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Rendement de combustion
Le rendement de combustion d’une chaudière est l’image de la transformation complète du combustible en
chaleur et de la transmission de celle-ci à l’eau de la chaudière.
Ordre de grandeur
Théoriquement, une chaudière moderne performante (sans condensation) et parfaitement réglée pourrait
atteindre un rendement de combustion de 93-94 %, ce qui signifie que 5 % de l’énergie contenue dans le
combustible est perdue sous forme de chaleur et d’imbrûlés dans les fumées.
Dans la pratique, un rendement de combustion de 93 % peut être considéré comme très bon.
À l’inverse, on peut considérer qu’une valeur de 88 % mérite une amélioration, sachant qu’une diminution
de 1 unité (1 %) du rendement de combustion équivaut, en première approximation, à une
surconsommation de 1 %.
Exemple.
Actuellement, suivant la PEB chauffage, l’entretien annuel des chaudières fonctionnant au fuel est
obligatoire. Il doit être accompagné d’une mesure du rendement de combustion. Le résultat de cette mesure
est consigné sur une fiche d’entretien dont la conservation par l’utilisateur est obligatoire.
On peut cependant émettre certaines réserves quant à l’interprétation que l’on peut faire de ce chiffre.
Premièrement parce qu’il s’agit de la mesure effectuée juste après l’entretien. Le rendement obtenu est
donc souvent meilleur que le rendement moyen durant la saison de chauffe (déréglage, encrassement
progressif, …).
Ensuite, la pratique montre que l’exactitude des chiffres repris sur la fiche peut parfois être discutée. Pour
l’illustrer, voici deux exemples :
La température ambiante reprise sur la fiche est presque toujours de 20°C. Il n’est pas rare de
rencontrer une température de 35°C dans les anciennes chaufferies mal ventilées abritant des
chaudières et des conduites mal isolées.
La température des fumées est indiquée sur la fiche, alors que la buse d’évacuation ne comporte
pas de trou pour permettre la prise de mesure.
Trou dans la buse de raccordement, permettant la mesure des caractéristiques des fumées.
Notons en outre qu’actuellement, selon la PEB chauffage, les chaudières fonctionnant à combustible solide
et liquide sont soumises à une obligation de mesure du rendement : 1 fois par an et les chaudières à
combustible gazeux 1 fois tous les 2 à 3 ans en fonction de la puissance utile du générateur.
Évaluer Pour comprendre les termes d’une attestation d’entretien d’une chaudière fuel
et interpréter les données qui y sont reprises.
Dans le cas d’une chaudière gaz à brûleur atmosphérique, le débit de gaz ne peut être réglé. On peut donc
rapidement estimer le rendement de combustion au départ de la plaque signalétique de la chaudière. En
effet, cette dernière mentionne la puissance fournie à l’eau et la puissance fournie par le brûleur :
soit directement sous forme d’une puissance (“charge thermique” ou “puissance brute”) en [kW],
soit sous forme d’un débit de gaz en [m³/h] qu’il faut multiplier par 9,45 [kWh/Nm³] (si le gaz de
référence est du G20) ou 8,13 [kWh/Nm³] (si le gaz de référence est du G25) pour obtenir la
puissance en [kW].
En divisant l’un par l’autre, on obtient le rendement utile qui équivaut au rendement de combustion, aux
pertes vers la chaufferie près.
Exemple
Attention, certains techniciens chargés de l’entretien des chaudières remplissent, pour les chaudières gaz
atmosphériques, une attestation semblable aux attestations d’entretien des chaudières fuel. Le calcul de
rendement de combustion qui y figure n’a aucune signification. En effet, il est impossible de mesurer les
caractéristiques des fumées dans le coupe-tirage de la chaudière (et pourtant c’est ce que ces sociétés font),
du fait du mélange des fumées avec de l’air et des turbulences présentes à cet endroit.
Pour les brûleurs gaz à air pulsé, il faut comme pour les brûleurs fuel, se fier à la fiche d’entretien.
Il est donc bon, pour les grosses installations, de procéder à une ou plusieurs mesures de rendement entre 2
entretiens, par exemple, à chaque changement de saison.
Il faut cependant retenir que la mauvaise isolation de certaines parties de la chaudière est un symbole de la
vétusté et du peu de performance de celle-ci.
