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GESTION

DE CARRIÈRE,
POLITIQUE
DE RELÈVE,
ET PROCESSUS
DE RECRUTEMENT
AIDE-MÉMOIRE
POUR PRÉVENIR
DES MÉCANISMES
DE DISCRIMINATION
ET QUELQUES BIAIS,
À L’INTENTION
DES HAUTES ÉCOLES
PÉDAGOGIQUES
2 MOT DE LA DIRECTRICE
DE PROJET
Dans la continuité des travaux initiés par le Les enjeux sont de taille. Le premier enjeu
programme fédéral « P-7 Égalité des chances et consiste à développer des pratiques non discri-
développement des hautes écoles 2017-2020 » minatoires, de l’élaboration d’une description
sous l’égide de swissuniversities, les membres de fonction au déploiement d’une politique de
du comité de pilotage en collaboration avec relève institutionnelle exempte de tout biais.
une chargée de mission du projet « En marche Le deuxième enjeu consiste à limiter les marges
vers une culture et politique de l’égalité » ont d’erreur lorsqu’il s’agit d’évaluer les aptitudes
choisi de déployer quelques mesures spéci- des candidat·e·s et du personnel, de pronos-
fiques durant l’année 2020, avec le soutien de tiquer leur performance et leur adaptabilité
chaque rectorat/direction des hautes écoles aux valeurs institutionnelles. Le troisième
pédagogiques de Suisse romande. enjeu est de révéler les processus cognitifs qui
portent tendanciellement à reproduire biais
L’outil qui vous est présenté a pour ambition et stéréotypes dans les processus de gestion
de promouvoir une culture de gestion de car- de carrière, de relève et de recrutement. Le
rière, de relève et de recrutement centrée sur dernier enjeu consiste à agir sur la culture et
les compétences requises pour une fonction le climat institutionnel, visant le bien-être au
donnée, affranchie de stéréotype ou biais en travail des femmes et des hommes dans leur
rapport avec l’appartenance de sexe, l’âge, une diversité.
situation de handicap, l’orientation sexuelle,
l’identité de genre, l’origine socio-écono- L’ensemble des contenus décrits, sans se vou-
mique, la nationalité ou l’ethnie. loir exhaustif, relève d’une approche scien-
tifique et d’une culture responsable, qu’il
Conçu comme un aide-mémoire, cet outil à convient de s’approprier et de diffuser large-
destination des rectorats/directions, des res- ment pour contribuer à l’égalité des chances et
ponsables, des gestionnaires administratifs, de la diversité au niveau professionnel.
mais également de l’ensemble du personnel,
offre un bref rappel du droit relatif à l’interdic- Prof. Dre Françoise Pasche Gossin
tion de discriminer, un ensemble de principes Direction du projet
et de recommandations objectives visant à
prévenir des mécanismes de discrimination et
des biais dans les processus de recrutement,
d’engagement, de développement d’une relève
et de promotion, ainsi que de définitions.
TABLE 3
DES MATIÈRES
2 Mot de la directrice de projet

4 Bases légales

5 Gestion de carrière professionnelle

8 Politique de relève institutionnelle

10 Recrutement

14 Quelques exemples d’organisation du temps


de travail susceptibles de contribuer au renforcement
de l’égalité des chances et de la diversité

17 Éclairage théorique
18 Quelques mécanismes potentiellement porteurs
de discriminations
21 Quelques biais potentiellement porteurs
de discriminations

24 Bibliographie

26 Pour en savoir plus


4 BASES LÉGALES

À L’ÉCHELON FÉDÉRAL À L’ÉCHELON DES HAUTES ÉCOLES


L’art. 8 de la Constitution fédérale interdit PÉDAGOGIQUES
les discriminations en raison du sexe. La loi La Loi fédérale du 30 septembre 2011 sur
sur l’égalité entre femmes et hommes (LEg, l’encouragement des hautes écoles et la coor-
24 mars 1995) concrétise cette interdiction dination dans le domaine suisse des hautes
dans le domaine professionnel, sous tous les écoles prévoit à l’art. 30, qui concerne les
aspects de la relation de travail, à commencer Conditions d’accréditation d’institution, que
par l’embauche. La LEg interdit l’exclusion chaque haute école ou toute autre institution
du ou de la candidat·e sur le seul motif de son du domaine des hautes écoles dispose d’un
sexe, de son orientation sexuelle ou de son système d’assurance qualité garantissant : a,
identité de genre (art.3 al.2) et la discrimi- al.5. « la promotion de l’égalité des chances
nation d’une travailleuse en raison de sa gros- et de l’égalité dans les faits entre les hommes
sesse, de sa maternité ou de sa situation fami- et les femmes dans l’accomplissement de ses
liale et ce durant toute la relation de travail, tâches ».
de l’embauche à la résiliation des rapports de
travail (art.3 al.2).

