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QUATRIÈME SECTION

AFFAIRE MOLOȚIU ET AUTRES c. ROUMANIE

(Requêtes nos 30787/03 et 20 autres –


voir liste en annexe)

ARRÊT

STRASBOURG

29 septembre 2020

Cet arrêt est définitif. Il peut subir des retouches de forme.


ARRÊT MOLOȚIU ET AUTRES c. ROUMANIE

En l’affaire Moloțiu et autres c. Roumanie,


La Cour européenne des droits de l’homme (quatrième section), siégeant
en un comité composé de :
Branko Lubarda, président,
Carlo Ranzoni,
Péter Paczolay, juges,
et de Ilse Freiwirth, greffière adjointe de section,
Vu les requêtes dirigées contre la Roumanie dont la Cour a été saisie en
vertu de l’article 34 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme
et des libertés fondamentales (« la Convention ») aux dates indiquées dans
le tableau joint en annexe,
Vu la décision de porter à la connaissance du gouvernement roumain
(« le Gouvernement ») toutes les requêtes pour ce qui est du grief fondé sur
l’article 1 du Protocole no 1 à la Convention,
Vu les observations des parties,
Après en avoir délibéré en chambre du conseil le 8 septembre 2020,

INTRODUCTION
1. Les requêtes portent sur l’impossibilité pour les requérants de jouir de
leur droit de propriété, reconnu par les juridictions nationales, sur des
immeubles nationalisés par l’État pendant le régime communiste totalitaire,
ces biens ayant été vendus par l’État à leurs locataires.

EN FAIT
2. La liste des requérants et les détails des requêtes figurent dans le
tableau joint en annexe.
3. Le Gouvernement a été représenté par ses agents, Mme C. Brumar et,
en dernier lieu, Mme O.F. Ezer, du ministère des Affaires étrangères.
4. Les circonstances factuelles et juridiques de l’affaire sont similaires à
celles exposées par les requérants dans l’arrêt Străin et autres c. Roumanie
(no 57001/00, §§ 5-18, CEDH 2005-VII), par les requérants M. et Mme
Rodan dans l’affaire Preda et autres c. Roumanie (nos 9584/02 et 7 autres,
§§ 35-41, 29 avril 2014) et par les requérants dans l’arrêt Ana Ionescu et
autres c. Roumanie (nos 19788/03 et 18 autres, §§ 6-7, 26 février 2019).
5. Les requérants ont obtenu des décisions judiciaires définitives
constatant que la nationalisation par l’ancien régime communiste de leurs
biens était illégale et qu’ils n’avaient jamais cessé d’être les propriétaires
légitimes de ces biens. Bien que leurs titres de propriété n’aient pas été
contestés, les requérants n’ont jamais recouvré la possession de leurs biens
immeubles, l’État les ayant vendus à des tiers. Les requérants n’ont pas été
indemnisés pour la perte de leurs biens.

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LE CADRE JURIDIQUE ET LA PRATIQUE INTERNES


PERTINENTS
6. Le droit et la pratique internes concernant les biens immeubles
nationalisés illégalement puis vendus par l’État à des tiers ont été présentés
dans les arrêts Brumărescu c. Roumanie ([GC], no 28342/95, §§ 34-35,
CEDH 1999-VII), Străin et autres (précité, §§ 19-23), Maria Atanasiu et
autres c. Roumanie (nos 30767/05 et 33800/06, §§ 44-76, 12 octobre 2010),
Preda et autres, précité, §§ 68-74) et Dickmann et Gion c. Roumanie
(nos 10346/03 et 10893/04, §§ 52-58, 24 octobre 2017).

EN DROIT
I. JONCTION DES REQUÊTES

7. Eu égard à la similarité de l’objet des requêtes, la Cour juge opportun


de les examiner ensemble dans un arrêt unique.

