Vous êtes sur la page 1sur 25

L’abstention dans les

démocraties représentatives:
France/Suisse/Danemark

• Module : politiques comparées et administration des


élections
• Master politiques méditerranéennes et africaines
• Année Universitaire .2O22/2023
réalisation: Freddy Ruban/Laila Abdane
Encadrement : Prof. Sanae Kasmi
Sommaire
o Partie I : nature et état de lieu de o Partie II : de l’immobilisme abstentionniste
l’abstention dans les démocraties vers un dynamisme participatif.
représentatives I- Des tentatives d’interprétation de l’abstention
I- L’abstention, révélateur de la A -L'analyse sociologique de l'abstention :
représentation L'abstention comme un défaut d'intégration
A- L’abstention: un essaie de définition et de B- L’analyse politique de l’abstention
présentation C-L’approche économique du vote ou la version
B- L’abstention: un malaise de la démocratie utilitariste
représentative D-L ‘abstention comme nouvelle forme
II- Mesures de l’ampleur de l’abstention dans d'expression politique
les démocraties représentatives II- Perspectives d’avenir : vers de nouvelles
A- En France : Contexte présidentielles formes de participation citoyenne
/Législatives/ Régionales/ élections A- démocratie participative
européennes B- Quelques modèles de dispositifs de la
B- En suisse : élections présidentielles/ démocratie participative, en France, en
Législatives/ Régionales/ élections Danemark et en suisse
européennes a: Les conférences de consensus :
C- Au Danemark : élections européennes/ b- Le budget participatif
législatives / référendum c- Civic Tech :
I- L’abstention, révélateur de la représentation
• A- L’abstention: un essaie de définition et de présentation

• L'abstention est un terme dans la procédure électorale qui consiste pour un


électeur à ne pas voter lors d'une élection ou au cours de toute autre procédure
électorale (référendum national ou local, votation populaire en Suisse, etc.) malgré
une inscription sur les listes électorales.

• La personne qui ne vote pas est qualifiée d'« abstentionniste ». Les motivations des
abstentionnistes sont diverses. En cas de fort niveau d'abstention, la légitimité des
décisions votées ou des résultats d'élections peut, indépendamment de leur valeur
légale, être fragilisée, notamment par l'idée que la « majorité silencieuse » ne se
serait pas exprimée par le vote
• Les abstentionnistes en deux catégories :

• Ceux qui inscrivent la démarche dans une vision politique en exprimant


une sanction émise à l'encontre des candidats et des partis en lice.

• Ceux qui ne s'intéressent pas à la politique et qui ne s'estiment proches


d'aucun parti. Ils restent loin de toute forme de participation et
d'implication politiques. En raison de leurs problèmes individuels (souvent
d'ordre social), ils sont davantage impliqués dans l'idée du refus et d'une
contestation de la société civile.
Les formes d’abstentionnisme

+L'abstention involontaire: Elle représente environ 10 % de l'abstention


et se compose des : « faux inscrits » qui représentent dans l'exemple de la
France entre 4 et 5 % des inscrits, mais également malades ou absents
au moment du vote qui représentent 5,5 % des inscrits.

+L’abstention volontaire: Dans les courants anarchistes, l'abstention


volontaire est une position dominante. Les anarchistes refusent le
principe de représentation politique qui est perçu comme une
confiscation de la parole de l'individu.
B- L’abstention: un malaise de la démocratie représentative

• L’abstention comme menace pour la démocratie représentative

• L’abstention représente une menace pour la démocratie


représentative en ce sens qu’elle met en cause la légitimité des
décisions votées ou encore des résultats d’élections, peut
indépendamment de leur valeur légale, être fragilisée,
notamment par l’idée que la majorité silencieuse ne serait pas
exprimée par le vote.