Par ailleurs, la Loi fédérale sur l’élimination


des inégalités frappant les personnes handi-
capées du 13 décembre 2002 (LHand, état
le 1er janvier 2017) prévoit « des conditions
propres à faciliter aux personnes handicapées
la participation à la vie de la société, en les ai-
dant notamment à être autonomes dans l’éta-
blissement de contacts sociaux, dans l’accom-
plissement d’une formation et dans l’exercice
d’une activité professionnelle » (art.1, al. 2).
GESTION DE CARRIÈRE 5
PROFESSIONNELLE
La gestion de carrière recouvre les règles qui rendent possibles
la préparation et l’adaptation de l’ensemble des collaboratrices
et des collaborateurs à la stratégie et aux besoins futurs
de l’institution. La gestion de carrière, par définition, tient compte
des compétences et des aspirations de chaque collaboratrice
et collaborateur.

Une politique de gestion de carrière sous le prisme de l’égalité


des chances et de la diversité sous-tend le développement
d’actions qui visent à :
6

Communiquer positivement au sujet de Favoriser une communication active et po-


l’égalité des sexes, de l’égalité des chances et sitive sur l’intérêt de faire carrière auprès des
de la diversité dans les différentes strates de femmes cadres intermédiaires et des groupes
l’institution. sous-représentés, dans une fonction donnée.
Il convient pour ce faire, par exemple, de
Thématiser dans la formation continue du mettre en place des ateliers de sensibilisation
personnel d’encadrement et du corps profes- à l’empowerment (capacité d’agir) à l’inten-
soral les questions d’égalité des sexes, d’égali- tion de publics cibles identifiés. Des mesures
té des chances, de diversité, d’inclusion et de de mentoring, de coaching peuvent égale-
non-discrimination. À cet effet, il convien- ment être développées avec l’apport de l’unité
drait par exemple d’organiser au moins une de l’égalité des chances et de la diversité.
fois par année des ateliers de sensibilisation
à la gestion de carrière, la politique de relève Ouvrir le dialogue avec le soutien de l’unité
et les processus de recrutement du point de de l’égalité des chances et de la diversité, au
vue du système de genre et selon une ap- sujet des mesures à déployer pour faciliter une
proche affranchie de biais et mécanismes de articulation entre responsabilités parentales
discrimination. et gestion de carrière professionnelle. Ce qui
signifie, par exemple, repérer les postes qui
Encourager la mobilité interne par le sou- pourraient faire l’objet d’un job sharing ou dé-
tien au développement de compétences ci- finir les modalités d’une fonction à partager.
blées de chaque membre du personnel dans
le cadre d’un processus de formation continue Élaborer des dynamiques de réseautage intra
tout au long de la vie. et extra HEP en ciblant des femmes et des
publics cibles sous-représentés dans certains
segments professionnels.
7

Promouvoir un accès équitable aux offres Initier une procédure d’analyse transparente
de formation continue et aux cours de perfec- favorisant le recrutement d’un·e candidat·e
tionnement professionnel, en particulier pour du genre sous-représenté dans un domaine
des personnes avec responsabilités parentales. spécifique.

Développer une stratégie de communica- Identifier et prévenir des effets de « plafond


tion centrée sur la compatibilité d’un poste de verre », de « parois de verre » ou de « falaise
à responsabilité avec d’autres sphères de vie de verre » dont une caractéristique majeure est
telles que parentalité, proche aidant, engage- de genrer les trajectoires professionnelles et
ment associatif ou politique serait à prévoir. académiques, ce qui se traduit, par exemple,
par une concentration de femmes dans des
Établir annuellement un tableau de bord postes subalternes ou par leur faible représen-
statistique qui donne à voir l’occupation des tation dans des fonctions de professorat et/
postes et la répartition femmes-hommes pour ou d’encadrement (Henchoz, Ballif, Guyaz,
chaque fonction, ainsi que les départs à la re- Jacquemet, Pasche Gossin, 2019). Il s’agit
traite prévus et les éventuelles demandes de également de prévenir et réduire des logiques
rente-pont AVS à projeter. de clôture de groupes professionnels (Dubar,
2015), soit une sur-représentation genrée se-
Actualiser une liste des postes clés à repour- lon les fonctions.
voir, en fonction des démissions et autres
mouvements de personnel et diffuser cette Privilégier les remplacements en interne
liste « mouvement du personnel » de manière lors d’absences d’une certaine durée, afin de
ciblée, afin d’encourager de potentielles can- permettre à des collaboratrices et collabora-
didatures de femmes ou de personnes sous-re- teurs juniors de développer des compétences
présentées dans un domaine spécifique. et d’acquérir de l’expérience.
8 POLITIQUE DE RELÈVE
INSTITUTIONNELLE
Une politique de relève institutionnelle, en matière d’égalité
des chances et de diversité, se doit de garantir la qualité
et la durabilité des prestations fournies en matière de formation,
de recherche et de service à la cité. Face à un tel défi, des moyens
conséquents sont consacrés à la formation continue des personnels,
d’une part, et aux procédures de recrutement et de mobilité
internes, d’autre part.

