8
V Livre de l’élève pp. 149‑164
Le devenir des aliments
Chapitre
dans le tube digestif
Ce chapitre appartient au parcours d’apprentissage « Digestion et alimentation équilibrée ». La logique de son insertion
dans un enseignement cyclique et spiralaire est expliquée p. 4‑11.
Compétences*
– Expliquer le devenir des aliments dans le tube digestif : système
digestif, digestion, absorption ; nutriments.
– Relier la nature des aliments et leurs apports qualitatifs et
quantitatifs pour comprendre l’importance de l’alimentation pour
l’organisme (besoins nutritionnels) : groupes d’aliments, besoins
alimentaires, besoins nutritionnels et diversité des régimes
alimentaires.
* B. O n° 48 du 24/12/2015.
Choix pédagogiques
Le chapitre 8 s’inscrit dans le thème 3 du programme
de cycle 4 de Sciences de la vie et de la Terre : Le
corps humain et la santé. Cette partie du programme
est l’occasion d’aborder les questions d’éducation à la
santé. Elle permet aux élèves de prendre conscience
des enjeux de leurs pratiques alimentaires en termes
de bien‑être et de santé. Ce chapitre est décliné en
quatre unités. Il a pour objectif :
– de décrire le devenir des aliments dans le tube digestif ;
– d’utiliser des expériences historiques pour mettre en évi‑
dence la digestion chimique et la notion de suc digestif ;
–  d’expliquer la transformation des aliments en nutri‑
ments grâce aux enzymes digestives issues des sucs
digestifs ou du microbiote ;
– d’expliquer comment les nutriments gagnent le milieu
intérieur.
Les connaissances qui seront acquises au cours de ce
chapitre seront réinvesties dans le chapitre suivant : « Les
bases d’une alimentation équilibrée ».
Par ailleurs, ce chapitre est l’occasion d’aborder le monde
microbien que nous hébergeons (microbiote), en lien
avec d’autres chapitres soit du thème 2 (« nutrition et
micro‑organismes », manuel de 4e), soit du thème 3 (« des
micro‑organismes qui nous protègent », manuel de 3e).
© Éditions Belin/Humensis 2017
La notion d’enzyme est également abordée dans le
thème 2 (chapitre « nutrition animale ») : le mode d’ac‑
tion des enzymes et présenté à travers l’exemple d’une
amylase ; la diversité des enzymes est envisagée (diver‑
sité de substrat et de localisation). Les exemples choisis
sont non‑humains.
Traitement dans le manuel
Le devenir des aliments dans le tube digestif, chapitre 8,
pp. 159-164
Les bases d’une alimentation équilibrée, chapitre 9, pp. 165‑178
L’unité 1 permet de mettre en place certaines bases ana‑
tomiques nécessaires à la compréhension des notions
du chapitre en présentant les organes du tube digestif
(doc. 1). L’anatomie interne du tube digestif est abordée
à l’aide de photographies (endoscopies). Elle montre
également l’évolution des aliments consommés dans le
tractus digestif (doc. 2 à 4). C’est l’occasion de rappe‑
ler le trajet des aliments dans l’organisme et de montrer
que l’évolution de l’aspect des aliments consommés est
incompatible avec l’hypothèse d’une digestion méca‑
nique seule.
L’unité 2, par l’exploitation d’expériences historiques,
permet d’évoquer l’évolution des connaissances scien‑
tifiques au cours du temps et en particulier la mise en
évidence de la digestion chimique (doc.  1 et 2). Les
doc.  3 et 4 sont un support pour des activités expé‑
rimentales faciles à réaliser en classe au collège pour
mettre en évidence la nécessité de deux types de
digestion.
L’unité 3 aborde la notion d’enzymes. Les doc.  1 et 2
présentent le mode d’action des enzymes digestives et
mettent en évidence les organes de l’appareil digestif
qui produisent ces enzymes. Les doc.  3 et 4, en s’ap‑
puyant sur les acquis précédents, permettent de mon‑
trer le rôle du microbiote dans la digestion, via une
production enzymatique complémentaire de celle de
l’hôte, en faisant apparaître des spécificités liées au
régime alimentaire.
L’unité 4 s’attache à montrer le devenir des nutriments
issus de la digestion. Les doc. 1 à 3 permettent une iden‑
tification des structures de l’intestin grêle (en lien avec
Chapitre 8 • Le devenir des aliments dans le tube digestif 49
des observations microscopiques réalisables en classe), trer la redistribution des nutriments à l’ensemble des
en insistant sur la vascularisation et l’évolution de la organes en faisant le lien avec le système circulatoire,
composition sanguine. Les doc. 4 à 6 permettent d’illus‑ mais également d’aborder la fabrication des excréments.