• Remise en question de la légitimité du parti au pouvoir


II- Mesures de l’ampleur de l’abstention dans les démocraties
représentatives :
Contexte présidentielles
 Causes de l’abstention
En France
 Le chômage
 Le nombre croissant des scandales d’affaires financières
 La religion
Législatives
 La marginalisation de certaines communauté
 Le désengagement des électeurs
 Le niveau de catégorie socio-professionnel

16 mars 21,5 %
1986
Pas de second tour : scrutin à la proportionnelle
5 juin (premier tour) 34,3 %
1988
12 juin (second tour) 30,1 %
21 mars (premier tour) 30,8 %
1993
28 mars (second tour) 32,4 %
25 mai (premier tour) 32 %
1997
1er juin (second tour) 28,9 %
9 juin (premier tour) 35,6 %
2002
16 juin (second tour) 39,7 %
10 juin (premier tour) 39,6 %
2007
17 juin (second tour) 40,0 %
10 juin (premier tour) 42,78 %
2012
17 juin (second tour) 44,59 %
11 juin (premier tour) 51,3 %
2017
18 juin (second tour) 57,36 %
12 juin (premier tour) 52,49 %
2022
19 juin (second tour) 53,77 %
Régionales
 Ingérences des communautés
 Le comportement des élus et des partis politiques

Année Date Abstention


1986 16 mars (tour unique) 21,73 %
1992 22 mars (tour unique) 31,37 %
1998 15 mars (tour unique) 41,97 %
21 mars (premier
39,16 %
2004 tour)
28 mars (second tour) 34,34 %
14 mars (premier
53,67 %
2010 tour)
21 mars (second tour) 48,79 %
6 décembre (premier
50,09 %
tour)
2015
13 décembre (second
41,59 %
tour)
20 juin (premier tour) 66,72 %
2021
27 juin (second tour) 65,31 %
Elections Européennes
Une démocratie alarmante
Un éventuel rejet des instances Européennes vis-à-vis des populations

Date Abstention
12 juin 1979 39,29 %
17 juin 1984 43,28 %
10 juin 1989 51,2 %
12 juin 1994 47,24 %
13 juin 1999 53,24 %
13 juin 2004 57,24 %
7 juin 2009 59,37 %
25 mai 2014 57,57 %
26 mai 2019 49,88 %
En Suisse
Elections présidentielles
 Un fonctionnement immuable
 Le manque de diversité des électeurs
 Le digital
Date Abstention en % Participation en %
2013 21,3 78.7
2018 29,7 70.3
2023 30,8 69.2

Législatives
 La parité homme-femme au parlement
 La représentation des individus issus de l’immigration

Date Abstention en % Participation en %


2013 27,65 72,35
2018 35,33 64,67
2023 41,58 58,42
Régionales
 Les électeurs s’engagent pour d’autres causes
 Le manque de diversité des électeurs
(premier tour) 50,18 %
2011
(second tour) 46,45 %
(premier tour) 48,77 %
2016
(second tour) 37,78 %
(premier tour) 61,25%
2022
(second tour) 62,32%

Elections européennes
 Des déséquilibres constants et des compétences limités
 Les institutions européennes; un sujet ‘anti-télévisuel’
2009 55,64 %
2014 48,89 %
2019 52,67 %
Danemark

* Vote Danois sur les règles de justices à l’UE (2015) * Législatives Danoise (2019)
Referendum
* Referendum du vote de la population Danoise sur l’option de retrait du pays concernant la
politique de sécurité et de défense commune de l’UE (2022)
Partie II : De l’immobilisme abstentionniste vers
un dynamisme participatif.
• I. Des Tentatives D’interprétation De L’abstention
• A -L'analyse Sociologique De L'abstention :

• L'abstention comme un défaut d'intégration


• Alain Lancelot : l’abstention est la conduite des mal intégrés,
des plus défavorisés socialement.

