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Psychopathologie de la femme enceinte et du post partum

08/10/2021

–> psychologie de la femme enceinte:


La grossesse est une période qui engendre des vagues d’émotions et de sensations étranges, vu que
le corps de la maman est cohabité. Il y a donc un chamboulement d’identité, vu qu’il y’a un change-
ment de statut et de rôle, pour la femme, mais aussi pour la famille en général.
Ce tiers qui existe au sein du couple, est avant tout fantasmé et imaginé avant la conception.
La grossesse réactive des choses inconscientes chez le bébé, d’où le changement et le bouleverse-
ment physiologique et psychologique.
= La grossesse est un chamboulement de corps et de système familial également.

Sur le niveau psychologique:

Winnicott parle de la préoccupation maternelle précoce.


* Préoccupation maternelle précoce: Sous ce terme, D.W. Winnicott décrit cliniquement la période
particulière, de quelques semaines précédant l’accouchement et le suivant immédiatement, pendant
laquelle la mère se montre tout spécialement «capable de s’adapter aux tout premiers besoins du
nouveau-né, avec délicatesse et sensibilité». Elle capterait des signaux qu’elle serait à même de dé-
coder et d’interpréter avec une efficacité extrême. Cet état durerait pendant les semaines qui
suivent la naissance et l’auteur le compare à un repli, à une dissociation, voire à un état schizoïde,
une «maladie mentale normale» dont la mère va se remettre. «Certaines femmes y parviennent avec
un enfant et échouent avec un autre… d’autres ne sont pas capables de se laisser aller à cet aban-
don». Par ces commentaires, Winnicott indique aussi l’existence de variations individuelles.
Il s’agirait d’une identification régressive de la jeune mère à son bébé. Un auteur comme F. Tustin
parle même de «gestation psychique» comme poursuite de la grossesse anatomique et cela nous pa-
raît rendre compte de cette position particulière de l’enfant nouveau-né en tant qu’objet externe-en-
core-internalisé, si l’on accepte de s’exprimer ainsi.

La mère va reproduire inconsciemment les schéma vécu auparavant par elle.


- Normalement la mère refoule cette préoccupation maternelle primaire, et elle va s’adapter et re-
connaître qu’elle porte un fœtus. ( chez les mamans psychotiques il y’a pas cette imagination du fœ-
tus en elle).
- La mère va faire inconsciemment une identification régressive, elle va revivre ce qu’elle a vécu
elle pendant son enfance.

Certains auteurs disent que la grossesse est une rencontre intime avec soi même, donc la femme en-
ceinte ayant eu une bonne relation avec sa mère va facilement surpasser cette période, contraire-
ment aux femmes ayant vécu des événement dures avec leurs mères ( maman intrusives, ou frus-
trantes) avec de fortes chances de reproduire ces schémas, sauf si il y’a des facteurs de protection.
- Il y’a également l’angoisse qui rentre en jeu, la culpabilité…
- il y’a un problème d’identité lors de la grossesse, vu que la mère n’est plus seule dans son corps.

Au début de la grossesse la maman parle du bébé comme quelque chose qui fait partie d’elle, elle ne
le voit pas comme une entité séparée, puis elle va mettre un peu de distance ( ex: le bébé bouge) il
va être un objet séparé d’elle, externe et repérable.
( une envie de récupération quand on donne le même prénom d’un personne décédée)
(primer of jungien psychology)
Beaucoup de conflits sont projetés sur le bébé:
Différents types de grossesses, dont la grossesse à projet, ou les grossesses réparatrices.

- Après 6 mois, la mère commence à se préparer pour l’accouchement ce qui engendre beaucoup
d’angoisses ( inconscient collectif)

- la vie sexuelle est également chamboulée pendant la grossesse.

L’accouchement:

Les parents vont être confronté à un bébé réel, et vont faire le deuil du bébé imaginaire, mais aussi
il faut accepter le bébé réel.
- La maman va être devant un être qui a beaucoup de besoins, la question va être comment la com-
munication va être établit avec ce nouveau né ?
Certaines expériences montrent que le bébé fixent plus le visage humain que d’autres objets, ce qui
montre que le nouveau né est réceptif, et donc communique.
La mère va jouer un rôle de pare excitation, elle va protéger le bébé en filtrant les stimuli en les at-
ténuant et les tempérant pour lui. ( moi peau, la maman c’est le moi du bébé en attendant qu’il
construise son moi)
(fonction étayage: aide apportée au sujet par un individu qui est centré autour de la relation et la dé-
pendance d’un sujet à l’objet)

Winnicott: s’intéresse au holding qui inclus également la culture / handling / objet presenting ( la
maman est là présente au bon moment, et quand elle n’est pas la le bébé l’imagine) / objet transi-
tionnel.

