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Du calme en ville :

aménager en faveur
du bien-être

Cerema
Territoires et ville
2, rue Antoine Charial 69003 Lyon
www.cerema.fr
La collection « L’Essentiel » du Cerema

Cette collection regroupe des publications de synthèse faisant le point sur un thème ou un sujet donné.
Elle s’adresse à un public de décideurs ou de généralistes souhaitant acquérir une vision globale et une mise
en perspective sur une question. La rédaction volontairement synthétique de ces ouvrages permet d’aller
à l’essentiel de ce qu’il faut retenir sur le sujet traité.

Remerciements

Cet ouvrage a été réalisé sur initiative du Cerema pour le compte de la Direction générale de la prévention
des risques (DGPR) du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer afin de favoriser la prise en
compte des zones calmes dans les plans de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE).

Il a été élaboré par Marie-Paule Thaveau et Roland Cotte (Cerema Territoires et ville), Ralph Bernard (Cerema
Sud-Ouest) avec la participation de Louise Mazouz et Jean-Pierre Deparis (Cerema Nord-Picardie).

Le Cerema remercie tout particulièrement Bruno Vincent (directeur d’Acoucité) pour la qualité de son aide
à la réalisation de cet ouvrage.

Le Cerema remercie également :


- Jean-Claude Galléty pour ses conseils avisés ;
- Éric Gaucher et Denis Bozzetto (Groupement de l’ingénierie acoustique - GIAC) pour leurs contributions
et soutien ;
- Émilie Bertrand (bureau d’études Acouphen) et Alain Delannoy (bureau d’études Acapella, agence
Venatech-Nord Lille) pour leurs contributions ;
- l’ensemble des relecteurs externes : Pascal Valentin et Gaëlle Lebreton (DGPR), Gaétan Cheppe (mairie
de Lille), Agathe Doucet (Université catholique de Lille), Alice Contejansen (Grand Lyon la métropole),
Bob Clément (Agence d’urbanisme de Bordeaux) ;
- l’ensemble des relecteurs du Cerema : Samuel Belfis, Cédric Boussuge, Lucie Bruyère, Laure Der Madirossian,
Anne Grandguillot, Isabelle Leroy-Dutilleul, Patrice Morandas ;
- Bernard du Verger (Cerema) et Thomas Miège pour leurs illustrations de grande qualité.

Les photos sont créditées au nom du Cerema sauf mention contraire. Les extraits issus de la BD ORTHO sont
reproduits conformément à l’autorisation n° 5016-087 de l’IGN en date du 25/10/16.
3

Préface
« Le bruit est une nuisance majeure au quotidien pour par leur faible exposition au bruit, dans lesquels
un grand nombre de nos concitoyens. Un sondage l’autorité qui établit le plan souhaite maitriser
de l’Ifop de 2014 a rappelé que 86% des Français l’évolution de cette exposition compte tenu des
se déclarent gênés, à des degrés divers, par le bruit activités humaines pratiquées ou prévues).
à leur domicile, les principales sources de bruit Les cartes de bruit sont certes un élément d’aide à la
évoquées étant les bruits liés à la circulation routière décision mais, ne modélisant que certaines sources
et les bruits de voisinage. sonores, elles ne peuvent à elles seules permettre
Si l’exposition à des niveaux sonores élevés peut d’identifier des zones calmes.
entrainer des lésions du système auditif, il est Les PPBE devant être réexaminés et le cas échéant
aujourd’hui avéré qu’une exposition régulière à des révisés en 2018, le présent ouvrage vient apporter
niveaux sonores dès 40 dB(A) peut être à l’origine aux collectivités locales des exemples concrets de
de pathologies cardiovasculaires, de perturbation détermination et de préservation de zones calmes
du sommeil, de retards dans les apprentissages et fondés sur une approche interdisciplinaire dans
de gêne. laquelle le niveau sonore doit être pris en compte
L’Organisation Mondiale de la Santé estime ainsi au même titre que d’autres éléments concourant
qu’au moins un million d’années de vie en bonne au repos et au ressourcement (absence de pollution
santé seraient ainsi perdues chaque année en atmosphérique et olfactive, confort et esthétique,
Europe de l’Ouest en raison du bruit causé par les sentiment de sécurité et convivialité…).
infrastructures de transport. Au delà du respect d’une prescription réglementaire,
La directive européenne 2002/49 CE du 25 juin 2002 nous sommes convaincus que les zones calmes
impose que le bruit émis dans l’environnement aux répondent à une attente de nos concitoyens et
abords des principales infrastructures de transport qu’elles concourent à leur bien être au même titre
et dans les principales agglomérations soit évalué au que les actions curatives. Pour notre bien être nous
moyen de cartes de bruit et qu’il fasse l’objet d’actions espérons qu’il permettra aux collectivités locales
tendant à le prévenir ou à le réduire. Elle exige d’augmenter le nombre de zones calmes identifiées
également que dans les grandes agglomérations, ces par leurs PPBE. »
plans visent à protéger les zones calmes contre une
augmentation du bruit.
La zone calme n’est pas précisément définie par la
directive (zone délimitée par l’autorité compétente
qui par exemple n’est pas exposée à un niveau de Pascal Valentin
bruit supérieur à une valeur déterminée par l’Etat Chef de la mission bruit et agents physiques
membre…). Elle ne l’est pas davantage par le code Direction générale de la prévention des risques
de l’environnement (espaces extérieurs remarquables Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer
4 Préface

« Vice-président de la Métropole Lyonnaise, en charge permet alors d’aborder la question sous un angle
de la Santé de l’Environnement et du Bien-être dans positif et constructif, et non seulement curatif, dans
la ville, je suis chargé de faire prendre conscience de une approche de diagnostic participative et citoyenne.
notre rôle en santé. Les zones calmes, et les zones d’apaisement,
La métropole a la responsabilité de l’air que les contribuent largement à l’amélioration des espaces
Grands Lyonnais respirent, de l’eau qu’ils boivent, du publics, elles permettent d’accéder à des espaces
bruit qu’ils entendent, du sol sur lequel ils marchent, de ressourcements, elles favorisent la sociabilité
de favoriser l’activité physique et de conserver les et contribuent au final à enrichir le patrimoine
espaces verts péri-urbains à la fois poumon et public urbain.
grenier des habitants. Bien plus qu’une contrainte supplémentaire, intégrer
Le bruit est une responsabilité majeure, 1re préoc- la qualité sonore des espaces publics, lors de la
cupation des habitants et c’est à ce titre que je conception ou de la rénovation urbaine, permet le
préside Acoucité dont le rôle premier concerne le développement d’une ressource nouvelle répondant
bruit des transports. aux attentes des usagers.
L’environnement sonore urbain est un enjeu majeur Cet ouvrage propose des approches pragmatiques,
pour chacun d’entre nous et le bruit des transports illustrées d’exemples, qui devraient faciliter
constitue une des principales préoccupations des l’intégration de la dimension sonore dans la (re)
habitants et des acteurs publics. construction de la ville, au même titre, et de façon
Traiter les situations les plus critiques reste une priorité, coordonnée, que la prise en compte de la sécurité,
mais une attention particulière, complémentaire et de l’accessibilité, de la présence de la nature et de la
toute aussi importante, doit être portée à la création biodiversité, ou encore de la température…
et la préservation des zones calmes. Nul doute que chacun saura s’approprier cet outil
En tant qu’élu et médecin de surcroit, favoriser le afin d’intégrer et de préserver ses zones calmes et
développement et l’accessibilité à des zones de calme ses zones d’apaisement et pour concevoir la ville de
est un enjeu de qualité de vie et de santé qui se doit demain avec tous ses enjeux.
d’être abordé systématiquement afin de construire
une ville plus agréable, plus apaisée et toujours plus Bonne lecture et… bonne mise en œuvre »
respectueuse de la santé publique de ses habitants
et usagers.
C’est aussi une démarche répondant aux objectifs
de la directive européenne sur les bruits de
l’environnement, et. la prise en compte des zones Thierry PHILIP
calmes dans le cadre des Plans de Prévention des Vice-président Métropole de Lyon
Bruits dans l’Environnement des agglomérations Président d’Acoucité
5

Sommaire
Avant-propos 7

Introduction 9

P R E M I È R E P A R T I E
Les zones calmes, des enjeux et des bénéfices 12

Des enjeux économiques 14


Des enjeux environnementaux pour un équilibre animal et végétal 16
Des enjeux sociétaux pour un bien-être en ville 19
Les enjeux d’organisation de la ville 23

D E U X I È M E P A R T I E
Comment caractériser une zone calme et
une zone d’apaisement ? 26

Les définitions 28
L’identification 34
Les atouts des zones calmes et des zones d’apaisement 45

T R O I S I È M E P A R T I E
Comment agir pour définir et faire vivre une zone calme
et une zone d’apaisement ? 46

La gouvernance 48
Les politiques globales ou l’action à l’échelle d’une ville 49
Le projet de réalisation d’une zone calme et d’une zone d’apaisement 50
Comment faire participer l’usager ? 51
Comment organiser, repérer, hiérarchiser, arbitrer et agir en faveur des zones calmes et zones d’apaisement ? 52

Conclusion 57

Bibliographie 59

Glossaire 61
7

Avant-propos

Le présent ouvrage rassemble divers enseignements L’ouvrage fait le lien entre les études acoustiques et
issus d’exemples d’actions menées sur les espaces les études humaines et sociales traduisant le ressenti
publics. Il s’adresse plus spécifiquement au décideur des usagers. Il présente les différents enjeux auxquels
et à l’aménageur urbain. Il s’efforce de simplifier les zones calmes répondent ainsi que les bénéfices
autant que possible la notion de zones de calme dans pour les citadins.
la prise en compte des enjeux du paysage sonore
urbain liés principalement aux activités humaines et Au-delà d’un objectif de sensibilisation, l’ouvrage
aux infrastructures routières de transport. dégage les premiers enseignements pour réussir la
préservation, voire la création des zones calmes.
Sa production s’inscrit dans le contexte de la directive
européenne 2002/49/CE relative à l’évaluation et à la Il vise enfin à apporter une aide à la décision pour
gestion du bruit dans l’environnement dont sont la prise en compte du bien-être des habitants et des
issus les cartes de bruit stratégiques (CBS) et les usagers de la ville, dès l’amont d’un projet urbain
plans de prévention du bruit dans l’environnement et/ou d’une opération d’aménagement.
(PPBE). Les cartes de bruit permettent l’évaluation
globale de l’exposition des habitants au bruit dans
l’environnement et les plans d’action visent à gérer
les nuisances sonores et leurs effets nuisibles pour
la santé humaine en préservant les zones de calme.
La directive européenne introduit l’indicateur
« Lden »* utilisé pour qualifier la gêne liée à l’exposition
au bruit.