• Daniel Gaxie « cens caché » : l’abstention est le résultat d'un


mécanisme d'exclusion sociale et politique gravé dans la
structure inégalitaire des sociétés.
• B- L’analyse Politique De L’abstention
• L'intermittence Du Vote
• L’abstention dépend de la conjoncture particulière de la
consultation électorale.
• La participation donc varie selon :
• 1) Le cadre institutionnel de l'élection ou le mode de scrutin
• 2) Le type de l'élection
• 3) La temporalité des consultations :
• 4) La configuration de l'offre ou le système partisan :
• 5) L’intensité de la compétition
• 6) Les campagnes électorales :
• C- L’approche Economique Du vote ou La Version
Utilitariste :

• L'abstention comme acte de raison.


Puisque les coûts de l’abstention sont supérieurs au bénéfice
incertaine
• Anthony Downs: La thèse de « paradoxe du vote »
• Si le vote est un acte irrationnel, pourquoi les gens continuent
d’aller vote ?
• Résolution de l’énigme: satisfactions psychiques
• D-L ‘abstention Comme Nouvelle Forme D'expression
Politique ou Le vote Délibéré
• Anne Muxel « vitalité démocratique »
• L’abstentionnisme délibéré.
• Distinction entre les abstentionnistes « hors-jeu » et les
abstentionnistes « dans le jeu » politique.
• Abstention : Expression d’un mécontentement, une forme de
« sanction »
• Le vote blanc : un geste politique, manifestant un refus de l'offre
politique en présence.
II- Perspectives D’avenir : Vers de Nouvelles
Formes de Participation Citoyenne.
• A-La Démocratie Participative

• L’ensemble des mécanismes politiques qui visent à associer les citoyens


au processus de la prise de décision politique et à renforcer leur
participation à ce processus.

• La voie royale pour assurer la survie et l’approfondissement de ces


démocraties installées mais soi-disant fatiguées.
• Visant contenir l’essoufflement démocratique, la montée en force de
l’abstention et sa généralisation, et redonner sens à la légitimité de la
représentation.
B- Quelques Modèles de Dispositifs de La démocratie
Participative, en France, en Danemark et en suisse

• a: Les Conférences De Consensus :

• C’est une forme de participation citoyenne

• Le but est de permettre à un panel de citoyens de dialoguer


avec des experts et de s’exprimer sur des problèmes
scientifiques et technologiques pour lesquels il existe
d’importantes incertitudes et divergences d’opinion.
• Au Danemark: La conférence de consensus ou les jurys citoyens
sont une invention danoise, où elles sont pratiqués depuis
1987.

• En France: les conférences organisés en France sont


d’inspiration danoise.
• exemple: conférence sur les états généraux de la bioéthique menée en
2009 par le ministère de la santé français.

• En suisse: le recours à des « Publiforums » sur le modèle des


conférences de consensus danoises, depuis les années 1990.
• b- Le Budget Participatif :
• Origine : a Porto Alegre au Brésil

• Un mécanisme de démocratie participative à travers lequel


les citoyens allouent une partie du budget de leur collectivité
à des projets d’investissement

• S’est largement répandu à travers toute l'Europe,


notamment en France et suisse, où il est pratiquée d’une
manière plus ou moins similaire.
• En France, les budgets participatifs sont déployés dans plus de 80
municipalités françaises. Ils portent sur des projets de
d’investissement. 5% en moyenne

• En suisse, plusieurs projets de budgets participatifs sont lancés. Ils


portent plus sur des projets de fonctionnement.

• Ces projets restent inscrits dans le cadre de politique des quartiers (


des espaces de de proximité) menées par des cantonnes suisses, parfois,
sous forme de Contrats Quartiers.

• Le Danemark, ne dispose pas de budget participatif, car les communes


danoises sont dotées déjà d’un nombre d'instruments très variés de
démocratie participative, qui avise la consultation des citoyens
(borgerinddragelse) dans la prise de décision, désormais classique de
la politique locale au Danemark.
• c- Civic Tech :

• Le Numérique, facteur d'accroissement de la participation

• En France : prolifération des consultations en ligne grand public,


par exemple, états généraux de l’alimentation en 2017.

• En suisse : la floraison des pétitions en ligne


• Le débat sur le e-voting n’est pas encore tranché
Bibliographie :

Vous aimerez peut-être aussi