Pertes vers l’ambiance totales (pertes par parois sèches + pertes par parois irriguées) des anciennes chaudières
lorsque le brûleur est en action, en pourcentage de la puissance de la chaudière.
1 : chaudière au charbon converties au fuel
2 : chaudière gaz atmosphérique
3 : chaudière fuel ou gaz à brûleur pulsé.
Source : le Recknagel.
Pertes à l’arrêt
Pertes vers la chaufferie
Entre les périodes de fonctionnement du brûleur, la chaudière perd sa chaleur vers la chaufferie.
Les chaudières actuelles sont isolées avec une épaisseur de laine minérale d’environ 10 cm. Il en résulte des
pertes vers la chaufferie négligeables (de l’ordre de 0,1 .. 0,7 % de la puissance nominale).
Il n’en va pas de même pour les anciennes chaudières où l’isolant ne dépasse parfois pas une épaisseur de 3
cm sans compter des zones qui parfois ne sont pas isolées ou équipées d’un isolant en piteux état.
Chaudière de 1979 isolée par 3 cm de laine minérale et comportant certaines zones non isolées.
Indice
On peut se faire une première idée des pertes vers la chaufferie en plaçant la main sur la jaquette de la
chaudière. Si celle-ci est chaude, il est fort à parier que le degré d’isolation est faible (si le brûleur
fonctionne, attention aux risques de brûlure sur les zones non isolées comme la face avant !).
Un contact avec la main permet de se faire une première idée de la qualité de l’isolation.
Références : sur les chaudières modernes non isolées, on ne sent rien et on se brûle à partir de 65°C.
Attention, il existe encore de vieilles chaudières dont l’isolant est fixé à la carrosserie et non sur le “corps”
de la chaudière. Dans ce cas, il est possible que l’espace compris entre l’isolant et la chaudière soit en
permanence parcouru par un courant d’air. Cela augmente fortement les pertes à l’arrêt, bien que la jaquette
semble froide.
Ordre de grandeur
Mesures Si on veut être plus précis, il est possible de mesurer sur site les pertes à
l’arrêt des chaudières, en disposant d’un thermomètre de contact.
Lors d’audits énérgétiques nous avons pu effectuer différentes mesures de température sur d’anciennes
chaudières (datant de 1975 à 1985). En moyenne, le pourcentage moyen des pertes mesurées tournait
autour des
0,5 % de pertes peut donc être considéré comme un ordre de grandeur représentatif pour les pertes vers
l’ambiance d’une ancienne chaudière.
Exemple.
Le remplacement de cette chaudière par une nouvelle chaudière ayant une perte de
0,2 % permettrait donc une première économie de 540 [litres fuel ou m³ gaz /an].
Améliore Réisoler
r la
chaudière
.
La température de l’eau dans les chaudières influence également les pertes à l’arrêt. Ces dernières seront
plus importantes si les chaudières sont maintenues à haute température toute l’année.
Ainsi, si la température de l’eau dans une chaudière varie complètement en fonction des conditions
climatiques (attention, ce qui n’est pas possible pour toutes les chaudières), on obtiendrait, dans la
chaudière, une température moyenne sur la saison de chauffe d’environ 43°C. Par rapport à une chaudière
maintenue en permanence à 70°C, les pertes à l’arrêt sont réduites de :
Balayage du foyer
Lorsque le brûleur est à l’arrêt, tout courant d’air dans la chaudière va entraîner son refroidissement. Or
l’alimentation en air des anciens brûleurs pulsés(environ, avant 1985) ainsi que les brûleurs gaz
atmosphériques reste en permanence ouverte, même lorsque le brûleur est à l’arrêt. Il en résulte, par effet
de tirage naturel, une perte importante vers la cheminée.
Indice
Il suffit de mettre la main devant l’entrée d’air du brûleur pour se rendre compte du courant d’air engendré
par le tirage de la cheminée. Il est même parfois possible de voir le ventilateur d’un brûleur pulsé entraîné
naturellement par celui-ci.
Ordre de grandeur
Mesures Si on veut être plus précis, il est possible de mesurer sur site les pertes par
balayage des chaudières, en disposant d’un anémomètre ou en mesurant la
dépression dans la cheminée.
