Vous êtes sur la page 1sur 346

A. 0>.

HHKHOOPOB,
B. B. YBAPOB

CIIEIJHAJIbHHE OyHKUHH
MATEMATH^EGKOH OH3HKH

H3p;ATEJILCTBO «HAVKA»
MOCKBA
A. N IK IFO R O V , V. OUVAROV

FONCTIONS SPÉCIALES
DE LA PHYSIQUE
MATHÉMATIQUE

ÉDITIONS MIR MOSCOU


Traduit du russe
par VLADIMIR KOTLIAR

Ha 0panm/scKOM si3une

© H3naTenBCTBo «Hayiîa» MocKBa • 1978


© Traduction française Editions Mir • 1983
TABLE DES MATIERES

Avant-propos à l ’édition fran çaise............................................................ 8


P r é f a c e ................................................................................................................. 10
Avant-propos à l ’édition r u s s e ..................................................................... 13

Chapitre premier. ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES FONCTIONS


SPÉCIALES .................................................................... 17
§ 1. L’équation différentielle pour les fonctions sp éc ia le s.................... 17
§ 2. Polynômes du type hypergéométrique............................................ 22
§ 3. Représentations intégrales des fonctions du type hypergéométrique 24
§ 4. Relations de récurrence et formules de d érivation ........................ 30

Chapitre II. POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES . . . . 36


§ 5. Définition et propriétés principales.................................................... 36
1. Polynômes de Jacobi, de Laguerre et d’Hermite (36). 2. Dérivées
des polynômes du type hypergéométrique (39). 3. Orthogonalité des
polynômes du type hypergéométrique (40). 4. Fonctions génératri­
ces (41).
§ 6. Quelques propriétés générales des polynômes orthogonaux . . . 44
1. Développement d’un polynôme quelconque suivant des polynômes
orthogonaux (44). 2. Unicité d’un système de polynômes orthogonaux
par rapport à un poids donné (45). 3. Relations de récurrence (47).
4. Formule de Darboux-Christoffel (49). 5. Propriétés des zéros (50).
6. Propriétés de parité des polynômes consécutives à la parité de la
fonction poids (50). 7. Relation entre deux systèmes de polynômes
orthogonaux dont le rapport des poids est une fonction rationnelle
(52).
§ 7. Caractéristiques principales des polynômes orthogonaux classiques 55
1. Calcul du carré de la norme et des coefficients des termes de plus
haut degré (55). 2. Valeurs particulières (57). 3. Allure générale et
évaluation de certaines valeurs numériques des polynômes de Jacobi,
de Laguerre et d’Hermite (57).
§ 8. Développement des fonctions en séries suivant les polynômes ortho­
gonaux c la s s iq u e s .................................................................................... 66
1. Généralités (66). 2. Fermeture d’un système de polynômes ortho­
gonaux (68). 3. Théorème de développement (70).
§ 9. Problèmes de valeurs propres conduisant aux polynômes orthogo-
gonaux classiques ................................................................................ 75
1. Position du problème (75). 2. Polynômes orthogonaux classiques
comme fonctions propres dans certains problèmes de valeurs pro-
6 TABLE DES MATIÈRES

près (78). 3. Problèmes de mécanique quantique conduisant aux


polynômes orthogonaux classiques (81).
§ 10. Fonctions sp h é r iq u e s............................................................................. 85
1. Résolution de l ’équation de Laplace en coordonnées sphériques
(85). 2. Propriétés des fonctions sphériques (90). 3. Relation entre
les polynômes harmoniques homogènes et les fonctions sphériques
(92). 4. Fonctions sphériques généralisées (94). 5. Théorème d’ad­
dition (101).
§ 11. Fonctions de deuxième espèce ......................................................... 104
1. Représentation intégrale(104). 2. Représentation asymptotique
(106). 3. Relations de récurrence et formules de dérivation (106).
4. Quelques fonctions spéciales voisines des fonctions Q0 (z) (108).
§ 12. Polynômes orthogonaux classiques d’une variable discrète . . . . 113
1. Equation aux différences analogue à l ’équation du type hyper-
géométrique (113). 2. Formule de Rodrigues (115). 3. Propriété d’or­
thogonalité (117). 4. Polynômes de Hahn, de Tchébychev, de Meixner,
de Ivrawtohouk et de Charlier (118). 5. Caractéristiques principales
(124). 6. Lien avec les polynômes de Jacobi, de Laguerre et d’Hermite
(128). 7. Fonctions sphériques généralisées et polynômes de ICraw-
tchouc (133). 8. Application des polynômes orthogonaux classiques
d’une variable discrète à la compression de l ’information (135).

Chapitre III FONCTIONS CYLINDRIQUES 137

§ 13. Equation différentielle de Bessel et sa so lu tio n ............................. 137


1. Résolution de l ’équation d’Helmholtz en coordonnées cylindri­
ques (137). 2. Définition des fonctions de Bessel de première espèce
et des fonctions de Hankel (138).
§ 14. Propriétés principales des fonctions cylindriques........................ 143
1. Relations de récurrence et formules de dérivation (143). 2. Prolon­
gement analytique et représentations asymptotiques (144). 3. Rela­
tions fonctionnelles. (146). 4. Développements en séries de puissan­
ces (147).
§ 15. Représentation intégrale de Som m erfeld.................................... 150
1. Représentation intégrale de Sommerfeld des fonctions cylindri­
ques (150). 2. Représentations intégrales de Sommerfeld pour les
fonctions de Hankel et les fonctions de Bessel de première espèce. (151).
§ 16. Classes spéciales de fonctions cylin d riq u es.................................... 154
1. Fonctions de Bessel de deuxième espèce (154). 2. Fonctions de Bes­
sel d’ordre demi-entier. Polynômes de Bessel (156). 3. Fonctions de
Bessel d’argument imaginaire (158). 4. Application des fonctions
de Bessel modifiées aux problèmes de sondage laser (162).
§ 17. Théorèmes d’addition .................................................................... 165
1. Théorème d’addition de Graf (166). 2. Théorème d’addition de Ge-
genbauer (167). 3. Développement des ondes sphérique et plane sui­
vant les polynômes de Legendre (172).
§ 18. Approximation sem i-classique............................................................ 173
1. Approximation semi-classique des solutions d’équations du
second ordre (173). 2. Représentations asymptotiques des polynômes
orthogonaux classiques pour n grand (179). 3. Approximation semi-
classique pour des équations admettant une singularité. Cas d’un
champ central (181). 4. Comportement asymptotique des fonctions
cylindriques d’ordre élevé. Formules de Langer (183). 5. Recherche
des valeurs propres de l ’énergie dans l ’équation de Schrôdinger par
approximation semi-classique. Formule de Bohr-Sommerfeld (185).
TABLE DES MATIERES 7

Chapitre IV. FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQUES........................ 190


§ 19. Equation du type hypergéométrique et sa résolu tion................ 190
1. Réduction à la forme canonique (190). 2. Recherche des solutions
particulières (191). 3. Prolongement analytique (199).
§ 20. Propriétés principales des fonctions du type hypergéométrique
1. Relations de récurrence (201). 2. Développements en séries de puis­
sances (204). 3. Relations fonctionnelles et représentations asymptoti­
ques (205). 4. Cas spéciaux (213).
§ 21. Représentation de quelques fonctions spéciales à l ’aide des fonc­
tions du type hypergéométrique........................................................... 218
1. Quelques fonctions élémentaires (218). 2. Polynômes de Jacobi,
de Laguerre et d’Hermite. Polynômes orthogonaux classiques
d’une variable discrète (218). 3. Fonctions de deuxième espèce
(221). 4. Fonctions cylindriques (223). 5. Intégrales elliptiques
(224). 6. Fonctions de Whittaker (225).
§ 22. Intégrales définies des fonctions du type hypergéométrique . . . 226

Chapitre Y. QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE


QUANTIQUE ET DE PHYSIQUE MATHÉMATIQUE 230
§ 23. Réduction des équations aux dérivées partielles à des équations
différentielles ordinaires par séparation des v a ria b les.................... 230
1. Schéma général de la méthode de séparation des variables (230).
2. Passage aux coordonnées curvilignes (232).
§ 24. Problèmes aux limites de physique mathématique........................ 234
1. Résolution des problèmes aux limites par séparation des varia­
bles (234) .2. Problème de Sturm-Liouville. Propriétés fondamentales
des fonctions propres et des valeurs propres (237). 3. Propriétés oscil­
latoires des solutions du problème de Sturm-Liouville(239). 4. Déve­
loppement des fonctions suivant les fonctions propres du problème de
Sturm-Liouville (246). 5. Problèmes aux limites pour l ’équation de
Bessel (247). 6. Développements de Dini et de Fourier-Bessel. Inté­
grale de Fourier-Bessel (250).
§ 25. Résolution de quelques problèmes fondamentaux de mécanique
quantique 252
1. Résolution de l ’équation de Schrôdinger pour le champ central
(252). 2. Résolution de l ’équation de Schrodinger pour le champ cou­
lombien (254). 3. Résolution des équations de Klein-Gordon et de Di­
rac pour le champ coulombien (261). 4. Coefficients de Clebsch-
Gordan et leur relation avec les polynômes de Hahn (274).

APPENDICE 283
A. Fonction gamma ............................................................................ 283
B. Propriétés analytiques et représentations asymptotiques de l ’in­
tégrale de Laplace ......................................................................... 294
C. Formules de quadrature dutypede Gauss....................................... 301

RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES ......................................... 311


Littérature 334
Index des n o t a t i o n s ........................................................................................ 337
Index des matières ......................................................................... . . 338
AVANT-PROPOS À L’ÉDITION FRANÇAISE

La théorie des fonctions spéciales qui est née dans lés travaux
d’Euler, Gauss, Laplace, Jacobi, Riemann et Tchébychev est de
longue date une discipline classique des mathématiques, qui s’est
profondément enracinée en analyse mathématique, en théorie des
fonctions d’une variable complexe, en théorie des représentations
des groupes, en physique théorique et mathématique, et qui, de par
ses liens avec ces branches, possède un vaste champ d’applications.
Les propriétés des fonctions spéciales ont fait l ’objet de travaux
fondamentaux. Malheureusement chaque classe de fonctions spéciales
a son propre appareil mathématique (au surplus assez lourd) et
d’innombrables artifices. Le présent ouvrage propose une nouvelle
méthode de construction de la théorie des fonctions spéciales qui est
basée sur une idée générale relativement simple permettant de traiter
cette théorie d’un point de vue unique avec un outil mathématique
assez élémentaire.
Les fonctions spéciales sont toutes considérées comme des solu­
tions particulières de l’équation différentielle d’un certain type
apparaissant dans de nombreux problèmes de physique théorique et
mathématique. Grâce à une généralisation assez évidente de la for­
mule de Rodrigues pour les polynômes de Legendre, on a pu trouver
une représentation intégrale unique pour toutes les fonctions spé­
ciales. Ceci a permis de développer d’une façon naturelle et assez
concise les principaux faits de la théorie des fonctions sphériques,
cylindriques et hypergéométriques (ainsi que des généralités sur les
polynômes orthogonaux classiques d’une variable continue et d’une
variable discrète), faits dont l’étude nécessitait bien plus de temps
et d’efforts.
Cet ouvrage étant destiné surtout aux physiciens, les auteurs ont
regroupé l ’essentiel de ce qui concerne les fonctions spéciales en phy­
sique mathématique et en mécanique des quanta. En même temps
ils ne se sont pas fixé pour objectif de donner le maximum de détails
sur les fonctions spéciales, mais d’esquisser les grands traits d’une
méthode qui, en s’appuyant sur une approche unique, permette d’ap-
AVANT-PROPOS A L’ÉDITION FRANÇAISE 9

pliqner cette théorie aux autres disciplines scientifiques et de ré­


soudre les divers problèmes auxquels sont confrontés le physicien, le
mathématicien, l’ingénieur.
Les auteurs espèrent que cette approche, qui repose en fait sur
la seule formule du mathématicien français Benjamin Olinde Rodri-
gues (1794-1851), rappelle au lecteur la pensée de Poincaré: «Les
mathématiques sont l’art d’appeler des choses différentes par le
même nom » et aide les futurs ingénieurs et chercheurs en physique,
chimie et autres sciences appliquées à assimiler vite et sérieusement
la théorie des fonctions spéciales et leurs applications, qu’elle s’avè­
re enfin utile dans la préparation des cours de physique mathémati­
que, de mécanique des quanta, voire de théorie des fonctions d’une
variable complexe.
A . Nikiforov, V. Ouvarov
Juillet 1982
PRÉFACE

La connaissance des fonctions spéciales est indispensable à la


bonne intelligence de nombreuses questions capitales de la Physique
théorique et de la Physique mathématique.
D’autre part, à l ’époque où les méthodes numériques s’implantent
de plus en plus dans la pratique et le rôle du calcul numérique dans
les expériences ne cesse de croître, nous assistons au renouveau
d ’intérêt pour les fonctions spéciales. Ce regain tient à deux circons­
tances. Premièrement, on est souvent amené, en construisant le
modèle mathématique d’un phénomène physique et en cherchant à
préciser l ’importance relative des différents effets en jeu, à simpli­
fier le problème initial dans le but d’obtenir la solution sous forme
analytique se prêtant facilement à l’analyse. Deuxièmement, le
problème simplifié facilite le choix d’un algorithme de calcul fiable
et économique, bien adapté à la résolution sur ordinateur des pro­
blèmes complexes. Or, il arrive rarement qu’un tel problème se ré­
duise à des fonctions élémentaires.
Les fonctions spéciales les plus usitées sont celles que l’on réunit
sous le terme de fonctions spéciales de la Physique mathématique :
les polynômes orthogonaux classiques (polynômes de Jacobi, de La-
güerre, d’Hermite), les fonctions sphériques, cylindriques, hyper-
géométriques. La théorie de ces fonctions et leurs différentes appli­
cations font l ’objet de nombreux ouvrages de fond. Malheureusement,
les auteurs de ces ouvrages se servent d’un appareil mathématique
extrêmement encombrant, ainsi que de toute une série d’artifices
particuliers. Le besoin d’une théorie des fonctions spéciales bâtie
autour d’une idée maîtresse, générale et suffisamment simple, se
faisait donc sentir depuis longtemps.
Les auteurs du livre préfacé proposent une approche, remarqua­
blement simple, de la théorie des fonctions spéciales fondée sur la
généralisation de la formule connue de Rodrigues pour les polynô­
mes orthogonaux classiques. Une telle approche permet d’obtenir
sous forme explicite les représentations intégrales de toutes les fonc­
tions spéciales de la Physique mathématique, ainsi que de dégager
leurs propriétés principales. En particulier, on résout par cette
PRÉFACE il

méthode les équations différentielles linéaires du second ordre dont on


cherche d’habitude les solutions par la méthode de Laplace. L’appa­
reil mathématique utilisé est fort réduit : le lecteur doit simplement
posséder les rudiments de la théorie des équations ordinaires et de
la théorie des fonctions d ’une variable complexe. C’est là un avan­
tage indiscutable de l ’ouvrage: on n’ignore pas en effet qu’un volu­
me effrayant des connaissances mathématiques requises, y compris
dans le domaine des fonctions spéciales, constitue la pierre d’achop­
pement de quiconque veut étudier la physique théorique et mathé­
matique.
Les auteurs veulent habituer le lecteur à établir les formules
asymptotiques, les développements en séries, les relations de récur­
rence, à faire toutes sortes d’évaluations, à déduire des formules ser­
vant au calcul. Le lecteur apprendra à voir des affinités logiques ca­
chées entre les fonctions spéciales là où, de prime abord, on ne voit
rien de commun.
Ce livre jette des ponts aux domaines contigus des Mathémati­
ques et de la Physique. Une large place est réservée aux applications
quantiques. Ceux qui se consacrent à la Mécanique des quanta appré­
cieront sans doute l ’exposé des questions liées à la recherche du
spectre discret d’énergies et des fonctions d’onde correspondantes
dans les problèmes où interviennent des polynômes orthogonaux
classiques. Les auteurs traitent ces questions sans faire appel aux
traditionnelles séries de puissances généralisées. Ils illustrent leur
approche en résolvant d’une façon particulièrement élégante, dans
le chapitre V, certains problèmes importants de la Mécanique quan­
tique : ceux de l’oscillateur harmonique, de mouvement d’une parti­
cule dans un champ central, les équations de Schrôdinger, de Dirac
et de Klein-Gordon pour le potentiel coulombien ... Je voudrais sou­
ligner aussi l ’exposé remarquable de la méthode de Wentzel-Kra-
mers-Brillouin basé sur la méthode proposée par V. Steklov.
En parlant des fonctions sphériques et cylindriques, les auteurs
font intervenir les théorèmes d’addition, largement utilisés dans la
théorie des spectres atomiques, la théorie de la diffusion, dans le
calcul des réacteurs nucléaires. Considérant les fonctions sphériques
généralisées, ils abordent la théorie des représentations du groupe de
rotations, ainsi que la théorie générale du moment de la quantité
de mouvement. Au lecteur désireux d’en connaître davantage sur les
fonctions spéciales, ils conseillent des travaux où ces dernières sont
présentées en termes de la théorie des groupes. Pour ceux qui s’occu­
pent de la théorie des méthodes aux différences, les polynômes ortho­
gonaux classiques d’une variable discrète seront d’une grande utilité.
Dans l’optique des méthodes d’approximation, il est très instructif
d’étudier l ’application des formules de quadrature du type de Gauss
au calcul des sommes et à l’établissement de formules approchées
pour les fonctions spéciales. Remarquons que, parmi les questions
12 PRÉFACE

exposées dans ce livre et extrêmement importantes en vue des appli­


cations, nombreuses sont celles que les auteurs des manuels existants
évoquent à peine ou négligent carrément.
Le présent ouvrage est dû à la plume de deux spécialistes émi­
nents de la Physique mathématique et de la Mécanique des quanta.
Il est le fruit de leurs recherches sur un problème d’actualité de la
physique du plasma, effectuées à l’Institut des Mathématiques appli­
quées M. Keldych de l’Académie des Sciences de l ’U.R.S.S.
Les auteurs abordent un grand nombre de questions d’une façon
claire et logique tout en restant dans le cadre d’un volume maniable.
Le livre proposé sera sans aucun doute utile à un cercle de lecteurs
très étendu : élèves des écoles supérieures, étudiants post-universitai­
res préparant leur thèse, mais aussi chercheurs en Physique mathé­
matique et en Physique théorique.
L’académicien A . Samarski
AVANT-PROPOS À L’ÉDITION RUSSE

Les fonctions spéciales font leur apparition dans de nombreux


problèmes de la Physique théorique et de la Physique mathématique,
tels que la conduction de la chaleur, l’interaction rayonnement-
matière, la propagation d’ondes électromagnétiques et sonores, la
théorie des réacteurs nucléaires, celle de la structure des étoiles ...
Dans la pratique, les fonctions spéciales interviennent générale­
ment comme solutions d’équations différentielles: il est donc tout
naturel, en se plaçant sur le point de vue de la Physique mathémati­
que, de déduire leurs propriétés directement à partir des équations
différentielles qui constituent la définition mathématique du pro­
blème posé. Les auteurs se sont donc attachés à mettre au point une
méthode grâce à laquelle la théorie des fonctions spéciales se déve­
loppe au départ d’une équation différentielle du type
„, t (z)
U -4----- 7— U
, O (z) u = 0,
^ o(z) a 2 (z) (1 )

où o (z) et a (z) sont deux polynômes de degré non supérieur à 2


et t (z) est un polynôme de degré non supérieur à 1. L’équation (1)
admet à titre de cas particuliers des équations différentielles qui
conduisent aux fonctions spéciales usitées en Physique mathémati­
que et en Mécanique quantique.
L’architecture du livre est la suivante. Dans le premier chapitre
nous définissons une classe de transformations u = <p (z) y qui per­
mettent, par un choix particulier de la fonction cp (z), de passer de (1)
à une autre équation de même type, mais plus simple
cr (z) y" + t (z) y' + Xy = 0 (2 )
AVANT-PROPOS À L'ÉDITION RUSSE

dans laquelle t (z ) est un polynôme de degré non supérieur à 1 et À.


est une constante.
Nous dirons que (2) est une équation du type hyper géométrique,
et ses solutions, des fonctions du type hypergéométrique. La théorie de
ces fonctions sera développée dans l’ordre suivant. On commence par
montrer que les dérivées d’une fonction du type hypergéométrique
sont elles aussi des fonctions du type hypergéométrique. Ayant établi
cette propriété, on construit la famille des solutions particulières
de l’équation (2) qui correspondent à telle ou telle valeur de X, en
partant de la solution évidente de (2) : y {z) = const pour 1 = 0.
Chaque solution est un polynôme en z. Une généralisation naturelle
de la représentation intégrale de ces polynômes nous conduit à la
représentation intégrale des fonctions quelconques du type hypergéo­
métrique, quelle que soit la valeur de 1. De cette dernière représen­
tation, en passant de (2) à d’autres équations de même type, on dé­
duit toutes les propriétés principales des fonctions envisagées : déve­
loppements en séries de puissances, représentations asymptotiques,
relations de récurrence, relations fonctionnelles. La théorie dévelop­
pée permet de trouver toutes les solutions de l’équation (1).
Dans les chapitres II, III et IV nous mettons en pratique ce pro­
gramme sur des fonctions concrètes du type hypergéométrique, à
savoir : les polynômes orthogonaux classiques, les fonctions sphéri­
ques, les fonctions cylindriques, les fonctions hypergéométriques.
Une fois le premier chapitre assimilé, le lecteur peut donc passer à
n’importe lequel des chapitres II à IV, selon ses préférences. Quant
au chapitre V, il est entièrement consacré aux applications.
Les formules sont numérotées de façon autonome à l ’inté­
rieur de chaque paragraphe. Les renvois à des formules d’autres pa­
ragraphes sont donnés en indiquant le numéro du paragraphe con­
cerné. Les exercices et exemples traités sont partie intégrante du
texte.
Il est à noter que presque tous les types de problèmes de Mécani­
que quantique qui admettent une solution sous forme explicite
sont examinés dans le présent ouvrage ; les solutions en sont cher­
chées par une méthode unique. Les physiciens apprécieront une re­
lation remarquablement simple que nous établissons entre les coeffi­
cients de Glebsch-Gordan, largement utilisés en Mécanique quan­
tique, et les polynômes orthogonaux d’une variable discrète, plus
AVANT-PROPOS A L’ÉDITION RUSSE 15

exactement les polynômes de Hahn.


La connaissance des propriétés de la fonction gamma d’Euler
étant indispensable à l’étude des fonctions spéciales, au livre est
annexé un appendice consacré à la théorie de la fonction gamma. On a
jugé utile d’y exposer les propriétés de l’intégrale de Laplace,
dont on fait usage en construisant le prolongement analytique ou en
établissant les représentations asymptotiques des fonctions spéciales,
et de joindre un Rappel des formules principales. Pour plus de dé­
tails, nous recommandons au lecteur l’ouvrage capital en trois vo­
lumes de G. Bateman et A. Erdélyi [1] qui renferme la totalité
des formules concernant la théorie des fonctions spéciales qui
étaient établies vers le milieu des années quarante. Les livres [231
et [25] sont également très précieux à cet égard.
Une table des matières détaillée permet de se faire une idée assez
nette du contenu et de l ’organisation de l ’ouvrage. L’organigramme
suivant indique la dépendance relative des chapitres:

V V v

La méthode que nous proposons pour l’étude des fonctions spé­


ciales est un développement de la méthode que nous avions exposée
dans notre livre Eléments de théorie des fonctions spéciales paru en
russe aux éditions « Naouka » (1974) et en français aux éditions
« Mir » (1975). Elle permet d’assimiler la théorie des fonctions spé­
ciales dès la lecture des trois premiers paragraphes.
Presque toutes les questions évoquées avaient été traitées dans
notre cours des méthodes de la Physique mathématique professé
pendant de longues années à la faculté de Physique théorique et expé­
rimentale de l ’Institut des Ingénieurs physiciens de Moscou (MIFI),
ainsi que dans des cours spéciaux lus aux facultés de Physique, de
16 AVANT-PROPOS À L’ÉDITION RUSSE

Chimie, de Calcul mathématique et Cybernétique de l’Université


de Moscou.
Les auteurs tiennent à exprimer leur profonde gratitude à l’aca­
démicien A. Samarski pour son attention bienveillante et pour le
concours qu’il a constamment apporté tout au long du travail sur ce
livre. Notre reconnaissance va aussi à T. Tsiroulis, V. Arsé-
nine, B. Rojdestvenski, S. Souslov et aux collaborateurs de la
chaire de Physique nucléaire théorique de MIFI, dont les obser­
vations pertinentes nous ont été précieuses pendant la rédaction de
l’ouvrage.
A . Nikiforov, V. Ouvarov
CHAPITRE PREMIER

ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES FONCTIONS SPÉCIALES

§ 1. L’équation différentielle pour les fonctions spéciales


Dans un grand nombre de problèmes importants de la physique
théorique et mathématique, on est conduit à l ’équation différen­
tielle
u T(*) u' g (z) U —0
a (2) g 2 (Z)
(1)

dans laquelle a (z) et a (z) sont des polynômes de degré non supérieur
à 2, et x (z) un polynôme de degré non supérieur à 1. On rencontre des
équations de ce type en résolvant les équations de Laplace et d’Helm-
holtz en coordonnées curvilignes par séparation des variables, dans
les problèmes fondamentaux de la mécanique quantique : mouvement
d’une particule dans un champ à symétrie sphérique, oscillateur
harmonique, recherche des solutions d’équations de Schrôdinger, de
Dirac et de Klein-Gordon pour le potentiel coulombien, mouvement
d’une particule dans un champ électrique ou magnétique homogène...
L’équation (1) apparaît également dans bon nombre de problèmes
modèles de la physique atomique, moléculaire et nucléaire.
Les équations du type (1) admettent comme solutions particuliè­
res des fonctions spéciales appartenant aux classes suivantes :
— polynômes orthogonaux classiques (polynômes de Jacobi, de
Laguerre et d ’Hermite);
— fonctions sphériques;
— fonctions cylindriques ;
— fonctions hypergéométriques.
Ces fonctions sont souvent appelées fonctions spéciales de la phy­
sique mathématique.
Dans le texte qui suit, nous admettrons partout que la variable z
Ah/ /V
et les coefficients des polynômes cr (z), a (z) et t (z) sont suscepti­
bles de prendre toute valeur réelle ou complexe.
Essayons de mettre l’équation (1) sous une forme plus simple au
moyen du changement u = <p (z) y et d’un choix particulier de la
2—0592
18 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES FONCTIONS SPÉCIALES [CH. I

fonction cp (z). Il vient

y" + (2 "V + 7 t) y ’ + ("V + NT1T + ' ^ ) y ~ 0' (2 )

En vue de rendre (2) plus simple que (1), on donnera au coefficient


de y' l’aspect x (z) / g (z), où t (z) est un polynôme de degré non supé­
rieur à 1. La fonction cp (z) se définira alors par l’équation
(p'/cp = n (z)/o (z), (3)
dans laquelle
n (z) — Y (z) —T (z)] (4)
est un polynôme de degré non supérieur à 1. Puisque

Ç H ^r+7rr=(T)'+(-r>
l’équation (2) devient
a(z) (5)
a (z)r *y'
/y + 1 — oHz) y = 0,
ou
T (z) = T (z) + 2ji (z), (6)

a (z) = a (z) + n2 (z) + n (z) [x (z) — a' (z)] + n ' (z) a (z). (7)
Les fonctions t (z), a (z) sont deux polynômes de degrés non supé­
rieurs à 1 et à 2 respectivement. L’équation (5) est donc de même
type que (1). Nous avons trouvé de cette façon la classe des trans­
formations qui laissent inchangé le type de l’équation: ce sont les
transformations qu’on fait subir à (1) en opérant le changement u —
= cp (z) y, où la fonction cp (z) vérifie l’équation (3), quel que soit le
polynôme du premier degré n (z).
L’arbitraire dans le choix de n (z) nous permettra de choisir,
parmi les formes possibles de l’équation (5), celle qui est la plus
simple et qui se prête le mieux à la discussion. Choisissons les coeffi­
cients du polynôme je (z) de telle façon que le polynôme o (z) figu­
rant dans (5) soit un multiple exact de a (z), i.e.
a (z) = X g (z), (8)
X étant une constante. Cela est possible, car, en identifiant les coef­
ficients qui affectent les puissances correspondantes de z dans les
deux membres de l’égalité (8), on obtient trois équations pour trois
constantes inconnues : la constante X et deux coefficients du poly­
nôme n (z). L ’équation (5) deviendra donc
(z) y" + 't (z) y' + Xy = 0. (9)
§ 1] L’ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE POUR LES FONCTIONS SPÉCIALES 19

Nous dirons que (9) est une équation du type hyper géométrique, et
ses solutions, des jonctions du type hypergéométrique. Il sera donc
tout naturel d ’appeler l’équation (1) équation généralisée du type
hypergéométrique *).
Pour définir le polynôme n (z) et la constante X, mettons la con­
dition (8) sous la forme
ji2+ (t — n') ji 4- o — ko = 0,

k = X — n' (z). (10)
Supposant provisoirement la constante k connue, on peut expliciter
n (z) dans l ’équation du second degré :

n (z) = ± (il)

ji (z) étant un polynôme, le radicande doit être le carré d’un po­


lynôme. Pour qu’il en soit ainsi, il faut que soit nul le discriminant
du polynôme du second degré sous le signe de la racine. Cette condi­
tion nous conduit à l’équation, en général du second degré, pour la
constante k.
Une fois k trouvé, on cherche n (z) par la formule (11), puis <p (z),
t (z) et X à l’aide des formules (3), (6) et (10). Il est évident qu’il
existe plus d’une possibilité de réduire l’équation (1) à l’équation
du type hypergéométrique (9\ possibilités fournies par le choix de
la constante k et celui du signe de n (z) dans la formule (11).
Grâce à la transformation proposée, on aura à discuter, au lieu
de l ’équation (1), une équation plus simple du type (9).
Exemple. Mettons sous la forme (9) l’équation de Bessel
z2u" -f- zul + (z2 — v2) u = 0
en faisant le changement u = cp (z) y. L’équation de Bessel est un
/V/ /V
cas particulier de l’équation (1) pour a (z) = z, t (z) = 1, a (z) =
= z2 — v2. Le radicande de (11) se présente alors sous la forme —z2 4-
■f v 2 - f kz. Annulant le discriminant de ce trinôme du second degré,
on obtient l’équation pour la constante k:
k 2 + 4v2 = 0,
d’où k = ± 2 iv . L ’on a donc, en vertu de (11),
JX(z) = ± ]/ — z2+ v2 + 2i vz = + (iz ± v).
*) Si o (z) est un polynôme de degré 2, l ’équation (1) est un cas particulier
de l ’équation de Riemann à trois points singuliers distincts dont l ’un à l ’in­
fini. L’équation de Riemann est étudiée dans les cours de théorie analytique
des équations différentielles. Voir [18], [19], ainsi que E. L. I n c e, Ordinary
differential équations, New York, Dover, 1956.
2*
20 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES FONCTIONS SPÉCIALES [CH. I

Ainsi donc, dans le cas considéré le polynôme jt (z) peut se mettre


sous quatre formes différentes. Plaçons-nous dans le cas où k = 2iv,
jt (z) — iz -h v par exemple. Les formules (3), (6) et (10) nous don­
nent
cp (z) = zvelZ,
t (z) = 2iz + 2v t 1,
À. = k -f- jt* (z) -—i (2v -j- 1).
L’équation (9) devient finalement
zy" -|- (2ïz -f 2v + 1) ÿ' r i (2v H- 1) y = 0.
Remarques. 1. Puisque l’équation (1) ne change pas lorsqu’on
/V
multiplie a (z) et t (z) par c et cr (z) par c2 (c étant une constante quel­
conque), on peut admettre que le coefficient affectant le terme de
plus haut degré du polynôme cr (z) est égal à un nombre donné. Cette
remarque reste aussi vraie pour l’équation (9).
2. Dans la suite, on peut se borner à considérer les cas où, dans
les équations (1) et (9), le polynôme a (z) n’admet pas de racines
multiples. En effet, si le polynôme cr(z) admet des racines multiples,
i.e. g (z) = (z — a)2, il suffit de faire le changement z — a = Us
pour ramener l’équation (1) à la forme
d2u 2 — st (fl-)- 1/s) du | S“Q (u —
(—1/s)
U = 0. (12)
ds 2 s ds s-

Les expressions s t (a + 1/s) et s2o (a + 1/s) sont deux poly­


nômes de degré non supérieur à 1 et à 2 respectivement en s. Aussi
l’équation (12) est-elle une équation du type (1) dont le polynôme
g (s) est égal à s et n’admet donc pas de racines multiples.
3. Il n’est pas possible de réduire l’équation (1) à une équation
du type (9) par le procédé décrit si g (z) = 1 et si l ’expression ( t /2 )2 —
— g est un polynôme du premier degré. Dans ce cas, pour réduire
l’équation (1) à une forme plus simple, on peut choisir le polynôme
jt (z) dans (3) de la condition t ( z) = 0. Alors g ( z) devient un poly­
nôme du premier degré, et l’équation (5) s’écrit
y" -f (az -h b) y = 0. (13)
Par un changement linéaire s = az + b, on ramène (13) à un cas
particulier de l’équation
d*y 1— 2 a dy
ds 2 ds (PV8T- 1)a+ tt2~ f T° > - 0 , (14)
dans laquelle a , P, y, v sont des constantes. Cette équation sera étu­
diée au § 13 (voir l’équation de Lommel). Les solutions de (14)
s’expriment au moyen de fonctions cylindriques.
§ 1] L’ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE POUR LES FONCTIONS SPÉCIALES 21

4. Un autre cas d’application des équations du type hypergéo-


métrique est la solution des équations différentielles simultanées du
premier ordre
ui — «h (z) «i + ai2 (z) u2, |
(15)
K = «21 (z) «1 + «22 (z) U2 J
aux coefficients
a ih (z) — O (z) ’
(16)
où (z) est un polynôme de degré non supérieur à 1, et a (z) un
polynôme de degré non supérieur à 2. En éliminant la fonction
u%(z) entre les équations (15), on obtient l ’équation définissant
ux (z) :

(« Il+«22 + - ^ - ) «i'-K«il«22—<
«12«21+ « l l - - - « u ) «1=0. (17)
Puisque
g12___ , X12

l’équation (17) sera une équation du type hypergéométrique pour


t '2 = 0. Si t '2 0, on peut effectuer une transformation linéaire
«i = aux + Pn2,
«2 = y u i + Ô«a,
a, P, y, ô étant des constantes. On obtient alors un système d’équa­
tions du type
«{ = «11 (z) «1 + «12(Z)«2> (18)
«{ = «21 (Z) «1 4“ «22 (Z) «2;
où les fonctions a ik (z) sont des combinaisons linéaires des fonctions
aik (z) à coefficients constants dépendant de a , P, y, ô; elles s’écri­
vent donc
y jk (z)
«ift (z) = a (z) 5

Tjk (z) est un polynôme de degré non supérieur à 1.


En choisissant les coefficients a, P, y, ô de façon à avoir x'2 = 0
(ce qui est toujours possible), on obtient, après avoir éliminé la
fonction v2 (z) entre les équations (18), une équation généralisée du
type hypergéométrique pour la fonction vx (z).
Au cas où o (z) est un polynôme du premier degré, on peut passer
de l’équation (15) à l’équation généralisée du type hypergéométrique
22 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES FONCTIONS SPÉCIALES [CH. I

par un procédé différent, en choisissant les constantes a, P, y, ô


/N/
de telle façon que le coefficient a12 soit indépendant de z, i.e. x12 =
= va (z ) (v étant une constante).

§ 2. Polynômes du type hypergéométrique


Discutons l ’équation du type hypergéométrique
a (z) y" -h r (z) y' -f Xy = 0. (1)
Montrons que les dérivées d'ordre quelconque des fonctions du type
hypergéométrique sont encore des fonctions du type hypergéométrique.
A cet effet, dérivons l ’équation (1). Nous obtiendrons une fonction
vi (z) = y ' (z) qui vérifiera l ’équation
g (z) v\ -f Tj. (z) v[ A Pi^i = 0 (2)
dans laquelle
Tj (Z) = T (z) + G' (Z),
Pi = A, -(- t (z).
Puisque (z) est un polynôme de degré non supérieur à 1 et que
est indépendant de z, l ’équation (2) est bien une équation du type
hypergéométrique.
La réciproque est aussi vraie: chaque solution de Véquation (2)
pour a ÿé= 0 est dérivée d'une solution de l'équation (1).
Soit, en effet, v1 (z) une solution de (2). Si elle était dérivée d'une
solution y (z) de l’équation (1), ces deux fonctions devraient véri­
fier la relation suivante (voir (1)) :
y (z)= —y [g ( z ) v[ + t (z) v4].
Montrons que la fonction y (z) obtenue par cette formule vérifie
l’équation (1) et que sa dérivée se confond avec vx (z). On a
Xy' = —[g (z) vl + Tj (z) v[ 4- x' (z) = Ai/'j,
donc effectivement y' = v1 (z). En portant vx = y ' dans l’expression
initiale de y (z), on retrouve l’équation (1) pour y (z).
D’une façon analogue, on peut obtenir par récurrence, pour toute
fonction vn (z) = (z), une équation du type hypergéométrique
G (z) Vn 4- 14 (z) Vn 4" f-bi^n = 0 (3)
dans laquelle
xn (z) = t (z) 4 - na' (z),
n (n— 1) t>
Pa = h 4- m ' 2
G.
§ 2] POLYNOMES DU TYPE HYPERGÉOMÉTRIQUE 23

Toute solution de (3), pour 0, k = 0, 1, . . ., n — 1, se laisse


représenter d’ailleurs sous la forme vn (z) = y(n) (z), où y (z) est une
solution de l’équation (1).
Grâce à la propriété considérée, on peut construire la famille des
solutions particulières de (1) pour des valeurs déterminées de h. En
effet, pour = 0 l’équation (3) admet une solution particulière
vn (z) = const. Puisque vn (z) = p(n)(z), cela revient à dire que pour
n(n — 1)
X = ‘k n = — nx' ----- ô----- cr

l’équation du type hypergéométrique admet une solution particu­


lière y (z) = yn (z) qui est un polynôme de degré n. De telles solu­
tions seront appelées polynômes du type hypergéométrique. Les poly­
nômes yn (z) sont, dans un certain sens, les solutions les plus élémen­
taires de l’équation (1) *).
Afin d’expliciter le polynôme yn (z), multiplions les équations (1)
et (3) par des fonctions p (z) et pn. (z) qui permettent d’écrire ces équa­
tions sous forme auto-adjointe :
(tfpi/')' + kpy = 0, (4)
(tfprX)' + PnPn^n = 0 (5)
Ici les fonctions p (z), pn (z) vérifient les équations différentielles
(uP)' = Tp, (6)
(^Pn) = LxPn» (7)
En faisant intervenir l’expression explicite de xn (z), on établit sans
peine une relation entre les fonctions pn (z) et p0 (z) == p (z). On a
(CTpn)7pn = t + no' = (o-p)7p + no',
d’où
Pn/Pn = p7p -f n0'/0
et donc
(z) = crn (z) P (z) {n = 0, 1, . . .)■
pn (8 )
Cherchons maintenant l’expression explicite des polynômes du
type hypergéométrique yn (z). Comme apn = pn+1 et vn (z) = y<n)(z),
l’équation (5) se laisse transcrire sous la forme
1
P /i ^ n —
Pn (Pn+l^n+l) •

*) L’existence d’une solution polynomiale de l ’équation (1) ressort par


ailleurs du fait que l ’opérateur a (z) cP/dz2 -f- x (z) d/dz transforme tout poly­
nôme de degré n en un polynôme de même degré.
24 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES FONCTIONS SPÉCIALES [CH. I

D’où, pour m <Z n, on déduit successivement


P mPm— TjtH-m(Pm+l^m+l) =

={~h) n —1
•••=4r
ou
4 = (-i)* n a„=i . (9)
k=0

Si la fonction y (z) est un polynôme de degré n , i.e. y = yn (z),


il vient
vn (z) = (z) = const,
et l’on exprime y W (z) comme suit:
»S"> (z) = IP» ( 10)
rm \z)
ou
^mTi=^m(^)k=Xn, B n = -J — y£>(z). ( 11)
^n/i
On en déduit en particulier, pour m — 0, l ’expression explicite des
polynômes du type hypergéométrique yn (z) :
l/n(z) = -^ ) [^n (2)p(z)](n) (72 = 0, 1, ...) . (12)
Ainsi donc, la formule (12) définit les solutions polynomiales de
l ’équation (1) d’une façon univoque, à un facteur de normalisation
près. Ces solutions correspondent aux valeurs pn = 0, i.e.
X = Xn — — n x ' ----ra(n~ 1} cr" (n = 0, 1, ...) . (13)
La relation (12) est appelée formule de Rodrigues, du nom de son
auteur qui l’a établie en 1814 pour un cas particulier des polynômes
du type hypergéométrique, à savoir pour les polynômes de Legendre
avec a (z) = 1 — z2 et p (z) = 1.

§3. Représentations intégrales des fonctions


du type hypergéométrique
Cherchons à présent, à l ’aide d’une généralisation de la formule
de Rodrigues, les solutions particulières de l’équation du type hyper­
géométrique
o (z) y" -h t (z) y ’ + Xy = 0
en donnant à X des valeurs quelconques. A cet effet, mettons d’abord
sous une autre forme l ’égalité (12) du § 2 pour les solutions polyno­
miales de l’équation du type hypergéométrique, en faisant inter-
§ 3] REPRESENTATIONS INTÉGRALES 25

venir la formule intégrale de Cauchy pour les dérivées d’une fonc­


tion analytique :
on (s) p (s)
Vn (2) =
P (*)
Cn
ï (s—z)n+1
ds. ( 1)

Ici Cn = C est un contour fermé autour du point s = z, et


la fonction p (z) est solution de l’équation (op)' = xp.
La représentation (1) de la solution particulière pour À, = Xn de
l’équation du type hypergéométrique donne lieu à penser qu’on peut
en chercher la solution particulière, pour une valeur quelconque de
X, sous la forme
Cy Qv (s) p (s)
y (z ) = y s (z) = .1 {s — z)v+l
ds, (2)
p(z)
où Cv est une constante de normalisation et la quantité v est liée à
la constante À par une relation analogue à la relation (13) du § 2 :
v (v— 1)
— vt' — 2 (3)
Montrons qu’on peut toujours choisir un contour C (que nous
supposerons non fermé en général) tel que notre hypothèse soit vraie.
T héorème 1. Supposons que la fonction p (z) vérifie Véquation
[a (z) p (z)]' = t (z) p (z),
_ A\
v soit racine de l'équation K — — v t '— —^ ——a", u(z) =
/•
= ) 7—Pv^ , ds, pv (s)= av (s) p (s). Alors l'équation du type hypergéo-
c \s— 1
métrique a (z) y" + t (z) y' + hy = 0 admet des solutions parti­
culières de la forme
y (z) = yv (z) = j ^ - u ( z )
(où Cy est une constante de normalisation) si :
1° en calculant u' (z) et u" (z), les opérations de dérivation par rap­
port à z et d'intégration suivant s peuvent être permutées, i.e.

u ’ (z) = (v + 1) j ds,

u"(z) = (v + 1) (v + 2) j ^ .W+3 ds-,


26 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES FONCTIONS SPÉCIALES [CH. I

2° le contour C est choisi en sorte que


av+i (s) p (s) |'2_ç
[S--Zyv+2 Ijîj (4)
où Si, s 2 sont les extrémités du contour C.
D é m o n s t r a t i o n . Déduisons réquation différentielle pour
la fonction u (z). A cet effet, utilisons l’équation pour la fonction
Pv (s) :
[a (s) p v (s)V = tv (s) p v (s),
où xv (s) =(s) -f va' (s) (cf. la formule (7) du § 2). Multiplions les
t
1
deux membres de l’équation par ;---- {S—Z)t l’intégrons ensuite par
parties le long du contour C :
a (s)p v (s) «2 , f o (s) pv (s) (* xv ($) pv (s)
ds.
(s-z) Si + j (s_^v+3 d s - ) v+:

Le premier terme est nul en vertu de la condition 2° du théorème.


Développons les polynômes o (s) et xv (s) suivant les puissances de
(S - Z) :
o (s) = o (z) -f o' (z) (s —z) 4- \ o" (z) (s —z)2,
Tv (s) = Tv (z) 4 - t ; (z ) (s —z).
Nous servant des formules pour u (z), u' (z) et u" (z), nous aboutis­
sons à l ’équation
v- f 2 , v+ 2 1
Y ° (z) u v+1 °
(z) u' + ~ 2 ~ o"u = v + 1 Tv ( z ) u' +TvW.
Portons dans cette équation l ’expression explicite de xv (z). Il vient
a (z) u" [2a' (z) —x (z)] u' —(v + l)^ x ' + — ÿ r - cr" j u — 0. (5)
Etablissons maintenant, à l ’aide de (5), l’équation pour la fonc­
tion y x (z). Puisque
u (z)= ^ -p (z)y A z),
et compte tenu du fait que (5) est une équation généralisée du type
liypergéométrique (1) du § 1 pour
x (z) = 2a' (z) x (z), a (z) = — ( v + 1 ) (x' + ~ a " ) a ( z ) ,
on peut appliquer la transformation considérée dans le § 1 en posant
cp (z) :=~p p (z), n(z) = x (z) —g' (z).
§ 3] REPRÉSENTATIONS INTÉGRALES 27

On obtient alors pour la fonction y v (z) l’équation suivante (cf. l’équa­


tion (5) du § 1):
" , , , Ô (z) n
y v - \ - a (z) a 2 ~zj J)\ — 0 ,

a (2) = a (2) + ji2 (2) + n (2) [ t (z) — o' (2)] -f n' (z) a (z) —

= [ — vx' — J
a" a (2) = Xg (z )

(en définissant la constante v à l’aide de la formule (3)).


L’équation obtenue est évidemment identique à
o (2 ) y" -h t (z) y' + Xy = 0,
ce qu’il fallait démontrer. B
Le théorème démontré présente une importance capitale pour
l’étude des fonctions spéciales concrètes.
Remarquons que la condition (4) du théorème est vérifiée, en
particulier, si les extrémités du contour C sont choisies de façon à
, , f o',+‘ (s)P(s) .
annuler la fonction-------— , î.e.
(S- Z)v+2
c v + 1 (s)p(s)
= 0. (6)
(s-*)v- 2 S=Sl , $2
Considérons quelques types de contours C vérifiant la condi­
tion (6).
a) Soit s0 racine de l’équation g (s) = 0. Si l’on a av+1 (s)
p (s)|5_So= 0, on peut prendre comme une des extrémités du contour
le point s = s0.
b) Si Re (v r 2) < 0, on peut choisir le point s = z pour une
des extrémités du contour.
c) On peut enfin choisir comme extrémité du contour la valeur
s = 00 si
av+1 (s) p (s) _ n
(s— )v+2
Nous pouvons construire de cette façon plusieurs solutions parti­
culières de l’équation du type hypergéométrique qui répondront aux
différents tracés du contour C et aux différentes valeurs de v. Le
nombre de solutions particulières peut être augmenté en faisant
intervenir la transformation décrite au § 1. En effet, l’équation du
type hypergéométrique g (z) y" -j- x (z) y' + Xy = 0 peut être assi­
milée à l’équation généralisée du type hypergéométrique (1) du § 1
avec a (z) = X g (z), t (z) = t (z). En appliquant la transformation
mentionnée, on obtient d’autres équations du type hypergéométri-
28 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES FONCTIONS SPÉCIALES [CH. I

que. Après avoir construit les solutions particulières pour ces der­
nières, on peut effectuer la transformation réciproque et obtenir de
nouvelles solutions particulières pour l’équation initiale. Etant
donné qu’une équation du type hypergéométrique ne peut admettre
que deux solutions linéairement indépendantes, toute solution de
celle-ci est une combinaison linéaire de deux solutions linéairement
indépendantes. En particulier, on peut chercher par ce procédé les
relations fonctionnelles pour des fonctions du type hypergéométrique.
En cherchant les solutions de l’équation du type hypergéométri­
que, nous nous bornerons à choisir des contours assez simples, cons­
titués par des droites ou des segments de droites joignant les points
s1 et s2, qui vérifient la condition (6). Pour le faire, on doit généra­
lement imposer certaines contraintes aux coefficients de l’équation
différentielle du type hypergéométrique. Les résultats obtenus avec
ces contraintes pourront cependant être étendus à des cas plus géné­
raux en faisant le prolongement analytique des solutions construites.
Rappelons la notion de prolongement analytique, qui va jouer
un rôle important dans le texte qui suit *). Soit une fonction / (z)
définie sur un ensemble .Z? appartenant à un domaine!). Si une fonc­
tion F (z) est analytique dans D et se confond avec / (z) sur E , on
dit que F (z) est le prolongement analytique de la fonction / (z) dans
le domaine D. On a le
P r in c ip e du prolongement a n a l y t iq u e : si Vensemble E con­
tient au moins un point limite intérieur au domaine D, la jonction
f (z) admet au plus un prolongement dans D.
En particulier, le prolongement analytique est unique si E est
un segment contenu dans D.
Ici et par la suite, nous entendons par fonction analytique une
fonction analytique univalente. De telles fonctions s’appellent aussi
parfois fonctions régulières. Par conséquent, chaque fois que la fonc­
tion cesse d’être univalente, nous ferons des coupures le long de
certaines lignes dans le plan complexe, de façon à pouvoir nous éta­
blir sur une branche déterminée de la fonction analytique multiva­
lente.
En calculant des expressions du type (z — a)a, l’argument de la
quantité complexe élevée à la puissance sera pris aussi petit en mo­
dule que le permet la coupure effectuée. Par exemple, pour s’établir
sur une branche déterminée de la fonction (1 — z)a (1 -f z)P qui a
des points de ramification pour z — —1 et z = - f l, il suffit de
faire la coupure le long de l ’axe réel pour z ^ —1. On calcule donc
la fonction (1 — z)a pour | arg (1 — z) | <C ji, et la fonction (1 -f z)*f
pour 0 < arg z <C 2n, conformément à la coupure pratiquée.

*) Ces questions sont développées dans [8], [13], [15].


§ 3] REPRÉSENTATIONS INTÉGRALES 2S

Puisque les solutions de l’équation du type hypergéométrique se


présenteront sous la forme (2) (représentation intégrale), le prolon­
gement analytique des solutions de cette équation par rapport aux
paramètres et à la variable indépendante aura lieu en vertu du théo­
rème suivant qui démontre l’analyticité d’une intégrale dépendant
d’un paramètre *).
T héorème 2. Soient C une courbe différentiable par morceaux située
à distance finie dans le plan de la variable complexe s, et D un do­
maine dans le plan complexe de z. S i la fonction f (z, s) est continue
pour Vensemble des variables avec s Ç C et z Ç D et si elle est analyti­
que en z dans D pour tout s £ C, la fonction
F (z) = j / (z, s) ds
c
sera analytique dans D et Von aura

F' (z) = j fz (z, s) ds.


c
Le théorème reste vrai aussi pour des intégrales impropres uni­
formément convergentes F (z). En étudiant les représentations in­
tégrales des différentes fonctions spéciales, on se servira utilement
d’un critère bien simple de convergence uniforme des intégrales:
si, pour tout s £ C et pour tout z Ç D, la fonction continue f (z, s) vé­
rifie Vinégalité | / (z, s) | ^ tp (s) et l'intégrale j <p (s) | ds | est con-
c
vergente, l'intégrale J'f (z, s) ds sera uniformément convergente en z
c
dans le domaine D.
Puisque les dérivées des fonctions du type hypergéométrique
y = y (z) sont à leur tour des fonctions du même type, en prolon­
geant par analyticité les fonctions y (z), on donne par là même un
prolongement analytique aux fonctions y' (z) et y" (z) par rapport
à la variable z et aux paramètres dont ces fonctions dépendent. Nous
avons construit la représentation intégrale pour la fonction du type
hypergéométrique y (z) sous la condition que cette fonction vérifie
l’équation du type hypergéométrique
G (z) y" + t (z) y' + Xy = 0,
en imposant certaines contraintes à la variable z et aux paramètres
dont cette fonction dépend. En vertu du principe du prolongement
analytique, la fonction y (z) vérifie cette condition dans tout le do-

*) Le lecteur trouvera la démonstration de ce théorème dans [81, [13], [15).


30 ELEMENTS DE THEORIE DES FONCTIONS SPECIALES [CH. r

maine d’analyticité du premier membre de l’équation (le second


membre, qui est nul, est analytique dans n’importe quel domaine) *).
Dans le texte qui suit, en étudiant les solutions de telle ou telle
équation concrète du type hypergéométrique, on utilisera la repré­
sentation intégrale (2); à l’aide du principe du prolongement analy.
tique, les résultats obtenus seront étendus à un domaine plus vaste-

§ 4. Relations de récurrence et formules de dérivation


Considérons une méthode générale utile pour établir diverses
relations entre les fonctions y v (z) définies par la représentation
intégrale (2) du § 3. Etablissons d’abord une relation entre les fonc­
tions de la forme
•Pn. (^) = jc — STT *

présentes dans les expressions des fonctions y v (z) et de leurs déri­


vées.
L emme . Trois fonctions quelconques <pv-M,. (z) vérifient ensemble les
relations linéaires
3
S A (2) cpVfnf (z) =: 0
i= l 1 1

aux coefficients polynomiaux A t (z) si les différences v t — Vj et —


— sont des entiers et si Von a
o v»+1 (s) p (s) $2

= 0 (m — 0, 1, 2, ...) ,
(s — z)^0 Si
où s2 sont les extrémités du contour C ; v0 est celui des nombres Vj
qui présente la plus petite partie réelle’, p 0 est ce^ui des nombres p,;
qui présente la plus grande partie réelle.
D é m o n s t r a t i o n . Considérons l’expression
3
S ^<Pv.u. (z).
i= l 1
Montrons qu’il est possible de choisir les coefficients = A t (z)
de façon à annuler la combinaison considérée. Pour toute valeur
*) Remarquons qu’il est possible de définir le domaine d’analyticité des
solutions de l ’équation du type hypergéométrique directement d’après la forme
de l ’équation différentielle, en s’appuyant sur la théorie analytique des équa­
tions différentielles (voir par exemple [18]): les points singuliers de l ’équation
du type hypergéométrique sont les racines de l ’equation o (z) = 0 auxquelles
s’ajoute un point à l ’infini.
§ 4] RELATIONS DE RÉCURRENCE 31

fixée de z on a
Si A iV»iV-t (z)=c[ (pv° (s) p (s)
s - z ) V '0+ 1
P (s) ds ,


P (s) = S ■4iov<“Vo (5 ) (s —z) M
-o—M
-i

et v0, p 0 sont définis dans l ’énoncé du lemme. Puisque les différen­


ces Vi — v0 et p 0 — [ii sont des entiers non négatifs, la fonction
P (s) est un polynôme en 5. Choisissons les coefficients A t de façon
à vérifier l’égalité
g 0 (s) p (s) p / \ _ d r g v°+1 (5) p (s) q / \ 1
((S s_ - Zz) H)o ^
+ 1 ds L f o _ z^o
(s—zy
(1)

dans laquelle Q (s) est un polynôme (la possibilité d’un tel choix des
coefficients sera démontrée un peu plus tard). Il vient alors
s2
2 4 ^ ) = ° - ^ ^ )
Si

Comme aux extrémités du contour C on a la condition


yv°+1 (s) p (s) ^
= 0 (m = 0, 1, 2, ...) ,
(s— z)^° Si
g v°+1 (s) p (s)
l ’expression Q(*) s’annule et on aura, pour les coef-
(s— z)^0 s1
ficients A t ainsi choisis, la relation linéaire
2 (z) = 0. ( 2)

Montrons qu’on peut toujours choisir les coefficients du polynô­


me Q (s) et les coefficients A i de façon à vérifier l’égalité (1). A cet
effet, donnons à (1) une forme plus commode en utilisant pour la
fonction pv (s) = crv (s) p (s) l ’équation différentielle (apv)' =
= Tvpv, où Tv (s) = t (s) + va' (s). Il vient alors
P (s) = Q (s) [(5 — z) t Vo (s) — p 0o (s)l + cr (s) (s — z) Q' (s). (3)
En confrontant le premier et le second membre de cette égalité, on
s’assure sans peine que la puissance du polynôme Q (s) est de deux
unités inférieure à celle du polynôme P (s).
En identifiant les coefficients des mêmes puissances de s dans
le premier et le second membre de (3), nous obtiendrons un système
d’équations linéaires homogènes par rapport aux coefficients in­
connus du polynôme Q (s) et aux coefficients A t (i = 1, 2, 3) figu­
rant dans l’expression de P (s). Le nombre des équations est de deux
32 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES FONCTIONS SPÉCIALES [CH. I

unités supérieur à celui des coefficients inconnus du polynôme Q (s).


Les inconnues de (3) étant au nombre d’une unité supérieur à celui
des équations, on pourra choisir un des coefficients cherchés égal à
une constante. Ce raisonnement reste vrai également dans le cas
où P (s) est un polynôme de degré non supérieur à 1 à condition de
poser Q (s) = 0. Puisque, dans le système d’équations obtenu, les
coefficients affectant les inconnues sont des polynômes en z, le
choix de l’un des coefficients constant fait que les autres seront des
fonctions rationnelles de z. Multipliant l’égalité (2) par le dénomi­
nateur commun des coefficients A i (z), nous retrouvons bien une
relation linéaire aux coefficients polynomiaux. Le lemme est dé­
montré. ü
En appliquant ce procédé pour abaisser le degré du polynôme
P (s), on se sert parfois de l ’intégration par parties pour certaines
fonctions <pv.|x. (z)- On a
(s) P (s)
(s_2)M-+1 ds =
l_ (g) P (s) S* J _ r Ty—1 (s) 0 v 1 (s) P (s) ^
I-1 (s— z)*4 si f-1 J (s — z)*4

où T y-! (s) = t (s) - f (v — 1) o' (s). En supposant comme d’ordi­


naire que le premier terme du second membre s’annule on obtient
Ty-1 (s) g V 1 (s) P (s)
^Pvn (Z) — ds. (4 )
(s — z)^

Exemple 1. Cherchons la relation entre les fonctions (py^-t (z),


9 vv ( z ) v , v “Tl ( z )*
On a en l ’occurrence v0 = v, |i0 = v + 1, P (s) — A i (s — z)2 +
- r A 2 (s — z) A 3, Q (s) = q0 (qQ est une constante). La condi­
tion
QV°+ 1 (g) p (g) Q / \ s2
= 0,
Si
( s - z )»« ^ { }
qu’on a imposée au cours de la démonstration du lemme aux extré­
mités du contour, est équivalente dans ce cas à la condition
g v+1 (s) p (g) s2
= 0.
( s - z ) v+l Si
L’égalité (3) se présente comme suit:
A 1 (s — z)2 + A 2 (s — z) + A 3 = q0 [(s — z) t v (s) — (v +1) a (s)].
En posant q0 — 1 et en développant le second membre de cette éga­
lité suivant les puissances de (s — z), on obtient après avoir identi-
i 4] KJBIj A T IU JN S JÜJji K EUUK K ÜiJNUiii 00

ié les coefficients affectant les différentes puissances de (s — z) :


4 v + 1 „„ , v — 1 n„
Al = T v ------ 2 — CT = T -I-----2 — G ’

(z) ~ (v + 1 ) a' (z) = t (z) —a' (2), (5)


^ 3 = * -(v + l)a(z).
On a donc
(z) < P v . v_i (z) + A2 (z) 9 w (z) 4- Az (z) 9 v, V+1 (z) = 0, (6)
m les coefficients Ai (z) sont définis par (5). Mettons cette relation
5011s line forme légèrement différente. Puisque
c 1
y -v(z) = — - <pvv (z), <pv, v+t (z) = <Pvv (z),
M z)p(z)]' = t (z) p (z),
la relation (6) conduit à une représentation intégrale commode pour
les dérivées des fonctions du type hypergéométrique :
t/ \ l <?v (s) P (s)
( 7)
c (S-2)V
a (z) p (z) J

En généralisant la relation (7) ci-dessus on obtient une repré­


sentation intégrale commode pour des dérivées d’ordre quelconque
des fonctions du type hypergéométrique. En effet, soit une fonction
du type hypergéométrique :

*<*>- w j ds“ «• <8>


La relation (7) se laisse interpréter comme suit : il est possible
de déduire la représentation intégrale de la dérivée première de cet­
te fonction à partir de la représentation intégrale initiale, en rem­
plaçant v par v —1, p (z) par p! (z) = cr (z) p (z) et en multipliant
par un facteur supplémentaire %' -{- cr". Il est clair donc que
C (k)

W (z) = -à*wp(,) <Pv' (z)’ (9)



C?’ = + O”) <#-*>= ( x ' + g ") c y ~ 1>=

2
4=0
34 ÉLÉMENTS DE THÉORIE DES FONCTIONS SPÉCIALES [CH. I

Les représentations intégrales (9) et le lemme démontré plus


haut donnent lieu au
Théorème. Trois jonctions quelconques (z) vérifient ensemble
une relation linéaire de la forme
3

aux coefficients polynomiaux A t (z) si les différences v* — Vj sont des


entiers et si Von a

0Va+l(s)(P) (S) m (m = 0, 1, 2,
(s — z)»0+1
Ici Su s2 sont les extrémités du contour C; v0 est la valeur de qui
présente la plus petite partie ré lie ; p,0 est la valeur de [if qui présente
la plus grande partie réelle.
Remarquons que les équations définissant les coefficients A t (z)
sont linéaires et homogènes par rapport aux coefficients
inconnus et ne dépendent pas du choix du contour C pour les fonc­
tions y v (z). Pour cette raison, deux fonctions du type hypergéomé-
trique y v (z) qui ne diffèrent entre elles que par un facteur indépendant
de v et par le choix du contour C, vérifient des relations du type consi­
déré avec les mêmes coefficients.
Exemple 2. Proposons-nous d’établir une relation de la forme
A xy* (z) -r A ^ v + i (z) + A zy v (z) = 0 (10)
entre les fonctions y'v (z), y v (z) et y v+1 (z). Dans le texte qui suit,
les formules exprimant les dérivées des fonctions du type hypergéo-
métrique à l’aide des fonctions elles-mêmes seront appelées formu­
les de dérivation.
Pour déduire la formule (10), nous ferons intervenir les repré­
sentations intégrales (7) et (8) pour yf, (z), y v (z) et transformons
l’expression de y v+1 (z) à l ’aide de (4). Le premier membre de l ’éga­
lité (10) s’écrira alors comme suit:

Aiyv (z) + A 2 Uv+i (z) + Azy v (z) = j °_^'V +r P (s) ds»


c ' '

Cy+lTy (s)
p 0 0 = [ 4 . ^ v^v (s — z) + A2 v+1

Xv = T --- v—1
S--- CT .
2
§ 4] RELATIONS DE RÉCURRENCE 35

Puisque P (s) est un polynôme du premier degré en s, on a Q (s) = 0,


donc
C'yXy Cy+lTy ( s )
■^î O (2) (s — z) -f- A2 v + 1 A 3Cv —0.

Pour définir les coefficients A v, A 2, A 3, posons A x = cr (z), déve­


loppons le premier membre de l ’égalité suivant les puissances de
(s — z) et identifions les coefficients qui affectent les mêmes puis­
sances de (s — z). On obtient
^2 = - ( v + l ) A 3 -- Xy Ty(z)
'V+1
En définitive on obtient une formule de dérivation :
<j ( z ) yv( z) = ^ 7 - [ ( v + l ) - ^ - l / y - H ( z ) — T y ( z ) l / y ( z ) ] . (11)

En particulier, pour les polynômes du type hypergéométrique

on a v = n (n = 0, 1, 2, . . .), Cn = B n (voir formule (1) du


§ 3). Aussi la formule de dérivation (11) se laisse-t-elle récrire en
l’occurrence comme suit :
O(2) y; (z) = - + [ yn+l (2) - 2» (2) Vn (2) ] , (12)

Tn (z)= T(z) + naf (z), xn = T/ + - ^ - a " = —
Nous avons donc étudié, dans ce premier chapitre, une méthode
pour construire les représentations intégrales des solutions parti­
culières de l ’équation généralisée du type hypergéométrique et in­
diqué les moyens de discussion de cette équation. L’exposé des
éléments de théorie des fonctions spéciales est terminé. Dans le
chapitre suivant nous étudierons les polynômes orthogonaux classi­
ques, qui constituent une des classes les plus importantes des fonc­
tions spéciales de la physique mathématique.
CHAPITRE II

POLYNÔMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES

§ 5. Définition et propriétés principales


1. Polynômes de Jacobi, de Laguerre et d’Hermite. Nous avons
introduit au § 2 les polynômes du type hypergéométrique yn (z)
qui sont solutions de l ’équation
o (z) y" + t (z) y' + Xy = 0 (1)

pour X = Xn = —nx' —n^ 2 ^ a". Ces polynômes se laissent expli­


citer par la formule de Rodrigues

yn W = ’f p f [<jn (z) p (2)


dans laquelle B n est une constante de normalisation et la fonction
p (z) vérifie l ’équation différentielle
[g (z) p (z)]' = t (z) p (z). (3)
En résolvant (3), nous obtenons trois formes possibles de la fonc­
tion p (z) (à un facteur constant près), en fonction du degré du
polynôme g (z) :
' (b —z)a (z —d f pour g (z) = (b —z) (z —a),
p (z) - < (z —a)a e$z pour g (z) = z — a,
*£°CZ2+PZ pour g (z) = 1.
Ici a et b, a et P sont des constantes (complexes dans le cas général).
Par un changement linéaire de la variable indépendante, on peut
donner aux expressions de g (z) et de p (z) les formes canoniques sui­
vantes (à un facteur constant près) :
f ( l —z)a (l-j-z)p pour cr(z) = l —z2,
p (z) = < za e~z pour a(z) = z,
Ye~zZ pour g (z) = 1.
Avec un tel changement les équations (1) et (3) se transforment en
équations de même type, tandis que les polynômes correspondants
§ 5] DÉFINITION ET PROPRIÉTÉS PRINCIPALES 37

du type hypergéométrique yn (z) restent des polynômes par rapport


à la nouvelle variable et se définissent comme précédemment par la
formule de Rodrigues (2).
En fonction de la forme de a (z), on obtient les systèmes de po­
lynômes suivants :
1) Soient a (z) = 1 — z2, p (z) = (1 — z)a (1 + z)B. Alors
t (z) = —(oc + P + 2) z -f P — a.

Les polynômes correspondants y n (z) pour Bn= - w - * ) s ’a P P e l -

lent polynômes de Jacobi et se notent Pn ' (2) ■

p » ' w w = w r (! - * ) " “ (4 + z) ' 6 - â - K1 ~ z)n+a + 2)”+#].


Les polynômes suivants sont des cas particuliers importants des
polynômes de Jacobi:
a) les polynômes de Legendre P n (z) = P(n°-°)(z);
b) les polynômes de Tchébychev de l re et de 2e especes :

r "<z> = 7 ^ b ^ 1/2- - ,/2)(2)’


Un M n ,/2- 1,2) W ;
c) les polynômes de Gegenbauer, appelés parfois polynômes ultra-
sphériques,
r (A = (2^ n. P(^-i/2, x-i/2) /z\
Nous avons utilisé la notation
(«)» = « ( « + 1) •• • (a + n — 1)=
où T (z) est la fonction gamma (voir Appendice A).
2) Soient g (z) = z, p (z) = zae~z. Alors
(z) = —z -j- a -|- 1.
t
Les polynômes yn (z) pour B n = 1/tz! s’appellent polynômes de La-
guerre et se notent (z) :
L«(z) = ^ - e ‘z -«-^(z«+ "e-*).

3) Soient g (z) = 1, p (z) = Alors t (z) = —2z. Les poly­


nômes yn (z) pour B n = (—l)n s’appellent polynômes d'Hermite et
se notent H n (z) :
# » « = ( - i ) n e’'-— ( e - ^ .
*) Le choix des constantes Bn est traditionnel et, au fond, assez arbitraire.
Il correspond à la normalisation adoptée dans [1].
38 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Nous avons omis de considérer le cas où le polynôme a (z) admet des racines
multiples, a (z) = (z — a) 2. Parmi les polynômes du type hypergéométrique
qui correspondent à ce cas, les plus connus sont les polynômes de Bessel pour
lesquels
O (z) = z2, T (z) = 2 (z + 1), p (z) = e~2l z
et la formule de Rodrigues s’écrit
dn
yn (z) = 2-»e2/Z- ^ ( z 2«e"2/2).
Les polynômes de Bessel vérifient la condition de normalisation yn (0) = 1.
Les polynômes du type hypergéométrique correspondant à a (z) = (z — a)a
peuvent être exprimés au moyen des polynômes de Laguerre à l ’aide de la re­
marque 2 du § 1. Nous avons vu, en effet, que jpour a (z) = (z — a)2 le change­
ment s — l/(z — a) transforme l ’équation généralisée du type hypergéométri­
que
x (z) a (z)
U" o(z) u : a2 (z) u —0
en une équation de même type pour laquelle a (s) = s. En particulier, l ’équation
n (n —1)
o (z) y" + x (z) y' + % ny = 0 ( k n = —n x ' - 2
a")

pour les polynômes du type hypergéométrique dans le cas de a (z) — (z — a)2


se ramène à
d2y , 2— st (a + l/s) ,_^n_ _ n
ds2 ‘ s ds ' s2 ^
à la suite du changement s = l/(z — a). On a vu en outre, dans le § 1, que
le changement y = cp (s) u permet de réduire cette équation à une équation du
type hypergéométrique, à condition de choisir convenablement la fonction
(p (s). Une des formes possibles de cp (s) est q» (s) = i/sn. Puisque
x (z) = x (a) -f- x' (z) (z — a),
on a x (a + 1/s) = t (a) + x'/s, et l ’on obtient l ’équation suivante pour la
fonction u (s) :
su" — [sx (a) + x' + 2 (n — 1)] u' -p nx (a) u = 0.
Puisque u (s) = sny et la fonction y est un polynôme de degré n en z = a + i/s,
la fonction u (s) est un polynôme de degré n en s. Ainsi donc, la fonction u (s)
est un polynôme du type hypergéométrique. Comme, dans le cas considéré,
la fonction p (s), définissant les polynômes du type hypergéométrique d’après
la formule de Rodrigues, se présente sous la forme
p (s) = s-T / —2n+lg—T(a)s,
les polynômes u (s) = un (s) se confondent à un facteur de normalisation près,
pour t (a) 0, avec les polynômes de Laguerre (£), où a = —x' — 2n + 1,
t = x (a) s. Les polynômes y n (z) sont donc liés aux polynômes de Laguerre
par la relation suivante:

Un (z) = C n (z — a)n L ~ x ' - 2 n + i LLj .


§ 5] DÉFINITION ET PROPRIÉTÉS PRINCIPALES 39

Cette formule reste vraie aussi pour t (a) = 0. Pour les polynômes de Bessel,
elle s’écrira
yn (z)= — l p l'-z^Ln{2n+i) ( y ) .
2. Dérivées des polynômes du type hypergéométrique. Les résul­
tats obtenus permettent de dégager certaines propriétés des dérivées
des polynômes du type hypergéométrique.
1) Les dérivées y'™ (z) sont des polynômes du type hyper géométri­
que, car elles sont des polynômes de degré (n — m) et vérifient une
équation du type hypergéométrique. Nous avons établi au § 2 la
formule de Rodrigues pour y'^(z) :
= (4)

m-1
J^mn = { ^)m 0 l^hn (^On = ^ M'kn ” M'k (^) Ik=^n)*
fc=0
Puisque
„ = K + kx‘ + a" = _ ( „ _ K) ( t ' + a") ,
on a
m- 1

fc=0

2) Des formules de Rodrigues pour les polynômes yn (z) et leurs


dérivées y ’n (z) on déduit les formules de dérivation pour les poly­
nômes de Jacobi, de Laguerre et d’Hermite:
dP<%> P) = i (/z + a + p) p<a+1. P+ n (z),

dLl
( 6)
dz
dffn
dz 2?lHn-i (z)-
Comme on l ’a vu au § 4 (voir exemple 2), les dérivées y ’n (z) des
polynômes du type hypergéométrique sont liées aux polynômes
eux-mêmes yn (z) par les relations

a (z) yn (z) = l 7l
[L JT 1-
^71+1
Un+1(z) — (z) Un (z) J] , (7)
dans lesquelles
Tn (z) = T(z) + /2a#(z), xn = T '+ ^ ^ a " .
40 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

3. Orthogonalité des polynômes du type hypergéométrique. En


imposant certaines contraintes à la fonction p (z), on met en évi­
dence quelques propriétés spéciales des polynômes du type hyper-
géométrique yn (z).
T héorème. Supposons que la fonction p (z) vérifie , aux extrémités
d'un intervalle (a, b), la condition
<j (z) p(z)zfe|z=a, &= 0 (7c = 0, 1, . ..). (8)
Alors les polynômes du type hypergéométrique yn (z) correspondant
aux différentes valeurs de Xn seront orthogonaux sur Vintervalle ]a, b[
par rapport au poids p (z), i.e.
b

\ y n { z ) y m {z)p{z)dz = 0 (Xm =/=Xn).


a

D é m o n s t r a t i o n . Considérons les équations différentiel­


les pour les polynômes yn (z) et y m (z) :
[g (z) p (z) y;]' + Ànp (z) yn = 0,
[g (z) p (z) y ’mY + %mç>(z) y m = 0.
Multiplions la première par y m (z) et la seconde par yn (z). Retran­
chons la seconde égalité de la première et intégrons le résultat entre
a et b. Puisque
ym (z) [O (z) p (z) y'n (z)Y — y n (z) [g (z) p (z) y'm (z)J ' =

= (Z) P W W (Z)’ y* (Z)D’


U V
où W (u , v) = est le wronskien, nous obtenons l’égalité
suivante :
b

(hm — K ) j ym (z) yn (z) p (z) dz = G (z) p (z) W [ym (z), yn (z)]|J.


a

Puisque le wronskien W [ym (z), yn (z)] est un polynôme en z, le


second membre de l ’égalité obtenue s’annule en vertu de la condi­
tion (8). Il vient donc pour Xm =^= Xn
b

j ym (z) Un (z) p (z) dz = 0, (9)

ce qu’il fallait démontrer. ■


Les polynômes du type hypergéométrique yn (z) pour lesquels la
fonction p (z) vérifie la condition (8) sont appelés polynômes ortho­
gonaux classiques. En étudiant ces polynômes, on se donne générale-
§ 5] DEFINITION ET PROPRIÉTÉS PRINCIPALES 44

ment une condition supplémentaire p (z) > 0 et o (z) > 0 sur l ’in­
tervalle ]<z, &[. Ces conditions seront vérifiées par les polynômes de
Jacobi jP(«*P) (z) pour a = —1, b = 1, a >* —1, P >■ —1; par les
polynômes de Laguerre (z) pour a = 0, b = -{-oo, a ;> —1;
par les polynômes d’Hermite Hn (z) pour a = —oo, b = -{-oo.
Remarquons que, dans les cas considérés, la condition %m Xn
dans (9) peut être remplacée par la condition équivalente n.
Les propriétés des dérivées, des polynômes du type hypergéo-
métrique (voir n° 2) donnent lieu à la proposition suivante: les dé­
rivées y™\z) des polynômes orthogonaux classiques sont a leur tour
des polynômes classiques, orthogonaux sur Vintervalle ]a, b[ par rapport
au poids pm (z) = om (z) p (z).
Les caractéristiques énoncées des polynômes de Jacobi P (“,(3)(z),
de Laguerre (z) et d’Hermite Hn (z) sont résumées dans le ta­
bleau 1.
T ableau 1
Polynômes de Jacobi, de Laguerre et d’Hermite (standardisation)

yn (*> la, 6[ P (2) a (z) T ( Z) K

1—z2 ~ ( a -|-P+2) z-j- Tl (7Z—


[—
OC—
{— ( l)n
i f ’ P) <*) ( - L 1) (i z)a x 9îîy> |

X (l + z)P + P -a 4-P+l)
1
K <*) (0, oo) zae~z z —z -j- oc —
1~1 n
Tl!
#n (z) (—CO, oo) e~z2 1 —2z 2n (_ l) n

4. Fonctions génératrices. Par fonction génératrice pour un sys­


tème de polynômes du type hypergéométrique {yn (z)} on entend
une fonction O (z, t ) développable, pour des t suffisamment petits,
en série suivant les puissances de t sous la forme
oo _
«>(*.*)= 2 <10>
71=0

où yn (z) est le polynôme du type hypergéométrique pour lequel la


constante B n dans la formule de Rodrigues (2) est égale à l’unité,
i.e.
1 dn
Vu (2) = p (z) dzn [<Jn (z) p (z)]
42 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

(on a évidemment yn (z) = B nyn (z )). On a en vertu de l’égalité (1)


du § 3
ÿ" <z>= JW -ê r j ds■ f11)
où C est un contour fermé autour du point s = z (en admettant que
la fonction p (5) est analytique dans le domaine limité par C). Por­
tons dans (10) l’expression (11) de yn (z) et permutons la sommation
et l’intégration:

® M >=ü
C n=0

Le changement de l ’ordre de ces deux opérations pour des t suffisam­


ment petits et un z fixe se justifie sans peine. En sommant la pro­
gression géométrique sous le signe somme, on obtient
p (s) ds
® (*’ t ) = î 2 5 b r i s — z— o (s)t
c
Le dénominateur de l’expression sous le signe somme admet en
général deux racines. Si t 0, une des racines tend vers s = z.
Alors l’autre racine (si elle existe) tend vers l’infini. Aussi, pour
des t suffisamment petits, peut-on admettre que le domaine délimité
par le contour C ne contient qu’une seule racine s = | (z, t) du dé­
nominateur de l’expression sous le signe somme, et que la fonction
à intégrer n’admet à l’intérieur de C qu’un pôle du premier ordre
avec un résidu égal à
n P (s)
~1 — 1 — o' ( s) t s=Ê(z. t) '
La fonction O (z, t) s’écrira donc définitivement sous la forme
<D (z, t) = P (g) 1 ( 12)
p (z) 1 — a' (s) t S: (Z, t)

Ici | (z, t) est celle des racines de l ’équation quadratique (en s)


s — z — a (s) t = 0 qui est voisine de s = z pour des t petits.
La formule (12) de la fonction O (z, t ) figurant dans le dévelop­
pement (10) a été établie pour des valeurs suffisamment petites de
| t |. En vertu du principe du prolongement analytique, le dévelop­
pement (10) reste vrai dans le domaine d’analyticité en t du pre­
mier et du second membres de (10), i.e. dans le cercle | t \ << R ,
où R est la distance, à l ’origine des coordonnées, du point singulier
le plus proche de la fonction CD (z, t) (pour une valeur fixe de z).
? 5] DÉFINITION ET PROPRIÉTÉS PRINCIPALES 43

Cherchons, à titre d’exemple, la fonction génératrice pour les


polynômes de Legendre. On a dans le cas considéré
/„ A_ —l + (f + z)
{Z, i) ------------- 2t ’
il vient donc, d ’après la formule (12),

*) = ï +2T* s=5(z. t) Vri + ^ z+ ^ 2


Puisque pour les polynômes de Legendre, on a £n = W"S
Z 721
, il vient

2 P n (z)( — 2t)n.
Y l + 4*z + 4ï2
n=0
Changeant £ en —t! 2, on retrouve l ’expression usuelle de la fonc­
tion génératrice :
1 (13)
1 /1 — 2tz + *2
= 2 P n ( z ) t n-
n=0
La série (13) est convergente pour | t \ *< 1 si —1 ^ z ^ 1, car les
points singuliers de la fonction génératrice, qui sont racines de
l ’équation 1 — 2tz + t2 = 0, se définissent par l ’expression
*1, 2 = e±i<P (C0S (P = z)

et appartiennent à la circonférence | t | = 1.
En physique théorique on rencontre fréquemment l ’expression
(13) sous la forme
1
\ r x— r 2 \
n+i P n (COS 0 ),

où = min (rx, r 2), = max (r1? r2), 0 est l ’angle entre les rayons
vecteurs rx et r 2. En effet,
In —n i = V r \ + r\ —2rtrz cos 0 =

fn + (-77-)2— 2 tJ -c ° s 0 ( n < r i)>


l/2 (-—*)2— 2-J-cos0 (ri < r2),
d ’où

l n - n l = r > j / " l + ( — ) 2— 2 ^ C O S 0
44 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

et donc
1
\ri — r 2\ • = 2 - p £ r P n (cos 6).
COS 0 n —0
V ' + W - ' ï
Pour les polynômes de Laguerre et d’Hermite, les formules (10)
et (12) nous donnent les développements suivants :
oo
( l _ * ) - a - l eXp ( - T ^ T ) = = 2 L n (z) tn»
n=0

exp(2z£ —1*)= 2 H n (z)~ ^ .


n=0
§ 6. Quelques propriétés générales des polynômes orthogonaux
Les polynômes orthogonaux classiques présentent toute une sé­
rie de propriétés qui découlent directement de leur propriété d’or­
thogonalité. Il s’agira de polynômes quelconques qui sont orthogonaux
sur un intervalle ]a, b[ par rapport à un poids quelconque p (x ) >> 0.
Considérons quelques propriétés générales des polynômes p n (,x)
orthogonaux sur un intervalle ja, b[ par rapport à un poids p (x)
et vérifiant les égalités
b
^Pn(%)Pm(x ) p{x)dx = 0 (m=£n).
a

Il sera supposé que le coefficient affectant le terme de plus haut de­


gré du polynôme p n (x) est réel et distinct du zéro (n étant le degré
du polynôme).
1. Développement d’un polynôme quelconque suivant des polynô­
mes orthogonaux. Montrons qu’ora peut toujours mettre un polynôme
quelconque qn (x) de degré n sous forme d ’une combinaison linéaire de
polynômes orthogonaux Pk (x ) (k = 0, 1, . . ., n), i.e.
n
Qn (x ) = S ChnPk {x )• (1)
fc=0
Pour 7î = 0 la proposition est immédiate. Pour n >> 0 quelcon­
que, la démonstration sera faite par récurrence. Supposons qu’il
existe, pour un polynôme quelconque qn -x (a;), le développement
n- 1

Qn-\{x ) = S Ch, n-lPh {x )" ( 2)


k= 0
§ 6 ] QUELQUES PR O PR IÉTÉS G ÉNÉRALES DES POLYNOMES ORTHOGONAUX 45

Pour le polynôme qn (x), choisissons la constante cnn de telle façon


que le coefficient affectant le terme de plus haut degré du polynôme
qn (x) — cnnp n (z) soit égal à zéro,i .e.qn (x) — cnnp n (x) = çn_! (x).
En faisant intervenir le développement (2), on retrouve pour qn (x)
le développement (1).
Les coefficients Ckn dans (1) se cherchent très facilement à l ’aide
de la propriété d’orthogonalité
b
J Pn (x) Pm (x) p (x) dx = 0 (m =£ n) (3)
a
par la formule
b

chn = ^ Qn fa) Pk (%) p (^) dx (4)


"a
dans laquelle
b
d2h = ^ P h (x) p (x) dx
a
est le carré de la norme.
Montrons que la relation d’orthogonalité (3) est équivalente à
la relation
b
j p n (x) xmp (x) dx = 0 (m <C n). (5)
a

En effet, en développant, dans l’intégrale (3), le polynôme p m (x)


suivant les puissances de x , pour m <C n, on prouve (3) à partir de
(5). De même, en développant xm suivant les polynômes orthogonaux
p k (x), on prouve (5) si (3) est vrai.
Il ressort de la relation (5) que le polynôme p n (x ) est orthogonal
à un polynôme quelconque de degré plus petit .
2. Unicité d’un système de polynômes orthogonaux par rapport
à un poids donné. On montre que la donnée d'un intervalle ]<z, M et
d'un poids p (a;) suffit pour définir les polynômes p n (x), vérifiant la
relation d'orthogonalité (5), de façon univoque , à un facteur de norma­
lisation près.
Supposons qu’il existe deux polynômes p n (x ), p n {x) vérifiant
(5). On a
n
Pn (x ) = S CknPh {X).
k—0
En vertu des relations (4) et (5), on a ckn = 0 pour k <C n, d’où pro-
portionnalite des polynômes p n (x) et p n (a:).
46 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Pour les polynômes p n (x ), on a une expression explicite sous for­


me d’un déterminant:
. . . Cn
Ci ^2 . . . Cn+ j

Pn {%) ( 6)

C n-\ Cn •• •
ru 2n-l
1 X . . . Xn

où A n est une constante de normalisation, et Ck dx


a
est le moment de la fonction poids p (z). On montre, en effet, que
les polynômes (6) vérifient les relations d’orthogonalité (5) *).
En considérant la forme explicite (6) des polynômes p n (x ), on
voit que le polynôme p n (x) est un polynôme à coefficients réels.
Exemple. Grâce à la propriété d’unicité des polynômes orthogo­
naux par rapport à un poids donné, on établit l’expression pour les
polynômes de Tchébychev de première espèce Tn (x) orthogonaux
sur l ’intervalle ]—1, 1[ par rapport au poids (1 — a:2)*1/2.
Faisons dans (3) le changement x = cos cp. Il vient
n
j T n (cos cp) T m (cos (p)d<p = 0 (n^= m).
o
On sait d’autre part que
n
j cos wcp cos 77Kp dcp = 0 (n ^ m).
o
Puisque cos m p est un polynôme de degré n en cos cp, il en ressort
que les polynômes cos m p = cos (n arc cos x) et Tn (x) sont propor­
tionnels entre eux. Comme Tn (1) = 1 (voir § 7, n° 2), on a Tn (x) =
= cos (n arc cos x). Le coefficient affectant la puissance de plus
haut degré du polynôme Tn (x) est égal à 2n_1 (voir § 7, n° 1).
Les polynômes Tn (x) — Tn (x) sont largement utilisés dans
les problèmes relatifs à l ’approximation des fonctions et dans la
théorie générale des méthodes itératives. Cela tient à ce que, de tous
les polynômes qn (x) de degré n dont le coefficient du terme de plus
haut degré est égal à l’unité, les polynômes Tn (x) s’écartent le

*) Le coefficient de xn dans (6) est distinct de zéro chaque fois que An =#= 0,
car il est proportionnel au déterminant de Gram pour les fonctions 1, s, . . .
. . xn_1, cf. I. G u e 1 f a n d, Lessons on livear algebra, Pergamon Press,
1960.
§ 6] QUELQUES PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES POLYNOMES ORTHOGONAUX 47

moins du zéro sur le segment [—1, 1]; autrement dit, l ’expression


max |tfn (z)|
admet son minimum sur les polynômes
— 1
T n (x ) = ^n-ï cos rccp, cp= arc cos x.
En effet, le polynôme Tn (x) prend dans les points x 0, x x, . . ., xn,
xh = cos — (k = 0, 1, . . ., n), des valeurs alternées égales en mo-
Tl
-- 1
dule à max | Tn (x) | = -^ z ï . De ce fait, si l ’on suppose qu’il
existe un polynôme p n (x) dont le terme de plus haut degré est affe­
cté d’un coefficient unité et qui pour x Ç [—1, 1] vérifie la condition
— max | T n (x)\<zpn (x)<: max | r n (z)|,

le polynôme Tn (æ) — p n {x) de degré n — 1 admettrait en x 0, x x, . . .