II. LOCUS STANDI

8. À la suite du décès de certains requérants, leurs héritiers ont informé


la Cour de leur intention de maintenir les requêtes. Le Gouvernement ne
s’est pas opposé à ces demandes. Eu égard aux liens familiaux et juridiques
des intéressés avec leurs auteurs et à leur intérêt légitime à poursuivre la
procédure, la Cour accepte que les héritiers des requérants décédés
poursuivent l’instance (Janowiec et autres c. Russie [GC], nos 55508/07 et
29520/09, § 101, CEDH 2013 et Preda et autres, précité, § 75). Elle
continuera donc à traiter ces requêtes, conformément à la demande des
héritiers (voir le tableau joint en annexe pour plus de détails).

III. SUR LA VIOLATION ALLÉGUÉE DE L’ARTICLE 1 DU


PROTOCOLE NO 1 À LA CONVENTION

9. Les requérants allèguent que l’impossibilité dans laquelle ils se


trouvent de recouvrer la possession de leurs biens nationalisés illégalement
ou d’obtenir une indemnisation à cet égard malgré les décisions de justice
reconnaissant leurs droits de propriété sur ces biens emporte violation de
leur droit au respect de leurs biens, garanti par l’article 1 du Protocole no 1 à
la Convention, ainsi libellé :
« Toute personne physique ou morale a droit au respect de ses biens. Nul ne peut
être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique et dans les conditions
prévues par la loi et les principes généraux du droit international.
Les dispositions précédentes ne portent pas atteinte au droit que possèdent les États
de mettre en vigueur les lois qu’ils jugent nécessaires pour réglementer l’usage des

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biens conformément à l’intérêt général ou pour assurer le paiement des impôts ou


d’autres contributions ou des amendes. »

A. Sur la recevabilité

10. Le Gouvernement excipe de l’irrecevabilité des requêtes, pour non-


épuisement des voies de recours internes. Par ailleurs, dans les requêtes nos
28676/04 et 48678/06, le Gouvernement soulève l’exception
d’incompatibilité ratione materiae de ce grief. Il estime que les requérants
ne disposaient pas d’un bien au sens de l’article 1 du Protocole no 1, dans la
mesure où les juridictions internes avaient reconnu l’illégalité de la
nationalisation dans les motifs de leurs jugements et non dans le dispositif
de ceux-ci.
11. Le Gouvernement demande également à la Cour de déclarer la
requête no 43869/07 irrecevable comme étant abusive au motif que les
requérants n’ont pas porté à la connaissance de la Cour une décision de la
mairie rendue en 2012 et établissant leur droit à des dédommagements pour
le bien dont ils avaient été privés.
12. Les requérants contestent ces allégations. Les requérants dans la
requête no 43869/07 affirment qu’ils ont omis d’informer la Cour de la
décision invoquée par le Gouvernement dès lors que cette décision ne
constitue pas un dédommagement effectif, aucune somme ne leur ayant été
versée à ce jour.
13. La Cour rappelle qu’elle a déjà examiné et rejeté des exceptions
similaires concernant le non-épuisement des voies de recours internes
relative à la loi no 10/2001 et à la loi no 165/2013 (Străin et autres,
§§ 54-56, Preda et autres, §§ 133 et 141, Dickmann et Gion, §§ 72 et 78, et
Ana Ionescu et autres, § 23, tous précités) et l’existence d’un « bien »
(Reichardt c. Roumanie, no 6111/04, §§ 17 à 20, 13 novembre 2008).
14. Elle constate que le Gouvernement n’a avancé aucun fait ou
argument nouveau susceptible de la persuader de parvenir à une conclusion
différente quant à la recevabilité de ce grief. Partant, elle considère qu’il y a
lieu de rejeter les exceptions qu’il soulève à cet égard.
15. S’agissant de l’irrecevabilité de la requête no 43869/07 excipée par le
Gouvernement, la Cour note qu’aucune somme n’a été versée à ce jour aux
requérants. Ces développements n’ont donc pas des implications sur la
question de savoir si les requérants peuvent toujours se prétendre victimes
pour ce qui est de la violation alléguée de l’article 1 du Protocole no 1 à la
Convention (comparer avec Şevcenco et Timoşin c. République de Moldova
(déc.), nos35215/06 et 43414/08, § 27, 21 avril 2020, et la jurisprudence y
citée). La Cour observe également que les requérants ont fourni une
explication quant à l’omission de l’informer des développements en
question. Elle estime donc que les requérants n’ont pas intentionnellement
empêchée la Cour d’avoir entière connaissance des circonstances de