Le Lden est un indicateur *


européen global de gêne sonore
pendant une journée sur les
périodes 6 h-18 h, 18 h-22 h et
22 h-6 h avec deux pondérations
appliquées de +5 dB(A) le soir et
+10 dB(A) la nuit.
9

Introduction

Le mot bruit vient du verbe bruire qui signifie « faire


entendre un son, un murmure confus ». Bruire vient
lui-même du latin populaire brugere qui associe
rugire (rugir) et bragere (braire). Ainsi le cerf brugit-
brame.

De nos jours, le bruit désigne en général dans le


langage courant, un son ressenti comme indésirable
ou désagréable. Le bruit attaché aux vagues, au vent,
à la musique est lui considéré comme un son plutôt
agréable. Toutefois, les sons, même ceux considérés
comme agréables, peuvent être sources de gêne et
de nuisance, notamment pour l’autre, celui qui ne
les a pas choisis, qui les subit, qui est en attente Thomas Miège
d’autre chose... Les notions d’agrément et de gêne
sont éminemment subjectives mais ne doivent pas Des travaux scientifiques réalisés sous l’égide
pour autant faire oublier la nuisance qui, elle, peut de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)3
être objectivée. et de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, de l’environnement et du travail
Les effets du bruit de la ville sont générés (ANSES)4 montrent que le bruit a des effets négatifs
principalement par les infrastructures de transports. sur la santé humaine.

Le dB(A) exprime le bruit perçu 1


par l’oreille humaine
À TITRE D’EXEMPLE Le coût social des pollutions 2
En France, 7 millions d’individus sont exposés à sonores – Analyse
bibliographique des travaux
des seuils de bruit routier > 65 dB(A)1 en Lden français et européens de EY,
mai 2016
et 1 million au même seuil de bruit ferroviaire2 OMS : Burden of disease from 3
> 65 dB(A) en Lden. environnemental noise de juin
2011, OMS.
http://www.who.int/fr/

ANSES : Évaluation des impacts 4


sanitaires extra-auditifs du bruit
De l’oreille au cerveau dans l’environnement, février
2013, ANSES.
Cerema - B. du Verger https://www.anses.fr/fr
10 Introduction

L’oreille est un instrument merveilleux, réglé pour L’étude de mai 2016 réalisée par EY* pour le compte
capter, amplifier et focaliser les sons, mais c’est du Conseil national du bruit (CNB) et de l’Ademe
aussi un instrument fragile au niveau de la cochlée, estime qu’environ 9 millions de personnes sont
l’organe de l’audition. exposées au bruit généré par les transports routiers,
ferroviaires et aériens sur le territoire français, pour
En dehors des troubles auditifs, le bruit peut aussi un coût sur la santé estimé à 20,6 milliards d’euros
provoquer des troubles du sommeil, de la fatigue par an.
et du stress. Il peut induire des maladies cardiaques
telle que l’arythmie, mais aussi des troubles cardio- Ces études démontrent que faciliter l’accès au calme
vasculaires. Enfin, le bruit affecte le comportement est un devoir de l’aménageur de la ville.
et le niveau de performance des individus en Appliquée à l’environnement, le Larousse définit le
compromettant les tâches cognitives, l’attention, la calme comme « l’état d’un lieu, d’un moment exempt
mémorisation, et c’est aussi et surtout un facteur de d’agitation, de mouvement et de bruit ».

‘‘
gêne déterminant et très fréquent.

« La notion de calme est associée à la transparence


À TITRE D’EXEMPLE d’une ambiance sonore de qualité. Le calme
L’OMS estime que les pays de l’Europe de l’Ouest intègre les présences sonores jugées agréables et
perdent 61 000 ans de vie en bonne santé à cause englobe les autres ressentis sensoriels, le bien-être
des maladies cardiaques, 903 000 ans à cause des corporel et le sentiment d’un social bienveillant. »
troubles du sommeil et 587 000 ans à cause des Henry Torgue (Le sonore, l’imaginaire et la ville)
nuisances sonores. septembre 2012
Plus localement, l’Observatoire régional de
santé de l’Île-de-France (ORS) et l’Observatoire
du bruit Île-de-France (Bruitparif)4 estiment
fin 2015 qu’environ 75 000 années de vie en
bonne santé sont perdues chaque année au
sein de l’agglomération parisienne en lien avec
l’exposition au bruit routier.

4 Impact sanitaire du
bruit des transports
dans l’agglomération Les effets préjudiciables du bruit sur la santé humaine
parisienne: quantification
des années de vie en sont aujourd’hui avérés et la communauté scientifique
bonne santé perdues,
Bruitparif et ORS Île-de- en témoigne. Ils ont dès lors indubitablement un coût Thomas Miège
France, septembre 2015
économique important.
* EY (anciennement Ernst
& Young)
Introduction 11

Pour autant, il est observé par l’analyse des sens du


mot et par leurs évolutions au fil du temps, que la
notion de calme recouvre plusieurs dimensions et des
réalités diverses et subjectives.
Par exemple, en rapport avec la mer, le calme est
utilisé en opposition à l’agitation : le calme après la
tempête. Puis, il devient synonyme de repos et de
‘‘
« En ce temps-là le monde regorgeait de tout: les
gens se multipliaient, le monde mugissait comme
un taureau sauvage et le grand Dieu fut réveillé
par la clameur.
Eulil entendit la clameur et dit aux dieux assemblés:
“Le vacarme de l’humanité est intolérable, et la
tranquillité. confusion est telle qu’on ne peut dormir…” »
Son sens n’a cessé d’évoluer, notamment vers (Épopée de Gilgamesh, 1800 av. J.-C.)
l’intégration d’un cadre spatio-temporel. Le calme,
et plus largement une zone calme, se définissent
par rapport à un autre moment ou un autre lieu. De
ce fait, la zone calme, à l’instar de la notion d’oasis,
se trouve en rupture et contraste avec son milieu
environnant.
Le plaisir d’évoluer dans un paysage sonore agréable
produit du bien-être. Le son est la vie, le calme est le
ressourcement, il contribue au bien-être, à la santé.
Assurer cet équilibre complexe entre ces différentes
notions nécessite la mobilisation et l’engagement
des autorités publiques en lien étroit avec tous les
usagers des lieux et des acteurs de la société civile.

Le calme comme ressource potentielle d’une


ville, au même titre que l’eau, la biodiversité...,
un rêve, une réalité accessible ?
P R E M I È R E P A R T I E
LES ZONES CALMES,
DES ENJEUX ET DES BÉNÉFICES

La première partie de l’ouvrage présente les enjeux économiques,


environnementaux et sociétaux attachés aux zones calmes, et les
bénéfices attendus pour la population. Chaque enjeu est illustré par une
photographie, un plan de situation IGN et une cartographie du bruit
représentant l’exemple d’une zone calme.
14 Les zones calmes, des enjeux et des bénéfices

1 Des enjeux économiques


L’un des enjeux pour l’espace urbain est de garantir Un espace urbain soucieux du bien-être créant des
son attractivité économique. Celle-ci s’exprime espaces ouverts au public tels que les zones calmes
notamment par la possibilité offerte aux activités ne permettra-t-il pas de favoriser le développement
économiques de s’installer et de prospérer. Elle se d’une ville durable et attractive?
traduit aussi par le fait que la ville offre des espaces
urbains agréables et attrayants, que ce soit pour la Ces zones de bien-être ne peuvent-elles pas
population active, les riverains, les visiteurs... ou bien aussi contribuer à réduire le coût social du bruit
encore en termes d’image de marque globale de en ville lié aux infrastructures de transport ?
la cité.

À TITRE D’EXEMPLE :
les coûts sociaux des pollutions sonores en France sont estimées à 57 milliards d’euros par an1..

1 Le coût social des


pollutions sonores –
Analyse bibliographique
des travaux français et
européens de EY, mai
2016
Les zones calmes, des enjeux et des bénéfices 15

La rue Victor-Hugo : une rue commerçante calme de Lyon


entre la place Bellecour et la place Carnot

Données issues de BD ORTHO® © IGN - 2011 Carte de bruit du Grand Lyon

Entre Saône et Rhône, la rue Victor-Hugo relie


la place Carnot et la place Bellecour.
La rue Victor-Hugo de Lyon, une zone calme,
au cœur de la rue.