. . ., x n des valeurs alternées et aurait n racines, ce qui est impos­
sible.
On montre d’une façon analogue que le polynôme

T n {x)= TnJx^) P°ur x 0$ l — 1» 1]


s’écarte le moins du zéro sur [—1, 1] parmi tous les polynômes qn (x)
de degré n vérifiant la condition qn (x Q) = 1.
3. Relations de récurrence. Trois polynômes orthogonaux quel­
conques de degrés successifs pn_x (x), p n (x), pn+1 (x) sont liés par une
formule de récurrence :
x Pn (**0 = &nPn+1 (*^) “1“ PnPn ix ) ”1“ YnPn - 1 (x)i (7)
où a n, Pn, yn sont des constantes.
Pour la démonstration, nous ferons intervenir le développement
71+1

x Pn {*) = 2 chnPh (x )- (8)


h= 1
En vertu de (4) on a
b
c kn =
i r
^ r ) P k ( x ) xPn(x)p(x)dx. (8 )
a

Puisque la fonction xp h (z) est un polynôme de degré k -J- 1, en ver­


tu de la propriété d’orthogonalité du polynôme p n (x) les coeffi­
cients Ci, s’annulent nour (k 11 <r* n . Aussi le dévelonnement, <"8^
48 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

peut-il s’écrire sous la forme


ZPn = a nPn+1 + PnPn + VnPn-i,
où a n = cn+l n, Pn = cnn, yn = Cn -1>n, ce qu’il fallait démontrer.
Les coefficients a n, f5n, yn se laissent exprimer en fonction du
carré de la norme d \ et des coefficients an, bn affectant les puissances
72-ième et n — 1-ième du polynôme p n (x ) :
p n (x) = anxn + bnxn-x + . . . (an =é= 0).
Il ressort de (9) que d\chn = <Pncnh. Puisque ctn-i = cn,n-i et y n =
= cn_l n , on obtient, en posant k = n — 1, que
y Tl — ( ^- 0 )

D’autre part, en identifiant les coefficients des termes de plus


haut degré dans le premier et le second membres de l ’égalité (8), on
obtient an = a nan+1 et bn = ccnbn+1 + Mn> d’où
a Tl
An bn+i _ fl72—
i ^n (U)
_
a n+i
* a Tl — a n d'n~ î
+ 1

Ainsi donc, connaissant les coefficients an, bn et le carré de la norme


dn des polynômes orthogonaux quelconques p n (x ), on peut définir
par récurrence les polynômes p n+1 à partir des polynômes p n et
P n - 1*
Considérons une relation de récurrence du type (7)
zun (z) = (Xnun+1 (z) + M b (z) + ynUn-i (z) (7a)
pour des valeurs complexes quelconques de z. Une des solutions de
cette relation est fournie par les polynômes p n (z ), orthogonaux sur
l ’intervalle ]a, b[ par rapport au poids p (z). Une autre solution,
pour z $ [a, fe], est représentée par les fonctions

?» (z) = j — 7^ ds_

Pour le montrer, il suffit d’intégrer la relation de récurrence pour


les polynômes p n (s) sur l ’intervalle ]a, b[ avec le poids s —Z et
d ’appliquer l ’égalité

[ -Png( j -P {*]- d s = j ( l + — -) Pn(s)p(s) ds =


a a
b b

= \P n (s) p (5) ds + z j ds = zqn (z) (» > 1).


a a
§ 6 ] QUELQUES PR O PR IÉTÉS G ÉNÉR ALES DES POLYNOMES ORTHOGONAUX 49

A la fonction qn (z) est étroitement liée la fonction


(s ) — Pn (z)
p (s) ds.

On voit sans peine que c’est un polynôme de degré n — 1. On l ’ap­


pelle polynôme de deuxième espèce. Puisque pour z £ la, b] on a

r n ( z ) = j Pn^ lPz(S) ds — Pn (z) j = q n {z) “ ■Pn (z) q 0 (z)


a a

et que pour z (£ la, b\ les fonctions p n (z), qn (z) vérifient la même


relation (7a), on conçoit que les polynômes rn (z) vérifient cette rela­
tion, eux aussi. Or, en vertu de la continuité, ils la vérifient égale­
ment pour z £ [a, b].
4. Formule de Darboux-Christoffel. De la relation de récurren­
ce (7) découle immédiatement une formule importante de la théorie
des polynômes orthogonaux, dite formule de Darboux-Christoffel :
71
(a) — P n (s)
S Ph

dl
Pk (y )
d%
71
an
an +1
Pn+i (*) Pn (y)
*—y
Pn+i (y)
( 12)

Pour sa déduction, nous ferons intervenir la relation (7) et la for­


mule (10) :

XPh (x) = CChPh+i (x) + PfcPfc (x) 4- ÛSfc-1—2 Ph- 1(x),
a

yPh (iy) = <*hPh+i (y) + P*/?* (y) 4- a h. x —~ p h (y).


dh-l
Ces relations de récurrence restent vraies aussi pour k = 0 si l ’on
pose a_i = 0, p . x (x) = 0. Multiplions la première par p h (y), la se-
conde par p h (x ), divisons chacune des relations par dl et faisons la
soustraction terme à terme. Il vient
(x — y) = A h (x, y) — A h_l (x, y),
ah

A h (x , y) = - [pft+1 (x) p k (y) —p k (x) p h+i (y)].
ah
En faisant la sommation suivant k entre k = 0 et k = w, on obtient
(æ_ ÿ) 2 = y).
h=0 h
4 -0 5 9 2
50 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

La formule obtenue est de toute évidence équivalente à (12), car


= ^n./ &n+l"
5. Propriétés des zéros. Montrons que tous les zéros Xj du poly­
nôme p n (x) sont simples et contenus à Vintérieur de Vintervalle ]a, b[.
Supposons que le polynôme p n (x) change de signe sur ]a, b[ en pas­
sant par k points. On a évidemment 0 k ^ n. Pour que la pro­
priété proposée ait lieu, il faut qu’il y ait k = n. Posons
1 pour k = 0,
h
Qh ( * ) =
[] (x —Xj) pour 0 < Z k ^ n .
3=1

Ici Xj sont les points en lesquels le polynôme p n (æ) change de signe.


Le produit p n (z) qh (x) garde évidemment le signe pour x £ la, £>[.
On a donc
b
j Pn (x) qk (x) p (x) dx #= 0.
a
Il en découle que k = n, car pour k < n on a
b

j Pn (x) qh (x) P (s) dx = 0


a
en vertu de (5).
On montre que les zéros des polynômes p n (æ) et p n+1 (x) alternent.
Considérons un cas particulier de la formule de Darboux-ChriStoffel
qui se réalise quand on fait un passage à la limite dans (12) pour
y

,
S . Phdk^ ~= I n ' an*+ i W Pn ^ “ P'n W Pn+i (^1* (13>
K -0
Soient xj (j = î, 2, . . ., w -r 1) les zéros du polynôme p n+1 (x).
Conformément à (13), le signe que prend le produit Pn+i (z) Pn (#)
dans les zéros Xj du polynôme pn+1 (a:) est indépendant de j. Or, le
premier facteur p'n+x (a:) change de signe en passant de Xj à Xj+1 ;
le second facteur doit donc en faire autant. Par conséquent, p n (a:)
s’annule dans au moins un point de l’intervalle ]xj , Xj+1l. Puisque
nous avons n intervalles ]xj, Xj+1[ dont chacun contient au moins un
des n zéros du polynôme p n (x ), il est évident que deux zéros succes­
sifs quelconques du polynôme pn+1 {x) encadrent exactement un zéro
du polynôme p n (x).
6. Propriétés de parité des polynômes consécutives à la parité de
la fonction poids. Soient {pn (a:)} des polynômes orthogonaux sur
l’intervalle ]—a, ai par rapport à un poids p (z) qui est une fonction
§ 6] QUELQUES PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES POLYNOMES ORTHOGONAUX 51

paire. Alors, changeant dans (3) x en —x, on obtient


a

] P n ( — x ) p m ( — x)p (x )d x = 0 (m ^n).
-a
Puisque la donnée du poids p (x) définit les polynômes orthogonaux
de façon univoque à un facteur de normalisation près, on a p n (—x) =
— CnPn (2). Identifiant les coefficients des termes de plus haut degré,
on obtient Cn = (—l)n, ce qui donne lieu, en particulier, aux pro­
priétés de parité suivantes des polynômes d’Hermite et de Legendre :
H n ( - x ) = ( - 1 )"ff„ (x ),
Pn ( - * ) = ( - 1 YPn (*)■
La dernière égalité est un cas particulier de l ’égalité

P n 'e)( - z ) = ( - i r P ! ? ' 0)(z)


qui découle de la formule de Rodrigues pour les polynômes de Jacobi.
Nous venons de montrer que les polynômes {pn (æ)} orthogonaux
sur l ’intervalle ]—a, a[ par rapport au poids p (z), qui est une fonc­
tion paire, vérifient la relation

Pn (—x) = (—l ) np n (*)•


En identifiant les coefficients qui affectent les mêmes puissances de
x dans cette égalité, on remarque que pour n impair les polynômes
pn {x) ne contiennent que des puissances impaires de x , et pour n
pair, ils ne contiennent que des puissances paires de x , i.e.
Pin {x) = Sn (x ), p 2n+i (x) = Xtn (æ2)»
sn (æ), tn (x) étant des polynômes de degré n en x. En faisant inter­
venir les conditions d’orthogonalité pour les polynômes de degré
pair {p2n (2)}, on a pour m =£ n
a a
j Pin (X ) Pzm (X) p (x) dx = [ S n (;X 2) Sm (X 2) p ( s ) dx =
-a -a

= 0.

Ainsi donc, les polynômes sn (x) = p 2n (V x) sont orthogonaux


1
sur l'intervalle ]0, a2[ par rapport au poids pt (a:) = - P( V x ) .
V *
4*
52 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

D’une façon parfaitement analogue, on a


a a

J P 2 n+1(X) Pzm+i (*) P (X) dx = j X 2t n (x2) tm {x2) p (x) dx =


—a —ci
a2
= j « n (S)im (i)V lp(/I)<$ = 0 (m^n).
0
Ainsi donc, les polynômes t n ( x ) = —U=-p2n+ i(V x ) sord ortho-
V x
gonaux sur l'intervalle ]0, a2[ par rapport au poids p2 (z) =
= Y x p ( Y x ) . Il en découle en particulier que

H %n (:r) = C „ i ; 1/2 ( x 2) , if 2n+1 (x) = A nxL'J2 (a?).

On recherche les constantes Cn , en identifiant dans ces relations


les coefficients qui affectent les termes de plus haut degré (voir § 7).
Il vient
ff2nW = ( - l ) n 22”« !L ^i/2 (x2), (14)

H 2„+1 (x) = ( -1 )» 22n*‘tt !*£*« (x2). (15)

7. Relation entre deux systèmes de polynômes orthogonaux dont


le rapport des poids est une fonction rationnelle. Lorsque n est élevé,
le calcul des polynômes orthogonaux p n (x) à l ’aide des moments
C\ d’après la formule (6) devient assez encombrant. Il est beaucoup
plus facile de les calculer par la relation de récurrence (7), dans le
cas où les coefficients de celle-ci sont connus. Le calcul de ces coeffi­
cients cesse d’être une affaire facile en dehors d’une classe restreinte
de polynômes orthogonaux. On comprend donc l ’intérêt pratique des
formules simples qui établissent des relations entre deux systèmes
de polynômes orthogonaux par rapport à des poids différents. De
telles formules existent par exemple dans le cas où le rapport des
poids est une fonction rationnelle *).
Soient (pn (z:)}, {pn (a:)} deux systèmes de polynômes orthogo­
naux sur l ’intervalle ]a, b[ par rapport aux poids p (x) et p (x) respec­
tivement, avec p (x) = R (x) p (x), où R {x) est une fonction ra-

*) Voir B. B. Y b a p o b, O ce&3u cucmejt nojiunoMoe, opmo?oHajibuux


omuocumejibHo paajiu^nux (pynKi^uü pacnpedejienux. ÎKypHaji BU^ncjiHTejiBHOii
MaTeMaTHKn h MaTeMaTn^ecKoii <£h3 hkh, t. 9, N® 6, 1969 (V. O u v a r o y, Sur
l a relation entre des systèmes de polynômes orthogonaux par rapport aux diffé­
rentes fonctions de distribution).
§ 6] QUELQUES PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES POLYNOMES ORTHOGONAUX 53

tionnelle :
[J (*—«/)
R(*) = ---------
n (æ—pj)
Cherchons la relation entre p n (x ) et p n (x) d’abord pour le cas
où k = 1, 1 = 0, i.e. p (x) = (x — a x) p (x). Développons le poly­
nôme p n (æ) suivant les polynômes p m (x) :
n
P n (% )~ S
771=0
Ici
b

C™ = i r \ ~ P n (*) p m (X) p (X) dx =


um *a
b b

=
771 €f/ L
-jT [ F n ( x ) P m {^ S a m (0Cl) P (X ) d x + P m ( « i) f J n (*0 P (* ) d x ] .
. X -J
a a

Puisque la fonction Pm X—Pm


—OCj est un polynôme de degré m — 1 et
que m — 1 <C n, la première intégrale s’annule en vertu de l’ortho­
gonalité des polynômes p n (x), d’où
__ a Pm (a i)
'-'m 1-rt-n J2 »
m
où A n est une constante.
On a donc

pn (z)= A n 2 .
«
772=0
U/m
En faisant intervenir la formule de Darboux-Christoffel, on obtient
l’expression suivante :
~pn (x) = Dn Pn+1 Pn (ai) ~ Pn+i (a^ Pn (x>(16)
où Dn est une constante.
Plaçons-nous maintenant dans le cas où k = 0, 1= 1, i.e.
p (x) = - - . Faisons de nouveau le développement du polynôme
__ x — Pi
p n (x ) suivant les polynômes p m (x) :
n
Pn(*)= 2
772=0
54 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II


b b

C m = - J 2~ \ P n ( z ) P m (x ) P (x ) d x = - J T ~ \ P n (x ) ( x ~ Pl) P m (x ) P ( x ) à x .
am a
am *a
Puisque la fonction (x — Px) p m (x ) est un polynôme de degré
m + 1, les coefficients Cm s’annulent pour m < « — 1 en vertu de
l ’orthogonalité des polynômes p n (x), i.e.
Pn (*) = ^n-lPn-i (*) + Cnp n {x).
Pour connaître les coefficients Cn -X et Cn, intégrons cette relation
sur l ’intervalle ]a, b[ avec le poids p (x) = X- ^p j ■. Pour n ^ 1 l’in-
tégrale du premier membre de la relation s’annule, i.e.
C n - l Q n - 1 ( P l) H- C n Qn ( P l) — 0 ,

?m W = j àx.

D’où
C-n = D n Q n - i (Pi)> C n ~i = — D n q n (P x)
(Dn est une constante).
Ainsi donc, pour p (æ) = X■-— P i on a

P n (x ) = D n [.Pn ( x ) Q n - l (P l) Pn -1 ( x ) Qn (P l)l* (^ )
Revenons à présent au cas général où l’on a
h
0 (x —a j)
p(x) = 2T p(*)-
n
i= i
A l’aide des formules du type (16) et (17), on obtient par récurrence,
en augmentant k ou l d’une unité,
Q n - l (P i) • • • Q n + h (Pl)

Qn-l (Pi) • Qn + h (Pi)


Pn-i ( a i) • P n + h (O 'i)

n (x~ a j)
P n - l (p^h) • • • Pn+h (® ft)

P n -l ix ) • • • P n+ h (x )
où Dn est une constante de normalisation.
§ 7] CARACTERISTIQUES PRINCIPALES DES POLYNOMES 55

Rappelons que les fonctions qm (z) et les polynômes p m (z) véri­


fient la même relation de récurrence (voir n° 3).

§ 7. Caractéristiques principales des polynômes


orthogonaux classiques
1. Calcul du carré de la norme et des coefficients des termes de
plus haut degré. Calculons les coefficients an, bn dans le développe­
ment du polynôme
])n (x) = ~t"~
ainsi que le carré de la norme
b
= (z) p (z) dx.
a
Le coefficient an se laisse exprimer en fonction de la constante de
normalisation B n de la formule de Rodrigues à l’aide des formules (4)
et (5) du § 5. Puisque yM (x ) = ann\ , on a

ait = i ^ S 2 = Bn’i l ( T' + "+ \ - i g’ ) , a„= B0. (1)


fc=0

Le coefficient bn se calcule sans peine en identifiant les coeffi­


cients de xn~x dans l ’équation différentielle pour yn (#) :
_ n%n-1(0 ) /n\
an _ (0) * W
Quant à d\, on se servira utilement de la formule de Rodrigues.
On a
b b
dn = j yh (x) P {*) dx = B n j y n (x) [Gn (x) p (x)]n dx.
a a
En faisant n fois l ’intégration par parties, on obtient finalement
b
d l = ( — l)n n \anB n j an (x) p (x) dx. (3)
a
Nous avons profité du fait que les termes y ^ ~ 1^ (x) [crn (x) p (^)](n-m)|a
(m = 1, 2, . . ., n) s’annulent en vertu de la condition (8) du § 5,
car on a d’après la formule (4) du § 5
[an (s) p (z)](n-m>= —■1 om (z) p (x) y M (x).
^mnGn 71
56 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. I l

L’intégrale dans (3) peut être exprimée en utilisant la fonction gam­


ma (voir Appendice A, n° 5).
Les caractéristiques principales des polynômes orthogonaux clas­
siques sont résumées dans le tableau 2.
Tableau 2
Caractéristiques principales des polynômes orthogonaux classiques

y n (*) p % ’ P)(*) (a > - l , 6 > - l ) L“ (x) (a > - l) Hn W

R &[ 1 -1 , 1[ 10, °°[ ]—oo, oo[


p(z) (1 — x)a ('l + x)P xa e ~ x e ~ x2
o (x) 1 —X2 X 1
T(X) P— oc— (oc — P "4“ 2) x 1+ a — x —2x
*» n (n + a + P + 1) n 2n

(-D n 1
Bn (-l)n
2nn\ nî
T(2n + a + P + l) (_ l)n
art n 2n
2nn!T (n + a + P + 1) n!
h (a -p )r (2n + a + P) ( -nn-i n + a
°Tl 0
2n (n — l)ir (n + a + P+ 1) ( } (n — 1)1
2a+fS+ir (n + a + 1) T (n + P + il T (n + a + 1)
dl 2nn! V U
ni (^2/z—
1—oc —1—P—1—1) r (ïl **|-oc **|-P-j-1) ni

2(n + l) (n + a + P + 1) 1
an (2n + a + P+ l) (2n + a + P+2) - ( » + 1) 2
P2— a 2
Pn 2n -j- a + 1 0
(2n + a + p) (2n + a + P+ 2)
2 (n + a) (n + P)
y n - ( n + a) n
(2n + a + P) (2n + a + P + l)

an —n 0 0
/-v (a — P) n

n 0
(2n + a + P)
/-v 2 (n + a) (n + p)
yn - ( n + a) 2n
2iX-J- oc-J- P

Les constantes a n, |3n, yn qu’on voit dans le tableau 2 intervien­


nent comme coefficients dans la relation de récurrence (voir § 6,
n° 3)
Æl/n (*e) — a nï/n-1-1 {%) “t~ 3nî/n (**0 H- Y n î/n -i (®)«
§ 7] CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES DES POLYNOMES 57

Les coefficients a n, |3n, yn figurent dans la formule de dérivation


(*) yn (*) = + P») y n (x) + y n y n -i (x)
qu’on obtient en portant dans la formule (7) du § 5 l ’expression de
yn+1 (x) tirée de la relation de récurrence citée.
2. Valeurs particulières. La formule de Rodrigues permet de
calculer les valeurs numériques des polynômes de Jacobi et de La-
guerre pour certaines valeurs de x en appliquant la règle de Leibniz
pour le calcul des dérivées d’un produit de deux fonctions:
p(a, S) _ r a /q\ _ T (n + a + 1)
n ^ n!r(a + l) ’ ^'
p(a>P) / _—/ ___ Un L (» + P+ f) /c\
Fn ( —( ^ n !r o + l ) ’ ^
On tire pour les polynômes de Legendre :
Pn (l) = l, Pn ( - 1 ) = (-1)». (6)
Les formules (14) et (15) du § 6 fournissent les valeurs des polynô­
mes d’Hermite pour x = 0 :
B i n (0)= ( - 1)"| <2">! ,# 2„+i(0) = 0. (7)
3. Allure générale et évaluation de certaines valeurs numériques
des polynômes de Jacobi, de Laguerre et d’Hermite. Pour connaître
l’allure générale des solutions d’une équation différentielle du type
[k (z) y'Y -f r (z) y = 0
sur un intervalle où k (x) > 0 et r (x) >» 0, on remplacera utile­
ment la fonction oscillante y (x) par la fonction
v (x ) — y 2 (x ) + fl (x) lk (x) y ' (æ)]2
en choisissant le facteur a (x) de telle façon que les domaines dans
lesquels la fonction v (z) est monotone soient connus. A cet effet,
calculons la dérivée v' (x) en utilisant l ’équation différentielle pour
la fonction y (x) :
v' (x) = 2yy' + a' (x) [& (x) y']2 + 2a (x) k (z) y' [k (z) y'Y =
= a' (x) [k (x) y']2 + 2yy' [1 — a (x) k (x) r (z)].
Le choix a [x) = 1/(k (x) r (x)) nous donne

°'(*>= [ W r W
Puisque [k (x) y']2 ^ 0, les domaines de croissance et de décroissan­
ce monotone de v (x) se confondent avec ceux de a (x) = 1/(k (x) r (z)).
Remarquons que les fonctions v (x) et y2 {x ) prennent des valeurs
58 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

égales dans les points où la fonction y2 (a:) passe par un maximum.


Cela permet de cerner les domaines où les maximums successifs de
| y (a;) | croissent ou décroissent.
Appliquons le même raisonnement pour déterminer l ’allure des
polynômes orthogonaux classiques sur un intervalle d’orthogonalité
la, M où a (x ) ^ 0. Dans ce cas les polynômes y = y n (z) vérifient
l ’équation différentielle
[k (x ) y'Y 4- r (x) y = 0
pour A: (a;) = a (x) p (a:), r (x ) = À.p (x ), X = Xn (n =£ 0). Posons donc
v (x) = y 2 (x) + — ^ [y' (x)]2. (8)
A l ’aide de l ’équation différentielle pour le polynôme y (x), nous
obtenons
v (x) = [y' (*)]*. (9)
Cette expression montre que la fonction v' (x) est de même signe que
le polynôme du premier degré TAj [of (x) — 2 t (a;)]. Les fonctions
v (a:) et y2 (x) prennent les mêmes valeurs dans les points où g (x) —
= 0, ainsi que dans les points de maximum de la fonction y2 (a;)
où y' (x) — 0. Pour cette raison les valeurs de la fonction | y (x) |
dans les points indiqués décroîtront successivement dans le domaine
de v' (x) <C 0 et croîtront dans le domaine de v' (a;) >> 0.
Exemple 1. Pour les polynômes de Jacobi on a cf (a:) = 0 pour x =
= ± 1 , g' (x) — 2t (x) = 2 [a — P -(- (a + P + 1) x]. Soient a +
+ 1/2 > 0 et P 4 1/2 > 0 ; on a alors Xn ^ 1. Pour —1 <C x<.
C x = on a o' (x ) — 2x (x) < 0 et | P (s) | <
C | P (“* (—1) |, et les valeurs des maximums de la fonction
| p (a, P) | décroissent avec la croissance de x. De même, pour
/*V/
i < i < 1 les valeurs des maximums successifs de la fonction
| P (“’ (x) | vont en croissant.
Ainsi donc, pour a 4- 1/2 > 0, P 4~ 1/2 > 0 et —1 < x < 1,
on a
I P f - M(X) | < max 11Pi?1M( - 1 ) I, | P f w (1) I].
En particulier, pour les polynômes de Legendre on a | Pn (x) | < 1
pour —1 < x < 1 (voir fig. 1).
Exemple 2. Pour les polynômes de Laguerre , quand a 4- 1/2 > 0
e t 0 < a : < a : = a + 1/2, on a I (x) | <C I (0) | ; les valeurs
des maximums successifs de | (a:) | décroissent. Par contre, si
x >> x, les valeurs des maximums successifs de la fonction | (a:) |
croissent (voir fig. 2 pour L%(x) avec a = 0).
S VJ U A JK A L iT B K IST U jU JK S B J tU J N U iB A liB S JJB S P U B Y IN O M B S 5y

Fig. 1

Fig. 2
60 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Exemple 3. Pour les polynômes cTH ermite on a or' (a:) — 2x [x) =


= 4a:. Aussi les valeurs des maximums successifs de J Hn (x ) [ crois­
sent-elles avec la croissance de | x |.
Ces évaluations donnent l ’idée générale du comportement des
polynômes!/ = yn (a:) sur leur intervalle d’orthogonalité. Nous entre­
prendrons maintenant quelques évaluations numériques simples pour
les polynômes de Jacobi et de Laguerre, afin d ’en connaître d’une
façon plus précise la variation en fonction de n dans les points inter-
nés de l ’intervalle la, bl, supposant comme précédemment que x £
Ç la, b[. Pour les polynômes d’Hermite, les évaluations correspon­
dantes s’obtiennent grâce à la relation entre les polynômes d’Hermite
et ceux de Laguerre.
Prenons l’équation généralisée du type hypergéométrique

| T(X) U o (g)
a2(x/ u = 0 ( 10)

et, opérant la transformation u — cp (a;) y introduite dans le § 1,


réduisons-la à l ’équation pour les polynômes orthogonaux classiques :
a (z) y" -1- t (z) y ' + %y = 0. (11)
Rappelons la relation entre les coefficients de (10) et de (11) :

t (x) = t (x) — 2ar (a;), a (x) = Àa (x) — q (a:),


q (x) = ai2 (x) + jt (a:) [t (x) — a' (a:)] + ai' (a:) o (x).

Ici at (x) est un polynôme de degré non supérieur à 1 qui figure dans
l’équation différentielle
q>' (a:)/q> (x) = ai (x)/o (x)
pour la fonction q) (x). Mettons l ’équation (10) sous une forme diffé­
rente :
a (a:) a" + t (a;) a '+ [ à — - l i î L j a = 0. (12)

La manière la plus simple d’évaluer u (x) consiste à[introduire une


fonction analogue à v (x):
w (x) = u2 (x) + [u' (a;)]2.

Il est évident que l ’on a sur l ’intervalle ]a, b[ pour les polynômes de
Jacobi et de Laguerre
(13)
§ 7] CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES DES POLYNOMES 61

A l ’aide de l ’équation différentielle (12) on obtient

w , {x) = g' ( œ ) ]2 + - M Ü - „ (* ) U' (x).

L ’expression de wf (x ) revêt une forme particulièrement simple si


l ’on choisit le polynôme n (x) à partir de la condition cr' (a;) —
— 2t (x) = 0. On a
3i (a?) = [2t (x) — o' (a:)].
Il vient alors

w' W = l i t * ) ' U ^ U' (14)


De l’inégalité évidente 2ab ^ a2 + b2 (pour a, b quelconques) il
ressort que
2 j / " g^-- + [w' (a:)]2= w (x).

Il vient donc, en vertu de (14),


w' ( x ) ^ . — l l i f U — w (x).
v l/X a3/2(x)
D’où, pour x ^ x 0, on obtient
Q(s) I
(*) = (*o) exP [ j ds J < w M exp [ \ y %cr3/2(s) ds ] (15)
*0 *0

pour en tirer, en vertu de (13), l ’évaluation


X

|« ( i ) |< f ® (x0) exp j I? (s) I <2s (16)


2 1/ X cr3/ 2 (s)
*0
Appliquons l ’évaluation (16) dans le cas des polynômes de Jaco-
bi. Par raison de symétrie

il suffit d’évaluer P(a. 6) (a;) pour —1 «< x ^ 0. On a dans ce cas


a (a;) = 1 — x2 ^ 1 -J- x,
d’où
lg_(s)l
2 ’l / X a 3/2 (x) 2-j/X(1 + x)3/2 9
62 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

où A x = max [ q (x ) |. On a donc pour —1 < a:0 ^ 2^ 0

|u ( x ) |< T / ^ f a ) e x p [ i / ^ i+ x J
en vertu de (16).
L’évaluation obtenue montre qu’on ne peut pas choisir x 0 = —1.
Choisissons donc x 0 à partir de la condition ] / À, (1 + a;0) = C, où C
est une constante indépendante de n (puisque À = dépend de n,
x 0 en dépend elle aussi). On aura alors
(17)
(A , est une constante qui ne dépend pas de n).
Pour évaluer w (a;0), cherchons la relation de la fonction w (x)
avec le polynôme de Jacobi y (x) = (x). On a u (x) —
= cp (x) y (x ), où cp (x ) est solution de l ’équation différentielle
cp' Jt (x)
cp O (x) ’ n ix ) — \ [2t (x) — a' (x)].
Puisque
n (.r) 1 x (x) 1 g' ( x ) ___ 1 (op)' g'
o {x) 2 G(x) 4 cr (x) 2 ap 4 g 9
on a
cp (x) = [a (a:) p2(z)]1/4, u (a:) = [o (a;) p2 (a:)]1/4 y (x ),
d’où
w (x) = u2 (x) + [u' (æ)]2=

= lM * )p * (* ) [yH x) + { ^ ^ M y + - / ^ ÿ' ) 2J- <18>


Pour évaluer w (x), nous ferons intervenir les inégalités
v(x) < u (—1) = y 2 (—1),
0 < 2 t (s) — o' {x) < 2t ( - 1 ) — g' (—1)

démontrées précédemment pour — l < i x < Z x = OC-p p


, , ainsique
1
les évaluations évidentes (voir formule (8))
1 y (x ) \ ^ V v { x ) , Y o { x ) l ' k | y' ( x ) \ ^ Y v ( x ) -
Conformément à ces évaluations, la formule (18) nous donne pour
x0< x
w (a:0)< Az Y<y (x o) P2M y2 1)»
§ 7] CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES DES POLYNOMES 63

La condition x 0 <i x sera automatiquement vérifiée pour 1 si


l ’on pose C <C 1 + x ->car ^ ^ 1 pour n ^ 1. Compte tenu
de la relation
r {Z^ z a = 1» |a r g z |< J t - ô
(voir Appendice A, formule (26)), de la formule (5) et de l’égalité
Y X (1 -j- x 0) = C définissant la valeur de x 0, on voit sans peine que
la quantité Y n [a (z0) p2 (æ0)]x/4 | y (—1) | est uniformément bornée
par rapport à n. Donc, dans le cas de a -f- 1/2 > 0, P -f- 1/2 >> 0,
l’évaluation de w (x 0) et la formule (17) donnent lieu à l’évaluation
suivante pour les polynômes de Jacobi:
i L +± ± +± A
( \ - x ) 2 4 (l + z )2 4 (19)
y n

où A est une constante qui ne dépend pas de n.


Etablie pour x ^ x Q, l ’inégalité (19) reste vraie aussi pour x <C æ0,
car on a dans ce cas
[g (z) p2 (a?)]1/4 \ y {%) \ ^ [ o (x0) p2 (a:0)l1/4 | y (—1) |,
tandis que la quantité ] / n [(a (æ0) p2 (Zq)]1/4 | y (—1) | est unifor­
mément bornée par rapport à n. Ceci nous prouve que (19) est vraie
pour —1 ^ x ^ 0. Enfin, la relation
pi*, P) ( _ x) = ( — l)n P<?• “>(x)
permet de voir que l’inégalité (19) est satisfaite aussi pour 0 ^ x ^ 1.
Puisque nous avons pour les polynômes de Jacobi
= 2 a+P+1r (tt-fq+1) T(n-fft + l)
d 2

71 n\ (2n + a -(-P -(-l) T (n + a-f-fi + l) *


la relation

=1’
(voir Appendice A, formule (26)) nous montre que la quantité nd2n
est bornée. Aussi l’évaluation (19) pour les polynômes de Jacobi se
laisse-t-elle récrire sous la forme
JL j. A. JL + i_ | p(a, P) / \ |
(l — x) 2 4 (1- f a ) 2 4 lFn-r (20)
(*71
où Cx est une constante qui ne dépend pas de n.
84 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Par la même méthode que pour les polynômes de Jacobi, en fai­


sant intervenir l ’inégalité (15) et en posant Y X x Q = C, on obtient
une évaluation pour les polynômes de Laguerre (æ) dans le cas
de 0 < s < 1, a + 1/2 > 0 :
( 21)
a
^2 + 4g 2 ILn (x) 1 f W_{X)_ _ C j_
( 22)
dn V d2n ^ w1/4 ’
où C2est une constante indépendante de n.
Lorsque x oo, l ’évaluation fournie par la relation (15) pour
les polynômes de Laguerre s’avère excessivement grossière, vu que
son second membre croît exponentiellement pour x —>- + o o , tandis
que son premier membre décroît exponentiellement. Pour améliorer
cette évaluation, on peut utiliser l’égalité (14). En effet, puisque

y r \u' ( x ) \ ^ Y w (s ),
on a
Wf (x) < J i l M L Iu (x) IY w {x) ,
' y x ov 2 ‘ w w
î. e.
d Y ü T ( x ) < Ig( * ) (g)I _ lg(*)\ V p (*)ly (*)l (23)
dz V ' ^ l / X " a 3 / 2 (x) y X" a 5/4(x)
D’où, pour x ;> 1, on obtient
X

Yu>(x) = Y w ( \ ) +j tyw (5)1

Y w { \ ) + f l g ( ^ ) l / p (s)\y(s)\ ds
J V X a 5/4 (s)
1/X

Appliquons l’inégalité de Cauchy-Boumakovski. Il vient


g2 (s) ds
Vy ïX j\ / Jî a 5/ 2 (s) \ y 2 (5) p («) ^

d’où
[G (X) P2 (z )]l/4 k iîU =

g2(s) ds (24)
.] a 6/ 2 (s)
§ 7] CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES DES POLYNOMES 65

En vertu de l ’inégalité (21), on a


r' w (1) C,
n1/4
(25)
Puisque q (x) est un polynôme du second degré et que a (x) = x, il
existe une constante C3 indépendante de n, telle que
f —
qz (s) ds
<CVr5/4- (26)
V ! o5/2 (s)

Confrontant les formules (24) à (26), on obtient pour x ^ > i et


a + 1/2 > 0

xT + f / T M M
in
!< iL
«‘/f n1/2
(27)

On vérifie sans difficulté que cette évaluation reste vraie, quelle


que soit la valeur de x ^ 0 (voir (22)).
Il est curieux que l ’inégalité (27) reste vraie aussi pour a + 1/2 =
= 0, car on a dans ce cas pour les polynômes de Laguerre

?(z) = - x - ( a + 4 ) ^ + T ( a2 C t= - 1/2

Le point x = 0 n’est donc pas un point singulier dans l ’inégalité (23),


si bien qu’on peut, en faisant l’intégration dans (23), prendre x = 0
comme borne inférieure pour aboutir aussitôt à l ’évaluation (27).
L’évaluation pour les polynômes d’Hermite se déduit de (27)
pour a = ± V2 en utilisant les formules (14) et (15) du § 6:
„ 2 C2 t C3xht-
dn ^ n4/4 n1/2 *
(28)
Remarque. Si x Ç [xx, x 2] et a <C x x <C. x 2 < b, on tire de (20),
(27), (28) des évaluations plus simples:

|Piy M I< C , ( a + l / 2 > 0 , p + l/2 > 0 ) , (20a)

^ < ^ 7 7 (« + l / 2 > 0). (27a)


IH n (x ) | C$
dn n1/4
(28a)

(les constantes Cx, C2, C3 dépendent évidemment de xx, x 2 et des


paramètres a , P).
On montre que les évaluations (20a) et (27a) restent vraies pour
toute valeur réelle de a et de P. Prouvons-le dans le cas de l’inégali-
5 -0 5 9 2
66 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

té (20a) par exemple, ou de l’inégalité équivalente


V « ’|P£‘,W(*)l< C \ (19a)
où C est une constante.
Faisons la démonstration par récurrence, en supposant que
l ’inégalité (19a) soit vraie pour les polynômes jp(£+1,P+1> (x) et
/>(a+2?p+2) ^xy j)e l’équation différentielle pour les polynômes
de Jacobi et de la formule de dérivation (6) du § 5 il ressort que
V n /><?• » ( I ) = - | I [ î (x) - L i>ta, « (x) + a (x) /><«• !»(*)] =

_ + + X D(a+1, B+l) (x) —


2-\fn 71-1 ' '
- ( 1 + ü+ Ê + 1 ) Y n P ^ i - (x).
Puisque l ’inégalité (19a) est vraie pour les polynômes
P {n X i' p+1) (x ) P^n-t2' ,0+2) elle est vraie pour polynômes
p(a, p) ^xy
On montre de même la validité de l ’inégalité (27a) pour toute
valeur réelle du paramètre a.

§ 8. Développement des fonctions en séries suivant


les polynômes orthogonaux classiques
1. Généralités. Dans les applications, il est souvent important
de connaître des constantes an susceptibles de garantir le plus petit
écart moyen quadratique d’une fonction / (x ):
b N
nlN= j [ / (^) — 2 anyn{x) j P {x)dx,
a n=0
où yn (x) sont des fonctions orthogonales sur l ’intervalle ]a, M
par rapport au poids p (x ) ^ 0, et la fonction / (x) vérifie la condi­
tion
b
J P (x ) P (x) dx C oo.
a
En vertu de l ’orthogonalité des fonctions yn (a:), on a
b N b
m N = j P (s) p (*) dx — 2 2 an j f {x) y n (x) p (s) dx +
a 7i=0 a
N b
-f 2 an^yn{x)ç>(x)dx.
71=0 a
§ 8] DÉVELOPPEMENT DES FONCTIONS EN SÉRIE 67

En posant
b b

d2n = j ÿn (*) P (*) dx, Cn = - ^ ^ f {x) y n (.X) p (x) dx,


a a
on obtient
b N N
(s) p (x) dx -f- 2 (an — Cn)2d2n — 2 C2nd2n.
a n=0 7i=0
On remarque que m N passe par un minimum pour an = Cn, i.e.
b N

A n = min m N — j*f 2 (x) p (x) dx — 2 Cndn.


a 7i=0
Puisque les constantes Cn sont indépendantes de N, la suite {Aw}
est monotone, non croissante et bornée inférieurement (AAt> 0 ) .
oo

Il existe donc une limite non négative lim A N et la série 2 Cnd\


N-+oo 71=0
est convergente, de sorte que
oo b

2 Cndn < j f (x) p (x) dx. ( 1)


71=0
Cette inégalité est appelée inégalité de Bessel.
Si lim A n 0, on a
N oo

/(*)=* 2 CnVni?), ( 2)
71=0
OU
O
Cn = \ / {x) y n (x) p (a:) dx , (3)
un J

et la série dans le second membre de (2) est convergente en moyenne


sur ]a, M par rapport au poids p (x), i. e.
b N

i 2 CnUn P{x)dx = 0. (4)


a 7i=0
Dans ce cas la relation (1) s'écrit
oo 6
2 c ndn = | f {x) p (a:) dx.
71=0
Cette dernière égalité est dite égalité de P arsenal.
5*
68 POLYNÔMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Si la relation (4) reste vraie pour toute fonction / (x) de carré


intégrable, i.e. telle que
b
\ P (# ) p (x) dx < oo, (5)
a

on dit que le système de fonctions {yn (x)} est complet. Il est facile
de montrer que tout système de fonctions complet doit nécessaire­
ment être fermé ; cela revient à demander que les égalités
b

j / (Æ) Vn (x) P 0*0 dx = 0 (n = 0, 1, . ..) (6)


a

donnent lieu à l ’égalité f (x) = 0 pour x Ç ]a, b[, quelles que soient
les fonctions / (x) vérifiant la condition (5). Ainsi donc, pour qu’il
soit possible de développer une fonction / (x) suivant un système
de fonctions orthogonales {yn (a?)}, il faut que le système en question
soit fermé.
2. Fermeture d’un système de polynômes orthogonaux. Montrons
que le système de polynômes {pn (æ)} est fermé pour des fonctions conti­
nues f (a;) si la fonction p (x) est continue sur Vintervalle ]a, b[ et s'il
existe une constante C0 > 0 telle que
b
f eco1x'p (x) dx <C oo. (7)
«/
a
Pour la démonstration, considérons une fonction / {x) continue
sur ]a, b[ et vérifiant les conditions (5) et (6). Considérons en outre
une fonction d’une variable complexe
b
F (z)— [ exXzf (z) p (x) dx (8)
a
Q
dans la bande | Im z | ^ C pour C < -y . Montrons que la fonction
F (z) est analytique dans cette bande. A cet effet, il suffit de mon­
trer que l’intégrale (8) est uniformément convergente. Puisqu’on
a dans la bande considérée
— |3C|
|et0C7 ( a ) p ( ^ ) K e x Im2'|/(a )| p ( ï) < « 2 \f(x)\p(x),
l ’intégrale F (z) sera uniformément convergente dans cette bande,
à condition que l’intégrale
r &~\x\
\ e 2 1/0*01 P (*)<**
§ 8] DÉVELOPPEMENT DES FONCTIONS EN SÉRIE 69

soit convergente. Or, la convergence de la dernière intégrale résulte


de l ’inégalité de Cauchy-Bouniakovski :
b
? -£2- 1*1 (*
J e 2 \f(x) \ p (x) dx gCoixip dx j f 2(x) p (x) dx <C OO.
a a

En vertu du théorème sur l’analyticité de l ’intégrale dépendant


d’un paramètre, la fonction F (z) est analytique dans la bande
| Im z | C et, en particulier, dans le cercle | z | ^ C. Elle se
laisse donc développer en série de Taylor :

F (z) = S F<"> (0) , |z |< C . (9)


n=0
Utilisant des évaluations analogues, on montre facilement la
convergence uniforme, dans le même domaine, de toute intégrale
résultant de la dérivation par rapport à z de l’expression sous le
signe d’intégration. Cela signifie qu’en calculant les dérivées F (n) (0),
on peut faire la dérivation sous le signe d’intégration, d’où
b

F<n>( 0 ) = \ ( i x ) n f ( x ) p ( x ) d x (n = 0, 1. . . . ).
I-
a

En développant (ix)n suivant les polynômes p h (x) pour k = 0, 1, ...


. . . . w et en utilisant l ’égalité (6), on obtient
b

FW (0 ) = j (ix)n f (x) p (x) dx =

b n n b

= J[2 ChnPh{ x) ^j f ( x) p( x) dx= 2 Chn j f ( x ) p h (x)p(x)dx = 0.


a hx=0 h= 0 a

Puisque F (n>(0) = 0, il ressort de (9) que F (z) s’annule dans le


cercle | z | ^ C. En vertu du principe du prolongement analytique,
on a F (z) = 0 pour tout z appartenant au domaine d’analyticité de
F (z). On a en particulier F (z) = 0 pour tout z réel.
Il est évident que la formule (8) de F (z) peut être récrite sous la
forme

F (z) = j* elXzf (x) p {x) dx , (10)


— 00

à condition de poser / (a:) p (x) = 0 pour x < a et x > b.


Pour des z réels, l’expression (10) de F (z) est le coefficient du
développement de la fonction f(x) p(z) en intégrale de Fourier. D’après
70 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

l’égalité de Parseval, on a pour l’intégrale de Fourier

j [ / (* ) P ( * ) ] 8 d x ér l \ F ^ ) \ 2dz = 0.

Alors, puisque la fonction / (x) est continue et que le poids p (x)


est positif pour x Ç ]<z, M, on obtient / (x) == 0 sur l’intervalle
]a, b[ ; autrement dit, le système de polynômes orthogonaux p n (x)
est bien fermé sur l ’intervalle ]a, M.
Utilisant la forme explicite de la fonction p (x) pour les poly­
nômes orthogonaux classiques, on montre facilement que toutes
les conditions énumérées plus haut pour la fonction p (x) ont lieu
avec les polynômes orthogonaux classiques. Pour les polynômes
de Laguerre, il suffit de choisir C0 < 1 ; pour les polynômes de
Jacobi et d’Hermite, la condition (7) est automatiquement vérifiée
pour tout C0 >> 0. On voit donc que tout système de polynômes ortho­
gonaux classiques est fermé sur l ’intervalle ]a, b[ pour toute fonction
continue f (x) vérifiant la condition (5).
3. Théorème de développement. Le fait que tout système de
polynômes orthogonaux classiques est fermé et les évaluations faites
dans le § 7 permettent d’établir les conditions dans lesquelles une
fonction arbitraire / (x) est développable en série (2). Démontrons
le théorème de développement suivant.
T héorème 1. Supposons que la fonction f (x) soit continue pour
a <C x <C b et admette une dérivée continue par morceaux sur ]o, b[ ;
soient yn (x) des polynômes orthogonaux classiques par rapport au
poids p (x). Si les intégrales
b b
j /2 (a;) p (x) dx et j [f'(x)]2 c (x) p (x) dx
a a

sont convergentes, la fonction f (x) admet le développement (2) sur


V intervalle ]a, b[ suivant les polynômes yn (x) et la série (2) est uni­
formément convergente en x sur n ’importe quel segment [x1? x 2] cz
cz la, b[.
D é m o n s t r a t i o n . Donnons d’abord une évaluation des
coefficients de Fourier Cn. Nous avons vu au § 5 que les dérivées
des polynômes orthogonaux classiques sont elles-mêmes des poly­
nômes classiques orthogonaux sur l ’intervalle ]a, b[ par rapport au
poids a (x) p (x). Donc, conformément à l ’inégalité de Bessel (4),
les coefficients Cn du développement de la fonction f (x) suivant
§ 8] DÉVELOPPEMENT DES FONCTIONS EN SÉRIE 71

les polynômes y'n (x) vérifient l ’inégalité suivante :


oc b
2 ] [/' (^)F O (x) Ç)(x)dx< oo,
n= 0 a

î
cn
1/' (a:) y; (a:) a (a:) (p) (a:) da:,
( 11)

[y'n (x)]2G (x) p (a:) dx.

Cherchons la relation entre les coefficients Cn et Cn. Intégrant par


parties et faisant intervenir l ’équation différentielle
(<Wn)' + Kpÿn = 0,
nous obtenons
*2
j /' (x) y'n (z) g (x) p (x) dx =
*1
*2
= / (x) y'n {x) G (*) p (x) X2— f / (x) [a (x) p (x) y'n (a;)]' dx
XJ J
*1
X2
= / (x) IJn {x) G (x) p (x) + K j f (x) yn {x) p (x) dx ( 12)
*1
(a < x t < x 2 < b).
Les intégrales dans (12) admettent des limites finies pour x1 a
ou x% — b par hypothèse et en vertu de l ’inégalité de Cauchy-Bou-
niakovski. Il existe donc des limites finies
lim f (*) yn (x) o (x) p (x) = A
x-+a
lim / (a:) y'n (x) a (a:) p (a;) = B
x^b
Montrons que B n = 0. Supposons que B n =f= 0 pour une certaine
valeur de n. On a alors pour x b
Bn
f(x) (13)
y'n (*) ° (x ) P (*)
De la forme explicite de p (a:) et de la relation (13) il ressort que
pour B n =£ 0 la fonction f (x) ne vérifie pas la condition de conver-
72 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

gence de l ’intégrale

Sf 2(x ) p (a:) dx.


En effet, si b est un nombre fini, on a pour x — b (voir § 5, n° 1)
a (x) ~ b — x , p (a:) ~ (b — x)a (a, >> —1),
d’où
1 1
/(*) ( b - x )a + 1 ’
p (p p (*) {b — x)a+2 *
On voit que pour a > —1 l ’intégrale
b
j / 2 (a:) p (x) dx
a
est divergente.
On étudie d’une façon analogue le comportement de la fonction
f2 (x) p (x) pour x — b quand b = -f oo. Cela prouve que B n = 0
pour n quelconque. En étudiant le comportement de la fonction
f 2 (x) p (x) pour x — a de la même manière, on aboutit à l ’égalité
A n = 0.
C’est pourquoi, en passant dans (12) à la limite pour xx -> a et
x2 — b, on obtient
b b
j f (x) y'n {x) o (x) p (x) d x ^ X n j / (x) y n (x) p (x) dx.
a a

En particulier, pour f(x) — y n (x) on a dn — Xndn, d ’où Cn = Cn .


DO OO

Puisque la série 2 Cnd%. est convergente, la série 2 C'idiXn doit


n —0 rc=0
être convergente, elle aussi.
oo

Montrons maintenant que la série en question 2 CnVn ix) est


n=0
uniformément convergente pour a < 1 x x ^ x ^ x 2 < b. Compte tenu
de l ’inégalité de Cauchy-Bouniakovski, on obtient
n2 iV2
S Cny n (x) < 2 |C„d„ V X !-T T ^ T "
1n = N \ »=«, U *”*
/ ^2
N2 N 2 ,, 00 O / \
V yn(x)
V s n=N i
^ndn^n 2 j X i ï ï
n=N i
n
] / 2
n=0
C ld n
‘ K y 7
n=Ni
(14)

sii la série 2 y K x) est convergente.


n=N±
§ 8] DEVELOPPEMENT DES FONCTIONS EN SERIE 73

Pour évaluer y 2 (x)/(Xnd^), il est commode de faire un change­


ment linéaire de la variable indépendante de façon à mettre le
poids p (x ) et les polynômes yn (x) sous forme canonique (voir § 5).
Le seul effet d’un tel changement sur la quantité y \ (x)/(Xnd ‘l) sera
de la multiplier par un facteur constant indépendant de n. C’est
oo
2 jj2
— 2 , on
kndn
n=N
peut se borner aux cas où yn (x) sont des polynômes de Jacobi, de
Laguerre ou d’Hermite. Utilisant les évaluations grossières dédui­
tes au § 7, n° 3, on montre que la série en question est uniformément
convergente pour a <C. x ^ . x 2 <Z b et l ’on est en mesure d’en
majorer la somme.
Faisons des évaluations correspondantes pour les polynômes
de Laguerre yn (x) = L% (x ), auquel cas on a a = 0, b = oo, p (x) =
— x ae ~X' Conformément à l’inégalité (27a) du § 7, pour 0 <
x 2 <C °° on a
1 c
-j— \Ln{x) \ <C-^j/T est une constante),

(«J
n=N n= N
On en conclut immédiatement à la convergence uniforme, dans
oo
jy2(cc'\
le domaine 0 <C .r x 2 <C oo, de la série  Y c j t pour
—1 kndji
72=1
yn (x) = (x). Dans les autres cas la démonstration est analogue.
oo

On voit donc qu’en vertu des évaluations (14) la série 2 Cnyn (x)
72=0
est uniformément convergente pour a <C x ^ . x 2 <Z b; puisque
xx, x 2 sont arbitraires, la série en question est une fonction continue
sur l ’intervalle la, M.
Considérons la fonction
oo

7(x) = f ( x ) - 2 Chy h (x).


h=0
Cherchons les coefficients de Fourier de son développement en série
suivant les polynômes yn (x). Il vient
b b oo

j /(*) Un ix ) P (*) d x = = \ yn (*) P i x ) [ / (*)“ 2 ( * ) ] dx==


a a k=0
JV-1 b

— Cndn ^ ^ Un {%) y h {pd) P (^) dx I N, ( 16)


h= 0 a
74 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II


b oo
i n = j y n (x) p (*) [ 2 c *y*. (*) j dx•
a k=N
Puisque
b
j y n ix) y h (x) p (*) dx = o pour k=£n,
a
on obtient pour Ar > n
b
J J ( x ) y n (x)p (x)d x = - I N. (17)
a
Evaluons la quantité I n à l ’aide de l ’inégalité (14) en posant N x =
= Àr, N 2 = oo :
/ °° k r °° 2
i/wi < V 2 l ÿnWi pwV 2 ^ - ^ -
fc=0 a ft=ZV
Les évaluations du type (15) permettent de montrer que I N —>■0
quand N -+■ 00. En passant à la limite dans (17), on obtient
b
] T(x ) y n (x ) p (x )d x = o.
a
Remarquant que cette égalité est vraie pour n quelconque, la fonc­
tion / (x) est continue pour a <C x < b et le système de polynômes
orthogonaux classiques est fermé, on en déduit que / (x) = 0 pour
a <C x <i b, ce qui démontre la validité du développement
00
f ( * ) = ' Z C ny n (x). ■
71=0
Remarque 1. Nous venons de démontrer le théorème de déve­
loppement pour des fonctions / (x) soumises à certaines conditions,
bien que peu restrictives. Quitte à compliquer la démonstration,
on prouve un théorème de développement plus général. Pour le
faire, on met d’abord l ’équation différentielle pour les polynômes
orthogonaux classiques sous sa forme la plus élémentaire (voir
§ 18, n° 1):
u" (s) + [X — g (s)} u (s) = 0 (0s^ 5^ s0). (18)
Les fonctions propres de l’équation différentielle initiale se trans­
formeront alors en fonctions propres u — un (s) de l’équation (18).
Puis l ’on prouve un théorème de développement suivant les fonc-
$ yj ^KUtfJUEiViJ&S JJÜ VAJLtUJttS i'KUFJrtliS UUINU U1£5 AINT A UA FUL ï JNU1V1JÜS 7b

tions un (s) *) qui est plus général que celui de développement


suivant les polynômes orthogonaux classiques.
T héorème 2 (théorème de convergence sim u lt a n ée ). Si f (s) est
So
une fonction telle que l'intégrale j / 2 (s) ds est convergente, le dêvelop-
0
pement de f (s) suivant les fonctions propres de l'équation différentielle
(18) sur Vintervalle 0 < s < s 0 est convergent ou divergent en même
temps que son développement en série de Fourier trigonométrique sur
cet intervalle (si s0 = 00, on prendra l'intégrale de Fourier au lieu de
la série de Fourier).
Remarque 2. Si, dans le développement de la fonction / (x )
en série suivant les polynômes orthogonaux classiques yn (x ), la
convergence en moyenne suffit, on se servira utilement du fait,
connu du cours d ’Analyse, que, pour des fonctions / (x) vérifiant
la condition (5), une telle convergence découle directement du fait
que le système {yn (z)} est fermé, à condition que les intégrales
définies soient des intégrales de Lebesgue.
§ 9. Problèmes de valeurs propres conduisant
aux polynômes orthogonaux classiques
1. Position du problème. Proposons-nous de résoudre des équa­
tions du type hypergéométrique
o (x ) y" + x (x) y' + Xy = 0 (1)
pour diverses valeurs de X dans le cas où la fonction p (x ), solution
de l ’équation (dp)' = xp, est bornée sur un certain intervalle ]a, b[
et vérifie sur cet intervalle les conditions imposées à la fonction
p (x) pour les polynômes orthogonaux classiques.
On a vu plus haut que les solutions les plus simples de l ’équa­
tion (1) sont des polynômes orthogonaux classiques yn (x) qui cor­
respondent aux valeurs propres
X = Xn = —nx ' — 0" (72= 0 , 1 ,...) .
On constate que, parmi toutes les solutions de (1) pour différen­
tes valeurs de X, les polynômes orthogonaux classiques se distinguent
non seulement par leur simplicité mais aussi par le fait qu’ils sont
les seules solutions non triviales possibles de (1) pour lesquelles la
fonction y (x) "jAp (#) soit bornée et de carré intégrable sur l ’inter­
valle ]a, M.
*) Cette question est traitée en détail dans le livre: B. M. JI e b ii t a h,
H. C. C a p r c h h, Beedeuue e cnenmpajibHyK meoputo. M., «Hayica», 1970
(B. L é v i t a n , I. S a r g s s i a n , Introduction à la théorie spectrale. M.,
« Naouka », 1970).
76 POLYNÔMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Cette propriété des polynômes orthogonaux classiques est large­


ment utilisée dans les problèmes de mécanique quantique où il
s’agit de chercher les niveaux d ’énergie et les fonctions d’onde d’une
particule mobile dans un champ de forces. Si la particule, retenue
dans un domaine borné de l’espace par des forces extérieures, ne
peut pas s’éloigner à l’infini, on parle des états liés de la particule.
Pour déterminer les fonctions d’onde ap (r), définissant ces états, et
les niveaux d’énergie correspondants E , on est amené à résoudre
l’équation stationnaire de Schrôdinger
h2
2\i Ai[) -f- = Ety
dans laquelle h est la constante de Planck, p la masse de la particule,
U = U (r ) l ’énergie potentielle, r le rayon vecteur.
La fonction d’onde (r) sera bornée pour toute valeur finie de
| r | et devra vérifier la condition de normalisation
\ | i |) ( r ) |2 dT = l. (2)
y
Dans bon nombre de problèmes de mécanique quantique résolu­
bles analytiquement par séparation des variables, l ’équation de
Schrôdinger conduit à des équations généralisées du type hyper-
géométrique (voir §1):

u" ^ T Ï x ) ‘ u' + ~Pxx)u - Q (a < x < b )■ (3)


L'énergie E intervient comme paramètre dans les coefficients de
] 'équation (3). Il est supposé que <J (x) > 0 pour x Ç la, b[ et que
o (x) -- 0 aux extrémités de l ’intervalle la, b [ si celles-ci ne sont
pas rejetées à l ’infini; autrement dit, les extrémités de l’intervalle
sont des points singuliers de l ’équation différentielle (3). Celle-
ci étant exempte de points singuliers pour tout x Ç ]a, M, la fonc­
tion u (x) est une fonction continue différentiable sur la, b[ et
n ’aurait des singularités que pour x -> a et x -> b. Pour énoncer les
restrictions supplémentaires imposées à la fonction u Le) aux extré­
mités de l’intervalle ]a, M, mettons l ’équation (3) sous forme auto­
adjointe :
(g pu' )' + — pa = 0. (4)

Ici la fonction p (x) >> 0 est solution de l ’équation différentielle


/-w
(ap)' = rp. (5)

Pour que la fonction d’onde (r) soit bornée et la condition de


normalisation (2) soit vérifiée, il convient de poser le problème pour
§ 9] PROBLÈMES DE VALEURS PROPRES CONDUISANT AUX POLYNOMES I!

l’équation (4) de la façon suivante: chercher toutes les valeurs de


l'énergie E pour lesquelles l'équation (4) admet sur Vintervalle ]a, b[
des solutions non triviales u (x) telles que les jonctions u (.x) ] / p (a:)
soient bornées et de carré intégrable sur ]a, b[, i. e.

|u { x ) \ p ( ^ ) | < C C (où C est une const ant e)


et
b
^ | u (x) | 2p (x ) dx < oo

(si a et b ne sont pas rejetées à l'infini, la dernière condition peut être


omise).
On a vu dans le § 1 que le changement u = (p (x) y permet de
réduire l ’équation (3) à une équation du type hypergéométrique

( 6)
’w [ O9^ ] ^ :kpy~ 0
dans laquelle la fonction p (x) vérifie l’équation différentielle
a /

(op)' = xp et la fonction x (x) est liée aux fonctions x ( x ) et <p (x)


par la relation
T = T-j- 2—
cp G.

De cette relation et de l’équation (5) il résulte que p (x) = p (x) (p2 (x).
Aussi les restrictions imposées à la fonction u (x) ]/ P (æ) se ramè­
nent-elles aux conditions énumérées plus haut pour la fonction
y (x) y p (x). Les valeurs de k pour lesquelles le problème posé admet
des solutions non triviales sont appelées valeurs propres , et les fonc­
tions correspondantes y (x, k), jonctions propres.
On a vu au § 1 qu’il existe plus d’un procédé pour ramener (3)
à (6). Pour la plupart des problèmes de mécanique quantique admet­
tant une solution analytique, il existe sûrement un moyen de faire
que la fonction p (x) soit bornée sur ]a, b[ et vérifie sur cet intervalle
les restrictions imposées aux fonctions p (x) dans le cas des polynô­
mes orthogonaux classiques.
Remarque. Pour qu’une fonction poids vérifie les restrictions
imposées aux fonctions p (x) dans le cas des polynômes orthogonaux
classiques, il faut que le polynôme x (x) s’annule en un point de
l ’intervalle [a, b] et admette une dérivée négative, i.e. x' < 0.
En effet, il ressort de la formule de Rodrigues que y x (x) =
= B xx (x), ce qui veut dire que le polynôme x (x), admet une racine
sur ]a, ft[. En outre, la formule (3) du § 7 donne pour le carré de
78 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

la norme :
b b
d\ = —cb\Bi ^ o (x) p (x) d x = —B\r' j a (x) p (x) dx.
a a
Comme o (æ) ;> 0 pour x £ ]a, b[ et d\ > 0, on doit avoir x' < 0.
Cette remarque facilite le choix du procédé pour passer de (3)
à (6) : il suffit de choisir la constante k et le signe de la racine dans
la formule (11) du § 1 pour n (x) de telle façon que la fonction
/v
t (x) = t (x) + 2n (x)
vérifie les conditions indiquées.
2. Polynômes orthogonaux classiques comme fonctions propres
dans certains problèmes de valeurs propres. Reprenons le problème
de valeurs propres formulé au n° 1.
T héorème. Supposons que la fonction y — y (x) soit solution de
Véquation du type hyper géométrique
o {x) y " -f t (x) y' -f Xy = 0
et que la fonction p (x), solution de Véquation (dp)' = xp, soit bornée
sur un intervalle )a, b[ et vérifie sur cet intervalle les conditions impo­
sées aux fonctions p (a:) pour les polynômes orthogonaux classiques.
Dans ce cas Véquation du type hyper géométrique n'admet de solutions
non triviales , telles que la fonction y (x) Y p (x) soit bornée et de carré
intégrable sur )a, M, que pour
X = Xn = - n x ' - n(,‘~ 1) ^ (« = 0, 1, ...) , (7)
et ces solutions s'écrivent sous la forme
R dn
y(x, l pJ = y n (x) = - ^ - 1^ r [on (x)p(x)], (8)
i.e. ce sont des polynômes classiques orthogonaux sur ]a, M par rap­
port au poids p (x) (si a et b sont à distance finie , la condition de carré
intégrable peut être omise).
D é m o n s t r a t i o n . Le fait que les polynômes orthogonaux
classiques yn (x) sont des solutions non triviales du problème pour
X = Xn se vérifie immédiatement.
Montrons que ce sont les seules solutions non triviales du problè­
me. Supposons le contraire, i.e. que pour une certaine valeur de X
il existe une solution non triviale y = y (x, X) qui ne soit pas un
polynôme orthogonal classique. On a
(w ')' + hpy = 0, + K ? y n = 0.
(opyn
’ Y

Multiplions la première équation par yn (x) et la seconde par y (x, X).


Retranchons la seconde de la première et intégrons de x 1 à x 2 pour
§ 9] PROBLÈMES DE VALEURS PROPRES CONDUISANT AUX POLYNOMES 79

a *< xx < x 2 < b (remarquons que les équations pour y (x , X) et


yn (x) n’admettent aucun point singulier à l’intérieur du segment
Uj, a:2]). Il vient alors
*3
{k — k n) ^ y (x , k) y n (x) p (x) dx + o (x) p (x) W (yn, y) (9)
Xi

W (y n, y) = yn (x) y' (x, k) — y'n (x) y {x, k)
est le wronskien. Pour k kn (n = 0, 1, . . .) il découle de (9) que
lim or (x) p (x) W (;yn, y ) = C lt (10)
X —’CL

lim or (x) p (æ) W (yn, y) = C2 (11)


x-+b

(Cj, C2 sont des constantes).


Pour la démonstration, il suffit de passer dans (9) à la limite
pour X} a ou respectivement pour x 2 b et de faire jouer la
convergence de l ’intégrale
b
j y (a:, k) yn (a:) p (a:) dx.

La convergence de cette intégrale découle de l’inégalité de Cauchy-


Bouniakovski
J X2 Xz
y{x, k ) y n (x)p (x)d x V | y 2 (a:, k) p (x) dx j y2
n (x) p (x) dx
Xi xx Xx
et de la convergence des intégrales
b b
j y 2(a:, k) p (a;) dx, \ y \ (x) p (x) dx.
a a
Les relations (10, 11) restent vraies aussi pour k = kn en posant
Cx = C2 = C, car il ressort de (9) que pour k = kn
a (x) p (x) W [yn (x), y (x, X)] = const.
Montrons que la constante C2 est égale à zéro dans (11). Puisque
à I"y (g, k) 1__ W [yn (x), y (x , À)]
dx L yn (*) J y‘i (*) ’
on a
w [yn (S), y (S, X)]
( 12)
y(x, * ) - l U * ) [ - $ ^ + J y'n (s)
80 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Choisissons clans (12) un point x 0 <C b de façon qu’il soit situé plus
à droite que tous les zéros du polynôme yn (z). Pour se représenter
l ’allure de la fonction y (x, X) pour x —>- 6, nous ferons intervenir
la forme explicite de la fonction p (x) (voir § 5. n° 1). Trois cas
sont à distinguer alors:
1) b est un nombre fini ; on a pour x — b
o (x) ~ b — x, p (x) ~ {b —x)a (a ^ 0) ;
2) b -f- oo ; on a pour x -\-oo
o (x) ~ x, p (x) ' x aefjX ( a ^ 0, |3 < 0);
3) b = + o o ; on a pour x +oo
g {x ) = \, p (x) ~ eaxZ+$x (a< 0).
En examinant la relation limite (11) pour C2 0, on constate
que dans le premier cas l’expression sous le signe d’intégration dans
(12) se comporte pour 5 — b de la façon suivante :
Wlÿn(s), u (s, X)]______________ _ l
Vu (s) ~ ° {s) p {s) y l (s) ~ *
On a donc pour x — b
/ ------------ I -------pour a>0.
V p ( x ) y { x , * ) ~ [ » - x ) “' 2
l ln (b —x) pour a = 0,
i. e. la fonction ] / p (x) y (x , X) n’est pas bornée. On est donc amené
à poser dans le premier cas C2 = 0.
Dans les deux cas qui restent, pour on fera intervenir
le comportement asymptotique des fonctions figurant dans (12) :
IJn (Z) ^
X
(* ç \
) Sa+ 2n+ leps ~ Xa+2 n + \e$x (P<0),

X
} sZneai2+|3s ^ x2n-t-1eax*+fix (a<C0)*

La validité des deux dernières relations s’établit aisément en


appliquant la règle de L’Hospital aux fonctions du premier et du
second membre. On obtient donc pour C2 #= 0, quand x -> +oo, le
comportement suivant de la fonction ]/ p (x) y (x, X) :
deuxième cas :
______ +i\ _±
Y p (x) y {x, X) ~ x ' 2 e 2 (P < 0 );
§ 9] PROBLÈMES DE VALEURS PROPRES CONDUISANT AUX POLYNÔMES 81

troisième cas :

V p P ) y (*. *•)- - - - - - é — jï (« < 0 ).


xn+1e ~ X*+~^X
Dans les deux cas, la fonction ] / p (x) y (x , %) n’est pas de carré
intégrable sur l ’intervalle la, b[. On a donc, ici encore, C2 = 0.
En faisant l’étude du comportement de la fonction ] / p (x) y (x , X)
pour x — a d’une façon analogue, on aboutit à l ’égalité C1 = 0.
Ainsi donc, on vient de montrer que pour n quelconque
lim a (z) p (x) W (y n, y) = 0,

lim g {x) p (x) W (yn, y) = 0.


x^b

Ces relations ne sont valables que pour y (x , %) = 0. En effet, si


X Xn (n = 0, 1, . . .), il ressort de la relation (9) pour xt — a
et x 2 -+ b que
b

j y (x, h ) y n ( x ) p ( x ) d x = 0 (n = 0, 1, . ..).
a

Puisque le système de polynômes orthogonaux classiques est com­


plet, la dernière égalité n’est possible que pour y (x , %) = 0, où
x Ç ]a, b[.
Par contre, si X = Xn, on a en vertu de (10) W (yn , y) = 0,
i. e. les solutions yn (x) et y (x , X) s’avèrent linéairement dépen­
dantes, contrairement à la définition. Le théorème est démontré. ■
3. Problèmes de mécanique quantique conduisant aux polynômes
orthogonaux classiques. Nous montrerons à présent comment le
théorème démontré dans le n° 2 s’applique à certains problèmes
de mécanique quantique où l ’équation de Schrôdinger se laisse
réduire à une équation généralisée du type hypergéométrique.
Exemple 1. Proposons-nous de chercher les valeurs propres de
l’énergie E et les fonctions propres pour Voscillateur harmonique
linéaire, i. e. pour une particule mobile dans un champ d’énergie
potentielle U = y m(ù2x 2 (m étant la masse de la particule, x son
écart de la position d’équilibre, cù la pulsation). Le problème de
l ’oscillateur harmonique joue un rôle fondamental dans le dévelop­
pement de l’électrodynamique quantique ; on y a recours en étudiant
des oscillations de toute nature dans les cristaux et les molécules.
6—0592
82 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. ir

L’équation de Schrôdinger pour la fonction d’onde (x ) de l ’oscil­


lateur harmonique s’écrit comme suit :
h2 <Z2,ib . mû)2 9 t? \ t s
S ï- d ^ + —
La fonction ‘ip (x) doit être bornée et vérifier la condition de nor­
malisation
oo
j ip2 (x ) dx = 1.
—oo
Pour résoudre ce problème, il y a intérêt à passer de la coordon­
née x et de l ’énergie E à des variables sans dimension | et e :

x — lV/ /~——
ma>
| = a£, E= h(ùz.

On obtient alors l ’équation


i[/' + (2e - E2) ip = 0
(la dérivation se fait par rapport à E)- C’est une équation généralisée
du type hypergéométrique pour laquelle
G(l) = l, ï(E )=0, g ( | ) = 2e — E2-

Le problème proposé appartient à la classe de problèmes déjà étu-


_ /V
diée. En effet, on a ici p (E) = 1. La condition du carré intégrable
pour la fonction V^p (E) tp (E) découle donc de la condition de nor­
malisation.
Nous utiliserons la méthode de solution considérée précédem­
ment. Réduisons l ’équation pour la fonction ip (E) à une équation du
type hypergéométrique
a (l) y" -r t il) y' + ky = 0
en posant ip (E) = cp (E) y (E), où (p (E) est solution de l’équation
<p'/<p = n (|)/a (E).
Le polynôme je (E) s’écrira alors comme suit :
jt (E) = ± V k —2e + E2.
La constante k sera choisie de façon que le radicande admette des
racines multiples, i. e. k = 2e. Des deux valeurs possibles du poly­
nôme Jt (E) = zhl, on choisira celle pour laquelle la fonction
T il) = T (E) + 2jt (E)
§ 9] PROBLEMES DE VALEURS PROPRES CONDUISANT AUX POLYNOMES 83

admette une dérivée négative. Il en sera ainsi si l’on choisit x (£) =


= —2£, ce qui correspond à
n (?) = - ? , ç (?) = e - V ! \
X = 2e - 1, p (?) = «-t*.
Les valeurs propres de l’énergie se cherchent à l’aide de l ’équation
X+ nT' + ^ i ^ l o' = 0 ;
on obtient
, 1
S = Sn = 7Z+ — ,
et donc
E — E n = hca(« + (n = 0, 1, ...) .

Les fonctions propres yn (£) se cherchent d’après la formule


JU (1) = B nei' (e-V).
Elles se confondent, à un facteur près, avec les polynômes d’Her-
mite H n (|). Pour la fonction d’onde ij) (x) on obtient l’expression
1>» (*) = Cne - v m „ (1), * = <*?, a= ] / — .
La constante Cn se définit par la condition de normalisation
oo
j l|)£ (X) dx = 1.
— OO

Exemple 2. Considérons un problème modèle où il s’agit de


chercher les valeurs propres de l’énergie E et les fonctions propres
pour l’équation de Schrôdinger à une dimension
— • ^ ^ ,,Jr U { x ) ^ = E^ ( — oo < : r < oo)
qui définit le mouvement d’une particule dans un champ
= oùü„>0
(potentiel de Pôschl-Teller, voir S. F 1 ü g g e, Practical Quantum
Méchantes, Springer Verlag, Berlin-Heidelberg-New York, 1971).
La fonction ip (x ) doit être bornée et vérifier la condition de norma­
lisation
OO

j if>2 (x) dx = 1.

6*
84 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Puisque U (æ )< 0 , on a toujours E <C 0. Afin de simplifier l ’équa­


tion, faisons le changement de la variable indépendante s = th ax *).
Ce changement nous conduit à une équation généralisée du type
hypergéométrique
T_(£) q(s) t|) = 0
a (s)
a|/ + a2 (s)
pour laquelle a = —1, b = 1,
a (s) 1 — s2, t (s) = — 2s, g (s) = — P2 + y 2 (1 — s2),
2m E 2mU0
p2= - T w 9 y 2 = h'za2 (P > 0 , y > 0).
Le problème proposé appartient à une classe de problèmes déjà
connue. En effet, on a ici p (s) = 1. Aussi la condition du carré inté­
grable pour la fonction V^p (s) iJ) (s) découle-t-elle de la condition de
normalisation. Nous utiliserons la méthode considérée précédem­
ment. Amenons l’équation pour la fonction (s) à une équation du
type hypergéométrique
G (s) y" + t (s) y + = 0
en posant tJ) (s) = cp (s) y (s), où cp (s) est solution de l ’équation
tp' _ Jt (s)
~ ~ ~ a (s) *
Le polynôme jt( s) s ’écrira alors comme suit:
Jt (s) = ± V p2—y2(l — s2) + &(l —s2).
La constante k sera choisie de façon que le radicande admette des
racines multiples, i. e. soit k = y2, soit k = y2 — P2. On a dans
le premier cas n (s) = ± P , et dans le second n (s) = ±P$. Des quatre
valeurs possibles du polynôme jt ( s ) , on choisira celle pour laquelle
/V/
la fonction t (s) = t (5) -f- 2jt (s) admette une dérivée négative et
une racine sur l ’intervalle ]—1, +ld- On prendra donc, afin de
satisfaire à ces conditions,
T (s) = - 2 (1 + P) s,
*) Dans bon nombre de problèmes modèles de mécanique quantique réso­
lubles analytiquement, on amène l ’équation de Schrôdinger à une équation
à coefficients rationnels en opérant un changement naturel, suggéré par la
forme de U (æ), de la variable indépendante. Il doit y avoir une correspondance
biunivoque entre les variables ancienne et nouvelle. Puisque, dans le cas con­
sidéré, le potentiel se laisse exprimer très facilement à l ’aide des fonctions
hyperboliques, il y a intérêt à substituer à l ’ancienne variable l ’une des varia­
bles sh ax, th ax, exp f± a x ). Nous avons choisi s = th ax.
§ 10] FONCTIONS SPHERIQUES 85

ce qui correspond à
±
Jt (s) = —ps, cp (s) = (1 —s2) 2
% = f — P2 _ P (S) = (1 _ $2)0.

Les valeurs propres de l’énergie se cherchent à l ’aide de l ’équation


— l)o" = 0 (rc = 0, 1, ...)
qui conduit à l’égalité
f _ p2 _ p = 2n (1 + P) + n (n — 1).
D’où l ’on tire les valeurs propres de l ’énergie :
h-a2
E
J-- Tl =
--- 2m R,
1 r i
où Pn = —n — 2" + | / V2+ “4*(Pn. > 0). Pour que la condition
Pn> 0 soit vérifiée, il doit y avoir

n 4 2 9
ce qui signifie que le nombre des valeurs propres de l’énergie est
toujours fini.
Les fonctions propres yn (s) s’écriront alors sous la forme
yn ( s ) ( s ) , p = p„.
Les fonctions d ’onde s’écriront comme suit:
JL
(*) = c , ( i - * 2) 2 P t w («),
P = Pn, s = tha;r.
La constante Cn se définit par la condition de normalisation
oo

J l|)n(z) à>X= 1.
— OO

Le lecteur trouvera au § 25 d’autres exemples d’application


de la méthode décrite aux problèmes de mécanique quantique.

§ 10. Fonctions sphériques


1. Résolution de l ’équation de Laplace en coordonnées sphériques.
Une classe importante de fonctions spéciales, étroitement liées
aux polynômes orthogonaux classiques, est constituée par les fonc-
00 i'V-ZJ-i XiN^lVlüO u n i JTU^MJTV_nN.rt. U A. U J jA O O iy U £ jO |on. 11

tions sphériques. On les rencontre par exemple en résolvant l’équa­


tion de Laplace en coordonnées sphériques. Puisque les solutions
continues de l ’équation de Laplace portent le nom de fonctions har­
moniques, les fonctions sphériques sont parfois appelées harmoniques
sphériques.
Cherchons les solutions bornées de l ’équation de Laplace Au = 0
en coordonnées sphériques r, 0, (p. Nous savons que dans ce cas
Au = Aru Aet <pu,

Aru — r2 dr V dr ) ’
1 d 1 d2u
A0f «pu = sin 0 50 sin2 0 lÿ* '
Cherchons les solutions particulières par séparation des variables
en posant u = R ( r ) Y (0, tp). Substituons cette expression dans
l ’équation de Laplace. Il vient
r2Ari? (r) _ A0, VY (0, q>)
R(r) ~ Y (0, (p) '
Puisque le premier membre de cette égalité est indépendant des
variables 0, cp et le second de la variable r, on a
r2Ari? (r) A9i<pr (0, (p) _
R(r) ~ Y (0, (p) V"
où p est une constante. Pour déterminer les fonctions R (r) et Y (0, tp).
nous disposons des équations
(r2R 'Y = piR, (1)
4 t>,vY + l-Y = 0. (2)
L ’équation (2) sera résolue elle aussi par séparation des varia
blés, en posant
Y (0, tp) = 0 (0) O (q>).
Il vient alors
. . d / . . dS
sm 6 ï ë ( 5in6-d r
+ p )
sin2 0
Q" (q>)
V,
0 ( 0) Q(cp)
où v est une constante. On obtient donc pour les fonctions O (cp
et © (0) les équations
(D'f + vO = 0, (3
sin 0 (sin 0 -^ -) + (p sin20 — v) 0 = 0. (4
;§ 10] FONCTIONS SPHERIQUES 87

Puisque la fonction <J> (cp) doit être univoque, elle doit aussi être
périodique, (J) (cp + 2ji) = O (cp). Dans ce cas l ’équation (3) n’admet
de solution que pour v = m 2, m entier. Nous obtenons donc deux
solutions linéairement indépendantes de (3) :
(<P) = C m eim<P,

Œ- m (<p) = C - me ~im(p
(Cm est une constante de normalisation).
Les fonctions O m (tp) = Cmeimw (m = 0, ± 1 , . . .) vérifient les
conditions d’orthogonalité du type
2 jt

\ <I>£ (<p) <t>„- (<p) dtp = Am6mm

j 1, m' — m,
Am = 2 x \ C m \ \
l 0, m' m.
Choisissant Am = 1, on trouve Cm = i l \ et donc
O m(<p) = — = (m = 0, ± 1 , ± 2 , ...)•
V 2n
Passons à l ’équation (4) que nous allons résoudre pour v = m2.
En posant cos 0 = x, l ’équation (4) se réduit à une équation géné­
ralisée du type hypergéométrique (voir § 1)

^ [ ( 1- ^ ) - 3 r ] + (»‘ - î ^ ) e=0 (5)

pour laquelle a (x) = 1 — x 2, t (x) = —2x , a (x) = [i (1 — x 2) —


— m2.
Le problème de recherche de la solution bornée de l ’équation (5)
sur l ’intervalle ]—1, 1[ appartient au type des problèmes de valeurs
propres qui ont été étudiés au § 9, puisqu’on a dans le cas considéré
/> /

<j (a:)|;c=±i = 0 et p (x) = 1. Appliquant au problème proposé la


méthode du § 9, réduisons l ’équation (5) à une équation du type
hypergéométrique (voir § 1) en posant 0 (a;) = cp (æ) y (2), où
<p {x) est solution de l ’équation différentielle cp'Ap = Jt (x)!g (x),
dans laquelle n (x) est un polynôme de degré non supérieur à 1.
Pour n (x) on a l’expression

Jtd(æ) = ± 1 ^ ( 1 —x 2)-\-m2—pt (1—x 2).