Cette politique fixe a minima les objectifs déclinés ci-dessous :


9

Concevoir des plans de relève individuels, Identifier et valoriser des profils et des
qui soutiennent chaque membre du personnel compétences clés dans des fonctions d’enca-
dans l’acquisition des titres et des compé- drement et/ou de professorat sous l’angle de
tences requis pour une fonction visée, indé- l’appartenance de genre et/ou à des minorités
pendamment de toute autre considération en intersectionnelles.
rapport avec une appartenance catégorielle.
Respecter autant que possible un équilibre
Mettre en place un dispositif de counse- genré à l’échelle du corps intermédiaire 
:
ling de carrière pour les femmes à fort po- postes d’assistant·e·s doctorant·e·s par
tentiel, afin notamment de réduire les effets exemple.
possiblement délétères d’un projet de mater-
nité ou d’adoption sur la carrière envisagée. Définir une charge de travail qui soit com-
patible avec une activité de recherche et qui
Proposer des programmes de gestion de prenne en compte d’autres sphères de vie
talents qui intègrent une stratégie explicite telles que les responsabilités parentales, de
en faveur de la promotion de cadres femmes proche aidant, l’engagement associatif et/ou
ou de personnes appartenant à des catégories politique.
sous-représentées dans l’institution.
Stimuler la tenue d’ateliers, de conférences,
Encourager un encadrement doctoral sous de cours publics organisés par de jeunes
forme de réseau à l’échelle des hautes écoles chercheur·e·s.
pédagogiques.
Encourager les étudiant·e·s, dans le cadre
Développer les compétences des collabo- d’une dynamique de réseautage, à faire acte
ratrices et des collaborateurs, en particulier de candidature pour un poste d’assistanat.
dans les domaines où une pénurie potentielle
de personnes qualifiées est à prévoir.
10 LE RECRUTEMENT

En tout premier lieu, il convient de caractériser deux formes


de processus de recrutement, puis d’en décliner les étapes
importantes sous le prisme de l’égalité des chances
et de la diversité, sans aucune prétention à l’exhaustivité,
les étapes sont:

• le recrutement interne
• le recrutement externe
• la description du profil du poste
• la mise au concours
• l’examen des dossiers
• l’entretien
• l’engagement et l’évaluation du processus de recrutement.
11

LE RECRUTEMENT INTERNE ments, laboratoires, etc.) aussi diversifiées et


Ce type de recrutement offre l’avantage de équilibrées que possible du point de vue du
focaliser l’attention sur des candidat·e·s po- sexe, du genre, de l’âge, de l’origine sociale
tentiel·le·s qui connaissent l’institution et qui et ethnique, de la trajectoire professionnelle.
seraient directement opérationnel·le·s. Plus
largement, lorsque cette méthode de recrute- Clarifier les mesures prises ou les prestations
ment est régulièrement pratiquée, elle permet proposées en vue d’une articulation optimale
de repérer et de motiver des collaboratrices et des différentes sphères de vie. L’enjeu est de
des collaborateurs qui ont alors l’opportunité présenter, par exemple, diverses modalités
d’intégrer un processus de promotion pro- d’organisation et de temps de travail : télétra-
fessionnelle ou de relève institutionnelle de vail, annualisation et flexibilisation ou encore
manière ouverte et transparente. mise à disposition d’une structure de garde
pour les enfants en âge préscolaire. Le job
LE RECRUTEMENT EXTERNE sharing est également présenté comme une
Cette autre méthode de recrutement apporte opportunité en vue d’un équilibre des diffé-
plusieurs avantages, tels que l’accès à un ré- rentes sphères de vie tant pour les femmes que
seau de candidat·e·s diversifié·e·s en matière pour les hommes.
d’expériences professionnelles, de compé-
tences acquises et de parcours de vie. Elle LA MISE AU CONCOURS
permet également de solliciter des personnes Rédiger des appels à candidature en respec-
sous-représentées dans l’institution en fonc- tant les règles d’usage du langage épicène et
tion du genre, d’une origine sociale, ethnique selon des critères d’inclusion.
ou encore d’une situation de handicap. Enfin,
ce type de recrutement devrait permettre de Veiller à ce qu’il ne reste aucune trace po-
prévenir des effets « d’entre-soi » ou de clôture tentiellement discriminatoire dans la for-
professionnelle (Dubar, 2015). mulation d’un appel à candidatures ou toute
expression stéréotypée telle que : « poste à
LA DESCRIPTION D’UN PROFIL plein temps », « grande disponibilité », « vaste
Définir le profil et les exigences relatives expérience », « importante force de travail ».
au poste à repourvoir ou à créer en écartant
toute tendance à renforcer une division sexuée Encourager, par des prises de contact in-
des compétences (Kergoat, 2012) et une re- dividualisées, des personnes appartenant à
présentation stéréotypée des expériences de des groupes sociaux sous-représentés et qui
vie. Pour ce faire, il convient, par exemple, a priori ne feraient pas acte de candidature.
de considérer la nécessité de composer des Au travers de cette démarche, valoriser égale-
équipes de travail (unités, services, départe- ment des parcours atypiques.
12