L’évaluation du socle commun et des compétences travaillées

Par domaines du socle

Domaine du socle Compétence travaillée Place dans le chapitre

[D1.1] Comprendre, s’exprimer en utilisant
S’exprimer à l ‘écrit pour décrire V Unité 4 pp. 156‑157 ; question 3
la langue française à l’oral et à l’écrit

Lire et exploiter des photographies V Unité 1 pp. 150‑151

Lire et exploiter des données présentées

[D1.3] Comprendre, s’exprimer en utilisant
les langages mathématiques, scientifiques
et informatiques
V Unité 3 pp. 154‑155 ; question 1
sous différentes formes
Représenter sous forme d’un schéma
V Exercices 8 et 9 p. 163
fonctionnel

Lire un tableau à double entrée V Exercice 10 p. 164

Proposer des hypothèses pour résoudre

V Unité 2 p. 152‑153 ; question 2
une question

Exploiter des données et raisonner V Exercice 4 p. 160

[D4] Les systèmes naturels et les systèmes
Interpréter des résultats et en tirer
techniques V Exercice 5 p. 161
des conclusions

Émettre une hypothèse V Exercice 6 p. 161

Interpréter le résultat d’une expérience V Exercice 7 p. 162

Par pages

Place dans le chapitre Domaine du socle Compétence travaillée

[D1.3] Comprendre, s’exprimer en utilisant
V Unité 1 pp. 150‑151 les langages mathématiques, scientifiques Lire et exploiter des photographies
et informatiques

[D4] Les systèmes naturels et les systèmes Proposer des hypothèses pour résoudre
V Unité 2 p. 152‑153 ; question 2
techniques une question

[D1.3] Comprendre, s’exprimer en utilisant

Lire et exploiter des données présentées
V Unité 3 pp. 154‑155 ; question 1 les langages mathématiques, scientifiques
sous différentes formes
et informatiques

[D1.1] Comprendre, s’exprimer en utilisant

V Unité 4 pp. 156‑157 ; question 3 S’exprimer à l ‘écrit pour décrire
la langue française à l’oral et à l’écrit

V Exercice 4 p. 160 Exploiter des données et raisonner

Interpréter des résultats et en tirer

V Exercice 5 p. 161
[D4] Les systèmes naturels et les systèmes des conclusions
techniques
V Exercice 6 p. 161 Émettre une hypothèse