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l’affaire (comparer avec Şevcenco et Timoşin, décision précitée, § 28, et la


jurisprudence y citée). Partant, elle considère qu’il y a lieu de rejeter
l’exception soulevée par le Gouvernement.
16. Constatant que le grief n’est pas manifestement mal fondé ni
irrecevable pour un autre motif visé à l’article 35 de la Convention, elle le
déclare recevable.

B. Sur le fond

17. Les requérants soutiennent que l’impossibilité dans laquelle ils se


trouvent encore, à ce jour, de recouvrer la possession de leurs biens ou, à
défaut, de recevoir une compensation pour la perte de ces biens porte
atteinte à leur droit au respect de leurs biens.
18. Le Gouvernement soutient pour sa part que les requérants auraient
dû suivre la procédure prévue par les lois de restitution et modifiée par la loi
no 165/2013.
19. La Cour note qu’en l’espèce, tout comme les requérants dans
l’affaire Străin et autres, précitée, ou comme M. et Mme Rodan dans
l’affaire Preda et autres, précitée, les requérants ont obtenu des décisions
définitives reconnaissant avec effet rétroactif l’illégalité de la nationalisation
par l’État de leurs biens immeubles et le droit de propriété des requérants
sur les biens en question. À ce jour, ces décisions n’ont été ni contestées ni
annulées. Pourtant, les requérants n’ont pas pu recouvrer la possession des
biens indiqués dans le tableau joint en annexe ni obtenir réparation pour
cette privation de propriété.
20. La Cour rappelle qu’elle a déjà jugé que l’impossibilité pour un
justiciable de recouvrer la possession de ses biens malgré l’adoption d’une
décision de justice définitive reconnaissant son droit de propriété sur les
biens en question constituait une privation au sens de la deuxième phrase du
premier paragraphe de l’article 1 du Protocole no 1, et que, en l’absence
d’indemnisation, une telle privation imposait à l’intéressé une charge
disproportionnée et excessive emportant violation de son droit au respect de
ses biens, garanti par l’article 1 du Protocole no 1 (Preda et autres, §§ 146 et
148-149, Dickmann et Gion, §§ 103-104, et Ana Ionescu et autres, § 27-30,
tous précités).
Elle constate que le Gouvernement n’a avancé aucun fait ni argument
susceptible de la persuader de parvenir à une conclusion différente dans la
présente affaire.
21. Les considérations qui précèdent suffisent pour permettre à la Cour
de conclure à la violation de l’article 1 du Protocole no 1.

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IV. SUR LES AUTRES VIOLATIONS ALLÉGUÉES DE LA


CONVENTION

22. Dans les requêtes nos 30787/03, 18095/04, 44930/04, 27676/05,


39267/05, 19564/06, 32783/06, 3081/07, 43869/07 et 56617/08 les
requérants formulent différents griefs sur le terrain de l’article 6 de la
Convention. Compte tenu de l’ensemble des éléments dont elle dispose, et
pour autant qu’elle est compétente pour connaître des allégations formulées,
la Cour ne constate aucune apparence de violation des droits et libertés
garantis par l’article 6 de la Convention.
23. Il s’ensuit que ces griefs sont manifestement mal fondés et doivent
être rejetés en application de l’article 35 §§ 3 a) et 4 de la Convention.