Stimuler une stratégie de réseautage à l’inté- Écarter le spectre de la maternité pour les
rieur et à l’extérieur de l’institution : prises de femmes en âge d’avoir des enfants. En aucun
contacts directs, rencontres, etc. cas, un tel spectre peut se prévaloir d’être un
critère de sélection.
Développer largement des canaux et des
supports de diffusion, qui englobent les asso- Établir une liste restreinte (short list) des
ciations professionnelles, les réseaux sociaux dossiers retenus avec une note de synthèse
ou autres forums. des expériences, compétences et qualités qui
ont participé à ce choix. Cette short list
L’EXAMEN DE DOSSIERS est exempte de tout biais et respecte, dans
Formuler une liste de critères d’évaluation la mesure du possible, un équilibre femmes
des compétences clés identiques pour toutes – hommes et favorise une diversité des ap-
les candidatures à un poste donné. Aucun partenances catégorielles. Il s’agit, à ce stade
critère ne peut émerger en cours de procédure également, d’éviter « un effet solo », soit une
d’examen des dossiers. seule candidature appartenant à une catégorie
de sexe ou une autre catégorie représentative
Traiter, selon le principe de l’égalité des de la diversité.
chances et de la diversité, des dossiers, qui a
priori, ne répondent pas à l’entier des critères Une fois cette short list arrêtée, un tableau
retenus, mais qui appartiennent à des groupes synoptique anonymisé des candidatures est
sous-représentés au sein de l’institution. transféré à la déléguée à l’égalité des chances
et à la diversité pour s’assurer qu’il ne reste
Envisager toute candidature dans sa capacité aucune trace de biais ou de possibles dis­ -
à apporter une plus-value à une unité ou à une cri­minations.
équipe. Un tel angle de vue devrait agir par
contraste à une focalisation sur des obstacles L’ENTRETIEN
plus ou moins conscientisés en lien avec le Créer un climat ouvert et non discriminant,
sexe, l’âge, une situation de handicap, une offrant un cadre respectueux à la candidate
origine ethnique. ou au candidat. L’intention déclarée est de
transmettre une impression positive de l’ins-
Réduire l’impact « des trous dans le CV » en titution, de ses missions et de son travail.
particulier pour les femmes et pour les per-
sonnes avec des trajectoires qui relèvent d’un Diffuser, avant le début des entretiens, une
certain degré d’atypie. short list sous forme de tableau synoptique à
l’ensemble des membres de la commission de
sélection.
13

Diversifier les critères d’évaluation des Promouvoir, à compétences et qualifica-


candidatures, afin de prévenir un seul mode tions similaires, le sexe sous-représenté dans
de socialisation professionnelle, telle que un domaine.
la trajectoire institutionnelle linéaire et as-
cendante, laquelle correspond à « un modèle L’ENGAGEMENT ET L’ÉVALUATION
masculiniste » en soi réducteur et donc peu DU PROCESSUS DE RECRUTEMENT
sensible au principe de la diversité. Établir un procès-verbal des délibérations
qui rende compte de critères de choix non
Tendre à formuler une liste de critères discriminants et non genrés.
d’évaluation des compétences clés identiques
pour toutes les candidatures à un poste don- Proposer aux candidat·e·s non retenu·e·s un
né. Aucun critère ne devrait émerger en cours feed-back de l’examen de leur dossier ou des
de procédure et être adressé à un nombre li- entretiens vécus.
mité de candidatures.
Procéder à des auto-évaluations ré-
Proscrire les questions à caractère informel, gulières du processus de recrutement, en
telles que celles qui ont trait à la sphère privée mettant en évidence le nombre de candida-
et ne rentrent dans aucun cadre légal : vie de tures reçues de chaque sexe, le nombre de
couple, sexe du ou de la conjoint·e, orienta- candidat·e·s de chaque sexe ayant été reçu·e·s
tion sexuelle, identité de genre, relations ex- à l’entretien et le nombre d’hommes et de
tra-professionnelles. Par ailleurs, l’attention femmes finalement engagé·e·s. La même
doit être portée à écarter des questions qui procédure est à déployer pour les personnes
mettraient en avant des critères fortement appartenant à une minorité catégorielle.
marqués en matière de performance, comme
par exemple pour le personnel de recherche : le Justifier par écrit une décision de non-enga-
nombre de publications, le nombre de séjours gement et transmettre l’information à qui de
académiques à l’étranger, etc. Pour l’ensemble droit, par exemple le rectorat, la direction, les
du personnel, la question de la disponibilité ressources humaines.
doit être évaluée avec mesure.

