Milan Kundera est l’un des principaux écrivains contemporains, il a
publié son œuvre majeure « L’insoutenable légèreté de l’être » en 1984 dans laquelle s’inscrit notre extrait intitulé « LA MUSUQUE » ou Kundera expose la notion de cet art à travers différentes visions. On va analyser ce texte en se basant sur les axes suivants : Dans un premier lieu, la musique alibi déclencheur de réflexion sur l'art et sur la vie individuelle et collective -dans un second lieu, la musique comme élément attestant un autre rapport d'opposition entre Franz et Sabina. Et dans un troisième lieu, la musique comme autre facette de cette insoutenable légèreté de l'être.
Le roman kundérien franchit toutes les cloisons et
s’ouvre sur tous les arts, notamment la musique. En fait, cet écrivain tchèque est foncièrement imprégné par cet art. Selon Kundera la musique est une notion principale de l’art et une nécessité principale dans notre vie « on peut difficilement s’étourdir avec un roman ou un tableau mais on peut s’énivrer avec la neuvième de Beethoven … » cette phrase illustre bien cette idée que la musique nous emmène vers un monde différent, c’est une sorte d’évasion et d’illusion vers un autre univers chargé d’émotion et de sensation. D’ailleurs Kundera rend hommage à ce compositeur parce qu’il le considère comme étant une figure qui a foncièrement influencé le parcours de la musique occidentale durant une grande partie du XIX siècle. Ceci d’une part… D’autre part, l’écrivain tchèque considère ce compositeur comme étant le chantre du procédé musical : la variation. En effet la variation en musique renvoie à la modification du thème principal par plusieurs phrases musicales sous forme harmonique, rythmique et mélodique. Si Beethoven adopte ce procédé dans ses compositions, Kundera à son tour l’adopte dans son roman. en effet cet art symbolise la liberté de l’esprit et de la pensée « la musique est libératrice elle le libère de la solitude et l’enfermement » grâce a la musique on se débarrasse de l’ennui et de l’angoisse causés par la solitude et l’enfermement c’est un art qui nourrit notre âme et notre esprit « elle ouvre dans son corps des portes par ou l’âme peut sortir pour fraterniser » d’ailleurs la musique valorise le gout de l’individu et améliore les relations entre les êtres humains par conséquent la musique alibi est un déclencheur de réflexion sur l'art et sur la vie individuelle et collective ainsi la musique est un moyen qui valorise le sens du partage « ils dinent ensemble au restaurant et les haut-parleurs accompagnent leur repas d’une bruyante musique rythmée » la musique accompagne l’être humain dans tous les endroits pour lui inspire la sensation de son existence . Sur le plan universel la musique reste un art qui marque la vie de l’homme et le distingue des autres créatures. D’ailleurs, la diversité des gouts musicaux enrichit cet art qui occupe une grande valeur dans notre vie. Également à cette idée, l’auteur nous présente l’importance de cet art à travers deux visions différentes Franz adore tous les types de musique alors que Sabina la déteste littéralement .le narrateur ajoute rapidement les cause de cette haine en nous évoquant le passé estudiantin de Sabina « une musique hurlante » pour ce personnage la musique doit être significative ,elle a un gout différent elle n’apprécie pas cette musique qui est présentée comme une sorte de cri ,d’hurlement qui ne répond pas à ses émotions d’ailleurs cette idée se résume dans la comparaison « la musique était comme une meute de chiens lâchés sur elle » .Cependant ,selon Franz, tous les types de musique sont une sorte de beauté extrême « pour Franz , c’est l’art qui se rapproche le plus de la beauté dionysiaque conçue comme ivresse » la comparaison entre la musique et l’ivresse dévoile le gout musical de Franz qui n’accorde aucune importance au type mais il considère que cet art lui permet de s’évader et s’échapper quelques instants de la médiocrité de la vie .Cette insistance sur l’opposition entre les gouts musicaux de ces deux personnages met en lumière les contradictions de notre condition