V. SUR L’APPLICATION DE L’ARTICLE 41 DE LA CONVENTION

24. Aux termes de l’article 41 de la Convention :


« Si la Cour déclare qu’il y a eu violation de la Convention ou de ses Protocoles, et
si le droit interne de la Haute Partie contractante ne permet d’effacer
qu’imparfaitement les conséquences de cette violation, la Cour accorde à la partie
lésée, s’il y a lieu, une satisfaction équitable. »

25. Les requérants ont présenté des demandes de satisfaction équitable à


différentes dates entre 2007 et 2018. Certains d’entre eux ont ensuite mis à
jour leurs premières demandes, à l’invitation de la Cour.
26. Le Gouvernement a communiqué des commentaires en réponse aux
demandes originales et actualisées de satisfaction équitable soumises par les
requérants.
27. Afin de justifier leurs demandes concernant le préjudice matériel et
leurs réponses à cet égard, certains requérants et le Gouvernement ont fourni
des rapports d’expertise technique préparés par des experts enregistrés, soit
au ministère de la Justice, soit comme membres de l’Association nationale
des experts (« ANEVAR »), association reconnue par le gouvernement
roumain comme association d’intérêt public.

A. Dommage matériel

28. La Cour l’a dit en plusieurs occasions, un arrêt constatant une


violation entraîne pour l’État défendeur l’obligation juridique de mettre un
terme à la violation et d’en effacer les conséquences de manière à rétablir
autant que faire se peut la situation antérieure (Iatridis c. Grèce (satisfaction
équitable) [GC], no 31107/96, § 32, CEDH 2000-XI, et Guiso-Gallisay
c. Italie (satisfaction équitable) [GC], no 58858/00, § 90, 22 décembre
2009).

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29. Dans les circonstances de la présente affaire, elle considère que la


restitution des biens immeubles en cause placerait autant que possible les
requérants dans une situation équivalente à celle dans laquelle ils se seraient
trouvés s’il n’y avait pas eu violation de l’article 1 du Protocole no 1.
30. À défaut d’une telle restitution, l’État défendeur devrait verser aux
requérants, pour dommage matériel, un montant correspondant à la valeur
actuelle de leurs biens (Preda et autres, précité, § 163, et Ana Ionescu
et autres, précité, §§ 38-39).
31. En ce qui concerne les sommes demandées pour manque à gagner, la
Cour ne saurait spéculer sur la possibilité et le rendement d’une location des
immeubles en question, ces éléments dépendant de plusieurs facteurs
(voir, par exemple, Ana Ionescu et autres, précité, § 40, et Buzatu
c. Roumanie (satisfaction équitable), no 34642/97, § 18, 27 janvier 2005).
Dès lors, elle rejette cette partie de la demande.
32. La Cour note qu’il y a un large écart entre les estimations faites par
les requérants de la valeur de leurs propriétés et celles avancées par le
Gouvernement. Au vu des informations, y compris les documents soumis
par les parties, dont elle dispose quant aux prix de l’immobilier sur le
marché local, et de sa jurisprudence constante dans des affaires similaires
(Ana Ionescu et autres, précité, § 42, avec les références qui y sont citées),
elle estime raisonnable et équitable, aux fins de l’article 41 de la
Convention, d’accorder aux requérants, pour dommage matériel, les
montants indiqués dans le tableau joint en annexe.

B. Dommage moral

33. La Cour considère que la grave ingérence qui a été portée dans le
droit des requérants au respect de leurs biens ne peut être compensée de
manière adéquate par le simple constat d’une violation de l’article 1 du
Protocole no 1. Statuant en équité, conformément à l’article 41 de la
Convention, elle décide d’allouer aux requérants, pour dommage moral, les
sommes indiquées dans le tableau joint en annexe.

C. Frais et dépens

34. Certains requérants ne demandent pas le remboursement de leurs


frais et dépens ou ont omis de fournir des justificatifs pour les sommes
réclamées. En conséquence, la Cour ne leur alloue aucune somme à ce titre
(voir le tableau joint en annexe).
35. Quant aux requérants des autres requêtes, la Cour estime
raisonnable, compte tenu des documents dont elle dispose et de sa
jurisprudence, de leur allouer les sommes indiquées dans le tableau joint en
annexe, tous frais confondus.