Prendre en compte les compétences so-


ciales et personnelles ainsi que les compé-
tences d’organisation et de gestion acquises
hors de la sphère professionnelle, dans le
cadre de la famille, du monde associatif,
culturel ou politique.
14 QUELQUES EXEMPLES DE MODALITÉS
D’ORGANISATION DU TRAVAIL
SUSCEPTIBLES DE CONTRIBUER
AU RENFORCEMENT DE L’ÉGALITÉ
DES CHANCES ET DE LA DIVERSITÉ
15

Télétravail : recouvre au moins deux Horaires flexibles  : permettent à la collabo-


modalités. ratrice ou au collaborateur de fixer son horaire
• Le travail à domicile ponctuel : il est quotidien de travail à l‘intérieur d’une four-
possible de rapporter du travail à domicile, chette donnée. Des tranches horaires de pré-
non pas sur une base régulière, mais après sence obligatoire peuvent être imposées, si les
entente commune entre l’employé·e et son besoins d’une unité, d’un service le justifient.
ou sa supérieur·e hiérarchique.
• Le télétravail régulier à domicile : il est Système d’annualisation du temps de
possible d’effectuer du travail à domicile travail  : implique que les heures de travail
ou dans un autre endroit que l’organisation dues sont fixées pour une année entière plu-
employeuse, selon un cadre défini. tôt que par semaine ou par mois. Le système
est applicable aussi bien aux collaboratrices
Job sharing : modalité d’organisation du et collaborateurs à plein temps, qu’à celles et
travail qui consiste à répartir un ou plusieurs ceux qui ont un contrat à temps partiel. Cette
poste(s) à plein temps entre deux collabora- modalité de travail devrait être accompagnée
trices - collaborateurs ou plus. La répartition d’une adaptation des tâches lorsque la colla-
exacte des tâches, l’étendue du devoir de sup- boratrice ou le collaborateur est absent·e pour
pléance et de la responsabilité commune sont une durée relativement longue (formation,
réglées au cas par cas. maternité – congé parental - incapacité de
travail).
La modalité du job sharing est susceptible de
s’appliquer à un nombre important de postes Temps partiel : demande de traiter sur un
et à tous les niveaux hiérarchiques. Elle peut pied d’égalité les personnes employées à
être également appliquée aux postes à respon- temps partiel ou à plein temps, en particulier
sabilités ou de direction. Le but à atteindre est en ce qui concerne l’évaluation de la classe
d’avoir toujours au moins une personne com- salariale. Cette modalité d’emploi devrait
pétente présente pour une fonction donnée. être proposée de manière équitable tant aux
collaboratrices qu’aux collaborateurs.
Il existe différentes formes de partage de
poste : Articulation vie professionnelle et vie
• Job-splitting : les tâches sont partagées privée  : doit être abordée avec chaque col-
entre les intéressé·e·s. Dès lors chacun·e laboratrice et collaborateur lors de l’entretien
est responsable uniquement des tâches qui annuel d’évaluation et de développement,
lui ont été confiées. par exemple. Le fait d’aborder cette question
• Job-pairing : ici, les intéressé·e·s assument permet de planifier et de négocier régulière-
conjointement la responsabilité de planifier ment les conditions de travail et les horaires,
et d’exécuter une tâche complète. indépendamment du positionnement
16

de la collaboratrice ou du collaborateur dans


le système hiérarchique de l’organisation. La
conciliation d’une carrière avec d’éventuelles
responsabilités familiales est traitée et orien-
tée « solution ».

Aide à l’accueil des enfants : signifie


que l’organisation récolte des informa-
tions concernant les offres d’accueil locales
(crèches, familles de jour, accueil extrasco-
laire) et les met à disposition des personnes
intéressées. Ces informations sont mises à
jour à intervalles réguliers.

En cas d’urgence : sur demande et selon la


modalité du cas par cas, l’organisation peut
soutenir financièrement les demandes de
garde en cas d’urgence, ou si la situation le
permet, offrir la possibilité de travailler pro-
visoirement à domicile.

Accueil extra-familial  : offre, en situation


d’urgence et au cas par cas, la possibilité à une
collaboratrice ou un collaborateur de solli-
citer un soutien financier pour la garde d’un
enfant. Cette offre peut être proposée si, par
exemple, la modalité du télétravail ne peut pas
être envisagée.
ÉCLAIRAGE THÉORIQUE 17