V Exercice 7 p. 162 Interpréter le résultat d’une expérience

© Éditions Belin/Humensis 2017

[D1.3] Comprendre, s’exprimer en utilisant Représenter sous forme d’un schéma

V Exercices 8 et 9 p. 163
les langages mathématiques, scientifiques fonctionnel

V Exercice 10 p. 164 et informatiques Lire un tableau à double entrée

50
 Quelques conseils
Dans une approche spiralaire, ce chapitre peut-être
aussi traité en lien avec le chapitre « Des micro-orga‑
nismes qui nous protègent » présent dans le manuel de
3e (pp. 149‑162).
Les bactéries intestinales font depuis quelques années
l’objet d’études importantes pour comprendre leurs
actions non seulement sur notre digestion, mais aussi
sur notre santé, notre système immunitaire et notre
bien-être en général. Il est reconnu de nos jours que
de nombreux symptômes et maladies sont liés à cette
flore intestinale (stress, obésité, diabète, autisme, etc.).
Ces recherches sont résumées dans le numéro 441 de la
revue Pour la science (janvier 2015) intitulé « Ces bacté‑
ries qui nous gouvernent ».
De nombreuses expériences historiques sont présen‑
tées dans l’ouvrage suivant : Rémi Cadet, L’invention de
la physiologie, Éditions Belin, 2008.
Corrigé des Missions
Unité 1 V pp. 150‑151
Les aliments que nous mangeons passent par la bouche,
puis par l’œsophage, l’intestin grêle, le côlon et le rec‑
tum. Ils changent d’aspect tout au long de leur trajet.
Après la mastication par les dents, ils ressemblent à une
bouillie, puis, au niveau de l’estomac, à un liquide. Dans
l’intestin grêle et le côlon, il y a de moins en moins de
« parties sombres », c’est-à-dire d’aliments solides, dans
le liquide (présent en très petite quantité dans le côlon).
Pendant l’expérience du doc. 3, aucun niveau de hachage
ne permet d’obtenir un résultat similaire aux boîtes 3 à 5
du doc. 2. L’action mécanique seule ne permet donc pas
d’expliquer le changement d’aspect des aliments à par‑
tir de l’estomac.
Aide niveau 1 :
– Donnez, dans l’ordre, les organes par lesquels les ali‑
ments passent tout au long de la digestion.
–  Décrivez l’aspect de la viande pour chacune des
5  étapes et trouvez où se situe le changement le plus
important.
– Comparez les quatre degrés de viande hachée (doc. 3)
et les cinq étapes du doc.  2 en donnant les ressem‑
blances et les différences.
Aide niveau 2 : L’expérience  3 permet-elle d’obtenir
© Éditions Belin/Humensis 2017
un résultat comparable aux boîtes 3, 4 et 5 de l’expé‑
rience 2. Que pouvez-vous en conclure ?
Unité 2 V pp. 152‑153
1. L’hypothèse testée par Réaumur est que d’autres méca‑
nismes que le broyage interviennent dans la digestion
d’un morceau de viande. Dans son expérience, la viande
est protégée du broyage par le tube métallique. Or,
même ainsi protégée, le morceau de viande commence
à être digéré. L’hypothèse de Réaumur est donc validée.
2. Le paramètre qui varie est la présence ou non de
sucs digestifs. Les hypothèses testées sont : « les sucs
digestifs sont capables de digérer la viande » et « cette
digestion nécessite du temps (2e  phase de l’expérience
historique) ».
Le résultat obtenu par Spallanzani ou dans la recons‑
titution de l’expérience est le même : après un certain
temps, la viande est totalement dissoute. Les hypo‑
thèses sont donc validées.
3. À la fin de l’expérience, le résultat A est plus clair et
comporte des tâches sombres plus petites que le résul‑
tat B, donc les sucs gastriques ont été plus efficaces
pour la digestion. Or l’expérience A correspond à une
mastication complète. Donc la digestion mécanique
facilite la digestion chimique.
Unité 3 V pp. 152‑153
1. Les enzymes digestives proviennent des sécrétions
de différents organes (glandes salivaires, estomac,
pancréas, intestin), ainsi que du microbiote intestinal.
Les enzymes ont pour rôle de transformer les molécules
qui constituent les aliments (protides, lipides et glucides
complexes) en molécules plus petites : les nutriments
(glucides simples par exemple).
2. L’Américaine a une alimentation riche en graisses,
en sucres simples et en protéines animales. Son micro‑
biote contient des bactéries qui produisent en quantité
assez importante des enzymes qui digèrent les sucres
simples et en quantité importante celles qui digèrent
les protéines.
L’Amérindienne a une alimentation principalement faite
de manioc et de blé, donc principalement des végétaux.
Dans son microbiote, se trouvent des bactéries qui pro‑
duisent en quantité importante des enzymes qui trans‑
forment l’amidon, un sucre complexe abondant chez
les végétaux.
On peut en déduire que le microbiote est adapté au
régime alimentaire des individus.
Unité 4 V pp. 156‑157
1. Les nutriments, comme le glucose, sont absorbés au
niveau de l’intestin grêle et d’autres, comme les produits
de dégradations des fibres alimentaires, l’eau ou le cal‑
cium, sont absorbés au niveau du côlon.
2. La paroi de l’intestin grêle présente une grande surface
d’échange. En effet, l’intestin ne mesure que 7 à 8 mètres
de long pour trois centimètres de diamètre, mais il pos‑
sède 10 millions de villosités. Ainsi, on obtient une surface
Chapitre 8 • Le devenir des aliments dans le tube digestif 51
d’échange de 250 m2. Par ailleurs, la paroi intestinale est c. Ce n’est pas la bonne réponse, le microbiote n’est pas
peu épaisse et les nutriments n’ont que quelques micro‑ constitué de nutriments mais de micro-organismes.
mètres à franchir pour rejoindre les capillaires sanguins 6. a.  Après le passage des aliments dans le système
(2 à 5  m d’après l’échelle du  doc.  2). Enfin, cette sur‑ digestif, les nutriments, résultats de la digestion des ali‑
face est riche en capillaires sanguins. La grande surface, ments, passent dans le sang au niveau de la paroi de l’in‑
la faible épaisseur et l’intense vascularisation font que testin grêle. Sachant que l’opération se situe au niveau
la paroi de l’intestin grêle est par définition une surface du système digestif, celui-ci doit rester au repos. Il est
d’échange et favorise donc le passage des nutriments de donc logique d’injecter le liquide nutritif directement
l’intérieur du tube digestif vers le sang. dans le sang afin de nourrir les cellules de l’organisme.
3. Le morceau de gâteau au chocolat est mastiqué au b. Le liquide de perfusion doit contenir des nutriments
niveau de la bouche où il est mélangé à la salive et réduit pour subvenir aux besoins de l’organisme, ainsi que de
en morceaux plus petits par les dents. Une partie des l’eau et des sels minéraux.
glucides qu’il contient sont transformés en nutriments.
7. a.
Après déglutition, le bol alimentaire passe dans l’œso‑
phage, avant d’arriver dans l’estomac où les aliments sont Tube A Tube B Tube C Tube D
mélangés au suc gastrique et forment une bouillie qui Test de présence
sera expulsée dans l’intestin grêle. Les protéines conte‑ du glucose + – – +
nues dans le gâteau sont partiellement transformées en
nutriments au niveau de l’estomac. Arrivé, dans l’intestin
Test de présence
grêle, le gâteau au chocolat transformé en bouillie, ren‑ Non Non
de l’amidon – +
contre les sucs pancréatique et intestinal qui terminent testé testé
la digestion des protides, glucides et lipides en les trans‑
formant en nutriments. C’est au niveau de l’intestin grêle Test de présence
du saccharose Non Non
que les nutriments traversent la paroi des villosités pour + –
testé testé
passer dans le sang. Une fois dans le sang, les nutriments
sont transportés vers les cellules de notre corps.
b. Les molécules d’amidon et de saccharose sont toutes
les deux constituées de glucose. Les enzymes qui les
Corrigé des exercices digèrent agissent de la même manière, c’est-à-dire en
les découpant et en libérant du glucose. Cependant,
4. a. L’intervention chirurgicale peut provoquer une d’après l’expérience, l’amylase agit sur l’amidon, mais
malabsorption car les aliments passent directement de pas sur le saccharose et la saccharase agit sur le saccha‑
l’œsophage à l’intestin grêle et ne sont pas soumis à rose, mais pas sur l’amidon. Ces enzymes, même si leurs
l’action du suc gastrique (estomac), ce qui empêche la rôles sont identiques, sont spécifiques d’une molécule
digestion de certains composés alimentaires et la pro‑ ou d’un substrat.
duction de certains nutriments, qui ne pourront donc
8. Schéma fonctionnel d’une partie de l’appareil digestif
pas être absorbés au niveau de l’intestin grêle.
b. La malabsorption peut contribuer à une baisse de la
masse corporelle car la quantité de nutriments résultant estomac
de la digestion est inférieure à ce qui était produit avant
l’intervention et ne suffit plus à couvrir les besoins de
l’organisme. L’organisme va donc devoir puiser dans
intestin autres
ses réserves graisseuse pour continuer à assurer le bon pancréas
grêle organes
fonctionnement de ces organes.
5. 1. a. Ce n’est pas la bonne réponse, la souris qui reçoit
le microbiote de la jumelle obèse grossit.
b. Ce n’est pas la bonne réponse, le microbiote n’est pas côlon
constitué d’aliments mais de micro-organismes.
© Éditions Belin/Humensis 2017