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D. Intérêts moratoires

36. La Cour juge approprié de calquer le taux des intérêts moratoires sur
le taux d’intérêt de la facilité de prêt marginal de la Banque centrale
européenne majoré de trois points de pourcentage.

PAR CES MOTIFS, LA COUR, À L’UNANIMITÉ,

1. Dit que les héritiers des requérants qui en ont manifesté le souhait ont
qualité pour poursuivre la présente procédure à leur place (voir annexe);

2. Décide de joindre les requêtes ;

3. Déclare recevables toutes les requêtes pour ce qui est du grief fondé sur
l’article 1 du Protocole no 1 à la Convention et irrecevables pour le
surplus ;

4. Dit qu’il y a eu violation de l’article 1 du Protocole no 1 ;

5. Dit
a) que l’État défendeur doit restituer aux requérants, dans les trois mois,
les immeubles en cause ;
b) qu’à défaut, l’État défendeur doit verser aux requérants, dans le
même délai de trois mois, les sommes indiquées dans le tableau joint
en annexe, plus tout montant pouvant être dû sur ces sommes à titre
d’impôt, pour dommage matériel ;
c) qu’en toute hypothèse, l’État défendeur doit verser aux requérants,
dans le même délai de trois mois, les sommes indiquées dans le
tableau joint en annexe, plus tout montant pouvant être dû sur ces
sommes à titre d’impôt par les requérants, pour dommage moral et
frais et dépens ;
d) que les sommes ainsi indiquées seront à convertir dans la monnaie de
l’État défendeur au taux applicable à la date du règlement ;
e) qu’à compter de l’expiration dudit délai et jusqu’au versement, ces
montants seront à majorer d’un intérêt simple à un taux égal à celui
de la facilité de prêt marginal de la Banque centrale européenne
applicable pendant cette période, augmenté de trois points de
pourcentage ;

6. Rejette le surplus de la demande de satisfaction équitable.

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Fait en français, puis communiqué par écrit le 29 septembre 2020, en


application de l’article 77 §§ 2 et 3 du règlement.

Ilse Freiwirth Branko Lubarda


Greffière adjointe Président

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Annexe

Liste des affaires

No Numéro et date Requérant Représenté Immeuble Décision Décision Montant pour la


d’introduction Année de naissance par concerné interne interne satisfaction
de la requête Lieu de résidence reconnaissant reconnaissant équitable : A)
le droit de le droit de dommage matériel et
propriété du propriété des moral ; B) frais et
requérant sur tiers sur dépens
l’immeuble l’immeuble
1 30787/03 Nicolae MOLOȚIU - Appartement no 8 Arrêt définitif Arrêt définitif A) 138 330 euros
02/09/2003 1937 dans un immeuble du 30 octobre du 4 mars 2003 (EUR) conjointement
Strathroy, Canada sis à Bucarest, rue 2001 de la cour de la cour aux requérants pour
Roumain Aviator Beller no d’appel de d’appel de dommage matériel +
Andrei Bogdan 21 Bucarest Bucarest 5 000 EUR
MOLOȚIU conjointement aux
1967 requérants pour
Bloomington, États-Unis dommage moral ;
Citoyen américain
2 7400/04 Pierrette Eugenie Eliza Me V. Trofăilă Le rez-de-chaussée Arrêt définitif Arrêt définitif A) 208 561 EUR pour
10/12/2003 ATHANASIU (divisé en deux du 8 juillet 2005 du 11 juin 2003 dommage matériel ;
1921-2006 appartements) de de la Haute de la cour
Bucarest l’immeuble sis à Cour de d’appel de
Roumaine Bucarest, place Cassation et de Bucarest
Charles de Gaulle, Justice
Héritière no 2
Ruxandra Raluca Aramă
1969
Bucarest
Roumaine
3 18095/04 Ion Augustin Me C. Solacolu Appartement no 25 Arrêt définitif Arrêt définitif A) 88 000 EUR