Cet éclairage est contextualisé, sans prétention à une quelconque


forme de généralisation. Il est à inscrire dans une réflexion
en matière de gestion de carrière, de politique de relève
et de processus de recrutement sous le prisme de l’égalité
des chances et de la diversité. Cet apport théorique se focalise
d’abord sur des mécanismes potentiels de discrimination,
souvent non conscientisés. Dans un deuxième temps, il porte
sur une définition de ce qu’est un biais et plus spécifiquement
un biais de genre et sur une déclinaison possible de biais
à l’œuvre notamment dans le domaine professionnel.
18 QUELQUES MÉCANISMES
POTENTIELLEMENT PORTEURS
DE DISCRIMINATION
Mécanismes de discrimination  : tentative légitimée par la production d’un discours sur
répétée de distinguer les individu·e·s selon la complémentarité entre les sexes.
des normes, des valeurs ou des différences
visibles ou supposées. Ces mécanismes se Discours sur la « virilitude »  : reconnaît
fondent sur des préjugés ou des principes aux femmes la possibilité d’adopter des pra-
idéologiques pour diviser et hiérarchiser des tiques sociales et professionnelles tradition-
individu·e·s ou des groupes sociaux. nellement réservées aux hommes, pour autant
qu’elles adhèrent à un modèle androcentré
Discours de la masculinité  : persistance (Le Feuvre, 2014). Ce discours postule que
d’un modèle patriarcal (Delphy, 2001) sym- les femmes qui entrent dans « des bastions »
bolisé par l’archétype de l’homme « bread- autrefois masculins aient intériorisé des
winner », héritage du 19ème siècle : le salaire normes de domination. En effet, leur pré-
principal d’une cellule familiale est celui de sence, forcément minoritaire, ne doit modi-
l’homme travailleur. Cet idéal masculin s’ac- fier en rien les règles du jeu dominantes, que
compagne encore aujourd’hui d’une repré- ce soit en matière de gestion de carrière, de
sentation de l’homme pourvoyeur principal politique de relève ou dans le contexte d’un
de l’unité familiale ou de couple, qui peut se processus de recrutement. Ce discours sur la
prévaloir d’une totale disponibilité temporelle virilitude s’adresse également à des hommes
et cognitive pour son activité professionnelle, qui ne s’identifieraient pas à des normes
dans la logique d’une division genrée des res- androcentrées.
ponsabilités et des tâches.
Division sexuée des tâches et des com-
Discours de la « féminitude »  : conception pétences : repose sur une approche diffé-
de l’égalité entre les sexes, qui tend à réduire rencialiste, ce qui signifie que les femmes et
la dimension hiérarchique du genre, sans les hommes seraient ou sont assigné·e·s par
toutefois remettre en question le principe de nature (perspective essentialiste) à des fonc-
la différenciation entre les sexes (Le Feuvre, tions, des responsabilités, des tâches selon
2014 ; Delphy, 2001). En d’autres termes, leur appartenance de sexe. Cette notion de
dans une tentative volontariste de promouvoir division sexuée des tâches renvoie également
une vision égalitaire des sexes, les compé- à un principe de sexuation des compétences :
tences et qualités supposées féminines sont les femmes et les hommes seraient doté·e·s de
valorisées, voire sur-valorisées. Cependant, caractéristiques et compétences intrinsèque-
cette vision égalitaire ne semble jamais mena- ment, naturellement différentes, qui corres-
cer cette part irréductible de différenciation pondent à des stéréotypes de genre.
entre femmes et hommes. Celle-ci est même
19

Division des métiers et des professions  : Effet de clôture professionnelle : valori-


processus de ségrégation du marché du tra- sation d’une culture de l’entre-soi. Tendance à
vail ; d’une part, s’observe une ségrégation choisir, désigner, s’entourer de personnes qui
horizontale (Henchoz et al., 2019) : certains se ressemblent. Par exemple, de personnes
emplois sont exercés majoritairement par qui appartiennent, à la même catégorie de
des hommes, d’autres emplois sont quasi ex- sexe, à la même classe sociale, qui partagent
clusivement occupés par des femmes. Cette une origine ethnique proche, ont un parcours
ségrégation contribue – notamment – au professionnel ou académique semblable. Cet
maintien des inégalités salariales entre les effet, s’il n’est pas conscientisé, est susceptible
sexes : les emplois ou les fonctions féminisées d’entraver une politique de la diversité.
sont moins bien rémunérés que les emplois ou
fonctions masculinisées (Monitoring, 2019) : Effet de halo  : trop large place accordée à la
à un niveau de formation égal les femmes première impression laissée par la candidate
obtiennent donc des salaires inférieurs à ceux ou le candidat, qui ensuite va influencer, po-
des hommes. sitivement ou négativement, tout ce que la ou
le candidat·e exprimera au sujet, par exemple,
La ségrégation verticale des emplois et des de son parcours professionnel, des diplômes
fonctions, d’autre part, révèle l’attribution de obtenus ou des recherches conduites. L’atten-
postes hiérarchiquement élevés surtout à des tion sur le contenu du propos est alors singu-
hommes. Cette forme de ségrégation résulte lièrement biaisée.
de multiples discriminations subtiles, souvent
implicites, liées à l’intériorisation de « sché- Effet solo : fait de ne retenir, dans une pro-
mas de genre » qui affectent en particulier les cédure de recrutement, qu’une seule personne
femmes (Gianettoni et al., 2015). avec une appartenance catégorielle spécifique,
par exemple une seule femme, une seule per-
Double standard d’évaluation ou écueil sonne d’origine étrangère, une seule personne
du traitement différencié : porte en lui le en situation de handicap. Cette surexposition,
risque de différencier les individu·e·s en fonc- quelle que soit la catégorie d’appartenance,
tion de leurs qualités supposées, comme par est susceptible de se révéler contre-productive
exemple, « un homme est ambitieux », là où dans le cadre d’une procédure de sélection.
une femme, elle, sera perçue comme « préten-
tieuse ». Le risque est de survaloriser un mo- Ethos de la profession  : surinvestissement
dèle normatif, plus ou moins hégémonique, de l’activité professionnelle au détriment de
au détriment d’une attention portée sur les la vie privée. La « culture de la présence » sur
compétences et qualités professionnelles re- le lieu de travail est fortement valorisée dans
quises pour un poste donné. un tel contexte, ce qui est susceptible de
20