humaine . Selon Kundera , cette idée d’opposition ne se trouve pas seulement entre les personnages de son roman mais également chez le personnage lui-même , on peut avoir des idées opposées tel que la différence de gout musical chez Sabina entre deux époques différentes d’ailleurs elle a une nostalgie pour la musique classique « .. et elle pense à l’époque de Jean -Sébastien Bach » et elle a comparé la musique à une rose , ici Sabina nous présente son gout musical préféré « la musique ressemblée à une rose épanouie sur l’immense plaine neigeuse du silence » en rapport avec son milieu d’habitat caractérisé par le froid et le calme ces notions reflètent la personnalité de Sabina, une femme qui cherche la légèreté et non pas la pesanteur ,le silence et non pas le bruit . Dans ‘’l’insoutenable légèreté de l’être’’ Sabina est présentée comme étant une amatrice de la musique de Beethoven.Pour elle, la musique permet à l’individu de fuir un monde grotesque. Franz est un autre personnage Kundérien qui considère à son tour que la musique est libératrice, autrement dit, elle permet à l’individu de se libérer de tout ce qui le contraigne. Pour Kundera, la vie est comme une partition musicale. L’être s’approprie chaque concept, événement ou objet, en l’associant à son expérience. Une musique de Beethoven, associée à des souvenirs, aura donc une signification différente pour chacun. L'homme compose ainsi une partition qui définit son identité et, plus important encore, ses relations avec les autres. Milan Kundera, bien qu’il ne soit pas cité, appartient précisément au groupe d’« écrivains et philosophes » qui font preuve d’un amour contrarié pour la musique , à travers cet extrait il a pu montrer la musique comme une autre facette de l’insoutenable légèreté de l’être humain elle nous conduit vers l’inconnu vers un monde plein d’émotions , de sensations d’ailleurs cet art nous accompagne dans tous nos états de tristesse ou de joie cette idée est montrée dans la phrase « elle avait envie de pleurer mais la musique était gaie et on ne pouvait y échapper nulle part » malgré la haine que porte Sabina pour ce type de musique qui ne convient pas à ses sentiments la musique exerce son pouvoir sur ses émotions, le personnage est obligé d’être joyeux car la musique est gaie en effet cet art est léger comme nos sentiments, d’ailleurs on peut éprouver de différents émotions à l’écoute de la même musique .ce pendant Franz « aime danser et regrette que Sabina ne partage pas avec lui cette passion » cette phrase souligne l’idée que cet art symbolise toutes nos conditions de bonheur et de malheur donc la musique est présentée comme une mémoire de notre existence elle incarne la complexité sentimentale et ses manifestations contradictoires ,la musique est ainsi un des objets privilégiés – sinon le seul possible – que la littérature se donne pour se penser et s’inventer elle-même.
On peut parler de haine de la musique dans cet
extrait . Sans doute, la critique de la musique – d’une certaine musique – est parfois chez Kundera sans appel, quoiqu’elle puisse aussi s’établir de manière plus subtile et différentielle. Il n’empêche que la notion la plus englobante reste celle de sa « bêtise », qui dicte sa loi presque fatale dans le monde où nous vivons. Ainsi, parler de « bêtise de la musique », c’est soumettre le jugement esthétique à un jugement moral, que celui-ci soit porté contre l’individu ou la collectivité.
On guise de conclusion, cet extrait est riche sur le plan
stylistique qui valorise le thème majeur, évoqué dans ce texte ,qui est la musique ,cet art a une place essentielle dans notre vie individuelle et collective d’ailleurs , le gout relatif à la musique peut être présenté à travers deux visions différentes de Franz et Sabina ,dans cet extrait le gout peut être diversifié mais le but de cet art est unique ,cette notion a des effets essentiels dans notre vie elle reflète nos émotions et nos sentiments cet art léger est une beauté qui nous transporte vers le rêve ,la joie et la liberté ,elle est comme une autre vue de l’insoutenable légèreté de l’être .