La constante k sera choisie de façon que le radicande admette des
racines multiples. Le polynôme Jt (a:) se présente donc sous l ’une
88 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

des formes suivantes:


( quand k = p,
zt m
± mx
quand k = p —m2,
dont on choisira celle pour laquelle la fonction
X (x) = T (æ) + 2 jt (x )

admet une dérivée négative et une racine sur l’intervalle ]—1, 1[.
Pour m ^ O , ces conditions sont satisfaites par la fonction
r (x) = —2 (m + 1) x,
ce qui correspond à
jt (x) = —mx cp (x) = (1 — je2)”1/2,
k = p — m (m + 1), p (x) = (1 — x2)m.
Les valeurs propres p se cherchent à l’aide de l’équation
k + nx H------ ^ G = U;
il vient p = — Z (Z + 1), où Z = n + m (n — 0, 1, . . .)• Les
fonctions yn (a:) s’écriront alors comme suit:

elles se confondent, à un facteur près, avec les polynômes de Jacobi


P%n,m) (x). Puisque n = l — m, où Z est un nombre entier tel que
Z^ m, on a pour m ^ 0
0 (x) -= e im (x) = Clm (1 - x*)m/2 P \ ^ m>(x). (6)
Ici Cim est une constante de normalisation. Il est évident que les
fonctions @Zm (z) vérifient les conditions d’orthogonalité qui décou­
lent des propriétés d’orthogonalité des polynômes de Jacobi:
î
^ (^0 ®Z'm (^ ) = Aijn&a*')
-1

1
A lm = C*lm j [PT-'am) (x )P (l-* T < * x .
-1
Il est commode de poser x4im — 1 ; il vient alors *)

— - Y
*) Le choix du signe de la constante Cim n ’est pas univoque. Nous adoptons
la normalisation de [2].
§ 10] FONCTIONS SPHERIQUES 89

Citons quelques expressions de la fonction ©im (x) pour 0


qui découlent des propriétés des polynômes de Jacobi. De la formule
de dérivation pour les polynômes de Jacobi (voir § 5)

*> ?•w (a+l, p+l)


dx - y (ra + cc + P + 1) P n-1 (x)

il découle que
p\m, m) / v 2ml ! dm
i'i-m \X) (/ + m)! dxm Pl (x) ,
où Pi(x) = Jp|0,0) (x) est un polynôme de Legendre.
On a donc pour m ^ 0
0lm (*)=v2r
OU

est ce qu’on appelle jonction de Legendre associée de l re espece.


Pour mettre les fonctions 0 lm (x) sous forme explicite, nous
ferons intervenir les formules de Rodrigues pour Pi (x) et (x) :

0 , Q) — (~~*)* i / 2^ 1 (l — m ) ! ,, 2.m/2
lm (X) 21/ ! V 2 (Z+ m) ! ( i ' X
d L+m
X
dxl+m
(i - x * y , (7)
_ \\l-m
(-D (Z-\-m) !
{x)
2n ! / ^ (Z — m) ! X

x ( i —x 2y m / 2 (1 xZ)1- ( 8)

Voyons ce que deviennent les fonctions 0 im (x) pour m < 0 . Les


relations (7), (8) montrent que

0 i,-m (*) = ( l)w0 im (a;). (9)


Nous voyons donc que pour m <C 0 les fonctions ®im (x) restent
comme précédemment solutions de l’équation (5). Ainsi donc, l’équa­
tion (2) admet pour ji = Z(Z + 1) des solutions univoques bornées
y lm(0, ï .) = —= e i”*«-e,m( c o s 9 ) ( - /< m < i) - (io)

Les fonctions Y lm (0, q>) sont appelées fonctions sphériques d'ordre l.


90 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Citons les expressions explicites de quelques fonctions sphé­


riques élémentaires :
Y,o (6, cp) = ] / P, (cos 6), (11)

n > (6 , <p) = l / - — cosO, (12)

Y i , ± , (6, cp) = ± j / " ~ sine e***.

On s’assure aisément que les fonctions Y (0, cp) vérifient les rela­
tions d’orthogonalité
j Y lm (9, cp) Y p m- (6, (p) dQ = iu-S**; (13)
Q

dQ = sin 0 d0 dcp ( 0 ^ 0 ^ at, 0 ^ cp^ 2it).
Il ressort des formules (9) et (10) que
Y f m (0, cp) = @im (COS 0) 0 _ m (tp) - (— l)mY lf_m (0, cp). (14)
Nous obtenons donc sous forme explicite les fonctions y (0, cp)
qui définissent la solution bornée u = R (r) Y (0, cp) de l’équa­
tion de Laplace en fonction des angles.
Pour définir la fonction R (r), nous tirons de (1) l’équation
d’Euler
r2R" + 2rR' — l (Z + 1) R = 0
dont la solution générale s’écrit
R (r) = C s l + C2r
(Cx, C2 sont des constantes). Ainsi donc, l’équation de Laplace ad­
met comme solutions particulières les fonctions rlY im (0, cp) et
(P)’ d°nt les premières sont utilisées pour la résolution
de problèmes aux limites intérieurs, et les seconds, pour la résolu­
tion de problèmes aux limites extérieurs dans un domaine sphéri­
que. Ces fonctions sont appelées fonctions sphériques de volume.
Remarque. Il existe une autre approche de l’étude des fonctions
sphériques, basée sur les représentations du groupe de rotation,
voir par ex. [6]. Cette approche est adoptée notamment en théorie
générale du moment de la quantité de mouvement en mécanique
quantique.
2. Propriétés des fonctions sphériques. Dégageons quelques pro­
priétés des fonctions Y l m (Q, cp).
§ 10] FONCTIONS SPHERIQUES 91

1) De la formule de récurrence pour les polynômes de Jacobi et


de la relation liant les fonctions 0 im (a;) aux polynômes de Jacobi
(x), on déduit sans peine la relation de récurrence pour la
fonction Y lm (0, q>) par rapport à l’indice l:
v , /~(74-1)2 m2 v /■ ^ —m2 v
C O S t)- Y im J/ y ^ 2 \

La formule obtenue est valable pour m <; 0, ce qui se vérifie sans


peine à l ’aide de (14).
2) En dérivant (7), on obtient la formule de dérivation
d@im _ mx u , -| /~ l (Z+ l) — m (nt + 1) a
dx 1 — x2 ' V i — x2 u î , m+l -

En changeant m en —m et en utilisant (9), on obtient une autre


formule de dérivation :
d®tm __ mx ex l (i + 1) — TU {m — 1) a
dx i — x2 V i — x2 1-
On posera dans ces formules 0 Jm (æ) = 0 pour m = ± (Z -f- 1).
Eliminant entre ces formules de dérivation la fonction d®lm dx 7
on aboutit à la relation de récurrence pour la fonction 0 Jm (x) par
rapport à l’indice m :
■7^= + 6,, „+i -
y i —x 2
— V l ( l ~ r l ) — m (m — 1) ©î, m- il.
A l’aide de (10), on obtient les formules de dérivation pour les
fonctions sphériques. Puisque
àY im (e , CP) _ a e im (p d B l m (x)
--------------—
30
—sin o — = ------^---
y 2n dx 3C=COS0 ’

les formules de dérivation pour ®lm (x) se laissent récrire sous la


forme

e±i(P ( + m co^ S ^ - Y lm) =

= ]/i(H l)-m (m + l)7 u ± 1 . (15)


On posera dans ces formules Y im (0, cp) = 0 pour m = ± (l + 1).
De la forme explicite des fonctions sphériques on déduit égale­
ment la formule de dérivation suivante :
(9 , q») = i m Y l m (0 , 9 ). (16)
92 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

3) Déduisons la représentation intégrale pour la fonction


Y jm (9, cp). A cet effet, représentons dans l’expression (7) de 0 im (x )
dl+m
la fonction m (1 — x2)1 à l’aide de la formule intégrale de
Cauchy :
^ L (i _ x2)1 _ <*+»>», f («-«•>' &
dxl+m 2m J (s — x)l+m+1
C '
(C est un contour entourant le point s = x). Il est commode de
choisir comme C une circonférence de centre en s = x de rayon
V 1 — x2. Alors, en posant s = x -j- V 1 — x2eitx, on obtient
<ji+m
(1 — x 2)1=
dxl+m
2jï
_ (—2)* (l-^rn) 1 (1 — x z) m/2 J e-vmxx (£_j_ i y l —x 2 sin a )f da.
2jx
En substituant l’expression obtenue dans (7) et en utilisant (10),
on obtient la représentation intégrale pour Y lm (0, cp) :
2n
Y i m (0, tp) = Bim j e-*™(a-<p) (cos 0 + i sin 0 sin a)1da =
2 31— cp
= B lm j e-ima [cos 0 + i sin 0 sin (ct+(P)]i da,
-(p
ou
B lm

Puisque l ’intégrale d’une fonction périodique le long d’un segment


dont la longueur est égale à la période de la fonction ne dépend
pas de la position du segment, on a
2rc
Y im (0, cp) = B lm j e~ima [cos 0 + i sin 0 sin (a + cp)]* da. (17)
o
3. Relation entre les polynômes harmoniques homogènes et les
fonctions sphériques. En résolvant l’équation de Laplace Au = 0
en coordonnées sphériques, nous avons trouvé les solutions particu­
lières de cette équation qui sont bornées pour r ^ - 0 :
Uim(r, 0, y) = rLY lm{Q, cp).
A l’aide de la représentation intégrale (17), on peut exprimer les
fonctions u im (r, 0, cp) en coordonnées cartésiennes
x = r sin 0 cos cp, y = r sin 0 sin cp, z = r cos 0.
§ 10] FONCTIONS SPHÉRIQUES 93

On a
2jt
ulTn(r, cp) = B im j e~ima fr cos 0 + ir sin 0 sin (a 4- cp)]* da =
o
2Jt
= B Xm ^ e~ima (z + ix sin a + iy cos a)1d u .
o
On voit que la fonction u im (r, 0, (p) est un polynôme homogène
de degré Z en x, y, z.
Rappelons qu’on entend par polynôme homogène de degré l une ex­
pression de la forme
ui(x, y, z) = 2 c UiiUXlxy llzli
Il 1121
dans laquelle la sommation se fait suivant tous les indices non
négatifs lx^ 0, Z2^ 0, l3^ 0 dont la somme est égale à Z. A ce titre,
l’expression r2 — x2 + y2 -f- z2 est un polynôme homogène.
Calculons le nombre des polynômes homogènes de degré Zlinéaire­
ment indépendants. A cet effet, il suffit de recenser toutes les com­
binaisons possibles des valeurs de lx et de Z2, car, pour un Z donné,
la valeur de Z3 se définit sans ambiguïté : Z3 = Z— lx — Z2. Si lx
est donné, la valeur de Z2 peut varier entre Z2 = 0 et Z2 = Z— Z3,
autrement dit, il existe Z — lx + 1 valeurs possibles de Z2. Aussi le
nombre total des polynômes homogènes de degré Z linéairement
indépendants est-il égal à

at1= 2 v - h + i ) = (;+ iy i+2>-


i,=0
Un polynôme homogène vérifiant l’équation de Laplace est dit
polynôme harmonique homogène. L’expression rlY ijn (0, cp) en
est un exemple.
On peut former, à partir des polynômes homogènes r2 et
ri-2ny J_2n>m (0^ (p)5 (jes polynômes homogènes de degré Z:
uim n [x, y , z) = (r2) V - 2" 5 V 2n,m (©, <p) = r % - 2n,m (0 , cp).
Les indices m., n peuvent prendre des valeurs entières vérifiant
les inégalités
0 ^ 2 n ^ . 1 , — (Z — 2n) ^ m ^ . 1 — 2n.
En vertu de l ’indépendance linéaire des fonctions sphériques
^r z-2n,m(0» <p)> qui découle de leur orthogonalité, les polynômes
homogènes u iTnn (x, y , z) seront linéairement indépendants. Pour
une valeur donnée de Z— 2n, le nombre des valeurs possibles de m
est 2 (Z — 2n) + 1. Aussi le nombre total des polynômes homogènes
94 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. I l

considérés est-il égal à


2 [2 ( ; - 2 n ) + l] = (i + 1)2(i + 2).
n
Remarquant que le nombre des polynômes homogènes que nous
venons de considérer est égal au nombre total des polynômes homo­
gènes de degré l linéairement indépendants, un polynôme homogène
arbitraire de degré l se laisse représenter sous forme d’une combinai­
son linéaire de polynômes homogènes riy i_2n m (0, cp), i. e.
Ui ( x , y , z) = rl T; Cmny/-2n,m(0, cp). (18)
772, n
Nous avons obtenu le développement d’un polynôme homogène
arbitraire suivant les fonctions sphériques. A l ’aide du développe­
ment (18), on montre sans peine que tout polynôme harmonique
homogène de degré l est une combinaison linéaire de polynômes harmo­
niques homogènes rlY tm (0, q>).
Soit en effet u x (x , y, z) un polynôme harmonique homogène,
en sorte que A u t = 0. Alors, en appliquant l’opérateur de Laplace
A = Ar -j- Aq ç au développement (18), on obtient

A«j = rl~2 2 [/(Z + l) — ( l — 2n)(l — 2n + l)]CmnY i - 2n, m(0, cp) =


m, n
= r‘-* 2 2n (21 —2 n + 1) Y;_2n, m(9, q>) = 0.
m, n
Puisque les fonctions sphériques y j - 2n,m(0i cp) sont linéairement
indépendantes, on obtient l ’égalité
2n (21 — 2n -f- 1) Cmn = 0,
i. e. Cmn = 0 pour n >* 0, ce qu’il fallait démontrer.
4. Fonctions sphériques généralisées. Lorsqu’on fait tourner le
système de coordonnées, un polynôme homogène se transforme en
un polynôme homogène de même degré. D’autre part, l’opérateur
de Laplace reste inchangé dans une telle rotation, i. e. A xyz =
= AX'y'z>. C’est pourquoi, quand on fait tourner le système de
coordonnées, tout polynôme harmonique homogène se transforme
en un polynôme harmonique homogène de même degré. D’où
^lm (**"’ V' = 2 (^ > U i %)>
m'

Uim(x, y, z) = rlY lm(Q, cp).
11 vient donc
Y im (0, Cp) = 2 Drnm'Yim' (Q ' , C p ')* (19)
m'
§ 10] FONCTIONS SPHÉRIQUES 95

Les combinaisons linéaires de fonctions Y lm (0, (p) pour un Z donné


forment donc un espace de fonctions à 21 + 1 dimensions qui est
invariant par rotation.
Les coefficients D lmm’ dépendront évidemment des paramètres
qui définissent la rotation du système de coordonnées. Une rota­
tion quelconque du système de coordonnées par rapport à l’origine
des coordonnées se définit sans ambiguïté par trois paramètres
réels. En effet, on définit une rotation de façon univoque en don­
nant le sens de rotation de l’axe (deux paramètres) et l ’angle de
rotation (un paramètre). Comme paramètres définissant une rota­
tion, on utilise le plus souvent les angles d'Euler a, P, y, si bien
que n’importe quelle rotation se fait en opérant trois rotations
consécutives autour des axes de coordonnées : a) une rotation de
l’angle a autour de l ’axe des z ; b) une rotation de l’angle P autour du
nouvel axe des y \ c) une rotation de l’angle y autour du nouvel axe
des z *). On a donc
D mm' = D m m ' (a , P* y)*

Dans le texte qui suit, la matrice d’éléments D lmm' (a, P, y) sera


notée D (a, (5, y) et appelée matrice des rotations finies.
Une rotation quelconque se définit d’une façon univoque par
les angles d’Euler si ceux-ci varient dans les limites suivantes:
0 < a < 2it, 0 < ji, 0 ^ y * < 2jt. Lorsqu’il s’agit d’une rota­
tion d’angles (a + 2nnlf P -f- 2sin2, y -f- 2n n 3), elle se confond
avec la rotation d’angles (a, (5, y) si %, n2, n 3 sont des nombres
entiers. On a donc
D (a + 2itnlt P + 2jin2t y + 2jtn 3) = D (a, (5, y).
Remarquons en outre que la rotation (a, (5, y) est équivalente à la
rotation (jt + a, —P, 3t + y). La rotatio-n inverse se caractérisera
par des angles
ai = —y» Pi = —P* Yi = —a,
ce qui équivaut à la rotation
(jt + a lt —pj, n + Yi) = (n — y, P, Jt — a).
La matrice de la rotation inverse se confond donc avec la matrice
de la rotation (jt — y, P, n — a), i. e.
Z)"1 (a, p, y) = D (n — y, p, n — a).
Les fonctions D lmm' (a, P, y) sont appelées fonctions sphériques
généralisées, car elles se confondent dans un certain nombre de cas
*) Parfois la rotation de l ’angle P se fait non pas autour du nouvel axe des
y mais autour du nouvel axe des x . Les angles d’Euler a', p', y' introduits de
cette façon sont liés aux angles d’Euler a, 6, y par les relations a ' = a + n / 2 ,
P' = P, y' = y — Jt/2.
.t'U.Li ï IN UlVlJtUS U lV I ’J tlU liU iN A U A U JL.ASSJLg U IbS [UH. 11

particuliers avec les fonctions sphériques ordinaires. On les appelle


également D-fonctions de Wigner. Les fonctions sphériques généra­
lisées sont largement utilisées en mécanique quantique.
Dégageons quelques propriétés principales des fonctions sphé­
riques généralisées et mettons-les sous forme explicite en fonction
des paramètres a, (3, 7. Puisque l’élément d’angle solide est inva­
riant par rotation, dQ = dQ' , les conditions d’orthogonalité
^ ^im <p) Y*mi (0, cp) dQ, = ômmi,

j q>') y?,». (e\ <p')dQ' = ôm,m{


donnent lieu à la relation
2 Dmm' P? y ) [ D m i m ' (o*ï P> T ) ] * = (2 0 )
771'
i. e. la matrice D + (a, P, 7), qui est la transposée et la conjuguée
complexe de D (a, P, 7), se confond avec D -1 (a, p, 7). Cela re­
vient à dire que la matrice D (a, P, 7) est unitaire. On obtient
donc à partir de (19)
Y lm. (0', <p') = S i&mm. (a, 0, v)l* yim (9. <P). (19a)
m

En faisant intervenir les égalités Z)-1 (a, P, 7) = D (jt — 7, p,


jt — a), D - 1 (a, p, 7) = D + (a, p, 7) on aboutit à la relation
suivante :
Dlmm'(n — y, p, Jt —a) = [Dlm>m (a, (3, 7))*. (21)
Une autre propriété élémentaire des fonctions sphériques géné­
ralisées se déduit facilement de la propriété (14) des fonctions sphé­
riques Y lm (0, cp) :
D L ,'( a , 0, = -» ■ -(“ ■ P. Y )]*- (2 2 )

Essayons de mettre les fonctions sphériques généralisées


D\nm’ (a, P, 7) sous forme explicite. Soient deux rotations consé­
cutives de paramètres a l5 pl5 7Xet a 2, p2, 72 équivalentes à une rota­
tion unique de paramètres a, P, 7, et cela en sorte qu’à la suite de
la première rotation les coordonnées sphériques (0, cp) d’un vecteur
fixe changent en coordonnées sphériques (0l5 <pt), tandis qu’à la
suite de la seconde rotation les coordonnées 01? cpx changent en 0', cp'.
On a alors
Y i m (0, Cp) = 2 D mmi (o^iî Pu Ti) Y Im-L (^î» *Pl)’
ml
YImi (9n ^l) = S Dmim' (^2’ P2’ T2) Y im* (0 ? *P )•
m-i
§ 1UJ JPUJNiJTlUINS 5±^lSrtJL'^Ui2i5 y/

D’autre part,
9 ) = ! ] D lmm' (oc, P, Y) (6'» <p')*
m'

En vertu de l’indépendance linéaire des fonctions sphériques, la


confrontation des développements précédents conduit à l ’égalité
(o&» P» Y) = S Dmm\ (®1» Pj» Yl) ^m\m* (®2’ P ’ Y )» 2 2

D (a, P, y) = D (a i> Pi» Yi) D (« 2» P2» Y2)»


i. e. les matrices de deux rotations consécutives se multiplient dans
l’ordre inverse. Une relation analogue a lieu quand on effectue
plusieurs rotations consécutives du système de coordonnées. De lè
et de la définition des angles d’Euler il résulte que pour calcule]
les fonctions sphériques généralisées D lmm>(a, P, y), il suffit de
connaître leurs expressions dans les cas où les rotations s’opèrenl
autour de l ’axe des z et autour de celui des y. Désignons par Clmm• (oc)
et dlmm' (P) les fonctions sphériques généralisées qui correspondent
à la rotation de l’angle a autour de l ’axe des z et de l ’angle P autoui
de l ’axe des y. Il vient alors

Dmm (OC, p, Y)= 2 Cmmi (a)d 77117712(P) C 7tt2m # (y).


7711777-2
Cherchons la forme explicite des fonctions (a). Quand or
opère la rotation de l ’angle a autour de l’axe des z, les coordonnées
sphériques 0, (p d’un vecteur fixe se transforment en coordonnées
sphériques 0' = 0, cp' = <p — a . On a donc
Y im ( 0 » <p) = Y l m ( 0 r, q / + a) = e*m a Y l m ( 0 ' , (p').
D’autre part,
y lm (0» <p) = 2 Clmm' (oc) Y jm/ (0', (p').
771'

D’où
Cmm' (et) —
et donc
D\nm' (a, P, Y) = e ^ + m ' y ) ^ (p). (23
Cherchons maintenant les fonctions sphériques généralisée
d lmm' (P) qui correspondent à la rotation du système de coordon
nées de l’angle P autour de l’axe des y . On a dans ce cas
Y lm (6, <P) = 2 <4»- (P) Y lm. (6', <p'). (24
m'
98 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Les nouvelles coordonnées ( x \ y ', z') sont liées aux anciennes


(x , y, z) par les relations
x = x' cos P + z' sin P,
y y i
=
z = z’ cos P — x sin p.
En passant aux coordonnées sphériques, établissons la relation
entre (0, 9) et (0', 9'):
sin 0 cos 9 = sin 0' cos 9' cos P -f- cos 0' sin P,
sin 0 sin 9 = sin 0' sin 9', (25)
cos 0 = cos 0' cos P — sin 0' cos 9' sin |3.
Pour déterminer dlmm' (P), cherchons les relations différentielles
entre ces fonctions. Puisque, dans le second membre de (24), la
dérivation se fait le plus facilement par rapport à P et (p', nous
fixerons la valeur de 0' dans cette relation et considérerons les va­
riables 0 et cp comme des fonctions des variables P et cp'. Il vient
donc
dYimfôi cp) __ d Y im 50 , dYijfi dtp
dp — 50 5P *"* 5 9 5p 9
dYim (6, cp) _ dYlm 50 dYlm 5<p
5cp' 50 5cp' 5cp 5<p'

Les dérivées — 5p
» -P~r
dcp
» 4dp?- et 5cp seront calculées à l’aide des
relations (25). Dérivons la dernière de ces relations, il vient
vu c/u . O
-J f = cos (p, -Q-r = - sin P sm cp.
En dérivant la deuxième et la première des relations (25) respecti­
vement on trouve
5cp __
~ W ~ — cotg 0 sin cp,
5cp __
dtp7"
— sin p cotg 0 cos cp+ cos p.
D’où
dY im (9< cp)
dp = cos 9 dYlmdf ’1 — im cotg 0 sin (f>YIm (0, 9),
d Y i m (Q, cp) • o r •
= —smp d Y im (9, cp)
|^sin 9 -------gg—— ,
4-
5<p'

+ im cotg 0 cos q>Yim (Q, 9) J -f- im cos p F Im (0, 9).


§ 10] FONCTIONS SPHÉRIQUES 99

Pour le calcul de la dérivée dYfm (0, <p)/d0, nous utiliserons les


formules de dérivation (15). Puisque dans (15) figurent les quantités
e±î<PdYim/dQ et dans les expressions de d Y im/d$ et de d Y lm!dcp' les
quantités cos (p-dYlmldQ et sin (p-d Y lm/dQ, on doit, pour pouvoir
appliquer les formules (15), écrire d’abord les combinaisons linéaires
correspondantes de d Y lm/d$ et de d Y lm/d(p'. On a
dYim (6, cp) i__ dYim (6, (p)
d|3 sin P dcp'

= e±i(p =p m Cotg 0Yim] ± m cotg PY lm =

= =F V l {l + 1) —m (m ± 1) Y lt m±i (0, cp) ± m cotg pY lm (0, q>).


En utilisant le développement (24) des quantités Y im (0, (p),
Y m±i (0»<p) et en identifiant les coefficients de Y i m>(0', cp') dans
les premier et second membres de l ’égalité, on obtient les relations
différentielles cherchées pour la fonction dlmm' (P) :
d ji t m ' — rocosP j i _
dp û W ± iïïTp amm' ~
= =f V l (Z + l) — m { m z t (26)
On posera ici <2±(z+i),m' (P) = 0. A l ’aide des relations (26) et de la
condition dlmm’ (0) = àmm'i qui découle de (24) pour P = 0, on
définit toutes les fonctions Smm>(P) de façon univoque.
Mettons la relation (26) sous une forme plus condensée. A cet
effet, nous la multiplierons par
m ' —m m '+ m

e * p (± j m,7 ” g0SP rfp) = ( l - c o s p ) ± 2 (1 + cosP) 2 ,


ce qui nous donnera
m ' —m m' + m

--- [(1 - cos p)* 2 (l + c o s p f 2 <&„'(?)] =


m' —m

= =F y l (Z+ 1) —m (m ± 1) (1 —cos P) 2 X
m' + m

X (l + cosp) 2 d lm± l,m'(P). (27)


Choisissons dans (27) les signes en position supérieure et posons
m = l, il vient
mf - l m '+ Z
(1 —cos P) 2 (1 -j- cos p) 2 d\m>(p) = const.
D’où
Z-m' Z+m'
d\m’ (P) = Clrn* (1 —COS P) 2 (1 + C O SP) 2
7*
100 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

(iCim' est une constante). Pour m <C Zles fonctions dlmm' (P) se lais­
sent exprimer par une formule de récurrence à l ’aide de dfm' (P)
en prenant dans (27) les signes en position inférieure. En faisant
le changement de variables
m—m' m+m'
X = COS P ? V m m ' (^ ) == (1 ^) (t “I- X ) ^ram' (P)’

on obtient
_______ 1_______ dv.mm'
^m—1, m' — dx 9
\/ i(Z + l) — m ( m — 1 )

d ’o ù

dl-m
Vlm’
11 y l (Z-f-l) — s (s— 1) dxl~m
—m 4-1

î.e.
m'+m
J <!_*) . ------
(i+*)
G'mm' — W m ' ---------------- j----------------------------------------------- X

[] ^ (I H )-s (s -l)
s=m-f-1

(28)

Pour déterminer la constante Cim’, nous utiliserons l’égalité


dlm'm' (0) = 1. En faisant dans (28) la dérivation d’après la for­
mule de Leibniz, nous obtenons
>-m' cyl+m' ( l — m ’) ! __
dln’m' (0) = Cim' l = 1,
0 V m + v -s (s -i)
s= m ' 4-1
d ’où
[] y i ( i + i ) - S( s - i)
C $z=m' +1
lmf —‘
2l (l —m') 1
Puisque

n i î ( { + i ) i = n v + s) v - » + i ) ° (T + m )” 1! »
s=m+1 s= m + l
§ 10] FONCTIONS SPHÉRIQUES 101

on obtient finalement
m ' —m
r (l + m) ! (l — m) 1
dlnm' (P) = (1 —x) 2 x
m' + m
— -- dl-m
X (1 + x) [(1 —x)l~m' ( l + ^ ) i+m']. (29)
d x l~m

Remarquons que les fonctions dlmm' (P) sont réelles. Elles se lais­
sent exprimer à l ’aide des polynômes de Jacobi:
_________________ m—7n'
dl ./pu — -1 i/~ (Z+ rn)l(Z —m)l ,, X~~~2~
mm (U 2m V J ( l — m') ! X' X
m4-m'
X (1 + x ~ P ^ m' ■ (*),
où x = cos (5. Les fonctions d lmm>(P) peuvent s’écrire sous une
forme différente, en faisant intervenir les relations de symétrie
qui résultent de (21), (22), (23) et du caractère réel des fonctions
d>inm' P) •
.... (30)
En utilisant les relations (30), on peut faire en sorte que les inéga­
lités
m — m ^ 0, m + m 1^ 0
soient toujours vérifiées.
En confrontant la formule (29) pour m? = 0 et la formule (8),
on obtient

4 . o (P) = j / - 2TFT 6 '"*


d’où
dL (« . P. v) = V ïz r ç r y ‘» (P - “ ) ’ <3 1 )

Mo (a, p, y) = Pi (cos P).


A l ’aide de (21), on obtient une autre relation analogue :

O L ( a , P, ï ) = ( - l ) " / - 2 T F r r " » ( P ’ V)-

5. Théorème d’addition. Etablissons pour les fonctions sphériques


une relation très utile, appelée théorème d’addition. A cet effet,
posons dans (19a) m ’ — 0 et appliquons les formules (11) et (31) :
P, (cos 6') = 2 Y ,m (6, <p) Y îm (P, a). (32)
102 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

La relation (32) admet une interprétation géométrique bien


simple. Soient deux vecteurs quelconques r x, r 2 dont les directions
se définissent par des coordonnées sphériques (0X, <px) et (02, <p2).
Soit co l ’angle que font ces directions entre elles. Posons dans (32)
0 = 0i, <p = <pi et faisons une rotation (a, |3, 7) de telle façon que la
direction du nouvel axe des z vienne se confondre avec celle du
vecteur r 2. De toute évidence, les angles a et P seront les angles sphé­
riques du nouvel axe des z dans le système de coordonnées ancien. 11est
facile de voir alors que a — cp2, P = 02 et l ’angle co entre rx et r 2
se confond avec 0'. La formule (32) devient donc
1

P, ( cos<o) = ~ - 2 y lm(6i, <Pi)yr»(02. <ps). (33)

La relation (33) est appelée théorème d'addition pour les jonctions


sphériques. Son champ d’application est vaste, par exemple en
théorie des spectres atomiques. La formule (33) est fréquemment
l
utilisée pour développer la quantité \ r _ r ^ en série suivant
les fonctions sphériques Y lm (Qx, <px) et Y lm (02, <p2)« Puisque
(voir § 5)
00 1

| r x— r 21 = 2 ri + 1 P l (C0S û))’

on obtient d’après le théorème d’addition pour les fonctions sphé­


riques

-ÿ — -r^ = 2 2 ^ r - ^ ^ m(0..9,)n™ (e 2,<p2). (34)


1=0 m= —l >

Ici r< = min (rx, r2), r> = max (r1? r2).


Exemple 1. Considérons le potentiel

“ ir) = j dx’ (35)


v

créé par une charge électrique de densité p (r) enfermée dans un


volume V. Pour calculer le potentiel u (r) à une grande distance
du volume V , il est commode de le développer suivant les puissances
de 1/r, en choisissant l ’origine des coordonnées à l’intérieur de V.
A l’aide du développement (34) pour rx = r, r 2 = r ' , r > r ', l’ex-
§ 10] FONCTIONS SPHÉRIQUES 103

pression (35) peut s’écrire comme suit:


oo l

« (r) = 2 2 - ^ 2 - Y lm (0, q>), (36)


1=0 m = - l

Q,m = - £ p r j r"p (r') Y lm (0', <p') dx'. (37)


y
La formule (36) s’appelle généralement développement multipolaire
du potentiel.
Si le volume F est une boule de rayon r', 0 <C r' < a, et p (r') =
= p (r'), l ’intégrale (37) est facile à calculer: Qim = Y 4 n Q à i0Sm0,
où Q est la charge totale. On obtient alors, comme il fallait s’y
attendre, u (r) = Qlr.
Exemple 2. Appliquons le théorème d’addition (33) à la résolu­
tion du premier problème aux limites intérieur pour l'équation de
Laplace dans une boule :
Au = 0, u (r, 6, cp) |r==a = / (0, cp).
La solution sera cherchée par séparation des variables, sous
forme d’une série suivant les fonctions sphériques de volume
rlY im (0, (p) :

u(r, e, qp)= 2 CIm(-^ )'rlm(0 , q>). (38)


ly m

Pour déterminer les coefficients C im, rappelons-nous que sur la


sphère la condition aux limites est r = a et que les fonctions sphé­
riques Y lm (0, cp) sont orthonormées. Il vient donc

c lm= \ h 6', q>')Yfm(6', <p' ) d Q ' .


%
>

La solution (38) peut s’écrire également sous forme d’une intégrale.


A cet effet, substituons l ’expression de Ctm dans (38), permutons la
sommation et l ’intégration, puis faisons la sommation sur m à l ’aide
du théorème d’addition:

»(r, 0, <P)= j< œ '/(0 '. q>')[2 (•r ) ‘y i»(e■ <P)r*m(e', * ') ] =
ly m

= j dQ 'f (6',
l

Ici p, est le cosinus de l’angle entre les directions (0, <p) et (0', cp') :
pi = cos 0 cos 0' -j- sin 0 sin 0' cos (cp — <p').
104 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Pour faire la sommation sur Z, nous ferons intervenir la fonction


génératrice pour les polynômes de Legendre :

2 t l p i w = Y 1—2ip-f *2
1=0
Puisque
2 (22 + 1) t lPi (h) = 2 ] / ï 2 ( 2+ " 2") t l il%Pi (fl) =
i i

= 2 1 / + [ v * 2 t ‘P i < + = 2 y ï 4 r ( )
1—t2
(1—2ip-H 2)3/2 »
on a

S (22 + 1) ( « ) •P i ( ^ — [1 — 2 | x r / a ( r / a ) 2]3/ 2 »
l
ce qui veut dire que la solution du premier problème aux limites
intérieur lorsque l ’équation de Laplace se rapporte à une boule se
présente sous la forme
1 — (r/a)2
u (r, e, < ? )= 4 r j <8*7(0'. <p')-iî7r 2(xr/a -j- (r/a)2]3/2

§ 11. Fonctions de deuxième espèce


1. Représentation intégrale. On a vu au § 3 que l’équation dif­
férentielle pour les polynômes orthogonaux classiques admet des
solutions de la forme

(1 )
c
où le contour C d’extrémités sx et s2 est choisi de façon à vérifier
la condition
an+1 (s) p (s) « 2 _
(s—z)n+2 Sl“ ( 2)

Dans le cas d’un contour fermé autour du point s = z on a pour


Cn = ^ es P o ly n ô m es classiques y n (z ) orthogonaux sur l’inter­
valle la, M. Une autre forme possible du contour C est pour z (J
(£ [a, b], un segment de droite joignant les points sx = a et s2 = b.
La condition (2) a lieu en vertu de la condition (8) du § 5. La solution
correspondante pour Cn = B nn\ est appelée fonction de deuxième
§ il] FONCTIONS D E D EU X IÈM E ESPÈCE 105

espèce et se note Qn (z) :


° n (s) p (s)
(s — z)n+1
ds. (3)

La forme explicite de la fonction p (z) (voir § 3) permet de voir


aisément que cette fonction peut admettre des points de branche­
ment pour z = a et z = b. On doit alors, afin d ’assurer l ’univocité
de la fonction Qn (z), faire des coupures sur le plan de la variable
complexe z, par exemple une coupure (a, -f-oo) allant du point z = a
vers la droite le long de l ’axe réel. On peut admettre alors que
p (x -J- iO) = p (x) pour x Ç (a, b).
En faisant n fois l ’intégration par parties dans (3), on obtient
la représentation intégrale qui établit une relation entre Qn (z) et
les polynômes yn (z) :
— [ a n (s) p ( s ) ]
Bn { n - 1)! \ 0 n (s)p(s)
Qn (z) = P (z) l (s — z)n (s — z)n

b dn
[O* (s) p (s )]
dsn
s— z
ds.
a
Nous avons profité du fait que le premier terme dans l ’accolade s’annu­
le en vertu de la condition (8) du § 5, car [on (z) p (z)](n-m)= - — x
Amnfin
X Gm ( z ) p (z) y W (z). En utilisant la formule de Rodrigues pour
les polynômes y n (z), on donne à l ’égalité déduite la forme

g .( » ) = - p ^ - j yi ^ iS) ds- (4)


a
La représentation intégrale (4) peut être mise sous une forme
différente, qui s’avère parfois plus utile:

p (z) [ j
p (s) ds + y n (z) j —— ■] .

Remarquant que la première intégrale du crochet est un polynôme


de deuxième espèce rn (z) (voir § 6, n° 3), et que la seconde se laisse
exprimer à l ’aide de la fonction Q0 (z), on obtient

<?.«• (5)
Ainsi donc, toutes les particularités de la seconde solution Qn (z)
se définissent par le comportement des fonctions Q 0 (z) et 1/p (z).
106 POLYNOM ES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

2. Représentation asymptotique. A l ’aide de (4), on déduit la


représentation asymptotique de Qn (z) pour des | z | élevés. A cet effet,
on fait intervenir l ’égalité
_i 1 1 (s/z)P +i - | _
s —z z 1 — s/z 4 [2
h=0
(-y 1—s/z J

____ 1_ y ( S Ÿ \ sP+1
Z 2-1 \ z ) ( s — z) zP+1
h—Q
Intégrant cette égalité avec le poids yn (s) p (s) entre a et b, on
obtient
p b

P (z) Qn (z) = — 2 j shy n (s) p (s) ds + 2 0 t ( 6)


h—n a
ou
sp+1ÿn (s) p (s) ^
rp

Pour l’intégration, nous avons profité de la propriété d’orthogona­


lité (5) du § 6.
Si z oo et la distance la plus courte entre le point z et l’inter­
valle ]a, b[ est bornée inférieurement, la quantité | rp (z) | sera
bornée et l’égalité (6) nous fournira la représentation asymptotique
de la fonction Qn (z). En particulier, l ’égalité (6) nous donne pour
p = n + 1:

^ ( z) = - é T < i ) W [ 1+ 0 ( 4 ) ] - <7>
Ici et dans le texte qui suit, nous utiliserons la notation suivan­
te : f 1 (z) = O [f2 (z)] pour z z0, si dans un voisinage du point
z = z0 les fonctions (z) et / 2 (z) vérifient l’inégalité
I fl (z) K c | U (z) I,
où C est une constante.
De la représentation asymptotique (7) on voit que les fonctions
de deuxième espèce Qn (z) et les polynômes orthogonaux classiques
yn (z) présentent des comportements asymptotiques différents et
sont donc des solutions linéairement indépendantes de l ’équation
différentielle pour les polynômes orthogonaux classiques (à l’ex­
ception du cas d e 7z = 0, a + p + 1 = 0 pour les polynômes de
Jacobi P l«’to(z)).
3. Relations de récurrence et formules de dérivation. Puisque la
représentation intégrale (3) de Qn (z) ne diffère de celle de yn (z)
§ H] FONCTIONS DE DEUXIÈME ESPÈCE 107

que par un facteur constant 1/(2ni) et le choix du contour, on a pour


les fonctions Qn (z) et yn (z) les mêmes relations de récurrence et les
mêmes formules de dérivation (voir §§ 4, 5) :
Z<?n(z) = an<?n+l(2) + Pn<?n(z)+ïn<?n-l(z) (n > 1), (8)
O M Qn M = ^ [ ^ <?»+, ( * ) - * „ « Qn (*)] ■ (9)

La représentation intégrale de la dérivée d’une fonction de deu­


xième espèce s’obtient à l ’aide de la formule (7) du § 4:
b
n >M _ *nBnn\ (* o ^ p j s ) ,
^n{) o (z) p (z) J (s-z)n dS’
a

\ Th_ 1
où xn = t ' -|---- ^— a". Pour n = 0 cette représentation conduit
à l ’équation différentielle suivante pour la fonction Q0(z):
o (z) P (z) Q' (z) = C, (10)

b

C = x aB a \ p (s) ds — ~ ~ ~ *
J a0
a

Nous avons profité de ce que y 0 {z) = B 0 = a0 en vertu de la for­


mule de Rodrigues.
De l’équation (10) on déduit sans peine une représentation inté­
grale commode de la fonction Q0 (z) :

= (il)
Z

Comme z0, il y a intérêt à prendre un z tel que Q0 (z0) = 0. La repré­


sentation asymptotique (7) montre que pour les fonctions de La-
guerre de deuxième espèce Qf (z) on peut poser z0 = —oo, et pour
les fonctions d’Hermite de deuxième espèce, z0 = ± i o o . Pour les
fonctions de Jacobi Ç(0a’^ (z), on peut poser z0 = oo pour a + (3 !>
> - l .
Il ressort de (11) que la quantité Q0 (x ± i0) est bornée pour z x, où
x Ç ]a, ô[ ; il existe donc, en vertu de (5), des valeurs limites Qn (x ± iO). Puis­
que, conformément à (4), on a p (z) Qn (z) = p (z) Qn (z) (où la barre symbolise
la conjuguée complexe), il est plus commode de choisir comme seconde solu­
tion de l ’équation pour les polynômes orthogonaux classiques avec z = x, au
lieu de Qn (x ± iO), une combinaison réelle de ces fonctions :
p (x) Qn (a:) = 1/2 [p (x - f iO) Qn (x - f i0) -f- p {x — iO) Qn (x — i0)]
(rappelons que p (x -f- iO) = p (*)).
108 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

On montre que les fonctions Qn (x) ainsi définies vérifient les mêmes rela­
tions que les polynômes yn (x) pour x £ ]a, ô[. La représentation intégrale (4)
reste vraie elle aussi, à condition d’entendre l ’intégrale dans le sens de sa va­
leur principale, car l ’intégrale dans (4) est une intégrale du type de Cauchy
(voir par exemple [9])
4. Quelques fonctions spéciales voisines des fonctions Q q ( z ) .
Il découle de la formule (11) que la fonction Q0 (z) se laisse réduire,
pour les polynômes de Jacobi, à la fonction bêta incomplète B z (p , q)
en faisant le changement f = 2/(1 + s); pour les polynômes de
Laguerre, à la fonction gamma incomplète T (a, z) en faisant le chan­
gement t = —s; pour les polynômes d’Hermite, à la fonction des
erreurs O (z) en faisant le changement t = ± is. Les fonctions
B z (p , q), r (a, z) et O (z) se définissent comme suit :
Z

B Z(P, q ) = j ? - * ( ! -
0
oo

r (a, z) — j e~ita~i dt , e - i2dt.


Z

Considérons à titre d’exemple la représentation intégrale (11)


des fonctions de Laguerre et d’Hermite de deuxième espèce.
1) Fonction de Laguerre de deuxième espèce. Posons dans (11)
z0 = — oo. Il vient

Ç 0 (2) s Ç Î(* ) = r ( a + l) j = ! > + !) j (12)


Z z

En donnant à a des valeurs entières, a = m (m = 0, 1, 2, . . .)>


la fonction Q% (z) se laisse exprimer à l ’aide des fonctions
+00 oo

E m (z) = z”' 1 f — ds = j Ç - dt, (13)


z 1

largement utilisées dans les problèmes liés au passage du rayonne­


ment à travers la matière, ainsi que dans la théorie des réacteurs
nucléaires. Les fonctions E m (z) sont généralement appelées expo­
nentielles intégrales. Changeant dans (12) s en —s, on obtient pour
z> 0
7m m+1(*). (14)

*) Nous avons pratiqué une coupure entre z = 0 e t z = + o o l e long de-


l ’axe réel afin d’assurer l ’univocité des fonctions Qn (z). Conformément à cette
coupure, en calculant. sa+1 dans (12), on posera 0 < arg s < 2n.
§ il] FONCTIONS D E D EUXIÈM E ESPÈCE 109

A l’aide de la représentation asymptotique (7) de Q0 (z), on tire


aisément de (14) la représentation asymptotique de la fonction
E n (z) :
£ m(*) = ^ [ l + 0 ( ! ) ] . (15)
Par dérivation de (13), on obtient les formules de dérivation
EL (z) = ^ E m (z) — Ç - = - (z)
qui donnent lieu à la relation de récurrence suivante :

£ » ( z> = - r [ ^ - z£ '»-i(i!) (16>


Voyons maintenant ce que devient la fonction E m (z) quand
z-^0. Pour le savoir, en vertu de (16), il suffit de connaître le com­
portement de la fonction E x (z). Celle-ci admet une singularité pour
z. —>■0. Faisons quelques transformations identiques afin de localiser
et éclaircir la nature de la singularité:

z 1 z z
z
c p-s_1
— C —ln z — J —ds,
o

C= j j e~S-^ - ds.
1 0
En développant e~s suivant les puissances de s et en faisant l ’inté­
gration terme à terme, on obtient le développement de la fonction
E x (z) suivant les puissances de z:

E l (z) = C - \ n z + 2 (17)
fe=i
Pour calculer la constante C, nous ferons l ’intégration par parties :
oo i
C = e~* ln s | * -f j e~s ln s ds + (e~s — 1) ln s | J + j e~s ln sds =

= j e~s ln s ds = T' (1) = —y


o
(y est la constante d’Euler, voir Appendice A).
110 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

A côté de E x (z), on utilise souvent dans la pratique la fonction


exponentielle intégrale Ei (z) voisine de E 1 (z) et liée à cette dernière
par la relation
E i (z) = —Ei (—z),
et les fonctions

Si (z) = j ds , Ci (z) = j — • ds
0 OO
appelées respectivement fonction sinus intégral et fonction cosinus
intégral. Pour z > 0 on a en vertu du lemme de Jordan (voir [91)
oo -j-ioo OO
Æt (Éz) = j - Ç d S= | £ l d S= \ ^ - d t =
iz iz z

= j - T ^ dt — i j - — • d t= — {Ci(z) + i [-£ —Si(z)]},


Z Z

car
f sin t ji
J— * = T-
0
On a donc pour z > 0
Ci (z) = ~2 iE i (iz) + ( iz )],
(18)
Si(z)= + ~2f \.E i (iz) Ei( ^Z)1‘
En vertu du principe du prolongement analytique, les relations
(18) restent vraies dans un domaine plus large de variation de z.
Des formules (15), (17), (18) on déduit sans peine les représenta­
tions asymptotiques et les développements suivant les puissances de z
pour Si (z) et Ci (z). On a par exemple

o: /_ \_ v ( - 1)* z2h+1
1j Ej (2fc+l) (2fe+l) !9
h=0
z2h
Ci (z) = y + ln z — 2 2k (2k) ! ‘
ft=i
Puisque les séries de puissances pour Si (z) et Ci (z) convergent dans
tout le plan complexe, la fonction Si (z) est analytique dans le
plan complexe tout entier, tandis que la fonction Ci (z) l’est dans le
plan muni d’une coupure le long du demi-axe (—oo, 0).
5 ü] FONCTIONS DE DEUXIÈME ESPÈCE 111

2) Fonction d'Hermite de deuxième espèce. Posons dans (11) z0 —


= ±ioo (le signe étant celui de Im z). Il vient
± io o

Q0 ( z) = 2 ]/~ji j es2 ds.


Z

Pour z > 0 il vient


ioo oo

Q0 (iZ) = 2 Y n j ds = 2 V n i \ e~&2ds = ji$ [1 —<D(z)],


iz Z

z
O (2) = —^=- [ e~‘‘ ds (19)
V" 0
est la fonction des erreurs.

A l ’aide de la représentation asymptotique (7) de Q0 (z), on écrit


sans difficulté la représentation asymptotique de la fonction des er
reurs :
. — Z2
1
<D(z) = 1
V n
[■+»(*)]•
112 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Le développement de la fonction O (z ) suivant les puissances de z


s’obtient en développant e~s2 en série dans (19) et en faisant l’inté­
gration terme à terme :

l/S ^ fc!(2fc + l) '


1 k=Q

Fig. 4

A la fonction des erreurs sont étroitement liées les intégrales de


Fresnel :
Z 2
S (z) = j sin dt, C (z) = j cos dt.
b o
§ 12] POLYNOMES D’UNE VARIABLE DISCRÈTE 113

On a en effet pour z > 0

C { z )-iS (z )= = i- f - z ) .
o ^ 1
La relation déduite permet de définir le comportement asymptotique
et le développement en série des intégrales de Fresnel.
Les courbes représentatives des fonctions E 1 (x ), Si (x ), Ci (z),
<ï> (x), S (x) et C (#) sont montrées sur les figures 3 à 5.

§ 12. Polynômes orthogonaux classiques d’une


variable discrète
Nous allons considérer une généralisation de la notion de poly­
nômes orthogonaux classiques, à savoir : les polynômes orthogonaux
classiques d’une variable discrète.
Ces polynômes sont largement utilisés à l ’heure actuelle pour
l’établissement de schémas aux différences fournissant une bonne
approximation de solutions d’une série d’équations de Physique
mathématique, pour le dépouillement des résultats de mesures,
pour le calcul des sommes de la forme 2 9 ( x i ) f ( x ù pour une fonc-
i
tion p (x) donnée d’après les formules de quadrature du type de
Gauss (voir appendice C). On a découvert, assez récemment, un
lien entre les coefficients de Clebsch-Gordan, largement utilisés
en Mécanique quantique, et les polynômes d’une variable discrète;
ce lien a stimulé l’étude approfondie de ces coefficients.
1. Equation aux différences analogue à l ’équation du type hyper-
géométrique. On a vu au § 2 que l ’équation différentielle du type
hypergéométrique
g (x) y " + t (x) y' + Xy = 0 (1)
admet comme solutions particulières, pour certaines valeurs de À,
des polynômes orthogonaux classiques. En plus de ces derniers, on
utilise souvent en pratique des polynômes orthogonaux classiques
d'une variable discrète yn (x) qui vérifient l ’équation
a (x )^ x+ h)~ 2y0 ,-'tlS £ ~ K>Jr x{x) »<*+*>-»'<*> + l(x) = Q. (2)
Ici g (x) et t (a;) sont des polynômes de degré non supérieur à 2 et
à 1 respectivement ; h et X sont des constantes. L’équation aux diffé­
rences (2) est analogue à (1). En faisant un changement linéaire de la
variable indépendante, on réduit l’équation (2) à la forme
G (z) AVÿ + T (x) Ay + l y = 0, (3)

M (x) = / {x - f 1) — f (x), v / (*) = f (x) — f (x — 1).
8-0592
114 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Avant d’étudier les propriétés des solutions de l’équation (3),


considérons quelques propriétés des opérateurs A et V-
On a
A/ (a;) = V/ (x + 1), (4)
AV/ (x) = VA/ (x) = f ( x + l ) - 2 f ( x ) + f ( x - 1), (5)
A [/ (x) g (z)] = / (x) Ag (x) + g (x + 1) A/ (z). (6)
De l’égalité (6) on déduit la formule de sommation par parties:
S / (x ù Ag (xt) = / (**) g (xt) |a —S S (*i+i) A/ (**). (7)
i i

Ici a:i+1 = Xi + 1 ; la sommation se fait suivant des i tels que


a ^ Z x i ^ i b — 1. Remarquons que pour un polynôme quelconque
qm (x) de degré m , les quantités Aqm (x) et Wqm ix) sont des polynô­
mes de degré m — 1, et Amqm (x) = V mqm (x) = (x).
Dégageons certaines propriétés des solutions de (3) qui sont
analogues à celles des solutions de (1). Montrons que la fonction
ui (x) = Ay (x) vérifie Véquation aux différences du type (3). A cet
effet, appliquons l ’opérateur A aux deux membres de l’équation (3):
A [g (x) Vux (x)] 4- A [t (a:) v1 (a:)] + Xv1 ( x) = 0.
A l’aide des formules (6) et (4), réduisons cette équation à la forme
<j (a:) AVux + xi (x) Ai7x + = 0, (8)
où %1 (x) = x (x + 1) + Acr (x) et px = X + At (x ). Puisque x1 (a:)
est un polynôme de degré non supérieur à 1 et que p est indépendant
de x , l ’équation (8) pour i;x (a:) est du même type que (3).
La réciproque se vérifie tout aussi facilement : toute solution de
(8) pour X 0 se laisse mettre sous la forme v1 (x) = Ay (a;), où y (x)
est une solution de (3) qui s’exprime en fonction de v1 (x) comme suit :
l
y (x)= — j-[a (x) Vux+ t (x) u j.
On obtient de même pour la fonction vn (x) = Any (x) une équa­
tion aux différences du type hypergéométrique
<y (x ) AVun Tn (x ) Avn —
p = 9, (9)

Tn (x) = Tn _! (x + 1) + A<J (x), t0 (a;) = x (x), (10)
Pn = Pn-1 H- Axn _x (x), Po = %. (11)
La réciproque est aussi vraie : toute solution de (9) pour ph 0
(k = 0, 1, . . n — 1) peut être représentée sous la forme vn (x) =
= Any (x), où y (x) est une solution de l’équation (3).
§ 12] POLYNOMES D’UNE VARIABLE DISCRÈTE 115

Pour mettre p,n sous forme explicite, il suffit de remarquer que


Axn (x) et A2cr (x) sont indépendants de x. D’où
Axn = ATn_! + A2g = . . . = • At + nA2o
et donc
pn = ^n-i + At + (n — 1) A2a.
On en tire

I*n = Po + S (Pft —M>h-i) = X + ”At + n (n2 A2o =


k=l
= X + nx' + " - ^ o ’. (12)
De la relation (10) qui lie xn (x) et xn_! (a:), on obtient facilement
par récurrence que
xn (a:) = g (x + n) — a (x) + t (x + n).
2. Formule de Rodrigues. La propriété étudiée dans le n° 1
permet de construire la famille des solutions particulières de l’équa­
tion (3) correspondant à des valeurs déterminées de X. En effet,
l’équation (9) admet pour p,n = 0 une solution particulière vn (x) =
= const. Puisque un (x) = Any (,x), cela revient à dire que l’équa­
tion (3) admet pour X = Xn = —nx' — ^ n (n — 1) g" une solu­
tion particulière y = yn (a:), polynôme de degré n.
Afin d’expliciter yn (a:), mettons les équations (3) et (9) sous
forme auto-adjointe :
A (ffpVÿ) + Xpy = 0, (13)
A (op7iV^7i) PnPn^n = 0* (1^)
Ici les fonctions p (a:) et pn (x) vérifient les équations aux différences
A (ap) = xp, (15)
A (oPn) = Tnpn. (16)
A l’aide de la formule (10), on établit sans peine une relation unis­
sant les fonctions pn (a:) et pn-1 (a:). On a
A [CF(x) pn (a;)]
P (a;)
71
x n (x ) — x n - 1(x + 1) -p Aa (x) =
A [a (g-]~ 1) P n-i (J ~i~ 1)]
Pn-i (®-|-l)
-j- Aa (x)t
D’où
Pn (Æ~f~t) g (g+ 2) Pn-i (^ + 2)
Pn(*) a (« + 1) pn- i (* + ! ) ’

Pn ix) — a (a: + 1) pn_x (a: + 1).


116 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Comme p0 (x) = p (x ), on a
n

Pn(*) = P (* + » ) 0 G{x + k). (17)


fe=l
L’équation (14) se réduit donc à une simple relation entre les fonc­
tions vn (z) et vn+1 (x). En effet,
Pn (x) vn (x) = — A [a (x) pn (x) V v n (a)] =
M-n
1
V [a (x + 1 ) pn (x + 1) Avn (*)],
fl 71
î.e.
pn {X) Vn (a;) = —— V [pn+1 (x) v n+l (s) J.
D’où l’on tire successivement, pour m <i n,
1
P = V (Pm+l^m+l) =

~ ( Hm ) ( Hm.1 ) V2 (P»+2l’’»+2) ■“ r^ 7V
1 - W , (18)
OU
n - 1

An = ( - ! ) ” n Hk. An = 1. (19)
k= 0

Si y = yn (x), on a vn (x) = const, ce qui donne l’expression


suivante de vm (x) = Amy (x) :

Amy" =iSî^ v " 'm (pn(;c)1’ ( 20)

ou
Anm A m (^) | X=kn‘>
1 ( 21)
Bn ~ a Anl/n (*) lnn
Vn ' ( * ) .

En particulier, pour m = 0 on en déduit la forme explicite des


polynômes yn (z) :
y „ (x )= —^ - v n [p„(x)]. (22)
Ainsi donc, la formule (22) définit les solutions polynomiales de
l’équation (3) de façon univoque, à un facteur de normalisation
1
B n près. Ces solutions correspondent à X = Xn = —nx' — x
X (n — 1) a". La relation (22) est une formule aux différences ana­
logue à la formule de Rodrigues pour les polynômes orthogonaux
classiques. A l ’aide de (4) et de (17), on met la formule de Rodri-
§ 12] POLYNOMES D’UNE VARIABLE DISCRÈTE 117

gués (22) sous une forme différente:


n- 1
n a (x — fc)]* r23)
fe=0

3. Propriété d’orthogonalité. La propriété d’orthogonalité des


polynômes yn (x) sera démontrée par analogie au cas des polynômes
orthogonaux classiques (§ 5). Considérons les équations aux diffé­
rences pour les polynômes yn (x) et y m (x) :
A ( < r p v y n ) + Kpyn = 0 ,
A (opVÿm) T ^mPî/m. — 0.
Multiplions la première équation par y m (x), la seconde par yn (x )
et retranchons la seconde de la première ; il vient
fam — K) Pï/mï/n = A [dp (ymV yn — ÿnVÿm)]* (24)
Posons dans (24) x = x t, où = x t + 1, et faisons la sommation
suivant des i tels que b — 1:
fam ^n) ZJ P fai) ym fai) yn fai) = CFP (l/^ V y n Ia*
i
L’expression (ymV yn — yn^y-m) est un polynôme en x. Si l ’on a
o fa) p (x) x k |x = a , b = 0 (k = 0, 1, . . .), (25)
le second membre de l ’égalité obtenue s’annulera, i.e. pour m=^=n
on aura
Si
y m f aù yn f aù pfaù = o. (26)
Analogue à l ’égalité (9) du § 5, l’égalité (26) s’en déduit en
remplaçant l ’intégrale définie par la somme. Orthogonaux dans
le sens de la formule (26), les polynômes yn (x) gardent toutes les
propriétés démontrées dans le cas des polynômes orthogonaux quel­
conques. Ils vérifient en particulier la relation de récurrence
xyn fa) = « n l/n + l fa) + M n fa) + Y n^n-l (*) (27)
dans laquelle
~ °n o _ bn__ bn+1 Qn-i d%
n ûji+ 1 ’ *3 n _ an an+j ’ Vn ~ an d ’

dn — 2 yn (^f) P fai)
i
est le carré de la norme, an et bn sont les coefficients affectant les
puissances de plus haut degré du polynôme yn (x).
Les polynômes yn (x) pour lesquels l’intervalle ]<z, b[ est situé
sur l ’axe réel et la fonction p (x) vérifie l’équation (15) et la con-
118 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

dition (25) sont appelés polynômes orthogonaux classiques d'une


variable discrète. On impose généralement à ces polynômes une
condition supplémentaire p (xt) > 0 si a ^ . x t ^ . b — 1.
Les polynômes Ayn (x) vérifient l’équation que l’on obtient de
l’équation de yn (x) en remplaçant p (x) par px (z) = a (x + 1) X
X p (x + 1) = [t (x) 4- cr (z)] p (x) et X par |i,x = X + t'. La fonc­
tion px (z) vérifie évidemment une condition analogue à (25) :
g (x) pt (x)xh |a:=a, &-1 =0 (k = 0, 1, . . .)•
Les polynômes Ayn (x) possèdent donc la propriété d’orthogonalité
suivante :
2 & y m (x ù k y n ( Xi ) Pi {Xi ) = 0 (m = £ n).
a^x-0 - 2
D’une manière analogue, on démontre sans peine que les polynômes
Ahyn (x) vérifient les relations suivantes :
S (x£) Ahy n (xt) pfe(xt) = 0 {m # n).
—h—1
4. Polynômes de Hahn, de Tchébychev, de Meixner, de Krawtchouk
et de Charlier. Proposons-nous de mettre sous forme explicite le
poids p (z) par rapport auquel sont orthogonaux les polynômes
orthogonaux classiques d’une variable discrète. Pour le faire, nous
récrirons l’équation aux différences (15) sous la forme
P (æ4~ 1)__ a (æ) -|- t (a;) /oo\
p(.r) ~ a(x + l) * [ J

On s’assure sans difficulté que les solutions de l’équation aux


différences
P (s + 1 )
p(z) = f(x),
dans laquelle le second membre peut être mis sous la forme de pro­
duit ou de quotient de deux fonctions, présentent la propriété élé­
mentaire suivante :
S i les fonctions px (x) et p2 (x) sont solutions des équations
Px (g + 1 ) p2 (g + 1 )
Pi (*)
= h (*)» P2 (*)
h(x),
l'équation
P(* + l) = f{x)
P (*)
admettra comme solution pour f (x) = f x (x) f 2 (æ) la fonction p (x ) =
= Cpx (x ) p2 (x), et pour f (x ) = fx (x)/f2 {x) la fonction p (a;) =
= C Pi où C = C (x) est une fonction périodique quelconque
P2(*)
de période égale à l'unité.
§ 12] POLYNOMES D ’U N E V A R IA B L E DISCRÈTE 119

On s’assure aisément que le choix arbitraire du facteur périodi­


que de la fonction p (a:) n’affecte aucunement la forme explicite des
polynômes yn (x) obtenus d’après la formule de Rodrigues (23).
Puisque le second membre de (28) est une fonction rationnelle,
sa solution se laisse exprimer en fonction des solutions des équa­
tions aux différences
P (x + l ) / p {x) = y + x, ( 2 9)
P (* + l ) / p (z) = y — x, (30)
P { x + l ) / p {x) = y, (31)
où y est une constante. Comme y + 2 = P (y + æ + l) /r (y + x),
l’équation (29) admet une solution particulière de la forme
P (*) = P {y -f x).
D’une façon analogue, en se servant de l’égalité
_ T(y— s +l ) _ 1 . 1
V *- r(Y-z) — r [ ( Y + i) - ( * + i) ] : r(Y -H -x ) »
on obtient une solution particulière de (30) :
p (x) = 1/ r (y +1 — z).
Dans le même ordre d’idées, on montre sans difficulté que l’équa­
tion (31) admet comme solution particulière la fonction p (x) = yx.
Voyons maintenant comment on doit choisir a et b pour que les
conditions aux limites (25) soient vérifiées et que le poids p (Æj)
reste positif pour a ^ x t ^ b — 1. Si a est fini, on a par définition
p (a) >» 0 et la condition (25) pour x = a ne peut être vérifiée que
si or (a) = 0, i. e. si a est racine du polynôme ci (z). Puisqu’on a
par définition dans (3) g (0) = 0 pour <r (x) ^ const, on peut poser
dans ce cas a = 0.
Si b est fini, on a en vertu de (15)
g (b) p (6) = [g (b — 1) + t (b — 1)] p (b — 1).
Puisque p (b — 1) >* 0, la quantité b — 1 doit être racine du poly­
nôme CF (x) + T (x).
Ces raisonnements à l ’appui, cherchons les solutions de l ’équa­
tion (28) pour différents degrés du polynôme cf (x).
1) Soit g (x) = x (yx — x). Alors
^ (x) + x (z) = (x — y 2) (y3 — x).
Ici yx, y 2, y3 sont des constantes. L’équation (28) se présente alors
comme suit
P (g + 1 ) { x — Y2 ) (Y3 — s)
p(x) (* + l) (Yi— 1 — *) '
120 POLYNOM ES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Cette équation admet comme solution la fonction


n ( ~ \ _n F (Yt x) T( x Y2 ) /qo\
p( ) 6 r ( i + i ) r ( T3+ i - i ) * '
Ici et dans le texte qui suit, C = C (x) est une fonction périodique
quelconque de période égale à l’unité.
Choisissons les constantes Yi» y2, 73 de telle sorte que, pour des
valeurs déterminées de a et de b , les conditions aux limites (25)
soient vérifiées et que le poids p (xi) soit positif pour
^ b — 1. Si a et & sont finis, on peut, sans diminuer la généralité,
choisir a = 0 et b = N (N entier positif). Puisqu’on doit avoir
a (N — 1) + t (N - 1) = 0,
il convient de poser y 3 = N — 1. Pour que le poids p (xt) soit
positif pour xi^Z b — 1, on peut choisir par exemple C = 1,
Yi = N + a, y 2 = —P — 1, avec a > —1, p > —1. L’on aura
dans ce cas
n / T\ T ( N -f-a —
(33)
r(x + i)r(jv —x)
(cc > —1, p > —1).
Il existe une autre possibilité de choisir les constantes a et P
dans (33), ce choix assurant la positivité du poids p (xi) à un fac­
teur périodique négligeable près. En effet, l ’égalité (33) peut s’écrire,
à l’aide de la formule de complément de la fonction gamma, sous
une forme équivalente
(34)
P^ r (* + 1) T { N — x) r ( l — a — iV + z) T( — P— x) ’
en supprimant le facteur périodique négligeable

1' 'sin ji (iV-j-a —x) sin n (P+ l + x) '


Le poids p (xi) sera positif dans (34) en posant a < l — N , P <C
< 1 — N.
Les polynômes yn (x) qu’on obtient d’après la formule de Rodri-
gués (23) avec B n = v et en déterminant le poids p (z) par
la formule (33) ou (34) seront appelés polynômes de Hahn et notés
(x).
Un cas particulier important des polynômes de Hahn est repré­
senté par les polynômes de Tchébychev d'une variable discrète
tn (x) = Mi0,0) (*)
pour lesquels p (z) = 1.
Si a = —00 ou b = + 00, la fonction p (x) se comporte pour
x = ±00 comme une fonction puissance. Pour cette raison les
§ 12] POLYNOMES D ’UN E V A R IA B L E DISCRÈTE 121

moments de la fonction poids 2 a£p (xt) cesseront d’exister à partir


i
d’une certaine valeur de k , ce qui veut dire que les polynômes ortho­
gonaux {yn (#)} ne peuvent former qu’un système fini. De ce fait,
le système de polynômes {yn (#)} ne sera pas complet dans la classe
des fonctions / (#) pour lesquelles 2 f 2 (x ù P (x i) *< 00•
i
Remarque 1. Les polynômes (x) peuvent être exprimés à
l’aide des polynômes p n (x, P, y, ô) considérés dans [13 pour les­
quels on a


r(a + x)
(a)x T (a) ‘
Puisque, d’après la formule de complément de la fonction gamma,
on a
r (y+aQ _ p r ( i —ô—x)
r(ô+x) u r ( i —y—x) >

C = C ( x ) = sin ji (ô+®)
sin ji (y-j-x)
est une fonction périodique de période égale à l’unité, l’expression
de p (x) se réduira à (32) après avoir changé P en |5 + 1> Y en 1 — N~
et ô en 1 — N — a. On a donc
(a) = p n (x> P + 1, 1 — JV, 1 — N — a).
Remarque 2. Il existe une relation remarquablement simple
entre les coefficients de Clebsch-Gordan largement utilisés en méca­
nique quantique et les polynômes h (a:). Cette relation sera
étudiée dans le § 25, n° 4.
2) Soit a (x) = x. Trois cas peuvent se présenter alors :
f P (? + *)>
a(æ) + T(a:)= < n(y —z),
l
p et y sont des constantes.. L’équation (28) admettra alors les
solutions suivantes:
'r (y + Æ)
r(*+D ’
P (^) = { c r ( . x + i ) r ( y + i — x) »
(X*
r(x+i) •
122 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Dans le premier cas, pour satisfaire aux conditions aux limites (25)
et assurer que le poids p (xt) soit positif, on devra poser
a = 0, ù=+oo, 0 < |i < 1 , y ;> 0, C= 1
r (y)
d’où
p* (v)« ou _ r(y+x)
P(^) = r(x + i) » (7)* “ r (y)

Les polynômes correspondants sont appelés polynômes de Meixner


(x).
Dans le deuxième cas, on choisira
a = 0, b = N -h 1, y = N, p = -- (p > 0, q > 0,
P + q = 1), C = qNN \
pour obtenir
N\
P (xi) = ClNPiqN- i avec •
C’est la distribution binomiale bien connue en calcul des probabilités.
Les polynômes correspondants s’appellent polynômes de Krawtchouk
k(v) (X).
Dans le troisième cas, en posant
a = 0, b — +oo, C = e-v,
on aboutit à la distribution de Poisson

Les polynômes orthogonaux correspondants d’une variable discrète


portent le nom de polynômes de Charlier (x).
3) Le cas de g (x) = i est dénué d’intérêt, car il ne permet pas
de déduire de nouveaux polynômes orthogonaux.
A l’aide des formules de Rodrigues (21) et (20) pour les polynô­
mes yn (x) et Ayn (æ), on obtient une relation qui lie les fonctions
Ayn (x) pour les polynômes d’une variable discrète yn (x) considérés
plus haut aux polynômes eux-mêmes. A cet effet, il suffit de remar­
quer que dans (20) on a A ln = —Xn et, conformément à (17),
[px (z)]n-! = pn (z). En effet,
Pi (z) = (J (x + 1) p (x + 1),
n—1 n
[p! (£)]„_! = p, ( a H - 1) n CF(z + Æ) = p(z + rc) n a(æ + /f) = pn(a:).
h=i 1
§ 12] POLYNOM ES D ’U N E V A R IA B L E DISCRÈTE 123

D’où
B7
Ay n (x) = — X Vn“Mpn (*)) =
n P i (*)
_ XnB-n B ni l
~ B n- 1 P i (*)
Vn- 1{[p1(^ )]n -l} = -
'n-i
Ici i/nX) (z) est le polynôme qu’on obtient en remplaçant dans l’ex­
pression de yn (x) la fonction p (a:) par pj^ (a:), et B™ est la constante
de normalisation dans la formule de Rodrigues pour les polynômes
yny (x) (les constantes Xn et B n pour les polynômes considérés plus
haut sont indiquées dans les tableaux 3a et 3b).
Conformément à ce qui précède, on a pour les polynômes de
Hahn (x) = (x, N), les polynômes de Krawtchouk
(x) = kty (x , N), les polynômes de Meixner (x) et les
polynômes de Charlier cM (x) :
Ah ^ '^ i x , iV) = (a4-P + n + l ) Æ V ’p+1)(a:, t f - 1 ) ,
A k ^ i x , N) = k $ l i (x, N — l),

Airin' ^ (x) = ■
— — —— (a:),
M
'
Acÿ}(z) = — ci!1?î (z) •
r
Considérons en conclusion les propriétés de symétrie des polynô­
mes orthogonaux d’une variable discrète qui découlent des pro­
priétés de symétrie du poids p (z). Pour les polynômes de Hahn
h \“•&> {x, N), le poids p (a;) vérifie les relations de symétrie sui­
vantes :
p (aj) == p (;x , a, P) = p (N — 1 — x , P, a).
On peut donc récrire la relation d’orthogonalité
N-l
2 h £ ’ (xt) hfâ’ P>(xt) p (xt, a, p) = 0 (n =£ m ),
i=0
en remplaçant i par N — 1 — i, sous la forme
N —1
2 h < ÿ . ® ( N - l - x t) h % - ® { N - i - x i) i>(xt, |3, a) = 0 (n # m ).
i=0
Puisque le poids et l’intervalle d’orthogonalité ]a, b[ définissent
les polynômes orthogonaux d’une façon univoque, à un facteur
constant près, on a
h f - »'(JV - 1- x) = C M - «> (*),
124 POLYNOM ES ORTHOGONAUX CLASSIQ UES [CH. II

où Cn est une constante qu’on définit en identifiant les coefficients


de xn dans les deux membres de l ’égalité; on trouve Cn = (—l)n,
et donc
h%> f t ( N — i — x) = ( — \)nh$> “) (x).
D’une façon analogue, on a pour les polynômes de Krawtchouk
k(p) (x) = ( — l)n k%> (N — x) {p-\~ q = 1)-
5. Caractéristique^ principales. Nous allons calculer les valeurs
des principales constantes pour les polynômes de Tchébychev, de
Meixner, de Krawtchouk et de Charlier. La constante de normalisa­
tion B n dans la formule de Rodrigues (22) est par définition supposée
égale à
I— ' pour les polynômes h ^ ’ ^ (x) et fn (x),
B n = -j p,“n pour les polynômes m.) (x) et (x),
^ ± Z ^ L qn p0ur ies polynômes k\f>(x).

Calculons les coefficients de la relation de récurrence (27). Le


coefficient an affectant le terme de plus haut degré du polynôme
yn (x) se cherche de la même façon que dans le § 7 :

«.-S. Il (t'+Jα|=io').
h=0
On a donc
n —1
T'-
ar an Bn
a n +1 B n+i
( t ' H - 2n2 1 o") (t' no")

Le coefficient bn s’obtient en identifiant les coefficients de xn~x


dans l’équation aux différences pour yn (a;):
x (0) + (n - 1) o' (0) + — { n - 1) t'
bn __ ^ Tn - i (0) n (n — 1)
= n + l)a"
&n ^n-i
Aussi
T (0 ) + ( 0 ) ] ( t ' H h 2L^ ~ <*’ )
bn Jn+i
an ln +1 [ t ' + ( « — ! ) o"} ( x ' + n o " )
Le calcul du coefficient yn dans la relation de récurrence (27) se réduit
à celui du carré de la norme dn, car
d%.
Yn ^n -1 ü.72n-i •
§ 12] POLYNOMES D’UNE VARIABLE DISCRETE 125

Pour calculer <%, il est commode de faire intervenir la formule


de Rodrigues (22) :
d i= 2 P (x i) Vn (Xi) = #n 2 #n (x i) V" [Pn (**)].
i i
En appliquant la formule de sommation par parties (7), on obtient
dn = B n 2 Vn (*i) a [V”- ‘p» (*< - 1 ) ] =
i
= B n {yn (x i) V n-1Pn (Xi — 1) Ia “ 2 ^ n (x i) V n-1pn (**)}•
i
Le premier terme dans l ’accolade s’annule en vertu de la condition
(25), car on a d’après la formule de Rodrigues (20)

Vn_1Pn (x i — 1) = A B O (x t) P (x i) Vÿn ( xt).


D’où
d l = — B n 2 Ay n (xt) Vn-ipn (xt).
i
En faisant n fois la sommation par parties, on obtient finalement
dn ~ (
l)n B n 2 Anyn {xi) pn (xt) = ( — i)n B nann \2 pn (xt).
i i
Le calcul de la somme 2 P n (x i) est particulièrement simple dans
i
le cas des polynômes de Meixner, de Krawtchouk et de Charlier.
On a pour ces polynômes
g (x) — x ,
n

Pn(*) = p (* 4 -ra)n g (x + k) = p (s + n) — .
ft=i
Il vient donc pour les polynômes de Meixner

2 p.(»i) = 2 ^ ”r(v
ü r +(v)i+ ,,)
i= 0

Puisqu’on a d’après la formule de Taylor pour |p|<Cl


r (y~M~Tn) p*
(1- P ) —(Y+n) = 2
i= 0
T(V+ n) n ’

il vient définitivement pour les polynômes .) (#)


m

d l __ n\ ( y ) n
LLn ( \ ---- 11.^
126 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

Pour les polynômes de Krawtchouk on a


N
y p ,x \ = y NXpi+nq* 1 n
Z i n r(iv + i —i—n)
i i= 0

— N] Pn y (« nia N - n - i_ N 'pn
~~ (N — n)l 2 J ^N -nP q — (N _ n)i f
i= 0
d’où
dn = C% (pq)n.
Pour les polynômes de Charlier

S Pn (*i) = 2 ---- ü ----= P”


i= 0

d’où
dnn = -\in
^r.

Calculons maintenant 2 Pn (x i) pour les polynômes de Hahn


i
ù<f»P)(.r) pour a~> — 1, £ > •— 1. On a dans ce cas
a (x) = x (N + a — x ),
. /-x r(P+i+*)r(i\r+«— g)
PW r(l + x) T (N — x) 9

r^ î : r i n ^ r : r ) n (* + * )< * + « -* -* )=
ft= l
__ r (p + l + x-j-n) r (JV+ a — x)
~ T( i + x ) T ( N — x —n) 9
d’où
N- 1 N -n-1
2 Pn. ( ^ f ) = 2 C ’i V - n - i r ^ + l + i + ^ r ^ Y + a — ï).
i= 0 i= 0

Pour calculer la somme, nous ferons intervenir la relation (voir


Appendice A, n°l)
i
T (x) T (y) = T (x + y) J tx~i (1— i)v"1dt.
0
§ 12] POLYNOMES D’UNE VARIABLE DISCRÈTE 127

On obtient

2 p » te )=

N-n- 1 1
r(g + P+ l + tt+ iV) J ^+i+n(l_j)W +a-t-l fa —
(N — n— 1)! S CW-
N-n
0
1
r (g + P + l + rc+ iV) r ÿp+n(l_ÿ)a+n x
(jV -n -1)! J
0

x[ 2 CiN - n - l t i ( i - t ) N- n- 1- i] d t =
i= 0

= r{aÿX l±i N) \o 7

_ r (« + p + i+ n + iy )r (p + i+ n )r («+»+i)
— (iV— n — 1)! r ( c t + p + 2n + 2)

D’où l ’on déduit pour les polynômes {x), en prenant


oc> —1, P > —1:
d 9._ r(a + n + i) r ( p + i + ”) r(a + p + rc + i + iv)
n ( g + f l - f 2n + l ) n i ( l V — » — l ) ! r ( g + 0 + » + l) •
On a en particulier pour les polynômes de Tchébychev t n (x )
d’une variable discrète, en posant a = 0, p = 0,
(iy + re)l
n~ (2re-j-l) (N — n — 1)! *

Dans le cas des polynômes (x) avec a < 1 — N et (5 <


< 1 — N , la somme 2 Pn (x ô se calcule en faisant le prolongement
i
analytique suivant a et P de la somme correspondante pour a > —1
et P > —1. En effet, on a dans ce cas
128 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

A l’aide de la formule de complément de la fonction gamma, on


peut mettre l’expression pour 2 Pn (x i) sous la forme
i
JV-1 iV-n-1
( ~ i ) n
2 PnO^)— 1)! 2 jt2 x
i= 0 i= 0

X sin n (N + ce— i) sin tc (n + P + 1+ i).

C)sr-n-iT (N + a — 0 T (n- P+ 1 + 0 =
. . N - n —1
( — 1) sin jtcc sin jiP \ i y-ti p / . p / . p . » .
= - ~ 5 -------- (iy - n _ i ) i 2 CiV- n - i r ( w + a - i ) r ( n + p + l + i).
i= 0

On a montré plus haut que pour a >- —1, P >* —1 on a l ’éga­


lité
N - n —1
2 C*N-n- iF (N + &— 0 T (ft + P + 1 + i) =
1=0
__ r (q-|~P-[-l-}-re-[- N) T (P~[~l~4~re) f (a re-(-1)
r (ot —
|—
P-j—
2w-|-2)
D’après le principe du prolongement analytique, cette relation
reste vraie pour a et P quelconques. On obtient donc, à l’aide de la
formule de complément de la fonction gamma,

2 P» (x i) = -------- sin n a sin ^P X


i
v r(q + P+ l + tt + 7\Qr(P + l + tt)r(a + n + l)
x (iV — n — 1)! T (a-|-(5 + 2 rt- + 2 )
T ( — a — P—2 n — 1)
(N — n— 1)! T( — a — P— n— N ) T { — P—« ) r ( —a — n) 9
d ’où
72 ___________________ ( — « — P— » N) n ____________________
n — ( —a — p —2ra— 1) n ! ( N— n — î) ! T (— a —n) T ( —P— n) *
Nous donnons en conclusion les caractéristiques principales des
polynômes orthogonaux classiques d’une variable discrète, résu­
mées dans les deux tableaux 3a et 3b.
6. Lien avec les polynômes de Jacobi, de Laguerre et d’Hermite.
Il est naturel de s’attendre à ce que, pour /z. —>- 0, les solutions poly­
nomiales de l’équation (2) deviennent, avec une normalisation appro­
priée, des solutions polynomiales de l’équation (1), i. e. des poly­
nômes de Jacobi, de Laguerre et d’Hermite. Cette conjecture se dé­
montre sans peine par récurrence, en effectuant un passage à la
limite correspondant dans les relations de récurrence (27) pour les
§ 12] POLYNOMES D’UNE VARIABLE DISCRÈTE 129

Tableau 3a
Caractéristiques principales des polynômes de
Hahn et des polynômes de Tchébychev d’une variable discrète

hÿ' P> (X ) tn (x)


»n<*>

la, b[ (0, N) (0, N)

r (p + l + x)T(iV + a — x)
P (*) 1
' r ( l + z) T ( N - x )
(oc > — 1, P > — 1)
°) ^
r (i+z) r (i_ a -jv + x ) r (-p -z ) r ( N - x )
(a < 1 — N , P < 1 — N)

0 (x) x ( W + a — x) x ( N — z)
T (Z) - ( a + P + 2)x + (P + l) (jV— 1) —2 x - \ - N — 1
^n n ( a + P + rc+ 1) n (n + 1)

(~ l)n (_ l)n
Bn
n! n !
1 , ...
an - i - ( a + |} + n + l)„
n ! T T {n^ i)n
N - 1 , x
K
(. - i , i [ ® + i> ,w 1)+ (n— 1) I

+ - ^ ^ i ( a - P + 2 iV -2 )] (a + P + n + l ) * ^

r ( a + ?z+ l ) r ( 8 + re+ l) (a + p + 7z+ l)iv {N + n) !


l) (a + p + 2n + l) n ! ( À ' - n - l ) ! (2n + l) ( N — n — 1) !
(a > — 1, P > — 1)
(— a — p — n — N ) N
V ( _ a _ P _ 2n — 1) n ! { N — n — 1) !X
X T ( — a — n) T ( — P — n)
(a < 1 — N, P < 1 - N )
(n + 1) (a + P + ?i + 1) 71+1
an (a + P + 2n + 1) (a + p + 2/z + 2) 2 (2n + l)
(P + l) (a + P) { N - 1) +
n (oc —p —
J—/z — 1) (oc — p 2N — 2)
Pn ( a -j- P + 2n) (a -)- P + 2« + 2) T ^ - 1»
(?z + a) (tz + P)-(./V —-n) (N + re+ a + P) n ( N 2 — n 2)
Yn (a 4- P + 2n) (et + P+ -f-1) 2 (2n + l)

9 -0 5 9 2
130 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. ir

Tableau 3b
Caractéristiques principales des polynômes de Meixner,
de Krawtchouk et de Charlier

yn (*) mn ,IX) 4 f ) <*> c<r> («>

]a, 6[ (0, oo) (0, JV+1) (0, oc)

p*r ( v + x ) N \pxqN~x e-lApx


P (*) r ( i + x ) r (y) r ( i + x ) r (iv + i —x) r(i+ x)
(y > o, o < p < i) (p > 0 , q > 0, p + ? = l) (p>0)

O (x) X X X

T(x) Yp —x (1 — p) i-(JV p -i) fl— X

n
K n (1 — p) n
T

1 (— l)n qn 1
B n pn n! pn
/ p -1 1 1
an (-p )n
l (. ) n!
7Vp + ( r c - l ) ( ^ - - p )
n ( v, n ~ P+ 1 \ w
l . "(1+^2-)
^ 71 (n-1) !
" l Y+ 2 n JX ( —p)n_1
/ n - 1 ^n -l
X l (1 )
n ! (Y)n n!
d2 ^ ' (pq)n
n
p «(l-p )v n \ { N — n)[ [ PÇ) pn

P n—
j—1
p-1 -P

w+ p(n + Y) n-\-p (N — 2n)


K «+ P
1 —p
n (n— 1 + y) pq ( N— n + i) —n
Vn p— 1
§ 12] POLYNOMES D’UNE VARIABLE DISCRÈTE 131

polynômes en question. A titre d’exemple, nous allons établir une


relation limite entre les polynômes de Hahn et ceux de Jacobi.
Faisons tout d’abord un changement linéaire x = ^ (1 -f 5)
afin de passer de l ’intervalle d’orthogonalité 10, iV[ des polynômes
de Hahn à l’intervalle ]—1, 1[. L’équation aux différences (3)
pour les polynômes (x) = u (s) devient alors

(1 + s ) ( i - s + ah) (.) + »(»-*)---

- [ ( a + P + 2)* + g - p + (P + l)ft] “ <»+*)-■»(«) +


+ n (/i + a + P + 1) u (s) = 0, (35)

Quand h 0, l ’équation (35) se transforme formellement en


équation différentielle pour les polynômes de Jacobi (s).
On suppose donc que la relation limite s’écrira sous la forme

Mm C n {N } hS" w [-Ï - (1 + *)] = P f - w(s), (36)

où Cn (N) est un facteur de normalisation.


