époque, en 1938. Sa
pièce suivante, l’Étoile sans nom, fut publiée sous un nom d’emprunt.
En Roumanie, Mihail Sebastian est surtout connu pour son théâtre,
souvent tiré vers trop de légèreté alors qu’il métaphorise jusqu’à la
satire les rapports de classe et les pièges de l’histoire dans lesquels
glissent des personnages dépressifs tirés d’affaires par des humbles,
travailleurs solitaires prompts au fantasme et armés de rage de vivre.
« Pour bien lire Sebastian, on doit acquérir l’amour pour la
mélancolie teintée d’ironie des êtres qui ne se sacrifient pas, ne
combattent pas mais n’abandonnent pas pour autant leur vocation
secrète. Le théâtre de Sebastian invite à découvrir des rêveurs habités
d’un désir qui dépasse le quotidien et lui résistent par-delà toute
tension », commente le critique Georges Benu en introduction du
volume rassemblant ses pièces.

La place de Mihail Sebastian dans la littérature a été faussée par le


scandale entourant Depuis deux mille ans et la portée de son Journal,
dont on néglige trop souvent la valeur littéraire. Et qui est comme la
pièce angulaire de toute son oeuvre. Ce n’est pas un hasard. Mihail
Sebastian vouait une grande admiration aux journaux d’écrivains, dont
celui de Jules Renard, à propos duquel il écrit, dans Promenades
parisiennes : il « consigne sans hypocrisie tout ce que la conscience
d’un homme peut connaître au cours d’une vie qui n’est pas faite que
d’héroïsme. Le courage avec lequel il se confesse nous désarme. Rares
sont ceux qui un jour prirent la plume pour être aussi impitoyables avec
eux-mêmes ». Et, plus loin : « Lorsqu’on arrive au terme de ce Journal,
ce n’est pas un livre qu’on connaît, c’est un homme. On le connaît et
on l’aime pour sa grande loyauté, pour ses défauts envoûtants, pour
son intelligence féérique, pour sa perception des nuances extrêmes. » À
croire qu’il a suivi les mêmes traces, cet écrivain dont l’accident nous
a, de surcroît, privés d’un regard précieux sur la suite.

Tous les textes de Mihail Sebastian sont traduits par Alain Paruit. Aux
éditions de L’Herne : Théâtre, 462 p., 16 euros. Femmes, 300 p., 9,50 euros.
Promenades parisiennes, 240 p., 9,50 euros. Le Journal reparaît chez Stock,
576 p., 24 euros.

28 janvier 2008

Promenades parisiennes
Dans les années trente, le romancier roumain Mihail Sebastian arrive en France. Il raconte ses
rencontres et décrit ce qu'il voit dans un ouvrage "Promenades parisiennes" on visite le Louvre,
le Quartier Latin, l'Exposition colonial... Les éditions L'Herne publient ces écrits, auxquels ils
ont ajouté "Dans les Alpes" et "Chez les écrivains". Il est marrant de voir que le voyageur
compare souvent l'endroit qu'il visite avec l'endroit où il habite, c'est inévitable. Son style est
riche, mais léger, un livre à lire dans le train ou le métro "Glacière. Là, le métro devient aérien
sur quelques centaines de mètres. J'éprouvais une joie enfantine à regarder par la fenêtre, à voir
les passants sur le boulevard, à voir le ciel."

Promenades parisiennes
Mihail Sebastian
L'Herne
9,50€

Promenades parisiennes
et autres textes
Sebastian, Mihail
traduit par : Alain Paruit
Herne , Paris
collection Glose
Paru en Octobre 2007
9,50 € | habituellement expédié sous 8 jours environ

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Résumé

Description tour à tour passionnée, lucide, attendrie et ironique de la France des années 1930, de
la Ville lumière, ses écrivains, ses peintres, ses galeries, ses ruelles, la cité universitaire, le
Quartier latin, etc. Contient également des réflexions sur divers écrivains (R. de Gourmont,
Stendhal, A. gide, J. Renard) ainsi que des notes d'un voyage effectué dans les Alpes.

Quatrième de couverture

Promenades parisiennes

Mieux qu'un livre d'images ou de photographies le livre de Mihail Sebastian brosse un portrait
de la France des années 1930.

Sebastian fait surgir la permanence de la ville Lumière, par la description tour à tour passionnée,
lucide, attendrie et ironique de ses écrivains, de ses peintres, de ses galeries, de ses ruelles, de la
cité universitaire ou du Quartier latin...

L'évocation d'un trajet dans le métro devient sous sa plume une véritable expédition
ethnographique ou le thème d'une rêverie espiègle : « Les amours se nouent aisément dans le
métro. Pourquoi ? Deux sourires, deux mots échangés se prolongeront dehors, dans la rue,
jusqu'à l'amitié, jusqu'à l'amour. Les brèves, les simples, les pathétiques amours parisiennes !
Elles ont un goût d'éternité, et elles durent si peu ! »

D'une frappante modernité - on retiendra sa réflexion à propos de la colonisation alors qu'il visite
l'Exposition coloniale de 1931 -, son récit n'est en rien entamé par la fracture du temps, son
regard sur la France, sur les Alpes, résonne comme une belle confidence.
/ Roman étranger

Promenades parisiennes

Mihail Sebastian
Roman étranger

(1) Femmes, éditions de L’Herne, 248 p., 12 €.