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15/03/2004 PAVELEANU dans l’immeuble sis du 18 janvier de la cour conjointement aux


1945 à Bucarest, rue 2000 du tribunal d’appel de requérants pour
Bad Kissingen, Allemagne Pantelimon départemental Bucarest du 24 dommage matériel +
Allemand/Roumain no 311A-311B, bloc de Bucarest septembre 2003 5 000 EUR
Mihai PAVELEANU no 7 conjointement aux
1947 requérants pour
Bad Soden Salm, dommage moral ;
Allemagne
Allemand
4 28676/04 Onoriu Alexandru - Immeuble (maison Arrêt définitif Arrêt définitif A) 180 750 EUR pour
21/07/2004 BRĂTFĂLEAN et terrain) situé à de la Haute de la Haute dommage matériel +
1932 Târgu-Mureș, rue Cour de Cour de 5 000 EUR pour
Cluj-Napoca Rodnei no 26 Cassation et de Cassation et de dommage moral ;
Roumain Justice du 27 Justice du 27
janvier 2004 janvier 2004
5 44930/04 Ana-Maria-Helena Société civile Appartement no 3 Jugement Arrêt définitif A) 80 000 EUR pour
21/10/2004 LOGOTHETTI d’avocats dans un immeuble définitif du 8 du 27 octobre dommage matériel
1922-2005 Bejenaru& sis à Cluj-Napoca, décembre 1997 2003 de la cour conjointement aux
Târgu-Mureș Parteners rue G. Cosbuc no 6 du tribunal de d’appel de Cluj requérants selon leurs
Roumaine première quotas successoraux +
instance de 5 000 EUR
Cluj-Napoca conjointement aux
Héritiers requérants pour
1. Zoltan UGRON dommage moral ;
1956
Targu-Mures
Roumain
2. Ana Maria VOLONCS
1953
Targu-Mures
Roumaine

3. Eva SZEKERES-

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UGRON
1961
Targu-Mures
Roumaine
4. Adam UGRON
1959
Targu-Mures
Roumain
6 10910/05 Johann Lionel MIANO Me V. Barbat Appartement no 2 Arrêt définitif Arrêt définitif A) 55 000 EUR pour
14/03/2005 1946-2008 dans un immeuble du 28 juin 2006 du 28 juin 2006 dommage matériel +
Santa Fe, États-Unis sis à Bucarest, rue de la cour de la cour 5 000 EUR pour
Citoyen américain Cîmpineanca no 8 d’appel de d’appel de dommage moral ;
Héritier bl. 3T Bucarest Bucarest
Lillian Lavinia MIANO-
PHILLIPS
Santa Fe, États-Unis
Citoyen américain
7 27676/05 Augusta Rada Me O. L. Appartement no 5 Arrêt définitif Arrêt définitif A) 48 500 EUR pour
14/07/2005 MUNTEAN Podaru dans un immeuble du 24 janvier du 24 janvier dommage matériel+
1934 sis à Cluj-Napoca, 2005 de la cour 2005 de la cour 5 000 EUR pour
Cluj-Napoca rue Baba Novac d’appel de Cluj- d’appel de Cluj- dommage moral ;
Roumaine no 20 Napoca Napoca
B) 230 EUR
8 39267/05 Stavro DUMITRIU Me L. Cosma Trois appartements Jugement Arrêt définitif A) 700 000 EUR pour
20/10/2005 1925-2006 situés au rez-de- définitif du 7 du 21 avril 2005 dommage matériel
Bucarest chaussée d’un mai 1999 du de la cour conjointement aux
Roumain immeuble sis à tribunal de d’appel de requérants selon leurs
Bucarest, rue Matei première Bucarest quotas successoraux +
Héritier Basarab, no 29 instance de 5 000 EUR
Emil DANCS Bucarest conjointement aux
1938 requérants pour
Bucarest dommage moral ;
Roumain