Pour démontrer la relation (36) et justifier le choix du facteur
de normalisation Cn (N), nous comparerons les relations de récur­
rence pour (s) et vn (s, N) = Cn (N) /^>B> ^1 + sj J :

2(i» + l ) (rc + ct + 6 + 1 )
sP(n ' W(*) (2n + a + 0 + l ) (2n + a + p + 2) i ’S+f>(«) +

(2n + ex-j- P) (2re+ oc+ P+ 2) P n ' W (S) +


. 2 (n + a) (n + P)
(2n + a + P) (2» + a + P4"1)
2 (ft-j-1) (ra-]-a-4-P-|-l) Cn ,
svn = (2n + a + P + l) (2n + a + p + 2) N C n+1 Un+l'r
p 2 _ a 2_(___ [n (n . Ct + p + l ) ( a - p - 2 ) - ( P + l ) ( a + P)l
+ (2 n ex —]—P) (2 n -j- ex P -(- 2) ' ^71 +
2 (» + a) (» + P) NCn
(2 n + a + P) (2 n + oc + p - \- 1) ( i- ^ ) ( i + ^ ± L ) Cn-1 ^n-l*
On voit que la relation (36) reste vraie pour n quelconque si
elle l’est pour n = 0, n = 1 et si l’on a en plus Cn/Cn + 1 = N. On
choisira donc Cn — N~n.
9*
132 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

On aboutit à la relation limite suivante :


Hm — e - m [ 4 (i + *)] = P « ' w («)■ (37)
Dans le cas particulier des polynômes de Tchébychev d’une va­
riable discrète tn (x ), la relation (37) s’écrit
lim ~ ^ tn = P n(s)’ (38)
où Pn ( s ) est un polynôme de Legendre.
D’une façon analogue, en posant dans l ’équation pour les poly­
nômes de Meixner m ^ ’V) (x)
x = Ns, y(x) = u(s), h = -^r, 1 — [i = ,
on retrouve une équation aux différences du type (2) qui, pour
N oo et une valeur fixe de X, se transforme formellement en
équation différentielle
su " -j- (y — X s ) u + îïk u = 0.
Les solutions polynomiales de cette équation sont du type (Xs).
On suppose donc que la relation limite s’écrira comme suit:

lim Cn W m ü T,1" i r ) (-ï£ .) = L r 1« •


JV -O O V A - /

Ici Cn est un facteur de normalisation que l’on choisira à partir des


considérations analogues à celles utilisées pour la relation (37). Il
vient donc Cn = —, n\
d’où

lim -L m !l1+“' ‘- fl,(4 -)= A S (« ) (39)


p-o n 1 VP ;
(en posant P = •
Déduisons maintenant la relation limite pour les polynômes
de Krawtchouk (x). A cet effet, nous nous baserons sur le théo­
rème limite de la distribution binomiale bien connu du calcul des
probabilités. On a en vertu de ce théorème pour N — oo

P (xt) = c v ? " - * « exp [ ~ J w 1] •


i. e. le poids p (x) pour x = x t = i dans le cas des polynômes de
Krawtchouk se transforme, à un facteur de normalisation près, en le
poids pour les polynômes d’Hermite p ( s ) = e~s! avec s — x~ Ap-. .
1 / 2Wpq *
§ 12] POLYNOMES D’UNE VARIABLE DISCRÈTE 133

Nous poserons donc dans l’équation pour les polynômes de


Krawtchouk
1
x = N p + V 2 Npqs, y (x) = u(s), h=
vm ~q '
L’équation pour les polynômes de Krawtchouk s’écrira alors
comme suit :
{ ,i , t / ~ A u(s + h) — 2u(s) + u ( s — h)
i 1+ y 'n ï si -------------- h?-----------------
- 2 s »(«+»)-»(«) + 2 nu(s) = 0 .

Quand N -> oo, cette équation se transforme formellement en équa­


tion différentielle
u" — 2 su + 2nu = 0
qui admet des polynômes d’Hermite H n (s) comme solutions poly­
nomiales. En répétant les raisonnements qui nous ont conduits aux
relations limites (37) à (39), nous obtiendrons
n
lim ( ) 2 n ! k T (Np + Y 2W<1 *) = H „ (s). (40)

Le lecteur trouvera dans [1] des renseignements plus détaillés


sur les polynômes d’une variable discrète.
7. Fonctions sphériques généralisées et polynômes de Krawtchouk.
Montrons qu’il existe entre les fonctions sphériques généralisées
et les polynômes de Krawtchouk une relation qui découle directe­
ment de la propriété d’unitarité des fonctions sphériques généra­
lisées. Pour établir cette relation, servons-nous de la formule (20)
du § 10 et de l’expression explicite des fonctions sphériques géné­
ralisées à l’aide des polynômes de Jacobi. On a
i
2 drain' (P) d 7711771' (P) = ^7717711? (41)
7 7 1 l

________________________________ 77-m
i '

<4». (P) = (1_ eosp — x


771+771'

X (1 + cos P) 2 m+m') (cos P). (42)


Pour élucider la nature de la dépendance de la fonction d lmm' (P)
par rapport à m! pour des valeurs fixées de l, m et p, faisons appel
à la formule de Rodrigues pour les polynômes de Jacobi (voir § 5).
En appliquant la formule de Leibniz de calcul des dérivées d’un
134 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

produit de fonctions, on s’assure facilement que pour des n e t x fixes,


le polynôme de Jacobi (x) est un polynôme en a et p, et
la somme des puissances de plus haut degré de a et P est égale à n.
Dans notre cas a et P dépendent linéairement de m'. On a donc
l-m’
_______ 1_______ / 1 — COS P \ 2
dmm.' (P) ?i-m (l — m'). (43)
V (l + m') ! (l — m') ! V 1+ cosp j
où gn (x) est un polynôme de degré n en x. La relation d’orthogonalité
(41) se laisse donc écrire sous la forme
S Ç ll-m (x )q i-m 1 (x)f>(x) = ô m m 1, ( 44)

la somme étant prise sur tous les x — 0, 1, . . ., 2 1 ,


0 (x) — ____ -_____ / 1-cosP y
' x ! {21—x) ! V 1+ cosp /
La relation (44) exprime l’orthogonalité des polynômes qn (x),
avec le poids p (x), sur l’ensemble discret de points x = 0, 1, . . .
. . ., 21. On voit aisément que le poids p (x) se confond, à un facteur
constant près, avec le poids par rapport auquel sont orthogonaux, sur
le même ensemble de points x, les polynômes de Krawtchouk
k(p>(x, N) rpour 1 — p = 1î ~
nv
C0S~ïï * N — 21.
+ cosP
En vertu de l’unicité du système de polynômes orthogonaux par
rapport à un poids donné, le polynôme qn (x) se confond donc, à un
facteur qui ne dépend pas de x près, avec le polynôme de Kraw­
tchouk (x, N) pour p = sin2 y , TV = 21. Ainsi donc, on déduit
de la relation (43)
d lm m ’ (P) = C Y p {x) k ( x , N), (45)
où x = l — m , n = l — m, N — 21, p = sin2 y ,
p (x) = C2 iPx (1 — p)2l~x.
La constante de normalisation C = C (l, m, P) se laisse définir,
au signe près, à partir de la relation (41) pour m = m 1:
c*æn = 1
(dn est le carré de la norme pour les polynômes de Krawtchouk).
Pour connaître le signe de C il suffit de déterminer le signe de la
puissance supérieure de m' dans les deux membres de la relation (45),
en se servant de l’expression (42) de dlmm>(P), ce qui donne C > 0.
On obtient en définitive la relation suivante entre les fonctions
sphériques généralisées et les polynômes de Krawtchouk :
dmm' (P) = -J- V P Ôr) &nP) (x, N), (46)
an
§ 12] POLYNOMES D’UNE VARIABLE DISCRÈTE 135


Q
x = l — m', n = l —m, N = 21, p = sin '2- - ,

P (x) = Cïipx (1 — p)2l~x.


8. Application des polynômes orthogonaux classiques d’une va­
riable discrète à la compression de l ’information. Le problème de
stockage de l’information revêt une importance scientifique et
technique de premier plan. Une question liée à ce problème, celle de
présentation de l ’information sous une forme condensée, se pose,
par exemple lors du traitement des électrocardiogrammes, du dé­
pouillement des observations aériennes, etc.
A l’heure actuelle, on utilise largement dans ce but des méthodes
spectrales de traitement de l’information. Elles consistent en ce qui
suit. Au lieu de retenir la table complète des valeurs de la fonction
/ (t) caractérisant le signal, on retient seulement quelques premiers
coefficients de Fourier Cn du développement de la fonction suivant
un système complet de fonctions orthogonales yn (t) (n = 0, 1, . . .) :
/ (t) = 2 c^n (*)» Cn = ^ nr (/ (*). Vn (*))»
n

où (/, g) est le produit scalaire de deux fonctions,


(0 (m^= n),
(£/n, y m) = dlbmn, ômn = | i = (4?)
On considère généralement les cas où le produit scalaire de deux
fonctions / (t) et g (t) a la forme d’une intégrale :
b
f ( s ) = l î (t) g (t) P (0 d t ,
a

où p (t) ^ 0 est le poids par rapport auquel les fonctions yn (t)


sont orthogonales (voir p. ex. § 8). Or, si la fonction / (t) est définie
par ses valeurs tabulaires / (£*) (i = 0, 1, . . ., N — 1), il est plus
commode de calculer les coefficients Cn en choisissant des systèmes
de fonctions orthogonales yn (t) dont le produit scalaire a la forme
d’une somme :

(A g )= É f (h) g (h) Pi- (48)


1=0
Or, la condition d’orthogonalité (47) et la forme (48) du produit
scalaire ont justement lieu dans le cas des polynômes orthogonaux
classiques d’une variable discrète ; pour cette raison on les utilise
souvent pour la compression de l ’information.
136 POLYNOMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES [CH. II

A titre d’exemple, nous décrirons les résultats de l’application


des polynômes de Tchébychev tn (a:) au traitement des électrocar­
diogrammes. (Notre exemple est tiré des Comptes rendus du 1er Col.
Compression de l'ECG kcom~8,6

Fig. 6

loque national sur les Méthodes spectrales de traitement de l’infor­


mation dans les recherches scientifiques, Pouchtchino, 1980, pp. 21,
1()5.)
Pour la reproduction du signal, la courbe / (t ) a été divisée en
portions; pour chaque portion, on n ’a retenu que trois premiers
termes du développement de la fonction / (t) suivant les polynômes
de Tchébychev. La longueur de chaque portion a été choisie de telle
façon que l’erreur moyenne quadratique soit inférieure à 1%. Même
un algorithme aussi simple s’est avéré suffisamment efficace : le taux
de compression de l’information était compris entre 6 et 12. On voit
sur la figure 6 un fragment d’électrocardiogramme initial et re­
construit.
CHAPITRE III

FONCTIONS CYLINDRIQUES

§ 13. Equation différentielle de Bessel et sa solution


1. Résolution de l ’équation d’Helmholtz en coordonnées cylindri­
ques. Parmi les fonctions spéciales, les fonctions cylindriques sont
peut-être les plus répandues. On les rencontre très souvent dans les
problèmes liés à la résolution de l 'équation d'Helmholtz
Av + Xv = 0
en coordonnées cylindriques. Pour simplifier les choses, supposons
que la fonction v soit indépendante des distances mesurées parallèle­
ment à l’axe du cylindre. On a alors v = v (r, cp) et

Pour être univoque, la fonction v doit vérifier la condition de


périodicité v (r, cp + 2ji) = v (r, cp). Développons-la en série de
Fourier :
oo

v(r, <p)= 2 vn (r)ein*,


7 1 = - OO


Jt
Vn^ = ~êr j v (r’ <p)e"imp<2<p- (2)
-n
L’équation différentielle pour la fonction vn (r) s’obtient sans diffi­
culté en intégrant l’équation (1) sur l’intervalle ]—jt, jt[ avec un
poids e~imP et en simplifiant le terme en d2i>/dcp2 par double intégra­
tion par parties. Puisque la fonction v (r, cp) est périodique relative­
ment à la variable cp, les termes hors intégrale s’annulent, et nous
obtenons l’équation différentielle pour la fonction u (z) = vn (r),
où z = ~\/~’kr :
z2u" + ziï -f- (z2 — n2) u = 0.
138 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

Dans le texte qui suit, nous discuterons une équation plus géné­
rale :
z2u" + zu' + (z2 — v2) u = 0 (3)
dans laquelle z est une variable complexe et v un paramètre suscep­
tible de prendre toute valeur réelle ou complexe.
Les solutions arbitraires de (3) sont appelées fonctions cylindriques
d'ordre v ou fonctions de Bessel, et l ’équation (3), équation de Bessel.
Par changement de variables dans l ’équation de Bessel, on obtient
une série d’autres équations différentielles, en particulier Véquation
de Lommel largement utilisée dans les applications :
+ v' + [(PY|v-i)2 + 5 L _ p î j y = 0 (4)
dont la solution s’écrit
V (l) = l aUv (P fc v ).
Ici u v (z) est une fonction cylindrique d’ordre v, tandis que a, P
et y sont des constantes.
2. Définition des fonctions de Bessel de première espèce et des
fonctions de Hankel. L’équation généralisée du type hypergéométri-
que (1) du § 1 comporte comme cas particulier l’équation de Bessel
/ N/ ___

(3) avec a (z) = z, t (z) = 1, a (z) = z2 — v2. En ramenant (3) à


une équation du type hypergéométrique, la fonction tp (z) peut
prendre, conformément au choix des signes dans la formule (11) du
§ 1 pour jt (z) et au choix des valeurs à donner à k, des valeurs égales
à z±ve±iz. Soit par exemple cp (z) = zveiz. En posant u (z) =
= cp (z) y (z), on obtient une équation du type hypergéométrique
o (z) y " + x (z) y' + Xy = 0, (3a)

o (z) = z, t (z) = 2iz + 2v + 1, X = i (2v + 1).
D’après le théorème 1 du § 3, l’équation (3a) admet une solution
particulière de la forme
<***(*) p (g)
y (z) = P (z) i (s_ z)n+i as
où Cu est une constante de normalisation et la fonction p (z) est
solution de l’équation différentielle
[o (z) p (z)l' = t (z) p (z) ;
pi est racine de l’équation
1
§ 13] ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE DE BESSEL ET SA SOLUTION 139

(nous avons utilisé les formules (2) et (3) du § 3 où, afin d’éviter
toute confusion, nous avons changé v en (x, car la notation v a déjà
été employée dans l’équation de Bessel initiale).
Le contour C est choisi de façon à satisfaire à la condition
qlt+1 (s) p (s)
= 0.
(s —z)^+2 Si, So
Dans le cas considéré on a

|x = — v — p (z) = z2ve2ix.
Aussi la solution particulière de l ’équation de Bessel admet-elle
l’écriture
u v (z) = cp (z) y (z) = a^z~ve~iz ^ [s(z—s)]v - 1/2e2is ds, (5)
c

où av est une constante de normalisation et le contour C satis­


fait à la condition
sv+i/2 (z — s)V~ 3/2e 2is | 81><1 = 0.
Soit z > 0 et Re v > 3/2. On pourra choisir alors comme extrémités
du contour C les points sx = 0 et s2 = z. Le contour C pourra en
outre s’éloigner à l’infini de telle sorte que Im s —»- + oo. Comme C,
nous choisirons des contours C0, Cx, C2 tels qu’on les voit sur la
figure 7. Ils nous donneront alors les trois solutions suivantes de
l’équation de Bessel:
itv0) (z) = a vz~ve~iz j [s(z —s)]v - 1/2e2is ds, (6)
c0
Wv1) (z) = ai^z~ve - iz J [s(z —s)]v - 1/2e2is^ 5, (7)
Ci
Uv2) (z) = a ^ z ~ ve~iz j [s (z —s)]v~i/2e2is ds. (8)
ce
Pour s’établir sans ambiguïté sur une branche déterminée de la
fonction [s (z — s)]v-1/2, on posera | arg s (z — s) | <C Jt. Il est
commode de donner aux contours C0, C2 la représentation para­
métrique
s — z (1 -|- i)/2
s — z (1 -f- itl 2)
s = iztl2
1 40 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

Les formules (6) à (8) s’écriront alors

^ 0) (z) = ^ zv f (i
-1
1
( l _ f 2)V-l/2 c o sztd t, (9)

.1 jiv
\v - 1/2
u v( i ] (Z) 4 1’ ( — V e Z
it
<2£,
1/2 m
(10)
. / jiv n \
u i 2) ( z )
4 2) ( z'\V
1 t Vz” 2 ~ 4 /
p 2
V *
V2 ,

Conformément à la condition | arg 5 (z — s) | <1 jt, la valeur de


arg (1 ± itl 2) dans ( 10) et (11) sera choisie la plus petite en module.
Si l ’on prend, dans (10) et (11), les constantes de normalisation
réelles, avec par ailleurs ) = —a™, alors pour des z et v réels les
fonctions u v1’ (z) et u ™* (z) seront conjuguées complexes. Introduisons
une fonction qui prenne des valeurs réelles pour des z et des v réels :

u v ( z ) = — [i4 n (z) + w(v2) (z)]. (12)


Montrons que cette fonction se confondra avec (z) si l’on pose
ai2)= - a l 1) = 2av. (13)
Pour la démonstration, il suffit d’appliquer le théorème de Cauchy
à un contour C qui réunit C0, Cx et C2 de la figure 7. Supposons
que ce contour se ferme à l ’infini. On a alors en vertu du théorème
de Cauchy
j [5 ( z — 5)]v - 1 / 2 e2is ds =
c
= - Ç [s(z — s)]v~i/2e2isds + j [5 (z — s)]v—1/2f?2^s ds -J-
Cz c0
+ ^ [ $ ( z — 5 ) ] v ~ 1/'2‘e 2is d s = 0

C,
(l’intégrale prise suivant la partie à l’infini du contour s’annule).
Cette relation nous conduit, compte tenu de l’égalité (13) et des
§ 13] ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE DE BESSEL ET SA SOLUTION 141

formules (6) à (8), à l ’égalité


ï4,0) (2) = -y - (2 ) + U (2) (2)], (14)

ce qu’il fallait démontrer.


Avec un choix approprié de la constante de normalisation av,
la fonction Wv0) (2 ) est une f o n c t i o n d e B e s s e l d e p r e m i è r e e s p è c e et se
note / v (2 ). Les fonctions u v1’ (2 ) et u ™ (2 ) sont appelées, avec la
normalisation (13), f o n c t i o n s d e H a n k e l d e p r e m i è r e e t d e d e u x i è m e
e s p è c e et se notent H ™ (2 ) et H ™ (2 ). On a d’après (14) :

/ v(2) = 4 -[flri 1) (2) + Jîi 2)(2)]. (15)


Les représentations intégrales (9) à (11) facilitent grandement
l ’étude des différentes propriétés des fonctions cylindriques. Par
exemple, la représentation intégrale de / v (2 ) permet de développer
très facilement cette fonction en série suivant les puissances de 2 ;
de même, les représentations intégrales des fonctions de Hankel
permettent de cerner le comportement asymptotique de ces fonctions
pour 2 ^ - 0 0 .
Pour développer / v (2 ) en série de puissances, portons dans (9)
le développement de cos z t en série suivant les puissances de z t et
permutons la sommation et l ’intégration. Il vient alors
OO

Simplifions l ’expression des coefficients de la série en mettant en


service la parité de l ’intégrande, la liaison des fonctions bêta et
gamma et la formule de duplication de la fonction gamma (voir
Appendice A) :
i 1
\ (l — t2f - i/2t2kdt = 2 \ (1 - P ) v~ll2t2kdt =
•> %
/

2^k 1r(v + fc+ l) •


On a donc
00
(-l)fe (z/2)v+2fe
= r(v+4) 2 k \ r( v+&+i ) •
142 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

Pour donner une forme plus simple au développement de / v (z),


choisissons la constante de normalisation a v de telle sorte que
^ Y « r ( v + 4 ) = i. (16)
On obtient alors
\V +2k
T M _ V
•'vW — Z j & !r(v+& +i)
(17)
k=0
En tirant l ’expression de av de la formule (16), récrivons les
relations (9) à (11) sous la forme

J s (*) = 7 7 = (z/2)v Ç (1 —t2)v~1/2 cos ztdt, (18)


] / ji r (v+i/2) ^

-«- zv exp <f i ( z-----™


«
/ 2 l V 2 t )}
X
1T r(v+i/2)
x j e - V 1/2( l + -f-)v' 1/2 d(, (19)
JTV
/ —sr zv exp { — i (
)}
^ 2,(Z) = / 4 — 1 r <v+i
1 / 2>
t
x
X ] e - « e - ' 12 ( l - - | - ) V' i/2d(. (20)
0
Les représentations intégrales obtenues pour les fonctions cylindri­
ques sont appelées représentations de Poisson.
A côté des représentations intégrales (19) et (20), on donne quel­
quefois aussi aux fonctions de Hankel des représentations intégrales
déduites de (19) et de (20) en changeant t en tlz:
f. / jtv n \1
exp 11 ( z ^ 4"J }
X
r ( v + i / 2)

x j r - r ’/2 ( i + ± r ' , 2 dt, (19a)


0
f / JIV K \1
(2 ) exP { - - l ( z- — - T J } w
HV
w -/ é r ( v + i / 2) x

x î ^ v" 1 / 2 ( l - 4 r ^
(20a)
§ 14] PROPRIETES PRINCIPALES DES FONCTIONS CYLINDRIQUES 143

§ 14. Propriétés principales des fonctions cylindriques


1. Relations de récurrence et formules de dérivation. Pour les
fonctions cylindriques, les relations de récurrence et les formules de
dérivation se déduisent par la méthode exposée dans le § 4, en utili­
sant la représentation intégrale initiale de ces fonctions :
uv (z) = avz~ve~iz ^ [s(z—s)]v~i/z e2is ds.
c
A titre d’exemple, nous déduirons une relation de la forme
A l (z) Uy (z) + A 2 (z) wv (z) + A 3 (z) u v -x (z) = 0 (1)
dans laquelle les coefficients A t (z) sont des fonctions rationnelles
de z. On a
Ai (z) u'v (z) + A2(2) (z) + A 3 (z) u v_i (z) =
= e~izz~v~i j P (s)[s(z—s)Ÿ~Z^2e2is ds,
c

P(s) = Atav [ ( — V — iz) s (z — s ) + (v —— ) zsj -f
+ A2avzs (z —s) + A3z2av. x.
Pour que l’égalité (1) soit satisfaite, on doit choisir les coefficients
A x (z), A 2 (z) et A 3 (z) de telle sorte qu’il y ait

P (s) [s ( z - s ) f ~ 3/2e2is = - ^ { Q (s) [s (z —s)]v"1/2e2i*},

où Q (s) est un polynôme. On a vu au § 4 que l ’un des coefficients


du polynôme Q ( s ) peut être choisi arbitrairement. Dans notre cas
le polynôme Q ( s ) est de degré 0, si bien qu’on peut poser Q ( s ) = a v.
Substituant dans la dernière égalité les expressions de P ( s ) et de
Q (s), nous aboutissons à l’égalité suivante:
A x [(—v — iz) s (z — s) -f- (v — 1/2) zs] + A 2zs (z — s) +
+ A ^ a v - J a v = 2is (z — s) -J- (v — 1/ 2) (z — 2s).
En faisant intervenir les expressions des constantes de normalisation
av correspondant aux fonctions / v (z) et (z), on obtient
av^x/av = (v — 112)12. L’égalité définissant les coefficients A t reste
vraie pour s quelconque. Il est donc légitime de chercher A t en po­
sant s égal à certaines valeurs particulières. Posons par exemple
s = 0 : il vient A 3 = 21z. Pour s = z, on a A x = —21z. Pour obtenir
le coefficient A 2, il suffit d’identifier les coefficients affectant le
terme de plus haut degré de s , ce qui donne A 2 = —2v/z2. En dési-
144 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

gnant par u v (z) l ’une des fonctions / v (z) ou Hy ,2) (z), on obtient
définitivement
<v

z
u v {z)-\-Uv(z) = u v- i (z). (2)
La relation de récurrence liant les fonctions u v (z), (z) et
n v_2 (z) pourrait être déduite par la même méthode. Or, il est plus
facile de le faire en dérivant (2) et en éliminant de l’égalité obtenue
les fonctions u'ÿ (z), u v (z), u^-i (z) à l’aide de l’équation de Bessel
et de la relation (2). On obtient ainsi
u v (z) —2(v~ 1} iiv_t (z) + uv_2(z) = 0. (3)
Aux relations (2), (3) on peut substituer des relations équivalen­
tes
-J--Jï [2VWv (Z)] = ZV- 1WV
_1(Z),

~ - 7 ~ h [z~ ^ <z)1= 2' (v+1)Wv+l


D’où
(~ 4 r = zV_nWv-n (2),
V 7 (4)
( ----i~ -^-)n [Z" Vliv(z)]=Z ''(V+n)^v+n (2)-
2. Prolongement analytique et représentations asymptotiques.
Nous avons introduit les fonctions / v (z), üTvX) (2) et ÆTv2) (2) pour
des z réels, z > 0, et Re v > 3/2.
Supposons maintenant que la variable complexe z appartienne à
un plan muni d’une coupure (—00, 0), i.e. que | arg z | <1 jt. Cette
restriction est nécessaire pour que la fonction zv reste univoque
dans les cas où v est non entier. En faisant intervenir les représenta­
tions intégrales (18) à (20) du § 13, on peut effectuer le prolongement
analytique des fonctions / v (z) et üTv1,2’ (z) sur un domaine de varia­
tion de z et de v plus étendu.
L’intégrale de / v (z) converge uniformément en z et en v quand
R e v > —1/2 + ô, | z | R (où ô, R sont des entiers quelconques)
en vertu de l ’évaluation
I ( 1 _ * 2 ) V - l / 2 c o s z f \ ^ eR ( 1 _ * 2 ) * - 4

1
et de la convergence de l ’intégrale j (1 — f2*
)6-1 dt. Aussi, en
-1
vertu du théorème 2 du § 3, / v (z) sera-t-elle une fonction analytique
de chacune des variables z, v pour | arg z | < n, Re v > —1/2.
§ 14] PRO PRIÉTÉS P R IN C IPA L E S DES FONCTIONS CYLINDRIQUES 145

Les intégrales pour H y ’2) (z ),

o
sont des intégrales de Laplace
oo
F(z)= j e~*f (t) dt
o
pour lesquelles / (t) = tv~ i /2 (1 ± itl 2)v-1/2. Le prolongement ana­
lytique et la représentation asymptotique pour les intégrales de
Laplace du type
oo

F (z, p , q) — f e~zttp (1 -\~at)qdt


v
0
sont étudiés en détail dans l’exemple page 299. Puisqu’on a dans ce
cas p = q = v — 1/2 et a = ± il 2, les fonctions de Hankel H v ' 2) (z)
seront, d’après les résultats obtenus dans l’exemple indiqué, des
fonctions analytiques de chacune des variables pour | arg z | <C Jt,
z^= 0, Re v > —1/2. Pour z —>■oo, Re v > —1/2 et | arg z | ^
^ jt — e, ces fonctions admettent la représentation asymptotique
suivante :
n-1
( 1 . 2)
M= C > (± iY + 0 (± )]. (5)
fe=0
Ici
r f ( v + l /2+ k)
k 2kk\ r(v + l /2—k)9
le signe supérieur se rapporte à la fonction (z) et le signe infé­
rieur à H (z). A l’aide de la relation fonctionnelle T (z + 1) =
= zr (z), on arrive à simplifier l’expression de C&. On a

r (V+ T"t'k) = (v+ 4") (v+ t ) [v + k ~ t ) F(v+ ~)


r
I l • (v + t )
(,+T > F 4 Ï F Ï
Donc

c»= n [i± = f= îi:], c .-i.


1=1
10-0592
146 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

A l ’aide de la relation

on déduit la représentation asymptotique de la fonction / v (z) :

J '>00 = l / ^ { 2 - ^ cos[ z~ T t)] +


h=0
^ / elIm \1
+ («>

Nous venons de considérer le prolongement analytique des


fonctions cylindriques sur le domaine de z ^ O , | arg z | <C jt et
Re v > —1/2. La restriction Re v >» —1/2 n’est pas essentielle, car
pour Re v ^ —1/2 on peut obtenir le prolongement analytique des
fonctions cylindriques à l’aide de la relation de récurrence (3) en
diminuant successivement d’une unité la valeur de v. En vertu de la
formule de dérivation (2), les dérivées des fonctions cylindriques
/ v (z) et H y ,2) (z) seront analytiques par rapport à la variable z
et au paramètre v dans le même domaine que les fonctions cylindri­
ques elles-mêmes. En vertu du principe du prolongement analytique,
les fonctions cylindriques considérées devront vérifier l’équation de
Bessel dans le même domaine.
3. Relations fonctionnelles. L’équation de Bessel ne change pas
lorsqu’on change v en —v. Elle admet donc comme solutions non
seulement H y * (z) et H y } (z) mais aussi (z) et H % (z). Pour
établir la relation entre les fonctions Hy1,2^ (z) et (z), suppo­
sons provisoirement que | Re v | <1 1/2. Alors les fonctions de
Hankel H±y2^ (z) admettront les représentations asymptotiques (5).
Ces dernières montrent que les fonctions H y ,2) (z) présentent un
comportement asymptotique différent pour z —^ 00 et sont à ce titre
des solutions linéairement indépendantes de l’équation de Bessel.
On a donc
H % (z) = AyH?' (z) + ByHy* (z), (7)
où A v et B y sont des constantes. En confrontant le comportement
asymptotique du premier et du second membre de (7) pour z — 00,
on obtient A y = einv, B v = 0, i.e.
H%{z) = e™H™ (z). (8)
On déduit par un procédé analogue la relation
H%{z) = e - ^ H T (z). (9)
§ 14] PRO PRIÉTÉS P R IN C IPA L E S DES FONCTIONS CYLINDRIQUES 147

A l’aide des formules (8) et (9), on s’assure aisément que les repré­
sentations asymptotiques (5) et, partant, (6) restent valables pour v
quelconque.
Cherchons la relation entre les fonctions H v1J (z), H y2) (z) et les
fonctions / v (z), / _ v (z). Puisque
J y = + (Z)],
( 10)
(z) = 4 [tf-v (z) + h -y (Z)],

on a en vertu de (8) et de (9)


J-V (z) — e~invJ v (z)
H '? (z) = i sin jiv
(if)
e in v jv (z) — / _ v (z)
H P (z) = i sin jxv

4. Développements en séries de puissances. Nous avons obtenu


plus haut un développement en série de la fonction J v (z) suivant
les puissances de z pour des z réels, z > 0, et Re v >» 3/2:

°° (- 1)ft( l - ) V+2ft
*Mz) = 2 fcirtv+fc+i) •
fe=0
Pour montrer que ce développement reste valable pour toutes les
valeurs de v et de z, nous allons étudier le domaine d'analyticité de
la série (12) à l’aide du théorème de Weierstrass *).
T héorème 1. Supposons que les fonctions f k (z) soient analytiques
oo

dans un domaine D et que la série 2 fk (z) soit unif >rmément conver-


_k=0
gente, dans toute partie fermée D x a Z), vers une fonction f (z). On a
alors dans D :
1° la fonction f (z) est analytique ;

2° /<”>(z) = S I f (z) ;
k=0
oo

3° la série 2 /in)(z) converge unif orme nent dans toute partie


_ fe=0 1
fermée Dt œ. D.
OO

Remarque. La série fonctionnelle2 fk (z) est uniformément


fc=0
convergente dans D s’il existe un m tel que pour tout z G D et pour
*) Le lecteur trouvera la démonstration de ce théorème dans [13] et [91.
lo*
148 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

k^> m on a :
fh (z)
/ f e - 1 (2)
?
dans cette inégalité q est indépendant de z et on a | f m (z) | ^ C pour
z D (C = const). Ce critère de convergence uniforme d’une série
est appelé critère de d'Alembert.
Montrons que la série (12) converge uniformément en z et en v
dans le domaine 0 < ô ^ | z | ^ i?, | v | ^ N, où R et N sont
des nombres arbitraires fixes suffisamment élevés. Pour la démonstra­
tion, il suffit d’appliquer l’évaluation suivante du rapport de deux,
termes voisins de la série :
uh (z) | z)a ^ R2 ^ 1
(z) 4fc|it-t-v| '^~4k(k — N) ~ 4
pour k ^ max (i?2, N -f- 1). Puisque les termes de la série sont des
fonctions analytiques des variables z et v dans le domaine ô ^
^ | z | ^ R, | arg z | <C jt, | v | ^ N, la série (12) sera une fonc­
tion analytique des variables z et v pour des valeurs quelconques
de v et | arg z | C Jt-
Ainsi donc, chacun des deux membres de l’égalité (12) est une
fonction analytique de chacune des variables z et v pour des valeurs
quelconques de v et | arg z | < n. En vertu du principe du prolonge­
ment analytique, la relation (12) reste valable dans tout le domaine
indiqué de variation des variables z et v.
Si v 0, 1, 2, . . ., les fonctions / v (z) et / _ v (z) sont linéaire­
ment indépendantes, car elles présentent pour z ->0 un comporte­
ment différent :
J (z) r(v + 1)» J (z) æ r ( _ v+ 1) *
II en découle que pour v=£n (n = 0, 1, 2, . . . ) l’équation de Bessel
admet une solution générale sous la forme
u (z) = C1J V (z) -f- C2J . V (z).
A l’aide de la série (12) et des formules (11), on obtient des dé­
veloppements en séries des fonctions H!?™ (z) suivant les puissances
de z. Aucune difficulté ne surgit pour v =^= n. Concentrons-nous donc
sur le cas de v = n.
Les valeurs de v = n dans les seconds membres des relations (11)
sont des points singuliers inessentiels, car les premiers membres
sont des fonctions analytiques du paramètre v et admettent à ce
titre une limite pour v — n. Le dénominateur dans (11) s’annule
pour v = n ; pour que (11) admette une limite finie, il faut donc
que le numérateur s’annule lui aussi pour v = n, i.e.
J . n (z) = (-1V» J n (z),
§ 14] PROPRIÉTÉS PRINCIPALES DES FONCTIONS CYLINDRIQUES 14g

d’où il ressort que pour v = n les solutions de l ’équation de Bessel


J n (2 ) et / _ n (2 ) seront linéairement dépendantes. En passant à la
limite pour v- ^- net en calculant les limites par la règle de L’Hospi­
tal, on obtient
f i n ’ 2) (*) = Jn (Z) ± - [*n (*) + ( “ 1)“ «-n (*)L (13)
où a v (z ) = d J v (z)/dv (le signe positif correspond à H J ' ’ (2 )).
Puisque, dans le domaine considéré plus haut, la fonction / v (z)
se développe en une série uniformément convergente composée de
fonctions analytiques de la variable v, on peut calculer a v (2 ) d’après
le théorème de Weierstrass en dérivant terme à terme le développe­
ment de / v (z). Il vient
00 V+ 2k
a v (2 ) = / v (2 ) ln
----- 2 k 1 r ^ + v + 1) ^ ^ “i" v + 1)’
k= 0
où 1)5 (2 ) est la dérivée logarithmique de la fonction gamma
(voir Appendice A). Puisque
t (z)
( — l)n+1 n !
rfc)
(voir formule (27) de l ’Appendice A), on a
( — l)na_n (2 ) = ( — l)n (2 ) ln 4 -
n- 1
(—1)h(z/2)~n+^
k ! ( — 1) n ~ h ( n - k — 1)! +
fe=0

(— l)fc(z/2)-»«fc\[>(*-» + l)
Z k \ T( k — n + 1) J
h=n
n -1

= J , (,) l n - f r - g ■(" - * p 1 ) ! ( - |- ) t t - n -
fc=0
00
( — 1)^ (z/2 )n+2*
“ Zl k ! (n-
(n-f k)!
i))(/c + l).
ft=0
Aussi
H S *2) ( z ) =
n- 1
(n — k — 1) ! / z2 \ 2 f c - n
JTi i z ) zt jj (z) ln ^ k\ It J ~
ft=0
S i — (z/2)7î,+2k ^
k j (n + jc) ! (nJrk-\- 1) + ^ (&+ 1)]} . (14)
u=*o
150 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

Pour n = 0, on admet que la première somme s’annule. Les valeurs


de ip (x) pour x entier se calculent d’après la formule (16) de l’Appen­
dice A.
Les formules (11) et (14) montrent que les fonctions H ^ ' 2) (z)
admettent pour 2 = 0 une singularité du type puissance z±v si
Re v 0 et une singularité logarithmique si v = 0.

§ 15. Représentation intégrale de Sommerfeld


1. Représentation intégrale de Sommerfeld des fonctions cy­
lindriques. En étudiant les propriétés des solutions de l’équation.
de Bessel pour les fonctions / v (z) et (z), on s’est servi utile­
ment des représentations intégrales de Poisson.
Les fonctions cylindriques admettent également une autre repré­
sentation intégrale, qui s’avère fort utile dans les problèmes liés à
la diffraction. Pour établir cette représentation, nous nous baserons
sur les considérations suivantes. On a vu au § 11 que la fonction
JT

Un W = j v (r ’ <P) e~ in(p
-J T

est pour z =Y~Xr une fonction cylindrique d’ordre n si la fonction v


vérifie l’équation Av + Xv — 0. La solution élémentaire de l’équa­
tion Av + Xv = 0 pour X — k 2 > 0 est une onde plane v — eikr,
où k est le vecteur onde. Si l ’axe des y est parallèle à k , on a
v (r, <p) = eikr sin <p.
On aboutit à la représentation intégrale suivante de la fonction
cylindrique un (z) :
jt
U n ^ = ~éî l eizsin <5p~in<ï’ dçv- (i)
-J T

Des représentations intégrales analogues peuvent être déduites


pour des fonctions cylindriques d’ordre v arbitraire. A cet effet, il
est naturel de chercher la solution de l ’équation de Bessel pour v
quelconque sous forme d’une intégrale de contour:
uv (z) = j eia sîn <P-iV(Pckp.
c
Montrons que la fonction u x (z) vérifie toujours l ’équation de
Bessel, à condition de choisir convenablement le contour C. Pour
cela, de même que pour la représentation (1), nous partirons du fait
que la fonction v (r, rp) = eîfersin<j> solution de l’équation
§ 15] REPRÉSENTATION INTÉGRALE DE SOMMEREELD 151

d’Helmholtz
1 d ( dv \ , 1 d2v
r dr \ dr ) r2 dcp2 + k%v = 0. (2)

On s’assure sans peine que l’égalité (2) reste vraie pour toute valeur
complexe donnée à r et à <p.
Etablissons l ’équation pour la fonction v v (r) — j v (r, <p) e~iv<cd(p
c
à l’aide de l’équation (2), en intégrant les deux membres de cette
dernière le long du contour C avec le poids e~ivv et en simplifiant
le terme en d2*v/dq>2 au moyen d’une double intégration par parties.
En demandant que s’annule l ’expression qui y apparaît
g-ivq> 91 = ieihr sin <P~iv<P(kr cos (p+ v) |$*
<P2
((Pi et tp2 sont les extrémités du contour C), on aboutit à l’équation
de Bessel pour u v (z) = vv (r) avec z — kr.
Ainsi donc, on vient de montrer que la fonction
uv ei* sin <p-iv<p ^
(3)

est bien solution de l’équation de Bessel, à condition qu’il y ait


eiz sin <p-ivq> cos 9 + v) |J* = o. (4)
1
Puisque cos <p = y (<?iq> + e-i(P), la condition (4) sera évidem­
ment remplie chaque fois que l’on aura pour v quelconque
é>«sinip-ivq>|q)=(j)i ^ = 0. (5)
Les représentations du type (3) sont dites représentations de Som -
merfeld.
2. Représentations intégrales de Sommerfeld pour les fonctions
de Hankel et les fonctions de Bessel de première espèce. Dans la repré­
sentation intégrale de u v (z ), on peut prendre comme C par exemple
un contour ayant ses extrémités à l’infini, tel que
Re (iz sin qp—ivqp) =
= Re [ - j |z | ei0(ei(P—e -^ ) — ivcp ] — oo. (6)
Ici 0 = arg z.
Considérons le contour C représenté sur la figure 8 (<p =
Cherchons les restrictions qu’on doit imposer à a et P pour que les
conditions aux extrémités du contour soient remplies.
152 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

Soient % = a, 4 +oo. Dans ce cas <p et ei(p dans (6) sont


négligeables devant e~i(P. La condition (6) s’écrit alors
Reei(0 -<P)------> 4 . oo.
oo

Elle est remplie si cos (0 — a) > 0. On peut admettre que


0 — jt/2 < a < 0 + Jt/2. (7)

Soient maintenant % = |3, 4 — —oo. Dans ce cas tout se ramène


à l’inégalité (0 + (3) <C 0 qui sera satisfaite si l’on pose |3 = —a ± j t .
Les contours correspondants seront désignés par C+ et C_.

Remarquons que le choix des contours comporte un certain


degré d’arbitraire. Soit un contour C' défini par la donnée de deux
quantités a ' et |3' telles que
cos (0 — a') > 0, cos (0 + P') < 0.
A l ’aide du théorème de Cauchy, on montre sans difficulté que le
contour C' peut être remplacé par tout autre contour, C", défini
par la donnée de deux nombres a", P", à condition que pour tout
a £ [a', a"] et tout P £ [fT, P"] il y ait cos (0 — a) >» 0 et
cos (0 + P) < 0. On comprend alors que, dans la représentation de
Sommerfeld, il est possible de prendre au lieu de C un contour tel
que son décalage d’une valeur inférieure à jx laisse inchangée la
valeur de l ’intégrale de Sommerfeld.
Puisque la fonction u v (z) vérifie l’équation de Bessel, elle peut
s’écrire comme suit :
(z) = CVH™ (z) + DXH™ {z). (8)
Cherchons les coefficients Cv et D v en utilisant le comportement
asymptotique déjà connu des fonctions i7v’2) (z)- Plaçons-nous
d’abord dans le cas où l’on adopte comme C le contour C +. Soient
| z | -> oo et arg z = n/2. On peut alors choisir a = fj = jt/2;
autrement dit, on peut, dans l’expression de u v (z), poser cp =
§ 15] REPRÉSENTATION INTÉGRALE DE SOMMERFELD 153

= ji/2 + ii]), où —oo << ij) <; oo. Cela nous donne
oo oo

vv (z) = ie -inv/2 j d\\> 2ie~inv/2 j g - | 2 |ch-vl) ch v\|? .


—oo 0
Afin de cerner le comportement asymptotique de la fonction
u v (z) pour z -> oo, on peut faire intervenir le lemme de Watson
(voir Appendice B) après avoir fait le changement ch ip = 1 -f t.
On a, en effet:

uv(z)= 2iexp ( — — — | z | ) | e~Wf (t) dt,


b

1
f(t) = ch [v ln (l -J-1-j~~\ft (2 -)- £))].
l/ t (2+ 0

Puisque f( t) = — — [1 + (?(£)] pour t-* - 0, il vient pour z-*- oo


1/ 2t
en vertu du lemme de Watson

uv (z) = 2i e x p ( - i i f - | * | ) t = [ i + 0 ( t )] =

= i V '^ iv T exp ( —4 | s | ) [ 1+ c , ( 4 " ) ] -


En identifiant les termes dominants de la représentation asympto­
tique du premier et du second membre de (8) (cf. (5), § 14), on ob­
tient D v = 0, Cv = —Jt. Ainsi donc,
Hi,1' (z) = ---- j eiz sin *-*v<pdip. (9)
c+
Par un procédé analogue, on obtient pour le contour C_
H P (2) = 4 " j e«sin«j>-iv<pdy. (10)
c_
D’où
Jv (*>= 4 ^ » “ (*) + *"*(*)] = -ST j (11)
Cl
où le contour Cx est tel qu’on le voit sur la figure 9. Pour v = n,
en vertu de la périodicité de la fonction à intégrer, l’intégration
suivant le contour Cx se réduit à l’intégration sur l’intervalle
]—a — Jt, —a - f Jt[. On sait que l’intégrale d’une fonction périodi­
que prise suivant un segment de longueur égale à sa période est
154 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

indépendante de la position du segment. Pour cette raison


JI

/ „ (Z) = ^T j eizsin<p~in<pdv* (lia)


—JC
i.e. la fonction J n (z) figure comme coefficient dans le développe-
- OC.—JT ~<X+ÿC

Fig. 9
ment de la fonction ei2Sin<P en série de Fourier suivant les fonctions
einT. Il vient donc
oo
eiz sin q>_ ^ J n (z ) ein<P. (12)
71=-OO
En vertu du principe du prolongement analytique, on montre
que la relation (12) reste vraie pour toute valeur complexe de <p.
La représentation intégrale (lia) peut être simplifiée en utilisant
la formule
eiz sin <p—
in <p _ cos (z sin q>—mp) -j- j sin (z sin (p—ra<p)
et la parité des fonctions cos (z sin (p — 7ï(p), sin (z sin (p — rap) par
rapport à la variable q>. On obtient alors une représentation de la
fonction J n (z) qui s’appelle représentation intégrale de Sonine-Bessel:
Jt
J n (z) = ~ j cos (z sin (p—rc<p) dcp.
o

§ 16. Classes spéciales de fonctions cylindriques


1. Fonctions de Bessel de deuxième espèce. On rencontre souvent
dans la pratique des solutions de l’équation de Bessel qui correspon­
dent à des valeurs réelles de v et à des valeurs positives de z. En
pareils cas les fonctions de Hankel ne sont pas toujours faciles à
manipuler, car elles prennent des valeurs complexes. Dans le cas
considéré on a Hv >(z) = H v1* (z) (la barre indiquant la conjuguée
§ 16] CLASSES SPÉCIALES DE FONCTIONS CYLINDRIQUES 155

complexe) et
J y (z) = ^ [»?> (2) + H ? (z)] = Re H ÿ> (z).
Il est donc naturel d’adopter comme seconde solution réelle linéaire­
ment indépendante de l’équation de Bessel la fonction Im H™ (z),
i.e. la fonction
Y y (x )= ± -[H '? {z)-H ? (z)). (1)
La fonction Y v (z) est appelée jonction de Bessel de deuxième espèce *).
La fonction Y v (z) définie par (1) a un sens pour toute valeur
complexe de v et de z. Elle reste fonction analytique de v dans tout
le plan complexe, y compris pour v = n (n = 0, ± 1, ± 2, . . .),
et fonction analytique de z pour z ^ 0, | arg z | < je.
Citons quelques propriétés principales de la fonction Y v (z)
qui résultent des propriétés correspondantes des fonctions de Hankel.
a) Expression de Y v (z) en fonction de J v (z) et de / _ v (z) :
y v(z) = c^ ^ / v(z )-/-v (z)
vv 7 sm jiv v ^ 7
b) Développement en série de F v(z) pour v = /t:

(2) = ± {2/„ (z) la f ( t P " -


/ 2 \n+ 2k

~ 2 ------ fcFTM-fcjl------ H- Ar-1- i ) -h ip (A: --!- 1) ] } .


fe=0
c) Comportement asymptotique de Y v (z) pour z oo :

^ v ( 2) = | / - ^ [ s i n( z - i ^ - T ) +<3(J - l )]•
d) Relations de récurrence et formules de dérivation’.
y(z) + y ( z ) = - ^ - y v (z),
y v- 1(2) - y , +1(2) = 2y;(z).
On voit sur les figures 10 et 11 les courbes représentatives des
fonctions de Bessel / v (x) et Y v (x) pour certaines valeurs entières
de v et pour x > 0.
2. Fonctions de Bessel d’ordre demi-entier. Polynômes de Bessel.
Parmi les fonctions cylindriques, on distingue une classe spéciale
*) Elle est parfois appelée aussi fonction de Weber ou fonction de Neumann
et notée N v (z). Remarquons que les fonctions de Hankel sont appelées aussi
fonctions de Bessel de troisième espèce•
156 FONCTIONS CYLINDRIQUES fCH. III

- 0,6

- 0,8

- 1,0

Fig. 10
§ 16] CLASSES SPÉCIALES DE FONCTIONS CYLINDRIQUES 157

de fonctions d’indice égal à la moitié d’un nombre impair *). L’inté­


rêt de ces fonctions réside dans le fait qu’elles se laissent exprimer
à l’aide de fonctions élémentaires. Pour le montrer, cherchons d’abord
les expressions pour les fonctions Hi)’22) (z) ; à cet effet, nous utili­
serons les formules (19a) et (20a) du § 13 :

d ’où
J t / 2 (z) = j / ^ s i n z , Y l/2( z ) = — — cosz.
On a ensuite, d’après les relations fonctionnelles (8) et (9)
du § 14,
(z) = e**'2H[% (z) = ] / - ± g,s

(z) = (z) = Y f '- " .


D’où
J - i / 2 (z) = y /~~2~
~ cosz, Y - i / 2 {z) = y/ 2~
— sinz.
En posant dans les formules (4) du § 14 v = — 1/2, on obtient

(2)

A - 1/2 (z) = — zn ( —•3 7 ) cos z, (3)

7 » -i/ 2(*)= ] / - Ê r z n { - T i i r Y s i a *-
(4)
Liouville a montré que le cas d’indice demi-entier est bien le seul
cas où les fonctions cylindriques se réduisent à des fonctions élé­
mentaires.
Il ressort par récurrence de (2) que

où p n (s) est un polynôme de degré n par rapport à la variable s .


Du comportement asymptotique de -ffn-t-i/2 (z) pour z->-ooon déduit
sans peine que p n (0) = (—i)n+1- Montrons que p n (s) est un poly­
nôme du type hypergéométrique et qu’il se laisse exprimer à l’aide

*) On rencontre par exemple des fonctions de ce type en résolvant l’équa­


tion d’Helmholtz par séparation des variables en coordonnées sphériques.
158 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

des polynômes de Bessel (voir § 5, n° 1):


Vn (z) = 2-V 2/‘ - | L ( 2"e-ü/*).
En effet, on peut déduire de l’équation différentielle pour la fonction
de Hankel #n+i /2 (2) une équation différentielle pour les polynô­
mes p n (s) :
s2Pn (s) + 2 (5+ 1) Pn (s) — n (n + 1) p n (s) = 0.
Puisque c’est une équation du type hypergéométrique, le polynôme
p n (s) est un polynôme du type hypergéométique. Ecrivons l’expres­
sion de p n (s) à l’aide de la formule de Rodrigues :
p n (s) = B ne'-t* — (sZner*/*).
On voit que le polynôme p n (5 ) se confond à un facteur de normalisa­
tion près avec le polynôme de Bessel yn (s). Puisque p n (0) = in+l,
yn (0) = 1, on obtient finalement la relation entre les fonctions de
Hankel Hn+i /2 (2) et les polynômes de Bessel :

S i ' l m (z) = ( - i ) " +1 Y — (4 -) •


De même
)- if
3. Fonctions de Bessel d’argument imaginaire. Nous avons discuté
l ’équation de Bessel
z2u" -f- zu + (z2 — v2) u = 0
pour des valeurs complexes de z. Le cas le plus important du point
de vue des applications pratiques est celui où les z sont positifs. Or,
dans certains cas, on s’attache à étudier l’équation
z2u" -f zu' — (z2 -{- v2 ) u = 0 (5)
pour z > 0; elle se déduit de l ’équation de Bessel en remplaçant z
par iz. Les classes spéciales des solutions de l ’équation (5) s’appellent
donc fonctions de Bessel d'argument imaginaire ou fonctions de Bessel
modifiées.
Il est évident que l’équation (5) admet comme solutions linéaire­
ment indépendantes les fonctions J v (iz) et H v° (iz). La première
de ces solutions est bornée pour z 0 si v > 0, et la seconde, pour
z— 00 .
Au lieu de J v (iz) et de H™ (iz), on utilise généralement les
fonctions
J v (z) = e~ijtv/2 /v (iz), (6)
« v ( s ) = { < i’ ,',+ 1,';!fi!r1 ,( 4 f?)
Ces fonctions prennent des valeurs réelles pour z > 0 et des v
§ 10J U L jA S S J & S U lü rU JN U T JL U JN Ô U ï I j UN UE5 ia y

réels, ce qui découle des relations


^ (z/2)v+2fe
/ v (0 = Zj feir^ + v + l)’
fe=0
7-y (z) —Jy (z)
*v(z)=- sin 3iv
Ces relations se déduisent du développement en série de puissances
de la fonction J v (z) et de la relation fonctionnelle qui lie la fonction
H™ (iz) aux fonctions J v (z) et / _ v (z). La fonction K v (z) est appe­
lée fonction de Macdonald.
Indiquons quelques principales propriétés des fonctions J v (z)
et K v (z) qui découlent de leur lien avec les fonctions J v (iz) et
H?* (iz).
1) Représentations intégrales de Poisson. Des représentations in­
tégrales (18) et (19) du § 13 il ressort que
1
_(z/ 2)v J (1 — £2)v-l /2ch ztdt,
Iv (z) =
y j i r ( v + i / 2 ) -1
f* t \ v - i /2
1/2
J
e- t tV -
(‘+ * 1

r (v + i / 2 )

2) Développements en séries :

j (z) = y (z/2 )v+2fe


v' ; Zi fcir(fc+v + i) >
ft=0

^ W -T J~V^ v V(2) (” *■»>’


(8)
* n (z) = ( - l) « + ‘ Jn (2)lu4- +
n- 1
(—l)ft (n—k — 1)1
+4 fc=o
3
/ z \ 2 fc-«
kl ( t )' ' +

o° ( j lz v\ 2 fc+n
+ i -(-*)n 2 w(B+fc+1) + ^ (fc+1)1
ft=0

(pour n = 0 on suppose que la première somme s’annule).


Le développement de I v (z) permet de voir que pour z > 0 et
160 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

y ^ 0 la fonction / v (z) est positive et croît de façon monotone avec


la croissance de z (voir fig. 12).
3) L i e n e n t r e K v ( z ) et K - v (z), entre I n (z) et / _n (z) :
/.» (2) = L (2), (9)
K - , (2) = K v (2).
4) Comportement asymptotique pour z — -f- oo :

*.(*) = > / £ « - * [ i + o (t )]-


5) Relations de récurrence et formules de dérivation :
/ v _ i ( 2 ) — / v+1 (z) = —
Z [v (z), J v_ t (z ) - h / v + i (z ) = 2 / C ( z ) ,

£ » - , (2 ) - ATv-H ( z ) --------^Z * v ( 2 ) .K ,- , (2) + Æv+1 (2) = - 2A-; (2),


en particulier
/ ; (2 ) = j , (2 ), (2 ) = (2 ).

Fig. 12
6) Expression des fonctions I v (z) et K v (z) d'ordre demi-entier
à l'aide de fonctions élémentaires'.

In- 1/ 2. (z) = Y T 2™ ~dz) (n = 0, 1, • •■)»


§ 16] CLASSES SPÉCIALES DE FONCTIONS CYLINDRIQUES 161

(z) = 1/ ! ■ •••)•
7) Représentation intégrale de Sommerfeld de K v (z) pour z > 0 :
00 00

K v (z) — -^- ^ e-zch il)+vil) ^ e-z eh i|) ch Vlj) dty. (10)


— oo 0
Pour déduire (10), nous avons posé dans la formule (9) du § 15 a =
= n/2, <p = jx/2 + i\]), où — oo «< «< oo . De la représentation (10)

Fig. 13

on voit que pour z >> 0 et des v réels la fonction de Macdonald K v (z)


est positive et décroît de façon monotone avec la croissance de z
(voir fig. 13).
En faisant dans (10) le changement | e~^ = t pour z >» 0, on
obtient une variante de la représentation intégrale de Sommerfeld
de K v (z) fort intéressante pour les applications :
°o Z2

^ (z) = 4 - ( t ) V (11)
o
Remarque. Il découle des propriétés des fonctions / v (z) et K v (z)
que l’équation (5) admet comme intégrale générale, pour v ^ 0,
z ^ 0, la fonction
u (z) = A I V (z) + B K V (z) ;
on a par ailleurs B = 0 si la fonction u (z) est bornée pour z = 0
et A = 0 si elle est bornée pour z —>- + oo.
11—0592
162 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

Nous avons étudié les classes spéciales les plus usitées des fonc­
tions cylindriques. Pour certains problèmes intéressants, il est bon
d’introduire quelques autres classes spéciales de fonctions cylindri­
ques, notamment les parties réelles et imaginaires des fonctions
cylindriques u v (z) pour Im v = 0, arg z = ± jt/ 4, ± 3jt/4, la fonc­
tion d’Airy

. . . , _ ! ï / ' - s f ^ ( 4 izi3/2) p°ur 2< ° -


Ix. 1 \
I --lA tz [/_1/3 (-|- Z3/2) + / 1/3 (-§"Z3/2) ] Pour z > 0 .

La fonction Ai (z) est solution de l ’équation

u" -f zu = 0.
4. Application des fonctions de Bessel modifiées aux problèmes de sondage
laser. Les fonctions de Bessel sont largement utilisées dans les problèmes les
plus divers de la science et de la technique. A titre d’exemple, nous allons
examiner l ’utilisation des fonctions de Bessel modifiées In (z) dans le problème
de sondage laser de l ’atmosphère; le principe du problème consiste à interpréter
l ’information sur l ’absorption de l ’impulsion laser dans une raie spectrale
attribuée au corps chimique que l ’on étudie.
L’absorption de la lumière dans les raies du spectre fournit souvent des
renseignements précieux sur les propriétés physiques de la matière. C’est ainsi
que les déplacements des raies (effet Doppler) renseignent sur la vitesse du
mouvement dirigé de la matière, et la largeur des raies, sur la température
et la densité de celle-ci.
A l ’heure actuelle, on utilise largement le rayonnement laser pour déter­
miner la teneur de l ’atmosphère en différents corps chimiques et aérosols, et
plus particulièrement pour détecter des concentrations insignifiantes d’impure­
tés gazeuses distribuées dans l ’atmosphère. La méthode la plus efficace est pro­
bablement celle de l ’absorption comparée, qui implique l ’utilisation de radars
laser, dits lidars. Elle consiste à envoyer dans l ’atmosphère des impulsions
laser à deux fréquences voisines vx et v2, dont l ’une, vx, se confond presque avec
le centre de la raie d’absorption va du corps étudié, et l ’autre, v2, se situe hors
de cette raie. Le décalage de fréquences est choisi de la sorte qu’aucune raie d’ab­
sorption ne vienne se placer entre vx et v2. Renvoyée par un réflecteur approprié,
l ’impulsion laser est captée par un récepteur.
On montre que le rapport des intensités des signaux captés par le récepteur
aux fréquences vx et v2 est défini par l ’absorption du rayonnement laser dans le
corps étudié à la fréquence vx, car on peut admettre avec une bonne précision que
les sections de tous les autres processus d’interaction du rayonnement avec la
matière pour les fréquences voisines vx et v2 sont sensiblement égales. Soient en
effet
ki (v) le contour de la raie d’émission, i. e. l ’intensité spectrale de l ’im­
pulsion laser;
ka (v) le contour de la raie d’absorption du corps étudié, i. e. le coefficient
spectral d’absorption de la lumière dans la raie de fréquence v = va
rapporté à l ’unité de masse;
k (v) le coefficient spectral d’absorption pour les autres processus d’inte­
raction du rayonnement avec la matière.
§ 16] CLASSES SPÉCIALES DE FONCTIONS CYLINDRIQUES 163

La puissance du rayonnement laser capté, dans l ’hypothèse d’homogénéité


de l ’atmosphère, s’exprimera alors par
OO
f ki (v )* -t^ fta(v)+fe{v)ïmdv,
o
où pa est la concentration en % (de masse) de la composante considérée dans
l ’atmosphère; m, la masse de matière absorbante traversée par l ’impulsion laser,
m = LSç)a (L étant le chemin parcouru par l ’impulsion entre l ’emetteur et le
récepteur, S , l ’aire de surface de l ’antenne réceptrice et p0, la densité de l ’at­
mosphère).
Pour le sondage de l ’atmosphère par télédétection, on utilise des signaux
à bande étroite, pour lesquels la fonction (v) ne cesse d’être pratiquement
nulle que dans une plage de fréquences restreinte v « v z. Lorsque Vj = vx et
= v2, la variation de la fonction k (v) peut être négligée dans les plages de
fréquences correspondantes: on admet donc dans les deux cas que k (v) = const.
En outre, quand vj = v2, on peut admettre que ka (v) = 0 dans le domaine
essentiel pour l ’intégration, en vertu du choix de la fréquence v2. Le rapport
des intensités des signaux aux fréquences Vj et v2 se définira donc par l ’expres­
sion suivante :

\ k\v (v)e~llaka(-v)rndv

( 12)

J fcj2)(v) dv
0

Dans un grand nombre de cas pratiques importants, le contour réel de la


raie d’absorption est proche de celui de l ’absorption de Lorentz pour lequel
on a
, , JM)__________ Ta________
Jl Ta + Ov—Va)2
(J0 est l ’intensité de la raie et la demi-largeur).
Une expression analogue définit généralement le contour de la raie d’émis­
sion ki (v), i. e.

M = l f f>_|_(3 —V*)2
(P0 est la puissance de l ’impulsion émise; i = 1, 2).
On a dans ce cas
OO
J oml^a _Va____] dv
M y2+ (v —vx)2 exP [ Jt (v —V0)2J
vâ+(v
T=
y
y 2Jr ( v —v2)2 dv

Puisqu’on a généralement v£, il est possible de faire l ’intégration sur l ’in­


tervalle ]— oo, + oo[ au lieu de 10, oo[, sans que la valeur de T s’en trouve
il*
164 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

grandement changée. En posant


„ v —va
t = 2 arc t g ---------- ,
s Ya ’
on obtient
T = T (z, a, ô) =

ae~z ? e~z c o s t dt
~ n ) 1 + a2 (1 - j - ô2) + [1 — a2 (1— ô2)] cos t-\-2a2b sin t 9(13)
-J T

OU
J O^M-q __ Ya » _ Vff — V i
z- 2uya 9 a y ’ Ô Ya ’
Dans cette expression toutes les quantités définissant T se prêtent aisément au
calcul, à l ’exception de \ia. Donc, si l ’on dispose des valeurs expérimentales de
T, la valeur de fia peut être obtenue par exemple à l ’aide de la courbe de T =
= T (p.a) construite à l ’avance à l ’aide de la formule (13).
Pour calculer l ’intégrale (13), développons la fonction e~zcost en série de
Fourier. Les coefficients du développement s’obtiennent en changeant dans la
relation (12) du § 15 z en iz et <p en jt/2 — t :
oo
e- z c o s t= 2 ( _ 1 ) n / n (z) g - i n f .
7 1 = — oo

Puisque i _ n (z) = / n (z), on a

„ -*«**= /„(*)+ 2 y ( —l)nJn (z) cos nt-


n = 1
Il vient donc

T (z. a , ô) = e~z [ J0 ( z ) S0 (a, Ô) + 2 ^ ( ~ i ) n I n (z) S n (a, Ô)],


n=1

71
Cv_ a (* cos nt dt
S n (a, ô) — — J i+ a2 (l + ô*) + [l —a* (1 —ô2)]c o s ï + 2a2ô s in i
- Jl
L’intégrale Sn (a, ô) se laisse réduire, moyennant le changement | = eit:, à une
intégrale de contour prise suivant un cercle unité, que l ’on calcule à l ’aide de la
théorie des résidus:
Sn (a, ô) = (—l)npn cos na,

i / " (a — l ) 2-(-a2ô2
P~ V (a + 1)2+ a2ô'-
1 —a2 (1 — ô2) . 2a'2ô
cos a = ---------------------- , s m a = --------,
r 7 r 1

r = ]/" [ ( a — l ) 2 + a 2 Ô 2 J [ ( a - f - 1 ) 2 + a 2 ô 2 ] -
§ 17] THÉORÈMES D’ADDITION 165

On obtient ainsi
OO
T(z, a,fi) = r * [ / 0 (z) + 2 J pn cos na. I n (z)] . (14)
n=i
Remarquant que o < 1 et que pour une valeur fixée de z et n —>■ oo on a

la série (14) converge très rapidement et se prête donc aisément au calcul. Re­
marquons que les fonctions In (z) font l ’objet de tables très détaillées.
Les formules obtenues permettent de calculer la fonction de transmission
T pour des valeurs arbitraires de ya, y, pa, vlt v2, va, ainsi que d’examiner des
cas limites différents.
Supposons par exemple que vx = va, i. e. que la fréquence du signal se
confond avec le centre de la raie d’absorption. On a alors
a—1
ô = 0, P= j
ô+ï
f 0 pour ya < y (o < 1)»
X n pour Yo > Y (a > 1).
On a alors d’après la formule (14)

T ( z , a, 0 ) = e~z J”
J0 (z) + 2 2
n= 1
(-— ■)" I n (z)’J .

En particulier, si ya — y (a = 1), on a
T (z, 1, 0) = e~zI 0 (z).

§ 17. Théorèmes d’addition


On entend par théorèmes d’addition, en théorie des fonctions
cylindriques, des formules du type

uv (R) = F (r, p, 6) 2 /„ (r) g„ (p) K O), (1)


n=0
où r, p, R sont les longueurs des côtés d’un triangle arbitraire,
0 l’angle formé par les côtés r et p (fig. 14), et F (r, p, 0) une fonction
élémentaire de forme suffisamment simple. Ces formules donnent
le développement de la fonction cylindrique u v (R) d’ordre v en une
série dont les termes représentent le produit d’une fonction de forme
suffisamment simple F (r, p, 0), indépendante de l’indice de som­
mation, par des facteurs dont chacun ne dépend que de l’une des
variables r, p, 0. Les formules de ce type jouent un rôle important
en physique mathématique, ainsi que dans les différentes applica­
tions des fonctions cylindriques *).
*) Voir, par exemple, A. ,Zf. T an a h h h, Teopua adepnux peanmopoe na
mervioeux Heümponax, M., ATOMH3aaT, 1959, CTp. 275-277 (A. G a 1 a n i n,
Théorie des réacteurs atomiques à neutrons thermiques).
166 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

1. Théorème d’addition de Graf. Désignons par u v (z) une des


fonctions cylindriques J v (z), H (v (z), H lv (z). Afin de déduire un
théorème d’addition élémentaire, nous utiliserons la représentation
intégrale de Sommerfeld de la fonction u v (R) :

uv (R) = A ^ exp{iRsintp— ivtp}d<p (2)


c

(A est une constante de normalisation qui, dans le cas des fonctions


considérées, est indépendante de v).

Examinons le triangle montré sur la figure 14. Projetons l’égalité


vectorielle R = p — r sur l’axe des y. Il vient
R sin (<p + ip) = p sin tp — r sin (9 — 0).

Il est évident que cette relation reste vraie aussi pour des valeurs
complexes de (p, en vertu du principe du prolongement analytique.
On a vu au § 15 qu’il est possible de choisir un contour C tel que
son déplacement d’une quantité ip inférieure à jt laisse inchangée
la valeur de l’intégrale. Changeons dans (2) tp en <p -f- \p. On obtient

uv (R) eivit = A ^ exp {iR sin (cp + ,vp) — ivtp} dtp =


c
= A ^ exp {ip sin cp- j - ir sin (0 —tp) — ivcp}dcp.
c
Puisqu’on a d’après la formule (12) du § 15
00

çir sin (6-<p) _ ^ J n (r ) e i » ( 0 “ <P>,


71= — 00
§ 17] THÉORÈMES D’ADDITION 167

il vient
oo
wv (R) eiv^ = 2 <?in0/ n (r) A j e* sin <P"i <v+n>vdcp =
n — -oo C

= 2 Jn (T) «v+n (P) eine-

La permutation de la sommation et de l’intégration est légitime


dans le cas de r < p. On obtient donc en définitive la formule sui­
vante :

wv (R) eiv* = 2 J n (r) u v + n (p) e inQ.


71= —OO

Comme les angles 0 et ip sont invariants par le changement R —>■


—>■ kR, r — kr, p — &p, cette dernière formule peut s’écrire sous la
forme
Uv(kR)e™>= 2 J n (kr) «v+„ (ftp) (3)
7 1 = — OO

La relation (3) s’appelle théorème d'addition de Graf.


2. Théorème d’addition de Gegenbauer. Un autre théorème d’ad­
dition correspond au cas où l’on a dans (1) F (r, p, 0) = R v. Pour
le déduire, considérons la fonction

Pour fixer les idées, admettons que r < p : on a alors R =£ 0


et la fonction v (R) reste bornée pour r —>- 0.
La fonction v (R) vérifie l’équation suivante (cf. l ’équation de
Lommel, § 13) :
Rv" + (2v + 1) v’ + Ru = 0. (4)
Onen déduit sans peine une équation aux dérivéespartielles par
rapportaux variables r et p = cos 0 pour une valeur fixée de p.
Comme R = V rz + P2 — 2rpp, il vient
dv __ dv r—pp dv dvrp
dr dR R ’ dp dR R’
d2v __ d2v / r — pp \2 dv T l (r— pp)2 ~|
dr2 ~ ’dR2 [ R ) R* J’
d2v __ d2v / rp \ 2 dv (rp)2
dp2 ~ dR2 [ I F ) dR RZ~ *
168 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

Eliminant p, on en tire
1 dv 1 dv |i. dv
~W dR r dr r2 d|J.

Puisque R 2= (r — pp)'2+ P 2 (1 — p2)? il vient


d2v d2v 1 — |x2 â2v
dR2 dr2 d\K2
Portant dans (4) les expressions obtenues de — et de dR2
, on abou­
tit à l ’équation aux dérivées partielles
»d2v . /0 . a, dv
r 2â72' + (2v+ 1) r dr
r2v + (1 — p2) — • —(2v + 1) p | - = 0. (5)

Conformément à la formule (1), le théorème d’addition doit


s’écrire dans le cas considéré sous la forme
oo

V( R ) = S fn (r) gn ( P ) K (p) (p = COS 0). ( 6)


71=0

Essayons de définir la forme des fonctions f n (r), g n (p) et hn (p) de


telle sorte que chaque terme de la série (6) satisfasse à l’équation (5).
Nous chercherons donc des solutions bornées particulières de (5)
par séparation des variables, en posant
v = f (r) g (p) h (p). (7)
Portons (7) dans (5) ; il vient
r 2/ " + (2v + l)r /' + r 2/ _ - ( l - ^ 2) ft» + (2v + l ) yh' _ ^ ^

/ ^
où X est une constante. On en déduit une équation du type hyper-
géométrique pour la fonction h (p)
(1 — p2) h" — (2v + 1) ph' + Xh = 0
qui admet comme solutions pour X — n (n + 2v) des polynômes de
Jacobi Pft-1/2, v - i / 2 ) ji es^ donc naturel de poser dans (6)
M ^ ) = -P«~1/ 2-v- 1/ 2| (n).
La formule (6) fournira alors le développement en série de la fonc­
tion v (R) suivant les polynômes de Jacobi:

»(R )=
71=0
2 M r , p)PS,v- l/2' v_1/2)(n). ( 8)

La fonction v (R) satisfait aux conditions du théorème de déve­


loppement en série suivant les polynômes de Jacobi v-1/ 2)(p)
§ 17] THÉORÈMES D’ADDITION 169

pour v > —1/2 (voir § 8), et ceci en sorte que

M r . p) = -^ r- j p (R) (1 — (*2)v-i/2 P n~1/2, v-1/2) (n) dp =


71 -1

= ~k~ 1 J ii F L (1-
—1
t‘2)V' 1/2 p “ ' !/2, v' l,2> <■*>

où dn est le carré de la norme du polynôme de Jacobi.


Il reste à montrer que le coefficient du développement an (r, p)
se laisse mettre sous la forme
«n (r > P) = fn ir) ën (p).
A cet effet, intégrons l'équation (5) sur l ’intervalle ] — 1, 1[
avec le poids (1— p2)v“1/2 v-1/2) (p) et simplifions les termes
en et au moyen de l ’intégration par parties. Puisque

[(‘ - ^ - p v + i ) P | ] d - p r - 1/2= £ [ <1- p r +1/2% ] ,


on a
î
(v—1/2, v - 1/2)
(p )^ =
-1
= (1- , l *)V+1' 2 P ? - 1' 2’ V- ‘/2) P li, -

- }w (1 - f*2^ 2W p " ~ m ’ " i m (f*>dfl=

= (i ■- i**>v-- 1,2 [ - £ v- ,/2) M - » 4 - p (r 1/2’ ■*-1/21 (p)] |‘ t +

Comme v -j- 1/2 > 0 , les termes hors intégrale s’annulent. Il ressort
en outre de l’équation pour les polynômes de Jacobi que
_d_ d p (v-l/2. v-l/2)
dj.i
[ ( i - ^ ) ' ,+l/2 dp n
= - n (n + 2v) (1 - n*)v~1/2i><T1/2’ ' " i m {p).
170 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

On aboutit finalement à l ’équation différentielle pour la fonction


«n (r >P)
+■
— ^ r + [ 1- 2i 2± * 2] a„ = 0
qui, comme il fallait s’y attendre, se confond avec (5a) pour X =
= n (n 2v).
L’équation obtenue est un cas particulier de l’équation de Lom-
mel. La seule solution bornée pour r->- 0 de cette équation est, à un
facteur indépendant de r près, la fonction j^r/v+n (r), i.e.

0 ’ P) v &n (P )*
r
On a donc
1
« n (r , P) = — / v+n (r) g n (p) =
r

= w i ^ ( i - ^ r 1/ 2^ v- ,/2' v- 1/2, w ^ . o)
-1
où d ‘n est le carré de la norme du polynôme de Jacobi. Pour connaître
la fonction g n (p), calculons l’intégrale du second membre de (9) à
l ’aide de la formule de Rodrigues appliquée aux polynômes de Jacobi
dn
2nn ! ( i _ | X2)V -l / 2 dp.» K i - n 2)n+'’",'2J

et en intégrant par parties n fois :


î
lv -1 /2 , v - 1/2)
n (fx) d\i =
-i R

= ié r

Nous avons profité du fait que tous les termes hors intégrale s’annu­
lent pour jx = ± 1, car le facteur 1 — |x2 intervient à un degré posi­
tif.
D’autre part, on a pour une fonction v (R) arbitraire
rp dv
~B~ ~dR ’
d ’où
dn
djx*
§ 17] THÉORÈMES D’ADDITION 171

La formule de dérivation (4) du § 14 nous donne


/ 1_ _d_ \ n r UV(R) ~I uv+n (R)

_
l R dR H . J _ ' R v-bn

Il vient en définitive
î
\ ~ (1 -1 » 2)V' 1/2 P ÿ - ' 12- 1/2) (fl) =
-1 B

2nn i- ( r p r | “y + r * O — ^i2)n+v~1/2 dfx.


-1
D’où, conformément à (9),

g n ( 9 ) ^ P - = 1^ 1r (10)
—1
Soit r->-0. On a alors R - * p et donc
i
_____ ën (P)_____ uv+ n (p)____ i f / a __ |.2\n+v“ L 2 j
2v+nr (v + n-l-l) pv 2nn \ d l J /
-1
Puisque (voir § 7)
2 _ 22v~ 1T2 (»-}-y -j-1/2)
n n ! (n-(- v) T (n-f-2v) ’

| (1 — ti2)”+v ' 1/2du = 2 j (1- ^ ) ”+v- ,/ 2<i(i =


-1 0

= Jf v ’
r 1/2 d i = r ("+_vr (n+ i+( 2>v +rj l)1^ ) .») ’
on obtient finalement
a /n\ _ l / K (n + v) r (tt + 2v) uv+n (p)
SntW 2v_i r(ra + v + l/2 )p v

Le développement (8) devient donc


_. oo
uv (R)__ i / ( ^ - ] - v ) T (n -j-2 v )/v+n (r) uv+n (p) p (v -l/2 , v -l/2 ) / \ /11]
RV ~ 2v_1 ^ T («-(-v + 1/2) rv DV r n 1 '
n=0
*) Nous avons utilisé la parité de l ’intégrande, le changement t = p,2
et la relation entre les fonctions bêta et gamma (voir Appendice A).
172 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

Si, au lieu des polynômes de Jacobi, on prend ceux de Gegenbauer


TV ( u \ — (2v)n p ( v - l / 2 , V- 1/2) / v
(v + i/2)n Fn

le développement (11) devient plus simple:


oo

^= 2vr (V) S (v + » ) c i (n). ( 12)


R »=o r f
Rappelons que nous avons déduit la formule (12) pour le cas de
v > — 1/2, r < p.
Elle reste évidemment valable si l ’on y effectue les changements
R -> k R , r -> kr, p kç>, i.e.
oo
uv m ) = 2vT ( v ) V. (v + n) Jv+n (*r) Uv+n (vfc-p-}- c l (p). (13)
(kRf nfi) (*0V (*P)
La relation (13) s’appelle théorème d'addition de Gegenbauer.
En déduisant les théorèmes d’addition de Graf et de Gegenbauer,
nous avons imposé certaines restrictions aux paramètres. Le principe
du prolongement analytique nous permet de généraliser les formules
(3) et (13) à un domaine plus vaste des valeurs des paramètres.
3. Développement des ondes sphérique et plane suivant les poly­
nômes de Legendre. Considérons quelques corollaires du théorème
d’addition de Gegenbauer qui s’avèrent fort utiles, en théorie quan­
tique de la diffusion par exemple, ainsi que pour des problèmes de
la diffraction.
1) Posons dans (13) v = 1/2, u v (z) = H v y (z ). A l’aide de l’ex­
pression explicite de la fonction H y \ (z), nous obtenons

e'kR = in Y (ra + 1/2) ([1).


„-o VP
Nous avons profité du fait que C\l2 (p) = P n (p), où P n (p) est un
polynôme de Legendre.
2) Il est bon d ’examiner un théorème d ’addition limite que
l ’on tire de (13) avec u v (z) = H ^ ( z ) et p->-oo. On a
2rp
B = P^ /1
T~ J - £ = p - n * + o G ) ,
1
H ^ n (fcp)
(fcp)v
lim
p -* oo 1
H (kR)
= lim
p -* o o (fY +i!2
= îne~ihriJL.
{kRŸ
§ 18] APPROXIMATION SEMI-CLASSIQUE 173

On déduit donc de (13)


oo

eikr» = 2 vr (v) = 2 În (v + w)
n=0
Pour v = 1/2 on en déduit sans peine le développement d'une onde
plane eikr suivant les polynômes de Legendre:
oo

e*'"' = V ^ r 2 (" + 1 /2 ) Jn+i / 2 (kr) P n (n). (14)


7 1 = 0

Ici k est le vecteur onde, p. = cos 0, et 0 l’angle que font les vecteurs
k et r entre eux.

§ 18. Approximation semi-classique


Les tentatives d’établir une jonction entre la physique classique
formée vers la fin du XIXe siècle et la mécanique quantique apparue
au début du XXe siècle ont conduit à la recherche d’approximations
suffisamment bonnes, uniformes pour X —>- + oo, des solutions de
l ’équation différentielle de la forme
[k (x) y'Y -f Xr (x) y = 0. (1)

A la représentation approchée des solutions de l’équation en question


nous donnerons le nom à.'approximation semi-classique. Les premières
études de cette question, entreprises par Wentzel, Kramers, Bril­
louin, ont été considérablement approfondies plus tard par Langer
et autres chercheurs. Les avantages de l’approximation semi-clas­
sique la rendent très commode pour de nombreux problèmes de
physique mathématique. Nous allons examiner les grands traits de
la méthode d’approximation semi-classique.
1. Approximation semi-classique des solutions d’équations du
second ordre. Proposons-nous d’étudier le comportement des solu­
tions d’une équation du type (1) pour X — + oo. Posant dans l’équa­
tion k (x) = const et r (x) = const, on la simplifie au point de voir
distinctement que le comportement des solutions dépend du signe
des fonctions k (x) et r (x). Nous considérerons donc l’équation (1)
dans un domaine où k (x) et r (x) gardent leur signe. Plaçons-nous
d’abord dans le cas où les fonctions k {x) et r (x) sont de même signe,
par exemple k (x) >> 0, r (x) > 0, sur un intervalle la, b[, et admet­
tent des dérivées continues du premier et du second ordre.
Par changement de variables
y {x) = cp (x) u (s), S = S (.X), ( 2)
174 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

donnons à (1) une forme standard :


u" (s) + [X — g (s)] u (s) = 0. (3)
Portant les expressions (2) dans (1), on s’assure que l’équation (1)
se laisse réduire à (3) si les fonctions <p (a:) et s (a:) vérifient les condi­
tions
_ r (x) ¥ '(* )_ 1 (ks'Y _ 1 [A: (x) r (z)]'
1 Kn k (x) ’ cp (x) ~ 2 ks' ~ 4 k (x) r {x) ’

On a ici
n _ _ [fc (x) cp (x)]
* K' r (x) cp (x) •

Utilisant l’équation (4) pour cp (x ), on peut mettre l’expression de


q (s) sous la forme
w_
k (5)
Dans le cas où les fonctions k (x) et r (a:) sont de signes différents
sur la, b[, on met l’équation (1), par le changement (2), sous une
forme analogue à (3) :
u" (s) — [X. -f- q (s)] u (s) = 0. (6)
Les méthodes d’étude des solutions pour X + o o étant les mêmes
pour les équations (3) et (6), nous nous bornerons à considérer le cas
de l’équation (3).
On a à partir des égalités (4)
X _______

(a < * o < &)> 9 ix) = [k (x) r (a:)]-1/4.