(thérapie interpersonnelle?)

→ Lebovici a dit qu’il y’a 4 types de bébé:


- le bébé fantasmatique qui est un produit ancien des désirs de maternité qui se développent dans
l’enfance en identification à la mère ( il s’agit pour l’inconscient œdipien de la mère d’un enfant de
son propre père).
(complexe electra: Carl Jung. C’est un complexe qui désigne la compétition d’une fille avec sa mère
pour les affections de son père.)
- le bébé imaginaire, c’est plutôt conscient, le bébé est le produit du désir de grossesse, des rêveries
conscientes et préconscientes de la mère.
- le bébé narcissique: c’est un bébé qui vient réparer le narcissisme de ses parents, les parents
doivent faire le deuil du bébé narcissique, sinon cela crée des problèmes d’estime de soi, etc.
- le bébé mythique: produit de la société et des références culturelles.

=> c’est à travers ces prototypes que la maman commence à apprendre à communiquer avec l’en-
fant .

- quand il y a attachement il y a style d’attachement.


- Et quand il y a séparation il y a un mode de défense.

Dans la grossesse il y a des représentation, pourquoi je suis enceinte?


Représentations de la grossesse
- grossesse projet (+)
- grossesse pouvoir (+)
- grossesse non prévue (-)

motherese: langage entre le bébé et la maman


→ Les niveaux d’interaction selon Lebovici:
- interaction comportementale, la manière dont le comportement de l’enfant et le comportement de
la mère ‘agencent l’un par rapport à l’autre suivant 4 registres ( visuel, vocal, interactions corpo-
relles et les comportements de tendresses).

- interactions corporelles, la manière dont le bébé est tenue et manipulé est essentielle (massage,
bain..)

- les interactions visuelles, (winnicott évoque le rôle du regard miroir).


(faire attention à si le bébé regarde la maman dans les yeux ou pas)

- les interactions vocales, dès la naissance le bébé échange vocalement avec sa maman.

- les comportements de tendresse, ce sont des modes de communication et d’interaction

- les interactions affectives, mère et bébé vivent dans un bai d’affect.

Notions abordées:
- Chamboulement identitaire
- La maternalité
- La réactualisation du désir
- La grossesse en tant que régression
- La transparence psychique
- la nidification psychologique , la gestation psychologique
- Ambivalence
- Interaction mère bébé
- Paternage

→ C’est à partir des années 50 et 60 que les chercheurs ont commencé à se poser des questions
sur la grossesse, ils en ont conclut que c’est une crise développementale. Cette crise est vécu par la
femme enceinte en tant que bouleversement qui peut virer au pathologique, comme beaucoup de
pathologies peuvent passer inaperçues lors de la grossesse.
Il faut donc savoir faire la différence entre ce qui relève de la grossesse, et ce qui relève du
pathologique. La durée des troubles révèle aussi si c’est du normal ou du pathologique.
Il y a des cliniciens qui font référence à des phénomènes pathologiques pour décrire la grossesse:
L’hypersensibilité de la mère/ la transparence psychique (Winnicott): il la compare à une maladie
ou un état psychiatrique.
La Préoccupation Maternelle Primaire, c’est l’état qui va graduellement jusqu’à après
l’accouchement puis elle s’éteint. Cet état ressemble à une dissociation, un repli, ou à un état
schizoïde. → c’est à cause de cette préoccupation que la mère est la personne la plus apte à prendre
soin du bébé.
La PMP est très importante pour acquérir le bon rôle de la mère.
Bibring: grossesse = crise développementale, ces recherches montrent les bouleversements affectifs
chez les futurs maman , la maternité fait surgir des structures psychiques comme celles qu’on
retrouve chez les adolescents. Il y a des perturbations importantes qui ne sont pas des névroses,
l’état normal dans ce cas se rapproche de l’état pathologique.
Racamier, parle de la maternalité , comme ensemble des processus affectifs qui se développent et
s’intègrent durant la maternité.
Il y a une nouvelle économie psychique, qui va entraîner une modification de l’organisation de la
personnalité.
La maman peut être maltraité par le bébé sans pouvoir le punir, et peut l’aimer sans condition.