Lden < 55 dB(A)

Source Acoucité
16 Les zones calmes, des enjeux et des bénéfices

2 Des enjeux environnementaux


pour un équilibre animal et végétal
Maintenir, restaurer ou introduire une présence
animale et végétale au sein du milieu urbain est
un enjeu reconnu pour la ville durable. Trouver
l’équilibre entre la biodiversité et l’activité humaine
est essentiel. Les zones de calme, pour peu qu’elles
soient associées à une végétalisation des espaces, sont
des éléments clés de l’aménagement urbain par la
présence d’îlots de fraîcheur, de parterres floristiques
et faunistiques diversifiés… Les zones calmes sont
des leviers pour l’aménageur aux bénéfices des
enjeux environnementaux mêlant sons, nature en
ville, biodiversité, écosystèmes, zone humide... pour
le bien-être du vivant.
Les zones calmes, des enjeux et des bénéfices 17

Le parc de la Tête d’Or : des zones de calme à Lyon

Données issues de BD ORTHO® © IGN - 2011 Carte de bruit du Grand Lyon

En plein cœur de Lyon, le parc de la Tête d’Or offre


à ses visiteurs un havre de paix où la nature déploie
ses atours sous toutes ses formes.
Des oies cendrées en liberté au détour d’une allée
du parc au banc ombragé en témoignent.

Lden < 55 dB(A)

Source Cerema
18 Les zones calmes, des enjeux et des bénéfices

La forêt de Seillon, un havre de calme pour les Burgiens

Source BD ORTHO® © IGN – 2012 Carte de bruit


de Bourg-en-Bresse

Aux portes du cœur de Bourg-en-Bresse, la forêt de Seillon


offre à ses visiteurs une balade bucolique entourée de chants
d’oiseaux et de bruissement de feuilles, où des parterres de
muguet fleurissent au printemps.

Lden < 55 dB(A)


Source Cerema
Les zones calmes, des enjeux et des bénéfices 19

Des enjeux sociétaux pour un bien-être en ville 3


Le bruit, à des niveaux sonores supérieurs à 100 dB, Les nuisances sonores, notamment celles liées à
peut endommager gravement l’oreille interne par la circulation urbaine quand elle est trop intense,
la destruction des cellules ciliées sensorielles de la altèrent la qualité de vie en ville. L’un des premiers
cochlée et provoquer des acouphènes, voire une enjeux est donc la prise en compte de la nuisance
surdité. sonore dans ses impacts non négligeables sur la santé
humaine.
Cependant, l’exposition à des niveaux moins
importants mais répétée est également préjudiciable Le bruit dans l’environnement ne dépasse
à long terme en générant potentiellement des qu’exceptionnellement 85 dB(A).
troubles dits extra-auditifs, entre autres, les troubles
du sommeil, l’altération du rythme cardiaque, ainsi
que des états de stress...

À TITRE D’EXEMPLE :
À 94 dB(A), la durée d’exposition quotidienne tolérable sans protection est de une heure5.
Une échelle de bruit pour matérialiser les risques5

Bruits potentiellement « agréables » Niveau de dB(A) Bruits potentiellement « désagréables »

Concert de rock en plein air 110 Avion au décollage à 200 m

Pub dansant 100 Marteau piqueur

Ambiance de fêtes foraines 90 Moto sans silencieux à 2 m poids lourd à 1 m

Tempête, match en gymnase 80 Circulation intense à 1 m

Sortie école, rue piétonne, vent violent, 70 Circulation importante à 5 m


cinéma

Ambiance de marché 60 Automobile au ralenti à 10 m


rue résidentielle

Rue calme sans trafic routier 50 Télévision du voisin

Place tranquille, cour intérieure, jardin abrité 40 Moustique près de l’oreille


Les effets du bruit sur la 5
santé – Synthèse documentaire,
Bruno Vincent, Acoucité,
et Vincent Gissinger,
Région Auvergne–Rhône–Alpes,
juillet 2016, révision 3
20 Les zones calmes, des enjeux et des bénéfices

Une trop grande exposition au bruit peut provoquer


des perturbations du sommeil. Les jeunes enfants et
les personnes âgées sont les plus exposés.

À TITRE D’EXEMPLE :
comme présenté dans le tableau ci-après, la plus importante cause externe de perturbation du sommeil
est la pollution sonore.5

Dose Leq dB (A) Effets Crête en dB Effets

75 Endormissement impossible 85 Réveil de l’adulte et de l’enfant

65 Réveil de l’adulte 60 Altérations du rythme cardiaque

55 Réveil de l’enfant 55 Début des modifications du rythme cardiaque

45 Sommeil paradoxal altéré 45 Perturbations de l’électro-encéphalogramme


chez l’enfant

35 Début de pertubations possibles - -


de l’électro-encéphalogramme

PAROLE D’ACTEUR
La compétence de l’acousticien au service de - Le plan d’urbanisme à l’échelle de la métropole rennaise
l’aménagement urbain : quatre expériences présente une forte personnalité autour de la notion de
territoriales « Ville archipel ». La proposition d’intégrer les exigences
- Une méthode d’analyse géographique et urbaine acoustiques au sein même de cette orientation de
proposée pour la ville de Paris et mise au point politique globale permet la prise en compte aisée
avec les divers acteurs afin que tous les Parisiens de l’acoustique dans les réflexions urbaines.
puissent disposer à terme d’une zone calme - Les compétences associées de l’urbaniste et de
de qualité à une distance acceptable. Cette l’acousticien ont permis de convaincre le maître
approche étudiée spécifiquement pour la ville de d’ouvrage de la nécessaire prise en compte de la
Paris n’est pas nécessairement pertinente pour nuisance sonore en amont du projet d’aménagement
une autre ville. du Triangle de Gonesse, au cœur du territoire de la
- Une orientation nouvelle de la ZAC porte Plaine de France du Grand Paris. Plusieurs propositions
Pouchet à Paris permet de valoriser des espaces d’aménagement ont été présentées afin d’apporter un
5 Les effets du bruit sur
la santé – Synthèse extérieurs. Cette orientation apportera une confort acoustique au plus grand nombre.
documentaire, Bruno
Vincent, Acoucité, et meilleure qualité de vie à tous les habitants de
Vincent Gissinger, Région Éric Gaucher, président du Groupement de l’ingénierie
Auvergne–Rhône–Alpes , la ZAC pendant de très longues années.
juillet 2016, acoustique (GIAc)
révision 3
Les zones calmes, des enjeux et des bénéfices 21

Face à ces enjeux, l’équité dans l’accès au calme En ce sens, ces zones participent à la construction
et au ressourcement s’impose pour l’ensemble du lien social. Elles représentent des lieux d’aération
des citadins. au sein du tissu urbain et jouent aussi le rôle
d’espace tampon par rapport à l’habitat. Pour toutes
Une zone calme participe au bien-être de l’habitant ces raisons, ces zones participent au bien-être des
urbain et peut contribuer à une densification habitants en renforçant l’attractivité et l’acceptabilité
équilibrée. Son aménagement en utilisant des de la ville par rapport à ses rythmes ou à ses
techniques végétales et en privilégiant la présence nuisances.
aquatique évitera les inconvénients dus à une
minéralisation excessive de l’espace public. Une zone
calme, qui peut par exemple être un jardin ou un
square, permet de se reposer, de prendre l’air ou le
soleil, de goûter aux bienfaits de la végétation en
ville, de profiter d’un moment de calme à lire ou à
rêvasser. Une zone calme est par définition un lieu
de ressourcement ou le niveau sonore est faible
< 55 dB(A), voire très faible < 45 dB(A) au regard
des activités humaines et des infrastructures de
transport.
22 Les zones calmes, des enjeux et des bénéfices

Un jardin novateur « zone calme » rive droite de la Garonne à Bordeaux

Source BD ORTHO® © IGN – 2015 Carte de bruit de Bordeaux

Cultiver un jardin partagé, contempler un jardin botanique et


apprécier le jeu subtil d’un jardin aquatique offre une palette
de plaisirs au gré des saisons.
Pour conforter le calme, des planches en bois ceinturent
l’espace ouvert à tous.

Source Cerema Lden < 55 dB(A)


Les zones calmes, des enjeux et des bénéfices 23

Les enjeux d’organisation de la ville 4


La qualité sonore des espaces urbains se PAROLE D’ACTEUR
joue au travers d’actions de préservation ou Le bruit est une matière qui se façonne dans
d’aménagement correctifs, mais s’opère également l’espace avec une dimension temporelle. Le
plus en amont au stade de la planification ou de ressenti d’une ambiance acoustique n’est pas
l’aménagement urbain. seulement perçu en fonction du volume sonore,
mais aussi en fonction des sources harmonieuses
À travers la manière d’organiser le système des enrichissant l’environnement sonore. La perception
rues et des espaces publics, de positionner des sonore d’un lieu est le fruit de l’organisation de
espaces de respiration au sein de la morphologie l’espace avec l’emploi de matériaux appropriés à
urbaine, de jouer sur des alternats entre espaces et l’usage escompté. Les terrasses et les loggias de
jardins publics avec des îlots habités, de disposer bâtiment d’habitation exposées à des niveaux
d’une certaine manière les immeubles qui vont sonores supérieurs à 65 dB(A) méritent études
former des écrans acoustiques pour créer des et traitements acoustiques pour devenir zone
zones calmes, l’ambiance apaisée dans la ville se d’apaisement, voire zone calme ! Bien orienter
trouve ou non favorisée. les chambres à coucher vers la zone calme, opter
pour une disposition simple afin d’améliorer les
Ces leviers d’action sont parfaitement opérants conditions de vie et diminuer le coût social en
dans la création de nouveaux quartiers ou lors réduisant les effets sur la santé humaine.
d’opérations de rénovation urbaine dans la ville.
In fine, selon la manière dont sont programmés Émilie Bertrand, chef de projets acoustiques
et conçus la trame des espaces publics et des Acouphen
îlots, ainsi que l’accessibilité, les déplacements, les
livraisons… il sera possible d’agir pour favoriser
de manière plus ou moins forte l’instauration de
zones calmes au sein des tissus urbains.
24 Les zones calmes, des enjeux et des bénéfices

La Rochelle : les zones calmes comme ENSEIGNEMENTS


leviers d’action : - Légitimer le calme et le bien-être pour la santé
L’agglomération de La Rochelle6 affiche la zone humaine
calme comme levier d’accompagnement dans - Développer l’attractivité de la ville par la qualité
la densification urbaine et comme démarche des espaces publics en faisant du bien-être un
innovante dans un tissu urbain pavillonnaire : enjeu à part entière
- levier d’action sociale : justice sociale, bien-être, - Construire le projet urbain dans une approche
sociabilisation ; intégrée multicritère
- levier d’action environnementale : santé,
biodiversité ;
- levier d’action urbaine : usages, qualité des Aller plus loin : Promouvoir les modes
espaces publics. actifs dans les PDU – Des retours d’expériences
et des recommandations – Cerema, octobre 2016

La ville de Bilbao7 démontre que les villes


sont face à de nouveaux défis pour devenir à la
fois plus agréables à vivre et plus dynamiques sur
le plan économique.