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Olga Iolanda Lemonia


HINCULOV
1929-2008
Bucarest
Roumaine

Héritier
Alexandru HINCULOV
1948
Bucarest
Roumain
9 19564/06 Johann MODJESCH Me O. Marcu Immeuble (maison Arrêt définitif Arrêt définitif A) 130 000 EUR pour
02/05/2006 1926-2010 et terrain) sis à du 10 novembre du 10 novembre préjudice matériel +
Karlsruhe Timișoara, rue 2005 de la cour 2005 de la cour 5 000 EUR pour
Allemand Bogdăneștilor no 47 d’appel de d’appel de préjudice moral ;
Timisoara Timișoara
Héritier B) 3 500 EUR pour
Gerhard MODJESCH frais et dépens
Karlsruhe
Allemand
10 22775/06 Eugeni STOEAN Me C. Galan Appartement no 3 Arrêt définitif Arrêt définitif A) 162 500 EUR pour
24/05/2006 1925 dans un immeuble du 25 novembre du 25 novembre dommage matériel +
Bucarest sis à Bucarest, rue 2005 de la 2005 de la 5 000 EUR pour
Roumain Arhitect Ion Mincu, Haute Cour de Haute Cour de dommage moral
no 31 Cassation et de Cassation et de
Justice Justice
11 32783/06 Iudita Emoeche Agneta Me C. Appartement no 1 Arrêt définitif Arrêt définitif A) 100 000 EUR pour
27/07/2006 NAGY Stegaroiu dans un immeuble du 28 avril 2006 du 28 avril 2006 dommage matériel
sis à Cluj-Napoca, de la cour de la cour
Târgu-Mureș rue Bilascu d’appel de d’appel de B) 1 100 EUR pour
Roumaine (Republicii) no 25 Cluj-Napoca Cluj-Napoca frais et dépens

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12 40991/06 Maria-Elena Me A. Rusu Appartement no 2 Arrêt définitif Arrêt définitif A) 268 000 EUR pour
08/10/2006 NECSULESCU dans un immeuble du 18 mai 2006 du 18 mai 2006 dommage matériel +
1923-2015 sis à Brașov, rue de la cour de la cour 5 000 EUR pour
Soest, Allemagne Lupeni no 3 d’appel de d’appel de dommage moral
Allemande Bucarest Bucarest

Héritière
Anca-Alexandra RALSEN
(seconde requérante)

Anca-Alexandra
RALSEN
1955
Soest, Allemagne
Allemande
13 48678/06 Angela COMNENE Me A. Ionescu Appartement no 4 Décision Décision A) 185 000 EUR pour
13/09/2006 1918-2008 dans un immeuble définitive du définitive du dommage matériel +
Ottawa, Canada sis à Bucarest, rue tribunal tribunal 5 000 EUR pour
Roumaine et Canadienne Lascar Catargiu no départemental départemental dommage moral
58 de Bucarest du de Bucarest du
Héritière 14 mars 2006 14 mars 2006
Manuela Joanna SELLES
1943
Santa Monica, Etats-Unis
14 3081/07 Irina ALBU Me L. Anstett Quote-part de 2/8 Arrêt définitif Arrêt définitif A) 33 000 EUR pour
12/12/2006 1924 de l’appartement du 29 juin 2006 du 29 juin 2006 dommage matériel +
Houston no 1 dans un de la cour de la cour 5 000 EUR pour
Roumaine immeuble sis à d’appel d’appel dommage moral
Oradea, Parcul d’Oradea d’Oradea
Traian no
1
15 13880/07 Marina Rodica CORNU Me V. Appartements nos 5 Arrêt définitif Arrêt définitif A) 220 000 EUR pour
19/03/2007 Serbanescu et 7 dans un du 27 novembre du 27 novembre dommage matériel +