Ici aussi, nous avons pu effectuer différentes mesures de température sur d’anciennes chaudières (datant de
1975 à 1985). En moyenne, le pourcentage moyen des pertes par balayage mesurées tournait autour des
Reprenons la chaudière de 400 kW de l’exemple précédent. Cette chaudière est équipée d’un
brûleur dont le clapet d’air ne se referme pas à l’arrêt. Aux 0,5 % de pertes vers la chaufferie,
viennent s’ajouter 1,5 % de pertes vers la cheminée lorsque le brûleur est à l’arrêt. La
chaudière présente donc des pertes à l’arrêt totales de 2 %.
Le remplacement de cette chaudière par une nouvelle chaudière avec un brûleur relativement
étanche à l’arrêt réduirait la perte à l’arrêt totale à 0,2 % et permettrait donc une première
économie de 3 240 [litres fuel ou m³ gaz /an].
Attention, on se rend compte que le coefficient de perte à l’arrêt de la chaudière aura d’autant
plus d’impact sur la consommation annuelle que la chaudière est maintenue longtemps en
température, brûleur à l’arrêt, c’est-à-dire :
o que la chaudière est
surdimensionnée,
que la chaudière est également maintenue en température en été pour produire de
l’eau chaude sanitaire.
Les chaudières gaz à brûleur atmosphérique couramment rencontrées dans les installations de petite et
moyenne puissance sont des chaudières dont le foyer reste en permanence ouvert.
En théorie, cela ne devrait pas engendrer de perte par balayage importante. En effet, selon l’ARGB, les
chaudières atmosphériques sont conçues pour “retomber en température” entre les demandes de chauffage.
Étant froide durant les périodes d’arrêt, les pertes s’annulent. De plus, la présence d’un coupe-
tirage supprime le tirage dans la chaudière si celle-ci est froide.
La perte par balayage qui en résulte est de l’ordre de 1 .. 2 % de la puissance de la chaudière.
Notons que le balayage d’air dans les chaudières atmosphériques tend à diminuer avec la technologie
des brûleurs à prémélange et les nouvelles configurations de chaudière (présence d’un ventilateur
d’extraction s’arrêtant à l’arrêt, évacuation des fumées par le bas de la chaudière, …). Le passage d’air à
l’arrêt est fortement freiné, ce qui limite les pertes par balayage à des valeurs de 0,2 .. 0,6 %.
Attention, posséder un brûleur récent n’est pas une garantie de suppression des pertes par balayage. En
effet, le clapet d’air qui, théoriquement, devrait se refermer à l’arrêt du brûleur, ne fonctionne pas toujours
correctement :
Si le rappel se fait mécaniquement (contre poids ou ressort), le système peut se coincer avec le
temps en position ouverte.
Si le rappel est assuré par un servomoteur, l’alimentation électrique ne peut être coupée à l’arrêt du
brûleur. Il n’est ainsi pas rare de rencontrer des brûleurs dont le raccordement électrique est mal
réalisé : la commande d’enclenchement du brûleur ouvre électriquement le clapet d’air; lorsque la
régulation commande l’arrêt du brûleur, l’alimentation électrique de ce dernier est coupée; le
clapet d’air ne peut plus se refermer puisque le servomoteur n’est plus alimenté. Il faut donc revoir
le câblage du brûleur.
Même avec un brûleur récent, il faut donc vérifier, en plaçant la main devant l’entrée d’air du brûleur, que
celle-ci ne laisse pas en permanence un libre passage à l’air.
suppression des pertes par balayage, notamment par fermeture du foyer à l’arrêt,
isolation renforcée de la jaquette de la chaudière,
régulation de la température de la chaudière en fonction des besoins.
À titre de comparaison, voici les coefficients de pertes à l’arrêt courants (% de la puissance nominale) que
l’on rencontre couramment pour les chaudières actuelles (pour une température d’eau de l’ordre de 65°C) :
On peut aussi comparer les anciennes installations aux exigences de label OPTIMAZ, pour les chaudières
fuel. Pour obtenir celui-ci, le coefficient de perte à l’arrêt des chaudières fuel ne peut dépasser (pour une
différence de température entre l’eau et la chaufferie de 35°C) :
Plus la puissance de l’ensemble brûleur/chaudière est importante par rapport aux besoins, plus son
temps de fonctionnement annuel est faible par rapport au temps d’attente de la chaudière et plus
les pertes à l’arrêt prennent de l’importance sur le rendement global de la production,
Les pertes à l’arrêt sont fonction des caractéristiques constructives de la chaudière. Elles sont
proportionnelles à sa puissance nominale,
Ordre de grandeur
Le temps de fonctionnement continu d’un brûleur (mesurable à l’aide d’un chronomètre ou d’une simple
montre) est un premier indice du degré de surdimensionnement de la chaudière. Dans une installation
correctement dimensionnée, ce temps doit être de plusieurs minutes. On cite souvent le chiffre de :
Attention, ce chiffre n’est évidemment qu’une référence car le temps de fonctionnement du brûleur dépend
de la saison et du mode de régulation.
