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« Libertango », le roman dont je vais faire ce dossier a été écrit en 2016 et il est sorti
avec l’éditorial Acte Sud. Ce livre raconte l’histoire de Luis Nilta Bergo, D’origine
espagnol qui habite à Paris avec sa famille à cause de la Guerre Civil espagnole. Luis
est handicapé et sa famille ne savent pas comment gérer ça. Il est un passionné de la
musique depuis qu’il était petit. Le seul contact qu’il avait avec la musique c’était la
radio. Jusqu’à un jour où il ne pouvait supporter plus sa famille et il est allé se
promener. À ce moment-là, il trouvait un personnage réel qui va l’aider avec son amour
par la musique, Astor Piazzolla.
Grace à Piazzolla et ses ambitions pour la musique et pour montrer qu’il n’a pas de
besoins de personne, il va commencer une vie de sacrifices et des efforts mais ils seront
vraiment bien récompenses. Il va faire ses études au Conservatoire à Paris avec des
grandes professeures comme Nadia Boulanger. A cause d’être handicapé il ne peut pas
jouer un instrument, donc il décide de devenir chef d’orchestre.
Luis est une personne très réservée mais on va connaitre sa vie grâce au personnage de
Léa, un journaliste qui souhaite réaliser une longue interview ou un documentaire avec
ce grand chef d'orchestre dont on ne sait pas grand-chose sur sa vie.
Après d’avoir lu « Libertango », je vais commenter quelques aspects dont j’ai trouvé
intéressants par rapport à la musique.
Le principal moteur de l’action du roman c’est la musique. C’est vrai qu’il s’agit d’un
roman biographique sur la vie de ce personnage fictif mais la musique fait partie de
toute l’histoire et c’est la raison de toutes les aventures que Luis va vivre. C’est à cause
de son amour par la musique que toute l’action va se développer. Toute l’histoire tourne
autour de la musique. Au fil des pages, nous pouvons constater le pouvoir de guérison
de la musique sur les humains.
Le premier détail qui me surprend est la collecte par l'auteur d'informations précises sur
l'histoire de la musique. Parmi les chapitres, nous trouvons des informations précieuses
sur différents compositeurs dont une personne qui ne connaît pas l'histoire de la
musique n'aurait aucune idée. Par moments, j'ai pensé qu'il pouvait s'agir d'un travail
accompagné ou guidé par un musicologue ou un théoricien de la musique, en raison de
la qualité des détails. On peut aussi lire des citations que les grands compositeurs ont dit
à un moment de leur vie. J'ai cherché des informations sur l'écrivain et il n'y a rien sur
sa formation musicale, elle a donc dû s'informer pour écrire le livre et le remplir de
richesse culturelle. On voir mentionnés divers travaux musicologiques tels que « Le
Grand Traité d'instrumentation et d'orchestration Modernes ».
Grâce à cela, je peux commenter une comparaison que l'écrivain fait dans le roman sur
les différents genres musicaux et un peu de leur vision dans la société. Au début de
l'histoire, lorsque le journaliste va interviewer le protagoniste, il lui propose différentes
boissons portant des noms de compositeurs. Par exemple, "Café Mozart", "Thé
Debussy" ou "Vodka Bud Powell". Avec ces commentaires, nous pouvons voir les
préjugés qu'ont les différents genres musicaux, dans lesquels le jazz est toujours lié au
monde de l'alcool et de la drogue en raison de ses origines dans les bordels et plus tard
de l'utilisation de drogues par ses compositeurs/interprètes. Et la musique classique est
liée à des boissons plus réelles et moins "banales" comme le thé et le café.
Ces deux facettes de la musique se reflètent également dans la vie d'un autre personnage
qui apparaît dans le roman. Il est un musicien classique qui aime aussi le jazz. Son
professeur était très strict avec les goûts de ses élèves et n'aimait pas qu'il aille dans les
clubs pour écouter et jouer du jazz. Cette personne a donc dû mentir à son professeur et
mener une double vie de musicien classique le jour et de jazzman la nuit. Nous pouvons
voir ici un autre aspect sociologique lié à la musique et comment nous pouvons trouver
des barrières entre deux genres musicaux. Cela montre le manque d'ouverture d'esprit de
certaines personnes, peut-être en raison des préjugés qu'elles avaient sur le jazz.