6 Rapport
« L’accompagnement
qualitatif de la
densification: la zone
calme de la Communauté
d’agglomération
de La Rochelle »,
septembre 2013

7 Présentation Tecnalia IB
et Bilbao, UA,
février 2015
D E U X I È M E P A R T I E
COMMENT CARACTÉRISER
UNE ZONE CALME ET
UNE ZONE D’APAISEMENT ?

Cette seconde partie explicite la notion de zones La ville renvoie donc à deux ordres de réalité :
calmes et de zones d’apaisement en développant d’un côté, une ville statique, sinon figée, du
leur définition, leur identification et leurs atouts. moins circonscrite pour un temps dans des
cadres matériels ; de l’autre, une ville dynamique,
« Aujourd’hui, la ville n’appartient plus à ceux qui composée de citadins et de groupes en relation9.
y travaillent. La vie nocturne y est artificielle. C’est La vie trépidante des villes conduit à proposer à
parce qu’il n’y a plus ce bruit permanent de la ville, leurs usagers des lieux de ressourcement et de
que le bruit devient intolérable. Le bruit, ce n’est bien-être. Le jardin public, le chemin de promenade
plus le travail, c’est l’autre. Le bruit c’est la vie8 » le long d’un cours d’eau et la ruelle ombragée mis
à leur disposition vont y contribuer.
En 2002, la directive européenne introduit dans la
législation la prise en compte de la notion de calme.

8 Le silence de la ville, de Guy Konopnicki, mars 2011


9 La sociologie urbaine, de Jean-Marc Stébé et Hervé Marchal, 2010
28 Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ?

1 Les définitions
Par définition, la zone calme se situe généralement Néanmoins, une vigilance toute particulière doit être
hors des secteurs soumis au bruit routier ou à toute apportée au bruit de fond éventuel et récurrent lié à
autre infrastructure de transport, hors du bruit l’existence de ces moyens de transport qui peuvent
industriel et de voisinage. impacter une zone à l’environnement sonore calme.

‘‘
Les sons naturels et les voix humaines attachés à
une conversation normale 50 dB(A) vont être perçus
Les zones calmes : « Des espaces extérieurs comme prédominants dans la zone calme. Elle peut
remarquables par leur faible exposition au être fréquentée et doit être tout à fait accessible au
bruit, dans lesquels l’autorité qui établit le PPBE public. Les sens auditif, visuel et olfactif y sont tout
souhaite maîtriser l’évolution de cette exposition particulièrement sollicités. La zone calme est le lieu de
compte tenu des activités humaines pratiquées ressourcement où l’humain, la nature et la biodiversité
ou prévues. » se côtoient en harmonie. La carte de bruit stratégique
Article L572-6 du code de l’environnement (CBS) met en évidence ces zones inférieures à 55 dB(A)
et le code de l’environnement transcrit sa définition
par ses articles L572-1 au L572-11. Une zone calme
contraste avec son environnement extérieur et son
Sur le plan acoustique, une zone calme ambiance sonore, associée aux autres sens, est propice
se caractérise par : au repos physique et de l’esprit.
Lden < 55 dB(A)
Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ? 29

Le square Saint-Pierre au cœur de Lyon : une zone calme

Source BD ORTHO® © IGN – 2011 Carte de bruit


du Grand Lyon

Le jardin clos du musée des Beaux-Arts en témoigne.


Les œuvres de grands maîtres sculpteurs côtoient
une végétation arborée luxuriante offrant aux visiteurs
un cadre de vie calme et agréable.

Lden < 55 dB(A)


Source Cerema
30 Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ?

L’atteinte des seuils de bruit < 55 dB(A) en ville Pour faciliter la mise en œuvre d’actions in situ, une
peut s’avérer parfois difficile. Une notion d’espace distinction s’opère entre une zone d’apaisement où
intermédiaire entre le calme et le bruit, la zone les niveaux de bruit se situent entre 55 dB(A) et
d’apaisement, trouve sa justification. C’est un endroit 60 dB(A) et ceux compris entre 60 dB(A) et 65 dB(A).
où l’activité humaine est présente, mais éloignée ou
protégée des infrastructures de transport. C’est par La zone d’apaisement dont les niveaux de bruit sont
exemple un lieu où les enfants jouent, les passants compris entre 55 dB(A) et 60 dB(A) est potentiellement
bavardent devant les boutiques des rues piétonnes... une zone calme. En fonction de sa stratégie et des
Le niveau sonore est modéré et il est compris entre enjeux locaux, l’aménageur pourra profitablement
55 dB(A) et 65 dB(A). engager des actions au bénéfice d’une qualité de vie
améliorée.
Par définition, la zone d’apaisement est un lieu
dans lequel le niveau sonore est situé entre celui La zone d’apaisement, dont les niveaux de bruit
de la zone calme et celui de la zone bruyante. sont compris entre 60 dB(A) et 65 dB(A) est
La zone calme liée à une faible exposition au bruit potentiellement une zone de bruit critique. Elle
routier, ou à toute autre infrastructure de transport, nécessite une vigilance particulière afin d’éviter toute
peut s’avérer restrictive pour délimiter des zones dégradation de l’ambiance sonore.
à enjeux de bien-être pour l’usager de la ville.
L’introduction de la notion zone d’apaisement s’est Illustration des zones potentiellement calmes,
avérée utile pour rendre compte de la réalité de d’apaisement et critiques
l’usage des lieux et suggérer aux pouvoirs publics et
aux aménageurs un champ possible d’actions.
dB

Dès lors qu’un espace se situe dans des seuils de bruit


compris entre 55 dB(A) et 65 dB(A), il peut, par son
attractivité ou son contraste avec son environnement,
bénéficier d’une activité humaine prégnante et être 70 dB(A)*
considéré comme une zone d’apaisement. Les cinq
Zone critique
sens sont en éveil et leur perception doit être
65 dB
équilibrée pour constituer un contexte favorable au
bien-être.
60 dB

Sur le plan acoustique, une zone d’apaisement Zone


d'apaisement
est donc comprise entre : 55 dB
55 dB(A) < Lden < 65 dB(A)
50 dB(A)
Zone calme
Cerema - B. du Verger
Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ? 31

La place Hoche à Rennes : une zone d’apaisement

Source BD ORTHO® © IGN – 2011 Carte de bruit de Rennes

L’ambiance apaisée de cette place marquée par la présence


de bancs ombragés, d’une fontaine est propice à la lecture,
à la promenade, au ressourcement des habitants du quartier
et des visiteurs de la ville.

55 dB(A) < Lden < 65 dB(A)


Source Audiar
32 Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ?

Le jardin public botanique à Bordeaux : en partie une zone calme


et en partie une zone d’apaisement

Source BD ORTHO® © IGN – 2011 Carte de bruit de Bordeaux

Sur la carte, une zone calme en vert et une zone d’apaisement


en jaune et en orangé ouvertes à tous, proches des habitations,
pour découvrir le monde des plantes, de la nature et de la
biodiversité. Une occasion de se cultiver tout en étant proche
de la ville et de la nature à la fois.

Source Cerema 55 dB(A) < Lden < 60 dB(A)


Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ? 33

Des études acoustiques in situ permettent de Rennes métropole : identification par


proposer, définir et valider des solutions techniques l’indice de qualité urbaine (IQU)
combinées en vue d’atteindre les objectifs fixés. Pour Rennes Métropole12, les zones calmes
Ces études sont possibles à l’échelle de la ville et sont des espaces de proximité nécessaires au
à l’échelle de la parcelle, et aident à proposer des ressourcement quotidien des habitants. Elles se
actions concrètes adaptées aux objectifs. caractérisent par un niveau sonore inférieur à
55 dB(A) associé à un indice de qualité urbaine12
Tout d’abord en amont, des actions de prévention en (IQU) supérieur à 5. Ce dernier critère permet
jouant sur la morphologie urbaine avec des bâtiments d’évaluer selon une graduation la perception
écrans, des mesures de gestion du trafic motorisé, visuelle, la perception auditive, les pratiques et
une réduction du bruit à la source en mettant en usages, ainsi que l’accès facile de ces zones bien
œuvre une vitesse réduite et un revêtement de repérées.
chaussée peu bruyant... Des actions de protection
ensuite, en installant des écrans acoustiques de faible
hauteur.