c. C’est la bonne réponse. trajet des aliments

2. a. Ce n’est pas la bonne réponse, le seul paramètre
trajet des enzymes
étudié ici qui varie entre les deux sœurs est justement
le microbiote. trajet des nutriments

b. C’est la bonne réponse. estomac un organe

52
 9. Schématisation de l’expérience de Beaumont. b. Au bout d’une heure, le morceau de viande contenu
eau dans le tube avec le suc digestif commence à être
digéré, ce qui n’est pas le cas pour le tube ou il n’y
eau + sucs digestifs
a que l’eau et la viande. Donc le suc est capable de
digérer la viande mais il lui faut plus qu’1h pour le faire
totalement.
10. On observe dans le tableau que les protéines
eau à 38 °C
sont transformées en nutriments par le suc gastrique
(déversé au niveau de l’estomac) et les sucs pancréa‑
tique et intestinal (déversés au niveau de l’intestin
morceaux de bœuf
grêle). On en déduit donc que la digestion des pro‑
téines débute dans l’estomac et se termine dans l’intes‑
tin grêle.
1h
Les lipides sont transformés en nutriments par les sucs
pancréatique et intestinal  : la digestion des lipides a
donc lieu dans l’intestin grêle.
Les glucides sont transformés en nutriments par
la salive, les sucs pancréatique et intestinal. Le suc
gastrique n’a pas d’action sur eux. On en déduit que
la  digestion des glucides débute dans la bouche,
morceau de bœuf
qui commence s’interrompt dans l’estomac et se termine dans l’intes‑
à être digéré tin grêle.

morceau de bœuf
non digéré
© Éditions Belin/Humensis 2017

Chapitre 8 • Le devenir des aliments dans le tube digestif 53