13
ARRÊT MOLOȚIU ET AUTRES c. ROUMANIE

Lausanne, Suisse immeuble situé à 2006 de la 2006 de la 5 000 EUR pour


Roumaine Bucarest, rue Haute Cour de Haute Cour de dommage moral
Transilvaniei no 11 Cassation et de Cassation et de
Justice Justice

16 43869/07 Mihaela Lucia STANCU Immeuble sis à Arrêt définitif Arrêt définitif A) 50 000 EUR pour
02/10/2007 1956 Deva, rue Mihai du 27 avril 2007 du 27 avril 2007 dommage matériel
Deva Eminescu no 16 du tribunal du tribunal conjointement aux
Roumaine départemental départemental requérants + 1 000
de Hunedoara de Hunedoara EUR pour dommage
Eugen Ovidiu moral conjointement
TRESTIAN aux requérants
1957
Hunedoara
Roumaine

17 19533/08 Julius Raimar ANTONI Me D. Olaru Appartement no 1 Jugement Arrêt définitif A) 40 000 EUR pour
08/04/2008 1922-2012 dans un immeuble définitif du 27 du 11 octobre préjudice matériel
Munchen sis à Brașov, rue 15 septembre 2004 2007 du tribunal
Allemand Novembre no 22 du tribunal départemental
départemental de Brasov
Héritier de Brasov
Bernd Raimar ANTONI
(second requérant)

Bernd Raimar ANTONI


1958
München
Allemand
18 56617/08 Tir ABSELEAM Immeuble sis à Arrêt définitif Arrêt définitif A) 75 000 EUR
15/11/2008 1939 Constanța, du 19 mai 2008 du 19 mai 2008 conjointement aux
Constanța boulevard Mamaia de la cour de la cour requérants pour
Roumain no 47 d’appel de d’appel de dommage matériel +

14
ARRÊT MOLOȚIU ET AUTRES c. ROUMANIE

Mubera ABDULA Constanta Constanta 5 000 EUR


1935 conjointement aux
Constanța requérants pour
Roumaine dommage moral ;

Ridvan MUSTAFA
1930
Constanta
Roumain
19 35117/10 Cristina-Antoaneta Me R. Antal Appartement no 1 Arrêt définitif Arrêt définitif A) 25 293 EUR au
19/05/2010 PAROTĂ dans un immeuble du 20 novembre du 20 novembre titre du dommage
1952 sis à Bucarest, rue 2009 de la 2009 de la matériel
Bucarest Polona no 23 Haute Cour de Haute Cour de
Roumaine Cassation et de Cassation et de
Justice Justice
20 44958/11 Mircea Dan Ioan Me N. Lovin Appartements nos 1, Jugement Arrêt définitif A) 378 801 EUR pour
15/07/2011 ARMAŞU 4 et 5 dans un définitif du 13 du 2 février dommage matériel,
1959-2014 immeuble sis à avril 1997 du 2011 de la conjointement aux
Craiova Bucarest, rue tribunal de Haute Cour de requérants selon leurs
Roumain Arcului no 18 première Cassation et de quotas successoraux +
instance de Justice 5 000 EUR
Héritier Bucarest conjointement aux
Liliana Gabriela BURTAN requérants pour
(deuxième requérante) dommage moral

Liliana Gabriela
BURTAN
1963
Craiova
Roumaine

Laura-Alexandra
BURTAN

15
ARRÊT MOLOȚIU ET AUTRES c. ROUMANIE

1992
Craiova
Roumaine
21 70679/12 Niculae RADU - Immeuble sis à Arrêt définitif Arrêt définitif A) 105 000 EUR pour
29/10/2012 1929 Constanța, du 28 mars 2012 du 28 mars 2012 dommage matériel,
Bucarest rue Mircea cel de la cour de la cour conjointement aux
Roumain Batrân no 111 d’appel de d’appel de requérants + 5 000
Constanta Constanta EUR pour dommage
Violeta ȚARĂ moral, conjointement
1953 aux requérants
Bucarest B) 350 EUR pour frais
Roumanie et dépens,
conjointement aux
requérants

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