X0

Soient s (a) = c (c < 0), s (b) — d (d > 0). La fonction s (x) est
continue et croît de façon monotone sur la, b[. Elle admet donc sa
réciproque x = x (s), fonction qui, elle aussi, est continue et croît
de façon monotone sur le, d[. La fonction q (s) est continue sur
]c, d[. Il est naturel de s’attendre à ce que, pour X -> + c», les
solutions de l ’équation (3) se confondent à la limite avec les solu­
tions de l ’équation simple
u" -j- Xu = 0,
i.e. qu’on ait pour X-> + oo l’égalité approximative
u (s) æ A cos pis + B sin pis,
dans laquelle pi = ]/"X et A , B sont des constantes arbitraires, qui
dépendent en général de pi.
§ 18] APPROXIMATION SEMI-CLASSIQUE 175

Pour démontrer cette conjecture, nous emprunterons la méthode


proposée par V. Steklov *). Nous allons résoudre l ’équation
u" + |x2u = q (s) u (3a)
par variation des constantes, assimilant le second membre à une
fonction connue. Il vient
u (s) = u (5) + Rp. (s), (7)

u (s) = A cos ps -f- B sin ps,
S

Rp (s) = — [ sin jx (s —s') q (s')u (s') ds'.


o
Montrons que pour c <C cx ^ s ^ dx <C d (cx <C 0, dx >> 0) la contri­
bution du terme R ^ (s) dans (7) est négligeable lorsque p oo, i.e.

lim A ifL = o, ( 8)
|X-*00 M (jx)

M (jx) = max
|w.(s)|.
Ci^s^di
L’expression de R ^ (s) permet de voir que
\R» ( s ) \ ^ y L M ( \ l ) , (9)

dt
L = \ \ q ( s ' ) \ d s ’t M (|x) = max | u (s) | .
Cl
Ci^s^di

Evaluons la quantité M (|x) pour p — oo. On a à partir de (7) et


de (9)
I u (s) I (p) + ~ L M (py,
r
d’où
A f(n )< S (n ) + --L A f(tl).*1

*) Voir B. A. C t e k Ji o b, 0 6 acuMnmomuuecKOM noeedenuu peiuenuü au -


Heünux du00epeHi}uaAbuux ypaeneHuü, X a p t K O B , H 3 fl-B O X r y , 1956 (V. S t e k -
1 o v, Sur le comportement asymptotique des solutions d'équations différentielles
linéaires).
176 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

Résolvant cette inégalité par rapport à M (p), on trouve finalement,


utilisant (9) pour p > L
L
M{ p) ^ V-~L ’
ce qui démontre l ’égalité (8).
Revenant à nos variables initiales, nous obtenons, pour k (x) 7> 0
et r (:r) > 0 sur ]a, b[ et X —>- -f- oo, l’expression suivante des solu­
tions de l’équation (1) sur un segment quelconque [ax, bx1c= ]a, b[

y W w TrT, Y , , CQS i (x) + B sin £ (s)], (10)


V w P \%)

__________ X
P (x) = ] / ^ » l (x) = j P (t) dt.
*o
La recherche de la solution approchée (10) au lieu de la solution
exacte de (1) est appelée méthode de résolution semi-classique de
l’équation (1).
Dans le cas où k (x) >> 0 et r (x) <C 0, on obtient par analogie
y (x ) « 'T T , S ; [AeZW + (10a)
y k{x) p (x)

7?(x) = ] /^ X r {x)
k{x) ’
(x) = j p (t) dt.
Dans la méthode semi-classique, il fallait seulement que
| q (s) | < p dans (3). Les solutions approchées (10), (10a) restent
donc applicables non seulement pour des X grands mais aussi pour
des X voisins de 1, à condition que | q (s) | <C 1- Ce cas se présente,
ainsi que le montre la formule (5), quand les dérivées des fonctions
k (x) et r (x) sont petites, i.e. quand les coefficients de l’équation
(1) varient lentement et de façon continue.
Il est également intéressant, du point de vue pratique, de dégager
une solution approchée de (1) pour X oo qui reste valable
jusqu’aux extrémités de l ’intervalle ]a, b[. A titre d’exemple, nous
chercherons une représentation approchée de la solution de (1) pour
a ^ x < b. Si k (a) > 0 et r (a) > 0, tous les raisonnements con­
duisant à (10) restent vrais. Nous prendrons donc le cas où l’une au
moins des fonctions k (x), r (x) s’annule ou devient égale à l ’infini
pour x = a. Soit
k {x) = (x — a)m k (,x), r (x) — (x — a)1 r (x ),
§ 18] APPROXIMATION SEMI-CLASSIQUE 177

où k (a) > 0 , r (a )> 0 et les fonctions k(x), r (x) admettent des déri­
vées secondes continues pour a ^ x <C b. Pour que s (a) prenne une
valeur finie, nous admettrons que ^ (Z — m) >» —1. Transformons
en conséquence les expressions de s (x) et de q (s) pour x n — a :

(t) (t —a)(z-m)/2 dt ,
s(x)
- î V ik{t) ( 11)

q (s) = (x — a )m-l~24 M {(^+ ^13m -/_-4 )


JW V ' 4r (x) l 4 ^

+ -^ [(3 m + l ) ^ + ( m - l ) C ' \ +

( 12)
+(— )*r(^+f)'+(H-H)(T+T)]}-
Si x a , on a
-« / r (a) (z — a)(l-m+z)/î
s(z)
r jfc(a) 1 (/_TO+ 2)
Ci

ce qui veut dire que l’expression de q (s) peut être mise sous la forme

<?(*)= v87 ,1/4 + » v- 2/ w ,



2 p. \m — i\
y ~ / _ m4_2'> 0 , V Z—m + 2 ’
et la fonction / (5) est continue pour 0 ^ s < s (5). Nous remarquons
que la fonction q (s) admet dans ce cas une singularité pour s = 0.
Pour appliquer la méthode de Steklov, il est donc commode de cerner
la singularité principale de q (s) en mettant l’équation (3) sous la
forme
u" + ( M
-2— V2~ 2 - A ) u = sv~2f ( s ) u (ji = ] A ) (13)
et de résoudre cette équation par variation des constantes en assimi­
lant le second membre à une fonction connue. Puisque l’équation
«" + ( ^ - ^ > = 0

est une équation de Lommel et admet donc comme solution


u = A v v (p,s) + B v . v (|j,$),
12—0592
178 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. IIT

où v v (z) ="J/rz / v (z) et A, B sont des constantes, on obtient la


solution de (13) sous la forme
u (s) = A v v ([xs) + B v . v (|xs) + Rp, (s), (14)

S
R * (s) = j
K » (s, s ' ) ( s ')v"2 / ( * ' ) » ( « ' ) d s ' ,
$0
K» ( 5, s') = 2 [ i *nnv Rv ([^) V_v (fis') - Vv ([15') V. ([15)].
On montre que (s) dans (14) est négligeable pour p, ->■ + oo.
En évaluant R ^ (s), il est commode de prendre 50;> 0 quand B =£ 0
et 50 = 0 quand B = 0. Les évaluations de R ^ (s) se font par la
même méthode que précédemment, mais elles présentent des difficul­
tés supplémentaires d’ordre technique : en évaluant les fonctions
v±v (p5) qui apparaissent en l’occurrence au lieu de cos p,5 et sin p,5,
on est obligé de considérer séparément les grandes et les petites va­
leurs de p.5:
C ([AS)±V+1/ 2 pour p,5^ 1,
v±v
c pour [as > 1
(C est une constante).
Revenant aux variables initiales on obtient, dans le cas où
k (x) = (x — a)m k (x), r (x) = (x — a)1 r (x), l — m + 2 > 0, les
fonctions k (x), r (x) prennent des valeurs positives et admettent des
dérivées secondes continues pour a ^ x <i 6, que les solutions ap­
prochées de l’équation (1) pour X — oo, a ^ x ^ bx < 6, se
présentent sous la forme
y (x ) ~ j / ~ {AJ, lê 1 i- B J _v [| (•£)]}, (15)

P ( x) = V r ^ T $ ) ’ 1(x)=jp(t)dt; v = £ 0 , 1, . . .
a
Pour des v entiers, il convient de remplacer / _ v (|) par Yv (|)..
Remarquons qu’en remplaçant, pour | (x) ^ 1, les fonctions de
Bessel dans (15) par le premier terme de leur représentation asympto­
tique, on obtient une formule équivalente à (10). Si k (x) > 0 et
r (x) C 0, on prendra au lieu de (15)

y (*) « V tW F W ) { J/v 11 (x)1 + B K ' 15 (a:)1>’ (16)


vV.
r . /b
X
r( x)
(x) = j p (t) dt.
P ix ) = } k (x)
§ 18] APPROXIMATION SEMI-CLASSIQUE 179

On retrouve des formules analogues valables dans le domaine


a < ax ^ x ^ b si les fonctions k (x) et r (x) sont du type
k (x) = (b — x)m k (x), r (x) = (b — x)1 r (x ),
k (x) > 0, r (a:) > 0.
Nous venons d’exposer la méthode de représentation asymptoti­
que des solutions de l’équation (1) pour A,— oo. Maintenant
nous chercherons une telle représentation dans certains cas particu­
liers intéressants.
2. Représentations asymptotiques des polynômes orthogonaux clas­
siques pour n grand. Nous allons établir une expression approchée
des polynômes de Jacobi (z) pour a ^ 0, |3 ^ 0 et z Ç [—1, 1[
en donnant à n des valeurs suffisamment élevées. La fonction y (x) =
= p(a,$) (x) vérifie l’équation différentielle (1) pour
k (x) = (1—z )a+1 (1 + a;)P+1, r (x) = (1— x)a (1 -f-x)^,
X = n ( n + a 4- P + 1 ) .

On a en l ’occurrence m. = |3+ 1, 1= (3, v = [3. Si n-+ oo, on a


—y- —
|—oo. Pour — —ô on a

V ( X) ^ (1 _ x f . / 2 + 1/4 + x ) P /2 + 1/4 fê ) + (§)]»


* dt ^
ê=ê(*)=m -] y j — f = p arcc°s (~ ^ ), ix= yx .

Puisqu’il existe une limite


Mm ÿ (i) = f (;■ B ( - 1) = (- 1)*
on a
5 = 0,
-2L +J- JL + J -
A _ Hm ( 1 - x ) 2 4_(l + x ) 2 *y(x)=
i V l ^p(l)
a . -L R 1
= 22 4P ^ - P ) ( - l ) 2Pr(P + l) lim ( V i + * Y 2
*— H î )
D’après la règle de L’Hospital lim = lim 1 ---------=
X-H.-1 t i x) X - - 1 2 l ^ l + * Ê , (*)
Ç6-4- P

= Ï71 ‘ AuSSi ^ = ( ~ 1)n 2 n ^ ^ Ti/2+1) > p = / » ( » + a + P + l)-


12*
180 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

En posant x = —cos0, on obtient pour O ^S ^xc — ô


Pÿ*’ P) ( —cos 0) »
- ( —l)n r(n + p+ l)-|/ë/ 2~ , (A (17)
~ n ! [Ap (cos (0/2))a+1/2 (sin(0/2))0+1/2 0 ^ '*
L’expression approchée des polynômes de Jacobi P (“’P>(x) dans
le domaine —1 «< x ^ 1 se déduit facilement de (17) en faisant
intervenir la relation
p ( a . fl) ( x ) = ( — l ) n P(f* « ) ( — * ) .

Si x £ [—1 + ô, 1 — ô], l ’expression approchée de (a;) peut


être simplifiée à l’aide de la représentation asymptotique de la
fonction /p (p,0) pour |X0 — + oo et de celle de la fonction T (z)
pour z — oo (voir Appendice A) :
p(a, P) <>nq A\ ~ cos {[n-[~(a-fP-[-l)/2] 6 — ( 2 a + l) n/ty (18)
71 q/ Jtn (sin (0/2))a+1/'2(cos (0/2))^+1^2
(0 < ô< 0< xt — Ô).
D’où l’on tire pour a = P = 0 une représentation asymptotique
pour les polynômes de Legendre :
P n {---<>) ~ l / ~ 2 c o s [ ( n + l /2 ) 6 - n /4 i
r nn y sjn q

On établit d’une façon analogue l’expression approchée des poly­


nômes de Laguerre (x) pour x > 0 et des n assez grands. On a en
particulier pour 0 < ô ^ x ^ i V < o o
L l {x) _ J _ e x / 2 x - a / 2 - l / 4 ^ a / 2 - 1/4 cos j~2 Y nx — (2a + 1)
L. 4J *
(19)
Si a = ±1/2, la représentation (19) reste valable jusque pour x = 0,
car on a alors v = ± 1/2 et l’équation (13) n’a aucune singularité
pour s = 0.
Pour les polynômes d’Hermite, les formules correspondantes
s’obtiennent à partir de (19) à l’aide des formules (14) et (15) du
§ 6 exprimant les polynômes d’Hermite Hn (x) en fonction de ceux
de Laguerre :
H n {x) « Y 2 cos ( y ^ T x - —-) (20)
(|.z| <C oo).
Remarque. Nous avons obtenu la représentation asymptotique
(18) en posant a ^ 0, (3 ^ 0. Elle reste cependant vraie pour toute
valeur réelle de a et de P. On le démontre par récurrence, en admet-
§ 18] APPR O X IM A TIO N SEM I-CLASSIQUE 181

tant que la formule (18) soit vraie pour les polynômes


p(a+i, p+i) (cos Q] p( a +2, p+2) (cos 0) Faisant intervenir l’équa­
tion différentielle pour les polynômes de Jacobi et appliquant la
formule de dérivation (6) du § 5, on obtient

Pÿ-, » (*)= - A - [ t (x) ”+ 01+ P + 1 pte+i, s+i) (x) +


+ O (X) (" + ^ + P+ j)(" + t» + P + 2) p,a+2. fi+2) (x )] t


K = n (n + a + (3 + 1), t (x) = P — a — (a + fi + 2) x,
O (x) = 1 — X2.
D’où
« (cos0) = - [ P - g - ( £ +^±_2).c.2ie. pta+i, 6+1) (cos0) +

+ Ü ÿ i ( 1 + ? + l + l ) P(«+2. 6 +2 ) (cos 0) ] .

En portant dans le second membre les représentations asympto­


tiques de jP&it1, ^+1) (c°s 0) et de P ^ .t2, p+2) (cos 0) et en conservant
les termes dominants, on obtient
p(a, P) (cos 0) ^ P (“_+2*P+2>(COS 0) »

sin2 0 cos{[^ra— 2+ ~2 (a-(-p-|-5) Jb—(2a+5)


~ 1 :_ / T
0 \ ^ 2î / 0 ft
\ * 24 =
V nn I sm y I 1 cos y I

cos | [ n - f y ( a - f p + 1)] 0 — (2a + l) -J }

a+ Y . 3+y
l/^ (sin f) (cos 4 )

ce qui nous ramène à la formule (18). La validité de (19) pour toute


valeur réelle de a se démontre d’une façon analogue.
3. Approximation semi-classique pour des équations admettant
une singularité. Cas d’un champ central. Pour étudier le mouvement
d’une particule dans un champ central, il est bon d’établir une
approximation semi-classique pour l’équation de la forme
u" + r (x) u — 0 (21)
dans laquelle la fonction x 2r (x) est continue et admet des dérivées
première et seconde continues quand 0 ^ x ^ b. Dans le voisinage
182 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

de x = 0, l’approximation obtenue précédemment pour (21) cesse


d’être vraie. Or, en faisant le changement de variables x = ez,
u = ez/2p (z), on met cette équation sous la forme
v" (z) + ri (z) v = 0, (22)

ri( z) = - t + xV (*) U -
Pour z ->■ — oo (donc pour x 0) la fonction rx (z) diffère peu
d’une constante égale à -------f lim x2r (x). De plus on a
4 x-*-0
lim (z) = 0 (k = 1, 2, . . .). Aussi la fonction rx (z) et ses
ZH--OÛ
dérivées varient-elles lentement quand z prend des valeurs négatives
suffisamment grandes en module, donc l’équation (22) est justiciable
de l’approximation semi-classique. Lorsque celle-ci reste applicable
à l’équation (22) pour des z vérifiant les conditions qui leur sont
imposées, on obtient, en revenant aux variables initiales, une solu­
tion approchée de l’équation (21) sous sa forme (15), (16), mais avec
r (a;) — l/( 4r2) au lieu de r (x).
C’est ainsi par exemple qu’en cherchant en coordonnées sphéri­
ques la solution de l ’équation de Schrôdinger
- | R ‘ + [ U (r) + i ^ - ) R = E R
pour la partie radiale R (r) de la fonction d’onde (où r est la distance
de l’origine des coordonnées, U (r) l ’énergie potentielle, E l ’énergie
globale de la particule, l = 0, 1, 2, . . . le nombre quantique
orbital), on obtient en approximation semi-classique l ’expression

j / ~ M ^ i /3 (£) (£)] ( r ^ r 0),


i?(r) =
\ / ï - [ C / ,/ 3(i) + M 1/ 3(5)] (r< r„),

V = p (r) = \ / ' \ 2 [ E - U ( r ) ] (l + V^

6=1 (<■) = 5 p (r')d r'


7*0
r 0 est racine (supposée simple) de l ’équation p (r) = 0.
Puisque la fonction R (r) doit être bornée pour r ^ - 0 , i.e. pour
| -v oo, il y a lieu de poser C = 0. Comme les valeurs fournies par
les deux expressions de R (r) (resp. R ' (r)) sont conjuguées pour
r = r 0, les constantes A et B se laissent exprimer en fonction de la
§ 18] APPROXIMATION SEMI-CLASSIQUE 183

constante D. En développant le radicande dans la formule de p (r)


suivant les puissances de (r — r0), on s’assure sans peine que les
p(r) £(r)
fonctions r r - -=7 ? ;--------- etleurs dérivées premières sont
V | r - r 0 | | r - r 0 | 3/ 2
continues en r = r0. Les conditions de conjugaison de R (r) (resp.
R ' (r)) en r = r 0 impliquent donc des conditions de conjugaison
analogues pour la fonction
0 ( r ) = (i/2 )-i,3V p i V n r )
et sa dérivée. Il vient

B
+ + 0 [(r-r„ )3 ] (r> r„),
®(r)= j
r(4) r (-§ )
. ar + 0 [(r—r„)3] ( r < r 0).
2sin T _r ( t ) r ( t )

| 2 /3
Puisque la fonction est continue pour r = r0, on obtient en
r— r0
égalant les coefficients des mêmes puissances de (r —r0) :
A= B=— D.
1/3
4. Comportement asymptotique des fonctions cylindriques d’ordre
élevé. Formules de Langer. La méthode décrite plus haut permet
de déterminer le comportement asymptotique des fonctions cylindri­
ques pour des v élevés. Prenons l’équation de Bessel
9 //
x zy xy' + (;x2 — v2) y = 0
et réduisons-la à la forme (21) en opérant le changement u (x) =
= V x y (yx) (cf. l’équation de Lommel). La fonction u (x) satisfait
à l’équation
v2—1/4
u" 4- r (x)u-— 0, r (x) = v2 xù

En appliquant le raisonnement développé dans le n° 3 ci-dessus,


on peut poser x = ez et u = ez^ v (z). On obtient alors l’équation
v" + rx (z) v = 0, rx (z) = v2 (e2z — 1). (23)
Puisque v — oo, l’équation (23) admet une approximation semi-
classique. En reprenant les variables initiales, on écrit la fonction
184 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

u (x) sous la forme


/"ï" (£) + B K i / 3 (I) (x ^ 1),
| ^ 1 / 3
(24)
U(x)- V 7 1 CH\)\(l) + DH\ys (l) (*>1).
Ici
p = p(x) = vs/x , s = ]/r |l —æ2|,
f v (arth 5— s) (a: ^ 1),
= £(*) = S P (0 dt \v(s —arctgs) (a: 1).

Posons par exemple u (x) = Y x H ^ (vx). Pour connaître les coeffi­


cients C et D, identifions les termes dominants de la représentation
asymptotique pour x 00 dans le premier et le second membre
de (24). Puisqu’on a pour x 00 et un v fixe
s (x) = x + O (1/a:), | (x) = v (x — jt/2)+ O (1/a;),
li vient
Y x (va:) — ei(v.v-nv/2-n/4) =

— _JL {Ceùv(3e-rc/2)-n;/6-:tt/4] -j-


d’où il ressort que
D =0, C =
Les coefficients ^4 et 5 se cherchent à partir de la condition de conju­
gaison des expressions de la fonction u (x) (resp. u' (a:)) en x — 1.
On obtient
A = — 2i,
’ B = -ne - i n l * ,’
ce qui nous conduit à l ’approximation semi-classique pour v grand :

2 j/ —1 l — ih/3 (i) + - ~ ^ i / 3 (1)1


(va:) = <
y t _ l rc^l i e»>/6//v;3 (t) (æ > 1). <25)

Identifiant les parties réelles dans (25), on obtient une approxi­


mation semi-classique de la fonction de Bessel J v (vx) pour v grand :

(26)
/ v (yx) = y 4 — a r c _ tg _ s [ / i/3 ( |) + Ji/s (5)]
(X > 1).
§ 18] APPKOXIMATION SEMI-CLASSIQUJE 1S&

Les formules (25) et (26) sont appelées formules de Langer. Comme


le montrent les estimations exactes, elles fournissent une approxima­
tion uniforme des fonctions cylindriques à O (^ 573) près *). Il est
curieux que la formule (26) définit correctement l ’allure de la fonc­
tion J v (vx) pour x — 0 malgré le fait qu’elle a été établie à l’aide
des représentations asymptotiques des formules cylindriques pour
x— >■00.
5. Recherche des valeurs propres de l’énergie dans l’équation de
Schrôdinger par approximation semi-classique. Formule de Bohr-
Sommerfeld. Les solutions de l’équation de Schrôdinger

— (x) -\-U (x) (x) = Ety (x) ( — 00 < x < o o ) (27)

définissant le mouvement d’une particule dans un champ d’énergie


potentielle U (x) ne se laissent expliciter que pour quelques formes
particulières de la fonction U (x) (E est l ’énergie globale de la parti­
cule ; nous utilisons un système d’unités dans lequel la masse de la
particule m et la constante de Planck U sont égales à l’unité). Cela
devient possible, par exemple, quand on a réussi à réduire (27) à une
équation généralisée du type hypergéométrique (voir le théorème
dans le § 9, n° 2). Sous ce rapport, les méthodes de résolution ap­
prochée de l’équation (27) revêtent une importance particulière.
Cherchons les valeurs propres de l ’énergie dans l’équation de
Schrôdinger (27) par la méthode d’approximation semi-classique.
Il s’agit de chercher des valeurs de l’énergie E telles qu’il y ait
E — U (x) <C 0 pour x —>■ =t 00 et que la fonction (x) vérifie la
condition de normalisation
00

j | (x) |2dx = 1. (28)


— 00
Soit
E — U (x) ^ 0 pour x 1 ^ x ^ x 2
(ce domaine porte le nom de domaine du mouvement classique). Soit
en plus
E — U (x) <i 0 pour x < x1 et x >> x 2,
xx et x %étant des racines simples de l’équation E = U (x) (en méca­
nique quantique les points x1, x 2 sont appelés points de retour).

*) L a n g e r R. E., On the asymptotic solutions of ordinary differential


équations with an application to the Bessel functions of large order, Trans. Amer.
Math. Soc. 33 (1931), 23-64.
186 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

En résolvant le problème posé, nous supposerons que les intégra-


Xi oo
les J p (x)d x, j p (x) dx sont divergentes {p (x)—y 2 \E —£/(a;)|)
se2

et que l ’intégrale ^ p (a;) dx est suffisamment élevée. On a en


*i
approximation semi-classique pour —oo < x ^ x2

[^i^i /3 (i) H- ^ i ^ i /3 (ê)] pour x < x lt


'H*) = (29)
V p iA 2J - i /% (l) + B 2j 1/3 (1)1 pour x ^ x ^ x 2,
«V

j p(s) ds

Pour que l ’intégrale j | ij) (x) |3dx soit convergente, on doit


— OO

poser A x = 0. Les constantes A 2, B 2 se laissent exprimer en fonction


de B i à partir de la condition que les expressions de la fonction \|) (a:)
(resp. \|)' (a;)) soient conjuguées en x = x x (voir l’exemple dans le
n° 3). On a alors A 2 = B 2 = B x. Ainsi donc, pour x 1 ^ x ^ x 2
V 3
on obtient

1>(*) = ^ j / — [^-1 /3 (l) + / 1/3(i)]. (30)

Choisissant des valeurs de x pour lesquelles £ (x) prend des va­


leurs suffisamment élevées, on peut se servir de la représentation
asymptotique de J ± i /3 (z):

J± 1 / 3 ( Z ) « ] / — COS J ) -

Tl vient
JC
^(*) =
Ci
V PC*)
COS j p(«)<*!—J J (31)
*1

(Cx est une constante).


Par un raisonnement analogue, on aboutit à l’expression de
(a:) pour ï j < x ^ x2 à partir du comportement de cette fonction
§ 18] APPROXIMATION SEMI-CLASSIQUE 187

*2
pour En prenant des valeurs de x pour lesquelles j p (s) ds
X
prend des valeurs suffisamment élevées, on obtient

^2 cos [ j p(s)ds- £ ] (32)


t ( Æ) =
V FW)
(C2 est une constante).
X

Choisissons des valeurs de x pour lesquelles \ p (s) ds et


*1
*2
j p (s )d s sont grandes toutes les deux. On a alors deux
X
expressions, (31) et (32), de la fonction i|)(;r). Ces deux
expressions ne se confondront que si
X X2 X2

j p (s) ds-}- j p (s) d s = j p (s) ds = ji ( n - } - ) , n = 0, 1, 2 . . .


XI X X\
(33)
On voit sans peine que n est le nombre des zéros de la fonction (x)
(cette dernière ne s’annulant que pour xx <i x <i x 2). On a par ailleurs
C2 = (—l)n Cx. Ainsi donc, en approximation semi-classique, les
valeurs de l ’énergie du spectre discret E = E n (n = 0, 1, 2, . . .)
doivent satisfaire à la condition (33). En mécanique classique cette
condition est appelée condition de Bohr-Sommerfeld.
La condition de Bohr-Sommerfeld peut aussi être établie pour
une particule mobile dans un champ central U (r). En reprenant le
même raisonnement et en utilisant les résultats du n° 3, nous obte­
nons la condition de Bohr-Sommerfeld imposée aux valeurs de l ’éner­
gie E = E n i du spectre discret sous la forme suivante :
7-2 (E)

\f p (r )d r = n (n -4- - j ) ,
n (E)
(34)

1 \2
( , +t )
p(r)=V 2 E —U (r) 2r*

Exemple 1. Cherchons en approximation semi-classique les ni­


veaux d’énergie d’une particule mobile dans un champ U (x) =
= x2 (oscillateur harmonique linéaire).
188 FONCTIONS CYLINDRIQUES [CH. III

Dans le § 9 nous avons obtenu la solution exacte de ce problème.


Dans les imités du § 9 l’équation de Schrôdinger (27) s’écrira
— ~ a]/' + ij) = eij) (E = hcù&).
On a en l ’occurrence
p(x) = y 2e —x 2, x i = —y 2e, x2= ] / 2 e .
Les niveaux d’énergie sont définis par la condition de Bohr-Som-
merfeld :
VIÊ
j y 2e —x2 dx = n { j i . (35)
- VIS
On sait que

Aussi
X2 X2
fy 2e —x 2 dx — e f —■.f'ï . = e arc sin —— X2
J J y 2e —x2 T/2e *1= JI8.
*1 *1

La condition (35) nous donne


, 1
£ —£n —n 2~ *

valeur qui se confond avec la solution exacte même si la condition


C2
0
j p (x) dx 1 n’est pas satisfaite.
*1
Exemple 2. Cherchons en approximation semi-classique les ni-
veaux d’énergie d’un électron dans un champ U (r) = ----- (en
unités atomiques).
Dans ce cas on doit poser dans la condition (34) U (r) = — —.
L’intégration par parties nous donne
§ 18] APPROXIMATION SEMI-CLASSIQUE 189

T2
dr
-h
-> ' ( / 2 [ ^ + Z r - i - ( l + 4 - ) 2]
*2
Q+-É-Y«
+1i \ / 2 \ E + Z x - ± - ( l + ± - ) 2 x*]

(-4 -. * < » )•
Portant cette expression de l ’intégrale dans (34), on obtient
j p __ JP ____ ,___^ _____
2(re+Z + l)2 ’

valeur qui se confond avec la solution exacte quels que soient n et l.


CHAPITRE IV

FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQUES

Dans les chapitres II et III nous avons étudié les propriétés des
polynômes orthogonaux classiques et des fonctions cylindriques.
Ces fonctions vérifient des équations différentielles qui représentent
des cas particuliers d’une équation généralisée du type hypergéomé-
trique
T (Z)
a (z)
u' + au2(z)
(z)
u = 0. (1)

Ici <7 (z) et g (z) sont des polynômes de degré non supérieur à 2 ,
et t (z) un polynôme de degré non supérieur à 1.
Les résultats obtenus dans le Chapitre premier permettent d’étu­
dier les propriétés des solutions d’une équation généralisée arbitraire
du type hypergéométrique. En faisant le changement de variable
u = cp (z) y et en choisissant convenablement la fonction (p (z),
on réduit les équations du type (1) à des équations du type hyper-
géométrique
ct (z) y" + t (z) y' + t y = 0 (2)
dans lesquelles t (z) est un polynôme de degré non supérieur à 1,
et % une constante (voir § 1). Le procédé de recherche des solutions
particulières de l’équation (2) a été proposé au § 3. Dans ce chapitre,
nous allons étudier ces solutions de plus près.

§ 19. Equation du type hypergéométrique et sa résolution


1. Réduction à la forme canonique. Proposons-nous de réduire
l’équation du type hypergéométrique (2) à la forme canonique en
opérant un changement linéaire de la variable indépendante. Trois
cas sont à considérer alors, en fonction du degré du polynôme g (z).
1 ) Soit cr (z) un polynôme du second degré, a (z) = (z — a)(b—z),
a =7^ b *). Faisons dans (2) le changement z = a + (b — a) s; il
*) Si le polynôme a (z) admet des racines multiples, on peut réduire (2)
à une équation du type hypergéométrique pour laquelle o (z) est un polynôme
du premier degré (voir § i).
§ 19] EQUATION DU TYPE HYPERGÉOMETRIQUE ET SA RESOLUTION 191

vient
s (l ~ s) + T [« + (&—«) s]y' -\-Xy = 0.
De toute évidence, il est toujours possible de choisir des paramètres
a, P, 7 tels que l’équation obtenue puisse s’écrire comme suit:
5 (1 — s) y" + — (« + P + 1) s] y' — a p y = 0.
Une telle équation s’appelle équation hyper géométrique *).
2) Soit g (z ) un polynôme du premier degré, g (z ) = z — a.
Posant z = a -f- bs, mettons (2) sous la forme
sy" + t (a + bs) y' + Xby = 0. (3)
Si t ' (z ) = 0, alors, quel que soit 6, l ’équation (3) se réduit à l’équa­
tion de Lommel (4) du § 13 dont les solutions se laissent exprimer
à l ’aide de fonctions cylindriques. Si au contraire t ' (z ) ^ 0, on
a pour b = —1/t' (z)
t ( a + bs) = t (a) -f- t ' (a) bs = t (a) — s.
Introduisons les notations y = t (a) et a = —hb. L’équation (3)
s’écrira alors
SV" + (7 — s) y' — ay = 0.
Cette équation porte le nom à.' équation hyper géométrique dégénérée.
3) Si la fonction g (z ) est indépendante de z , on peut poser g (z ) =
= 1. Pour t ' (z ) = 0 l ’équation (2) est une équation linéaire homo­
gène à coefficients constants. Pour t ' (z) 0, on peut, en faisant le
changement z = a + bs, mettre l ’équation (2) sous la forme
y" + bx (a + bs) y' -f- Xb2y = 0.
Par un choix approprié des constantes a, b et v, cette dernière équa­
tion peut être mise sous la forme
y " — 2sy' + 2vy = 0.
C’est Y équation d'Hermite (pour v = n elle se confond avec l’équa­
tion pour les polynômes d’Hermite).
2. Recherche des solutions particulières. Les solutions parti
culières de l ’équation hypergéométrique et de l’équation hyper-
géométrique dégénérée, de même que celles de l ’équation d’Hermite,
peuvent se chercher par la méthode décrite dans le § 3. Là égale­
ment on propose des transformations qui permettent d’en augmenter
le nombre de solutions particulières. Rappelons ces transformations.
L’équation du type hypergéométrique
o" (z) u" -f- t (z) u' + %u = 0
*) On dit souvent aussi équation de Gauss.
J. ïj£ - t X X J_J_L L V_J J_ J 1 ^V 1 W U U \J X 1 . X V

est un cas particulier de l ’équation ( 1) pour t (z) = t (z), a (z) =


= X o (z). Elle se laisse donc transformer en une équation du même
type moyennant le changement u = cp (z) y (voir § 1) à condition
que cp (z) vérifie l’équation différentielle
cp'/cp = jt (z)/cr(z),

Jl(z) = £ ^ i ± 1/ ( £ ^ l ) 2_ ît<T (x = X_A)

est un polynôme de degré non supérieur à 1. La constante x est assu­


jettie à la condition que le discriminant du polynôme du second
degré du radicande soit nul.
Pour l’équation hypergéométrique
z (1 — z) u" + lv — (a + P + 1) zl u' — a$u = 0 (4)
on a
( ■ 2 ^ I ) 2_ W = [ i - t+ ( « + ^ ' . ] i - x, ( 1- i ) .

Annulant le discriminant de ce trinôme du second degré, on


obtient les deux valeurs possibles suivantes de x :
“i = (1 — Y) (a + P — Y)» *2 = 0.
Dans le premier cas le polynôme n (z) et la fonction cp (z) peuvent
s’écrire :
a) n (z)= (1 — Y) (1 — z)> 9 (z) = zl_v î
b) n (z) = ( a + P — Y) z , cp (z) = (1 — z ) v - “ -P .
En faisant le changement u — cp (z) y pour cp (z) = z1“v, on aboutit
à l’équation suivante pour y (z) :
z (1 — z) y" + [2 — y — (a + p — 2y + 3) z] y' —
— (a — Y + 1) (P — Y + 1) y = 0.
En posant a ' = a — y + 1, P' = P — y + 1, y' = 2 — y onpeut
écrire cette équation sous forme canonique :
z (1 — z) y" + [y7— (a' -f- p/ + 1) z] y ' — c&'P'y = 0. (4a)
De même, le changement u = cp (z) y pour cp (z) = (1 — z ) v ~ a ~&
nous ramène à l ’équation (4a) avec a ' = y — a , P' = y — P,
y' = y-
Soit u (z) = / (a, P, y, z) une solution particulière de l’équa-
tion initiale (4). La fonction y (z) = ^ u (z) satisfait à l’équa­
tion hypergéométrique aux paramètres a ', P', y'. L’équation (4)
admet donc aussi comme solution particulière la fonction u (z) =
= <p (z) / (a', P', y', z). On obtient donc les solutions particulières
§ 19] ÉQUATION DU TYPE HYPERGÉOMÉTRIQUE ET SA RÉSOLUTION 193

suivantes de (4) :
ux (z) = f (a, ^ y, z ),
u2 (z) = zx~yf (a — y + 1, p — Y + 1» 2 — 2), (5)
u a (z) = (1 — z)v-«-P/ (y — a, Y — P, y , z).
Nous avons transformé l’équation (4) en une équation du même
type (4a) en prenant le cas de >c = (1 — y) (a ~r P — y)* Le cas
de x = 0 est dénué d’intérêt, car il se réduit à l ’application successi­
ve des deux transformations considérées plus haut.
L’équation (4) reste inchangée quand on change simultanément
a en P et P en a. On doit donc ajouter aux solutions précédentes
celles qui se déduisent de (5) en faisant le changement signalé.
D’une façon analogue, pour l ’équation hypergéométrique dégéné­
rée
zu" + (y — z) u' — au — 0 (6)
on obtient, à partir de la solution particulière ux (z) = / (a, y, z),
les solutions particulières
u2 (z) = z1-?/ (a — y + 1, 2 — y, z), (7)
u 3 {z) = ezf (y — a, y, —z).
Pour l ’équation d’Hermite
u" — 2 z i ï + 2 v u = 0 (8)
on construit, d’après la solution particulière ux (z) = / v (z ), une
nouvelle solution particulière :
U2 (z) = 6 / —v - 1 ( ÎZ).
Puisque l ’équation (8) ne varie pas quand on change z en —z,
on obtient deux autres solutions particulières :
= / v (—z),
u 3 (z) uk (z) = (— iz).
Passons à la recherche des solutions particulières concrètes des
équations (4), (6), (8). On a vu au § 3 qu’une équation du type hyper­
géométrique
g (z) u" -f- t (z) u' -f- ’k u = 0
admet des solutions particulières de la forme
u(z) = Cy <yv P (s) ds. (9)
pW <s-*)v+1
Ici p (z) est solution de l’équation différentielle (erp)' = xp, v est
racine de l ’équation A, + vx' — 1) o" = 0, et le contour C
13—0592
194 FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQUES [CH. IY

est choisi de façon à vérifier l’égalité


qv+1 (g) P (g) I ( 10)
( s — Z)V + 2 1*1. *2

($!, s2 sont les extrémités du contour).


Afin de simplifier les raisonnements qui seront développés, nous
chercherons les solutions particulières des équations (4), (6) et (8)
sous la condition supplémentaire z > 0. Pour l ’équation (4), nous
supposerons de surcroît que z < l .
Il vient pour l’équation (4)
cr (z) = z (1 — z ), p (z) = zV-1 (1 — z)«+P-v5v — —a (ou v = —P);
pour l ’équation (6)
a (z) = z, p (z) = zv~xe~z, v = —a ;

pour l’équation (8)


o (z) = 1, P (z) = e~z‘.
La condition (10) s’écrit dans le cas de l ’équation (4) :
5V-a( 1_ ^ - V + l (s_ z)« - 2 |^ j2 = 0-

On peut satisfaire à cette condition en choisissant comme extrémités


du contour C, pour certaines contraintes aux paramètres a, P, 7,
les points 5 = 0, 5 = 1, s = z ou 5 = 0 0 . Pour avoir des solutions
particulières exemptes de singularités dans le voisinage des points
z = 0, 1, 0 0 , il est bon de choisir comme C des lignes droites joi­
gnant les points 5 = 0, 1, 00 au point 5 = z. Ces contours admettent
une représentation paramétrique bien commode :

5 = zt, 5 = 1 — (1 — z) t, s = zlt (0 ^ t ^ 1).

Un raisonnement analogue nous donne les formes suivantes des


contours pour les solutions des équations (6) et (8) :
a) pour l’équation hypergéométrique dégénérée (6)
5 = zt (0 < i < 1),
5 = z (1 + t) (0 < t < 00 ) ;

b) pour l ’équation d’Hermite (8)


5= z+ t (0 ^ £ <C 00).
§ 19] ÉQUATION DU TYPE HYPERGÊOMÉTRIQUE ET SA RÉSOLUTION 195

Utilisant le contour s = zt pour (4) et (6), on obtient d’après la


formule (9) les solutions particulières suivantes :
u l (z) = F (a , p, y , z) =
1
= C(a , p , y ) (1 — z)v ~ a _ p j t y ~ a ~ i ( l — ()“ "* (1 — z t ) ^ ~ v d t , (H )
0
1
u 1(z) = F ( a, 7, z) = C( a, 7) ez j t ^ * ' 1 (1 - i )a_1 e~2i dt. (12)
0
Les fonctions F (a, P, 7, z) et F (a, 7, z) s’appellent respective­
ment la fonction hyper géométrique et la fonction hyper géométrique
dégénérée. Pour le choix des constantes de normalisation C (a, p, 7)
et C (a, 7), il est bon de poser
F (a, p, 7, 0) = F (a, 7, 0) = 1,
d’où
C(a, p, v) = C ( a , v) = T ~ l - ^ = r • <1 3 >

Ici T (z) est la fonction gamma et B (u, v) la fonction bêta (voir


Appendice A).
Pour les fonctions F (a, p, 7, z) et F (a, 7, z) la condition
(10) ne peut être satisfaite que sous certaines restrictions sur les
paramètres. Il sera montré dans le n° suivant que les représentations
intégrales (11) et (12) permettent d’obtenir le prolongement analyti­
que des fonctions F (a, P, 7, z) et F (a, 7, z) en z et en chacun des
paramètres sur le domaine où Re 7 > Re a > 0. Les prolongements
analytiques ainsi obtenus vérifient comme précédemment les équa­
tions (4) et (6) respectivement. Dans ce cas, afin d’assurer l ’univa­
lence de la fonction F (a, p, 7, z) dans (11), il convient d’imposer
la condition | arg (1 — zt) | <! ji et de faire une coupure dans le
plan de la variable complexe z le long de l’axe réel pour z ^ 1.
Cherchons d’autres solutions particulières de (4) en posant dans
(5) / (a, P, 7, z) = F (a, P, 7, z) :
u2 (z) = z1~yF (a — 7 + 1, P — 7 + 1, 2 — 7, z),
u 3 (z) = (1 — z)v-a-PF (7 — a, 7 — P, 7, z).
D’autres solutions encore se déduisent de celles-ci par le changement
de a en p et de P en a. En particulier, l’équation hypergéométrique
admet comme solution la fonction
n4 (z) = F (P, a, 7, z).
Les représentations intégrales définissant ces quatre solutions existent
simultanément sous les conditions restrictives suivantes imposées
13*
196 FONCTIONS HYPERGÉOMÊTRIQUES [CH. IV

aux paramètres : 0 < Re a < 1, 0 < Re (y — a ) < l . Puisque


l ’équation hypergéométrique n’admet que deux solutions linéaire­
ment indépendantes, les fonctions u t (z ) doivent être liées entre elles
par des relations linéaires. Pour y 1 les fonctions ux (z) et u2 (z)
seront linéairement indépendantes, en raison de leur comportement
différent pour 2- > 0. Donc, lorsque y ■=£=■1, chacune des fonctions
u 3 (z), uk (z) se laisse représenter par une combinaison linéaire de
ux (z) et u2 (z). Confrontant le comportement de ces fonctions pour
z — 0, on constate que
u z (z) = ux (z), uk (z) = ux (z) (Re y > 1).
i.e. pour Re y >* 1
F (a, P, y, z) = (1 — z)y~a~^F (y — a, y — 0, y, z), (14)
F (a, P, y, z) = F (p, a, y, z). (15)
Le principe du prolongement analytique permet de supprimer les
restrictions sur y. Les valeurs de la fonction (1 — z)v-a-p dans (14)
sont prises sur la branche de cette fonction qui est égale à 1 pour
z — 0, i.e. | arg (1 — z) | < it.
Dans le cas de l’équation hypergéométrique dégénérée, un raison­
nement analogue conduit aux solutions linéairement indépendantes
ux (z) = F (a, y, z),
(16)
u2 (z) = z ^ F (a — y + 1, 2 — y, z)
et à la relation fonctionnelle
F (a, y, z) = ezF (y — a, y, —z). (17)
A l ’aide des relations (14) et (17), on obtient à partir de (11)-(13)
des représentations intégrales plus simples :

F (a, p , Y, z) = r '(a) r ^ ' - a ) i


0
( 18)

*<“•T. »)=rtc/rff-,- S *a-‘d 0


< 19>
En prenant les autres contours on obtient pour l’équation hyper­
géométrique les paires suivantes de solutions linéairement indé­
pendantes :
contour s = 1 — (1 — z) t (0 ^ t ^ 1) :
ux (z) = F (a, P, a -f p — y 4- 1, 1 — z) ;
u2 (z) = (1 — z)v-a-PF (y — a, y — P, y — a — P -r 1, 1—z) ;
( 20)
§ 19] ÉQUATION DU TYPE HYPERGÉOMÉTRIQUE ET SA RÉSOLUTION 197

contour s = z/t (0 ^ t ^ 1) :
ux (z) = z~aF (a, a — 7 + 1, a — p + 1, Hz) ;
u2 (z) = z-PF (p, P — y + 1, P — a + 1, 1/z). ^>
Dans le cas de l’équation hypergéométrique dégénérée, le contour
s — z (1 + t) ( 0 ^ t ^ o o ) amène la solution
oo

u i (z) = G(a, y, z) = C (a, y) j e~ztta~l (1 dt.


o
La fonction G (a, y, z) s’appelle jonction hypergéométrique dégénérée
de deuxième espèce. L’intégrale définissant la fonction G (a, y, z)
est une intégrale de Laplace, ce qui veut dire qu’on a en vertu du
lemme de Watson (voir Appendice B)
lim zaG (a, y, z) — C (a, y) T (a).
2^00
Il est commode de choisir C (a, y) = 1/r (a), pour que la limite
indiquée soit égale à l’unité. D’où
00
G (a, y, z) = ~ j e~ztf ' ~ i (l + i)v"a-1 dt, (22)
o
R e a > 0, | argz |
D’après la solution Wj (z) = G (a, y, z), en posant dans (7)
/ (a, y, z) — G (a, y, z), on construit la seconde solution linéaire­
ment indépendante
u2 (z) = ezG (y — a, y, —z)
et on établit la relation fonctionnelle
G (a, y, z) = zi-vG (a — y + 1, 2 — y, z). (23)
Les solutions de l’équation (8) s’obtiennent d’une façon analogue.
Il vient
oo

ut (z) = H v (z) = Cv j e~t2~2ztt~v~i dt,


o
uz (z) = e~z2H . v_ ! (iz), (24)
u3 (z) = H v ( —z),
uk (z) = e~z2H - v_i ( — iz).
La fonction H v (z) pour Cv = 1/r (—v) porte le nom de fonction
d'H ermite *).
*) Le coefficient de normalisation Cv est choisi de telle façon que le pro­
longement analytique en v de H v (z) se confonde avec le polynôme d’Hermite
H n (z) pour v = n (voir § 21).
198 FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQUES [CH. IV

Citons quelques propriétés élémentaires des fonctions du type


hypergéométrique qui résultent directement des représentations
intégrales (18), (19), (22) et (24). On a vu au § 2 que les dérivées
d’ordre quelconque des fonctions du type hypergéométrique sont
aussi des fonctions du type hypergéométrique. Cette propriété géné­
rale peut être concrétisée à l’aide des représentations intégrales
établies pour les fonctions F (a, P, y, z), F (a, y, z), G (a, y, z)
et H v (z) :

— i^(a, p, y, z) — E (a + 1 , (3+ 1, y + 1, z),

- z r F (a ’ V’ z) = y ^ ( a + i , 7 + 1* z), (25)

^ ( a , y, z ) = — a G ( a + l , y + 1, 2),
A v (z) = 2vtf V_A(z).

En portant les formules de dérivation (25) dans les équations (4),


(6) et (8), on obtient les relations de récurrence’.
q> ( a , P, y,z) = (a + 1) (0 + 1) z (1 — z) <p (a+ 2, P+2, y+2, z) +
+ [y — (a + P + 1) z] cp ( a + 1, P + 1, V+ 1, z)\ (26)
<p (a, y, z)= (a + 1)zcp (a + 2, y + 2, z) +
+ (y —z) tp(a + 1, 7+ 1, z ) » (27)
G (a , y, z)= (a + 1)zG (a + 2, y + 2, z) —
— (y — z) G( a + 1, y + 1, z); (28)
(z) = 2ztf v_1 (z) - (2v - 2) t f v _ 2 (z). (29)
Ici
(p(a, P, y, z ) = - p ^ y F (a, p, y, z),

cp(a, y, z ) = T - - i r (a, y, z).

En changeant dans (26) les paramètres a et p en y — a et y — P


et en faisant intervenir la relation fonctionnelle (14), on obtient
également une relation de récurrence de la forme

<p(a, P, y, z) = (y —a + l ) ( y —P + 1) "<p(a, p, y + 2, z) +

+ [y — (2y —a —p + 1) z ] c p (a, P, y + 1, 2). (30)


§ 19] ÉQUATION DU TYPE HYPERGÉOMÉTRIQUE ET SA RÉSOLUTION 199

La relation de récurrence pour la fonction hypergéométrique dégé­


nérée s’établit d’une façon analogue. On obtient
q> (a, y, z) = — (y — a + 1) zq> (a, y + 2, z) +
+ (y + z) tp (a, y + 1, z). (31)
Les relations de récurrence (26) à (31) facilitent beaucoup le
prolongement analytique des fonctions du type hypergéométrique.
Un procédé général d’établissement des différentes relations de
récurrence sera proposé dans le paragraphe suivant.
3. Prolongement analytique. Considérons la question du pro­
longement analytique des fonctions F (a, p, y, z), F (a, y, z),
G (a, y, z) et H v (z). Voyons tout d’abord quel est le domaine
maximal des valeurs de l ’argument z et des paramètres auquel on
peut prolonger analytiquement ces fonctions à l ’aide de leurs repré­
sentations intégrales en vertu du théorème sur l ’analyticité d’une
intégrale dépendant d’un paramètre (voir théorème 2 du § 3).
Montrons que la fonction hypergéométrique F (a, |3, y, z) définie
par la représentation intégrale
î
*■(«. P. v. *) = r(a) r (y—ce) 1 (1 - z t y t d t (32)
0
est fonction analytique de chacune des variables cc, p, y, z pour
Re y > Re a ;> 0, | arg (1 — z) | *< jt. Pour connaître le domaine
d ’analyticité, on doit définir le domaine dans lequel l’intégrale (32)
converge uniformément par rapport à la variable z et aux paramètres
correspondants. On a
ta~ 1(i - 1(i - zty* = 1(i - t f - 11 (t),

t (t) = ta~6 (i —£)Y"a~6( i — z ty * .


Pour tout ô > 0 la fonction (t) est continue pour la totalité des
variables dans un domaine fermé 0 ^ t ^ 1, ô ^ Re a ^ N,
ô < Re (y — a ) < V, | p | < V , \ z \ ^ N , | arg (1—ô—z) | <
^ ji — 6 ; elle est donc bornée dans ce domaine :
| ta~6 (i — t)y~a~ô (i — zt)~&l < C
(C est une constante). On a donc dans le domaine considéré

1
Puisque l’intégrale ^ t 6-1 (1 — t)6' 1 dt est convergente, l’intégrale
()
(32) définissant la fonction F (a, P, y, z) est uniformément con-
200 FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQTJES [CH. IV

vergente dans ce domaine et représente à ce titre une fonction analy­


tique de chacune des variables.
Comme les constantes ô et N sont arbitraires, la fonction
F (a, (3, y, z) est une fonction analytique de chacune des variables
dans le domaine Re y > Re a > 0, | arg (1 — z) | «< xt. Cette der­
nière condition signifie qu’on a fait dans le plan de la variable
complexe z une coupure le long de l ’axe réel pour z ^ i.
On montre de même que F. (a, y, z) est une fonction analytique
de chacune des variables pour Re y > Re a > 0, quelle que soit
la valeur de z.
L’intégrale définissant la fonction G (a, y, z) est une intégrale
de Laplace, qui a été étudiée dans l’exemple suivant le théorème 1
de l’Appendice B. Conformément aux résultats obtenus dans cet
exemple, G (a, y, z) est une fonction analytique de chacune des
3jt
variables pour | arg z | «< -y , z^= 0, Re a > 0. Quand z oo,
3jc
Re a > 0 et | arg z | ^ e (e > 0), cette fonction admet la
représentation asymptotique suivante :
7 1 -1

G (a, y, z)= r (y—a) [ S k \ f - ( y - a - k ) l k J r ° { ' ^ ) ] ' (33)


r (a ) za k=0

Pour que la fonction G (a, y, z) soit univoque, il suffit de faire une


coupure le long de l’axe réel pour z < 0 et de poser —n <; arg z ^
^ 3i. La représentation asymptotique (33) reste valable dans ce
domaine.
Pour connaître le domaine d’analyticité de la fonction
oo

H, (z) =-p—r j t'”-1dt,


o
on doit définir le domaine dans lequel l ’intégrale converge uniformé­
ment en z et en v. La convergence uniforme a lieu dans le domaine
Re z ^ —jV\ ô — 1 ^ —Re v — 1 ^ N (N > 0, ô > 0) en vertu
de l’évaluation
j e - t ’- 2 z | < e - t * + 2 N t ( ^ - l + i N)

et de la convergence de l ’intégrale
oo

j + _[_**) dt.
0
Comme les constantes N et ô sont arbitraires, la fonction H v (z)
est une fonction analytique de chacune des variables pour Re v <Ü 0.
§ 20] PR O PR IÉTÉS P R IN C IPA L ES DES FONCTIONS 20 1

Nous avons obtenu le prolongement analytique des fonctions


F (a, (3, y, z), F (a, y, z), G (a, y, z) et # v (z) pour certaines
restrictions imposées aux paramètres. Les relations de récurrence
(26) à (31) permettent de supprimer ces restrictions. Remarquant
que pour les fonctions cp (a, |3, y, z) et cp (a, y, z) qui figurent
dans (26) et (27) la différence y — a est conservée, on peut, en dimi­
nuant successivement les valeurs de a d’une unité dans (26) et (27),
obtenir le prolongement analytique des fonctions
\
cp(a, p, y, z) = -jrjÿj-F (a, p, y, z),

<p(cc, y, = y F {a, y, z)

à des a quelconques, sous la condition supplémentaire Re (y — cc) >


> 0. Le prolongement analytique des fonctions cp (a, (3, y, z) et
cp (a, y, z) dans le cas de Re (y — a) ^ 0 s’obtient en diminuant
successivement d’une unité les valeurs de y dans (30) et (31). D’une
façon analogue, on obtient le prolongement analytique des fonctions
G (a, y, z) et H v (z) à l’aide de (28) et (29).
En vertu de la formule de dérivation
-^-cp(ct, p, y, z) = aPcp (a + 1, P + l, y + 1 , z)
qui découle de (25), le domaine d’analyticité des dérivées de
cp (a, p, y, z) par rapport à la variable z et aux paramètres a, p, y
est le même que pour la fonction cp (a, p, y, z) elle-même. Dans ce
même domaine la fonction cp (a, (3, y, z) vérifie l ’équation hyper-
géométrique (4), en vertu du principe du prolongement analytique.
Des considérations analogues s’appliquent aux fonctions cp (a, y, z),
G (a, y, z) et H v (z).

§ 20. Propriétés principales des fonctions


du type hypergéométrique
Les représentations intégrales établies plus haut pour les fonc­
tions du type hypergéométrique permettent de dégager les propriétés
principales de ces fonctions : relations de récurrence, développements
en séries de puissances, relations fonctionnelles, représentations
asymptotiques. En étudiant les différentes propriétés des fonctions
du type hypergéométrique, nous utiliserons largement les résultats
obtenus dans le Chapitre premier.1
1. Relations de récurrence. Grâce à la méthode proposée au § 4,
on montre que trois fonctions hypergéométriqués arbitraires
F (ai, Pj, yi? z) (i = 1, 2, 3), au cas où les différences a t — a k,
Pî — Pfc> Yî — yh sont des nombres entiers, vérifient ensemble une
202 FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQUES [CH. IV

relation linéaire de la forme


3
Ci (z) F (ai, Vf» z) = 0 ,
i= 1
dans laquelle les coefficients Ct (z) sont des polynômes. Pour dé­
montrer cette proposition, considérons l’expression
2 Ci(z)F(ai, pf, v*. z)>
1
Montrons qu’il est possible de choisir les coefficients Ct = Ct (z)
de façon à annuler la combinaison considérée. Pour toute valeur
fixe de z, en vertu de la représentation intégrale (18) du § 19, on a
i
S G ' F t o . Pi. Yi. *) = l P
i 0
Ici a 0, Vo — a 0, —Po sont celles des valeurs de a*, y t — a*, —p;
qui possèdent la partie réelle la plus petite ; P (t ) est un polynôme.
Les coefficients Ct = Ci (z) sont choisis de façon à vérifier l’égalité
t a 0- i ^ _ ^ V o - « o - l ^ _ z i )-Po p (£) =

- [ta° ( l — t)y°~a° (1 —ztŸ~*' #(*)], (1)


où Q (t) est un polynôme. On obtient alors
2 c , f ( a j, Pi, Yi, =
i
Puisque Re (v0 — a 0) = min Re (y* — ) > 0 et Re a 0 =
= min Re a t > 0, le second membre s’annule, si bien qu’on a avec
des coefficients Ct = Ct (z) ainsi choisis une relation linéaire
2 CiF(ait Pf, Vi» s) = 0.
ï

En reprenant le raisonnement développé au § 4, on s’assure facile­


ment que les coefficients Ct (z) (i = 1, 2, 3) sont des polynômes
(à un facteur commun près). Les relations de récurrence pour les
fonctions hypergéométriques dégénérées F (a, y, z) s’établissent
d’une façon analogue, à l’aide de la représentation (19) du §19:
i
2 C,F( oc„Yi, *)=J(‘•■‘( l - r 4' 1e«P(t)dt,
i 0
où P (t) est un polynôme. Les coefficients Ct = Ci (z) sont choisis
de façon à vérifier l’égalité
^ o - 1 ( i_ i) Y o - < * o - i eztp = (1 — t)yo~a°e^Q(t)], (2)
§ 20] PROPRIÉTÉS PRINCIPALES DES FONCTIONS 203

où Q (t ) est un polynôme. On obtient alors la relation cherchée, car


S C ii?(aj, Vi, z) = ta" ( l - « ) v“' aV 1Ç(()|S = 0
i

pour Re y* > R e a , > 0.


Changeant £ en —£ dans la représentation intégrale (22) du § 19,
on déduit pour la fonction G (a, y, z) une représentation analogue
à la représentation intégrale (19) de F (a, y, z) du § 19 :
o
<?(a , T, z) = t ^ T 1
—oo

La représentation obtenue ne diffère de la représentation intégrale


de F (a, y, z) que par un facteur et les bornes d’intégration. Par le
même raisonnement que ci-dessus, on s’assure sans peine que les
fonctions
G (a, y, z) et eina T ~ F (a, y, z)

vérifient les mêmes relations de récurrence.


Déduisons, à titre d’exemple, la relation de récurrence liant
F (a, y, z) et F (a ± 1, y, z). On a alors
a x = a — 1, a 2= a, a 3 = a + 1, a 0 = a — 1,
y 0 — a 0 = y — a — 1.
A un facteur indépendant de t près, le polynôme P (t) s’écrit
P (t) = C1 a (a — 1) (1 — £)2 + C2 ce (y — a) £ (1 — £) +
+ Cz (y — a) (y — a — 1) £2. (3)
Le degré du polynôme Q (t) étant égal à zéro, on peut donc poser
Q (t) = 1. L’égalité (2) devient alors

<*>e-2(i - «)v'a"2pm=-%i [e*te~' (i


D’où
P (£) = zt (1 — £) + (a — 1) (1 — £) — (y — ce — 1) £.
Portant cette égalité dans (3) et identifiant les coefficients de mêmes
puissances de £ dans les deux membres de l ’égalité, on obtient
r _ 1 r 2a—y-fz r __ 1
1 a ’ 2 a (y — a ) ’ 3y — a *
Il vient définitivement
(y — a) F (a — 1, y, z) 4- (2a — y + z) F (a, y, z) —
— a F (a + 1, y, z) = 0.
204 FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQUES [CH. IY

. Développements en séries de puissances. Pour obtenir les dé­


2
veloppements des fonctions F ( a , (5, 7 , z) et F (a, 7 , z ) en séries
de puissances de z, on peut faire intervenir les représentations inté­
grales (18) et (19) du § 19, ainsi que les développements des fonc­
tions ( 1 — z t ) -P et e z t :

_ (z*)n
~ Zi ni »
7 1 = 0C
00 (4)
-P _ ^ (P)n (zi)n , \ z t \ < \ .
n !
71=0

OU
(P)o=l. (P)n=P(P+l), (p+n-l) = r(P+n)
T(P)
Si | z | <C 1, la série (4) converge uniformément pour 0 ^ t ^ 1 ,
si bien qu’on peut permuter la sommation et l ’intégration dans la
représentation intégrale correspondante. Il vient donc pour Re 7 >
> Re a > 0
00 1
F (a, (3, 7 , z) =■ r (a)r (r7 ()7 —a) 2 iÊîjLj» [ * =
n= 0
_ 2 (a )n (ft)n z n
(5)
(7)n « •'
71=0

On obtient de même pour F (a, 7 , z), quel que soit z,

*<“ ’ v. *>= (6)


71=0

Le développement (6 ) de F (a, 7 , z) ne diffère du développement


(5) de F (a, |3, 7 , z) que par l ’absence du facteur (|5)n dans chaque
terme de la série. On donne à (5) l ’appellation de s é r i e h y p e r g é o -
m é t r i q u e , et à (6 ), de s é r i e h y p e r g é o m é t r i q u e d é g é n é r é e .
D ’après le critère de d’Alembert (voir la remarque au théorème
de Weierstrass dans le § 14), les séries (5) et (6 ) sont uniformément
convergentes par rapport à toutes les variables dans n’importe quel
domaine fermé de variation de ces dernières exempt de valeurs entiè­
res négatives et milles de 7 ; en ce qui concerne la série (5 ), il doit
y avoir en outre | z | ^ q <C 1. En vertu du théorème de Weierstrass
(voir § 14), ces séries sont donc des fonctions analytiques de chacune
des variables pour 7 =7^ — k ( k = 0 , 1 , 2 , . . .) et avec accessoire­
ment. | z | <C 1 pour la série (5). Conformément au principe du pro-
§ 20] PROPRIÉTÉS PRINCIPALES DES FONCTIONS 205

longement analytique, les développements (5) et (6) restent valables


dans tout le domaine indiqué de variation des variables.
Si a = —m (m = 0, 1, . . .), la série hypergéométrique (5)
est tronquée, si bien que la fonction F (a, p, y, z) est un polynôme
de degré m en z. Ce polynôme a aussi un sens pour y = —k si m ^ k,
car (y)n = (—k)n =£ 0 quand n Puisque F (a, (3, y, z) =
= F (|3, a, y, z), il en est de même lorsque P = —m. Des considé­
rations analogues s’appliquent également au cas de la série (6).
Pour développer en série la fonction hypergéométrique dégénérée
de seconde espèce G (a, y, z) et la fonction d’Hermite H v (z), on
fera intervenir les relations fonctionnelles qui expriment ces der­
nières à l ’aide des fonctions F (a, y, z) (voir n° 3 ci-après).
Dans certains problèmes on utilise parfois les fonctions hyper-
géométriques généralisées pF q (a1? ct2, . . ., a p ; Pl5 |32, . . ., Pg; z)
dont les développements généralisent les séries (5) et (6) :
p F q (C£^, 0-2’ • • • » Q'p ? Pi* P 2 ’ • • • » Pç ? ^ 0 ==
oo
_ ( ^ i ) n ( « 2 )n ■ • • (a p )n zn
/l! (P i)n (Ô2)n • • • (P q ) n
n=0
Les séries pour ces fonctions ne convergent que pour p ^ q -f 1,
encore qu’avec p = q -f- 1 la série ne converge que pour | z | «< 1.
On a dans les notations adoptées
F ( a , p , y , z ) = 2F1 ( a , p ; y ; z ) ,
F ( a , y , z) = ( a ; y ; z ).
3. Relations fonctionnelles et représentations asymptotiques. Les
relations déduites plus haut
F ( a , p , y , z ) = (1 — z ) v - « - P F (y — a , y — p , y , z ) , (7 )
F ( a , p , y , z) = F (P , a , y , z) (8 )
sont des exemples des relations fonctionnelles entre deux fonctions
hypergéométriques qui dépendent d’une même variable z. On peut
indiquer des relations fonctionnelles qui lient entre elles des fonc­
tions hypergéométriques de valeurs différentes des variables. Dans
le n° 2 on a obtenu plusieurs paires de solutions linéairement indé­
pendantes de l ’équation hypergéométrique qui se laissent exprimer
àl ’aide des fonctions hypergéométriques des arguments z, 1 — z,
1/z. Puisque l ’équation hypergéométrique admet tout au plus deux
solutions linéairement indépendantes, n’importe laquelle des solu­
tions u (z) peut être représentée sous forme de combinaison linéaire
de solutions linéairement indépendantes ux (z) et u 2 (z) d’une paire
quelconque :
u (z) = Cxux (z) + C2u2 (z). (9)
206 FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQUES [CH. IV

Signalons une propriété fort simple des coefficients Cx et C2 :


si, dans un domaine quelconque de variation des nombres a, (3, 7 , z,
les fonctions u (z), ux (z), u 2 (z) et leurs dérivées par rapport à z sont
des fonctions analytiques de chacune des variables, les coefficients Cx —
= Cx (a, P, 7 ) et C2 = C2 (a, |3, 7 ) seront eux aussi des fonctions
analytiques de chacune des variables dans le même domaine.
Cette propriété est immédiate. En effet, il suffit d’écrire les coef­
ficients Cx et C2 sous forme explicite :
^ W (u, u2) p W (u., u)
( 10)
1 W (ult u2) ’ 2 W (ux, u2)
Ici
w (f, g) = f (z) g' (z) - f (z) g (z)
est le wronskien qui, pour des fonctions linéairement indépendantes,
est distinct de zéro. Pour connaître les coefficients Cx et C2, il suffit
donc de les exprimer sous des conditions supplémentaires imposées
aux paramètres et d’appliquer ensuite le principe du prolongement
analytique.
Soit u (z) = F (a, p, 7, z). Pour déterminer les coefficients Cx
et C2 dans le développement (9), nous utiliserons les relations fonc­
tionnelles (7), (8) et les valeurs prises par u (z) dans les points sin­
guliers z = 0, 1, 00. De la représentation intégrale (18) du § 19, on
tire pour Re 7 >» Re a > 0, Re P «< 0

P’ v, - ‘r * - ’- 1 * "
‘ 0
_ r(y) r (y—a —P)
~ r(Y-cor(v-P) ’

lz^.00
i" ( —2) - p
=I ( an ),r, (7r !—a)
,) J, î t“- 6- 1 (1 V’
=
0
r(7)r(a-p)
r (a) r (7 —P) *
Ici | arg (—z) | <C n. En outre
F (a, p, 7, 0) = 1.
Développons F (a, P, 7, z) suivant les fonctions hypergéo-
métriques des variables 1 — z et 1/z :
F (a, P, 7, z) = Cx (a, p, 7) F (a, p, a + p — 7 + 1, 1 — z) +
+ C2 (a, p, 7) (1 — z)v-“ -3 x
X F (7 — a, 7 — p, 7 — a — p + 1, 1 — z), (11)
§ 20] PROPRIÉTÉS PRINCIPALES DES FONCTIONS 207

F (a, p, y, z) =
= D\ (a, P, 7) (—z)~aF (a, a — y + 1, a — p + 1, Hz) -f
+ D t (a, P, 7) ( - z ) - » F (p, p - 7 + 1, P - a + 1, Hz).
( 12)
Passant à la limite dans (11) pour z -> 1 et dans (12) pour z 00,
on obtient pour Re 7 >> Re a > 0 et Re p <C 0
r(y) r ( 7—« —p) D 2 ( a , P.
, r(y) r(a —p)
(a ’ P» y) =
1' (7 —a) r ( 7 —P) ’ y) r (a) r (7 —p) *
Pour déterminer les coefficients C2 (oc, P, 7) et D x (a, P, 7), il
suffit d’utiliser dans (11) la relation fonctionnelle (7) et dans (12)
la relation (8). Il vient
C2(a> P’ ?) = £i(Y — Y—P’ Y) = F ^ >

A (^ P, Y)= ^2 (P» a , Y ) - r^ (SP )r T! (?v~- aa))

Ainsi donc,
F (a, p, 7 , z) = p pj- F ( a ’ P ’ a “h P — Y + l > 1 — 2) +

, r(y) r(a + p—y) ,a _ vy-a-3 v


r (a ) r (P) x
X F ( y — a, 7—p, 7—a —p + 1 , 1 —z), (13)

P’ V. z>= ' r i g r i v - â | x
x F (a , c t - v + 1, c t - p + 1, 4 " ) + n a ' n v - W *X

X / ? (p, p — 7 + 1 , p - a - h l , — ) (| arg( — z) | < n). (14 )

En vertu du principe du prolongement analytique, les relations (13)


et (14) restent valables pour toutes valeurs de a, p, 7.
A partir des développements (13) et (14), on détermine sans diffi­
culté le comportement de F (a, P, 7, z) pour z — 1 et z -> 00 en
utilisant les développements en série des fonctions hypergéométri-
ques des variables 1 — z et 1/z. Les différentes combinaisons de (13),
(14) et (7) permettent de déduire bien évidemment beaucoup d’autres
relations fonctionnelles, qui à leur tour permettent d’exprimer la
fonction F (oc, P, 7, z) à l ’aide des fonctions hypergéométriques des
A
variables 1/(1 — z), 1 — 1/z, 1/(1 — 1/z) = --- r (Voir Rappel des
2 1
formules principales).
208 FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQUES [CH. IV

Les relations fonctionnelles pour les fonctions hypergéométriques


dégénérées s’obtiennent d’une façon analogue. On a
G (a, y, z) = Cx (a, y) F (a, y, z) +
+ C2 (a, y) z1_v F (a — y + 1, 2 — y, z). (15)
Cherchons le coefficient C2 (a, y). A cet effet, supposons provisoire­
ment que Re y — 1 > Re a > 0 , z > 0 , et passons dans l ’égalité
(15) et dans l ’égalité (22) du § 19 à la limite pour z — 0. Il vient alors
£\> (a, y) = limz v-1 G (a, y, z) =
z-+0
1 ^
= lim -^ r- Ç + t)y~^~i dt =
z-^O H») J V '
oo

= lim r 1 \ e~ssa^ i (z-f- 5)v -a-i ds =


z-+0 * va ) J
0
oo

_ 1 f e- , sv - 2 d s = r ^ v - 1!
T(a) J S T (a) '
0
Pour déterminer le coefficient C1 (a, y), il suffit de faire intervenir
la relation (23) du § 19 :
G (a, y, z) = z1^ G (a — y + 1, 2 — y, z).
Il vient alors
Ci(a, y) = C2 (oc —y + 1, 2 —y )=
On a donc
G(a, y, z) = r ^ i- A L y iî, (a, y, z) +

+ - ! M - zi-vi?(a _ T + i ’ 2—y, z). (16)


Cette relation permet de développer G (a, y, z) en série suivant les
puissances de z (cf. la formule (6)). A l ’aide de l ’égalité (16) et de
l ’égalité (17) du § 19, on obtient la représentation de F (a, y, z)
sous forme de combinaison linéaire de G (a, y, z) et de
ezG (y —a, y, —z).
Il vient
ezG( Y—a, y, — z) = (Y—“ ■ Y- —z)+

+ r(T -a ) ( - 2)‘~ V f ( l - g , 2-V . = T’ z) +

+ T W ^ r ( - z)1' Ï F ( a - Y + 1’ 2 - V ' 2)- <10a>


§ 20] PROPRIÉTÉS PRINCIPALES DES FONCTIONS 209

Ici 0 < arg (—z) ^ jï, d’où il découle que


( — z ) 1-Y = z i ~ y e : f i n ( 1 ~ v) = — z l ~'t e ± i n y ,

à condition que —n <C arg z ^ n (le signe positif correspond au


cas de 0 <C arg z ^ n). Eliminant entre (16) et (16a) la fonction
z1-v F (a —7 + 1 ,2 — 7, z) et appliquant la formule de complément
de la fonction gamma, on aboutit à la relation fonctionnelle :
F (a, 7» «1 = , ^ , ) e±<™G(a, y , z) +
+ e±iJl ezG(y —a, y, - z ) (17)
(le signe positif correspondant à 0 <C arg z ^ n, et le signe négatif à
—n < arg z ^ 0). La relation (17) permet d’établir la représenta­
tion asymptotique de la fonction F (a, 7 , z) pour z -> 00 (cf. la
formule (33) du § 19) :

F(a, y, z) = T (y) [ g y, r ^ a _ k) - y + ° ( ? ) ] +
h=0

+ r(v )^ -v [2 ^ ^ + 0 (^ 1] . (i 8)
k= 0

En calculant (—z)~a et za~t, on doit poser dans (18) —n <C arg (—z) ^
^ jx et —Jt < arg z ^ ji respectivement.
Cherchons à présent les relations qui existent entre les différentes
solutions de l ’équation d’Hermite: H v ( ± z ) et e ~ z2 H _ v _ 1 ( ± ï z ) .
A cet effet, appliquons les formules (9) et (10). Les wronskiens figu­
rant dans (10) se calculent sans difficulté pour z = 0 à l ’aide des
valeurs de H v (0) et de H ' v (0). Ces dernières se calculent facilement
à leur tour pour Re v <C 0 à l ’aide de (24) du § 19 et de la formule de
duplication de la fonction gamma :
2v+iV n
B y(0) H ' (0) = (19)
r H r )'
En vertu du principe du prolongement analytique, ces formules res­
tent vraies pour v quelconque. On aboutit finalement aux relations
fonctionnelles suivantes pour la fonction d’Hermite :
l. •JW -1. ■
JW

(z) = 2Vri(/v_+1) e** [«' 2ff-v-i (iz) + « ' 2ff-v-, ( - iz)l,


V 31
2v + 1 l / î t z * \ i n (V+1)
H ,(z ) = * " H y ( - z ) + + z H -^ -iz),
o V + 1 -I f~ Z z 2 —i
(z) = e - ^ H v ( - z) + 4 (~ y e 2
14—0592
210 FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQUES [CH. IV

On obtient une autre classe de relations fonctionnelles en mettant


à profit la symétrie de l ’équation différentielle par rapport au chan­
gement de z en —z. Supposons que l ’équation du type hypergéomé-
trique
g (z) u" + t (2) u' + k = 0 (20)
reste inchangée quand on passe de z à —z, i.e.
O (—z) = G (z), T (—Z) = —T (z).
Dans ce cas
cr (z) = CTi (z2), t (z) = p,z.
Ici ox (z) est un polynôme de degré non supérieur à 1 en s, et |i est
une constante. A la suite du changement s = z2, u (z) = v (s), l ’équa­
tion (20) devient
450^ (5 ) v" + 2 [o j ( s ) + jxs] v' + Xv = 0. (2 1 )

L’équation (21) est toujours une équation du type hypergéométrique.


Aussi toute solution u (z) de (20) se laisse-t-elle représenter sous forme
de combinaison linéaire de deux solutions quelconques linéairement
indépendantes v 1 ( s ) , v 2 (5), de (21). On aboutit ainsi aux relations
fonctionnelles qui lient entre elles les fonctions du type hypergéo­
métrique de la variable z et celles de la variable s = z2.
Considérons quelques exemples caractéristiques.
Exemple 1. Supposons que la fonction u (z) satisfait à l ’équation
(1 — z 2) u " — ( a + P + 1) z u ' — a f y u = 0

qui ne varie pas quand on change z et —z. Réduisant cette équation


à la forme canonique par le changement i = ^ ( 1 + z), on s’assure
sans peine qu’elle admet comme solution la fonction
/ \ T1 ( o GC"I- P—|—
1 t “b 2\
Ui(z) = F (os, 0, 2 >— ) •
D’autre part, le changement s = z2, u (z) = v (s) nous conduit à
l ’équation
s ( l- s ) v " + [ y ~ a + \ + 2 5) = 0

dont les solutions se laissent exprimer à l ’aide des fonctions hyper-


géométriques des variables s , 1 — s , 1 / s , etc. Comme les fonctions
hypergéométriques F (02, P, y, z) sont exemptes de singularités
pour z — 0, il est naturel de mettre la fonction ux (z) sous forme de
combinaison linéaire des fonctions de la variable 1 — 5 = 1 — z2
et de chercher les coefficients de cette combinaison linéaire en s’ap­
puyant sur le comportement de la fonction ux (z) pour z —> —1.
§ 20] PROPRIÉTÉS PRINCIPALES DES FONCTIONS 211

Conformément aux formules (20) du § 16, on a


i? (a , p, ^ ± | ± i , 1- * ’) +

Si a + P >* 1, la relation précédente nous donne C2 = 0, Cr — 1


pour z — —1, i.e.

*■(«. i T î ) = ^ (-T . ^± I ± L > 1- * * ) .


ce qui équivaut à l ’égalité
F (2a, 2p, a + p + -|-, t } = F ( a , p, a + p + —, 4*(1 —t)^ .

En vertu du principe du prolongement analytique cette relation


reste vraie pour des a et P quelconques.
Exemple 2. Considérons l ’équation pour la fonction d’Hermite
u = H v (z):
u" — 2ziï -f- 2va = 0.
Cette équation reste inchangée quand on passe de z à —z. Posant
s = z2, u (z) = v (s), on obtient l ’équation

sv"-\- ( 4 — 5) v’ H— y L’= °
dont les solutions se laissent exprimer à l ’aide des fonctions hyper-
géométriques dégénérées :

v(s) = CiF ( - ± sy
D’où
H v (z) = CtF ( - - 1 , ± , **) + C 2z F ( l- Y , -f-> zî)-
Il est facile de voir que
C! = H v (0),
C2 = fÇ (0).
On aboutit donc, en utilisant (19), à la relation

14*
212 FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQUES [CH. IV

A l ’aide de (22) et du développement (6), on arrive à développer la


fonction d’Hermite H v (z) en une série de puissances.
Si —n/2 «< arg z ^ jt/2, cette relation se transcrit à l ’aide de
(16) sous la forme
Hv( z ) = F G ( - ^ , + + <23>
A partir des relations fonctionnelles (22) et (23), on obtient la repré­
sentation asymptotique de la fonction d’Hermite en utilisant les
représentations asymptotiques établies plus haut pour les fonctions
hypergéométriques dégénérées F (a, y, z) et G (a, y, z). En parti­
culier, pour —ji/2 < arg z ^ ji/2 on a
H v (z) = (2z)v [l + O (1/z2)]. (24)
Notons que toutes les relations fonctionnelles déduites ci-dessus
cessent d’avoir un sens pour certaines valeurs des paramètres: il
s’agit des cas où les relations indiquées contiennent les fonctions
F (a, P, y, z) et F (a, y, z) dans lesquelles y = —n (n = 0, 1, . . .).
Lorsque ces cas se présentent, il convient de prendre au lieu de
F (a, P, y, z) et F (a, y, z) les fonctions
9 (a, p, y, z) = T-^ -F (a , 0, y, z)
et
<p(a, y, z) (a > V> z)
et de lever l ’indétermination d’après la règle de L’Hospital pour
y —n de la même façon que dans le cas des fonctions cylindriques
ÎTV(1’2) (z) pour v = n (cf. § 14, n° 4).
Exemple 3. Examinons, à titre de cas particulier, la relation fonc­
tionnelle (16) pour y = n (n = 1, 2, . . .). Remplaçons dans cette re­
lation les fonctions F (a, y, z) par les fonctions 9 (a, y, z) et ap­
pliquons la formule de complément de la fonction gamma (voir
Appendice A) :
1
G (a, y, z) = _____ r 9 (a, y, z)
s i n n y L r ( a — y + 1) r (a) z1—
^9 (0^ y+ 1» 2 — y , z ) J #
(25)
La valeur de y = n dans le second membre de (25) est un point sin­
gulier apparent. Passons dans (25) à la limite pour y n. Calculant
les limites par la règle de L’Hospital, on obtient

G(a, n, *) = ( - l + + rr ; •y+i)
+ ] -
d r 4
§ 20] PROPRIÉTÉS PRINCIPALES DES FONCTIONS 213

En faisant intervenir le développement de <p (a, y, z) en série sui­


vant les puissances de z , on en déduit le développement correspon­
dant de G (a, n , z) :
(a)ftzft
G( a, n, z) = (— l)n 2 fc ! r (n + fc) r(ct — n + 1)
X
ft=0

X [ I j ) ( a — 7 Z + 1 ) — 1|) (» + *)] + ( — l)n2 k \ T ( 2 - n + Zk) T (a) X


ft=0
X [ ln z + a|) (a —rc+ 1 + &) —-ip (cc —n -j-1) — aj) (2 —n - \ - A:)]. (26)
Ici i]) (z) est la dérivée logarithmique de la fonction Y (z) (voir Ap­
pendice A). Si dans la dernière somme de (26) on a 2 — n k =
= — 5 (5 = 0, 1, . . .), il convient de prendre en considération les
relations
= 0, t (—s) = ( — l ) s+ 1 s !.
1
T ( s ) T( s )
Il convient donc de décomposer la dernière somme de (26) en deux
parties dont la première contiendra les termes pour 0 ^ k ^ n — 2,
et la seconde, pour k ^ n — 1. Il est commode de changer l ’indice
de sommation k dans la première partie de la somme en n — 1 — k<
et dans la seconde, en n — 1 + k. On obtient finalement
72-1
- ( - 1)n (_l)fe-i (k— 1) !
G (a, n , z ) - { 2 z“fe+
’ ( n — 1) ! T(a —n + 1 ) (a — k)u (n — k) h

, vi (a)ft zfe (a + k) — (n -(- k) — ij) (k 4- 1)]| (27)


~t~ k ! (n)h [ln z +
fe=0

(pour n = 1 on admettra que la première somme s’annule).