privilégier un modèle « masculiniste » cen- phore vise à décrire une réalité peu visible,
tré sur une totale disponibilité cognitive et à laquelle les femmes, en particulier, se
temporelle. heurtent lors d’un projet d’ascension dans leur
carrière professionnelle (Laufer, 2013). Ce
Minorité intersectionnelle  : notion forte- principe du plafond de verre ne fait pas l’una-
ment variable selon le contexte social, poli- nimité, surtout dans le monde académique ;
tique, historique, culturel et économique où néanmoins sa persistance observée dans les
elle se déploie. Appartenir, dans un contexte faits et dans les chiffres devrait interroger. À
donné, à une minorité intersectionnelle com- cet égard, les données statistiques récoltées
porte en soi un risque que se cumulent des lors du premier monitoring sur l’égalité des
mécanismes de discrimination. Le genre, par chances et la diversité dans quatre HEP de
exemple, peut ainsi se trouver imbriqué dans Suisse romande (Henchoz et al., 2019) le
un ensemble d’autres principes de différen- montrent. En effet, les femmes gravissent
ciation, de hiérarchisation des individu·e·s et moins aisément les échelons hiérarchiques
des groupes sociaux, comme l’âge, l’origine que leurs collègues masculins, à compétences
sociale, pour ne citer que ces exemples. Ap- et diplômes équivalents. Il s’agit d’un phéno-
partenir de manière supposée ou réelle à une mène potentiellement discriminant, même
minorité intersectionnelle expose ainsi à des dans des secteurs extrêmement féminisés tel
biais et des mécanismes cumulés et hiérarchi- que l’enseignement, la formation, la santé ou
sés de discrimination. le social.

Paroi de verre, falaise de verre  : on parle Cette notion de « plafond de verre » corres-
de « parois de verre » pour désigner le fait que pond à la ségrégation verticale des métiers
des femmes qui accèdent à des postes à res- (op. cit, 2019) et peut être associée à celle de
ponsabilités se situent dans des secteurs non « paroi de verre », qui renvoie à la ségréga-
stratégiques. Quant à la notion de « falaise tion horizontale : les femmes se concentrent
de verre », elle désigne le fait que des femmes dans un nombre restreint de métiers ou de
accèdent plus facilement à des postes straté- professions (op. cit., 2019) souvent moins
giques pour gérer des organisations en crise prestigieuses.
depuis plusieurs années, d’où un risque élevé
d’échec dans leur fonction. Spectre de la maternité : repose sur une
assignation des femmes à des tâches paren-
Plafond de verre : mécanismes qui freinent tales, perçues comme peu compatibles avec
et même entravent durablement la progres- un emploi, surtout si celui-ci revêt des res-
sion de femmes et de groupes minoritaires ponsabilités et donc une grande attente en
dans un système hiérarchique. Cette méta- matière de disponibilité.
QUELQUES BIAIS OBSERVABLES 21
POTENTIELLEMENT PORTEURS
DE DISCRIMINATION
Biais : distorsion dans le traitement cognitif didate ou le candidat passe le seuil du premier
d’une information. Un biais fait référence à entretien est faible et ce, indépendamment de
une déviation systématique de la pensée lo- ses compétences.
gique et rationnelle par rapport à la réalité.
Les biais sont souvent inconscients tel que le Appartenance supposée ou avérée à
biais de représentativité qui amène à penser, une minorité sexuelle : élément suscep-
dans un cadre précis, qu’un certain nombre tible de produire une image discordante en
d’éléments sont représentatifs de toute une regard de normes considérées comme légi-
population ou de toute une catégorie de per- times dans l’ordre sexué de la binarité : deux
sonnes, par exemple. sexes en congruence avec deux genres ou le
contraire. Cet effet de dissonance, qui peut
Biais de genre : expression renvoyant au être à l’œuvre dans la tête d’une personne
concept de sexisme, lequel se déploie en une recruteuse, par exemple, est susceptible de
multitude de préjugés et de traitements dis- produire un mécanisme de discrimination
criminatoires envers des personnes sur la base indépendamment des compétences du ou de
réelle ou supposée de leur appartenance de la candidat·e.
sexe.
Degré d’atypie : sous-représentation mas-
Âgisme  : forme de discrimination fondée sur sive d’une catégorie d’appartenance, par
l’âge. Celui-ci est potentiellement un facteur exemple une femme dans une profession, un
discriminant, dans une politique de relève domaine ou un secteur perçu comme tech-
ou un processus de recrutement, lorsqu’il est nique, soit a priori à prédominance masculine.
isolé d’autres paramètres tels que la trajectoire
professionnelle, l’expérience de vie ou l’appar- Origine ethnique supposée ou réelle :
tenance de genre. élément susceptible d’induire l’activation de
représentations imaginaires ou construites,
Apparence physique : ce qui est perçu « au qui cède aisément le pas à un stéréotype, un
premier regard » lors d’un rendez-vous pour préjugé, un biais et même un jugement.
un entretien d’embauche, par exemple. Si
cette première impression est positive, celle- Origine sociale supposée ou réelle : élé-
ci est susceptible de produire un effet de halo, ment pouvant induire le fait que la personne
c’est-à-dire que l’ensemble de la prestation appartient à une classe hypothétiquement
de la candidate ou du candidat sera jugée fa- inférieure, ce qui a pour effet de déclencher
vorablement. En revanche, si cette première la croyance que cette personne ne possède pas
impression ne répond pas à des standards le capital culturel et symbolique pour accéder
implicites partagés, la probabilité que la can- à une fonction ou à un statut. Dans le
22