Le recueil méthodologique10, développé en 2006 par


Acoucité sur l’agglomération lyonnaise, appuyait sur
la nécessité de croiser des données acoustiques avec
les données d’usage et de perception.
Dans une approche très exhaustive, le guide national11
zones calmes stipule lui aussi en 2008 qu’une zone
dite calme ne peut en aucun cas être caractérisée
uniquement par son seuil de bruit. Elle doit aussi
prendre en compte les ressentis des personnes, les
usages et les pratiques, l’accessibilité et la lisibilité,
la morphologie urbaine et la fonctionnalité. Ces
recommandations sont étendues et s’appliquent
aussi aux zones d’apaisement.

Les espaces publics « zones calmes et zones


d’apaisement » ouverts à tous jour et, éventuellement,
nuit doivent répondre aux attentes et aux besoins des
usagers de la ville. Les zones calmes – Acoucité, 10
Lyon 2006-2007

Guide national zones calmes, 11


université de Créteil,
2008, Faburel

Étude Audiar pour Rennes 12


Métropole de 2011-2014
34 Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ?

2 L’identification
Les Cartes de bruit stratégiques (CBS), produites doit s’inscrire dans une politique urbaine globale
par la commune ou l’EPCI, procèdent par crans soucieuse de bien-être, de mobilité, de sécurité et de
de 5 dB(A) pour dénombrer le nombre d’habitants préservation de la biodiversité.
exposés aux seuils de bruit.
Le tableau ci-dessous présente un panel de méthodes
Cependant, la démarche de repérage et de et critères pour analyser et identifier les zones calmes
caractérisation de ces lieux va bien au-delà de la et les zones d’apaisement. Les cartes géo-référencées*
simple préoccupation acoustique physique calculée. existantes constituent la première approche et elles
Elle doit impliquer le citoyen de la ville et lui peuvent être complétées sur le terrain par des
redonner un rôle central. De plus, cette démarche mesures acoustiques ponctuelles et/ou des enquêtes
auprès de la population et des usagers.

Présélection par supports Système d’information Analyse affinée par d’autres sources
géographique (SIG)

Cartes géo-référencées* : • Mesures acoustiques in situ


• CBS de type A en Lden ; • Balises permanentes et/ou occasionnelles
• des secteurs bâtis et espaces sensibles ; • Observations des usages et des comportements in situ
• des PLU/PDU(i) et SCoT ; • Questionnaire sur la qualité d’usage à l’attention
• des zones apaisées dans le cadre du périmètre de la population fréquentant les lieux
• des transports urbain ;
• des trames vertes et bleues ;
• de la qualité de l’air.

2.1 Présélection par support SIG : Les cartes de bruit stratégiques de type « a » de la
les cartes réglementaires directive européenne représentent le niveau de bruit
global des populations exposées aux infrastructures
Les cartes de bruit stratégiques offrent un bon de transport. Elles sont les plus appropriées pour
repérage sur le terrain des zones calmes et des définir les valeurs seuil de 55 dB(A) et 65 dB(A). Elles
zones d’apaisement. Les autres cartes SIG identifiées sont réalisées par crans de 5 dB à partir de 55 dB(A)
précédemment permettent davantage un repérage en Lden sur 24 h et 50 dB(A) en Ln la nuit. Le cas
* Carte géo-référencée : des potentialités de bénéfices complémentaires échéant, elles peuvent même être « lues en négatif »
carte où tous les
points possèdent propices à un espace public apaisant. afin d’identifier les secteurs inférieurs à 55 dB(A) en
des coordonnées
géographiques Lden (ou inférieur à 50 dB(A) en Ln).
Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ? 35

Elles sont élaborées par l’État, les EPCI et les aéroportuaires et industrielles sur 24 heures (en
communes, et mises à disposition du plus grand Lden) mais aussi sur la période 22 h 00 - 6 h 00.
nombre à partir de leurs sites internet.
La couleur verte (45 dB(A)-55 dB(A)) renvoie aux
L’utilisation de la colorimétrie : les cartes de zones potentiellement calmes, les couleurs jaune et
bruit stratégiques permettent de repérer, par un orange (55 dB(A)-65 dB(A)) aux zones d’apaisement,
code de couleur, les nuisances sonores générées par les couleurs rouge et violet aux zones de bruit
les infrastructures de transport routières, ferroviaires, critique et très critique pour la santé humaine.

Exemple de la carte de bruit stratégique du Grand Lyon


(voies routières en Lden) – décembre 2013
36 Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ?

Les cartes des sites protégés : dans ces cartes Dunkerque: une méthode de diagnostic
figurent déjà des sites identifiés calmes : les ZNIEFF La communauté urbaine de Dunkerque13 a
(Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique présélectionné les zones calmes potentielles
et floristique), les ZICO (Zone importante pour (ZC) à partir du croisement des connaissances
la conservation des oiseaux), les ZPS (Zone de issues des cartes de bruit stratégiques (CBS), des
protection spéciale des oiseaux sauvages) et les sites questionnaires auprès de la population (usages)
Natura 2000 qui sont disponibles sur l’Inventaire du et des documents d’urbanisme représentées par le
patrimoine national. schéma ci-après :

Les AVAP (Aires de valorisation de l’architecture et Carte de bruit


du patrimoine) : ex-ZPPAUP (Zone de protection du stratégique

patrimoine architectural, urbain et paysager), elles


sont co-élaborées par les communes et l’Architecte
des bâtiments de France (ABF). Ces servitudes d’utilité
publique s’imposent au PLU. Ce sont généralement
Zones
des secteurs où l’enjeu d’une ambiance sonore calmes
« agréable » est souhaitable.
Documents
Usages d’urbanisme
Les cartographies attachées aux documents
urbanisme (PLU(i)-PDU/SCoT) : elles peuvent être
utilisées pour définir l’usage et la fonction tels les
modes de déplacement, les espaces naturels, les
trames vertes et bleues, les secteurs résidentiels, les
parcs, les jardins, les secteurs scolaires, les centres Les critères cartographiques sont issus en
historiques, les rues piétonnes, les aires culturelles, particulier du plan de zonage du PLU, des
les lieux de fréquentation, les activités sportives, les politiques sectorielles de développement durable
activités de loisirs, les cimetières et les zones boisées du SCoT, de la biodiversité à préserver, du SRCE,
classées. sans oublier la prise en compte du bâti d’exception
au service de la santé, de l’enseignement et de la
Des informations sur la qualité de l’air, culture.
notamment cartographiques : elles sont mises La communauté urbaine de Dunkerque souhaite
à disposition par les Associations agréées de la intégrer les ZC dans le PLUi pour les considérer
surveillance de la qualité de l’air (AASQA). comme un zonage et non comme une occupation
fonctionnelle des sols.

13 Rapport « Identification
des zones de calmes de la
communauté urbaine de
Dunkerque », juin 2015
Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ? 37

2.2 Autres moyens pour affiner Les enquêtes (sondages) auprès des usagers :
les diagnostics il existe aujourd’hui des questionnaires « standard »
développés par exemple par Acoucité, et destinés à
Les sonomètres permanents ou occasionnels analyser avec rigueur les ressentis et les attentes de
aussi appelés « balises » : ils peuvent affiner les la population, l’attractivité et la fréquentation de ce
mesures acoustiques in situ dans le périmètre de type de lieu. Ces enquêtes doivent être couplées avec
la zone de calme ou la zone d’apaisement visé. des mesures quantitatives acoustiques pour les zones
Ces mesures permettent d’affiner, voire de valider d’apaisement.
les niveaux de bruit calculés par les modélisations
acoustiques réalisées pour élaborer les cartes de bruit Les conseils de quartier : ces organismes
stratégiques. consultatifs, en prise avec les pratiques des
D’autre part, ils permettent d’identifier, de quantifier usagers et leurs attentes, permettent d’améliorer la
la périodicité et la durée de l’émergence du bruit : connaissance des lieux.
événements particuliers ou sons non désirés...
Les réunions publiques, l’utilisation des TIC
Les maquettes sonores : elles permettent par le – réseaux sociaux : ce sont aussi des moyens
biais d’une écoute une meilleure compréhension pour recueillir de l’information sur les pratiques et
des ambiances sonores qui peuvent pourtant être attentes sociales.
caractérisées par des niveaux de bruit équivalents.
38 Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ?

2.3 Quels types d’espaces urbains • Les petits espaces de bien-être au sein du
calmes et apaisés rencontrés ? tissu urbain : les placettes, les squares, les jardins...
sont des espaces très fréquentés par les habitants,
• Les grands espaces naturels ouverts au public : car très accessibles à pied, à vélo, voire en transports
les grands parcs, les bois... Ils sont en principe en commun. Ils participent au lien social et sont
bien connus des habitants, voire des touristes. Ils accessibles au plus grand nombre.
bénéficient d’une importante fréquentation, d’une D’autres petits espaces comme les jardins collectifs
grande renommée ou d’une forte valeur patrimoniale peuvent être considérés comme des lieux de
ou architecturale. Ils sont ainsi considérés comme des respiration et de socialisation. Des espaces privés
espaces de bien-être emblématiques de qualité (Ville peuvent aussi être accessibles au public, par exemple
de Paris K. Ibtaten). les traboules du Vieux Lyon.

Le parc Zuider : une zone calme de 215 ha à Rotterdam14

Source : Quadmap par autorisation de BruitParif

Pour répondre au projet européen QUADMAP*,


Rotterdam8 a sélectionné le parc Zuider
intégrant parcelles de jardinage, événements
sportifs, aire de jeux, aires de pique-nique et
cours d’eau.

* QUADMAP (Quiet
Areas Definition and
Management in Action
Plans)

14 Présentation DCMR
Source : © les contributeurs d’OpenStreetMap
Rotterdam, février 2015
Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ? 39

Place du général Latorre : pour répondre au projet européen QUADMAP,


une zone d’apaisement au cœur de Bilbao.