(2) Promenades parisiennes, éditions de L’Herne, 239 p., 9,50 €. Traduit par Alain Paruit.

Promenades parisiennes

Paru le 23.11.2007, par Mihail Sebastian

Médecin dans une délégation gouvernementale roumaine, il participe à un congrès international à


Paris. Un soir, au cirque, il est intrigué par une figurante de charme dans un numéro de
trapézistes. À l’entracte, il la rejoint au foyer, elle l’invite à boire un verre dans sa loge, ils dînent
au restaurant. Ils passent la nuit chez lui. Le lendemain, elle quitte les trapézistes, et lui sa
délégation gouvernementale. Ils vivent sur les réserves, puis déménagent dans une chambre sous
les toits, rue d’Alésia. Elle tient le porte-monnaie car il est poches percées. Ils font les courses, il
adore le céleri rémoulade, ils évitent de croiser la logeuse, elle est délicieuse en amour, elle est
contente, elle est étrangement simple, il est ravi.
Ils montent un numéro de music-hall minable, font la tournée hivernale des trous perdus, et
Arabella devient internationalement célèbre. À Genève, ils tombent sur l’équipe des trapézistes.
Arabella s’en va avec eux. C’est l’un des quatre chapitres de Femmes (1), roman de Mihail
Sebastian que L’Herne édite en format de poche (11 cm x 16,5 cm), sous couverture noire et
imprimé à l’encre bleue d’écolier. Même format, même encre, même auteur, même éditeur :
Promenades parisiennes(2). Le Paris de 1930, dont Mihail Sebastian parcourt les foules,
explore les salons. Mains dans les poches, il regarde passer Paris et ses anciens habitants et il les
rassemble dans un album d’instantanés savoureux : le snobisme des années trente a des airs de
famille.
Mihail Sebastian
 

Journal (1935-1944)

Traduit du roumain par Alain Paruit ; Préface


d'Edgar Reichmann. « Ce Journal
extraordinaire, si personnel, qui décrit jour après
jour " l'usine de l'antisémitisme " qu'était la
Roumanie des années 1930 et 1940, mérite de
figurer aux côtés de celui d'Anne Frank dans
toute bonne bibliothèque, et de connaître un
succès aussi important. »
Philip Roth
Dans ce document historique, Mihail Sebastian
dresse un constat lucide et désespéré sur
l'engagement à l'extrême droite de la majorité de
l'intelligentsia de son pays pendant l'entre-deux-
guerres.
Couvrant les années 1935 à 1944, on y retrouve la
quasi totalité des grandes figures, dont Cioran et
Mircea Eliade, frayant gaiement avec la Garde de
fer, sous la houlette de Nae Ionescu devenu à
partir de 1934 le maître à penser officiel de ce
mouvement fasciste. Mihail Sebastian en fera
lui-même les frais puisqu'il sera emprisonné dans
les camps.
Si ce journal éclaire une partie occultée de
l'histoire de la Roumanie, il renvoie plus
largement à la relation trouble que nombre de
pays européens entretenaient avec le nazisme. Il
décrit avec acuité la tragédie de l'Holocauste : si
Primo Levi ou Imre Kertész ont immortalisé
l'enfer du camp, le purgatoire de Sebastian, c'est
sa chambre car il y vit cloîtré, sous la menace
quotidienne d'une arrestation. Seuls la musique,
les lectures, l'amour lui permettent de surmonter
l'angoisse et son journal s'en nourrit
passionnément.
- Présentation de l'éditeur -
 

Stock
octobre 2007

émission du samedi 15 décembre 2007


L'oeuvre et le destin de Mihail Sebastian

Avec Alain Paruit, son traducteur, et l'écrivain Pierre Pachet.

les livres

Mihail Sebastian
Théâtre
Herne - octobre 2007

L'inconnue : Vous pensez..., vous pensez qu'il y a là-bas aussi des êtres humains ?
Semblables à nous...

Mirou : Des êtres humains, je ne sais pas. Semblables à nous, je ne crois pas. Mais des
êtres plus légers..., plus lumineux..., plus aériens..., qui sait ? (Il la regarde et change de
ton). Lorsque je vous ai vue aujourd'hui, ce soir, apparaître dans cette gare enfumée,
lorsque je vous ai vue, blanche, limpide, brillante..., j'ai cru un instant que vous veniez
d'un autre monde.

L'inconnue : Je viens peut-être d'un autre monde.

Mirou : Non... Non.

L'inconnue : Comment le savez-vous ?

Mirou : Aucune étoile ne dévie de sa route, aucune étoile ne s'arrête jamais.