4. Cas spéciaux. Considérons le problème de choix des solutions
linéairement indépendantes de l ’équation hypergéométrique pour
des nombres a, P, y quelconques. Si y =£ n (n = 0, ± 1 , ± 2 , . . .),
l ’équation hypergéométrique admet comme solutions linéairement
indépendantes les fonctions
ui (z) = F ( a , P, y, z ) ,
u 2 (z) = z1~?F (a — y -f 1, p — y -f 1, 2 — y, z).
Si, par contre, y = n, une de ces fonctions n’a plus de sens, et la
question se pose de chercher la seconde solution linéairement indé­
pendante de l ’équation hypergéométrique.
Plaçons-nous d’abord dans le cas où y = n (n = 1, 2, 3, . . .)
et les nombres a, P et a + P ne sont pas des entiers. On peut uti-
.£l*i X ' \_ /J . '> I U J X X 'U / J L ''l lJ X X X X JU JL l \J I X ll V_/XYX-Lij X l l i y U X ilO A Y

liser comme solutions linéairement indépendantes les fonctions


F (a, (3, n, z) et F (a, (3, a + P — n + 1, 1 — z).
Pour voir si ces deux fonctions sont bien linéairement indépendantes,
examinons leur comportement pour z 0. On sait que F (a, P, n , 0) =
= 1. Afin d’étudier le comportement de la fonction F (a, p, a +
+ P — w + 1,1 — z) pour z —>- 0, nous ferons intervenir la relation
fonctionnelle qui se déduit de (13) en remplaçant y par a + P —
— 7 + 1 et z par 1 — z :
F (a, p, a + p — 7 + 1 , 1 —z) =

= r(ce + p — 7 + 1 ) [ r (g_ vr+ r T>(|5- T + 1 >F (“ ■ P’ V- *) +

+ T + r + zl”v/?(œ—Y +1, P—v + 1 ’ 2~ v . *)]• (28>


Afin de lever l ’indétermination pour y = n dans (28), on remplacera
les fonctions hypergéométriques par les fonctions
9 (« » P> 7 » z) = t w F { k , p, 7 , z ).

A l ’aide de la formule T (z) T (1 — z) = ji/sin rcz, on mettra (28)


sous une forme différente :
F (a, P, a + p —7 + 1, 1 —z) =

= T (a + P —7 + 1) n r ___ cp
5 (a, P, 7, z)
sinji7 L r(a—7 4 - l ) T ( P — 7 +
L.I'(a— 1)
1
r (a) r (P) z4-vq)(a —7 + 1, p —7 + 1, 2—7, z) (29)

La valeur de 7 = n dans le second membre est un point singulier


apparent. Passons dans (29) à la limite pour 7 -*• n en calculant les
limites par la règle de L’Hospital :
F ( a , p , a + P — rc + 1 , 1 — z ) =

= (- 1 ) " r (a + P - » + 1) { - ^ [ r (a^ f/rV 7+ î)] ~

“ r (a) r (P) ~dÿ [2l-v<p(a —7 + 1, P—7 + l> 2 —7, z)]} Iv=n=

= ( — l)n r ( a + p — n + 1) r ( a _ Y^ 1)’r ( p l - 7 + i ) r ( 7 )] “
1
___________ d_ r Z1 VF (a — 7 + 1, P— 7 + 1, 2—7, z)
r (a) T (P) dy L r ( 2 —7) •BU-
§ 20] PROPRIÉTÉS PRINCIPALES DES FONCTIONS 215

D’où
F ( a , (5, a + p —n -\- 1, 1-- z ) =
_ (-l)«r(a+h» + l)
{[t ( a - n i ) +
r ( a — n + l)T(P — n + l )(n — 1) !
\J)(P —» + 1) —+ (rc)] F (a, p, n, z) + d)(a, p, n , z)}, (30)
ou
<D(a, p, y, z) = — F (a, p, 7, z) r ( a —7+1) T(P—7+l)T(7)
X
r (a) r (P)
r 1_v F (a—7+ 1, P—7+1, 2—7, z)
X ■] • (3 1 )
dy 1+ r ( 2—7)
Développons la fonction O (a, P, n , z) en série suivant les puissan­
ces de z ; à cet effet, nous utiliserons les développements correspon­
dants des fonctions hypergéométriques. On a pour | z | <1 1

« D (a , p , 7 , z) = 2 ( H fe( 7 )ft zk ^ (V) — ^ ( 7 + ^)1 +


h=0
r (7) yi r ( a — 7 + 1 + f c ) r (P— y + i + f c )
r (a) r (P) Zi £!r(2-7+ £)
h=0
X [ l n z + ‘ij)(a — 7 + 1-f-Â:) — ij)(a — 7 + 1) +
+ ^ (P — 7 + 1 + k) —+ (P —7 + 1 ) —yp (2 — 7 + k) } .
Faisant dans cette relation, pour 7 = n, les mêmes transformations
que lors du passage de (26) à (27), on obtient
n-1
( _ l)fe-i (fc—i) i
«D ( a , p , n, z ) = 2 7 — + , - f e

( n — k)h (a — k)k (P— k ) h


fe=i

+ 2 zk I l n Z + ^ (a + ty — ^ ( a — n + 1) + (P + k)—
fe=0
— (p — n + 1) + (n) — (n + k) — a]? (k + 1)]. (3 2 )

Cette expression garde aussi un sens pour n = 1, à condition de


poser la première somme de (32) égale à zéro.
Les expressions (30) et (32) permettent de voir que, lorsque les
nombres a, P et a + P ne sont pas des entiers, les fonctions
F (a, P, n, z) et F (a, p, a + P — n + 1, 1 — z) sont linéairement
indépendantes, car elles se comportent de façon différente quand
z —>- 0. On peut donc choisir comme solutions linéairement indé­
pendantes de l ’équation îiypergéométrique, dans le cas considéré,
les fonctions F (a, P, n, z) et F (a, p, a + P — n + 1, 1 — z).
Il est préférable d’adopter comme seconde solution linéairement indé­
pendante, au lieu de F (a, p, a + p — n + 1, 1 — z), la fonction
216 FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQUES [CH. IY

O (a, P, n, z), car il devient possible alors d’affaiblir les contrain­


tes imposées aux paramètres a et p. En effet, il découle de la formu­
le (30) que O (a, P, 7, z) est solution de l ’équation hypergéomé-
trique pour y = n si a, (3 et a + (3 ne sont pas des entiers, car cette
fonction représente une combinaison linéaire de deux solutions de
l ’équation indiquée, à savoir: F (a, [3, n, z) et F (a, p, a +
+ P — » + 1, 1 — z). D’autre part, la fonction (a, (3, », z)
et ses dérivées par rapport à z sont des fonctions analytiques de cha­
cune des variables pour | arg z | < n, ainsi qu’il résulte de (31),
quelles que soient les valeurs des paramètres, à l ’exception du cas
où le facteur
r (a -n + i)r(p -B + i) _
r (a) r (P) “
________________________ 1_____________________ _
~ ( a — l ) ( a — 2) . . . (a — n + l ) ( P — 1)(0 — 2) . . . (p — n + 1)
devient infini, ce qui a lieu pour a = 1, 2, » — 1 ou (3 =
= 1, 2, . . ., » — 1. Pour cette raison, quand y = n (n = 1,
2, . . .) et
r (a—n + l) r (g—n+1) , __
r (a) r (W ^ ’
l ’équation hypergéométrique admet comme solutions linéairement
indépendantes les fonctions F (a , (3, », z) et <D (a, |3, », z). Par
contre, quand y = n (n = 1, 2, . . .) mais
r (a —n-t-1) r (P—rc+ 1)
r (a) r (P)
les deux solutions linéairement indépendantes de l ’équation hyper-
géométrique, de même que pour y =+ 0, ± 1, . . ., seront les fonc­
tions F (a, P, y, z) et zx~^F (a — y + 1, (3 — y + 1, 2 — y, z),
puisque cette dernière fonction a un sens pour y = » et pour des
a = 1, 2, » — 1 ou P = 1, 2, . . . , » — 1 entiers. La fonc­
tion en question est dans ce cas un polynôme, vu que les nombres
a — 7 + I ou P — 7 + 1 sont des entiers négatifs plus grands que
2 — 7 (voir n° 2).
L’expression (32) de O (a, P, », z ) devient indéterminée quand
a ou P prennent les valeurs 0, —1, —2, . . . On arrive à lever l ’indé­
termination pour a = — m (m = 0, 1, . . .) en appliquant les
formules de complément des fonctions T (z) et ip (z) avec z ^ 0 :
(a)ft [\p(a + &) —\p(a —» + l)] |a=-m =
, ( — l)m(k — m — 1) ! (a + &>»0),

l ( ~~ 1)ft (m~4 )T W (m + 1~ k) ~~ ^ (m + ”)1 (a + fc<


L’indétermination est levée d’une façon analogue dans le produit
(P)ft (P + k ) ~ ^ (P ~ n + *)] P o u r P = 0, — 1, —2, . . .
§ 20] PROPRIÉTÉS PRINCIPALES DES FONCTIONS 217

Reste à considérer le cas où l ’on a dans l ’équation hypergéomé-


trique y = —n (n = 0, 1, . . .). Ce cas se laisse cependant réduire
au précédent: en effet, rappelons-nous que l ’équation hypergéo-
métrique pour la fonction u (z ) se réduit, moyennant le changement
u = zi ~‘^y, à l ’équation hypergéométrique pour y (z) aux paramètres
y
a ' = a — + 1, (5' = p — y + 1, y' = 2 — y (voir § 19, n° 2).
Ainsi donc, quand y = —n , l ’équation hypergéométrique admet
comme solutions linéairement indépendantes les fonctions suivantes :
a) ux (z) = zn+1F (a + n + 1, P + n + 1, n + 2, z),
u 2 {z) = zn+1<D (a + n + 1, (3 + n + 1, n + 2, z),
si
_____ L & m _____ ^ 00.
r (a+ rt+ i) r (p + n + i) ^
b) ux (z) = F (a, P, —n , z),
u 2 (z) = zn+1F (a n + 1, P -j- n -f- 1, n + 2, z),
si
r (a) r (|S) = oo.
r ( a + » + l)r(P + n + l)
Les considérations exposées permettent donc de définir toutes
les solutions linéairement indépendantes de l ’équation hypergéo­
métrique et de l ’équation hypergéométrique dégénérée, quelles que
soient les valeurs des paramètres figurant dans ces équations.
Nous donnons en conclusion un tableau qui résume les paires de
solutions linéairement indépendantes ux (z), u 2 (z) de l ’équation
hypergéométrique en fonction des valeurs de a, P et y.
T ableau 4
Solutions linéairement indépendantes de l ’équation
hypergéométrique (cas spéciaux)

V a, p •Ul (z) U2 (Z)

y =£ o, ± 1 , . . . a , (3 quelconques F (a, p, y, z) z1 _ L F (a ', P', y ',z )

(a’)m (P')m = 0 idem idem


Y= 1 + TO,
771= 0, 1, . . .
(a')ro (P')m # 0 idem O (a , P, y, z)

(a )m(P)m = 0 idem z'- VF (a ', P', y ', z)


y = l — 771,
m= 1, ...
(a )m (P)m ^ 0 z1_v<I>(a\ P', y ', z) idem

Ici (a)k = a (cc + 1 ) • • • (a + k — 1), (a )0= 1 , a ' = a —y + 1 ,


P' = P — y + i » y' = 2 — y.
218 FONCTIONS HYPERGÉOMÊTRIQUES [CH. IV

§ 21. Représentation de quelques fonctions


spéciales à l’aide des fonctions du type liypergéométrique
Beaucoup de fonctions spéciales que l ’on rencontre dans les problè­
mes de physique mathématique et théorique se laissent exprimer à
l ’aide des fonctions du type hypergéométrique : la fonction hyper-
géométrique F (a, P, y, z), les fonctions hypergéométriques dégé­
nérées F (a, y, z) et G (a, y, z), la fonction d’Hermite H v (z).
Cela permet d’appliquer aux fonctions spéciales intéressées les ré­
sultats obtenus précédemment pour les fonctions du type hypergéo­
métrique : développements en séries de puissances, représentations
asymptotiques, relations de récurrence, formules de dérivation.
Nous allons considérer quelques exemples caractéristiques.
1. Quelques fonctions élémentaires. Les fonctions les plus simples
sont F (a, 0, y, z), F (0, y, z) et G (0, y, z). En effet, les séries
de puissances correspondantes et la relation (16) du § 20 permet­
tent d’obtenir
F (a, 0., y, z) = F (0, y, z) = G (0, y, z) = 1.
Les relations fonctionnelles (14), (17) et (23) du § 19 nous donnent
F (a, p, p, z) = (1 — z)~aF (p — a, 0, p, z) = (1 — z)"®,
F (a, a, z) — ezF (0, a, —z) =
G (a, a + 1, z) = z~aG (0, 1 — a, z) = z“a .
2. Polynômes de Jacobi, de Laguerre et d’Hermite. Polynômes
orthogonaux classiques d’une variable discrète. On a vu au § 2 que
les solutions polynomiales de l ’équation différentielle du type hyper-
géométrique
cr (z) y " -f- 't (z) y' H- %y — 0 (1)
se laissent définir de façon univoque, à un facteur de normalisation
près. Il suffit donc, pour définir les polynômes du type hypergéo­
métrique, de connaître toutes les solutions particulières polynomiales
de (1). D’autre part, les solutions de l ’équation (1) se laissent ex­
primer à l ’aide des fonctions hypergéométriques, des fonctions hyper-
géométriques dégénérées ou des fonctions d’Hermite, ce qui dépend
du degré du polynôme cr (z). Gela permet d’établir la relation entre
les polynômes de Jacobi, de Laguerre, d’Hermite d’une part et les
fonctions F (a, p, y, z), F (a, y, z), G (a, y, z) et H v (z) d’autre
part.
1) Polynômes de Jacobi. Pour les polynômes de Jacobi P (f-P) (z)
l ’équation différentielle s’écrit
(1 — z2) y* + [p — a — (a -f P + 2) z] y' +
+ b (b + a + P + 1) y = 0.
§ 21] REPRÉSENTATION DE QUELQUES FONCTIONS SPÉCIALES 219

Par le changement z = 1 — 25, on la réduit à l ’équation hypergéo-


métrique
^ (1 — s) y" + [yj — (ax + Pi + 1) 5] y' — a ^ y = 0
dans laquelle = —n , Pi = » + cc + P + 1 , 'Yi = P + l- Cette
équation admet comme solution particulière polynomiale la fonction
y (z) = F (a l5 |3l5 ylt s) =
= F (—n , rc + a + P + 1, a + 1, (1 — z)/2).
On a donc
p £ - W(z) = CnF ( -+ œ + p + 1, a + 1, (l-z )/2 ).
n, n

La constante Cn se détermine sans peine en posant z = 1 (voir § 7,


n° 2). On obtient alors
P f - »>(Z) = f ( - n, n + a + p + 1, (2)
La relation (voir § 6, n° 6)
P ? ’ P) (z) = ( - l)n P{f*a) ( - z)
permet d’écrire (2) sous forme équivalente :
P f -W(z) =

= ‘—Bir$+'?)+1)'f,( —"• re+ “ +P+:1. P+ 1’^ r î-)' (3)


Posant dans (2) et (3) a = P = 0, on arrive à exprimer les polynômes
de Legendre à l ’aide des fonctions hypergéométriques :
P n (z) = F { - n , n + 1, 1, A ^ - ) =

= ( —I f ' F ( —n, n + 1, 1, .
2) Polynômes de Laguerre. L’équation différentielle pour les poly­
nômes de Laguerre (z)
zy" + (1 + a — z) y' + ny = 0
admet une solution particulière
y (z) = F (—», 1 + a* z)
qui est un polynôme. Aussi
(z) = (—», 1 + a, z).
Pour déterminer la constante Cn, on pose z = 0 (voir § 7, n° 2).
Il vient alors

« <*>- » î 4 « + i ? f < - ” ■ 1 + a - *>•


220 FONCTIONS HYPERGÉOMÊTRIQUES [CH. IV

La relation (16) du § 20 permet aussi d’exprimer les polynômes


(z) à l’aide de la fonction hypergéométrique dégénérée de deu­
xième espèce G (a, y, z) :
Ln (Z) = - -^ y - G ( — n, 1 + a, z).

3) Polynômes d'Hermite. L’équation différentielle pour les poly­


nômes d’Hermite
y" — 2zy' + 2ny = 0
admet comme solution particulière la fonction d’Hermite Hn (z) qui
est un polynôme de degré n. En effet, on a en vertu de la relation
fonctionnelle (22) du § 20
22n \ / jt
H 2n (z) = r ( l / 2 — n) 2

22n+2V« z p ( _ n JL Z2
H^n+i (z) — f ( — 1/2 — n) Z \ U' 2 ’ )■

Identifiant les coefficients des puissances de plus haut degré dans


les fonctions d’Hermite H v (z) pour v = n et dans les polynômes
d’Hermite, on s’assure que H v (z) se confond avec le polynôme d’Her­
mite quand v = n.
Etablissons à présent la relation qui existe entre les polynômes
orthogonaux classiques d’une variable discrète et les fonctions hyper-
géométriques. Nous le ferons à l’aide de la formule de Rodrigues (22)
du § 12:
V* (*) = J & - <*)•

Pour une fonction / (x ), arbitraire, on démontre par récurrence que

i)k k H : i k), - t t t ^ /< * -* )•


fe=0 fc=0
Aussi
n
„ (r\— n
y n \x ) — &n Zl
V ( ~ n ) k
fcj Pn( ^- k)
p (x)
fc=0

On a en particulier pour les polynômes de Meixner mn' ^(z)


n
P n (« ) = p ( « + » ) I l p f o + f e ) = i-i*+n r (l7+ i Æ)r ( v ) •
fe=i
§ 21] REPRÉSENTATION DE QUELQUES FONCTIONS SPÉCIALES 221

D’où
Pn (x —k) _.,n-h r (y + x-f-n.—k)T __
p (x) r (x—* + 1) r(Y+*)
_ n-k r (y + ^ + ») r (x-|-l) r (y+ x-j-n. —fe)
r ( Y + x) r ( x + l —k) r(Y + x + n) ~
_ n-ft / 1 \ X (x — 1) . . . (x —fc-f D______________________ _
_
^ vV T x )n (y-j- x-f- n — 1) (y-f-x-f-n— 2) . . . (y-f-x-j-n— k)

= M-n h (y -f x ) n •
On a donc
(x) = (y + x)n F ( — n, — x, — y — x — n + 1, 1/jx).
Pour les polynômes de Krawtchouk k ( x ) et de Charlier W 0*0»
les relations correspondantes se déduisent de façon analogue :
k n ) (x) = { — N + x)n - Ç f F ( — n, —x,, N — n — x + 1, —y ) ,
c f ) (a:) = ( - a :) n (i"nF ( - n ) x — n + 1, p,).
Les polynômes de Hahn h (a;) se laissent exprimer d’une façon
analogue à l ’aide des fonctions hypergéométriques généralisées (voir
§ 20, no 2) :
^ (x) = ^ X^n ^—-^ + 1+ »)n ^

X sF2( — —x , N a —x ; N —x —tz, —P —x —n; 1).


Remarque. En comparant entre elles les formules exprimant les
polynômes de Jacobi et ceux de Meixner à l ’aide des fonctions hyper-
géométriques on dégage la relation qui existe entre ces polynômes :
n # - “> (x) = n ! /><T*• .

On dégage d’une façon analogue la relation qui existe entre les poly­
nômes de Laguerre et ceux de Charlier :
e{^ ( x ) = (_ ^ )n- Ln 71(p).
3. Fonctions de deuxième espèce. La façon la plus simple de
dégager la relation qui lie les polynômes orthogonaux classiques
Qn (z) aux fonctions du type hypergéométrique consiste à utiliser
directement les représentations intégrales de Qn (z) (voir § 11, n° 1).
1) Fonctions de Jacobi de deuxième espèce. La représentation inté­
grale de la fonction de Jacobi de deuxième espèce (z) s’écrit :
(l _ * ) « + a (l+ ,) » + e
(s— z)n+i
ds. (4)
V V’ 2»(1—z)a ( l + z ) P J
—1
222 FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQTJES [CH. IV

Posant s — 2t — 1, on obtient
<&“• =
1
Ç tn+li ( i - t ) " +“ (*
(1 — z)a ( l + z)n + p + 1
0

En confrontant la formule obtenue avec la représentation intégrale


(18) du § 19 de la fonction bypergéométriqué, on obtient la repré­
sentation suivante de W * P) (z) :
/)«*, P) M = 2n+a+P+1 r(n + q + l)r(n-}-p-r-l), ,
Vn K) (l-2)a(l + z)n + P + 1 T(2n+ a+ B+ 2) X
X F (« + 1, n + p 4-1» + « + P + 2,2/(1 + z)).
D’une façon analogue, en posant dans (4) s = 1 — 21, on obtient
n {a' P) m = (~i ) n 2n+a+p+1 r(n+g+Dr(n+p-H)
n (1 — z)n+a+l (l_|_z)P r ( 2 n + a + p + 2)
X F (n -(- 1, n -j- cc —
(- 1, 2n. + a + P + 2, 2/(1 —z)).
2) Fonctions de Laguerre de deuxième espèce. La représentation
intégrale de la fonction de Laguerre de deuxième espèce Q% (z) s’écrit
,-ssn+a.
Qn (z) =ss
e~zza JiSz) n+i ds.

Soit z < 0. Posant s = —zt, on obtient


oo

Qn (z) = ezz~a ( — z f j ezttn+a (1 + 1)-n-* dt.

En confrontant cette expression avec la représentation intégrale (22)


du § 19 de la fonction hypergéométrique dégénérée, on obtient
Qn (z) = ezz~a (—z)a r (n -f a + 1) G (n + a + 1 , a -j- 1 , —z).
(5)

Puisque l ’expression de Q% (z) comporte le facteur za, on doit, afin


d’assurer l ’univocité de la fonction, faire une coupure le long del’axe
réel pour z >» 0, i.e. 0 <C arg z < 2jt. C’est pourquoi, si z <Z 0, on
doit poser z~^ — e~ina (—z)-®. Il vient alors
(z) = e~ina T (72 + a + 1) ezG (72 + a + 1> a + 1, —z).
Déduite pour z < 0 , cette relation reste cependant valable pour z
quelconque, en vertu du principe du prolongement analytique.
§ 21] REPRÉSENTATION DE QUELQUES FONCTIONS SPÉCIALES 223

3) Fonctions d'Hermite de deuxième espèce. La représentation


intégrale d’une fonction d’Hermite de deuxième espèce est
oo

Qn (z) = (— l)"n ! e*2 j


— OO

Pour exprimer Qn (z) à l ’aide de la fonction d’Hermite de première


espèce, nous profiterons du fait que la fonction Qn (z) vérifie la
même équation que les polynômes d’Hermite. Elle se laisse donc
représenter comme combinaison linéaire de deux solutions linéairement
indépendantes de l ’équation pour les polynômes d’Hermite :
Qn (z) = A nH n (z) -f- B nez2 H . n. x (~ i z ) (6)
OU
Qn (z) = CnHn (z) + D n f?* (Iz). (7)

Pour déterminer les coefficients de ces développements, nous nous


servirons des représentations asymptotiques de la fonction Qn (z)
et des fonctions d’Hermite pour z oo. Soient z — iy et y
On a alors en vertu de la formule (7) du § 11

Qn (*) = — » 1V " [ 1 + 0 ( 7 )] •

D’autre part, on a en vertu de (24) du § 20


Hn (z) = (2iy)" [ 1 + 0 (1/ÿ2)],
H-n-t ( - i z ) = (2y) J [1 + 0 (l/ÿ»)I.
_ . n(n-l)
D’où A n = 0, B n = 2n+in \ Y n e 2 . Il vient définitivement

_ „ . n(n-l)
Qn (z) = 2n+1/z ! ]/ jee 2 — iz) (lmz>0).

De même, la relation Qn (z) = Qn (z), dans laquelle la barre sym­


bolise la conjugaison complexe, nous donne pour l m z < 0
_ -o i j flfo-1)
Qn {z)=z2n^ n \ Y n e 2 H .^iiz).

4. Fonctions cylindriques. Par analogie aux cas précédents, la


relation entre les fonctions cylindriques et les fonctions hypergéo-
métriques dégénérées de première et de deuxième espèce s’établit
sans difficulté en faisant intervenir les représentations intégrales
224 FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQUES [CH. IV

de ces fonctions. On a par exemple (voir § 16, n° 3)

_ (z/2)v
7 V (z) ch zt dt,
Y n r (v + 1/2) -1

£*(*)-Y -s- z r (v + i/2 )


0
Changeant t en zt, on ramène la représentation intégrale de K v (2)
à celle de la fonction G (v + 1/ 2, 2v + 1, 2z) :
K v (z) = V n ( 2 z ) v e~zG (v+ 1/2, 2v + l, 2z).
Pour établir la relation entre I v (z) et la fonction hypergéomé-
trique dégénérée, remarquons qu’on peut, dans l ’intégrande de l’ex­
pression de I v (z), changer ch zt en ezt, car
ezt = ch zt + sh zt
et l’intégrale d’une fonction impaire prise entre limites symétriques
est égale à zéro. Changeant t en 2t — 1 dans la représentation inté­
grale obtenue, on aboutit à la représentation intégrale suivante:
I (z ) = (2z)v e ~ z
vU v ^ r (v+i/ 2)
D ’où

Iv (Z) =
(2z)v e~z
l/«
r (v + 1 /2 )
r ( 2v+i) + v++ 2v+l. 2z ) .
La formule de duplication de la fonction gamma nous donne
Y n r (2v+ 1) = 22vr (v + 1/2) r (v+ 1).
Il vient en définitive

A .0 0 = r(v + l) e ' ‘ F (v + l / 2. 2v + l, 2z).


5. Intégrales elliptiques. Par intégrales elliptiques de première et de deuxiè­
me espèce, on entend les fonctions
j i /2

üT (z)=^ (1—z2 sin2 cp)- 1 ^2 dcp,


0
jt/2
Æ(z) = [ (1 — z2sin2 cp)1/2d<p.
0
§ 21] REPRÉSENTATION DE QUELQUES FONCTIONS SPÉCIALES 225

Posant sin2 cp = /, on obtient les représentations intégrales suivantes :


1
Z(z) = — j t ~ i/ 2 ( l — t ) - V 2 ( i — z H ) ~ i / 2 dt,
o
i

£(z) = - i j (1 — f ) ” 1 / 2 ( 1 — z 2i ) 1 / 2 dt.
0
Confrontant ces représentations avec les représentations intégrales de la fonc­
tion hypergéométrique, on obtient

T * l' * ) ’

Æ(2) = f F ( T> “ T - 1’ 22)-


Les relations dégagées permettent d’étudier les propriétés des fonctions K (z)
et E (z) pour des z complexes.
6. Fonctions de W hittaker. Un cas particulier de l ’équation généralisée
du type hypergéométrique est l ’équation de Whittaker

“" + ( - T + T + i ^ i
iii) “=0 (8)
dans laquelle k et p sont des constantes. Par le changement u = z|A+1^2 x
y on réduit (8) à l ’équation
zy" + (2p + 1 - z) y' + (k - p - 1/2) y = 0
qui admet comme solutions les fonctions
y1 (z) = F (1/2 — k + (X, 2p + 1, z),
Vz (z) = £ (1/2 — k -f- p, 2p + 1, z).
L’équation de Whittaker admet donc comme solutions particulières

ux (z) = MftM,(z) = z|a+1/V z/ 2 F ---- &+ p, 2(1, + 1, z) ,

u2 (z) = Whll(z) = zil+i!2e - ^ G — - * + p, 2p + l, z) ,


appelées fonctions de Whittaker.
Les fonctions de Whittaker Mh[l (z) n ’ont aucune singularité pour z 0,
et les fonctions W ^ (z), pour z oo.
Puisque l ’équation de Whittaker ne varie pas lorsqu’on change p en—p,
ou qu’on change simultanément k en —k et z en —z, elle admet également comme
solutions les fonctions (z) et (—z), (z) et W_ft,±n (—z).
Les solutions obtenues vérifient toute une série de relations fonctionnelles qui
découlent des relations fonctionnelles correspondantes pour les fonctions hyper-
géométriques dégénérées. On a par exemple

M_fe, ^ ( - z ) = ( - z f + 1/V / 2 Jp ( - i + fe+ p, 2p + l, - z ) =

= ( _ z)H+l/ 2 e-z/ 2F + 2p + l , z) ,

15—0592
226 FONCTIONS HYPERGÉOMfîTRIQUES [CH. IV

ce qui veut dire que les fonctions M ^ (z) et M (—z) sont linéairement dé­
pendantes. De la relation fonctionnelle (23) du § 19 il ressort que

W h,-n (z) = W hiX(z).

§ 22. Intégrales définies des fonctions du type


hypergéométrique
Rencontrant dans les applications des intégrales définies dans
lesquelles interviennent des fonctions du type hypergéométrique,
on les calcule soit à l ’aide des représentations intégrales des fonctions
du type hypergéométrique, soit au moyen du développement en
séries de ces dernières. Nous nous bornerons à considérer quelques
exemples.
1) L ’intégrale
oo

J e~%xxyF {a, y, kx) dx (ReA,>*Re/c, R e v > —1)


o
se calcule facilement en faisant intervenir la représentation intégrale
(19) du § 19 et en admettant provisoirement que Re y >» Re a > 0
et %> k >* 0 :
oo

^ e~%xxvF (a, y, kx) dx =


o
1 oo
= r(a)T(y
r, ------
—a) J Çta~l v ' J[ r k +te^ Æ ü =
0 o

= r <: + 1> r J r ' l U , 1


0
La représentation intégrale (18) du § 19 nous donne
oo

[ e~%xx vF{ a, y, k x ) d x = F (a, v + 1, y, y -),


b
La formule obtenue peut être étendue à des valeurs arbitraires de
a, y, X et k en vertu du principe du prolongement analytique.
2) L’intégrale
oo
j e-a2x2jv (fo) dx
0
§ 22] INTÉGRALES DÉFINIES DES FONCTIONS 227

se prête aisément au calcul à l ’aide du développement en série de la


fonction de Bessel / v (bx). On a
oo 00 00

f e - * 2x °-Jv ( b x ) z P d x = ^ e ~ a2x2[ 2 'V i n k + v + ÎT ] *Pdx==


0 ô fc=o
_ v ( (&/2)v+2ft ? +p+21 d
— 2j k ! r (fe+v+i) J
fe=0 0
D’autre part,
00 OO
^ g-a 2x2;£V+p+2k dx = 2av + p + 2fe+i e H 2 <ft =

= 1 ( ^ t L +k)
2av + P + 2 ft+ l

D’où
^ ± l± i+ t)
[ e- « ^ / v(6x)a:p d x = 1 A T 2 ( - 1)li( - a - ) v+2,‘ J ir cv+1+fc)
fc=0

Le développement (6) du § 20 de la fonction hypergéométrique dégé­


nérée et la relation fonctionnelle (17) du § 19 permettent d’exprimer
l ’intégrale en question à l ’aide des fonctions hypergéométriques dégé­
nérées :
00

j g—a^x^Jv (for) x p dx =

r(v + i)
L,M/.^±P+1’ 'V^+1_=
( - è r J?
2ap+ 1 A*
2 4a / 2

r ( V+-P+1 ) ( ±b Y\v b2
V 2 M 2 a l L. e---772
F 1 7 (/ v^+ z1 -£ , v + 1 , ^ . ) . (1)
r (v + l) 2ap+1 " \ 2
3) Considérons l'intégrale de Sonine-Gegenbauer

J (xHi/2^ 2
( a > 0 , 6 > 0 , y > 0 , Re v > — 1).
Pour calculer cette intégrale, nous ferons intervenir la représenta­
tion intégrale de Sommerfeld pour la fonction de Macdonald et la
15*
228 FONCTIONS HYPERGÉOMÉTRIQUES [CH. IV

formule (1) pour p = v + 1. On a

? g » (-v 'î r î / ) / , (te) dx=


J (;r24-l/2)^2
°o a 2 ( x 2+ y2)
- t --------4
- 1------ dt
= - ^ + r \ J v^ xV+idx J e /M*+1
oo 00 a2x2
dt
_ ** f 4f je 4t J v (bx) xv+l dx =
“ 2^+1 0J *M
-+1

00 / b% i>2\ a2y2
-2v-2fcv f
= 2v-nan - 2v -2^v ^ *"<' 1+‘Ô 2')- 4t dt
-V
*0
oo ?/2 ( a 2 + fc2)
2V-H&V -U------:4-U----- dU
= —■Ufe -(g*+ &»)>*-*-1 f «
J U|UL—V

; | (ÿ y a>+ J!).

Ainsi donc,

T x “ <a T^^+ÿj). j ^ xv+‘ dx =

= — ( (ÿ y W t * ) . (2)
a14' v y 1
Citons quelques conséquences de la relation (2).
a) Soit \i = 1/2. Puisque

K in (2) = ] / ■ £ e~z<
on a
^ - a YxZ+y*
f— J v (bx) x v+1 dx =
J Y *a+ya

(3)
Y aa+ &
2
En particulier, on obtient pour v = 0
-a I^x2+y2 9 —y Ÿ
( g / 0(6a:) x d x = (4)
) V"
V xx2+ y2 1f a2-{- b2
§ 22] INTÉGRALES DÉFINIES DES FONCTIONS 229

Pour y —>■0 et v + l/2 > * 0 la formule (3) nous donne

[ e~axJv (bx) x v dx = — 1 - -- ( —-M ,2 )VT \( v +1- —). (5)


J V ’ l / n (a2 + fc2) l a 2 + è2 / 2/ w

En déduisant (5), nous avons profité du fait que pour v > 0 et z -> 0
on a
V /.x ^ n (z/2)-v T (v) / z \ -v
A v ^Z' ~ 2si nnv r(-v + l)— 2 U / *
b) Soient dans (2) v <C 2\i — 3/2 et a —>- 0. Puisqu’on a alors
p ,
il vient

f V V(t e ) x V + i - d x = ( - £ - Y
J (x2_|_y2)M. \2 y J
1 -p—
r ([!) ^n-v- 1e x ­ (6)

posant ici p, = 3/2 et v = 0, on obtient


[* /y { b x ) x , e~by
(7)
J W W ^ dx = —
Nous avons déduit les relations (2) à (7) en imposant certaines res­
trictions aux paramètres. Or, le principe du prolongement analytique
permet d’étendre les résultats obtenus à un domaine plus vaste des
valeurs des paramètres. En particulier, la relation (6) reste vraie
pour
—1 < Re v < 2Re jx — 1/2.
D’où l’on déduit pour jx = 1/2 et v = 0
r x J 0 ( b x )

J 1/* 2+ y2 b
CHAPITRE V

QUELQUES PROBLEMES RÉSOLUS


DE MÉCANIQUE QUANTIQUE
ET DE PHYSIQUE MATHÉMATIQUE

Dans les chapitres précédents nous avons étudié les différentes


propriétés des solutions d’une équation généralisée du type hypergéo-
métrique

dans laquelle a (z) et g (z) sont des polynômes de degré non supérieur
/%/
à 2 et t (z) un polynôme de degré non supérieur à 1. Le présent cha­
pitre est consacré à l ’application des solutions obtenues à certains
problèmes importants de mécanique quantique et de physique mathé­
matique.

§ 23. Réduction des équations aux dérivées partielles


à des équations différentielles ordinaires
par séparation des variables1
1. Schéma général de la méthode de séparation des variables. Les
équations généralisées du type hypergéométrique apparaissent géné­
ralement quand on cherche à résoudre des équations de physique
mathématique et de mécanique quantique par la méthode de sépa­
ration des variables. Rappelons-en les grandes lignes. La méthode
est appliquée lorsqu’il s’agit de chercher des solutions particulières
d’une équation du type
Lu = 0, (1)
où l ’opérateur L peut s’écrire
L = L xL 2 + M 1M i . (2)
Les opérateurs L x, M x n’agissent que sur un certain groupe de varia­
bles dont dépend la fonction u , tandis que l ’action des opérateurs L2,
M 2 s’étend sur les variables qui restent. Le produit des opérateurs
est le résultat de leur mise en œuvre consécutive. Tous les opérateurs
§ 23] MÉTHODE DE SÉPARATION DES VARIABLES 231

L t, Mi (i = 1, 2) sont supposés linéaires, i.e.


L t (Cxu + C2v) = C-J^iU + C2L tv,
Mi (Cxu “l- C2v) == C]MiU C 2M (v
(C1, C2 sont des constantes).
Exemple. Soit Lu = uxx + u yy. On a alors
L x = d2!dx\ L 2 = E, M 1 = E, M 2 = d2/dy\
où E est l ’opérateur unité.
Pour les opérateurs du type (2), on cherche la solution particu­
lière de (1) sous la forme u = u1u2, où la fonction ux ne dépend que
du premier groupe de variables, et u2 dépend des variables qui restent.
Puisque
E \L 2 (upi^ = L xuX‘L 2u2,
M xM 2 (uxu 2) = M 1u1- M 2u2,
l’équation Lu = 0 peut s’écrire aussi comme suit:
L xu^ M 2u2
M 1u-l L 2u2

Les fonctions —1 — et L 2u2 étant indépendantes


M xux r
l ’une des varia-
blés du second groupe et l ’autre des variables du premier groupe,
il vient
L xux M 2u2 ^
M xux L 2u 2 ’
où X est une constante. On obtient ainsi deux équations dont chacune
comprend des fonctions qui ne dépendent que d’une partie des varia­
bles initiales :
L 1u1 = XMxux, M 2u2 = —XL 2 2 . u (3)
Puisque l’opérateur L est linéaire, la combinaison linéaire des solu­
tions
u — 2] CiU^Uzi (Ci étant des constantes)
i
qui correspondent aux différentes valeurs possibles de X = Xt est
solution de l’équation (1). Sous certaines conditions (complétude de
l ’ensemble des solutions particulières), toute solution de l’équation
Lu = 0 se laisse écrire sous la forme u = 2 CiUxiu2i *).
i
Nous venons de réduire l ’équation initiale à un ensemble d’équa­
tions comportant un moins grand nombre de variables. Les cas où

*) Voir T i c h o n o v A., S a m a r s k i j A. Equazioni di fisica mate-


matica. Ed. « Mir », 1981.
232 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

l ’on arrive à réduire l’équation initiale, par séparations successives


des variables, à un ensemble d’équations différentielles ordinaires
sont particulièrement intéressants.
2. Passage aux coordonnées curvilignes. Nous venons de considé­
rer les traits généraux de la méthode de séparation des variables ap­
pliquée aux équations du type Lu — 0 dans lesquelles L est un opé­
rateur linéaire d’une structure particulière. Dans des problèmes
concrets liés à la recherche d’une solution de l ’équation Lu — 0
vérifiant certaines conditions aux limites, la méthode de séparation
des variables s’avère très efficace si les variables se séparent non
seulement dans l ’équation mais aussi dans les conditions aux limites.
Pour en arriver, on utilise souvent, au lieu des coordonnées carté­
siennes, d’autres variables indépendantes, susceptibles de mettre à
profit la symétrie du problème. On doit choisir les coordonnées
curvilignes de telle façon que
1) la limite du domaine opératoire soit constituée par des surfaces
de coordonnées,
2) le passage aux coordonnées curvilignes rende possible la sépa­
ration des variables dans l’équation.
Exemple. Résolution de l’équation d’Iielmholtz Au k 2u = 0
par séparation des variables ^ A = ^ + —2 + ^ est l’opérateur
de Laplace j . On connaît, pour l’équation proposée, onze systèmes
de coordonnées curvilignes dans lesquelles les variables se séparent,
donnant généralement naissance à des équations généralisées du
type hypergéométrique.
A titre d’exemple, nous chercherons des solutions particulières
de l’équation d’Helmholtz par séparation des variables en prenant
les coordonnées cylindriques paraboliques et celles du paraboloïde
de révolution *). On passe des coordonnées cartésiennes aux coordon­
nées cylindriques paraboliques |, T], £ à l’aide des formules
i/= -—Q2—T]2), z = £,
x = lr\,
et aux coordonnées du paraboloïde de révolution £, ï ) , (p à l’aide des
formules
l
Æ= |r)Cos(p, y = |r] sin q>, z — ~^ (£2—Tl2)*
Dans le premier cas l ’équation d’Helmholtz Au + k2u = 0 devient
1 [ d 2 u , d 2 u \ , d 2 u , ; 2.i fl f A \

1q ^ b r + l ^ r ) + - 5 F - + * '“ - ° . (4)

*) Dans les manuels de mécanique quantique, les coordonnées du parabo­


loïde de révolution sont souvent appelées « coordonnées paraboliques ».
§ 23] MÉTHODE DE SÉPARATION DES VARIABLES 233

et dans le second cas,


1 YTl i d d /e
U d u \ , 1 <9 / d u \ ~j . d 2 u

L
12+ T|22 L£ l vbd îd - £ , { *V ) JJ 1 (grj)2 <9<p2 1
dd l l / 1 rj
) ' r \ d r \ ^ d yr \ )

Cherchons la solution de (4) par séparation des variables, en posant


u = U (1) F (ri) W (Ç). (6)
Portons (6) dans l’équation. Il vient
1 r 17' (S) V"(r\)l _ r W"(Q
|2+ t,2 l u& ) ^ y(-n) J ~ L W(t) 'r"' J-
Le premier membre de cette égalité est indépendant de £, tandis
que son second membre est indépendant de £ et de r). D’où
_ j __ r u ”d) . (7)
52+tl2 L U(l) T V (rj) J — *’
w n (Q k2= — X, (8)
w (0
où X est une constante.
Ecrivant (7) sous la forme
u n(t) y* _ r 7^
u (i) Aë ~ L y (ti)
on obtient à l ’aide d’un raisonnement analogue
U" (l) ^ 2= IX, V"(r\) —X r f= —(x,
U(l) y (TI)
où (x est une constante.
On aboutit finalement aux équations suivantes pour les fonctions
U ( l ) t F (ri) et W (£) :
U" - (XI2 + il) U = 0, (9)
V" — (Xp2 — p.) F = 0, (10)
IF" + (k2 + X) IF = 0. (11)
D’une façon analogue, en cherchant la solution de (5) sous la
forme
u = U d ) V (Tl) IF (q>),
on aboutit aux équations suivantes pour les fonctions U (£), F (ti)
et W (cp) :
U’ + ± U ' + ( k * p - j g - + li ) U = 0, (12)

v’+ ^ r + (13)
W" + XW = 0. (14)
234 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

Les solutions de (11) et de (14) se laissent exprimer à l ’aide de fonc­


tions élémentaires. Par le changement de p- en —p, on réduit les
équations (10) et (13) respectivement à (9) et à (12). Il reste donc à
chercher les solutions des équations (9) et (12).
L’équation (9) est déjà une équation généralisée du type hyper-
géométrique. Dans l’équation (12), il est naturel de faire le change­
ment £2 = t qui permet de la réduire à l ’équation généralisée du
type hypergéométrique

^ ^ - f ^ + ^ ( Æ2^2+^l^- x) t / = 0• <15>
Les équations (9) et (15) se réduisent respectivement à une équation
d’Hermite et à une équation hypergéométrique dégénérée (voir
§ 19) par la méthode exposée dans le § 1.

§ 24. Problèmes aux limites de physique mathématique


La résolution d’équations différentielles aux dérivées partielles
par la méthode de séparation des variables exposée dans le § 23
se réduit à celle d’équations différentielles ordinaires. Dans bon
nombre de problèmes intéressants de physique mathématique, les
solutions de ces équations se laissent exprimer à l ’aide des fonctions
spéciales. Si l’on veut obtenir par cette méthode la solution d’une
équation aux dérivées partielles dans le contexte d’un problème con­
cret, on doit imposer aux solutions de l’équation considérée certaines
restrictions visant à assurer l ’unicité de la solution du problème.
Ces restrictions en amènent d’autres, imposées aux solutions des
équations différentielles ordinaires correspondantes, si bien qu’on
se trouve finalement devant un problème dit aux limites. En étudiant
les propriétés des solutions de problèmes aux limites arbitraires fai­
sant intervenir les équations différentielles pour les fonctions spé­
ciales, on arrive a dégager certaines propriétés intéressantes des
fonctions spéciales. Considérons plus en détail la résolution des
problèmes aux limites par séparation des variables.
1. Résolution des problèmes aux limites par séparation des va­
riables. La méthode de séparation des variables décrite dans le
§ 23 s’applique largement à la résolution d’équations différentielles
aux dérivées partielles qui se rencontrent en physique mathématique
et sont de la forme
d 2u du
p (x, y, z) [ A ( t ) dt2 -\-B (t) dt
= Lu, (1)

Lu = div [k (x , y, z) grad u ] — q (x, y, z) u.
Si A (t) = 1, B (t) = 0, l ’équation (1) définit la propagation d’os­
cillations, telles que les ondes électromagnétiques ou sonores ; pour
§ 24] PROBLEMES AUX LIMITES DE PHYSIQUE MATHÉMATIQUE 23 5

A (£) = 0, B (t) = 1 l ’équation (1) décrit des processus de transfert,


tels que la propagation de la chaleur ou la diffusion de particules
dans un milieu; pour A (t) = 0, B (t) = 0 l’équation (1) est celle
des processus stationnaires.
La solution d’une équation aux dérivées partielles dépend géné­
ralement de fonctions arbitraires. Par exemple, la solution générale
de l’équation = 0 s’écrit u (x, y) = / (x) + g (y ), où / et g
sont des fonctions différentiables quelconques. Des conditions sup­
plémentaires s’imposent donc si l’on veut définir sans ambiguïté
une solution de l’équation aux dérivées partielles qui traduit un
processus physique concret. Les conditions supplémentaires les plus
caractéristiques sont les conditions initiales et les conditions aux
limites. Pour l’équation (1), donner les conditions initiales c’est
donner les fonctions u (x, y , z, t) e t^ w {x, y , z, t) pour t = 0.
(Si A (t) = 0, il suffit de donner la fonction u (x , y, z , t) b=0.)
Les conditions aux limites les plus simples s’écrivent
[ a ( x , y, z)u + ${x, y, |g = 0. (2)
Ici a (x, y , z) et |3 (x, y , z) sont des fonctions; S est la surface limi­
tant le domaine dans lequel on cherche la solution de (1) ; duldn
est la dérivée suivant la normale extérieure à S. Le problème de re­
cherche de la solution de (1) vérifiant les conditions initiales et les
conditions aux limites imposées est appelé problème aux limites.
Considérons le schéma de résolution du problème aux limites
par séparation des variables. La solution particulière de (1) répondant
à la condition aux limites (2) peut être obtenue par séparation des
variables, à condition de mettre la solution générale sous la form e
u (.x , y, z, t) = T (t ) v (;x , y , z).
On obtient ainsi les équations suivantes :
A (t) T" + B (t) T' + %T = 0, (3)
Lv + Àpy = 0, (4 )
où X est une constante. L’équation (3) est une équation différentielle
ordinaire ; dans les problèmes caractéristiques de physique mathé­
matique, elle se prête facilement à la résolution analytique. En ce
qui concerne l’équation (4), on aura recours à une condition aux li­
mites consécutive à la condition (2) :
[ a (s, y , z )v + fi(x, y, z) = 0. (5)

Il s’agit donc finalement de chercher une solution non triviale


de l ’équation (4) pour la condition aux limites (5). La valeur de X
236 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

pour laquelle le problème posé admet une solution non triviale (i.e„
v (x , y, z) =é 0) est appelée valeur propre , et la fonction correspon­
dante v (x, y z), fonction propre.
Dans les problèmes caractéristiques de physique mathématique,
les fonctions propres et les valeurs propres peuvent être indicées.
Soit vn (x, y , z) la fonction propre correspondant à la valeur propre
X = Xn (n = 0, 1, . . .). Etant données l ’équation (1), la condition
aux limites (2) et les conditions initiales correspondantes, nous cher­
cherons la solution sous la forme
oo
u (x, y , z, t) = 2 T n (t) vn (x, y , z),
71=0
où la fonction Tn (t ) est solution de (3) pour X — Xn. Pour que les
conditions initiales soient satisfaites, il convient de choisir les va­
leurs des fonctions Tn (t) et T'n (t) pour t = 0 de façon à vérifier les
égalités
oo

u (x, y , z*)|*-o = 2 T n (0) un (x, y , z),


n=0
oo

- ^ f u ( x , y , z, £)U=o= 2 Tn (0) v n (x, y , z).


71=0
Ainsi donc, pour résoudre le problème aux limites, il faut que, quelle
que soit la fonction u des variables x, y, z (en l’occurrence u |i==0
et U~L [<=0)7 elle se laisse développer en série suivant les fonctions
propres vn (x, y , z), i.e. que le système de fonctions propres
vn (#, y 7 z) soit complet *).
Le problème devient tout à fait simple si l ’on réussit à réduire
le problème aux limites (4)-(5) par séparation des variables à des
problèmes aux limites à une dimension, i.e. aux équations du type
Ly + Xpy = 0, (6)

Ly =é ï [k ^ Ir] — (k (x)> °» p(*)> °)»


*) La recherche de la solution sous la forme 2 Tn (t) vn (x , y, z) présente de
n=0
l ’intérêt non seulement dans le cas des équations du type (1) mais aussi pour
des équations plus générales
P (*, y 7 z) A (t) + B (t) ^ \ = L u + F (x, y , z, t)
dt
(voir par exemple [5], [17]).
% 24] PROBLEMES AUX LIMITES DE PHYSIQUE MATHÉMATIQUE 237

L’équation (6) est examinée sur l’intervalle ] a, b [ pour des condi­


tions aux limites du type
a xy (a) + pxy' (a) = 0,
(? )
a 2y (b) + $2y' fa) = 0
(c^, P* étant des constantes données).
Un problème de ce type est appelé problème de Sturm-Liouville.
Les fonctions k (a;), k' (x), q (x ) et p (x) seront supposées continues
pour x 6 U, b].
2. Problème de Sturm-Lï ouville. Propriétés fondamentales des
fonctions propres et des valeurs propres. Considérons les propriétés
fondamentales des solutions du problème de Sturm-Liouville. Les
propriétés les plus élémentaires se déduisent à l’aide de l’égalité
0C2
j (fLg - gLf) dx = k ( x ) W ( f , g) | (8 )
*1

W ( f, g) =

est le wronskien. Soient yx (æ), y2 (x) deux solutions du problème


de Sturm-Liouville répondant aux valeurs propres A,x, X2, ^ X2.
Puisqu’on a en vertu de (7)
fa) + Piÿi («) = 0,
“1y* fa) + Pirf fa) = 0,
nous remarquons que, considérées comme un système d’équations
linéaires homogènes relativement aux constantes a x et (3l5 ces égalités
n’admettent des solutions non triviales que si le déterminant du
système, i. e. le wronskien W (yx, y2) pour x = a, est nul. On montre
de même que W (yx, y 2) !*=& = 0 . On déduit donc de l’identité (8),
pour xx = a, x 2 = b, f (x) = yx (.x), g (x) = y2 (,x), que
b
[ {y\Ly2—y^Lyi) dx = 0 .

En vertu de l ’équation (6) et de la condition Xx =^= X2, cette égalité


peut s’écrire aussi comme suit :
b

J y i fa) y 2 fa) p fa) d x — o x%). (9)


a
238 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

Ainsi donc, les jonctions propres du problème de Sturm-Liouville (6)-


(7) correspondant à des valeurs propres différentes sont orthogonales
sur Vintervalle ]a, b[par rapport au poids p (x).
Compte tend de cette propriété, on montre sans peine que les
valeurs propres du problème de Sturm-Liouville sont réelles, pour autant
que les coefficients de l’équation (6) et les constantes a £, |3£ des con­
ditions (7) soient réels. Supposons en effet qu’il existe une fonction
propre y (x) du problème de Sturm-Liouville qui correspond à une
valeur propre X complexe. Passant aux conjuguées complexes dans
(6) et (7), on s’assure facilement que la fonction y* (x) est la fonc­
tion propre répondant à la valeur propre X:,:. Posant X =ÿé=X*, on
aurait alors en vertu de l’égalité (9)
b

j \y(x )\2p (*) d x = o,


a
ce qui est impossible, car p (a:) >> 0 et y (x) =£ 0.
Dans de nombreux problèmes de physique, on a souvent à chercher
les fonctions propres et les valeurs propres d’un problème aux limites
au cas où les coefficients de l’équation (5) admettent une singularité
pour x —>■ a (k ( x ) 0 ou g (æ) — oo, etc.). Dans ce cas également,
toutes les propriétés évoquées des fonctions propres et des valeurs
propres du problème de Sturm-Liouville sont conservées pour des
conditions assez générales imposées au comportement des coefficients
de l’équation (6) pour x ->• a. Au lieu de la première des conditions
aux limites (7), on demande souvent que la solution du problème
de Sturm-Liouville soit bornée pour x —>• a.
Si l’équation est exempte de singularités, les fonctions propres
du problème de Sturm-Liouville se déduisent à partir des condi­
tions aux limites homogènes du type (7) tant pour x = a que pour
x — b. Les fonctions propres sont orthogonales et les valeurs pro­
pres réelles pour la raison que l’opérateur L est auto-adjoint dans
la classe des fonctions admettant une dérivée seconde continue sur
l’intervalle la, M :
b
[ { fL g —gLf) dx = 0.
«/
a
On a en vertu de (8)
b
j (fLg — gLf) dx = k (x) W (/, g) |
a

Si les fonctions f et g vérifient les conditions aux limites homogènes


tant pour x = a que pour x = 6, l’opérateur L est auto-adjoint, car
W (/, g) = [fg' ~ g f ) \oc=a,b = 0.
§ 24] PROBLÈMES AUX LIMITES DE PHYSIQUE MATHÉMATIQUE 239

Soit maintenant x = a un point singulier cle l’équation. Les pro­


priétés que possèdent les fonctions propres et les valeurs propres du
problème de Sturm-Liouville en l’absence de points singuliers seront
alors, de toute évidence, conservées pour une équation admettant
un point singulier si, la solution étant bornée pour x = a, on a
k (z) (fg' — g f) I = 0.
Les valeurs propres et les fonctions propres du problème de
Sturm-Liouville peuvent être classées en faisant appel aux propriétés
oscillatoires des solutions de ce problème.
3. Propriétés oscillatoires des solutions du problème de Sturm-
Liouville. Soit l’équation
[k (x) y'Y + g (x) y = 0. (10)
Pour étudier les propriétés oscillatoires de ses solutions pour k (x) >• 0
faisons le changement de variables
y = r (x) sin cp (x), ky' = r (x) cos cp (a:). (11)
Nous obtenons les équations pour les fonctions inconnues r (x) et
q> (*) :
k (x) y' = k (x) (r ' sin (p + r q>' cos cp) = r cos (p,
g {x) y — — [k (x) y'Y = — r' cos q> rcp' sin cp = gr sin cp,
d’où
r' sin <p-f rcp' cos cp= —
ft cos (p,
— r ' cos (p rcp' sin (p= gr sin cp.
Explicitant cp' et r', on obtient à partir de ce système deux équations
différentielles :
9' = cos2 9 + g (* ) sin2 <P. (12)
r ' = Y r { T ~ g ) s in 2 V-
De la dernière équation on tire

r (x) = r (x 0) exp - 1
g (f) J sin 2cp (t) ,
- k(t)
d’où il ressort que la fonction r (x) reste de signe constant. On voit
donc que c’est le signe de sin cp (x), cos cp (x) qui détermine celui de
y (x), y' (a:) ; par conséquent, pour connaître les propriétés oscillatoires
des solutions de (10), il suffit d’examiner le comportement de la so­
lution de l ’équation (12).
240 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

T héorème 1 (théorème de comparaison). Soient 9 (x), cp (x) so­


lutions des équations

<P' = T W cos2 ? + S (x) sin2cp,


1
cp cos29 + g (x) sin2cp,
k(x)
1 ^ 1
et soit cp (^0) = 9 (^0). Si — , g ( x ) > g { x ) , on a
k (æ) * 0*0
9 ( x ) ^ cp (x) pour x >> x 0,
9 (x) ^ 9 (x) pour x < x 0.
D é m o n s t r a t i o n . Posons
1 _ l ■ . I" l 1 n
kv (x) k (x) L /c (x) k (x) J’
gv (x) = g(x) + v[g (x) —g (s)],
où v est un paramètre qui parcourt les valeurs entre v = 0 et v= 1.
Considérons l’équation
1
9v = W cos2 9v + iv (x) sin2cpv (13)
soumise à la condition initiale 9 V(æ0)
(W- Puisque k 0 (x) = = 9
= k (x), k x (x) = k jx ) , g0 (x) = g (x ), g! (x) = g (x ), on a cp0 (x) =
= 9 (x), 9X{x ) = cp (x). Soit 9v (x) — (x)/dv. Il vient envertu
de (13)
9 v == ®V (x) H- ^ V (.X) ! V (,X o)

av = (gv — l / & v ) sin 2 9 v ,
bv = (1!k — 1/k) cos2cpv + {g — g) sins9 v.
Il est évident que bv ( x ) ^ 0. La solution de l’équation linéaire non
homogène pour ipv (x) s’écrit sous la forme
X

ipv (x) = j bv (f) exp lj av (s) ds dt.


X0 t

Il ressort de cette expression qu’on a ipv (x )i> 0 pour x x 0 et que


ipv (x) ^ 0 pour x < x 0. La proposition résulte de l’égalité évidente
1 1
9 (x) —9 (x) = 9! (x)— 9o (x) = j -d(p^ x) dv = j\p v (x) dv.
0 0
Le théorème est démontré. ■
§ 24] PROBLEMES AUX LIMITES DE PHYSIQUE MATHÉMATIQUE 241

Remarque. Si dans une des conditions du théorème on a une iné­


galité stricte sur une partie de l’intervalle 1 x 0, x [, l ’assertion cor­
respondante est elle aussi une inégalité stricte. Cela ressort du fait
que bv (t ) >- 0 sur la partie considérée de l ’intervalle ] x 0, x [.
Indiquons encore une propriété de la fonction cp (x). Remarquant
que cp' (x) > 0 aux points où (p (z) = nn (n = 0, ± 1. . . .), on
doit avoir <p (x) ;> nn si cp (x0) ^ nn pour x ^>x0. Dans le cas con­
traire il existe un point x1 ;> x 0 tel que (p (xx) = nn, cp' (æj) ^ 0,
ce qui est impossible. En particulier, si cp (xq) 0, on a cp (x) >> 0
pour x ;> x 0.
En vertu de la représentation y = r sin cp, la fonction y (x) admet
autant de zéros sur l’intervalle ] a, b [ qu’il y a de points en lesquels
cp (a;) = nn sur ce même intervalle. De la propriété qu’on vient d’exa­
miner, il ressort que le nombre des zéros de la fonction y (x) est
égal au nombre des entiers compris entre cp (a)In et cp (b)/n.
Considérons à présent les propriétés oscillatoires des solutions
du problème de Sturm-Liouville
[k (x) y']' + g {x, X) y = 0, g (x, X) = Xp (x) — q (x),
aiV (a) + Pii/' (a) = 0,
(14)
(b) + P*#' (b) = 0,
k (x) >* 0 et p (x) > 0 pour x 6 [a, b].
Faisant le changement y = r sin cp, ky' = r cos cp, on obtient l’équa­
tion suivante pour cp (x) :
1
<P' = k (x) cos2cp+ g (x , X) sin2cp.
Compte tenu de (11), mettons les conditions aux limites (14) sous la
forme
cotg cp (a) = — a xk (a)/^,
cotg cp (b) = — a 2k (&)/|32.
La première condition sera satisfaite en posant
cp (a) = arc cotg ( — )
(pour Pj = 0 on posera cp (a) — 0). On a alors 0 ^ cp (a) < n et
donc cp (b) >►0.
La seconde condition aux limites sert à définir les valeurs pro­
pres X:
cp (b)= cp (b, X) = arc cotg ( — ^ J + nn,
où n est un entier non négatif (pour |32= 0 on posera
arc cotg ( — ^ j = ji).
16-0592
242 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CET. Y

T héorèm e 2 (t h é o r è m e Le problème de Sturm-


d ’o s c i l l a t i o n ).

Liouville admet une infinité de valeurs propres < ^1 < ^2 < . . .


Les fonctions propres correspondant à une valeur propre X = Xn admet­
tent exactement n zéros sur V intervalle ] a, b [.
D é m o n s t r a t i o n . Soit X = Xn racine de l’équation
cp(b, X) -- arc cotg ^ —a2^ ^ j -|- nn (15)
dans laquelle n est un entier non négatif. Puisque 0 ^ 9 (a) <C at,
nn <C cp (b, Xn) ^ n (n + 1), l’intervalle ] a, b [ comporte exactement
n entiers entre les nombres cp (a)ln et cp (b, Xn)/n. Gomme on l’a
montré plus haut, cela revient à dire que la fonction y (x) =
= r (x) sin cp (x) correspondant à la valeur propre X = Xn admet
exactement n zéros sur l’intervalle ] a, b [.
Montrons maintenant que l ’équation (15) admet exactement une
racine pour tout n = 0, 1, . . . donné. Puisque la fonction g (x, X) =
= A-p (x) — q (x) croît avec l ’augmentation de X et la fonction cp (a)
est indépendante de X, on constate en vertu du théorème démontré
ci-dessus que la quantité cp (x) = cp (x, X) est une fonction monotone
croissante de X pour une valeur donnée de x > a. Aussi, pour n
donné, l ’équation (15) ne peut-elle avoir qu’une seule racine X = Xn,
et Xn+-i è>Xn. Toutes les valeurs propres peuvent donc être indicées
par n = 0, 1, 2, . . .
Pour montrer que l ’équation (15) n ’admet qu’une seule racine
pour chaque n — 0, 1, . . ., il suffit de prouver que
lim cp(5, A)=0, lim cp (b, X) = -f- 00. (16)
À, -► — 00 1 --+ OÛ

Appliquons le théorème de comparaison. Remplaçons, dans le


problème de Sturm-Liouville, les fonctions k (x) et g (x, X) par des
constantes &, g (X) et k , g (X) respectivement, telles que
g(X).

On obtient ainsi trois équations pour les fonctions correspondantes


__ rss
cp (x), cp (x) et cp {x) :
9 '= 1 ^ 5-cos2 9 + § (*» s i n 2 cp,

cp' = —cos29 + g (X) sin2cp,


k
cp' = — cos2cp+ g (X) sin2cp.
k
Remplaçons, dans les conditions aux limites (14), les constantes
a l5 respectivement par des constantes a l5 et a x, |3j telles que
§ 24] PROBLÈMES AUX LIMITES DE PHYSIQUE MATHÉMATIQUE 243

cp (a) = cp (a) = cp (a) *). On aura alors pour x >* a, en vertu du


théorème de comparaison, les inégalités
/N/
cp (x , X) ^ cp (x, X) ^ cp (x, X)
et en particulier
cp (b, X )< cp (b, < cp (b, A,).

Les relations limites (16) résulteront donc des relations analogues


-- /V/
pour cp (b, X) et cp (b , X).
Pour définir les fonctions cp (a;, X) et cp (x, X), il nous faudra ré­
soudre les équations suivantes par rapport à y (x , À,) et y (x , X) :

ÿ"+ *M ÿ= 0, (17)
k

? + W - y = 0. (18)
k

Comme lim g ( x , X ) = — oo et lim g ( x , A,)= + 00, nous admettrons


—oo À , o o

que des relations analogues ont lieu aussi pour les fonctions g(X)
et g (X). Montrons que lim cp(&, À,) = 0 et lim cp(b,X) = 0. La so-
K-*- —oo ?*-»- —oo

lution de l ’équation (17) vérifiant la condition cc^ia) + (a) —


—0 se présente comme suit:

A sh co (x —a) — ch co(x —a) J pour g (X) <C 0,


y(x, X)
A sin[co(;z—a) + <Pol pour ^(?i)>> 0 ,

cq sin cpo-j-^cocos cp0= 0.

*) Cette condition est remplie si l ’on a

16*
244 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

La fonction y (x , À,) n’admet pas de zéros pour x ;> a si g (X) — oo.


car on a alors
—A Pi ch ci (x —a) pour (3 ^ 0 ,
y(x, X)
A —03 sh co (x
v
—a)’ pour Pi = 0.

Cela signifie qu’on a 0 <C cp (x, X) <C n pour x >> a si X est un nombre
négatif suffisamment grand en module. On a en outre, de toute évi­
dence,
cotg cp (x, X) = k —------ > +CO.
y (x , À) A — -o o

Cela revient à dire que lim cp (x, X) = 0.


h-*-—OO
Soit maintenant X —>- + c o . La forme explicite de y (x , X) montre
alors que cette fonction peut admettre autant de zéros que l ’on veut
sur l’intervalle 1 a, b [, i.e. <p (b, X) ^ nn pour tout n >* 0, à condition
que X prenne une valeur positive suffisamment élevée. On a donc
lim cp (b, X) — + o o .
Nous avons démontré les relations limites pour la fonction
cp (x, X). Pour cp (x , X), elles se démontrent d’une façon analogue.
Puisque
cp (x, X) ^ cp (x, X) ^ cp (x, X),
on a lim cp(b, X) = 0, lim cp (b, X)= -j-o o . Le théorème est clé-
À,->- —co X-^+ co
montré. ■
Le raisonnement développé dans la démonstration du théorème
permet de donner une évaluation bien simple des valeurs propres X.
Supposons que À,n et Xn correspondent aux fonctions k (x), g (x. X)
S**/
et k (x), g (x , X) et que
> ~g(x, X ) ^ g ( x , X) < g(x, X),
* (*) *w k {x)
— , _
<xrk (a) _ a i k (a) _ a rk (a)

a 2k (b) a 2k (b) _ a 2k (b)


Ps
— /V/
où a,-, j3f, ai, |3Z
-, a t, |3f sont des constantes figurant dans des condi­
tions aux limites du type (14).
§ 24] PROBLÈMES AUX LIMITES DE PHYSIQUE MATHÉMATIQUE 245

Puisque 9 (a) = 9 (a) = cp (a), on a en vertu du théorème de


comparaison cp (b, cp (b, X) ^ cp (b, X). D’autre part, ona

d’où 9 (b, Xn) = cp (b, Xn) = cp (b, Xn). Donc, puisque les fonctions
cp (b, X), <p (b, X) et 9 (b, X) croissent de façon monotone avec l’ang-
/V _
mentation de X, on a Xn ^ Xn ^ Xn.
Dans le cas très important pour les applications où ^ 0,
a 2(32;> 0 on peut très facilement minorer les valeurs propres en
procédant comme suit. Multiplions l’équation
[k (x) y'Y + [A,p (x) — q (x)] y = 0
par y (x) et intégrons-la de x = a à x = b. Il vient
b b b

aa aa
D’autre part,
b b

Afin d’évaluer le terme — ky y', nous ferons intervenir les condi­


tions aux limites (14) en multipliant la première condition par
(a xy' + Pjÿ) | x=a et la seconde par (a %y' + |\ y ) | x=b. Il vient
alors

On a donc
b

a
246 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

d ’où il ressort que

y2p dx.

Puisque p (x ) > 0, on a en vertu du théorème de la moyenne


U O
\ q y 2d x = [ - — \
J \ p /
( y2pdx,
X —X* J
x* 6 \a, ô[.

On a donc
n
X^s . g (x) ■.
mm (19)
x£]a, b[ P

Dans le cas où les fonctions propres y (x) =jL const, on a une inégalité
stricte, car

W i r ) 2<fa>a
4. Développement des fonctions suivant les fonctions propres du
problème de Sturm-Liouville. Dans les problèmes aux limites de
physique mathématique, on a souvent recours aux développements
des fonctions suivant les fonctions propres du problème de Sturm-Liou­
ville :
oo

f ( x) = S a nVn (x)- (20)


71=0

Ici yn (x) est la fonction propre répondant à la valeur propre X — Xn.


Les coefficients an se cherchent en faisant intervenir la propriété
d’orthogonalité des fonctions propres:
b b
an = \ 1 (x) Vn (x) P (*) dxj j yl (z) P {x) dx. (21)
a a

Dans le cas particulier du problème de Sturm-Liouville où k (x ) = 1,


p (x) = 1, q (x) = 0 et = p2 = 0, les fonctions propres yn (x)
s’écrivent
yn (x) = A n sin - (x —a), X= \ / — ,

et pour a 1= a 2= 0 elles deviennent


yL nn
y n (x) = B n cos - j - ( x — a) , Xn = ] l (l = b —a).
§ 24] PROBLÈMES AUX LIMITES DE PHYSIQUE MATHÉMATIQUE 247

Dans ces cas le développement (20) représente un développement


bien connu en série de Fourier suivant les sinus ou les cosinus respecti­
vement.
Dans le cas général, les conditions de légitimité du développe­
ment (20) se laissent réduire aux conditions de développabilité de la
fonction en série de Fourier par la même méthode qui a été indiquée
dans le § 8 pour les polynômes orthogonaux classiques (voir le théo­
rème de convergence simultanée).
5. Problèmes aux limites pour l’équation de Bessel. A titre d’exem­
ple de problèmes aux limites de physique mathématique qu’on
résout généralement par séparation des variables nous allons con­
sidérer l ’équation de la chaleur
duldt = a2Au
dans un cylindre illimité r <; r 0 pour des conditions aux limites
(au + fyduldr) | r=ro = 0 (22)
et des conditions initiales indépendantes de la distance mesurée
parallèlement à l ’axe du cylindre (a, P sont des constantes).
En coordonnées cylindriques, il est naturel de poser u = u (r, cp, t).
Cherchons une solution particulière du problème par la méthode de
séparation des variables ; posons
u = T (t) R (r) O (cp).
Portons cette expression dans l’équation de la chaleur
J_ du__ 1l e * / d d u \1 d h

a2 YT
d t r
»
. a»
d r
! \ d r r 2 <Ap2 ’
) '

il vient
17" 1 i d)'
L
a- J r = - ^ ( r R ' y + ± ^ :-X .

Ici X est une constante, car le premier membre de l’égalité est indé­
pendant de r et de cp, et le second membre, de t. L’équation pour
la fonction T (t) s’écrit
T (t) = e~KaH.
Il vient ensuite
-^-(rR 'Y + Xr2= --- %~ = ll (u = const).
Explicitons d) (cp) :
(D (cp) = A cos ] / p ç + 5 sin Y P <P-
Puisque, d’après sa signification physique, la fonction u (r, cp, t)
doit être univoque, la fonction d) (cp) doit être périodique :
d) (cp + 2jï) = d) (cp),
248 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

d’où [x = n2, n 0, 1, . . . Aussi la fonction R (t) doit-elle vérifier


l ’équation
t f '+ V ^ ' + ^ - A ) ^ 0 (23)
qui est un cas particulier de l ’équation de Lommel (4) du § 13.
D’après sa signification physique, la fonction u (r, <p, t) doit être
bornée pour r 0 et en particulier pour r -> 0. On a donc, à un
facteur près,
R M = J n ( V ï r)
En vertu de (22), la fonction R (r) doit vérifier la condition aux
limites
[aR (r) + |I R' (r)) | r=ro - 0, (24)
d’où l ’on déduit l’équation définissant les valeurs possibles, de la
constante X :
a J n (z) + yzJ'n (z) = 0. (25)
Ici
z —~\Z~XrQ, y —PAq.
Mettons la solution générale du problème proposé sous forme de
superposition des solutions particulières obtenues :
OO CO

w (r, (p, t) — 2 2 ^ nm (-^nm ?î(p-f-5nm sin ?2cp) e/n ( " ] / r)


n=0 m=0
(en sommant suivant toutes les différentes valeurs propres X).
Les constantes A nm et B nm se cherchent en faisant intervenir les
conditions initiales et les propriétés d’orthogonalité des fonctions
propres.
Une généralisation naturelle du problème (23)-(24) est le problè­
me de recherche des fonctions propres et des valeurs propres de l’équa­
tion
-JH * -3 ir) + ( u - - T - ) ÿ=0 (v> 0) (26)
assujettie à la condition aux limites [ a y ( x ) + $ y ' { x ) \ | x = i = 0
et à la condition d’admettre une solution bornée pour x-*- 0. Dans
le voisinage du point x = 0, pour des valeurs données de X et 0,
une seule des deux solutions linéairement indépendantes de (26) est
bornée :
y>. (x) = J v (sx) (s = ]^X).
L’équation (26) admet une singularité pour Pour que les
propriétés fondamentales des fonctions propres et des valeurs pro­
pres du problème de Sturm-Liouville soient conservées dans le cas
§ 24] PROBLÈMES AUX LIMITES DE PHYSIQUE MATHÉMATIQUE 24 9

de (26), on doit s’assurer que k (x) W [z/x, {x), y%, {x)]—* 0. DéVelop-
K-0
pons la fonction J v (sx) en série de puissances. Il vient
k{x) W [yK (x), yK {x)] =
= x £ / v (s^) i c l x
(s2x) —/ , (s2x) d J v (s 1*^)
d x

1
[(s1a:)v vs2(s2z)v 1—(s2x)v vst (stx)v d] +
= X
{ 22vr 2 (v + i)
+ O (x2v+1)j = 0 (x2v+2) 0.

Nous sommes amenés à énoncer les conclusions suivantes:


1) Les fonctions propres du problème posé sont
(x) == / v Ç Y k vn x'j (n =■0) 11 . . . ) ,
Vv n
ses valeurs propres sont définies par l'équation
a J v (:z) + yzJf, (z) — 0 (27)
«
dans laquelle z = Y X I , y = |3/Z.
Si a /7 + v< :0, l ’équation (27) admet une racine qui correspond
à la valeur propre À,<;0. Si tel est le cas, on doit remplacer,
dans tous les calculs suivants, Y k et J v (]/ Xx) par i Y — k et
einv/2 j v ("j/ — x x) respectivement.
2) Les fonctions propres J v (V Xvn x) sont orthogonales sur l'inter­
valle 10, l{ par rapport au poids p (x) — x, i.e.
i
\ J v ( ] / Xvnx) J v ( Y X vm x) x clx = 0 (m n).
o
Pour calculer le carré de la norme des fonctions propres, nous
utiliserons l ’égalité
i
\ y%(x) y n (*) p (x) dx = k (x) w [y*. (x)> y* 0*01 |o =
0

= X —: W[ÿx(*), ÿA*)]|«-i (28)


(nous avons utilisé une identité analogue en démontrant l’orthogo­
nalité des fonctions propres du problème de Sturm-Liouville).
Passant dans (28) à la limite pour \i — X et levant l’indétermina­
tion par la règle de L’Hospital, nous obtenons
f i \ i
J yi (x) P (x) dx = k (x) W , y KJ |sc==z,
0
250 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. Y

d ’où
t
T

Nln = ( xj% ( V K nx) dx = — — W (xJ'v ( Y l x ) , J v ( V X x ) ) |x=,


•o 2V ^ *=\n
(en prenant la dérivée par rapport à l ’argument de la fonction de
Bessel). Le wronskien se calcule sans peine en exprimant la dérivée
seconde au moyen de la première et de la fonction elle-même à l’aide
de l ’équation de Bessel. Il vient

Arv„= —{(/;(2)F + (l--ÿ-)/U^)}| _ . (29)

L’équation (26) admet une singularité pour x — 0. On montre


cependant que le théorème d’oscillation reste valable pour le problè­
me considéré, si bien que l’équation (27) admet une infinité de ra­
cines X0 <Z.Xt < X2 < • • • et les fonctions propres y x (x) corres­
pondant à la valeur propre X — Xvn admettent exactement n zéros
dans l ’intervalle ]0, Z[. En vertu du théorème de comparaison, les
valeurs propres X -- Xvn croissent avec X.
6. Développements de Dini et de Fourier-Bessel. Intégrale de
Fourier-Bessel. Le développement
oo

/ (*) = 2l avnJv { V Kn x ) , (30)


71 — 0


l
d Vn = PJ2, i X f (^) J V dX) (<^)
vn i
porte le nom de développement de Dini de la fonction / (x). Ici Xvn
est racine de l ’équation (27), et le carré de la norme se calcule par la
formule (29). Si l’équation (27) se présente sous la forme / v (z) = 0,
ce qui correspond au cas de y = 0, le développement (30) porte le nom
de développement de Fourier-Bessel. On a le théorème suivant :
T h é o r è m e 3. Soit la fonction ] / x f ( x ) absolument intégrable sur
le segment [0, Z], et soit — 1/2. Alors, pour 0 <C x << Z, le dévelop­
pement (30) a lieu en même temps que le développement correspondant
en série de Fourier ordinaire.
On trouve un exposé de la théorie des développements de Fourier-
Bessel et de Dini dans le livre de G. Watson [3].
Dans les problèmes de physique mathématique, on utilise sou­
vent une forme limite des développements de Fourier-Bessel qui se
déduit de (30) pour l->-oo. Nous allons établir ce développement à
l ’aide d’un raisonnement assez peu rigoureux.
§ 24] PROBLÈMES AUX LIMITES DE PHYSIQUE MATHÉMATIQUE 251

On a en vertu de (29)-(31)
i
oo j x f ( x ) J v ( k n x ) d x

/(*)= s ~ --------------------- A ( A A (32)


n=0 -J- IA (M)]2
où les kn se déduisent de l’équation
J v (knl) = 0. (33)
La contribution des premiers termes de la série (32) pour l —>■ oo
est sensiblement nulle, à cause du facteur Z2figurant dans le dénomi­
nateur. Nous retiendrons donc les valeurs asymptotiques de kn pour
des n suffisamment élevés. L’équation (33) nous donne
cos (knl — jxv/2 — jx/4) » 0,
d’ou
knl « nn + const.
Calculons Jy (knl) par la formule de dérivation. Il vient
2
[A ( K l ) f = [ A i (M ) Y « — rj)- sin 2( k J - _ JL )s T t k n l

(nous avons posé sin2(knl — jiv/2 — ji/4) » 1, car cos (knl —


— jiv/2 — jx/4) « 0). Puisque Akn = kn+1 — kn « jt/Z, on peut
mettre le développement (32) sous la forme
oo l

f{x)^ 2 k nJ v (knx ) A k n | x f (x) J X(knx) d x .


hn=° 0
Comme Akn 0 quand I a - oo, on obtient en intégrant au lieu de
sommer en k n
oo

/ {x) = f kF (k) J v (kx) dk, (34)


a'
0
oo

F (k) = ^ xf (x) ,/v (kx) dx. (35)


•j
0
Le développement (34) est appelé intégrale de Fourier-Bessel.
Les conditions dans lesquelles une fonction arbitraire / (;r) se
laisse développer en intégrale de Fourier-Bessel sont examinées dans
[3]. On a un théorème :
T h é o r è m e 4. Soit la fonction V x f (x) absolument intégrable sur
l'intervalle ]0, oo[, et soit v ^ — 1/2. Alors le développement (34)-(35)
a lieu pour x > 0 en même temps que le développement correspondant
en intégrale de Fourier.
252 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CIT. V

Remarquons que pour v = ±1/2 les développements (30) et


(34) se réduisent aux développements de la fonction ]/"x / (x) suivant
les cosinus (v ±= — x/2) ou les sinus (v = 1/2).
§ 25. Résolution de quelques problèmes fondamentaux
de mécanique quantique
Dans le § 9 nous avons examiné une méthode générale de résolu­
tion de problèmes de mécanique quantique concernant les états du
spectre d’énergies discret dans le cas où il est possible de réduire ces
problèmes par séparation des variables aux équations différentielles
du type

n y (g) u g (g)
u = 0.
CTOr) CT* (X) ( 1)

Ici a (x) et a (x) sont des polynômes de degré non supérieur à 2, et


t (x), un polynôme de degré non supérieur à 1. Dans le présent para­
graphe, nous allons résoudre quelques problèmes les plus courants
de mécanique quantique par cette méthode. Remarquons que les
équations différentielles du type (1) se rencontrent dans des pro­
blèmes aussi importants que le mouvement d’une particule dans un
champ central, l ’oscillateur harmonique, les équations de Schrô­
dinger, de Dirac et de Klein-Gordon appliquées au potentiel cou­
lombien, le mouvement d’une particule chargée dans un champ
électrique ou magnétique homogène... En outre, on est conduit à
des équations de ce type dans hon nombre de problèmes modèles de
physique atomique, moléculaire et nucléaire liés à l’étude des pro­
cessus de diffusion, d’interaction des neutrons avec les noyaux lourds,
à l’analyse du spectre de rotation et de vibration des molécules (par
exemple dans la résolution des équations de Schrôdinger aux poten­
tiels de Morse, de Kratzer, de Wood-Saxon, de Pôschl-Teller *)).
En cherchant les valeurs propres de l’énergie E et les fonctions
propres des équations de Schrôdinger, de Dirac ou de Klein-Gordon,
on ramène l’équation initiale par séparation des variables à l ’équa­
tion (1) sur un intervalle ] a, b [. L’énergie E intervient comme para­
mètre dans les coefficients de (1). Les solutions des équations ini­
tiales pour les états liés sont soumises à des restrictions supplémen­
taires, qui se traduisent généralement par les conditions suivantes
imposées aux solutions de l’équation (1) : la fonction u (x) V p(x)
doit être bornée et de carré intégrable sur ] a, b [. Ici la fonction p(ar)
est solution de l ’équation (erp)' = xp ; elle apparaît quand on met

*) Voir S. F 1 ü g g e, Practical Quantum Mechanics, Springer Yerlag,


Berlin-Heidelberg-New York, 1971 (vol. 1).
S 20J JtU SBU JüU TlU JN JUü i'W UÜJM ÜlVIJiS JÜK Î V I E U A N ig U J S y U A J N T iy U J li 253

(1) sous forme auto-adjointe :

(opu'y - f p (x ) u = 0.

Selon la méthode du § 9, ce problème peut être résolu de la façon


suivante. Tout d’abord il convient de faire le changement
u = cp (z) y afin de réduire (1) à l’équation du type hypergéométrique
a (z) y " + %(x) y' + %y = 0

en procédant de façon que la fonction %(x) — %(x) -)- 2ji (x) admette
sur l ’intervalle ] a, b [ une dérivée négative et une racine, en suppo­
sant que g (x) >>0 pour x 6 1 a, b [. Les valeurs propres de l’énergie
se cherchent à partir de l’équation
%+ m ' + n g"= 0 (n = 0, 1, . . . ),
et les fonctions propres yn (x) sont des polynômes de degré n

Vn(X) =f£) S [<*"(*) P (*)1


orthogonaux sur ] a, b [ par rapport au poids p (x) (Bn étant une
constante de normalisation).
Examinons quelques problèmes caractéristiques de mécanique
quantique qui se laissent résoudre par la méthode proposée.
1. Résolution de l’équation de Schrôdinger pour le champ central.
Le problème fondamental de la mécanique quantique de l’atome est
celui du mouvement de l ’électron dans un champ d’attraction cen­
tral. L’importance de ce problème tient à ce que l ’hypothèse du
champ central utilisé à la description du mouvement des électrons
de l ’atome s’avère très fructueuse pour le calcul des différentes pro­
priétés des structures atomiques *). Une telle description permet de
se faire une idée plus nette des particularités du comportement des
atomes et de déterminer leurs états énergétiques sans avoir à résou­
dre le problème de mécanique quantique des N corps qui présente des
difficultés quasi insurmontables.
Pour définir la fonction d’onde (r ) d’une particule mobile dans
un champ à symétrie centrale U (r), on doit résoudre l’équation de
Schrôdinger
+ = 0 (2)
(h est la constante de Planck, M la masse de la particule, U (r)
l ’énergie potentielle).