Bilbao7 a subi une transformation urbaine profonde La recherche du confort acoustique pour la
au cours des 50 dernières années avec le passage tranquillité, le bien-être et les activités intellectuelles
d’une ville industrielle à une ville culturelle et de est prégnante à Bilbao.
service. L’objectif de la municipalité est de réaliser un îlot de
La stratégie de la ville a été de créer des oasis sonores. ce type par quartier.
Ces espaces publics offrent un environnement
sonore propice à la relaxation.

Source : Quadmap par autorisation de BruitParif

Présentation Tecnalia IB et 7
Bilbao, UA, février 2015
40 Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ?

• Les quartiers typiques : ils sont constitués par Ils sont à vocation essentiellement résidentielle
un ensemble urbain calme, une ruelle, un quartier ou culturelle.
d’habitation, un quartier patrimonial historique...

Un quartier historique à Pérouges (Ain) : une attractivité jamais démentie

Source BD ORTHO® © IGN – 2011

Le visiteur est toujours conquis par la richesse


du patrimoine médiéval de cette cité très
calme. L’attractivité du site est attachée à
son histoire. Le tourisme et son rayonnement
cinématographique contribuent, entre autres,
à l’économie de la ville.

Source Cerema
Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ? 41

• Les écoquartiers : par définition, ces quartiers L’organisation du plan masse du quartier et la
urbains durables doivent réduire entre autres programmation urbaine sont les facteurs les plus
l’impact des bruits de l’environnement, favoriser le influents cités dans les projets d’écoquartier soumis
développement économique, la qualité de vie, la à des nuisances sonores importantes.
mixité et l’intégration sociale.

Bouchayer-Viallet à Grenoble : des aménagements en faveur du calme

2 3
1 3

Source : Ministère du Logement et de l’Habitat durable

Après des études spécifiques sur le bruit, le plan masse a été conçu de manière à atténuer les nuisances liées au bruit
de l’autoroute. Les façades d’immeubles de bureau constituent un « rempart acoustique » continu mais non aligné.
Ces façades ont aussi une double peau en résille de métal et des décrochés ayant une fonction acoustique absorbante.
Les espaces calmes à l’arrière deviennent des places, terrasses, parvis appropriés par les usagers du quartier et créent
de la valeur pour la halle réhabilitée, un point noir du bruit transformé en zone d’apaisement.
1. Des placettes de qualité sonore à 62 db(A)
2. Des immeubles le long de l’autoroute à 78 dB(A)
3. Des façades en double peau en résille de métal et des « boîtes » absorbantes
42 Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ?

PAROLE D’ACTEUR qu’au même titre que la sécurité, l’accessibilité ou


Dans le cadre d’une réflexion globale du projet le confort, la question de l’environnement sonore
d’aménagement et d’une prise en compte des est à identifier en amont du projet. L’analyse des
différentes problématiques environnementales et espaces urbains où il fait bon vivre, nous enseigne
sociétales, les nuisances sonores se doivent d’être que c’est souvent dans une leçon de sobriété,
partie intégrante de la réflexion au même titre d’équilibre et de bon sens que réside la solution.
que les multiples champs qui sont à traiter par
l’architecte urbaniste. Il ne s’agit pas de faire de Laure Der Madirossian (architecte urbaniste
la surenchère, mais simplement d’avoir en tête d’État au Cerema)

• Les espaces ludiques et d’enseignement : les Des lieux animés, mais protégés ou à protéger du
stades sportifs, les jeux d’enfants et les écoles... bruit des voies de circulation routière.

Une aire de jeux aménagée à Bordeaux

Source Cerema

Une aire de jeux aménagée pour les enfants à Bordeaux,


un espace propice à la détente et à l’amusement.
Elle constitue ainsi un exemple de zone d’apaisement.

60 dB(A) < Lden < 65 dB(A)


Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ? 43

Remarque : Dunkerque, Rotterdam, Bilbao et Une zone calme en agglomération est une
Florence ont conduit leurs travaux en référence au zone urbaine dont l’usage actuel ou futur et
« guide QUiet Areas Definition Management in Action la fonction nécessitent un environnement
Plans » (Projet QUADMAP) : acoustique spécifique qui contribue au bien-être
des habitants.

Projet QUADMAP

Florence : des actions de protection – la mise en œuvre d’écrans acoustiques pour certains
Florence15 a concentré son action sur les espaces végétalisés ;
extérieurs de quatre groupes scolaires exposés – la conception de zones ombragées avec bancs,
principalement au bruit de la circulation routière, dont mobiliers et jeux pour enfants ;
l’école de Filippo. – la création d’un kiosque en bois permettant de créer une
zone d’ombre pour un enseignement extérieur ;
Les actions concrètes ont porté sur la réduction – la réduction de vitesse par une signalisation routière
de la nuisance sonore couplée à la lutte contre l’îlot de l’infrastructure routière à proximité ;
de chaleur : – le contrôle acoustique avant et après aménagements
pour une évaluation du gain obtenu.

Présentation Vie en.ro.se 15


et Florence, février 2015
44 Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ?

L’école De Filippo à Florence : pour répondre au projet européen Quadmap16

Un aménagement en zone calme pour un gain Sur trois de ces photos le mur antibruit entoure
acoustique d’environ 10 dB(A) par un écran la cour de l’école en protection du bruit routier
acoustique de 3 m de haut et 50 m de long. Quatre extérieur.
arbres d’essence robinia pseudoacacia (Robinier faux
acacia), vingt sièges en forme de cube et deux jeux
sonores finissent d’habiller la cour de l’école.

Source : Quadmap par autorisation de BruitParif

16 Projet européen Guide


QUADMAP, février 2015,
QUADMAP
http://www.quadmap.eu/
Comment caractériser une zone calme et une zone d’apaisement ? 45

Les atouts des zones calmes 3


et des zones d’apaisement
La zone calme apporte de la sérénité. Elle participe Les animations culturelles, artistiques et sportives
au développement sensoriel. Elle favorise la détente peuvent y être présentes. Ces lieux de vie facilitent le
et le ressourcement. mieux-vivre ensemble et participent, entre autres, à
La zone d’apaisement est un lieu de transition. la construction du lien social.

55 dB(A) 60 dB(A) 65 dB(A)

Thomas Miège

ENSEIGNEMENTS
Définir et identifier des zones calmes et des zones d’apaisement en milieu urbain permet de valoriser des espaces
de qualité de vie protégés notamment de l’impact des infrastructures de transport et de favoriser le bien-être.
Préserver les zones calmes est un devoir. De surcroît, les créer participe à l’attractivité de la ville.
Répondre aux usages, faire participer l’habitant et le visiteur des lieux, garantira l’optimisation des projets
de zones calmes et de zones d’apaisement.
Concrétiser une volonté politique par la mise en œuvre d’actions spécifiques et adaptées à la prise en compte
de la santé humaine en milieu urbain.
T R O I S I È M E P A R T I E
COMMENT AGIR POUR DÉFINIR
ET FAIRE VIVRE UNE ZONE CALME
ET UNE ZONE D’APAISEMENT ?

La dernière partie de l’ouvrage identifie les acteurs à mobiliser


pour la réussite du projet et signale quelques outils disponibles.
48 Comment agir pour définir et faire vivre une zone calme et une zone d’apaisement ?

1 La gouvernance
Rappel : la gouvernance est un mode d’admini- PAROLE D’ACTEUR
stration de la chose publique, et de manière plus L’intervention de professionnels maîtrisant les
large cette expression désigne un mouvement de aspects scientifiques, techniques, physiologiques,
« décentrement » de la réflexion, de la prise de psychologiques, culturels, juridiques et politiques
décision et de l’évaluation, avec une multiplication de la thématique acoustique est à recommander
des acteurs impliqués dans la décision ou la pour tout projet d’aménagement de zones de
construction d’un projet. calme et d’apaisement. Au sein d’une équipe
projet pluridisciplinaire, l’acousticien est un acteur
« La gouvernance comprend la maîtrise d’ouvrage majeur. Son expérience lui permet d’appréhender
et la maîtrise d’œuvre proprement dits, mais aussi au plus juste l’ambiance sonore du lieu et de
la contribution d’autres acteurs pour autant qu’ils savoir judicieusement optimiser les orientations
jouent un rôle dans les orientations publiques et les choix adaptés aux traitements des nuisances
et stratégiques et dans les options de politique sonores. Il améliore ainsi la qualité sonore
publique : acteurs de la société civile, parmi lesquels environnementale au bénéfice du plus grand
les entreprises, les syndicats, les associations ou les nombre et participe au bien-être des usagers.
acteurs individuels*. »
Alain Delannoy (Bureau d’étude acoustique
L’usager des lieux a un rôle majeur à jouer dans Acapella Groupe Venathec)
la dynamique du projet. Il doit être associé dès
l’amont à l’identification des enjeux et à la
production d’orientations concernant les zones
calme et d’apaisement. Cette implication favorise
les complémentarités entre décideurs et habitants
en développant l’écoute et la prise en compte de
l’expertise d’usage au bénéfice du cadre de vie.

Au regard des enjeux évoqués précédemment, le


management et la temporalité du projet doivent faire
l’objet d’une attention toute particulière.