La transparence psychique:
Désigne le fait qu’il y a des résidus enfuis dans l’inconscient (ça) qui vont ressurgir pendant la
grossesse, et remonte au (Moi) → la grossesse est donc le moment idéal pour découvrir les conflits
infantiles.
- La futur mère va confondre son corps et celui de l’enfant ce qui va ressembler à la psychose.
- Il y a aussi une crise générationnelle, la maman va changer de génération.

Bydlowski: la femme dans cet état demande de l’aide vu qu’elle est submergée par les bouts de ça,
il y a une somatisation de ses souffrances. Les manifestations de la grossesse sont l’expression
d’une partie psychologique également.
Il y a des anciennes réminiscences et des fantasmes régressifs qui apparaissent dans la consciences
sans la barrière du refoulement.
Il y a donc une perméabilité psychique.
Quand il y a un relâchement ça monte et ça se traduit soit en fantasmes, rêves, symptômes...

- Raphael-Leff: Il y a des changements brusque de l’humeur, une émotivité accrues, des états de
consciences altérés , des trous de mémoires, et des envies intenses et soudaines. Il y a des moments
intenses comme il y a des moments de rage et de colère qu’elle va revivre.
Il y a également des angoisses qu’elle va revivre comme l’angoisse de perdre ses substances, se
vider ( l’accouchement, et les fausses couches), la peur de l’impulsion, l’angoisse de comment ça va
se passer.

Facteurs de risques de la dépression


- La primiparité: La 1ère grossesse n’est pas facile à gérer, parce que le corps ne sait pas ce qui se
passe.
- Un antécédent de la dépression
- Sentiment négatif par rapport à la grossesse
- Solitude
- Isolement
- Immigration
- Conflits conjugaux
- Le soutien du mari, famille, belle famille
...

Baby blues est différent du post partum.


- crise de larmes
- susceptibilité
- dysphorie
- labilité émotionnelle
- la peur de pas pouvoir être à la hauteur

Dépression chez la femme enceinte et la jeune maman:


- Symptômes physiques: céphalées, douleurs abdominales, fatigue, chute de cheveux,..
- Symptômes psychologiques: phobie d’impulsion, elles s’isolent, très faible estime de soi, elles
prennent pas soin d’elle,..
- Il faut investiguer la qualité du couple avant et après la grossesse, accouchement
- La peur d’être une mauvaise mère.
Dépression:
La grossesse et l’accouchement c’est des événements riches en émotions et en vécu. Cette période
va donc être chargée d’angoisses. Ce doute et incertitude donnent accès aux fantasmes afin de trou-
ver des réponse aux questionnements de la maman. Tous ces facteurs créent donc des angoisses qui
pourraient dans le pire des cas se transformer en détresse psychologique.
Dans ces cas la femme passe à une décompensation psychologique (dépression).
On parle du modèle bio psycho sociale.
Il y a des facteurs qui peuvent aggraver et qui peuvent déclencher (deuil, etc).
La dépression ne touche pas uniquement la maman mais s’étend également sur la famille, d’où la
nécessité de dépister soigner et prévenir.
La maternité est une période de vulnérabilité qui donne accès à cette dépression et à son développe-
ment.
La maman pendant cette période manifeste une dysphorie, d’où la dépression .
Hippocrate: a parlé de cet état comme trouble mental survenant .
Esquirol: Parle de ça comme une agitation manique, physique te psychique post puerpéral).
Bydlowski: Cette symptomatologie va se déclarer et remémorer des événements des grossesses
précédentes qui vont être fâcheuses.
Pendant la période de l’accouchement il y a une angoisse de mort qui se déclare, et datant de
l’enfance (petit hans). Le trouble va se manifester dans la relation avec le bébé.
- La monté de prolactine fait baisser l’œstrogène et donc de libido → d’où le changement d’humeur.

Signes cliniques qui témoignent l’existence de cette dépression:


- Asthénie
- Irritabilité, émotivité, susceptibilité
- Labilité émotionnelle
- Sentiment d’incapacité
- Plaintes somatiques
- Troubles du sommeil
- Troubles du comportement alimentaire

il y a des degrés de dépression, évalués par des échelles (léger/modéré/intense)


- Sentiment de culpabilité , des autoaccusation et des ruminations.
↘ Ça peut arriver au suicide, infanticide, …

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