*) Voir D. R. H a r t r e e , The calculation of atomic structures , New York,


Wiley; London, Chapman and Hall, 1957.
254 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

Cherchons les solutions particulières de (2) par séparation des


variables en coordonnées sphériques, en posant
t y { r ) = F (r) Y (0, cp).
En procédant dans le même ordre qu’avec l ’équation de Laplace
(voir § 10), on obtient les équations suivantes pour les fonctions
F (r) et Y (0, cp) :
Aeipy + = o, (3)
1 d 2M X
r2 dr Tfi (E U (r)) r2 F(r) = 0. (4)
On a vu plus haut que l’équation (3) n’admet de solutions bornées
et univoques pour 0 ^ 0 ^ jt, O ^ c p ^ 2n, que si X = l (l -h 1),
auquel cas Y (0, cp) = Y i m (0, cp) est une fonction sphérique.
Puisque
_d_ ( r2 l L ) = ± J .1 (rF),
r2 dr \ dr ) r dr2

on peut, en faisant le changement R (r) = rF (r), réduire (4) à l’équa­


tion
2M l(l + 1) R = 0.
R" + . n2 (E -U (r)) r2
(5)

Pour les états du spectre discret la fonction d’onde cj) (r) doit véri­
fier la condition de normalisation
| I ^ (r ) 12 r 2 d r dQ — 1.
Puisque
| Y lm(+ cp) |*dQ = l,
la condition de normalisation R (r) s ’écrira
co
j i ? 2( r ) d r = i . (6)
o
La fonction F (r) = — R (r) est supposée bornée pour r-)-0 .
2. Résolution de l ’équation de Schrodinger pour le champ cou­
lombien. Le seul atome pour lequel l ’équation de Schrôdinger ad­
mette une solution exacte est l’atome d’hydrogène. Or, cela ne di­
minue nullement l’intérêt de cette solution exacte, car les solutions
analytiques dégagées sous forme explicite s’avèrent souvent utiles
comme point de départ des calculs approchés relatifs à des systèmes
de mécanique quantique plus compliqués.
Si l ’on veut donner une description de l ’atome d’hydrogène en
termes de mécanique quantique, on doit prendre en considération
§ 25] RÉSOLUTION DE PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 25 5

le mouvement relatif de l ’électron (masse m., charge —e) et du noyau


(masse M, charge e). Nous nous appliquerons cependant à résoudre
un problème plus général, en admettant que la charge du noyau
est égale à Ze. Ce problème présente un intérêt physique immédiat,
car les valeurs propres de l’énergie calculées dans ce cas correspon­
dent, à des effets relativistes près, aux niveaux d’énergie observés
de l ’atome d’hydrogène (Z = 1), de l ’atome d’hélium simplement
ionisé (Z = 2), etc. Un modèle d’atome hydrogénoïde s’avère en
outre utile par exemple pour l’étude des spectres des éléments alca­
lins, ainsi que des spectres des rayons X des atomes à Z élevé.
Le problème du mouvement de l ’électron se réduit facilement à
celui du mouvement d’un corps unique: une particule de masse ré­
duite *)
mM
(A = -------—w «
171
r m-\-M
mobile dans un champ coulombien U (r) = — Ze2!r, i.e. à l ’équa­
tion de Schrôdinger
Ze 2
* + + - ! ■ ( * -t r ) ^ = o.
Puisque l’énergie potentielle U (r) est négative et s’annule à
l ’infini, il ressort des considérations physiques que les états du
spectre discret n’auront lieu que pour E < 0.
Passant aux coordonnées sphériques, nous obtenons l ’équation
pour la fonction R (r) :
Ze- \ 1(1 + 1)
R r ) r2 (7)

Il est bon de passer dans (7) aux variables sans dimension : à cet effet,
on utilise le système d’unités atomiques dans lequel les unités de
charge, de longueur et d’énergie sont respectivement la charge de
l’électron e (e >> 0) et les quantités
a0 = h2/(\ie2), E 0= e2/a0.
L ’équation (7) devient alors
R’ + [2 ( Æ + - L ) - i(i + 1) ] ü = 0. (8)
Puisque la fonction d’onde a|) (r) doit être bornée et de carré intégrable,
1
la fonction — R (r) sera bornée pour r — 0 et soumise à la condi­
tion de normalisation (6).

*) Voir par exemple L. L a n d a u e t E. L i f c h i t z , Mécanique quan­


tique (théorie non relativiste), t. 3, Moscou, « Mir », 1981.
256 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. Y

L’équation (8) est une équation généralisée du type hypergéo-


métrique avec

or (r) = r, t (r) = 0, a (r) = 2Er2 + 2Zr — l (l + 1).

Le problème qui se ramène à l ’équation (8) appartient à la classe


des problèmes étudiés au § 9. En effet, on a en l ’occurrence p (r) =
= 1/r. Aussi la fonction p (r) R (r) sera-t-elle de carré intégrable
sur l ’intervalle ]0, co[ et bornée pour r —>■0, car on a la condition
de normalisation (6) et la fonction — R (r) est bornée pour r 0.
Nous sommes donc en droit d’appliquer la méthode considérée plus
haut. Réduisons (8) à l ’équation du type hypergéométrique
° (r) y" + t (r) y' + ky = 0
en posant R (r) — 9 (r) y (r), où cp (r) est solution de l ’équation

cp'/cp = jt (r)/o (r).


Le polynôme jt (r) s’écrira alors comme suit:

jt ( 7') = -TJ- + —— 2 Er2—2Zr 1 (l 4 - 1 ) -f- kr.

La constante k sera choisie à partir de la condition que l ’expression


sous le radical admette des racines multiples. Le polynôme jt (r)
prendra alors l ’une des formes possibles suivantes :
Y — 2 E r + l + — pour k = 2Z + (21 + i) Y — 2 E ,
Jt (r) = -y ±
Y ^ 2 Ë r —l— - pour k = 2Z — (2Z + 1) 1 / ^ 2 ^ .

Il convient d’en choisir celle qui assure à la fonction t (r) = %(r ) -f-
-f- 2 jt (r) d’avoir une dérivée négative et la racine sur l ’intervalle
] 0, +00 [. Ces conditions sont vérifiées donc par la fonction
T (r) = 2(Z + l - ] / ’^ 2 £ r ) ,

ce qui nous donne


jt (r) = l + 1- Y — 2Æ r, 9 (t-) = r l+ ' e ~

X = 2 [Z —{l + 1 ) Y — 2Æl* P (r) = r2l+i e-2


§ 25] RÉSOLUTION DE PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 257

Les valeurs propres de l ’énergie E se cherchent à partir de l ’équa­


tion
A>+ m : ' + n ( n ~ i) g" = 0 (rc = 0, 1, . . . ) ,
qui donne

E = ~~ 2(re+Z + l)*^
La valeur de l ’énergie 7? se définit complètement par le nombre
n -f- l + 1, appelé nombre quantique principal.
Les fonctions propres y (r) = ynï (r) s’écrivent alors sous la
forme
B ni dn
y ni ( r ) = -
r2l+1 exp ( ____________ — ) drn [ rn+Z't ‘ e^P ( - »+2f + 1- ) ]

et se confondent à un facteur près avec les polynômes de Laguerre


L n+1(x), où x — ^a f°ncti°n radiale R(r) = R n l (r)
s’écrira définitivement sous la forme
R nl (r) = Cnle~x/2x l+lL n +1 (x). ( 10)

On s’assure aisément que les fonctions R n[ (r) satisfont à la con-


co

dition j Rni (r) dr <C oo que nous avons imposée dès le début. La
o
constante Cn z se cherche de la condition de normalisation (6) :
OO

j R i ,( r ) d r = 1,
0
ou

"+^+1 Cil J e - V + z [ L i n (x)]2i x = 1. (11)


0
Pour calculer l ’intégrale figurant dans (11), on peut utiliser la re­
lation de récurrence pour les polynômes de Laguerre (voir § 7). On a
= 2 (n + 1 + 1) - {n + 1) - ( n + 2l + 1) L (12)

*) Dans les manuels de mécanique quantique, il est d’usage de désigner


le nombre des zéros de la fonction radiale R (r) par nr, et le nombre quantique
principal par n. Avec ces notations, on mettra n — l — 1 au lieu de n dans
toutes les formules indiquées.
17-0592
258 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

En vertu de la propriété d’orthogonalité des polynômes de Laguerre,


on en déduit aussitôt
oo
j e~xx 2l+2[Ln+1 (z)]2dx =
o

= j e ~ xx 2 l + ' L % +1 ( x ) [ 2 ( n + l + i ) L T 1 (x) + . . .] d x =
o

= 2 (71+ lw+ 1) j e~xx2l+i- [ L T 1 {x)Y dx = 2 (n + Z+ 1) d2n,


b
où dn est le carré de la norme du polynôme L T 1(x). On a donc
_ Z __ Zn\
(13)
Ul (n “M + l) 2 l ) 2 (re+ 2Z+ l) 1*

La fonction radiale la plus simple correspond au cas où n = 0:


1
Roi (r) = z+ 1 / e x/2x l+i.
72T
(2Z + 1)!

Pour l = 0 la fonction radiale est la plus compliquée : elle admet


autant de zéros que le permet l’énergie donnée. Or, dans ce cas-là
la fonction d’onde dépend des angles 0, cp de la façon la plus simple :
pour 1 = 0 elle présente la symétrie sphérique, car
1
^00 (0.
<p) = T/43X *
Exemple 1. Connaissant les fonctions radiales R ni (r), on peut
calculer les différentes caractéristiques de l’atome hydrogénoïde,
telles que l’énergie potentielle moyenne unl de l’interaction électro­
statique entre l’électron et le noyau, ou la distance moyenne rn i
entre l’électron et le noyau.
A l ’aide de (10) et de (13), on obtient

j j - R h (r) dr =
0
oo
Z
= ZC2nl j e~xx*l+i[Lnl+1(x)]*dx= - Z C \ xdl =
(«+* + 1)2*
0
Ainsi donc, l ’énergie globale de l’électron E (voir (9)) est égale à la
moitié de l ’énergie potentielle moyenne.
§ 25] RÉSOLUTION DE PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 259

Ensuite

r ni = j rRh (r) dr = C%.t ( n~^2Z~" ) 2 î e 3C


^2Z+1l ^ n *1(*)12
o o

Pour calculer l ’intégrale, il suffit de faire intervenir la relation de


récurrence (12) et de profiter de l ’orthogonalité des polynômes de
Laguerre :

F-nl — C n l ^ ^ 2^ + l + 4 ( n + l 4 "l) 2^n + (2 Z+ l ) 2^^^] =

= C ; ( - ^ ^ ) 2i H i ± ^ 2 [3(B + Z+ 1)* - U / + 1)) =

= - ^ - [ 3 (fi + Z + l ) 2- Z ( Z + l ) ] .

Exemple 2. Cherchons le potentiel électrostatique créé dans un


point donné de l’espace par un atome hydrogénoïde en utilisant à
cette effet des fonctions d’onde hydrogénoïdes.
Supposons que l ’état stationnaire d’un électron, mobile dans le
champ coulombien créé par le noyau de charge Ze , soit caractérisé
par les nombres quantiques n , Z, m. La masse de l’électron étant
faible devant celle du noyau, on peut admettre sans grande erreur
que le noyau est immobile dans un point r = 0. Cherchons le po­
tentiel moyen V (r) créé en r par l ’électron et le noyau, nous rappe­
lant que dans les unités adoptées le potentiel du noyau s’écrit Z/r.
Il vient

V (r)= 4~ j '* (r'Y-dr'dQ'.

Il est facile de calculer l’intégrale à l’aide de la fonction génératrice


pour les polynômes de Legendre et du théorème d’addition pour les
fonctions sphériques (voir § 10, n°5):
°° S ,s

-, r _ V r = 2 2 n » - o \ <p’>n » - <e, <p)].


s=0 > m '=-s

Puisque

17*
260 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

il vient
f I ^i/m(r/) |g ( r , )2 dr, dQ, =
J |r - r | v '
oo
= S J ^ ïT S Y ™' O- 9) f ^ k r K * ('■') * ' X
s=0 m*
X f Y lm (0', cp') Y fm (6', cp') n»> (0'. cp') dQ'. (14)
t

Intégrons suivant cp' en utilisant la forme explicite des fonctions


sphériques ; il ne reste, dans la somme en m ' , qu’un seul terme, celui
correspondant à m' = 0. Il vient définitivement

V V) = ■
T- 2 y «o (6- 9) \ Rni ('•') dr' X
s=o o^
X J Y lm (0', cp') Yfm (0'. (p') rî„ (0', cp') dQ.
OO
/» rs
L ’intégrale \ ——- Rhi { f ) dr' peut s ’écrire sous la forme:
o r>
oo T oo

j i S r RIi (r') dr' = — ( ( r y «ta (r’>dr' + j L iliM dr'.

L’intégrale du produit de trois fonctions sphériques se réduit à celle


du produit de trois fonctions 0 Î7n (cos 0) :
î
J Y , m (0', cp') Y fn (0', cp') Y t „ (0', cp') dQ = - ^ = - j ©jW(*) 0 sC(x) dx.

La dernière intégrale se laisse exprimer à l ’aide des coefficients


de Clebsch-Gordan ou des coefficients de Wigner, qui sont disponi­
bles sous forme de tables *). Comme les fonctions 0 i7n (x) sont ortho­
gonales, l ’intégrale en question n’est pas nulle que pour s = 0, 2, . . .
. . ., 2Z, i.e. la somme en s de (14) contient un nombre fini de termes.
Dans le cas où l ’électron est à son état fondamental (n = 0,
1 = 0), toutes les intégrales se calculent sans peine. On obtient en
définitive
V(r) = — + { z + y)e~^r.
Pour r petits on a, comme il fallait s’y attendre, V (r) æ Z/r, et poui

*) A. R . E . E d m o n d s, Angular momentum in quantum, mechanics.


C ERN 55-26, Geneva, 1955.
§ 25] RÉSOLUTION DE PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 261

r — co on a V (r) æ (Z — 1)/r (l’électron fait écran au champ du


noyau).
3. Résolution des équations de Klein-Gordon et de Dirac pour le
champ coulombien. Nous venons de considérer l ’équation de
Schrôdinger pour une particule chargée mobile dans le champ cou­
lombien. Si l’énergie de la particule diffère sensiblement de son
énergie de repos égale à Mc 2 (où M est la masse de la particule et
c la vitesse de la lumière), l’équation de Schrôdinger devient ino­
pérante : il convient d’utiliser des généralisations relativistes de
cette dernière, i.e. soit l’équation de Klein-Gordon, soit l ’équation
de Dirac, en fonction de la valeur du moment angulaire intrinsèque
de la particule (spin).
a) Considérons d’abord Y équation de Klein-Gordon qui définit le
mouvement d’une particule chargée de charge —e (e > 0), de
spin entier et de masse M dans un champ coulombien d’énergie po­
tentielle U (r) = —Ze2/r. Un tel problème se pose par exemple quand
on étudie le mouvement des mésons n dans le champ des noyaux
atomiques. Dans un système d’unités où la masse de la particule M ,
la constante de Planck h et la vitesse de la lumière c sont égales à 1,
l ’équation de Klein-Gordon prend la forme
(15)
Pour les états liés on a 0 < E < 1.
Nous chercherons des solutions particulières de (15) par sépara­
tion des variables en coordonnées sphériques, en posant (r) =
= F (r) Y (0, cp). Procédant dans le même ordre qu’avec l’équation
de Laplace (voir § 10), nous obtiendrons les équations suivantes
pour les fonctions F (r) et Y" (0, <p) :
A0(p Y + fcY = 0, (16)
(17)
On a vu plus haut que l ’équation (16) n’admet de solutions bornées
et univoques pour 0 ^ 0 ^ j e , 0 ^ cp^ 2k que si h = l ( l + 1),
auquel cas Y (0, qp) = YIm (0, cp) est une fonction sphérique. L’équa­
tion (17) se réduit par le changement R (r) = rF (r) à
(18)
L’équation (18) est une équation généralisée du type hypergéométri-
que avec cr (r) = r, t (r) = 0, a (r) = (.Er + p )2 — r 2 — l (l + 1).
T n 4- „
La fonction R7~) (r)
/,_ \ J _ X Z * J* •
doit vérifier 1 _ _________ .1 _• i *
la condition de1 normalisation
_ 1 - . •

oo

(19)
0
26 2 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. Y

et être bornée pour r 0. Remarquons qu’en résolvant l’équation


de Schrôdinger correspondante, on demande que soit bornée pour
r —>■0 la fonction —R (r), ce qui constitue une condition plus res­
trictive.
L’équation (18) admet une singularité pour r — 0. Voyons ce
que devient R (r) quand r ~ 0. Puisqu’on a pour r >0
*(*+ 1) [X2— l ( l -(- 1)

le comportement de la fonction R (r) se définira approximativement


dans le voisinage du point r = 0 par l ’équation d’Euler
R ” fx2 t(Z
r*
+ l ) jR=Q

dont les solutions se présentent sous la forme


R (r) = C1rv+1 + C2r-v- \

v = — 1 / 2 + ] / ”( / + l / 2 ) 2 — p 2
(il sera supposé par la suite que p <C l + 1/2). Gomme la fonction
R (r) doit rester bornée pour r - > 0 , on a C 2 = 0, i.e. R (r) æ
æ C1rv+1 pour r —>• 0.
Le problème qui nous a conduits à l ’équation (18) appartient à
la classe des problèmes déjà étudiés au § 9. En effet, nous avons dans
le cas considéré p (r) = 1/r, en sorte que la fonction ]/"p (r) R (r)
doit rester bornée pour r 0 et de carré intégrable sur l ’intervalle
] 0, co [ en raison du comportement de R (r ) pour r 0 et conformé­
ment à la condition de normalisation (19). Nous sommes donc en
droit d’appliquer la méthode du § 9.
Ramenons (18) à l ’équation du type hypergéométriqué
G (r) y" + t (r) y' + k y = 0
en posant R (r) = cp (r) y (r), où (p (r) est solution de l’équation
cp'/cp = n (r)/<r (r).
Le polynôme n (r) se définira alors par l’expression
n (r) = 1/2 ± y (l + 1/2)2- p2—2p£r + (1 —E*) r 2+ kr.
La constante k sera choisie de telle façon que l ’expression sous le
radical admette des racines multiples. Le polynôme n (r) se pré­
sentera donc sous l’une des formes suivantes :
[ Y 1 —E 2r + v + 4* pour k=2\iE-\- (2v + 1) ]/"l—E 2,
*(r) = l/2±J[ Y i - E * r - v - - lj pour/c= pZ?—(2v + l) ]A_l—_E 2.
2
S ZOJ JTU iùU JLU l 'iU lN JUJi J^ itU m jJK iY L Jiù JJEj I V l i S U A m ^ UJS y U A iV JL U y U H ZÜO

De toutes les formes possibles de n (r), on doit choisir celle pour la­
quelle la fonction t (r) = % (r) -J- 2jc (r) a sa racine sur l ’intervalle
] 0, -|-co [ et une dérivée négative. Ces conditions seront vérifiées par
la fonction t (r) = 2 (v + 1 — ar), où a = ] / l — E 2, ce qui cor­
respond à
jc (r) = v + 1 — ^r, cp (r) = rv+1e~ar,
K ~ 2 [\iE — (v + 1) <2], p (r) = r2v+1e~2ar
( a - V T = ë , v = - 4 + / ( i + l)*-,».).
Les valeurs propres de l’énergie E se cherchent à partir de l ’équa­
tion
X + n x '+ n('n-~ X) cr"= 0 ;
on obtient
E=E„ = - = - 1 --------- ( « = 0,1,...)• (20)
lA + ( ^ ) 2
Les fonctions propres correspondantes y = yn (r) se présentent alors
comme suit :
Vn { r ) = — ^ r (rn+2v+ l g - 2ar)

et se confondent à un facteur près avec les polynômes de Laguerre


L| v+1 (x ), où x = 2ar. Les fonctions propres R (r) = R ni (r) s’écri­
ront
R n,(r) = Cnlx ^ e - ^ L l - + H x ) .
On vérifie sans peine que les fonctions R ni (r) satisfont à la condi-
00

tion j R n i ( r ) d r < i o o formulée au départ. La constante Cnï se


0
trouve de la condition de normalisation (19), exactement comme dans le
cas de l ’équation de Schrôdinger correspondante.
Examinons le passage à la limite non relativiste. Dans ce cas la
constante p, est petite. Evaluons les autres quantités pour p — 0 :
v ■U E 2 (n + Z+ l)2 ’
a = y i —E2 n - \ - l ~( - 1 ’
2u,
Rni (r) Cnlxl+ie - ^ 2L l l+-1(x), n + Z+ i r *
Ces formules se confondent avec celles obtenues dans le n° 2 pour
l ’équation de Schrôdinger : en effet, la quantité pr dans notre sys­
tème d’unités correspond à Zr dans le système atomique, et l’éner-
264 QUELQUES PROBLEMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

gie
E = 1-------- -------
2(n+ J+ l)*
renferme l ’énergie de repos de la particule E 0 = 1.
b) Considérons maintenant Véquation de Dirac qui définit le
mouvement d’une particule chargée de spin demi-entier dans un
champ
U (r)= .

Dans ce cas la fonction d’onde de la particule admet quatre


composantes \\>h (r) (k = 1, . . 4). Dans un système d’unités où
la masse de la particule M, la constante de Planck h et la vitesse de
la lumière'c sont égales à 1, l ’équation de Dirac s’écrira (voir [2]):
di|?3 . d\p4 —I fo|>4
a|>, + 4 dx ■0, )
d y

i ( £ + £ + l),|-2_ ^ t l + ^3 “h î Ws 0,
dz dx d y

(21)
d^2 <9ip2
i ( E + ^ r - 1 ) % + dz + d x 0,
d y

0.
d \ p 2

Les quantités E et [i gardent le même sens que dans l ’équation de


Klein-Gordon, avec 0 < E <1 1.
En coordonnées sphériques (r, 0, q>), les variables dans (21) se
séparent si l ’on veut chercher la solution sous la forme
( (r )\
U ( r ) ) = /(r>Q^ (0’ <P)’
( 22)
l-V-h1
/ t s (r ) \
g {r) Q j l ' m (0, cp).
V^4 (r ) J ~ ( - 1)'
Ici / est le nombre quantique caractérisant le moment angulaire
total de la particule (/ = 1/2, 3/2, . . .), I et V sont les nombres
quantiques orbitaux qui, pour un / donné, peuvent prendre deux
valeurs, / — 1/2 et j + 1/2, avec par ailleurs V = 2 / — Z; le nom­
bre quantique m parcourt les valeurs demi-entières comprises entre
—7 et
Les quantités Qjim (0, cp) et (0, cp) définissent l ’influence
des variables angulaires sur la fonction d’onde. Ces quantités, appe­
lées spineurssphériques, sont liées aux fonctions sphériques Y m (0, cp)
§ 25] RÉSOLUTION DE PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 265

par les relations suivantes *) :

V m ^ L , r n - . / 2 (0 , <P)
pour Z=-;— 1/2,
<p)

— y r’—îrpr D , «.-1/2(8, <p)


pour Z = y + l/2 .
V ' a + i 1 L ,» + ./ 2 ( e , <P)

Portant (22) dans (21), on obtient un système d’équations pour les


fonctions / (r) et g (r) :

l + £ ) * = 0,
(23)
/ + — ?+ ( £ - l + f ) /= 0 ,
OU
—(ZH- 1) pour Z= / —1/2,
K=
Z pour Z= 7-J- 1/2.
Remarquons qu’en approximation non relativiste on a | / (r) | >
| g (r) | (ce qui sera montré par la suite).
Les conditions définissant les fonctions / (r) et g (r) pour les
états du spectre discret se réduisent à ce qui suit: les fonctions
rf (r) et rg (r) doivent rester bornées pour r ->0 et vérifier la condi­
tion de normalisation
oo

jr*[/3(r) + g*(r)ldr=l. (24)


0
Mettons le système d’équations (23) sous forme matricielle. Soient

On a alors
u' = Au, (25)

*) Voir par exemple A. A x .ii e 3 e p, B. B e p e c t e n; k h iï, Keanmoean


dAenmpodunaMUKa, M., « Hayrta », 1981 (A. A k h i e z e r , V. B e r e s t e t -
s k i, Electrodynamique quantique ); voir aussi [2].
266 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V


l + Æ+ f
1—X

Pour définir ur (r), éliminons u 2 (r) entre les équations (25) ; cela
nous donnera une équation différentiejle du second ordre pour la
fonction u± (r)
a12
u i — ( a n + a 22 ) u i + ( a u a22 — a i 2 a 2 l an a il ] u 1= 0.
(26)
D’une façon analogue, en éliminant ux (r), nous obtenons l ’équation
pour u 2 (r) :
«21
ul — { «11+ a22 + l 21
) U2+ ( a 11^22—a 12a 21 « 22 —
l 2l
«22; U2^=0.
(27)
Les coefficients de la matrice A s’écrivent
dih = b ik + c ikl r .

où bih et cih sont des constantes. Les équations (26) et (27) ne sont
pas des équations généralisées du type hypergéornétrique. Cela tient
à ce que
^12 _ C12
a12 ci 2r + ^i2r“ ’
ce qui fait que les coefficients affectant u[ (r) et (r) dans l ’équation
(26) s’écrivent
I «12 _
P l ( r ) ___ ____ £ 1 2 ____
a il + «22 a12 r Ci2r H“ ^ i 2 r2 ’
I «12 n _ P z (r)_______ fi2____ cn ~t~knr
a iia 22 a l 2a 2 i «il ' « i 2 11 r‘2 c12r-f-i?12r2 r

(Pi (r) et p 2 (r) étant des polynômes de degré non supérieur à 1 et à


2 respectivement). L’équation (26) serait une équation généralisée du
type hypergéornétrique avec cr (r) = r si les coefficients & 12 ou c12
étaient nuis. Il y a donc intérêt à faire les transformations suivan­
tes. Un changement linéaire

dans lequel la matrice non dégénérée C ne dépend pas de r, nous donne


un système d’équations pour les fonctions vx (r) et u2 (r) analogue à
§ 25] RÉSOLUTION DE PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 267

(23). En effet, on obtient au lieu de (25) l ’équation


v' = A v (28)
dans laquelle
CLH ai2
A=CAC~i =
a 21 a22
Les coefficients aik représentent évidemment des combinaisons
linéaires des aik. Ils s’écrivent donc

a ih—^ ife + cik!ri


où bfh et cik sont des constantes.
Les équations définissant les fonctions vx {r) et vz (r) seront
analogues à (26) et (27):

al l + a22 “t \ a l i a 2 2 — a i 2a 2 i —au + ^ a li ) ^1= 0»


a12 «la
(29)
/v /^/
r, t \
/N/
i •
tt2 1 \ / i // /V/ a ; a/ /a✓
/ i r,Œ
A/ ! A
oi
a ll + a 22 i “ "^T~ J y2 “r ( aiiaZZ alZaZ\ — a22 ' a 22
^21 ^21
(30)
Remarquons que le calcul des coefficients dans (29) et (30) est
facilité par la similitude des matrices A et A :
A/ /A/ /A/ ✓ A/ /A/ /A/
®li “f" ®22^®11 H- ®22’ ®11®22 ®12®21 ==®11®22 ®12®21*
Pour que (29) soit une équation généralisée /N/
du type hypergéo-
métrique, il suffit de poser soit &12 = 0, soit c12 = 0. Pour l ’équa-
/V/ /N/
tion (30), la condition est analogue: soit b21 = 0, soit c21 = 0. Ces
conditions impliquent des restrictions au choix de la matrice C.
Soit

«-C )- 5
Alors

C" ' = 4- ( - ? " t)> A = aS-PY ,


j _ / a n a ô — a 12a y + a 2i|3ô—«aaPï a 12a 2— a 21P2+ ( a 22— a n ) a|3 \
A Va 2i^2—a 12y2+ («u —u22) 76 —an|3y+a 12ay—a21p ô + a 22aô/
268 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

Avec b12 =? 0 on a (1 + E) a 2 - (1 - E) |32 = 0,


» C12 = 0 » 2 x a |3 + [x (a 2 + |3 2) = 0,
» &21 = 0 » (1 + E) y2 - (1 - E) ô2 = 0,
» C21 = 0 » 2xyô + [i (y2 -f- ô2) = 0.
Nous voyons que les quantités a,,|3, 7, ô peuvent être choisies
de différentes manières. Les auteurs des manuels de mécanique quan­
tique se bornent généralement à examiner une seule variante définie
par b12 = 0, b21 = 0- Nous allons considérer, à titre d’exemple, le
cas où les constantes a, P, 7, ô sont choisies en posant c12 = 0,
/N/
c2i = 0 (nous verrons par la suite que ces conditions sont préféra-
blés à b12 = 0, b21 = 0). Ces conditions sont vérifiées si la matrice
C se présente sous la forme

où v = ] /x 2—[x2. Nous obtenons alors le système d ’équations


suivant pour les fonctions iq (r) et v2 (r) :

<3 1 >

= + (32)

Si 1 + E x h 0, on peut éliminer entre (31) et (32) la fonction


v2 (r) pour obtenir l ’équation différentielle relative à la fonction
Vi (r) :
v x + ■7- + -( Æ1 } - - - (-v yi = 0 . (3 3 )

Soit maintenant 1 -f- E x h = 0, i.e. E = — v/x, ce qui ne peut


avoir lieu qu’avec x < 0, car v > 0 et E > 0. La solution de (31)
se présente alors sous la forme
E|x
vi (r) = Clr~v~ie v
La fonction ^ (r) ne peut servir de solution qu’avec Cx = 0, auquel
cas la fonction v2 (r) définie par (32) s’écrira
E]x
v2{r) = C2rv~l e v r.
Pour (72=7^ 0, la fonction v2 (r) peut évidemment servir de solution.
§ 25] RÉSOLUTION DE PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 26 9

Etudions maintenant la solution de (33). Voyons ce que devient


la fonction vx (r) pour r —>■0. Puisque
[ (E 2 — 1) r 2 + 2E\\,r |< v ( v + 1)
pour r —> 0, le comportement de v1 (r) dans le voisinage du point
r = 0 se définira approximativement par l ’équation d’Euler
r 2u" + 2ri;' — v (v + 1) Uj = 0,
qui a pour solution
vx (r) = + C f - v - 1.
Les conditions imposées à vx (r) impliquent C2 = 0. Pour r ~ 0
on a donc vx (r ) æ C1rv.
L’équation (33) est une équation généralisée du type hypergéo-
métrique avec cr (r) = r, x (r) = 2, o (r) = (E 2 — 1) r 2 + 2E\xr—
— v (v + 1). Le problème conduisant à (33) appartient à la classe
des problèmes déjà traités dans le § 9. En effet, on a dans le cas con-
/-**/ *i f~
sidéré p (r) = r. La fonction V p (r) v1 (r) doit être de carré inté­
grable sur l ’intervalle ] 0 , oo [ et rester bornée pour r 0 , en raison
de la condition de normalisation (24) et du comportement de vx (r)
pour r 0. On est donc en droit d’appliquer la méthode du § 9.
Réduisons (33) à l ’équation du type hypergéométrique
(r) y" + t (r) y' +
a = 0
par le changement vx = (p (r) y , où (p (r) vérifie l ’équation
cp'/cp = jt (r)/p (r)
(jt (r) étant un polynôme de degré non supérieur à 1). Des quatre for­
mes possibles du polynôme jt (r), nous choisirons celle pour laquelle
/v
la fonction t (r) = %(r) -f- 2n (r) a sa racine sur l ’intervalle
] 0, + oo [ et une dérivée négative. Ces conditions seront vérifiées
par la fonction x (r) = 2 (v + 1 — ar), où a = ~\f 1 — E 2, et
jt (r) = v —ar, cp(r) = rve~ar,
%= 2 [p,# —(v + 1) a]> p (r) = r2v+ie~2ar
(v = ] /x 2—p,2).
Les valeurs de l ’énergie E = E n se déduisent de l ’équation
À-)- nx' -)- — n (n —l)a" = 0 (n = 0, 1, . . .),
d’où
270 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

et les fonctions propres, de la formule de Rodrigues

ÿ” (7 = ^ y [<J" (r)P(r>] =
= Cnr~2v- ‘[e2ar (rn+2v+i e~2ar). (35)
Les fonctions yn (;r) se confondent, à un coefficient de proportionna­
lité près, avec les polynômes de Laguerre L 2v+1 (x), où x = 2ar.
La valeur propre de l’énergie E = —v/x obtenue précédemment
vérifie l ’équation (34) pour n = —i. Il est donc naturel de remplacer
n par n — 1 dans les formules (34), (35) et de chercher les valeurs
propres de l ’énergie à partir de Légalité
\\,E — (n + v) a = 0 (n = 0, 1, . . .)• (36)
Les fonctions propres vx (r) s’écriront sous la forme
j pour 72=1, 2, .
A n x v e - x ^2 L n - \ i ( x )
(37)
t’l(r) = l 0 pour n = 0.
Il est facile de s’assurer que les fonctions rvx (r) sont de carré inté­
grable, comme exigé initialement.
De l ’équation (31) on déduit pour E = E n (n = 1, 2, . . .)

Portant dans cette formule l’expression de vx (r), on obtient


v2 (r) = (x ),
où y (x) est un polynôme de degré n. Pour définir y (x ), établissons
d’abord l ’équation pour v2 (r) en éliminant vx (r) entre (31) et (32):
„ 2 , (E'2—1} r2 + 2E\ir -f- v (1 — v''
t/92 I "r U29 1 9
r2 v2 — 0, (38)
qui nous conduira à l ’équation différentielle pour y (x) :
xit" + (2v — x) y' + ny = 0. (39)
L’équation (39) est une équation du type hypergéométrique. Sa
seule solution polynomiale est le polynôme de Laguerre y (x) =
= B nL 2C~'(x), d’où
v2 (r) - B ^ - 'e ^ E L 2? - 1 (x). (40)
On s’assure sans difficulté que cette formule renferme, comme cas
particulier pour 72 = 0, la solution précédemment obtenue pour
E = —'v/x.
Pour établir la relation entre les constantes A n et B n dans (37)
et (40), confrontons le comportement du premier et du second mem-
§ 25] RÉSOLUTION DE PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 271

bres de l ’égalité (31) pour r 0. Utilisant la formule


t « irw_r (n + a 4-1)
ni r(a + l) »
on trouve
2avAnL l l V (0)= - 2 a ( v + \ ) A nL ^ ' (0)+ ( l + - ^ - ) B nl £ ~ l (0),
d ’où
A nn = an{n-\- 2 v) £ n
n
(7
x
2= 1, 2, ...)•1
Puisque
/ i o \ / l \2 2 Æ'2M'2 2 # 2x 2— v 2
72 (72 + 2 v ) = (72 + v ) 2 — V2 = —ÿ ------------- V2 = ^5

-
on a
^A n — B
- Eyl_ v &n-
Connaissant les fonctions v\ (r) et v2(r), on cherche /(r) et g(r ):
/ \i x — v\
C~ i = 2 v (x— v)
Aussi
(i)— \x —v p /

•s» x v - i e-x/2
f(r) = 2 v (x— (x) + h L V ~ ' (x)],
v)
B,
g (r) = 2v j " l v) [g.xÆ ï* (X) + g j Z T ' (x)],
OU
, au , a —v)
( x

fi E% v ’ ^ V’ ^1 Æx — vv « ’ 9
f ^2P

a = ] / l —A2, E = En=

Les formules de / (r) et de g (r) restent valables aussi pour 72 = 0,


auquel cas il convient d’annuler formellement les termes en (x).
Calculons le coefficient de normalisation B n à partir de la con­
dition de normalisation (24). On a

\ r2 [f2 (r) + g2 (r)] dr =

Bzn j e-*x2'’{lfix L l l \ i (x) + / 2i f -1 (*)]* +


4v2 (x — v) 2 (2a) 3
2v—1
+ {g.xL H V (x) + g2LSv" (x)P> d x = \
272 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

Dans nos calculs, nous serons amenés à considérer deux types d’in­
tégrales :
oo
J { — J e~xx a+1[Ln (x)]2 dx,
0
oo

J 2= j e~xXaLn- 1(x) Ln~2 (x) dx.


0
L’intégrale J x se laisse exprimer à l’aide du carré de la norme
OO

d \ = j e~xxa [Ln (z)]2dx — —•T (n -j- a + 1)


o
en faisant intervenir la relation de récurrence
xLn (x) = — ( Tl -f- 1 ) L n+\ ( X ) -j- ( 2 Tl - |- CL -[- 1) L n {x) — Cù) Ln- 1 (x)
et la propriété d’orthogonalité

| e~xx aLn(x) Lm(x) dx = 0 (m=jé=ri).


o
D’où
oo

Ji = (2n-{-a-\- 1) j e~xxa [Ln (x)]2dx — (2n -f- a -f 1) T (n + a +1).


o
Pour calculer l’intégrale J 2, il suffit de développer le polynôme
.Z/®~2 (x ) suivant les polynômes L% (x) :
L l ~ 2 (x ) = cl L n (x ) + ci L n-x ix ) +
Les coefficients ct , c2 s’obtiennent sans peine en identifiant les coef­
ficients de xn et de x n~1 dans les deux membres de cette égalité :
Cj 1, c2 2.
Il vient alors
oo

/ 2= - 2 j e - W l L t , ( x ) \ * d z = .
0
Aussi
(x— v) (Ex— v) n !
Bn fxT (n-(-2 v)
Remarquons que le facteur de normalisation B n conserve sa forme
aussi pour n — 0.
§ 25] RÉSOLUTION DE PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 273

Il vient finalement
Œk - v)E\ (h [fz\ ( x t i V Ï (x)\
\g(r)l v y p, (x v) T ( n + 2 v) \ gi gz) \ L * > -'(x ))’

(41)

i . a (x—v)
/ 2 = x — v, £i = S 2== M"
7 l ~ Ek — v ’ E%— v ’

Pour n = 0 on admet que xLflv_+i (x) = 0.


Considérons le passage à la limite non relativiste. Dans ce cas
p « Z /137 est une quantité très faible. Evaluons les ordres de peti­
tesse des autres quantités pour p -»- 0. On a
E æ l — p2/(2iV2) (N = n + v),
a = Y 1—E 2^ \ i / N , v — |x| « —p2/(2 |xj).
Evaluons à présent l ’ordre de petitesse des coefficients f t , / 2 et
gi, g 2 devant p.
1) Soit l — / — 1/2. On a alors x = — (Z + 1), x — v « 2x,
Ex — v « 2x, donc

('* ' ù - OVL1t* pl )/ .


\g l gz)
2) Soit Z= / + 1/2. On a alors x=Z , x —v » p2, Ex — v =
= ( E - l ) x + ( x - v ) ^ - ^ — (N2- l 2), d ’où

//, « / .
\£ i gz) V-)
On voit d’ici que \g (r)| <c 1/(r)| dans tous les cas, tandis que

f (r) « ± 2 ^ /2 Y [ x'e-**LViî- i (*)■ (42)


Le signe positif correspond à Z = j + 1/2, et le signe négatif à
Z = 7 — 1/2. Le nombre TV = n + v est égal dans le cas non rela­
tiviste ara + |x | = ra + | 7 + 1/2 | ; il correspond au nombre quan­
tique principal pour les solutions de l ’équation de Schrôdinger.
L’expression (42) de / (r) se confond exactement avec la solution cor­
respondante de l’équation de Schrôdinger.
Il est intéressant de noter qu’en mettant les fonctions / (r), g (r)
sous la forme (41), nous facilitons considérablement le passage à la
limite non relativiste, car, pour p 0, l’un des coefficients / 1? / 2,
gi, g2 croît brusquement par rapport aux trois autres. Au contraire,
18-0592
274 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

dans la littérature existante, les fonctions / (r), g (r ) sont tradition­


nellement représentées avec des coefficients de même ordre de peti­
tesse. On est donc amené, afin d’établir la correspondance entre la
solution de l’équation de Schrôdinger et la limite non relativiste,
à faire intervenir accessoirement les relations de récurrence pour les
fonctions hypergéométriques.
Les polynômes de Laguerre figurant dans les expressions de / (r)
et de g (r) se laissent définir à l ’aide des fonctions hypergéométriques
dégénérées, en appliquant la relation connue

■&£(*) = ^ r t a + 1? p ( ~ n' a + u *>•


La représentation (41) devient alors
(fi f z \ ( xE {—ft + l? 2v + 2, x)
C (r))= ^ V" Æ
' ' /2 \ i , i z / W - » ' 2 v ’ *)

n _ 1 i / ~{ Ex— v) T (n + 2v)
n v r (2v + 2) V n(x — v) n! 9
fi = a'^ {Ek + v), f 2 = 2va2(2v + 1) (x —v),
gi = a (%—v) {E% + v), g2 = 2[iva2(2v + 1).
Les expressions ainsi obtenues de f (r) et de g (r) restent aussi
vraies, à un facteur de normalisation près, pour les valeurs du spectre
continu, à condition de prendre, au lieu des n entiers, une constante
n = n (E ) liée à la valeur donnée de E par la relation (36), i.e.
fAE
72 = v, £ > 1.
iV E ^l
Nous venons d’examiner quelques problèmes fondamentaux de
mécanique quantique. Bon nombre de problèmes modèles de méca­
nique quantique se laissent résoudre par les mêmes méthodes.
4. Coefficients de Clebsch-Gordan et leur relation avec les poly­
nômes de Hahn. On apprend dans le cours de mécanique quantique
que si le hamiltonien d’un système physique est invariant dans toute
rotation du système de coordonnées, l ’opérateur carré du moment
angulaire et l ’opérateur projection du moment sur une direction
déterminée (par exemple sur l ’axe des z) commutent avec le hamil­
tonien du système. Cela signifie qu’il existe des états où la fonction
d’onde \\> du système est fonction propre des opérateurs indiqués qui
commutent entre eux. Il serait donc intéressant d’examiner plus en
détail les propriétés des opérateurs en question.
Désignons l ’opérateur moment angulaire et ses projections sur
les axes de coordonnées en termes de la constante de Planck h par
§ 25] RÉSOLUTION DE PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 275

J et J x, J y, J z respectivement. Les opérateurs J x, J y, J z vérifient


les relations de commutation suivantes :
J x^y J i x = Î J zi
J yJ z *1 * / y — î J xi (43)
^ z^x ^ x^ z ÎJ y

Il ressort de ces relations que les opérateurs / 2 = J'x + J \ + J\ et J z


commutent et possèdent un système commun de fonctions propres
i|)jm qui vérifient les équations
= J Ü + 1) 1
(44)
Jz'tyjm 1 1
j = V(y■+■m ) (y± m - \ - 1) m±i• (45)
Ici / ± = /# ± ï / y, le système de fonctions {%m} est orthonormé,
le nombre quantique j ne peut prendre que des valeurs entières ou de­
mi-entières négatives, tandis que le nombre quantique m peut pren­
dre les valeurs m = —/, —j + 1, . . / — 1, j.
Un des problèmes importants de mécanique quantique est celui
d’addition de deux moments angulaires. Soit un système physique
constitué de deux sous-systèmes dont les opérateurs moments angu­
laires J x et J 2 commutent et dont les états se définissent par les
fonctions d’onde % ,mi et il)j2m2- Dans ce cas l’opérateur J = J 1 -\~
+ J 2 est celui du moment total du système et vérifie à ce titre les
relations de commutation (43). Il existe donc des fonctions d’onde
çDj-m des opérateurs / 2 et J z qui vérifient les relations (44), (45).
Il s’agit d’exprimer les fonctions <Djm à l ’aide des fonctions connues
^Ib'iTnt ^Pj27n2* ,
Ce problème sera traité à l ’appui des considérations suivantes.
On montre sans difficulté que l ’opérateur J z = J lz -|- J 2z admet com­
me fonctions propres pour la valeur propre m = mx + m 2 les pro­
duits Pour construire la fonction <Djm, on doit faire, pour
un m = m1 + m 2 donné, une combinaison linéaire des produits
telle qu’elle soit fonction propre de J 2. Puisque l’opéra­
teur J 2 commute avec les opérateurs J\ et J\, on peut admettre que
les nombres quantiques jx et ; 2 sont fixés dans cette combinaison
linéaire, i.e.
<& j m = 2 < h m d 2m 2 ly ro ^ iim ^ W (46)
771y , 777-2

Les quantités <11m-ij 2m 2 | fm) sont appelées coefficients de Clebsch-


Gordan.
Remarquant que m = mx + m 2 et
—]\ < m,x < jx, —72< m z < / 2, —j < m < /,
18*
276 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

le nombre quantique j peut prendre les valeurs


I/ i - 7 2 + (47)
Ausài nous supposerons par la suite que les coefficients de Clebsch-
Gordan sont nuis chaque fois que les restrictions indiquées pour
m l7 m 2, m, j ne sont pas respectées.
Du fait que les fonctions propres çpjm, t])jl7ni, apJ*27ri2sont orthonor­
mées, la condition de normalisation des coefficients de Clebsch-
Gordan s’écrit comme suit:
S = (48)
mi, m2
Les coefficients de Clebsch-Gordan jouent un rôle important en
mécanique quantique. Ils permettent par exemple de chercher les
fonctions d’onde d’un système compliqué (tel qu’un noyau, un ato­
me, une molécule). La théorie des coefficients de Clebsch-Gordan est
suffisamment développée et exposée dans un grand nombre d’ou­
vrages (voir par exemple le renvoi en bas de la page 260). Sans cher­
cher à donner un exposé complet de la théorie des coefficients de Clebsch-
Gordan, nous nous proposons de les mettre sous forme explicite par
une méthode très simple et de mettre en évidence le lien qui existe
entre ces coefficients et les polynômes orthogonaux classiques d’une
variable discrète *).
Nous nous baserons sur les relations (45) concernant les fonctions
fem, et i|>j2TO2. Appliquant l’opérateur J ± = J 1± + J 2± aux
deux membres de l’égalité (46), nous obtenons les relations de récur­
rence suivantes pour les coefficients de Clebsch-Gordan :
o4 _i (Um \ h m%\h m — l) =
= o&t ( 7i, mt -h 1, j 2m 21jm) + </1^ 1/ 2» 7772+ 117™>» (49)
<71^172^2IL rn 4- 1) =
= 0^ 1-1 </i» «ir i, i 2Tn2\ j m ) r n 2— i\jm ). (50)
Ici a?m = Y (7— m) (7+ m + 1).
Réduisons les relations de récurrence (49) et (50) à une forme
plus simple. Il suffit de remarquer que le changement de l’un quel­
conque des indices mx, m2, m dans le coefficient (j1m1j 2m2 | jm) de

*) L’analogie entre les coefficients de Clebsch-Gordan et les polynômes de


Jacobi a été notée pour la première fois dans [6 ]. A ce sujet voir également
l ’article récent de A. Nikiforov, S. Souslov, V. Ouvarov P o lyn ô m es orthogo­
naux classiques d'u n e v a ria b le discrète en théorie des représen tation s des groupes,
publié dans le Recueil M éth o d es de la théorie des groupes en ph ysiqu e, t. II,
pp. 534-542, Ed. « Naouka », 1983.
§ 25] RÉSOLUTION DE PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 277

(49) s’accompagne de l ’apparition d’un facteur repéré par le même


indice. Aussi, pour j l2 / 2, / fixes, la transformation
I Jm ) = A W B (m 2 ) C (m ) u m ( m i , rn2) (51)
permet-elle donc, par un choix approprié des facteurs A, B , C,
d’obtenir l’équation pour la fonction um (m1, m2) aux coefficients
constants arbitraires :
Cttm-i (mi , mi) = (^1 + 1 , m2) + bum (m-L, m2 + 1).
(52)
Cela devient possible sous les conditions suivantes :
ii A (m, 1) ^ o2
i2 B b 1) _^, 3 . -j-'l)
C’ (m . , _ .
^ ( mi) ~ ’ 00 ?rio D /*v,
5 (m2) \ —
C (m
^ /
) — c. (53)
Avec la notation
m -1
Prn= n ai (P -i= l),
s = - 3

les solutions particulières des équations (53) peuvent s’écrire


a j,i2+m2
A (171,) = B (m2)
v z/ = ---^2—
5 C (m) = —Pim (54)
P 1 771 P2 ci+7n * 77i

Puisque les nombres 771! et m2 dans le coefficient (]\m1j 2m 2 \ jm )


sont liés par la condition 777x + tt72 = 777, nous désignerons par la
suite la quantité um (m1, m2) = um (mx, m — 771x) par um (771x). Dans
ces notations l’équation (52) s’écrira
c u ^ (mt) = aum (m1 + 1) + bum (nij). (55)
Il est bon de poser a = 1, b = — 1, c = 1, afin que (55) devienne
um-i (nh.) = Aum (m-,), (56)

M (x) = f ( x - \ - 1 )- f(x),

<7l77li727772.|/77l)= ( — 1);2+m2 Pin


u m (m,) (m2 = m — m j). (57)
1 7711 1 7712

D’une façon parfaitement analogue, la relation de récurrence (50)


se laisse réduire à l’égalité
Vm+1 (rrh) = W m (777!), (58)
ou
V/ (x) = f ( x ) - 1 ( x - 1),
.71+7711 ^fr771
11^771
<7l 777.i/27772 | / m ) = ( — 1 ) Vm ( m l) (7772 = 777— 777!). (59)
P:m
278 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

Conformément à l’équation (56) on a


um (rrij) = Aum+1 ( m j = A2um+2 (/%) = . . . = Aj ~mUj (7%).
(60)
Pour déterminer Uj (m x), nous appliquerons l’équation (58) en met­
tant m = 7. Puisque
(hmiUm2 \ h 1 + 1> = 0,
on a vj+x (m-jJ = 0. En vertu de (58), la quantité Vj (m.x) ne dépend
donc pas de mx, i.e. Vj (rrij) = C , où la constante C ne peut dépendre
que de j\, / 2, 7. D’où l’on déduit en vertu de (57) et (59)

M™i) = ( — 1)W mi {Urriijz, j — m i \jj) =


Pi
• / 6Jl B5
"2 \2
(61)
= (_ 1 ) ) ■
On obtient donc, à partir de (57) et de (60),

Pi» (62)
A'-™ [(P^Pi-m.)2].
(pi>2o ie s ,
Puisque
[- (21) ! (j + m) ! n i / 2
L (ï-rn)l J
l ’expression (62) des coefficients de Clebsch-Gordan peut s’écrire
autrement :

1jm) = ( — l )j2+m2 D [ — ! (y2—m2) ! (y+ zn) !


X
! (i2—
l- ^ 2) •’ (/ m) •
vA
j - m r (Z
i+ ^i) ?(72 + 7— ml) ! ~
] (63)
LU i — ™
i7!(72 — 7+ ^1)! J ’

où D est une constante qui dépend de ]\, 7*2, h Sa valeur | Z> | se


déduit de la condition de normalisation (48) pour m — j :
|Z>|*(2/) 12 (/1 + ^1) !(7a+ /—m i) ! = ^ (64)
(/1—mi) ! (72 7+ mi) !

On voit de (63) et de (64) que le coefficient de Clebsch-Gordan peut


être défini au facteur de phase eiô près, ce dernier étant générale­
ment choisi sous la condition supplémentaire
<71^ 1/ 2^ 21m ) | ™=j 7
§ 25] RÉSOLUTION DE PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 279

équivalente à la condition
D = ( — i)s~5i+5%\D\.
La somme en m1 dans (64) se calcule par la méthode appliquée
dans le § 12, n° 5 au calcul de la norme des polynômes de Hahn.
Il vient
T) / _r ________________ (/x—/ 2—/) -1
_____________ (65)
L ( / i + 72+ 7 1) ! (7 + 7 1 7 2) '• (7' — 7 1 + 72) •
Explicitant l’opérateur de la différence finie que l ’on trouve dans
(63) d’après la formule
n
A * /K ) = 2 ( ~ 1)n+fe k 1(n — k j ! / (m1+ &),
fe= 0
on obtient l’expression des coefficients de Clebsch-Gordan sous forme
de la somme d’un nombre fini de termes:
<7i^i72^2lM> = (— l)Jl mi x
y P(%j~1~1) ( /1 ~1~72 — /) ! (7 — m) • • (7 i — m\) ! (72 —m z) ! "l1/ 2
L (/i~I~72 + 7H- 1) ! (7 + /1 — ) ! (/ — H- 7 ) ! (7i + tth) •' (7'
72 /1 2 2 •J
( — l ) fe ( / i + m i + £ ) ! (72 + 7 — m1— k) !
X ( 66)
k ! (7 — m — k) ! (/1 — ?»i — k) ! (72 — 7 + W i + k )l

(nous avons profité de la parité de 2 (7 + j 2 — j j ) .


De la formule (66) on déduit les relations de symétrie suivantes
pour les coefficients de Clebsch-Gordan :
<7i77ii 72m2| 777i> = ( — 1)Ji+J2- j <7i, —m, /2, —7n 2| 7, —m) ; (67)
(jim j 2m2\]’m) = ( — i)h+h~3(]\m2i imi \jm) ; (68)
/ 1 1
{hm ij 2m2\im) = (-2 + -y (R —j 2+ m i —mz)^

4-(7i + 72“ "1)> —h — + h — îz) (69)


(symétrie de Regge).
La formule (63) permet de dégager le lien entre les coefficients
de Clebsch-Gordan et les polynômes de Hahn h ^ ^ ( x ) en faisant
intervenir la formule de Rodrigues (22) du § 12 :
B-n
M?’e>W = y $ y V " p 7, (A 1
OU
(~ l)n , »= (N + q—1—X) ! (P+ X) ! (70)
Bn = n! x \ {N — 1 — x) ! 7
'
(jy+xq-l-z)l(P +n+g)l
j (jy —n— —x) j 1
280 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [CH. V

Pour établir le lien en question, posons dans (63) x = j\ — mv Puis­


que
A = /(?% + 1) — / ( m j = / (h — x + 1) —
/ (7*i %) = V J (7i ^)j
on a
<7im172m2|7/?2> =
* ! ( /1+ / 2— m — x) !
X
z) ! (72 — h Jr mJr x)r ]
x !] . (7i)
L « ! O x+ 72 — 7 — *) ! J
En confrontant les formules (70) et (71), on remarque que les coef­
ficients de Clebsch-Gordan se laissent exprimer en fonction des po­
lynômes de Hahn (x )pour n = 7 — m, N = j 1 j 2 — m -j- 1,
a = 7*i — 7*2 + P — 7*2 — 7*i + n i:
Ji -mi+7-m
( - 1)
] / p (a:) h ^ (z) = (7imi72m2|77n).
17711/ (7—m) ! (7+ m) !
On s’assure aisément que
\ D \ V ( i - m ) \ ( i + m)\ = d
n
où dn est le carré de la norme des polynômes de Hahn.
Nous obtenons en définitive un lien fort simple entre les coeffi­
cients de Clebsch-Gordan et les polynômes de Hahn :
(_ (jimii2m2\jm) = -j-
un
V 9 (x ) h(n ’ p) (x) (72)
pour
x = ]\ — mv n = j — m , N = j i -\rjz — m + 1,
a= $ — m — m (m’ = 7*1—72)1
P /.£\ _ ( /l + ml) • p2~1~ m2) •
^ ' (7*1— mi) î (;2— ^ 2) ■'
La relation (72) a été établie pour les restrictions a >> — 1, P >» — 1.
Pour qu’elles soient vérifiées, il suffit de demander que
7i>7*2i 7i — 7*2- (7 3 )
Les relations de symétrie (67) à (69) permettent de satisfaire à ces
dernières inégalités pour n’importe quel coefficient de Clebsch-
Gordan.
Les coefficients de Clebsch-Gordan (7im172m2 | jm) sont distincts
de zéro si le choix des nombres quantiques est soumis aux conditions
I — T_ \ <r i -L i 2î m = 7711 -j- (74)
§ 25] RÉSOLUTION DE PROBLÈMES DE MÉCANIQUE QUANTIQUE 281

Les conditions (74) sont nécessaires. Leur non-respect annule les coef­
ficients de Clebsch-Gordan. Il existe par ailleurs des cas où, bien que
les conditions (74) soient vérifiées, les coefficients s’annulent pour
certaines valeurs particulières des moments et des projections. Vu
l ’existence de telles racines, on est amené à interdire certaines tran­
sitions quantiques dont l ’amplitude est proportionnelle aux coeffi­
cients de Clebsch-Gordan nuis.
La relation entre les coefficients de Clebsch-Gordan et les poly­
nômes de Hahn permet de se faire une idée de ce que sont les racines
de ces coefficients. On a vu plus haut qu’il est possible de réduire
tout coefficient de Clebsch-Gordan, en faisant intervenir les rela­
tions de symétrie, à un coefficient qui se laisse exprimer en fonction
d’un polynôme de Hahn 7&(f>3) ( x ) d’après la formule (72). Toutes
les racines des coefficients de Clebsch-Gordan sont celles du poly­
nôme de Hahn (72) à Tun des points x = x% = 0, 1, . . ., N — 1.
E x em p le. Considérons les racines du coefficient | j,
j — 1) auquel correspond le polynôme de Hahn du premier degré

h < ? '® ( x ) = —t= (a + P + 2) x — (p + 1) ( N — 1) =


(x)

= 2jx — (;‘2 — 7i + 7) (7i + 7*2 — 7 + !)•


Les conditions (74) étant respectées, le coefficient { j p n 1i 2m 2 | 7 ,
7* — 1 ) s’annule lorsque la racine du polynôme h x { x ) se situe en
x = 7j — ce qui implique la condition

7 (»h — m 2) = (7*1 — 7*2) (7i + 7*2 + !)•


Une telle racine est admise par exemple par les coefficients
<1 , 0, 1 , 0 | 1, 0) et <3, 2 , 2 , 0 | 3, 2 ).
A l ’aide de la relation (72) on arrive à dégager une série de pro­
priétés des coefficients de Clebsch-Gordan consécutives aux proprié­
tés analogues des polynômes de Hahn. A titre d’exemple, nous al­
lons établir une représentation asymptotique commode des coeffi­
cients de Clebsch-Gordan (î i m 1i 2 m 2 \ J m ) pour 7 X—»-0 0 , / , - > 0 0
et des valeurs fixes de m ’ = h — / 2, 7 , m , en posant m ! > 0 et
m ^ m ' . Pour les polynômes de Hahn /^“>3) (x ), cela correspond à
I V —>■ 0 0 et à des valeurs fixes de a, P et n . Puisque pour z 00
on a (z + a ) \ æ z a z l , o n obtient la représentation asymptotique
suivante du poids p (a;) pour les polynômes de Hahn lorsque N 00 :

p ( x ) « (~f ~ ) a+l3 (1 —s)a (1 + s)p, °ù

On a vu en outre dans le § 12, n° 6 , que pour N — 00 on a

3) (x) « N nP%> 3) (s).


282 QUELQUES PROBLÈMES RÉSOLUS DE MÉCANIQUE QUANTIQUE [GH. Y

On a donc, pour ^ —►•oo et j, m , j\ —/2 fixes:

~ J _ i . y W + V (i — m) 1(/~f~m) i (A_ J r r L X
~ 2m V (i — m'i! fi-l-m'il V J
m-m'
X (l+ s) 2 p(m+m', m-m')

m ^h-h)-
( s = ( h - ,,) -
— +
(/,— » , ) - 1 .,
(72 — m 2> + l ’
Si, dans ces formules, le nombre n = j — m est suffisamment élevé,
les polynômes de Jacobi (x) admettent la représentation
asymptotique (18) du § 18 pour r c 00, ce qui nous donne
( _ l)i 1-m1+i-mi/r7i + 72_ m _|_i (/jTOj/amal/m) «

- ,/ 2 (2 / + 1 ) (7 — m — 1 ) ! (/ + m) r cos [ ( ? + t ) 6- ( ,”+ ” , + t ) t ]
V n{j — m' ) \ { j + m')\ V sin e
ou
cos 0 = jt-— j —-N~r4 ’ m ^ m ’^ 0, rn’ = ]\ — j
0 i — ™ i) + (72 — » 2) + l 3
0< ô <6 < jt —ô.
APPENDICE

A. Fonction gamma

Une des plus simples, la fonction gamma est en même temps une
des plus importantes fonctions spéciales. La connaissance de ses
propriétés est essentielle pour l’étude des autres fonctions spéciales.
En outre, beaucoup d’intégrales rencontrées en Analyse se laissent
exprimer à l’aide de la fonction gamma. En particulier, les fonctions
gamma permettent d’exprimer l’intégrale qui définit une fonction
appelée fonction bêta.
1. Définition des fonctions T (z) et B (u , u). Les fonctions gamma
T (z) et bêta B (u , v) sont définies par les expressions
oo
T (z) = j e~*tz~ 1dt, Re z > 0 ; (1)
0
1
B (u, v) = f f**-1(1 —t y - 1dt, Re u > 0, R e i;> 0 . (2)
o
En vertu du théorème 2 du § 3, la fonction T (z) reste analytique
partout où elle est définie. En effet, l’intégrale (1) converge unifor­
mément en z dans le domaine 0 < C ô ^ R e z ^ À pour A et ô quel­
conques, car
tô-i pour
r ' f -1
e-HA-1 pour t > 1
î oo
et les intégrales et ^e~tt A~i dt sont convergentes.
o î
On montre de même que B (u, v) est fonction analytique de cha­
cune des variables u, v pour Re u 0, Re v > 0.
La fonction bêta se laisse exprimer à l’aide de la fonction gam­
ma. A cet effet, il suffit de calculer par deux procédés l’intégrale
/ (u, V) = Ç f e - d ’+ r ^ i z u - i ^ - i dr\
284 APPENDICE

dans laquelle l’intégration s’étend au domaine i > 0 , r| >»0. D’une


part
/ (u, v ) = I ( U) I (V),

oo oo
I(u ) = j e - 6*|2tt-i dl = 1 j e-H»-1 dt = - T ( u ) .
o 6
D’autre part, on obtient en passant dans l’expression de I (u , v)
aux coordonnées polaires % = r cos cp, r] = r sin cp :
oo Jt/2
/ (w, f ) = j e - r î r 2 u + 2 v —1 c o s 2u—1 çp s jn 2D—1 (p ^(p =
o o
n/2
= | r ( ü - f i ; ) J cos2u_1 cp sin 2r_1 <pdcp.
o
L’intégrale suivant la variable <p peut être exprimée à l’aide de la
fonction bêta B (u, v) en faisant le changement cos2 (p = t :
n/2
J cos2u_1 (p sin 2,0-*1cpdcp = y B (w, v).
o
Des deux expressions de I ( u , v ) , on tire finalement

B^ > = T ë r f - <3>
2. Relations fonctionnelles. La fonction T (z) vérifie les relations
fonctionnelles suivantes :
r (z+ 1) = zr (z), (4)

(5 )
2*’-
‘r (z) r (z+ 1/ 2) = r (i/ 2) r <2Z). (6)
Ces relations jouent un grand rôle dans les différentes transformations
concernant la fonction gamma. La relation (5) est appelée formule de
complément, et la relation (6), formule de duplication de la fonction
gamma.
Pour démontrer les formules (4) à (6), nous les mettrons, à l’aide
de (3), sous la forme de relations fonctionnelles pour la fonction bêta :
B (z, 1) = 1/z, (7)
B (z, 1 — z) = jt/sin jiz , (8)
22Z-1B (z, z) = B (z, 1/2). (9)
A. FONCTION GAMMA 285

Les relations (7) à (9) se laissent établir par calcul direct de l’intégrale
(2) pour la fonction bêta B (u , v). Il vient
î
B (2, 1)= J t *-1* = - ,
0
et l’on retrouve (7).
Pour la relation (8), prenons dans (2) u = z et v = 1—z:

B(z, 1 - 2) = 0 < Re z < 1.


0
Faisons le changement s = tf (1 — t). Il vient alors
oo

B (z, 1 — z) = j ds.
0
L’intégrale obtenue se laisse calculer à l’aide de la théorie des rési­

dus. Au lieu d’intégrer le long de l ’axe réel, nous ferons l’intégra­


tion suivant un contour fermé C représenté sur la figure 15. La fonc­
tion
/ (s) = T^hT (° < arg s < 2 jt)

n’admet à l’intérieur de C qu’une seule singularité: un pôle pour


s = ein. On a donc pour R >. 1 (voir fig. 15)
\ f ( s ) d s = 2ni Res f (s) = — 2nieinz.
S s=ein
D’autre part, en vertu de la condition 0 < Re z < 1 les intégrales
prises le long des cercles de rayons r et R tendent vers zéro quand
r 0 et R oo, tandis que l’intégrale prise le long du bord inférieur
286 APPENDICE

de la coupure se distingue de l’intégrale le long du bord supérieur par


le facteur —e2nïz. On obtient donc pour r — 0 et R oo
B (z, 1 — z) (1 — e2niz) = — 2nieinz,
expression équivalente à (8) pour 0 < Re z < 1.
Quant à la relation (9), elle se démontre en posant dans (2)
u = v = z:
î
B (z, z) = j [£ (1 —£)]z—1dt, Re z > 0.
o
Puisque la parabole y — t (1 — t) est symétrique par rapport à la
droite t = 1/2, on a
1/2
B (z, z) = 2^ [£ (1 — £)]z—1dt,
o
d’où l’on tire après le changement s = At (1 — t)

B (z, z) =

expression équivalente à (9) pour Re z >. 0.


Les relations fonctionnelles (4) à (6) pour la fonction gamma sont
démontrées.
Pour donner un exemple d application de ces relations, nous nous
proposerons de calculer les valeurs de la fonction gamma T (z) pour
des valeurs entières et demi-entières de l’argument. Il ressort de (4)
que
T (n + 1) = rc!,
car r (1) = 1. On remarque que la fonction gamma généralise (la
notion de factorielle. Ensuite, posant dans (5) z = 1/2, on obtient
T(l / 2) = Y n .
Aussi la relation (6) peut-elle s’écrire
22z“ir (z) r ( z + U 2 ) = V n r (2z). (6a)
Posant dans cette relation z = n + 1/2, on obtient
r /n i1/21— y 22nr(n+1)
r j t r (2n+ ^ — V22n
I (n+ 1 J 4 ) —
* (2n)’-
n! •
moi
^
On peut obtenir le prolongement analytique de la fonction T (z)
sur le domaine Re z > — (n + 1) en faisant intervenir la relation
p/_x ______ r(z + n + l)_ ...v
' ' z(z 4 -l) . . . (z + n — 1 )(z-(-n) ' '
A. FONCTION GAMMA 287

qui résulte de (4). Puisque n est choisi de façon arbitraire, on obtient


le prolongement analytique de T (z) pour z quelconque. La formule
(11) montre que T (z) est une fonction analytique partout sauf en
z = — n (n = 0, 1, 2, . . .), points en lesquels la fonction T (z) admet
des pôles du premier ordre, aux résidus
Res T (z) = •
z= -n
En vertu du principe du prolongement analytique, les formules (4) à
(6) restent vraies pour toute valeur de z pour laquelle elles ont un

sens. Le prolongement analytique de la fonction bêta s’obtient en


faisant intervenir la relation (3).
Il ressort de la relation (5) que la fonction T (z) n'admet aucun
zéro sur le plan de la variable complexe z. Soit en effet T (z0) = 0.
Il est évident que z0 =£ n + 1 (n = 0, 1, 2, . . .), car r (n + 1) =
= n\ =#= 0. D’autre part,
n 1
lim T (1 —z) = sin jtz0
lim = oo,
Z-+ZQ Z-*-ZQ r(z)
ce qui est contradictoire avec l’analyticité de la fonction T (1 — z)
pour z =£ n + 1.
La courbe représentative de la fonction y = T (x) est donnée
sur la figure 16.
288 APPENDICE

3. Dérivée logarithmique de la fonction gamma. A côté de T (z),


on utilise aussi très largement la fonction

^ ~ ~dz * û ^ ~ T (z) *
La fonction \J) (z) reste analytique dans tout le plan complexe, à
l’exception des points z = — n (n = 0, 1, . . .) en lesquels elle
admet des pôles simples.
Des relations fonctionnelles pour la fonction gamma on tire les
relations fonctionnelles suivantes pour la fonction (z) :
(z + 1) = 1/z + (z), (12)
\j> (z) = \p (1 — z) — ji cotg ji z, (13)
2 ln 2 + (z) + (z + 1/2) = 2\j5(2z). (14)
Indiquons une autre relation qui se laisse déduire facilement de (12) :
n
\|>(z + ra) = i|>(z) + 2 z + l '^ T ' (15)
fc=i
Les relations (12) à (15) permettent de calculer \J) (z) pour des
valeurs entières et demi-entières de l’argument. Introduisons la
notation
(1) = r (1) = — y.
La quantité y est appelée constante d'Euler (y = 0,577215 . . .).
Posant dans (14) z = 1/2, on obtient
(1/2) = — y — 2 ln 2.
Pour z = 1 et z = 1/2 la formule (15) donne
n
^(n+ i ) = _ v+ 2 4 -. <16)
h=1
71

ty(n-{-l/2 ) = —y —2 ln 2 + 2 ^ 2fc—ï" '


h=l
De la représentation intégrale de la fonction bêta on déduit celle
de la fonction \|) (z). On a par définition
r ( z —Az) -|
(z) = rr' (z)
(z) = l i m r (2) - r ( Z-Az)
A^ 0 r (z) Az r(z)A z J*
Y (z _&z)
L’expression rv ^ 1 se confond presque, pour des Az2>0 assez
petits, avec la fonction bêta
r ( z — Az)T(Az)
B (z —Az, Az) = r(z) 9
A. FONCTION GAMMA 289

car
lim Azr(Az) = lim T (l + Az) = l.
A z-*û Az-*Û

Il y a intérêt à éliminer la quantité 1/Az figurant dans la relation


limite pour (z) en introduisant la différence i|5(z) — \|) (1). On a
T(z — Az) 1
<z> - <z) + v = [¥ k ^ 1 T (1) Az J

= lim [B (1 — Az, Az) —B(z — Az, Az)] =


1
1—t*-1 1— t
= lim
Az->-Û j
o
1— t

Faisant le passage à la limite sous le signe d’intégration, ce qui est


légitime en vertu de la convergence uniforme de l ’intégrale pour des
Az suffisamment petits, on obtient une représentation intégi'ale de
(z):
1
^(z) = —y + j àt' R e z > 0. (18)
0

Changeant dans (18) t en on obtient une autre représentation


intégrale très usitée :
oo
^ (z) ~ y ~f~ \ e ! ~ e ? dti R e z > 0.
J 1—
(19)
0

De la représentation intégrale (18) on peut déduire un dévelop­


pement en série fort simple de la fonction \]) (z) en développant
1/ (1 — t) suivant les puissances de t et en faisant l’intégration
terme à terme:
oo

♦ M --V + 2 (20)
71=0

4. Représentations asymptotiques. En établissant les représen­


tations asymptotiques des fonctions T (z) et \J? (z), nous utiliserons
les propriétés asymptotiques de l’intégrale de Laplace (voir Appen­
dice B)
oo
F ( z ) = f e~ztf (t) dt.
o
19—0592
290 a p p e n d ic e

Tout d’abord nous transformerons la représentation intégrale (19) de


\j) (z) de la façon suivante :
oo
1
^(z) = d t-\- j (e 1 1 — e~t
o
D’où
■^(2) = ^o (z) — F (z),

F (z) = j e~ztf (t) dt,

/(*> = — - t b 1 - T + 7=T»
oo

^o(z)= Jf 16 1\ e Zt dt — y + F (l).
0
La fonction ij)0 (z) se laisse exprimer à l’aide de fonctions élémentai­
res. En effet,
oo

^o(z)= j d t= T ’
o
d’où \|)0 (z) = ln z -f- C. La constante C sera calculée plus tard.
La fonction / (t) vérifie les conditions du théorème de l’Appendice
B pour 0j = 02 = ji/2. On a donc pour | arg z | ^ ji — e
n -1
^(z) = lnz + C - 2 ~ £ r + 0 (i^ r) »
k=0

où ah sont les coefficients du développement de / (t) en série sui­


vant les puissances de t. Les coefficients ak peuvent être exprimés
en fonction des nombres de Bernoulli B h, coefficients du développe­
ment en série de Taylor de la fonction t! (et — 1) :
oo
eT h = S B > T T ’ \ t \ < 2 n .
ft=0
En effet,

= + 5 ft^ - = l + S
fc=n h=ri
A. FONCTION GAMMA 291

d’où
a0 = 1 + 5 i, ah = Bh+i/(k + 1 ) ! ( k ^ l ) .
Puisque /( —t) = 1 —/(£), on a
a 0= l/ 2, <2ft = 0 pour k = 2m (m = 1, 2, ...) .
On a donc pour | arg z | ^ jt — e
n

+ (*) = C + l n . — ^ - 2 - ^ S r + fl-W .
fc=1
où R n {z) = 0 (— U ~).
Puisque
^ ( 2) = - ^ l n r (z)»
on obtient en intégrant la représentation asymptotique de \j) (z)
n

ln T (z) = D + (C — l)z + (z — 1/2) lnz + 2 2k (2k—î) z2*-1


ft=i
Ici Z) est une constante,
oo

# n ( Z) = “ j (1) d l .

Dans l’expression de R n (z) l’intégrale se prend le long de n’importe


quel contour qui s’éloigne à l ’infini. Choisissant comme contour la
droite £ = zt (1 ^ t < oo), on s’assure aisément que R n (z) =
= O (l/z2n+1).
Pour déterminer les constantes C et D, nous utiliserons les rela­
tions fonctionnelles (4), (6) et une évaluation de ln T (z) qui se déduit
de la représentation asymptotique établie précédemment pour cette,
fonction :
ln r (z) = D + (C — 1) z + (Z — 1/2) ln z + O {Hz).
De la relation
ln T (z + 1) — ln T (z) — ln z = 0
il ressort que
C - 1 + (z + 1/2) ln (1 + 1/z) = O (1/z).
Puisque
ln (1 + 1/z) = 1/z + O (1/z2),
on a C = 0. La valeur de D se déduit d’une façon analogue de la
relation (6a), Z ) = y ln 2j i .
19*
292 APPENDICE

Portant les valeurs des constantes C et D dans les relations cor­


respondantes on obtient les représentations asymptotiques pour
| arg z | ji — e :
n

^ ( 2) = in z - ^ - S ^ & - + o [-&*■)> <21>


fe=l
ln r (2) = ^z — ^ ln z — z + •— ln 2jc -p

2 2k (2k— 1 ) ^ ( z2n+1 ) ’
ft=i

La relation de récurrence pour les nombres de Bernoulli s’établit à l ’aide


de la représentation

t= ( e * - 1) ^ Bh fc !
St
S /J
S tm*“ m ! fc ! *
k= 0 m = l ft=0
Posons ici m + k = n et faisons la somme des coefficients de tn :
00 n —1

2 *nfe2=0
n=l
(n — k) ! k ! *

Identifiant les coefficients des mêmes puissances de t dans le premier et le se­


cond membres de cette égalité, on obtient la relation de récurrence qui permet
de calculer successivement les quantités Bh :
n- 1

2 C*Bh = 0 pour » > 1 , B 0 = l. c n = (W—f c / r f c f »


h=0
La représentation asymptotique (22) donne pour n = 1
lnT (z-l-l) = (2 + ^ -) ln(z + l) —z — 1+ ln 2ji +

+ W + Î)+ 0 (v -) = (z+ t )
+ " r i n 2n + -n > r + 0 ( 4 ') »
d’où
r ( z + 1) = Y%Cz m * [1 + + 0 (-1 - ) ] .

Posant z = n, nous aboutissons à la formule de Stirling


n 1æ Y 2nn (n/e )n,
A. FONCTION GAMMA 293

Remarquons que cette formule reste suffisamment précise même


pour des n petits. Par exemple, pour n = 1 et n = 2 elle donne res­
pectivement 0,92 et 1,92 au lieu de 1! et de 2!
5. Exemples. 1) Intégrales qui se laissent exprimer à Vaide de la
fonction gamma :
oo
\ exp( —a t* )ty~l = —— , p = Y/P
o
(23)
(Re a > 0, Re P > 0, Re y >> 0) ;

j ( b - t f - 1 dt = (b —a )a+p~1
a
(24)
(Re a >■ 0, Re p ;> 0).

L’intégrale (23) se calcule pour a >» 0, P >» 0, y >» 0 en faisant le


changement s = a fî ; le résultat obtenu se laisse généraliser ensuite à
un domaine plus vaste des valeurs de a, P, y en vertu du principe
du prolongement analytique. L’intégrale (24) se réduit à la fonction
bêta en faisant le changement t = a + (b — a) s.
2) Quelques relations lim ites :

V = U m [2 T - ln”] ’ (25)
h=1

= 1, |a r g z K r c - ô , (26)
Z-*■oo

lim = ( —l )n+1 n ! . (27)


r—n U*) V '

La relation (25) s’établit en passant à la limite pour n oo dans


la formule
n

y = 2 4 ' - ' lMw+ 1)


h= 1

et en appliquant la représentation (21) de ij? (n + 1). La relation (26)


découle immédiatement de (22). La relation (27) ressort de ce que
le terme principal du développement de T (z) en série de Laurent
/_'Mn
dans le voisinage du point z = — n se présente sous la forme ^ {z-\-n) •
294 APPENDICE

B. Propriétés analytiques et représentations


asymptotiques de l’intégrale de Laplace
Par intégrales de Laplace, on entend des intégrales du type
b

F (z) = j a*s<*>/ (t) dt.


a

Nous pouvons nous borner au cas où S (t) = —t, a = 0, b = +oo, i.e.


oo
F (z) = j e~Hf (t) dt. (1)
o
Proposons-nous de faire le prolongement analytique de l’inté­
grale F (z) et voyons ce que devient la fonction F (z) pour | z | —»- oo.
L’étude du comportement de F (z) pour | z | — oo devient plus aisée
en donnant à cette fonction une représentation asymptotique, i.e.
en la mettant sous la forme
n -1
F (2) = 2 c hq>k (z) + 0(q>n {z)),
ft=0
où les fonctions tp^ (z) vérifient la condition
lim -9-fe+1(f
- ^ 0.
iz)
|2 | - o o

En écrivant \Jj (z) = O ((pn (z)) on veut dire que | i|) (z) | ^
^ C | (pn (z) | (C étant une constante).
En étudiant le comportement des fonctions pour | z | —>■ 00, on
utilise le plus souvent comme cpft (z) les fonctions cpft (z) = l/z^*,
où sont des constantes.
1. La représentation asymptotique de l ’intégrale (1) se construit
à l’aide du lemme suivant.
Lemme de W atson. Soit une jonction f (t) telle que :
C

1° Vintégrale \ | / (t) | dt existe pour tout c > 0, i.e. la fonction


eJ
0
/ (t) est localement absolument intégrable sur V intervalle) 0, 00 [ ;
2° pour t — 0 la fonction f (t) se laisse mettre sous la forme

f (t) — 2j ahl k + O (t n),


ft=0
où —1 < Re X0 < Re <c . . . < Re %n ;
3° f (t) = O (ext) pour t — + 00, où v > 0 est une constante.
B.INTÉGRALE DE LAPLAGE 295

Alors la fonction F (z) définie par Vintégrale (1) admet pourz OO,
arg z [ ^ at/2 — e, la représentation asymptotique suivante'.

* w = S »*-LT ^ + ° b ^ ) - ( 2)
h=0
D é m o n s t r a t i o n . Posons
n- 1
f (t) = 2 akt h -\-rn (t).
k=0
On a alors
n- 1 oo
i?(z) = 2 * + «„(*),
fc=0 0
ou
oo
R I»(2) = j (0

Puisque (Voir Appendice A, n° 5)


T(Xh + i)
|a rg z |< ,
zH+1 ’

le lemmea lieu si l’on montre que R n (z) = O 1' lüT+T


Z
) pour z
*
oo,
On a

er“rn (t) dt +j e-*'r„ (t) dt = RJ»(z) + R„’ (z).


Ô
Il ressort des conditions du lemme que rn (t) = 0 (t %n) pour t 0.
Il existe donc des constantes positives M , ô telles que pour 0 ^
^ ^ Ô on a l ’inégalité | rn (t) | ^ M tReXn. Avec une constante ô
ainsi choisie et Re z > 0, on a
«Re zt B.eXn

T (Re Xn + 1 )
\M j r ‘ Ref a « dt = M
o (Re z)RC *'n + 1
Si | arg z | ^ n/2 — 8, on a Re z ^ | z | sin 8, d’où
^ >^ = o ( - iïïSÀ ^ r ) = o ( 7 i T r ).
296 APPENDICE

Pour évaluer i?n2) (z), posons t = à-\-,v :


oo
R n2 ( )
e~ztr n (t) dt — e~ôz j e~zxrn (t + ô) d%.
o
00
L’intégrale j r 2Tr n (x-f- ô) dx est uniformément bornée pour
o
|arg 21^ jx/2 — e, Re 2^ v + e. On a en effet sous ces conditions
oo oo

J e~zxrn (x -f- ô) dx j e"(v+6)T|r n ( t + ô)|<2t.


o o
L’intégrale figurant au second membre de cette inégalité est
convergente, car la fonction rn (t) est par définition localement abso­
lument intégrable et rn (t) = O (evt) pour t + o o . Par conséquent

R n \z) = O (e~6z) pour z -> oo, | arg z \ ^ ji/2 — e.


Etant donné que O (e ~ôz) = O (z ~s) pour tout s positif lorsque
z-*- o o , on obtient l ’évaluation cherchée:

R n (z )= R'n' (z) -f R n y (z) = O ( ■ ^ ) pour Z >■ OO,


\ z n '

|argz| e.
Le lemme est démontré. ■
Remarque. Le lemme de Watson reste vrai aussi pour une inté­
grale du type
a

F (z)= j e~ztf (t ) dt, a >* 0.


o
La condition 3° devient dan ce cas superflue.
2. Le prolongement analytique de l’intégrale de Laplace
00
F (z) = [ e~zif (t) dt
•>
o
et la représentation asymptotique du prolongement analytique peu­
vent être établis, dans les cas qui nous préoccupent, à l’aide du théo­
rème suivant.
T h é o r è m e . Soit f (t) une fonction analytique dans le secteur |£|;>0,
—02 <; arg £ <c 0j (0J > 0, 02 > 0), représentable dans ce
B. INTÉGRALE DE LAPLAGE 297

secteur pour t 0 sous la forme

f ( t ) = S akt k + 0 ( t 171),
k=0
où — 1 <c Re < Re A-j <C . • . <C Re Xn, et pour t — oo sous la
forme
f ( t ) = 0 (iO),
où P est une constante. Alors la fonction F (z) définie par V intégrale {1)
pour z >> 0 admet un prolongement analytique dans le secteur | z | > 0,
—jx/2 — 0! <C arg z <C ji/2 + 02. La fonction F (z) admet pour
—jt/2 — 0i + e ^ arg z ^ n !2 + 02 — e (s >» 0) la représentation
asymptotique suivante:

ak r ( ^ + 1) + Q ( - 4 7 ) . (3)
h=0 2 2
D é m o n s t r a t i o n . Etudions le domaine d’analyticité de
l’intégrale (1). Soit z = rei(P. En vertu du théorème sur l ’analyticité
d’une intégrale dépendant d’un paramètre (voir le théorème 2 du
§ 3), la fonction F (z) est analytique dans le secteur | z | >» 0, | <p | <C
< n/2, car l ’intégrale F (z) converge uniformément en z dans le
domaine | q> | ^ n/2 — e, | z | ^ ô > 0. On a en effet dans ce do­
maine
| | = e - t T COS (P ^ g -tô sin e^

00
et l’intégrale je-fôsine \ f (t) | dt est convergente par définition.
o
Pour prolonger F (z) par analyticité dans un domaine plus vaste,
faisons dans (1) le changement de variable d’intégration et intégrons
non suivant les t positifs mais le long d’un demi-axe t = peie (0 =
= const, p >* 0) ; nous devons considérer dans ce contexte la fonction

Fe (z) = j e~ztf (t) dt = f e - ( + e)P/ (pe*«) eiQ dp (4)


o o
( —02< O < 0 1).
L’étude du domaine d’analyticité de l’intégrale Fq (z), analogue
à celle pour l ’intégrale F (z), montre que la fonction Fq (z) est ana­
lytique dans le domaine | arg (zeiQ) | == | tp + 0 | <C n/2. Montrons
que la fonction Fq (z) constitue pour | 0 | < jt le prolongement ana­
lytique de la fonction F (z). Pour le faire, il suffit de montrer que
les deux fonctions deviennent égales sur un certain demi-axe (p = <p0
298 APPENDICE

qui appartient au domaine d’analyticité des deux fonctions, par


exemple (p0 = —0/2.
Nous appliquerons le théorème de Cauchy en calculant l ’inté­
grale j e~ztf (t) dt le long du contour fermé montré sur la figure 17:
c
j e~ztf(t) dt = 0.
c

Sur l’arc de rayon R, on a pour t = R e ^ , t|) 6 [0, 01 et z = re-*®/2:

f(t) = 0 (i?p), |éTzf | = e - 'R c°s W-e/2).