Dans l’action, il faut distinguer deux échelles : la ville


tout entière et l’opération.
* Dictionnaire de la
géographie et de l’espace
des sociétés de J. lévy
et M. Lussault, 2003
Comment agir pour définir et faire vivre une zone calme et une zone d’apaisement ? 49

Les politiques globales ou l’action 2


à l’échelle d’une ville
Dans sa volonté de caractériser les zones de calme, L’analyse quantitative du bruit à partir des cartes de
l’agglomération rennaise12 inscrit cette démarche bruit stratégiques (CBS) pose la première pierre de la
dès 2011 dans le plan de prévention du bruit dans démarche. Les études de terrain, les enquêtes auprès
l’environnement (PPBE). Rennes Métropole choisit des usagers et le traitement des plaintes éventuelles
dès le départ de faire converger les approches la consolident.
environnementales, urbanistiques et sociales par Par ailleurs, cette phase de diagnostic, essentielle à
une vision prospective et par la concertation des la démarche, s’appuie sur les acteurs impliqués pour
usagers des lieux. Pour cela, elle fait appel à l’agence valoriser les zones urbaines en difficulté et réduire les
d’urbanisme d’agglomération qui constitue une inégalités entre les territoires de la ville.
équipe projet.

Rennes : une démarche volontaire


Forte d’une réelle volonté et de moyens adaptés,
l’agglomération de Rennes12 a fait appel à une
gouvernance impliquant :
– une équipe projet : écologue-urbaniste,
architecte-acousticien, scientifique du son
urbain ;
- un comité technique : service technique de la
ville, acousticiens ;
- un comité de pilotage : élus, Ademe, techniciens
de Rennes Métropole ;
– une consultation des usagers.

Étude Audiar pour Rennes 12


Métropole, 2011-2014
50 Comment agir pour définir et faire vivre une zone calme et une zone d’apaisement ?

3 Le projet de réalisation d’une zone calme


et d’une zone d’apaisement
À Lille, la réhabilitation de friches industrielles De plus, à cette échelle la priorité est le ressenti
s’accompagne de la création de zones de calme. de l’usager. L’aménageur veille à associer tous les
Privilégier une mobilité douce au sein d’un projet acteurs à l’élaboration du projet d’aménagement.
intégrant l’habitat est un des objectifs pour favoriser La participation de l’usager est essentielle aux fins
des zones d’apaisement propices à la biodiversité et de recueillir son avis sur les propositions techniques
au lien social. d’aménagement, le périmètre géographique, les
moyens de déplacement, les heures d’ouverture des
Le projet Fives Cail en est l’illustration. Il bénéficie de zones calmes et des zones d’apaisement.
la mise en place d’ateliers thématiques à l’initiative
des citoyens, et d’ateliers projet associant les Les conseils de quartier, les réunions publiques et
habitants aux différentes phases de la réalisation les enquêtes terrain sont des lieux de mobilisation.
de l’espace. Cette gouvernance facilitera la prise en Néanmoins, il faut aussi tirer profit des nouvelles
compte des enjeux. Technologies de l’information et de la communication
(TIC) pour toucher un panel plus large, en particulier
À l’échelle de la zone, la carte de bruit n’apporte pas chez les 15-35 ans, et de ce fait disposer d’un
une information suffisante pour la caractériser. Des échantillon plus équilibré.
mesures acoustiques in situ sont alors nécessaires.

Le site Fives Cail à Lille : ancienne friche industrielle réaménagée en zone


d’apaisement pour le bien-être des futurs habitants.
Source : L’AUC - SORELI, Société de restauration et rénovation de Lille
Comment agir pour définir et faire vivre une zone calme et une zone d’apaisement ? 51

Comment faire participer l’usager ? 4


Des outils à disposition non exhaustifs : Aller plus loin : Implication citoyenne
- l’ouverture d’un forum de discussion en ligne et nature en ville – Premiers enseignements
autour de la mise en place de zones calmes et de issus de sept études de cas en France –
zones d’apaisement ; Cerema, juin 2016
- l’utilisation des réseaux sociaux (Facebook, Twitter...),
ainsi que des applications pour smartphones ;
- la mise à disposition des cartes de bruit stratégiques
et des plans de prévention du bruit dans
l’environnement accompagnés de cartographies
interactives en 2D, voire 3D sur les sites internet des
mairies, de la préfecture... ;
- la démarche de consultation et d’écoute active par
ouverture de registre en mairie, en préfecture... ;
- l’analyse des courriers et des plaintes ;
- la rédaction d’une charte de bonne conduite avec
les usagers de ces lieux en incluant, éventuellement,
leur contribution à l’aménagement et à l’entretien
de ces zones calmes et zones d’apaisement ;
- les productions participatives émergentes sur
l’environnement sonore issues de prises de son ou
de mesures faites avec les téléphones portables
via des applications dédiées peuvent apporter des
informations complémentaires issues des pratiques
citoyennes ;
- les contacts via les associations relais d’opinion ;
- les manifestations/conférences locales de
sensibilisation aux bruits et aux sons.
52 Comment agir pour définir et faire vivre une zone calme et une zone d’apaisement ?

5 Comment organiser, repérer, hiérarchiser,


arbitrer et agir en faveur des zones calmes
et zones d’apaisement ?
Au regard des éléments développés notamment CBS
dans le second chapitre de ce guide, un parcours
méthodologique en cinq phases est proposé ci-après :

1. Organiser avec toutes les forces vives :


- une volonté politique ;
- des moyens techniques : carte de bruit
stratégiques, plan d’action, référentiels techniques,
enquêtes terrain, chartes, guides, Technologies de
l’information et de la communication, maquettes
sonores... ;
- des acteurs : équipe d’organisation des services,
+
urbanistes, acousticiens, sociologues, écologues, Colorimétrie
associations, comité de quartier, les élus, les
directeurs des services techniques... ;
Lden < 55 dB(A) Zone calme
- des leviers : analyse des plaintes, écoute des
réseaux sociaux, documents de planification (SCoT,
55 dB(A) < Lden < 60 dB(A)
PLU, SRCAE), compétences des communautés Zone d’apaisement
scientifiques techniques et industrielles,
60 dB(A) < Lden < 65 dB(A)
évaluation…
Comment agir pour définir et faire vivre une zone calme et une zone d’apaisement ? 53

2. Repérer les potentialités des zones


Un repérage à l’aide de la cartographie et de la
colorimétrie pour déterminer la potentialité des zones
calmes et des zones d’apaisement.

Autres cartes
CBS (ex. : espaces sensibles)

=
Potentialité zone calme et zone d’apaisement
54 Comment agir pour définir et faire vivre une zone calme et une zone d’apaisement ?

3. Hiérarchiser à l’aide de critères adaptés


La hiérarchisation des critères dépend de la priorité
donnée aux différents enjeux locaux, qu’ils soient
politiques, économiques, environnementaux ou
sociétaux. À partir de la liste non exhaustive des
critères précédemment cités, le collège des acteurs
peut noter de 3 à 1 chaque critère suivant un ordre
de priorité décroissant.

La qualité d’usage, paysagère et patrimoniale :


grande fréquentation, présence de verdure et d’histoire

Les coûts dédiés:


aménagement, entretien Le seuil de bruit validé :
mesures acoustiques in situ

La typologie du bâti : Un espace accessible à tous :


habitation, école, centre commercial 500 m à pied*, TC, ouverture jour nuit
QUELS
CRITÈRES ?

Les enquêtes du ressenti des usagers


Les sources de bruit :
route, fer

La taille et la qualité du site : Autres critères « territoriaux »


placette, square, parc..., sécurisé, propre...

* La demande sociale de
nature en ville, enquête
auprès des habitants
de Lyon,
Cerema, janvier 2005
Comment agir pour définir et faire vivre une zone calme et une zone d’apaisement ? 55

4. Arbitrer avec pondération - maîtriser les coûts au regard des bénéfices attendus ;
À l’issue du repérage et de la hiérarchisation, le cas - inscrire les zones calmes et zones d’apaisement
échéant, un arbitrage de la maîtrise d’ouvrage peut dans les documents d’urbanisme ;
être nécessaire pour classer et/ou retenir certains - etc.
sites. Une pondération des critères de 0, +1, +2 peut
être introduite. Ne pas oublier : les zones calmes doivent être
traduites comme actions dans le plan de prévention
du bruit dans l’environnement (PPBE) et soumises
Pour mémoire : l’indice européen QSI* à consultation du public pendant deux mois. Le
(Quietness Suitability Index) consiste à pondérer PPBE révisé et/ou réexaminé tous les cinq ans
entre eux les critères de niveaux sonores permet d’évaluer les objectifs et de fixer les pistes
(éloignement aux sources de bruit), l’occupation d’amélioration éventuelles.
du sol (par ex. de bitumé à forêt) et de densité
de population. Chacun de ces trois critères est
noté de 0 à 1. L’indice résultant sera noté 1 pour L’habitant au cœur des choix
une très forte valeur de tranquillité, 0 pour une « Nantes Habitat dans sa stratégie globale d’utilité
situation de zone bruyante urbaine. sociale et de responsabilité sociétale » met en
exergue dans son guide de la maîtrise d’usage17
le rôle important de l’habitant.
5. Agir pour le bien-être de l’usager
Une réunion préparatoire avec les différents acteurs
de la ville permet de planifier et de mettre en œuvre
les actions retenues, comme : Alimenter la création de zones de calme et de
- favoriser la compréhension des phénomènes zones d’apaisement par l’expérience sensible des
acoustiques sur un projet d’aménagement ; habitants. Ces derniers sont à même de contribuer
- corriger les nuisances sonores en créant des espaces à l’amélioration de leur cadre de vie et de garantir
de respiration à partir de techniques telles que : l’appropriation et la pérennisation des espaces
réduction de la vitesse, revêtement de chaussée ainsi retenus.
anti-bruit, écrans bas acoustiques... ;
- créer un parcours dans la ville unissant les
trames verte et bleue, les zones calmes et zones
d’apaisement, les sites emblématiques et les
monuments historiques... avec le niveau sonore des
lieux traversés ;
- évaluer par une information connectée l’enquête de
Guide de la maîtrise d’usages, 17
satisfaction des usagers ; Nantes Habitat, mars 2011