Extrait de L'Étoile sans nom

Ouvrage publié et traduit du roumain par Alain Paruit.


Préface de Georges Banu.

Comprend:
Jouons aux vacances
L'étoile sans nom
Edition spéciale
L'île

Mihail Sebastian
Femmes
l'Herne - 4 octobre 2007

« Pourquoi Émilie Vignou garda sa virginité jusqu'au soir où elle fit la connaissance
d'Irimia C. Irimià, je ne saurais le dire. Paresse ou manque d'imagination...
Tout aurait dû s'opposer à cette chasteté à prolongations. L'exemple de ses amies, les
moeurs libres de son quartier, sa vie amère, sans joie. Lorsque je la rencontrai, elle était
une jeune fille d'une vingtaine d'années, lourde, raide, le regard terne, le visage anguleux.
Je me demandais parfois comment elle avait pu être autrefois, dans son enfance, mais, en
dépit de tous mes efforts, je ne parvenais pas à me la figurer... »
M. S.
Avatar de l'auteur, Stefan est un homme qui aime passionnément les femmes dans toute
leur complexité humaine, alliage précieux de défauts et de qualités ; il ne les aime pas
seulement pour les jeux du lit bien qu'ils lui soient essentiels ; d'ailleurs ce sont elles, le
plus souvent, qui le veulent, qui le prennent... Sebastian nous livre ici une singulière
galerie de portraits de femmes, gracieuses et papillonnantes, qui peuvent aussi accéder à
la grandeur tragique, sans avoir l'air d'y toucher.
- Présentation de l'éditeur -

Traduit du roumain par Alain Paruit.

Mihail Sebastian
Journal (1935-1944)
Stock - octobre 2007

Traduit du roumain par Alain Paruit ; Préface d'Edgar Reichmann. « Ce Journal


extraordinaire, si personnel, qui décrit jour après jour " l'usine de l'antisémitisme "
qu'était la Roumanie des années 1930 et 1940, mérite de figurer aux côtés de celui
d'Anne Frank dans toute bonne bibliothèque, et de connaître un succès aussi important.
»
Philip Roth
Dans ce document historique, Mihail Sebastian dresse un constat lucide et désespéré sur
l'engagement à l'extrême droite de la majorité de l'intelligentsia de son pays pendant
l'entre-deux-guerres.
Couvrant les années 1935 à 1944, on y retrouve la quasi totalité des grandes figures, dont
Cioran et Mircea Eliade, frayant gaiement avec la Garde de fer, sous la houlette de Nae
Ionescu devenu à partir de 1934 le maître à penser officiel de ce mouvement fasciste.
Mihail Sebastian en fera lui-même les frais puisqu'il sera emprisonné dans les camps.
Si ce journal éclaire une partie occultée de l'histoire de la Roumanie, il renvoie plus
largement à la relation trouble que nombre de pays européens entretenaient avec le
nazisme. Il décrit avec acuité la tragédie de l'Holocauste : si Primo Levi ou Imre Kertész
ont immortalisé l'enfer du camp, le purgatoire de Sebastian, c'est sa chambre car il y vit
cloîtré, sous la menace quotidienne d'une arrestation. Seuls la musique, les lectures,
l'amour lui permettent de surmonter l'angoisse et son journal s'en nourrit passionnément.
- Présentation de l'éditeur -

Né en 1907, Mihail Sebastian est un des plus grands écrivains roumains du siècle.
Romancier, dramaturge, essayiste et journaliste, il a laissé une oeuvre qui connaît de
nouveau un grand succès dans l'Europe entière. Il est mort en 1945, le 29 mai, renversé
accidentellement par un camion soviétique.

Mihail Sebastian
Promenades parisiennes
Herne - 4 octobre 2007

Mieux qu'un livre d'images ou de photographies le livre de Mihail Sebastian brosse un


portrait de la France des années 1930.
Sebastian fait surgir la permanence de la ville Lumière, par la description tour à tour
passionnée, lucide, attendrie et ironique de ses écrivains, de ses peintres, de ses galeries,
de ses ruelles, de la cité universitaire ou du Quartier latin...
L'évocation d'un trajet dans le métro devient sous sa plume une véritable expédition
ethnographique ou le thème d'une rêverie espiègle : « Les amours se nouent aisément
dans le métro. Pourquoi ? Deux sourires, deux mots échangés se prolongeront dehors,
dans la rue, jusqu'à l'amitié, jusqu'à l'amour. Les brèves, les simples, les pathétiques
amours parisiennes ! Elles ont un goût d'éternité, et elles durent si peu ! »
D'une frappante modernité - on retiendra sa réflexion à propos de la colonisation alors
qu'il visite l'Exposition coloniale de 1931 -, son récit n'est en rien entamé par la fracture
du temps, son regard sur la France, sur les Alpes, résonne comme une belle confidence.
- Présentation de l'éditeur -

Traduit du roumain par Alain Paruit.

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