Puisque | ^ — 0/2 | ^ | 0/2 | <C j i / 2, on a cos (\j) — 0/2) cos-|- >


i> 0. Conformément aux évaluations obtenues, l’intégrale prise le

Fig. 17

long de l’arc de rayon R tend vers zéro quand R oo, i.e. pour
<p = —0/2 on a F (z) = F ^ (z). Si dans le secteur —02«< 0 <C 0i
on admet des valeurs | 0 | ^ jt, on montre par un raisonnement
analogue que la fonction F-^ (z) constitue le prolongement analytique
de F q ( z), à condition que | 0 — 0 | <C ji.
Ainsi donc, la totalité des fonctions F q ( z) pour toutes les valeurs
possibles de 0 donne le prolongement analytique de la fonction F (z)
sur un domaine qui réunit les secteurs | cp + 0 | <C jx/2, —02<C
< 0 < 01? i.e. sur le secteur —n/2 — 0X<C <p <C jx/2 -f- 02. La pre­
mière assertion du théorème est démontrée.
Pour construire la représentation asymptotique de la fonction
F q ( z ) dans le secteur | q> -)- 0 | ^ n/2 — e, il suffit d’appliquer le
lemme de Watson et la formule (4) de F q ( z). Puisqu’on a par défi­
nition

f (pe*6) = S «* (p«i9)H + o (p1»)


h= 0
pour p —>■0 et
/ (pgîe) = o (pP)
B. INTÉGRALE DE LAPLAGE 299

pour p -*- + oo, il vient en vertu du lemme de Watson

jp i„\ x 1 ak (e^) k 1)
fe(z) 2ft=0— — /" + • ) -
n—1
r g ft+ i)
—2 K + l )•
ZKh+i
ft=0 Z

Le théorème est démontré. ■


Remarque 1. Si la fonction / (t) admet dans le voisinage du point
t = 0 la représentation f (t) = t%g (t ), où g (t) est une fonction
analytique, Re X >» —1, on doit poser dans le théorème Xk = X + k ;
les constantes ak sont les coefficients du développement taylorien
de la fonction g (t) :

g (t)= 2 “kth.
fc=0
Remarque 2. Si dans le théorème la fonction / (t) dépend des
paramètres, est fonction analytique de chacun des paramètres dans
un domaine D et reste continue dans le domaine D de variation des
paramètres pour l’ensemble des variables avec | t | >» 0, —02 <C
<C arg t <C Qi , alors le prolongement analytique en z de F (z) pour
z =£ 0 sera également fonction analytique de chacun des paramètres
dans la partie de D où l’intégrale
00

j e~ w \f (peie)| dç>
o
converge uniformément par rapport aux paramètres pour tout p > 0
donné.
En effet, l’intégrale Fq (z) réalisant le prolongement analytique
de la fonction F (z) converge uniformément dans ce cas pour | çp +
-f- 0 | ^ jx/2 — e, \z | ^ ô, car on a dans ce domaine
oo

l^e (z) | ^ j e~w>\f (pei6)l dp (p = ôsine).


o
Exemple. Cherchons le domaine sur lequel la fonction
oo

F (z, p, q) = j e~zHv (1 + at)q dt


o
(z > 0, I arg a | < jt, | arg (1 + at) | < ji, Re p > —1)
30 0 APPENDICE

admet un prolongement analytique en chacune des variables, et éta­


blissons le développement asymptotique de cette fonction pour z~>~ oo.
Dans ce cas on a / (£) = tv (1 + at)q, ]a fonction g (t)= (1 + at)q
admet un point singulier (point de branchement) pour at = —1.
Cette fonction est analytique dans le secteur | arg (at) | <C Jt, i.e.
pour —k — arg a <C arg t <C n — arg a. Il convient donc de poser
dans le théorème 02 = 31 — arg a , 02 = n + arg a, Xk = p + k,
P = P ~T
Pour déterminer le domaine sur lequel la fonction F (z, p, g)
admet un prolongement analytique en chacune des variables, cher­
chons le domaine où l ’intégrale
oo oo

j e~^p|/(peie)| J p = j e~v-p\peiQ\p (1 -|- aeiep)q\ dp,


o o
|arg (aeie) | < jt,
est uniformément convergente en p et g pour p, ;> 0 fixe quelconque
(cf. Remarque 2). Cela a lieu quand R e p ^ ô — 1, |p |^ 7 V ,
N . En effet, si t — peie, 0 ^ p ^ 1, la fonction t Ô-l ( t)

reste bornée, car elle est continue dans le domaine fermé par rappor
à l’ensemble des variables, i.e. | / (t) | ^ ^ p 6-1 (0 <; p ^ 1). Pour
p > l on applique le même raisonnement après avoir changé la
variable p en s = 1/p (0 ^ 5 ^ 1). On verra alors que la fonction
reste bornée pour p ^ 1, i.e. I / (*) I ^ C2ç>™. Les constan­
tes C1 et C2, comme le montre le raisonnement développé, sont indé­
pendantes des paramètres p et q. Les intégrales
î OO

j1e_^ppô_1 dp et j e-iipp2^ dp
b î
étant convergentes, l ’intégrale

j e~ w \f (pe*0) | dp
o
converge uniformément dans le domaine considéré. Aussi la fonction
F (z, p, g) admet-elle un prolongement analytique en chacune des
variables dans le domaine
R e p > — l + ô, Ip K -A , |g |< A \ z= £ 0,
—^ n + arg a < arg z < -y n + arg a.
G. FORMULES DE QUADRATURE DU TYPE DE GAUSS 301

Les variables ô et N étant arbitraires, on peut prendre, au lieu du


domaine indiqué de variation des variables, le domaine
3 3
R ep > * — 1, z =7^ 0, — y n + arg a <C arg z <C -y n + arg a.
Pour | arg z | <C ni 2 le prolongement analytique de la fonction
F (z, p, q) peut être obtenu à l ’aide de l ’intégrale initiale
oo

j e~zitp (1 + at)q dt (Re p > — 1).


o
En vertu du théorème, la fonction F (z, p, q) admet dans le secteur
— y jx + arg a + e ^ arg z * < y n + arg a — e, pour z oo, la re­
présentation asymptotique suivante :

' ( * * «) - ^ [ 2 h = l
- ( ± ) -

C. Formules de quadrature du type de Gauss


Par formules de quadrature du type de Gauss, on entend des formu­
les du type
b n

\ f ix) P (*) àx « 2 h f (x i ) (!)


a j—1
dans lesquelles les coefficients Xj et les nœuds Xj (j = 1, 2, . . ., n)
sont choisis de telle façon que la formule (1) soit exacte pour tout
polynôme de degré 2n — 1.
Connaissant les moments de la fonction poids
b
Ch = j xkp (x) dx,
a
on peut chercher les nombres Xj et Xj à partir du système d’équations
n
'5jX Jx ) = C h (&= 0, 1, . . . , 2n —1).
3=1

Or, le plus souvent, les formules de quadrature du type (1) se


construisent autrement. Il se trouve que les nœuds xj (j = 1, 2, . . .
. . ., n) sont les zéros d’un polynôme p n (x ), orthogonal sur l’inter­
valle la, b [ par rapport au poids p (x). Pour le montrer, considérons
la fonction
/ ( x ) = xkpn (x)
302 APPENDICE

P n ( z ) = (* — x i ) ( X — x z ) • • • ( * “ *n) = U ( * — */)
J=1
est un polynôme de degré n dont les zéros se confondent avec les
nœuds de la formule de quadrature. Pour A; = 0, 1, n —1
la fonction / (a;) est un polynôme de degré non supérieur à 2n — 1.
Ainsi donc, si la fonction f (x ) dans (1) est telle que nous l’avons dé­
finie ci-dessus, la formule de quadrature donne la valeur exacte de
l’intégrale pour tout k «< n. On en déduit pour k — 0,1, n —1
b b
j f(x) p (a:) dx = j x hp n (x) p (x) dx =
a a

= 2 hjx k (x -~ x i)(x — xz) ••• (x —*») i*=*,■=


3 =1

Ainsi donc, le polynôme p n (x) est orthogonal à toute puissance infé­


rieure à n , ce qui veut dire qu’il se confond, à un facteur constant
près, avec le polynôme p n (x) de degré n orthogonal sur l’inter­
valle la , b [ avec le poids p (x). Il en découle que, pour définir
les nœuds Xj de la formule de quadrature, il suffit de construire le
polynôme p n (x) et de localiser ses zéros.
Pour déterminer les coefficients X j , appelés généralement n o m ­
bres de Christoffel, il est bon de prendre dans (1) comme / (x) un po­
lynôme de degré inférieur à 2n, tel qu’il s’annule en tous les nœuds
à l ’exception d’un seul: x = xj. On obtient alors
b
Xj = I fW p dx'
a

Posant par exemple /(*) = [ 'x l ~ P n (*)]2 °u / (*) = f ir^ P n -i (*).


on aboutit aux expressions suivantes des nombres Xj :

= I [ Pk J î ) (*-*]) ] p {x)dx’ (2)

_____ 1 P n ( x )

P n ( x j ) P n - 1 ( x j )
X — Xj
Pn-1(*) P (*) dx. (3)

On voit de (2) que Xj >> 0. L’intégrale du second membre de (3)


n’offre aucune difficulté. Puisque
P n (*)
X ---- X j n-i Pn- 1 0e) + Qn- 2 (x )i
G. FORMULES DE QUADRATURE DU TYPE DE GAUSS 303

où an est le coefficient du terme de plus haut degré du polynôme


p n (x) et gn_a (z) est un polynôme de degré n — 2, on obtient en
vertu des propriétés d’orthogonalité des polynômes pn (x)
_______ Qn^n-i_____
j~ an-1Pn(xi)Pn-x (<xj') ’
b

où dn = j pi, (x) p (x) dx est le carré de la norme.


a
Remarquons que tous les raisonnements relatifs à l’établisse­
ment des formules de quadrature du type de Gauss servant au calcul
d’intégrales restent valables si l’on considère au lieu d’une intégrale
b

f (a:) p (#) dx une somme 2 / (^î) P (x i) (voir § 12, n° 3). Dans ce


i
a
cas on cherchera les nœuds de la formule de quadrature et les nombres
de Christoffel en utilisant les polynômes orthogonaux correspondants
d’une variable discrète. Cela facilite grandement la tâche, surtout
lorsqu’il s’agit des sommes dans lesquelles les fonctions / (x) sont
difficiles à calculer, car on arrive, grâce au procédé indiqué, à pren­
dre des sommes comprenant beaucoup moins de termes.
Considérons quelques exemples caractéristiques d’application
des formules de quadrature du type de Gauss.
Exemple 1. Beaucoup de fonctions spéciales se représentant sous
forme d’intégrales définies, l ’application des formules de quadra­
ture du type de Gauss à ces intégrales conduit à des formules appro­
chées faciles à manier et suffisamment précises pour les fonctions
spéciales étudiées.
Parmi les fonctions cylindriques, on rencontre le plus souvent
dans les applications les fonctions de Bessel J 0 (z) et J x (z). Les for­
mules approchées simples définissant ces fonctions s’avèrent souvent
d’une grande utilité, en particulier lors des calculs sur ordinateur,
quand une formule est préférable à une table.
Etablissons quelques formules approchées de J 0 (z) et de J x (z)
en les déduisant de la représentation intégrale de Poisson. On a
i
J m (z) = —7=— -------- ( ~ r ) m \ (1— s 2) m ~ 1/2cos zs ds.
m v 1 i / j i r (m + i/2 ) \ 2 / _J v 1

Pour m = 0 l’intégrale figurant au second membre se laisse calculer


par la formule de quadrature du type de Gauss
l
i /w
l/l- S 2
d s tt S M W -
-1 j=l
304 APPENDICE

Ici sj sont les zéros des polynômes de Tchébychev de première espèce


orthogonaux sur l ’intervalle ] —1, 1 [ par rapport au poids
—■1 ... ; Xj sont les nombres de Christoffel :
1/ 1 - s *
2/—1 « n
s,-J = co s—r----
An
ji, A Jj= —n .
Posant / (s) = cos zs , on obtient une formule approchée pour la
fonction J 0 (z) :
n
2/-1
ds 2 cos ( z cos 2n
3=1

Utilisant la relation J x (z) = —J[ (z), on établit aussi une formule


approchée pour la fonction J 1 (z) :

2 c o s ^ ^ - J t s t n ^ z c o s - ^ i jt).
3= 1

Pour n pair les nœuds Sj de la formule de quadrature sont symétri­


ques par rapport au point s = 0. Alors, si / (s) est une fonction paire,
la formule de quadrature comportera n/2 termes distincts. Posons
par exemple n = 6 ; il vient
3
1 XI
J Q(z) æ —2 C0S ZXP
3=1
3
sn 1
J i (z) ^ T Zj xj s*n zxim
3=1
Ici
( cos (jt/12) = 0,965926,
< cos (ji/4) = 0,707107,
l cos (531/12) = 0,258819.

Pour apprécier la précision des calculs d’après les formules citées,


consultons le tableau 5 qui compare les valeurs exactes des fonctions
J 0 (z), J 1 (z) avec leurs valeurs obtenues à l’aide des formules appro-
/X/ /X/
chées (désignées J 0 (z), J x (z)).
De toute évidence, les formules proposées restent aussi valables
pour des z complexes, à condition que | z | ne soit pas excessivement
grand.
G. FORMULES DE QUADRATURE DU TYPE DE GAUSS 305

Tableau 5

Z Jo (z) Jo(z) J l (2) J i W

0 ,4 0 ,9 6 0 4 0,9604 0,1 9 6 0 0,1960


1 ,2 0,6711 0,6711 0 ,4 9 8 3 0 ,4 9 8 3
2 ,0 0,2239 0,2239 0,5767 0,5767
2 ,8 - 0 ,1 8 5 0 - 0 ,1 8 5 0 0,4097 0,4097
3 ,6 - 0 ,3 9 1 8 - 0 ,3 9 1 8 0,09547 0,09548
4 ,4 - 0 ,3 4 2 3 - 0 ,3 4 2 3 - 0 ,2 0 2 8 - 0 ,2 0 2 7
5 ,2 - 0 ,1 1 0 3 - 0 ,1 1 0 5 - 0 ,3 4 3 2 - 0 ,3 4 2 7
6 ,0 0,1 5 0 6 0,1496 - 0 ,2 7 6 7 - 0 ,2 7 4 8

Exemple 2. Examinons l ’application des formules de quadrature


du type de Gauss au calcul des sommes du type
N- 1
S N = 2 / (&)•
fc=0

Grâce à ces formules, on arrive à remplacer S N par une somme où


il y a moins de termes:
n
SN ^ 2 h j f (Xj ).
i= l
Les nœuds xj de la formule de quadrature sont les zéros d’un poly­
nôme p n (x) possédant les propriétés d’orthogonalité suivantes:
N- 1
2 Pn(fy P m ( k ) = 0 (m^n).
h= 0
Les polynômes orthogonaux correspondants seront des polynômes
de Tchébychev d’une variable discrète (voir § 12).
Considérons à titre d’exemple le tableau 6 où sont comparés les
résultats de calcul des sommes S N pour / (k) = y l + k (l entier)
et pour des nombres n différents de points de quadrature. On rencontre
souvent des fonctions de ce type en mécanique quantique. Remarquons
Tableau 6
JV-1 10 1000

l
1 10 1 10
n

î 26,9 4 4 42 ,6 0 3 22 405 22 606


3 25,808 42,3 6 0 21 207 21 453
5 25,7 8 6 4 2 ,3 6 0 21148 21405
N 25,7 8 5 42,3 6 0 21129 213 9 5
306 APPENDICE

que pour n = N la formule de quadrature fournit la valeur exacte


de la somme cherchée.
Exemple 3. En cherchant les facteurs d’absorption de la lumière
dans les raies du spectre, on est souvent amené à calculer des inté­
grales du type *)

(» > °)- <5>


—oo
Le domaine des valeurs de s essentiel pour l ’intégration se réduit,
en raison du facteur e~s\ aux valeurs de | s | < 1. Dans ce domaine
la fonction—\x
-------2
sj —
. 2 pour x donné est une fonction de s à varia-
}—y
tion suffisamment lente tant que y est assez grand. On peut donc
calculer la fonction K (x , y) pour ÿ > 1 à l’aide des formules de
quadrature du type de Gauss où interviennent des polynômes d’Her-
mite :
n

K (s, y) ~ Kl (*, y) = ± g X, ( », + y> • (6)


3= 1

Or, pour un y petit, la fonction - \x _ s)f2-j-, y 2 présente un maximum


bien marqué en x = s, si bien que la formule de quadrature (6) sera
inexacte pour des x petits. On peut contourner cet inconvénient en
donnant préalablement à K (x , y) une forme mieux adaptée à l’ap­
plication des formules de quadrature du type de Gauss. On a

K ( x , ÿ ) = 4 Im

J
OO
{xl ^ _ iy ds.

Au lieu de faire l ’intégration le long de l ’axe réel, nous allons inté­


grer, d’après le théorème de Cauchy, le long d’une droite parallèle
à l’axe réel en posant s = ai + t (a 0, —oo < f < oo) ; il vient
alors pour K (x , y)
uu
e ~(ai+t)*

K (*» ^/) = 4 " Im l (.r — t ) — i ( a + i / )


dt =

e~t2 [(a + y) cos 2 a t— (x — ï ) s i n 2 a£]


ea2
JT S (x -i) 2-f(a+î /)2 (?)

*) Voir H. H. C o 6 e ji t m a h, Beedenue e meoputo amoMHbix cnenmpoe.


M., <E>H3MaTrM3, 1963, § 35, n. 3 (I. S o b e 1 m a n, Introduction à la théorie
des spectres atomiques).
G. FORMULES DE QUADRATURE DU TYPE DE GAUSS 307

Grâce à une telle transformation, nous remplaçons sous le signe d in-


tégration la fonction au maximum bien marqué —-----5 ^) 2 par
\ X y

une fonction aplatie (a-\-y)* se ^a^sse approcher avec


bonne précision, dans le domaine essentiel pour l’intégration,
par un polynôme de degré assez petit. Il est vrai qu’on voit apparaître
alors dans l’intégrande un facteur oscillant. Si l ’on choisit a æ 1,
on rend la fonction [(a + y) cos 2at — (x — t) sin 2at] assez bonne
dans le domaine intéressé.
Calculons à présent l’intégrale (7) à l’aide d’une formule de qua­
drature du type de Gauss dans laquelle figurent des polynômes d’Her-
mite :
.a2 n (a - f y) cos 2 a s j— (x — sf) sin 2 asj
K (x , y ) ^ K 2(x, y ) = ~ 2 h (x — s/)s+ (a+y)* (8)
J=1
L’analyse effectuée montre qu’en appliquant une formule de qua­
drature du type de Gauss au calcul de l’intégrale (7), on obtient de
bons résultats pour x et y quelconques, même si les points de quadra­
ture ne sont pas nombreux : il suffit de choisir a ^ 1. On s’en assure
en examinant le tableau 7 où sont confrontés les résultats de calcul
T a b l e a u 7

x = 0, y = 0, 01 x = 1, y = 0 , 0 1

n K (x, y) = 0 , 9 8 9 K (x, y) = 0 , 3 6 9

K i (x, y) K 2 (x, y) K i ( x , y) I l 2 (x, y)

3 3 7 ,6 1,013 0,0225 0 ,3 8 7
5 3 0 ,1 0,991 0 ,6 9 3 0 ,3 7 0
7 2 5 ,8 0,9 8 9 5 0 ,0 4 3 4 0,369

x = 0, y = 1 X = 1, : y = 1
n K (x, y) = 0 , 4 2 8 K (x, y) = 0 , 3 0 5

K i (x, y) K 2 (X, y) K i (x, y) K 2 (x, y)

3 0,451 0,441 0 ,2 9 3 0 ,3 1 7
5 0 ,4 3 4 0 ,4 2 8 0 ,3 0 5 0 ,3 0 5
7 0 ,4 3 0 0 ,4 2 8 0 ,3 0 6 0 ,3 0 5

des intégrales (5) et (7) à l’aide des formules (6) et (8) pour les diffé­
rents nombres de points de quadrature avec a = 1 et pour des va­
leurs différentes de x et de y.
20*
308 APPENDICE

Nous donnons en conclusion les tableaux 8, 9, 10 qui résument


les valeurs des nombres de Christoffel Xj et des nœuds xj servant au
calcul des intégrales des différents types d’après des formules de
quadrature du type de Gauss *). Ces formules utilisent comme nœuds
les zéros de polynômes de Legendre, de Laguerre et d’Hermite. Pour
les polynômes de Legendre et d’Hermite, on ne trouve dans les ta­
bleaux que des valeurs non négatives de xj. Il est à noter qu’il existe
dans ce cas pour chaque Xj positif une valeur négative —xj de même
poids Xj.
Tableau 8

n XJ n xj h

2 0,5773502692 1 0,1834346422 0,3626837834


8
0,5355324099 0,3137066459
0 0 ,8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 0,7966664774 0,222381035
3 0,7745966692 0,5555555555 0,9602898565 0,1012285363

4 0,3399810436 0,6521451549
0,8611363116 0,3478548451
0 0,3302393550
0,3242534234 0,3123470770
0 0,5688888888 9 0,6133714327 0,2606106964
5 0,5384693101 0,4786286705 0,8360311073 0,1806481607
0,9061798459 0,2362688506 0,9681602395 0,08127438836

0,2386191861 0,4679139346
6 0,6612093865 0,3607615731
0,9324695142 0,1713244924
0,1488743390 0,2955242247
0,4333953941 0,2692667193
0 0,4179591837 10 0,6794095683 0,2190863625
0,4058451514 0,3818300505 0,8650633667 0,1494513491
7 0,7415311856 0,2797053915 0,9739065285 0,06667134430
0,9491079123 0,1294849662

Les formules de quadrature s’écrivent:


1 n
1)
J f { x ) d x = ^ Xjf(xj)
-i i=i
(xj sont les zéros de polynômes de Legendre P n (x), voir le tableau 8) ;
oo n
2) f e~xf (x) d x = '2 i ^ jf (X1)
•o *j=Ai

*) Une notation abrégée est utilisée pour des nombres Xj<gi 1, par exemple:
0,(4)233699 = 0,0000233699.
G. FORMULES DE QUADRATURE DU TYPE DE GAUSS 309

(Xj sont les zéros de polynômes de Laguerre L%. (x), voir le tableau 9) ;

oo n
3) j e~x2f (x) dx = 2 h f (x i)
—oo j—1

(Xj sont les zéros de polynômes d’Hermite Hn (x), voir le tableau 10).

T ab le au 9

n XJ xi n XJ h

i 1 1 4,90003530845 0,02063351447
7 8,1821534446 0,(2)1074010143
12,7341802918 0,(4)1586546435
0,5857864376 0,8535533906 19,3957278623 0,(7)3170315479
2
3,4142135624 0,1464466094 0,1702796323 0,3691885893
0,9037017768 0,4187867808
2,2210866299 0,1757949866
0,4157745567 0,7110930099 4,2667001703 0,03334349226
3 2,2942803603 0,2785177336 8
7,0429054024 0,(2)2794536235
6,2899450829 0,0103892565 10,7585160102 0,(4)9076508773
15,7406786413 0,(6)8584746716
22,8331317369 0,(8)1048001175
0,3225476896 0,6031541043
4 1,7457611011 0,3574186924
4,5366202969 0,03888790851 0,1523222277 0,3361264218
9,3950709123 0,(3)53929447056 0,8072200227 0,4112139804
2,0051351556 0,1992875254
3,7834739733 0,04746056277
0,2635603197 0,5217556106 9 6,2049567778 0,(2)5599626611
1,4134030591 0,3986668111 9,3729852517 0,(3)3052497671
5 3,5964257710 0,07594244968 13,4662369110 0,(5)6592123026
7,0858100059 0,(2)3611758679 18,8335977889 0,(7)4110769330
12,6408008443 0,(4)2336997239 26,3740728909 0,(10)3290874030

0,2228466042 0,4589646740 0,1377934705 0,3084411158


1,1889321017 0,4170008308 0,7294545495 0,4011199292
6
2,9927363261 0,1133733821 1,9083429017 0,1180682876
5,7721435691 0,01039919745 3,4014336979
9,8374674184 0,(3)2610172028 0,06208745610
0,(6)8985479064 5,2224961400 0,(2)9501516975
15,9828739806 10
8,3301527468 0,(3)7530083886
11,8437858379 0,(4)2825923350
0,1930436766 0,4093189517 16,2792578314 0,(6)4249313985
7 1,0266648953 0,4218312779 21,9965858120 0,(8)1839564824
2,5678767450 0,1471263487 29,9206970122 0,(12)9911827220
310 APPENDICE

Tableau 10

n xj h n XJ b

1 0 1,772453851 0,6611470126
0,3811869902
8
1,1571937124 0,2078023258
2 0,7071067812 8,8862269255 1,9816567567 0,01707798301
2,9306374203 0,(3)1996040722
3 0 1,181635901
1,2247448714 0,2954089752

0,5246476233 0,8049140900 0 0,7202352156


4 0,7235510188 0,4326515590
1,6506801239 0,08131283545 9 1,4685532892 0,08847452739
2,2665805845 0,(2)4943624276
0 0,9453087205 3,1909932018 0,(4)3960697726
5 0,9585724646 0,3936193232
2,0201828705 0,01995324206
0,3429013272 0,6108626337
0,4360774119 0,7246295952 1,0366108298 0,2401386111
6 1,3358490740 0,1570673203 10 1,7566836493 0,03387439446
2,3506049737 0,(2)4530009906 2,5327316742 0,(2)13436445747
3,4261591188 0,(5)7640432855
0 0,8102646176
7 0,8162878829 0,4256072526
1,6735516288 0,05451658282
2,6519613568 0,(3)9717812451
RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES

1. Fonction gamma T(z).


Définition :
oo
r (z) = J ë~ttz~i d t , Re z >►0.
o
Prolongement analytique. La fonction Y (z) admet un prolon­
gement analytique sur le plan complexe tout entier à l ’exception
des points z = — n (n = 0, 1, 2, ...) en lesquels elle possède des
pôles du premier ordre aux résidas
Res T (z) = ( — l) nln 1 .
Intégrales dans lesquelles intervient la fonction gamma :
î
B( x , y) = j = Re x > 0, Re y > 0 ;
0
oo

j ex p (-a*P )*Y -id f = J L ^ , P= y ,


o
Rea>>0, Rej3;>0, Rey>>0,
Relations fonctionnelles :
r(z -h l) = z r (z), r (vz ’) r (vi - z )' = ~sin nz
22Z"2r (z) T (z + 1/2) = Y n Y (2z).
Valeurs particulières :
i > + i ) = w!, r ( i / 2) = y rH,
r (re + l / 2) =
Représentation asymptotique et ses corollaires:
ln T (z) = (z — 1/ 2) ln z —z + ln 2ji +
n- 1
^2k
+2
k= l
2k {2k— l)z 2ft— + ° ( ^ r ) > |a r g z |< j i - ô ,
312 RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES

B h sont les nombres de Bernoulli qui se laissent déduire de la


relation de récurrence
71- 1
2 C X = 0 (» > 1 ), B„ = 1, C i= T ,
fe=0
r (x + i)= |/2 ïS (-ï-)“ [ i+1L + o (^-)] (x>0),

n! æ Y 2nn jn (formule de Stirling),

r r(t)<r> = z “[ 1 + ° ( t ) ] > |a r g 2 | < j i - 6.


La courbe représentative de la fonction y = T (x) est donnée à l ’Ap­
pendice A.
2. Dérivée logarithmique de la fonction gamma (z ).
Définition :
V (*) = r (z)/T (z).
Relations fonctionnelles :
lj) (z + 1) = 1/z + lj) (z), Oj) (z) = lj) (1 — z) — 31 cotg 3tZ,
2 ln 2 + (z) + IJ) (z + 1/2) = 2i|) (2z).
Valeurs particulières :
i|> (1) = T' (1) = —y, y = 0,57721566 . . .,
n

iJ)(l/2) = —y —21n 2, ^ ( n - h l ) = —y + 2 ,
fe=l
n

1H « + l / 2 ) = - v - 2 1 n 2 + 2 2 j A t '
A=1
Représentations intégrales et développement en série :

^ ( z) = — y + 1 - j l ) dt = —y + j--e-[ Z l - f 1 d t' R e z > 0,


o o
oo

^ ( 2 ) = — Y + ( 2 — 1) 2 (z+n) > z ^ —n (n = 0, 1, . . . ) .
n= 0
Représentation asymptotique :

^ (z) = ln z — y z 2 2kz*h ^ ( lâîT ) »


A=1
| arg z | ^ Ji — ô, sont les nombres de Bernoulli (voir n° 1).
RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES 313

3. Equation généralisée du type hypergéométrique.


Equation différentielle :
» I T(z) , a (z)
u = 0 ,
' o (z) a 2 (z)

a (z) et g (z) sont des polynômes de degré non supérieur à 2, t (z)


est un polynôme de degré non supérieur à 1.
Réduction de Véquation généralisée du type hypergéométrique à
une équation du type hypergéométrique. Par le changement u ~ <p (z) y
on réduit l’équation différentielle initiale à la forme
u (z) y" + t (z) y' + Xy = 0,
où t (z) est un polynôme de degré non supérieur à 1 et h est une cons­
tante. La fonction q) (z) vérifie l’équation
<p7q> = xt (z)/o (z)
dans laquelle xt (z) est un polynôme de degré non supérieur à 1:

rc(z)=-g^~T±]/"( g )2~P+faj-
La constante k est choisie de façon à annuler le discriminant du
trinôme du second degré sous le radical. Le polynôme t (z) et la
constante % sont définis par les égalités
t (z) = t (z) + 2jc (z), X = k + xt' (z).
E x c e p t i o n s. 1) Si le polynôme a (z) admet une racine mul­
tiple, i.e. a (z) = (z — a)2, alors par le changement s = l/(z — a)
on réduit l ’équation initiale à une équation généralisée du type hy­
pergéométrique pour laquelle g (s) = s.
2) Il n ’est pas possible de réduire l ’équation initiale à une équa­
tion du type hypergéométrique par le procédé indiqué si g (z) = 1
/V /V
et l’expression ( t (z)/2 )2 — g (z) est un polynôme du premier degré.
On pose alors xt (z) = —^ x (z), auquel cas l ’équation initiale devient
y (az + b) y = 0.
En faisant un changement linéaire s = az + b, on la réduit à l’équa­
tion de Lommel (voir § 13, n° 1).
4. Equation du type hypergéométrique.
Equation différentielle :
g (z) y" + x (z) y' + Xy = 0,
314 RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES

G (z) et t (:z) sont deux polynômes de degré non supérieur à 2 et à


1 respectivement, X est une constante. Les solutions de cette équation
portent le nom de fonctions du type hyper géométrique.
Forme auto-adjointe :
(Gpy'Y + ty y = 0,
où la fonction p (z) vérifie l’équation
[g (z) p (z)]' = t (z) p (z).
Un changement linéaire de la variable indépendante permet géné­
ralement de réduire les équations du type hypergéométrique aux
formes canoniques suivantes :
équation hypergéométrique :
z (1 — z) y" + [y — (a + P + 1) z] y' — a$y = 0,
équation hypergéométrique dégénérée
zy" + (? — z) y' — ay = 0,
équation d’Hermite
y" — 2zy' + 2vy = 0.
Propriété des dérivées des fonctions du type hypergéométrique y (z).
Les dérivées vn (z) = y(n> (z) sont des fonctions du type hypergéo­
métrique et vérifient l ’équation
(z) Vn + Tn (z) Vn + Pn^n = 0
dans laquelle
Tn (z) = T (z) + no' (z), pn = X + nx' + ra(re~— g".
Forme auto-adjointe de Véquation pour vn (z) :
(CfPn^n) ”1~ PnPn^n pn (z) G (z) p (z).
Représentations intégrales des solutions particulières y v (z):
f av {s) p (s) ^
c v
Ici Cv est une constante de normalisation, la fonction p (z) vérifie
l ’équation [g (z ) p (z)Y = t (z) p (z), la constante v est racine de
l ’équation X + vt ' + v ^ cr" = 0, le contour C est choisi de
façon à vérifier la condition
av+1(s)p(s) S2= 0 ($!, s2 sont les extrémités du contour).
(s — z) V +2 «1
Pour le choix des contours C , voir le § 3.
RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES 315

Représentations intégrales des dérivées des solutions particulières


yv (z) :
j/k) (z\ — Cv ) r qV p fc) ds
^ oh(z)p(z) ) (S_ 2 )v+i-fc as'
c

cy -c/n ^ + ^ r 1a")-
s=0

Relations de récurrence et formules de dérivation pour les solutions


particulières y v (z ). Trois fonctions quelconques y^ki)(z) vérifient en-
semble une relation linéaire

2 A t {z) (z )= 0
i= i *

aux coefficients polynomiaux A t (z) si les différences \ t — V j sont


des nombres entiers. Pour le calcul des coefficients A t ( z ), voir le § 4.
5. Polynômes du type hypergéométrique. Les polynômes du type
hypergéométrique yn ( z ) représentent des solutions polynomiales de
l ’équation du type hypergéométrique
(7 (z) y " + r (z) y' Xy = 0
qui correspondent à
X = Xn = — ut' — Q» (n = o, 1, 2, ...).
Formule de Rodrigues pour les polynômes du type hypergéométrique :

»» W = - ^ - | ^ t a n (z)p(z)]

(Bn est une constante de normalisation).


Formule de Rodrigues pour les dérivées d'un polynôme du type hy­
pergéométrique yn (z) :

2*"1(z) = -§ £ r ue (*> P (*)].


m -1

^mn~ (n—rn)! I I (T n 2 °)’ = 1» A0= l.


k—0

Par un changement linéaire de la variable indépendante, on ré­


duit les expressions des polynômes yn (z) et des fonctions cr (z),
p (z) aux formes canoniques suivantes :
316 RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES

1) Polynômes de Jacobi
.ps?’w ( * ) = - i ^ f ( i - 2 ) - “ ( i + 2 ) - |i- ^ - [ ( i - z ) n+“ ( i + 2 r s],
a(z) = 1 — Z2, P (z) = (1 —2)a (l4 -z p .
Les cas particuliers les plus importants des polynômes de Jacobi
sont :
a) les polynômes de Legendre Pn (z) = P^0»0) (z) ;
b) les polynômes de Tchébychev de l re et de 2e espèce

T n (z)= (1"2)„ p<n ' n ’ ' 1/2)(z) = cos (narccosz),

p - W " - s§ ^ r PS‘,/!,1/î>(I>:
c) les polynômes de Gegenbauer

c " (z>= (x + Xi|â)„ '/2, l ‘ ‘/2>(2)-


Nous avons introduit la notation (a)n = a (a + 1) . . .
. . . (a + n — 1), (a )0 = 1.
2) Polynômes de Laguerre

y n (z) = Ln (z ) = - e 2z “ a — ( z » + a e - z) ,
or (2) = z, p (2) = zae~z.
3) Polynômes d'Hermite

y n (z) = H n (z) = ( — 1)" e2*^ (e~zi),


o (z) = 1, p (z) = e-*\
Formules de dérivation pour les polynômes de Jacobi, de Laguerre
et d’Hermite :

A P ? ' B (* ) = 1 ( » + <x + P + 1 ) P i a 1’ s + , ) ( x ) ,

— L l (x) = _ L T .\ (x), — H n (x) = 2 n H (x).


Si le polynôme o (z) admet des racines multiples, i.e. cr (z) =
— (z — a)2, les polynômes correspondants yn (z) se laissent exprimer
en fonction des polynômes de Laguerre :
ÿ n (z) = C „ ( z - a ) ” i ? ( ^ - ) , a = — t ' — 2n + l

étant une constante de normalisation).


RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES 317

6. Quelques propriétés générales des polynômes orthogonaux.


Les polynômes p n (a:) sont orthogonaux sur l’intervalle ] a, b [
par rapport au poids p (x) si
6

j Prn (*)Pn ix)


a
P (x ) dx = 0 (m=£ n).

Forme explicite d'un polynôme p n (x) orthogonal sur Vintervalle


] a, b [ par rapport au poids p (x) :
Co Ci ... Cn

Ci C2 . . . C n+i
P n (x ) = A n
C n -1 Cn . . . C 2n -1
1 x ... xn
b
Cn= J xnç>{x)dx est le moment de la fonction poids; An, une
a
constante de normalisation.
Relation de récurrence :
bn+i a T l-l
x Pn ix ) = P n + l (x ) - f ( Y L ) Pn(x ) + P n - l ( x )'
“n+i \ an a n+ 1 &TI a Tl -1
Ici
b

d'n = j P n ( x ) P (X) d x
a

est le carré de la norme, et an, bn les coefficients des puissances de


plus haut degré du polynôme p n (x) :
p n (x) = anxn + bnxn-1 + • • • 0).
Formule de Darboux-Christoffel :
n
Ph (g) Pk (y) __ 1 du Pn+i (x) Pn (y) —Pn (*) Pn+i (y)
3 dl d% a n+1 x—y
h—0 *
7. Polynômes orthogonaux classiques. Par polynômes orthogonaux
classiques, on entend des polynômes du type hypergéométrique
yn (x) pour lesquels la fonction p (#) vérifie la condition
<J (x) p (x) Xk |x=a,b = 0
(a et b sont des nombres réels; k = 0, 1, . . .), et p (x) > 0 sur l’in­
tervalle ] a, b [ . Ces polynômes sont orthogonaux par rapport
318 RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES

au poids p (x) sur l ’intervalle ] a, b [ , i.e.


b
j Um (x ) Vn (x ) P (x ) d x = 0 (m # n).
a

Par changement linéaire de la variable, les polynômes orthogo­


naux classiques se laissent réduire aux formes canoniques suivantes:
1) polynômes de Jacobi (x) pour a > —1, P > —1;
2) polynômes de Laguerre (a:) pour a >* —1 ;
3) polynômes d’Hermite H n (x).
Les caractéristiques principales de ces polynômes sont résumées
dans le tableau 2 (voir § 7).
Représentations asymptotiques pour n oo :
n(0'> P) cos {[ft-f (oc4- ft-f-l)/ 2 ] 8 — (2a-f-1) Jt/4)
r n (cos 0) = -\-0 (n~3t2)
l / ï m (sin (0 / 2 ) ) a + 1 / 2 (cos (0 / 2 ) ) p + 1 / 2
(o < ô < e < « — ô),
1 e x / 2 x - a / 2 - l/4na/2- 1/4 C0S [ 2 Y UX — ( 2 a + 1) — ] +
L l (x) =
VS
+ 0 (re“/2- 3/4)
( 0 < ô ^ £ ^ C i V < < oo),

# 7I (a:) = J/2 ( y )n/2 e*z/2 [cos ( ] / 2?ü:- ) + O (» -/* )]


(| x j <C o o ) .

Fonctions génératrices :

(1 — 0 a 1exp (— )= 2 (x)
n=0

exp (2;ri i2) = 2 (*) ^ 7-.


n= 0

P o l y n ô m e s d e L e g e n d r e . Les polynômes de Legendre


P n (x) sont orthogonaux sur l ’intervalle ] —1, 1 [ par rapport
au poids p (æ) = 1. C’est un cas particulier des polynômes de Jacobi
Pn’^(x) P°ur a = P = 0 et des polynômes de Gegenbauer Cvn {x)
pour v = V2.
Equation différentielle :
(1 — x 2) y" — 2xy' + n (n + 1) y = 0, y = P n (x).
Formule de Rodrigues :
RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES 31 9

Représentation intégrale :
2n
p n( x ) = - ^ \ 1—xZ sin <p)n dq>.
o
Fonction génératrice :
oo

--- — 1 . = 7, P n (x) tn.


1/1 — 2tx + t* ^
71=0
nw
Valeurs particulières:
pn (i) = i, pn ( - i ) = (-i)" ,
±(0) = 0, P 2„ ( 0 ) = i i > n1>” <2")1
2
(" O2
Carré de la norme

2rc + l *
Relations de récurrence:
(1 — x 2) Pn (x) = — (n + 1) [Pn+1 (x) — xP n (a:)],
p n (x ) = [ Pn + l (x ) — x P ’n (*)] = Ts^P 'n+1(*) “ P 'n ~ 1(*)!’
(n + 1) Pn+l (x) — (2n + 1) x P n (a:) + n P n_t (x) = 0.
Représentation asymptotique:
(cos 0) = l / " J _ cos[(n+ 1/ g ) j - Jt/4] + fl(tt- 3/2).
r nn y sin 0
Les courbes représentatives des polynômes de Legendre Pn (x) pour
quelques valeurs de n sont données sur la figure 1 (voir § 7).
8. Fonctions sphériques.
Equation différentielle :
1 d ( . n du \ 1 d2u , 7 /? , .\ /->
U S T lê [ s m Q ~ d Q l + l I Ï Ï 2 F ' ^ + z ^ + 1) w = a
Formes explicites :
Y !m (6- <P) = - 7= - eim<r®im (cos 9) (-I< * < I),
/ Zn
1
O (r) —( ^)l -t/r ‘é‘l- 1-1 (l —m)v,! (1 — x 2)m/2
U*m(x ) - m [ y — J} v > dxi+m v (1 — >
x * ) l=

_ (—i)l~m
~ 2n ! Y * 72 * l(Z i—
l Sm)!! ' ”7 -«*)*
e «. - r n (* ) = (-! )” e , „ (x), Yf m ( 9 , <p) = ( — l ) m y It _m ( 9 , q>)
320 RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES

Propriété d'orthogonalité :
j q>) Yt-m- (0, <p)dQ = ôil/ômm».
Relation de récurrence :

c o s e y lm(6, <p) = ] / r I+1, m <e, <p)+

+ Y y ‘-‘. ™<6’ <p>-


Formules de dérivation :
<p) = im Y tm (9, <p),

e±il" ( ^ ■^g=L + m c o t ® 0 y im) = I / i ( l + l ) - m ( m + l ) î ' i , » . ± i


(pour m = ±(Z + 1) on posera (0, cp) = 0).
Développement d'un polynôme homogène quelconque de degré l
suivant les fonctions sphériques:
U^X, y , z ) = r l 2 C'mnY'l-2n,m( 0t <P)*
m, n
Développement d'un polynôme harmonique homogène quelconque
de degré l suivant les fonctions sphériques :
i
u l ( x , y , z ) = rl 2 ClmY lm (Q, <p).
m=—Z
Théorème d'addition :
i
P t (COS(D)= 2z4^ y 2 <Pl) ^îm(02^p2)
m=- Z
(co est l ’angle entre deux vecteurs r x, r 2dont les directions sont carac­
térisées par les angles 01, et 02, <p2)»
00 l
1K —r2l r =^
------- S
r*j"1 /+i '(C0S <*>) =
1=0 >
oc 1 l

= 4n S b ïT T T rrr S y <m(0i. < P i ) n » ( e 2. % ) ] ,


Z=0 ^ m=— Z
r< = m in(r1, r2), r> = max(r1, r2).
Fonctions sphériques généralisées. Une rotation du système de
coordonnées définie par les angles d’Euler a, |3, y transforme les
RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES 321

fonctions sphériques Y i m (0 , cp) de la façon suivante :

9) = 2 D lm m ' (tt, p, y ) Y i m ' ( & , <p').


m'=—l
Les coefficients D l m > (a, P,
m 7 ) s’appellent fon ctio n s sph ériqu es
g én éralisées d'o rd re l
F orm e exp licite des fo n ctio n s D m
l m> a ( , P, 7 ):
Dmm' (CL, p, 7) = giOwx+m'v)^
‘'mm (P).
dl /R )- 1 1 / (l + r n ) \ ( l - m ) [
” 2m V (Z+m')l (/—m') ! X
m-m' m+m'
X (1 — x ) 2 (1 + s) 2 P ^ - m' ' m + m t)(x),

(#) est un polynôme de Jacobi, x = cos p.


R ela tio n en tre les fo n c tio n s sp h é r iq u e s g é n é ra lisé e s et les fo n c tio n s
sph ériqu es :

O L (a, P- V) = l / - J T f T Y ‘<*(P> a )’

Dim (*, P. ?) = ( - > ) " / i r | r y im(P. V)-


D q
1 q ( ol , p, 7) = P t (COSp).
9. Polynômes orthogonaux classiques d’une variable discrète.
Par polynômes orthogonaux classiques d’une variable discrète, on
entend des polynômes y n ( x ) qui vérifient l ’équation aux différences
o ( x ) AVy + t ( x ) A y + X y = 0

et tels que la fonction p ( x ) , solution de l ’équation aux différences


A [a ( x ) p (x)l = t ( x ) p ( x ) ,
vérifie la condition
G( x) P (x) Xk U = a ,{, = 0

(a, deux nombres réels, b — a entier, k


b = 0 , 1 , . . .), et p (x) >» 0
sur l ’intervalle Ja, b [ .I c i
A/ ( x ) = f ( x + 1) — f ( x ) , V / (x) = f (x) —f (x — 1),
n{n — 1)
X = Xn — —n x r n KJ •

Ces polynômes sont orthogonaux par rapport au poids p (x) sur


l ’intervalle ] a, b [ au sens suivant:
2 Vm (x ù Vn (*t)p(*i) = 0 (m=£n).
i

La sommation est faite suivant des i tels que a ^ x t ^ b — 1.


1/2 21-0592
322 RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES

Formule de Rodrigues:
n- 1
yn^ =T^TAn[p^) fc=0
Il o(x—k)~\.
Toutes les propriétés des polynômes p n (x ) orthogonaux sur l ’inter­
valle 1 a, b [ avec le poids p (x) se conservent dans le cas
des polynômes orthogonaux classiques d’une variable discrète, à
condition de faire la sommation suivant les valeurs discrètes de la
variable indépendante au lieu d’intégrer sur l ’intervalle ] a, b [
dans les formules correspondantes.
Les caractéristiques principales des polynômes orthogonaux
classiques d’une variable discrète — polynômes de Hahn hÿ*’ (x ),
polynômes de Tchébychev tn (x), polynômes de Meixner (#),
polynômes de Krawtchouk k f f (x), polynômes de Charlier ^ (*) —
sont résumées dans les tableaux 3a et 3b (voir § 12).
10. Quelques fonctions spéciales voisines des fonctions de deuxième
espèce Q0 ( 2) pour les polynômes orthogonaux classiques.
a) F o n c t i o n g a m m a i n c o m p l è t e :
00

T (a, x) = j e"^0"1dt.
X

Changeant t en x (1 + s ) , l ’intégrale ci-dessus se réduit à la re­


présentation intégrale de la fonction hypergéométrique dégénérée
de deuxième espèce G (a, y, x ) :
T (a, x) = e ~ x x aG (1, 1 + a, x).

Fonction bêta incomplète:


X

B* ( p, q) = j fp- ‘ (1 — t f ' d t .
0
Changeant t en x s , l ’intégrale pour B x ( p , q ) se réduit à la repré­
sentation intégrale de la fonction hypergéométrique F (a, p, y, x) :
B*(/?, q ) = - j X vF ( p , 1 — q, 1 + p, x).

b) E x p o n e n t i e l l e intégrale:

E m (Z ) = \ -7F 5T - ds' Re Z > 0 (771 = 1, 2,


1
RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES 323

R ela tio n de récurrence et fo rm u le de d ériva tio n :


E m (z) = — rr \.e~z — zE m-1 (z)]»
E Tfl (Z) = 771-1(Z) ‘
D évelo p p em en t en série de E x (z) :

k=l
(y est la constante d’Euler).
R ep résen ta tio n a sym p to tiq u e:
n
p- z
(—l)ft (m)k
E m (z ) z [2
L
fe=0
= m (m-\- 1) . . . (m-^-k — 1), (m)0 = 1.
R ela tio n en tre E x (z) et la fo n ctio n ex p o n en tielle in tég ra le Ei (z) :
E x (z) = —Ei (—z ) .
c) S i n u s et cosinus intégraux:

Si (z) = j Ci (z) = j J Ï 2 1 L d ,s .

0 00
D évelo p p em en ts en séries de p u issa n ces:

si (z) = 2 (- 1)ftî!ft+1
(2A:+ l)(2fc + l)! 9
ft=0

(_ l)fc + l Z2 k
Ci (z) = v + ln z— 2 (2k)(2k) !
ft=i
(y est la constante d’Euler).
R ep résen ta tio n s a sym p to tiq u es:

o•/ \ _ COS Z Th / \ sin Z £ \


Sl (* )= — — z— p ^ — — Q W '
Ci (2 ) = 4 i P ( z ) _ ^ i ç (z),
ou

fc=0

Q(*)=ft=0
s (~1^«+1)1+O(^1.
21 *
324 RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES

d) F o n c t i o n d e s e r r e u r s :

<D ds.
(Z )= W j e' s2
Développement en série de puissances :
oo
Q (s) = l _ y (~ i)fez2fe+1
W VS h=0
A Al(2fc + 1)
Représentation asym ptotique :

<D(z) = 1
Vn
1
?
e ~ z2
n

[ i + S ( - 1)1
1.3- ... -(2k—1) + O (z~2n~2)
(2z2)ft
J
h—1
( |a r g z |< -|- — ô) .

e) I n t é g r a l e s de F r e s n e l :
2 Z

S (z) = j sin— ds, C (z) = j cos ds.

Relation avec la fonction des erreurs :

C(z) — iS (z )= | di = — i ^- z)

Cette relation permet d’obtenir le comportement asymptotique et le


développement en séries des intégrales de Fresnel.
11. Fonctions cylindriques.
a) F o n c t i o n s d e B e s s e l .
Equation de Bessel :

z2u" + zu' + (z2 — v2) u = 0,


u = Zv (z) est une fonction cylindrique d’ordre v.
Equation de Lommel :

v + [ (PV2v- ‘)2 + a' ~ / y' ] V = 0,

v (z) = zaZv (pzv)-


RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES 325

Représentations intégrales de Poisson pour les fonctions de Bessel


de première espèce / v (z) et les fonctions de Hankel H va >2) (z) :
1
_ (*/2)v
/ v (z) = j (1 —tz)v 1/2 cos ztd t, R e v > —1/2,
l/n r(v + i/2 ) -1
gi ( 2 —n v / 2 - J t / 4 ) ç^ v _ 1/2 ( , . if \ v —1/2
r ( v + 1/2) J e l1+ ir) *■
0
Re v >» —1/2,
£—i ( z - J t v / 2 —Jt/4) f _ u V . 1/2 / , if \ v —1/2
r (v + i/2) J dt'
0
Re v >» —1/2.
Représentations intégrales de Sommerfeld :

/ v (z) = "2jT I giZSin <P”iVq>d<P>


Ci
i T ; 1» ( z ) = __1_ j g iz s in <p-iv<*> ^ Cp >

C+
# < ,2> ( Z) = - i - j giz sin çi-ivcp
C_
(les contours C^, C+, C_ sont représentés sur les figures 8 et 9,
voir § 15),
Jt
j n (z) = - ^ r J * i2 sin <p"in<p rf<p»
-n
oo
e iz s i n « p — 2 J n ( z ) e in<t.
7 l = — OO

Représentations asymptotiques:

^v(2)=]/—[cos(2— (4)s>nz+
+ # ( t ) co sz] ’

(*) = ^i(z- Itv/2 - n/4) [ 1 + 0 ( T ) ] »


(Z) = j / A e -i< z-* v /2 -n /4 ) ^ + <9 f J _ ) ] .
326 RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES

Relations entre différentes fonctions cylindriques :

H % (z) = e™H<" (z), H % (z) = e - ^ H Ç ' (z),


J v (z) = 4r [H ? (z) + H ? (z)b y v (z) = ± [H ? (.z ) - H ? (z)),

/ - v ( z ) - e - iwv/ v (2 ) e i n v J v ( z ) - / _ y (z)
B ÿ ' (z) = i sin jtv
H ? (z) = i sin jiv »
COS JtV/y (z) --- / - y (z)
Y v (z) = sin jxv
/_ n (z) = ( —l)n / n (z).

Développements en séries :

M ^ ( — l ) fe (z/2)v+2fe
v' ' Z j feir(V+ fc+i) »
k=0

f f i . 1' 21 « = L ( 2) ± i { 2 / „ (Z) I n 2 ( t ) 211” ' -


fc=0

“ 2 “ JU (i+2fc) ! [^(ra + A;4-l) + ^ ( * + l ) l } ,


k=0

k=0
oo

-sh=0 (~H(i+Ar [t»(»+*+D+♦<*+!)]}


(pour n = 0 on admet que la première somme s’annule, ip (z) est la
dérivée logarithmique de la fonction gamma).
Les courbes représentatives des fonctions J n (x) et Y n (ce) pour
quelques valeurs de n sont données sur les figures 10 et 11 (voir § 16).
Relations de récurrence et formules de dérivation :
Zv_,(z) + Zv+1(z) = -2iv2 Z v (z),
*9
Zv. , ( z) - Z v+1(2) = 2Z ;( z),

( ~ *dz") IzV^v (z)] = zV nY \-n (z)i

{ ~ " T ~ Ê r T tZ~VZ' W = Z_(V+n)Zv+n (Z)


(Z y (z) est l ’une quelconque des fonctions J v (z), Y v (z), üTy1,2) (z))*
RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES 327

Fonctions de Bessel d'ordre demi-entier :

J 1/2 (z) = / 1 5 - sin z, Y 1/2 (z) = - yi / t 2^ cosz’


zr(l, 2) , /* 2 +.
" 1/2 (z) = V ~nze± i(z-Jt/2) 5
_£J
TCZ z» ( ~ T dz j|n COS Z
Un- 1/2 (z) = ]r / " — (n = 0, 1, .
oCl »2) d \n
H n—1/2 (z) = lr/ " — Zn
jxz ( - 4 dz j (w = 0, 1, -
d \n •
jxz zn ( " T dz 1 sin z
n- 1/2 (z) = lr/ * — (n = 0, 1,
Intégrale de Fourier-Bessel :

f ( x ) = \ kF (k) J v (k) dk ,
0
oo
F (ft) = j z / (x ) J v (kx) dx.
o
Théorème d'addition de Graf :
oo

Zv ( k R ) e ^ = 2 J n (kr)Zv+n(kp)ein* (r< p ).
71= — oo

Théorème d'addition de Gegenbauer :


Zv jkR) Jy+n (kr) Zy+n (fc p )
(kR)v
= 2 vr (v ) 2 (v + « )
(fc r)v (fc p )v
^ (p ) ( r <p ) .
71= 0
Ici r, p, i? sont les côtés d’un triangle arbitraire, ^ l ’angle formé
par R et p, p = cos 0, 0 l ’angle formé par r et p, A: un nombre quel­
conque, (p) un polynôme de Gegenbauer, Zv (z) l ’une quelconque
des fonctions J v (z), Y v (z), #v*' 2) (z), r < p .
Développement d'une onde sphérique suivant les polynômes de
Legendre (voir le théorème d’addition de Gegenbauer) :
AhR
•„ V '17 I M Hnl 1/2 (fcP)p
R OO-
T j^ 7 ^ 7 ^ "
Développement d'une onde plane suivant les polynômes de Legendre :

eikrj / f 2 in + t ) Jn+m{kr)Pn {\*)


71=0
{k est le vecteur onde, p = cos 0, 0 l ’angle entre les vecteurs k et r).
328 RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES

b) F o n c t i o n s de Bessel modifiées.
Equation différentielle :
z2u" + zu' — (z2 + v2) u = 0, u (z) = Z v (iz).
Pour z > 0 cette équation différentielle admet comme solutions
linéairement indépendantes les fonctions
J v (z) = e~înv/2J v (iz), K v (z) = — ei"(v+i)/2^i) (jZ).
Représentations intégrales de Poisson (Re v > —1/2):

7V(z) = ~ j c h z s ( l — $2)v~1/2 ds,


l/jtr(v + i/2 ) -1
1
Kv i> + i/2 ) f rtv-i/2(i+^ r i/2ds-
Représentations intégrales de Sommerfeld pour K v (z) :
oo oo

i £ v (z) = - i - j e -zchal5+v\p ^ j g-zehijj c h v"lj) dty, Re z > » 0,


—oo 0
OC z 2

K v {z) = ±- ( — ) v j e~t~'T r t - v~i dt Rez > 0 .


0
Comportement asymptotique pour z —*-+oo:

Relation entre les fonctions I v (z) ei Æv (z) différentes valeurs


de v :
/-„(z) = -U z), Æ-v(2) = Æv(z),
JI / —
v (z) -^v (z)
K M = 2 s in jiv
Développements en séries:
v+2ft
T (7\ — V (g/2) '
Jv [ z ) — Z j kl r(fc-{-v-f~î)
fc=0
7 1 - 1

fc=0
kl ifï +
oo

+T<-1)”2 Tr|& w n+*+1>+,Hi:+1>)


ft= 0
(pour n = 0 on admet que la première somme est nulle).
RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES 329

Relations de récurrence et formules de dérivation :


Iv-i (z) ^v+l (z) = (z),
/v -1 (z) + I v+ i (z) = 2/v (z), /' (z) = Il (z),
Xv-, (z) - « v +1 (*) = ~ V Xv (z),
£ v-, (z) H- ^ v+1 (z) = - 2K'V ( z ) , K'„ (z) = - K i (z).
F o n c tio n s / v (z) et ATV(z) d 'o r d r e d e m i- e n tie r :

/«-i/2(z) = V ^ * " ( T -5 T c1** (» = °- !- •••).

(» = o . 1. . . . ) .
Les courbes représentatives des fonctions I n (x) et K n (a:) pour quel­
ques valeurs de n sont données sur les figures 12 et 13 (voir § 16).
12. Fonctions hypergéométriques F (a, P, y , z ).
Equation différentielle :
z (1 — z) y" + [y — (a + p + 1) z] y' — a$y = 0.
Solutions particulières:
Vi = F K P» V» z),
y 2 = z x ^ F (a — y + 1, p— y + 1, 2 — y, z)

(y ^ 0, ±1> z t 2, • • •) î
b) Vi = F (a, p, a+ p—?+1, 1—z),
= (1 — z V ^ - ^ F (y — a, y — p, y — a — p + 1, 1 — z) ;
c) î/i = z-«F (a, a — y + 1, a — p + 1, 1/z),
y 2 = Z-&F (p, P — y + 1, P — a + 1, 1/z).
Représentation intégrale :

*■(«- p> V. z) = r (g)r(^ i . B) j 1(l - t r 1 (1 - zi) - U t,


0
Re y > Re a > 0.
D é v e lo p p e m e n t en sé r ie :

F (a, p, Y.*)- 71=0


MCI.
<0)» = i W L= 0 <a + - 1K
330 RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES

Formule de dérivation :
iF T’ (a + l, p + 1 , 7 + 1, z).
Relations de récurrence. Trois fonctions hypergéométriques quel­
conques F (alf Pj, y l5 z), F (a2, p2, y2, z) et F (a3, p3, y3, z),
dans le cas où les différences a t — a ft, pf — pft, y t — y k sont des
nombres entiers, vérifient ensemble des relations linéaires dont les
coefficients sont des polynômes en z (les relations de récurrence
sont déduites au § 2 0 ).
Relations fonctionnelles :
F (a, p, y , z ) = JF(p, a, y, z),
F ( a, p, y, z) = ( l - z ) Y“a” pF ( y - a , y — p, y, z),

P. V. f (g ’ P’ « + P - V + 1. i - * ) +
Y~P> T - a - P + 1. 1 - 2 ) .
/''(a, p, y, z) =
- r 'K l a ) (-2)~^(«. «-T + 1. «-P + 1.4) +
+ ( P- P ~ T + 1 ' p ~ g + 1 ’ v ) .
| arg( —z) | < Jt.
La dernière relation fonctionnelle et le développement en série des
fonctions hypergéométriques d’argument Hz donnent lieu à la repré­
sentation asymptotique de la fonction F (a, P, y, z) pour z oo.
Les différentes combinaisons des trois dernières relations fonc­
tionnelles conduisent à de nouvelles relations fonctionnelles :
F (a, p, y, z) =
= ( i - 2)- ^ .^ - g F { a , T_ p, 1 + a _ p, _ i _ ) +

+ d - 2 ) - ? rlî-w rlS P- l - “ +P- ï = r )


( I arg (— z) | < ai, ! arg(l —z)[ <xc),
F (a, p, y, z) =
(y— a —P) p f „ a , „ „ a , _r , p „ z— 1\ .
____ « r ( y ) T
~ z r (v —a)T(Y-P) F l ’ 1 + a —V» 1 + a + P —y, — J -f
. -a-v/4 ~\Y-a-P r (y) r (a + P—y) w
+ z z) r (a) r (P)— x
X F ( y —a, 1 —a, 1 + y —a —p, ^ =-^)
( | arg z | < ji, | arg(l —z) | < jc),
RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES 331

F (a, p, 7 | |
, z ) = (1 — z ) ~ a F (a, y —p, y, z j { z —1 ), arg(l — z ) < n,
F ( a , P, = 7 , z) a,
(l — z ) ~ & F ( y —— z) <ji.
p, 7 , z/(z 1), | arg (1 — |
Le20scasparticuliers desrelations fonctionnelles sont notés dansle
§ .
Expression de différentes fonctions à l'aide de la fonction hypergéo­
métrique :
F (a, 0 , 7
, z)=l,
F ( a, P, P, z) = (l —z)~a,

» + « + P + i . “ + i-
(—i)n r ( n + p + i ) z? / „ „ 1 1o , a p 1 4 i + z \
ni rfp + l)
------ — l F ’ B + “ + P + 1- P + 1- —- ) ,
P„(z) = F ( - n , n + 1 1 1 1 , , = )=(-l)"/?(-«, »+l, 1,i+î),
Jt/2

* (* )= j l ’ z*)>
0
Jt/2
£(z)= J0 (l-z2sm2q>)l'2tf<p=-2-f(-1 , -y. 1. z2)-
13 . F on ctions hypergéomé triques d
égé
n é
rée
s F( a, 7
, 2
) et
G (et, y, z).
Equation différentielle :
zy* + (v — z) y ’ —a y = o.
Solutions particulières:
a) = F (a, 7 , z),
y x
i/ 2 = z1-VF (a — 7 + 1 , 2 — 7 , z) ;
b) 2/i = G (a, 7 , z) ;
y2 = ? G (y— — a, 7 , z).
Représentations intégrales :
1

*■(«> f ’ z) = ~r (g)"r (Y—g) 1 fg~‘ (1—t)y~a~i eu dt (Re Y > H ea> 0),


0
00

G (a, y,z)=-l^-j e-<{“-‘(l+l-)v'a'1Æ(Rea>0),


0
00

G(a, y, z)=ir^- j e - ”sf*-i(i + s)y- a- l ds (Rez>0 , Rea>0).


0
22 *
332 RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES

Développement en série :

F (a, y, z) = ^ (g)n
(Y )» n !
71=0

Formules de dérivation :

■JïF (a, y, z ) = —- ^ ( a + l, Y + l , z),


CL
- j ^ G ( a , y, z) = —a G ( a + l, y + 1, z),

•^-[zaG(a, y, z)]= — (a , y — 1, z)].

Relations de récurrence. Trois fonctions hypergéométriques dégé­


nérées quelconques .F (al5 Y2> 2)j F (a2> Y2> z)> ^ (a 3> Y3> z), dans
le cas où les différences a* — a h, Yt — Yft sont des nombres entiers,
vérifient ensemble des relations linéaires dont les coefficients sont
des polynômes en z. Il en est de même pour la fonction G (a, y, z)
(pour l ’établissement des relations de récurrence, voir le § 20).
Relations fonctionnelles :
F ( a , y» ) = # F (Y — a* Y» — z),
2

G (a, y» z) = zl ~yG (a — y + 1* 2 ~ Y» z)>

G(a - V- ^ n a - T + l j-P fr’ v’ z) +

+ r rT(r )1> *‘-T F (« -7 + l, 2 —y , z ),

F (a, v, z) = r (^ g) e*“«G (a, y, z) +

+ -FZ?r«Z:tin<a' ï)G ( V - a ' V. - * )


(le signe positif correspond à Im z > 0).
Des cas particuliers des relations fonctionnelles sont notés dans
le § 20, n° 4.
Représentations asymptotiques pour z —>• oo :
G (a, y» z) = z- a [l +<9(l/z)],

'< « • * • > - - r a £ 5 < - * > “ [ 1+ ' > ( f ) ] +

( ] ar gz] <J t , 1arg( —z) K jt).


RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES 333

Expression de différentes fonctions a l'aide de la fonction hypergéo-


mêtrique dégénérée :
F(0, y, z) = G( 0, y, z) = 1,
F (a, a, z) = ez,
G(a, a + 1, z) = z~a,

n |V (o+ i) F ^_
Ln(x) = V 1 + “ ’ X)’

/ ^ 2) = T u f i r e' Zi?( v + 4 - ’ 2 v + 1 ’ 2z)>


(*)«]/S(2z)V'G(v+-i-, 2v+l, 2z).
14. Fonctions d’Hermite H v (z ).
Equation différentielle :
y" — 2zy' + 2vz/ = 0.
Solutions particulières :
â ) * /i = # v (2) , y a = ( ~ z) ;

b) î/ i = (iz), z/2 = ez2 t f - v - x (—iz).


Relation avec les fonctions hypergéométriques dégénérées’.
H v (z) = 2VG ( — v/2, z2) (| arg z|< Ji/2 ),
# m — 2V]r (*/2) p ( __ ï_ _L z2\_i_
r ( (i—v)/2 ) ^ l 2 ’ 2 9z ) ‘
2 vr ( —1 / 2 ) /l-v _3_ \
^ r (-v /2 ) 2 » 2 ’ Z r

Représentation intégrale :
oo

(2) = 7 — J e- ‘- - 2 * r v- ‘ * .
0
Développement en série :

^ « -■ srtb rS ( - i r r ^ ) ^ .
n=0
Formule de dérivation :
H ^, {z) = 2vH x_i (z).
Relation de récurrence :
# v (z) - 2ziTv_1 (z) + 2 (v - 1) H v_2 (z) = 0.
334 RAPPEL DES FORMULES PRINCIPALES

Relations fonctionnelles :
2vrfv4-'n i— -i—
ym
H v (z) = - - T -- ■^ [e 2 # -v -i(iz) + e 2

ffv(Z)= v(-z) +22r(_V


v)*e 2 H . ^ ( - i z ) ,
v+i z2 + iü i 2 ± l l

ov+i - i /r , "(•»+»
(Z) - g - ^ 7 / v ( - z) + r (J ; , g 2 if-v -i(iz ).

R e p r é s e n ta tio n s a s y m p to tiq u e s p o u r z —r- oo :


f f v (Z) = (2 2 )v [ l + 0 ( A . ) ] ( |a r g Z| < - £ - ) ,

f f ï (2) = (2 z)v [ l + 0 (A )]+ Ç lj^ ^ (_ 2z) - ' - 1 [i+ o( 4 -)]


(n/2 < | argz |< j t , | arg( — z ) | < n/ 2 ).
LITTÉRATURE

1. BATEMAN H., ERDÉLYI A. Higher transcendental functions. New York,


McGraw-Hill, 1955.
2. BETHE H., SALPETER E. Quantum mechanics of one- and two-electron
atoms. Berlin, a. o. Springer-Verl., 1957.
3. WATSON G. N. A treatise of the theory of Bessel functions. Cambridge
univ. press, Cambridge, 1944.
4. VILENKIN N. I. Spécial functions and the theory of group représentations.
American Mathematical Society, Providence, R. I., 1968.
5. YLADIMIROV Y. S. Equations of mathematical physics. M., « Mir », 1983.
6 . GELFAND I. M., MINLOS R. A., SHAPIRO Z. Ya. Représentations of
the rotation and Lorentz groups and their applications. Pergamon Press,
Oxford, 1963.
7. HOBSON E. W. The theory of spherical and ellipsoidal harmonies. Cam­
bridge univ. press, Cambridge, 1931.
8 . E BrPA O O B M. A. AHanuTuuecKHe ^ymcuira. M., Hayna, 1968 (EVGRA-
FOV M. Fonctions analytiques. M., « Naouka », 1968).
9. LAVRENTIEV M., CHABAT B. Méthodes de la théorie des fonctions d’une
variable complexe. M., « Mir », 1972.
10. LANDAU L., LIFCHITZ E. Mécanique quantique. Théorie non relati­
viste. Vol. III. M., « Mir », 1974.
11. JIEBE^EB H. H. CnemiaaBHHe <$yHKmra h iix npujionteHna. M., <Dh3-
MaTni3 , 1963 (LÉBÉDEV N. Fonctions spéciales et leurs applications. M.,
« Fizmatguiz », 1963).
12. NIKIFOROV A., OUVAROV V. Eléments de théorie des fonctions spé­
ciales. M., « Mir », 1976.
13. SVESHNIKOV A., TIKHONOV A. The Theory of Functions of a Complexe
Variable. M., « Mir », 1978.
14. SZEGÔ G. Orthogonal Polynomials. American mathematical society.
Providence, R. I., 4tt» édition, 1975.
15. CUftOPOB io . B.? (DEftOPIOK m. B>t inABYHHH M. H. JlenmiH no Teo-
pmi $yHKUHH KOMnjieKCHoro nepeivieHHoro. M., « Hayna », 1976.
(SIDOROV Yu., FÉDORIOUK M., CHABOUNINE M. Leçons de théo­
rie des fonctions d’une variable complexe. M., « Naouka », 1976).
16. CYETHH II. K. KnaccnnecKne opiorOHajibHue MHOronjieHM M., « Hayua »,
1979 (SOUÉTINE P. Polynômes orthogonaux classiques. M., « Naouka »,
1979).
17. TIJONOV A., SAMARSKI A. Ecuaciones de la fisica matematica. M.,
« Mir », 1983.
18. TRICOMI F. G. Differential équations. Blackie, 1961.
19. WHITTAKER E. T., WATSON G. N. A course of modem analysis. Cam­
bridge univ. press, Cambridge, 1952.
20. SCHIFF L. Quantum mechanics. New York, McGraw-Hill, 1955.
336 LITTÉRATURE

21. JAHNKE E., EMDE F., LÔSCH F. Fafeln hôherer Funktionen. Stuttgart,
1960.
22. BECKMAN P. Orthogonal polynomials for engineers and physicists. Boul-
der, Colorado, The Golem Press, 1973.
23. Handbook of mathematical functions, edited by Milton ABRAMOWITZ
and Irene A. STEGUN. National Bureau of Standards, Dover Paris inc.
New York, 1965.
24. PIOCHSTADT H. Spécial functions of mathematical physics. New York,
Holt, Rinehart and Winston, 1961.
25. LUKE Y. L. The spécial functions and their approximations. Vol. 1-4.
New York — London, Academie Press, 1969.
26. OLWER F. W. J. Asymptotics and spécial functions. New York, Academie
Press 1974:.
27. RAINVILLE E. D. Spécial functions. New York, Macmillan, 1960.
28. SNEDDON I. N. Spécial functions of mathematical physics and chemistry.
New York, Wiley-Interscience, 1956.
29. WALLACE P. R. Mathematical analysis of physical problems. McGill
University, Holt, Rinehart and Winston, 1972.
30. WIGNER E. P. The application of group theory to the spécial functions
of mathematical physics. Princeton lectures, part I, II, spring, 1955.
31. MILLER W. Encyclopaedia of mathematics and its applications. Vol. IV.
Symmetry and séparation of variables. Section : Spécial functions. Ad-
dison-Wesley, 1978.
Le lecteur trouvera une bibliographie plus complète sur les fonctions spé­
ciales dans [1], [4], [11], [21] à [27].
INDEX DES NOTATIONS

an coefficient du terme de plus haut degré du polynôme p n (x)


Ci (x) fonction cosinus intégral
C l (X) polynômes de Gegenbauer
e n (x ) polynômes de Charlier
Dr nmf P: Y) fonction sphérique généralisée d’ordre l
d'n carré de la norme du polynôme orthogonal
W exponentielle intégrale
F (a, p, 7 , z) fonction hypergéométrique
-F (a, 7 , z) fonction hypergéométrique dégénérée de première espèce
G (a, 7 , z) fonction hypergéométrique dégénérée de deuxième espèce
(* ) polynômes d’Hermite
# v (* ) fonction d’Hermite
t f v ’ (z) fonction de Hankel de première espèce d’ordre v
tfv ' (z) fonction de Hankel de deuxième espèce d’ordre v
M f * P) (* ) polynômes de Hahn
M *) fonction de Bessel modifiée de première espèce d’ordre v
■M*) fonction de Bessel de première espèce d’ordre v
fonction de Macdonald
(* ) polynômes de Krawtchouk
•fin ( * ) polynômes de Laguerre
n » (2 ’ M') ( ® ) polynômes de Meixner
f in (* ) polynômes de Legendre
fi£ (* ) fonction de Legendre associée
f i (na ’ P ) ( * ) polynômes de Jacobi
Qn(*) fonction de deuxième espèce pour les polynômes orthogonaux
classiques
Si (z) fonction sinus intégral
7 n (* ) polynômes de Tchébychev de première espèce
tn (^ ) polynômes de Tchébychev d’une variable discrète
Un (x) polynômes de Tchébychev de deuxième espèce
Ylm ( e > 9) fonction sphérique d’ordre l
Y v (z) fonction de Bessel de deuxième espèce d’ordre v
B (x, y) fonction bêta
r (z) fonction gamma
T constante d’Euler
<D ( z ) fonction des erreurs
\J) ( z ) dérivée logarithmique de la fonction gamma
INDEX DES MATIÈRES

Angles d’EULER 95 Fonction(s) d’argument imaginaire


Approximation semi-classique des so­ 158
lutions d’équations différentielles — — de deuxième espèce 155
173 — — modifiée 15S
— — d’ordre demi-entier 156
Coefficients de Clebsch-Gordan 275 — — de première espèce 141
Condition de B ohr-Sommerfeld 187 — — de troisième espèce 155
Constante d’EULER 288 — bêta incomplète 108
Cosinus intégral 110 — cylindriques d’ordre v 138
Critère de d’ALEMBERT 148 — des erreurs 108
— exponentielle intégrale 110
D-fonctions de W IG NFR 96 — gamma incomplète 108
Développement de Dini 250 — génératrice 41
— de I-Ia n k e l 141
— des fonctions en séries suivant les — — de deuxième espèce 141
polynômes orthogonaux classiques — — de première espèce 141
66 — harmoniques 86
— — suivant les fonctions propres du — d’HERMITE 197
problème de Sturm -Liouville 246 — hypergéométrique 195
—de Fourier -B essel 250 — — dégénérée 195
—multipolaire d’un potentiel 103 — — — de deuxième espèce 197
— d’une onde plane suivant les poly­ — de Legendre associée de première
nômes de Legendre 173 espèce 89
-------sphérique 172 — de Macdonald 159
Distribution binomiale 122 — de N eumann 155
— propres 77
Egalité de P arseval 67 — régulières 28
Equation de B essel 138 — spéciales de physique mathémati­
— de Dirac 264 que 17
— d’HELMHOLTZ 137 — sphériques 85
— d’HERMITE 191 — — généralisées 95
— bypergéomé trique 191 — — d’ordre l 89
— — dégénérée 191 — — de volume 90
— de Klein -G ordon 261 — du type hypergéométrique 19
— de L ommel 138 — de W eber 155
— du type hypergéométrique 19 — de W hitta k er 225
— — — , généralisée 19 Formule(s)
Exponentielle intégrale 108 — de complément de la fonction gam­
ma 284
Fonction(s) — de Darboux -Christoffel 49,
— d’AIRY 162 317
— de B essel 138, 141 — de dérivation 34, 39, 91
INDEX DES MATIÈRES 339

Formule(s) de duplication de la fonc­ Polynôme(s) de JACOBI 37


tion gamma 284 — de K r a w t c h o u k 122
— de Langer 185 — de L aguerre 37
— de quadrature de Gauss 301 — de L egendre 37
— de Rodrigües 24, 36, 115 — de Meixner 122
— de sommation par parties 114 — orthogonaux classiques 40
— — — d’une variable discrète 113,
118
Harmoniques sphériques 86 — de T c h é b y c h e v 37
— — — d’une variable discrète 120
— du type hypergéométrique 23
Inégalité de Bessel 67 — ultrasphériques 37
Intégrale elliptique de deuxième espè­ Potentiel de K r a t z e r 252
ce 224 — de Morse 252
— — de première espèce 224 — de POSCHL-Teller 83, 252
— de Fourier -B essel 251 — de W o o d - S a x o n 252
— de FRESNEL 112 Problème de S t u r m - L i o u v i l l e 237
— de Laplace 294 Problèmes aux limites 235
— de Sonine -G egenbauer 227 Prolongement analytique 28

Lemme de Watson 294 Représentation asymptotique 106, 110


— intégrale 92, 105
— — de Poisson pour les fonctions
Matrice des rotations finies 95 de Bessel 142, 159
— — de SommeRFELD pour les fonc­
tions de B essel 151, 161
Nombre quantique principal 257 — — de S onine -B essel 154
Nombre de B ernoulli 290
— de Chrïstoffel 302
Série hypergéométrique 204
— — dégénérée 204
Oscillateur harmonique linéaire 81 Sinus intégral 110
Spineurs sphériques 264
Symétrie de R egge 279
Polynôme(s)
— de B e s s e l 38
— de Charlier 122 Théorème d’addition 102, 165
— de deuxième espèce 49 -------de Gegenbauer 172
— de Gegenbauer 37 -------de Graf 167
— de H ahn 120 — de convergence simultanée 75
— d’HERMiTE 37 — de développement suivant les po­
— homogène de degré Z 93 lynômes orthogonaux classiques 70
— — harmonique 93 — de W eierstrass 147
À NOS LECTEURS

Les Editions Mir vous seraient très


reconnaissantes de bien vouloir leur com­
muniquer votre opinion sur le contenu de
ce livre, sa traduction et sa présentation,
ainsi que toute autre suggestion.
Notre adresse :
2, Pervi Rijsld péréoulok,
Moscou, 1-110, GSP, U.R.S.S.

Imprimé en Union Soviétique


INTRODUCTION AUX MATHEMATIQUES DISCRETES
par S. YABLONSKI

Le livre de S. Yablonski, membre correspondant de l ’Académie


des Sciences de l ’U.R.S.S., est une introduction aux mathémati­
ques discrètes, une branche qui est en pleine expansion et consti­
tue la base de la cibemétique mathématique. Cet ouvrage a été écrit
sur la base du cours professé par l ’auteur durant de longues années
à la faculté de calcul numérique et de cybernétique de l ’Université
de Moscou.
S’adresse aux élèves du second et du troisième cycle, ainsi qu’aux
ingénieurs et chercheurs en mathématiques appliquées.
AIDE-MÉMOIRE DE THÉORIE DES PROBABILITÉS
ET DE STATISTIQUE MATHÉMATIQUE
par Y. KOROLIOUK et coll.

Cet ouvrage, publié sous la direction de V. Koroliouk, de l ’Aca­


démie des Sciences de T Ukraine, traite des éléments de théorie
des probabilités, de théorie des processus aléatoires et de statisti­
que mathématique. Il décrit également les méthodes et les idées à
la base des raisonnements probabilistes. Il définit lés notions d’es­
pace probabilisé, de variable aléatoire, de processus et de champs
aléatoires, d’espérance mathématique, de probabilités condition­
nelles. Il cite les plus importantes méthodes de vérification des
hypothèses statistiques et de construction des estimateurs des pa­
ramètres pour les répartitions des variables et des processus aléatoi­
res.
Destiné aux chercheurs, ingénieurs, boursiers de thèse et étudiants.
MATHÉMATIQUES SUPÉRIEURES
(en deux volumes)

par Y. BOUGROY et S. NIKOLSKI


Tome I

Le tome I de l ’ouvrage Mathématiques supérieures de Y. Bougrov,


docteur ès sciences, et S. Nikolski de l ’Académie des Sciences de
l ’U.R.S.S., est composé de deux parties.
La première, intitulée Eléments d'algèbre linéaire et de géométrie
analytique traite de la théorie des déterminants et des matrices,
des systèmes d’équations linéaires, des éléments d’algèbre vecto­
rielle, des opérateurs linéaires et hermitiens, des formes quadrati­
ques, de la droite et du plan, des coniques et des quadratiques.
La seconde, qui a pour titre Calcul différentiel et intégral, est con­
sacrée aux limites d’une suite et d’une fonction, au calcul diffé­
rentiel et intégral d’une fonction à une variable et d’une fonction
à plusieurs variables, aux séries.
Est destiné à l ’enseignement technique supérieur.
MATHÉMATIQUES SUPÉRIEURES
(en deux volumes)

par Y. BOUGROV et S. NIKOLSKI


Tome II

Le tome II de l ’ouvrage Mathématiques supérieures de Y. Bougrov


et S. Nikolski est la troisième partie de cette série. Ce livre, qui
a pour titre Equations différentielles. Intégrales multiples. Séries.
Fonctions d'une variable complexe, est consacré à la théorie des
équations différentielles ordinaires, aux intégrales multiples, aux
séries et à l ’intégrale de Fourier, aux équations de physique ma­
thématique, à la théorie des fonctions d’une variable complexe et
au calcul opérationnel.
Est destiné à l ’enseignement technique supérieur.

Vous aimerez peut-être aussi