- favoriser un entretien des lieux avec l’implication QSI (Quietness Suitability Index) *
Quiet Areas in Europe,
citoyenne ; décembre 2015
57

Conclusion

En ville, le bruit est un des tout premiers facteurs de À ce titre, il n’est plus à démontrer l’intérêt d’associer
dégradation de la qualité de vie. les compétences complémentaires du concepteur-
plasticien de l’espace public urbain, du bureau
L’ambiance calme est recherchée par les citadins. d’étude en acoustique, de l’autorité municipale, des
Elle devient privilégiée et précieuse lorsqu’elle est services de la ville et de l’usager du lieu.
disponible et représente une ressource naturelle qu’il
convient de préserver. Aménager et réaménager la ville pour bâtir un
paysage sonore garant du bien-être de ses habitants,
Le calme, le bien-être et la qualité de vie renforcent est un des enjeux des politiques publiques. Un
par ailleurs le rayonnement et l’image de marque aménagement de qualité en tout point, mais dégradé
d’une métropole. La fréquentation des lieux et sur le plan du paysage sonore perd une grande partie
l’évaluation de la satisfaction des habitants peuvent de son attractivité et de sa valeur patrimoniale.
le confirmer.
La forme architecturale des constructions, la qualité
La zone calme contribue à renforcer le sentiment des matériaux utilisés, l’accessibilité des espaces et
d’un environnement de qualité, sécurisé, propice à la participation citoyenne sont en outre des clés de la
l’évasion. Elle est source de bien-être et participe au réussite d’un aménagement répondant aux attentes
bon équilibre de la ville. et aux besoins.

La zone d’apaisement, espace complémentaire ou Analyser les bruits désagréables subis dans la ville
de transition où l’ambiance sonore est maîtrisée, et comprendre les espaces de calme appréciés ou
témoigne de la richesse économique et sociétale de désirés par les habitants, permet de mieux identifier
la ville. Elle constitue pour l’aménageur un espace les zones de calme et les zones d’apaisement à
propice au développement des activités et des projets protéger ou à créer au sein de l’espace urbain.
tout en prenant en compte la santé des usagers.
Elle permet d’innover dans les actions protectrices Agir tous ensemble et faire en sorte que les
à mettre en œuvre pour lutter contre les nuisances documents de planification en témoignent, voilà le
sonores urbaines. défi à relever !
59

Bibliographie

1 Le coût social des pollutions sonores – 10 Les zones calmes, Acoucité, Lyon, 2006-2007
Analyse bibliographique des travaux français
et européens de EY, mai 2016 11 Guide national zones calmes, Université de Créteil,
Faburel, 2008
2 OMS : Burden of disease from environnemental noise,
juin 2011, OMS http://www.who.int/fr/ 12 Étude Audiar pour Rennes Métropole, 2011-2014

3 ANSES : Évaluation des impacts sanitaires 13 Rapport « Identification des zones de calmes de
extra-auditifs du bruit dans l’environnement, la communauté urbaine de Dunkerque », juin 2015
février 2013, ANSES https://www.anses.fr/fr
14 Présentation DCMR Rotterdam, février 2015
4 Impact sanitaire du bruit des transports dans
l’agglomération parisienne : quantification 15 Présentation Vie en.ro.se et Florence, février 2015
des années de vie en bonne santé perdues,
Bruitparif et ORS Île-de-France, septembre 2015 16 Projet européen Guide QUADMAP, février 2015,
QUADMAP http://www.quadmap.eu/
5 Bruno Vincent et Vincent Gissinger,
les effets du bruit sur la santé, synthèse 17 Guide de la maîtrise d’usage, Nantes Habitat,
documentaire, juillet 2016-révision 3 mars 2011

6 Rapport « L’accompagnement qualitatif de la


densification : la zone calme », communauté
d’agglomération de La Rochelle ; septembre 2013

7 Présentation Tecnalia IB et Bilbao UA , février 2015

8 Guy Konopnicki, Le silence de la ville, mars 2011

9 Jean-Marc Stébé et Hervé Marchal,


La sociologie urbaine, 2010
61

Glossaire

2002/49/CE : Directive européenne Quelques définitions pour faciliter l’appropriation


du 25 juin 2002 relative à l’évaluation et du langage
à la gestion du bruit dans l’environnement
La gêne : « La gêne peut se définir comme une
CBS : carte de bruit stratégique sensation de désagrément, de déplaisir provoqué
par un facteur de l’environnement dont l’individu
PPBE : plan de prévention du bruit dans
(ou le groupe) connaît ou imagine le pouvoir
l’environnement
d’affecter sa santé. » (OMS. Le bruit, critère d’hygiène
ZBC : zone de bruit critique de l’environnement n° 12, 1980).

OMS : organisation mondiale de la santé Les sources sonores : bruit provenant de la nature
ou d’une activité humaine. (NF ISO 12913-1:2014-10)
ANSES : agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, de l’environnement et du travail L’environnement sonore : bruit au point de
réception provenant de toutes les sources sonores,
PLU : plan local d’urbanisme modifié par l’environnement.
dB(A) : décibel calibré en fonction de l’oreille Le paysage sonore : ambiance sonore ressentie
humaine par les personnes en fonction de leur sensibilité
de leur vécu...
TIC : technologie de l’information et de la
communication Le bien être : état du corps ou de l’esprit dans lequel
la personne sent qu’elle est bien.
IFOP : institut français d’opinion publique
Le ressenti : ce que ressent une personne en
ZAC : zone d’aménagement concerté
fonction de sa personnalité, de son expérience, de sa
QUADMAP : QUiet Areas Definition and sensibilité. Le ressenti est subjectif, spontané et non
Management in Action Plans réfléchi.

Ademe : agence de l’environnement et de la maîtrise L’émergence du bruit : L’émergence est une


de l’énergie modification temporelle du niveau sonore ambiant
induite par l’apparition ou la disparition d’un bruit
PDU : plan de déplacement urbain particulier.
SCoT : schéma de cohérence territoriale

SIG : système d’information géographique


62

Quiet zones in cities:


Town planning for the wellbeing
This work is based on the feedback from pioneering cities which took up the challenge of identifying, preserving and
promoting quiet zones in the urban environment (Bordeaux, Lille, Lyon Métropole, Rennes, Bilbao, Rotterdam…).
It highlights a variety of findings for the benefit of decision makers and town planners, and also all parties wishing to
promote the issues of the quality of life and wellbeing within town planning.
The book aims at demonstrating the added value of quiet zones and relaxing areas using interviews and examples
of projects within the public space. These two types of areas are described and well-illustrated. Their benefits for a
better urban soundscape are detailled.
Multidisciplinary approaches constitute a lever for successful town planning and draw on the complementary skills of
the town planning designer, the acoustics research consultants, the local authorities, the town services and the user.
63

Tranquilidad en la ciudad:
ordenar a favor del bienestar
Esta obra se apoya en los balances de experiencias procedentes de las colectividades pioneras en considerar el reto
que representan la identificación, la preservación y, más lejos, la promoción de la tranquilidad en el medio urbano
(Burdeos, Lille, Metrópolis de Lyon, Rennes, Bilbao, Róterdam…).
Pone en primer plano varias enseñanzas a beneficio, más específicamente, de los responsables de decisiones y de
los responsables de la ordenación. Más ampliamente, concierne todas las partes implicadas que desean promover
los retos de calidad de vida y de bienestar dentro de la ordenación urbana.
A través de las palabras de los actores, ejemplos de realizaciones dentro del espacio público, la obra desea señalar
los valores añadidos de las zonas de tranquilidad y de los espacios de apaciguamiento. Estos dos tipos de espacios
describen, ampliamente ilustrados, sus aportaciones a beneficio de un paisaje sonoro urbano de calidad. Palancas
para una ordenación exitosa, los enfoques pluridisciplinarios asociarán aquí las competencias del diseñador-plástico
del espacio público urbano, del buró de estudio en acústica, de la autoridad municipal, de los servicios de la ciudad
y del usuario del lugar.
© 2017 - Cerema
Le Cerema, l’expertise publique pour le développement durable des territoires.
Le Cerema est un établissement public, créé en 2014 pour apporter un appui scientifique
et technique renforcé dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques
publiques de l’aménagement et du développement durables. Centre d’études et
d’expertise, il a pour vocation de diffuser des connaissances et savoirs scientifiques
et techniques ainsi que des solutions innovantes au cœur des projets territoriaux pour
améliorer le cadre de vie des citoyens. Alliant à la fois expertise et transversalité, il
met à disposition des méthodologies, outils et retours d’expérience auprès de tous
les acteurs des territoires : collectivités territoriales, organismes de l’État et partenaires
scientifiques, associations et particuliers, bureaux d’études et entreprises.

Toute reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement du Cerema est


illicite (article L.122-4 du code de la propriété intellectuelle). Cette reproduction, par
quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles
L.335-2 et L.335-3 du CPI.

Cet ouvrage a été imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement (norme
PEFC) et fabriqué proprement (norme ECF). L’imprimerie Jouve est une installation
classée pour la protection de l’environnement et respecte les directives européennes
en vigueur relatives à l’utilisation d’encres végétales, le recyclage des rognures de
papier, le traitement des déchets dangereux par des filières agréées et la réduction des
émissions de COV.

Maquettage : Laurent Mathieu - tél. 06 13 41 04 53 - www.laurentmathieu.fr


Coordination : Cerema Territoires et ville / service édition (B. Daval)

Impression : Jouve - 1, rue du Docteur Sauvé - 53100 Mayenne - 01 44 76 54 40


Achevé d’imprimer : février 2017
Dépôt légal : février 2017
ISBN : 978-2-37180-167-7
ISSN : 2426-5527

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