cas contraire, appartenir supposément à une se réfère aux discriminations, préjugés, trai-
classe supérieure, selon la situation, peut tements défavorables… envers les personnes
également se révéler un obstacle, par effet de vivant un handicap.
remise en cause du principe de l’entre-soi.
Stéréotype  : outil cognitif et mental qui
Provenance du diplôme  : dans une logique permet à la fois de simplifier la réalité et de
de compétition et de classification, le fait produire des effets de généralisation. C’est
d’être en possession d’un diplôme en prove- également un outil qui schématise le rapport à
nance d’un pays qui n’appartient pas au cercle autrui par un processus de catégorisation. Le
privilégié des pays admis comme « avancés » stéréotype fonctionne en somme comme une
pourrait avoir un effet sur le choix d’une image dans la tête ou une croyance. Ce qui
candidature. a pour effet que le stéréotype est une notion
complexe qui structure la pensée, mais qui est
Racisme : un mécanisme puissant qui sup- aussi en capacité de la rigidifier, pour céder le
pose une hiérarchisation des indivudu·e·s en pas à un préjugé ou à un biais. Un stéréotype
fonction de leur origine ethnique. induit le risque, par exemple, de favoriser un
processus de légitimation de rapports sociaux
Sexisme : désigne l’ensemble des comporte- asymétriques entre les sexes. Un stéréotype
ments, individuels ou collectifs, qui semblent attribué à un groupe social généralement
perpétuer et légitimer la domination des minoritaire, subordonné ou stigmatisé, vise à
hommes sur les femmes. Il est utilisé, plus construire l’infériorité de ses membres dans
couramment, pour caractériser les aspects un contexte historique et social donné. Quant
idéologiques du phénomène et leurs expres- aux stéréotypes culturels ou communauta-
sions culturelles et individuelles. ristes, ils ont la faculté de stigmatiser des
personnes appartenant à des catégories jugées
Situation de handicap : actuellement en naturelles (Dubar, 2015) : les femmes, les
tension avec une injonction relativement forte personnes étrangères, les personnes de cou-
à l’inclusion. Cependant, les personnes en leur, les personnes d’origine populaire.
situation de handicap (physique, mental ou
sensori-moteur) semblent rester dans l’angle Trous dans le CV  : peu compatibles avec la
mort des processus de recrutement au sens représentation dominante d’une trajectoire
large. Ce qui permet de supposer que les professionnelle linéaire et ascendante, laquelle
candidat·e·s potentiel·le·s renonceraient à correspond à « un modèle masculiniste ». À la
toute démarche de postulation aux prises sans faveur de cet angle de vue étroit et normatif,
doute avec un mécanisme d’exclusion vécu de les « manques » dans le parcours professionnel
l’intérieur. Dans cette situation spécifique, la sont imprégnés d’une certaine suspicion et
question de quotas aurait sa pertinence. On peuvent déclencher un biais de perception ou
peut également parler de validisme, terme qui même de genre, selon la situation.
23
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Rapport du Conseil fédéral en exécution
du postulat CSEC-E (12.3343).
26 POUR EN SAVOIR PLUS

www.hep-bejune.ch

www.hepl.ch

www.hepvs.ch
27

IMPRESSUM
Rédaction:
Monique Henchoz, HEP Berne Jura Neuchâtel

Membres du groupe de travail :


Françoise Pasche Gossin (direction), HEP Berne Jura Neuchâtel
Loyse Ballif-Banderet, HEP Fribourg
Nicole Jacquemet, HEP Valais
Muriel Guyaz, HEP Vaud

Lectorat:
Anne Chiaradia
Jeanne Morand

Conception et réalisation graphique :


Pomzed Communication

Impression:
Courvoisier-Attinger Arts graphiques SA

Tirage :
100 exemplaires

La version actualisée de la brochure peut être téléchargée sous :


www.hep-bejune.ch
www.hepfr.ch
www.hepvs.ch
www.hepl.ch

© HEP-BEJUNE, 2020

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