Luis est un jeune homme qui a à peine quitté la bulle de ses parents et le fait de pouvoir
aller dans des clubs de jazz lui fait voir la vie d'une manière différente. Le roman traite
également d'un aspect sociologique de la position des Noirs dans la société des années
50. Les difficultés que ces personnes rencontrent dans leur vie quotidienne, mais que
malgré cela elles sont heureuses et ont des moments de joie, est quelque chose qui a
marqué le protagoniste. Il avait été triste à cause de son handicap et n'avait jamais pu
changer ce point de vue. Après avoir vu comment, malgré de nombreuses adversités, ces
gens pouvaient être heureux, sa façon de voir la vie a complètement changé.
Une autre question abordée en relation avec ces difficultés est celle de l'apprentissage de
la musique dans une école. C'est pourquoi il mentionne que la grande majorité des
musiciens noirs sont autodidactes.
Je pense que c'est à la fois une bonne et une mauvaise chose, puisqu'il compare le fait
d'être noir avec un handicap. C'est vrai qu'à cause du racisme, ça peut l'être, mais je ne
voudrais pas comparer les deux. Cependant, je pense que l'auteur l'a fait du point de vue
d'une personne vivant dans les années 50 et non aujourd'hui.
La personne qui l'a encouragé et lui a donné l'idée de devenir chef d'orchestre est Astor
Piazzolla, qui étudiait au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Il l'a
également aidé à entrer au conservatoire afin qu'il puisse recevoir l'enseignement du
même professeur que Piazzolla, Nadia Boulanger.
À certains moments, en lisant certaines pages, je pense que le protagoniste n'étudiait pas
vraiment pour être chef d'orchestre, mais pour être musicologue. Il accomplissait sans
s'en rendre compte une série de tâches musicologiques, volontairement et parce qu'elles
le passionnaient. Il lisait les biographies des grands compositeurs, regardait leurs notes
sur leurs œuvres, fouillait les journaux de l'époque, leurs lettres, essayait constamment
d'analyser les œuvres qui lui plaisaient.
Nous pouvons également lire sur les différents métiers qui existent en relation avec la
musique. Il n'y a pas que le métier de musicien et de compositeur. Il y a aussi la figure
du disquaire, du professeur, de l'éditeur de musique, du critique musical, de l'arrangeur,
du chef d'orchestre, de ceux qui tournent les pages des partitions lors des concerts.
Toutes les personnes qui occupent ces postes ont la même sensibilité à l'égard de la
musique, mais la voient d'une manière différente.
Le livre parle d'une qualité humaine liée à la musique, l'oreille absolue. Normalement,
les gens l'acquièrent en travaillant constamment leur audition en écoutant des notes et en
jouant d'instruments sur lesquels il faut s'accorder. Dans le cas du protagoniste, il a
acquis l'oreille absolue en écoutant constamment de la musique sur sa radio depuis son
plus jeune âge, ce qui lui a permis d'entraîner son oreille. Nous le savons à la moitié du
livre. C'est une qualité assez compliquée à acquérir et surtout difficile à observer si l'on
n'est pas testé ou ignoré, comme dans le cas de Luis. Ses parents ne se sont jamais
préoccupés ou intéressés de savoir s'il pouvait avoir une qualité, ils étaient simplement
aveuglés par le fait que leur fils était invalide et bon à rien.
À un moment donné, Luis mentionne les différents types de chef d'orchestre qu'il avait
et lequel était le bon : ceux qui suivent correctement les règles et sont ennuyeux,
utilisant la main droite pour la retenue et la main gauche pour l'expression et la phrase.
D'autres qui laissent de côté la retenue et se concentrent sur la beauté de l'expression et
d'autres qui sont de simples métronomes.
Bien qu'il ne soit pas lié à la musique, il est lié au journalisme. Le roman mentionne les
attaques contre le magazine Charlie Hebdo.
Arturo Márquez, Danzón nº2, Gustavo Dudamel et le Simón Bolivar Youth orchestra of
Venezuela, Universal Music Division, Decca records France.
Lalo Schifrin, Astor Piazzolla, Deux Argentins à Paris, Février 2005, Label Vogue.
YO-YO Ma, Soul of the tango. Music of Astor Piazzolla, Octobre 1997, Label Mis.
Les citations de Mahler sont des extraites de : Natalie Bauer – Kechner, Souvenirs de
Gustav Mahler. Mahleriana, editions de le Harmattan, 1998.
Discographie :
- Requiem – Fauré