Exemple.
Cette installation est composée de deux chaudières de 558 kW chacune. Une seule chaudière est nécessaire
pour satisfaire les besoins durant l’année entière. Bien que mise à l’arrêt durant toute la saison de chauffe,
la deuxième chaudière est en permanence irriguée par l’eau de chauffage à 70°C.
Elle présente donc des pertes à l’arrêt, d’autant plus inutiles que la puissance de la chaudière n’est pas
nécessaire.
Le coefficient de perte à l’arrêt des chaudières est estimé à 2,5 %. La perte à l’arrêt de la deuxième
chaudière est donc de :
Cette perte pourrait être nulle si l’irrigation de la deuxième chaudière était supprimée (par une vanne
motorisée ou plus simple ici, par une vanne manuelle).
On voit donc qu’une installation comprenant plusieurs chaudières n’est efficace que si les
chaudières inutiles par rapport aux besoins instantanés ne sont pas irriguées par l’eau chaude de
l’installation et que l’on réalise une véritable régulation en cascade. Dans le cas contraire, on “subit”
pleinement leurs pertes à l’arrêt.
Exemple.
1. Les vannes d’isolement ne sont pas étanches. Pour le savoir, il suffit d’empêcher manuellement le
brûleur d’une chaudière à l’arrêt de démarrer et d’observer si sa température chute.
2. La régulation de la cascade ne tient pas compte de la température extérieure pour commander le
démarrage des chaudières. Ainsi, en mi-saison, lors de la relance, le régulateur demande la pleine
puissance et commande la mise en route de toutes les chaudières alors qu’une seule chaudière est
nécessaire. Les chaudières qui ne serviront plus durant la journée mettront alors un temps certain
pour retomber en température (fonction de leur degré d’isolation et de leur inertie thermique).
Toute l’énergie contenue dans ces chaudières est perdue.
3. La temporisation à l’enclenchement des différentes chaudières est trop faible. Ainsi quelle que soit
la saison, toutes les chaudières sont susceptibles de démarrer plusieurs fois par jour, restant
chaudes quasi en permanence.
Le temps moyen d’un cycle de fonctionnement du brûleur augmente et son nombre de démarrage
diminue puisque le rapport (puissance fournie/puissance nécessaire) est réduit, notamment en mi-
saison.
On comprendra aisément que l’utilisation d’un brûleur modulant adaptant, en continu, dans une certaine
plage, sa puissance aux besoins permet d’obtenir une installation qui fonctionne presqu’en permanence,
avec un minimum de démarrages et d’arrêts.
Cependant, tout dépend si une réelle régulation en cascade est appliquée. En effet, on rencontre dans la
pratique :
Des chaudières multiples démarrent toujours en même temps quelle que soit la saison.
Des brûleurs 2 allures ne sont pas toujours des brûleurs à deux allures vraies, mais des brûleurs
avec une plus petite allure de démarrage (le brûleur démarre en petite allure et après un certain
temps passe d’office à pleine puissance).
Des brûleurs à deux allures vraies mais commandés par un unique aquastat, sans relais temporisé.
La commande de la première allure ayant été “pontée”, le brûleur passe alors d’office en deuxième
allure, sans régulation de la puissance.
Fonctionnement d’un brûleur avec allure réduite au démarrage (brûleur à deux “fausses” allures).
Dans ces trois cas, on perd l’avantage, sur la production d’imbrûlés et sur les pertes à l’arrêt, d’avoir
dissocié la puissance en plusieurs allures de brûleur et/ou plusieurs chaudières, puisque c’est la pleine
puissance qui est appelée systématiquement quels que soit les besoins.
le rendement de combustion hcomb [%],
le pourcentage de perte vers la chaufferie, brûleur en marche %qr [%],
le coefficient de perte à l’arrêt qE [.,..],
le rapport entre la durée de la saison de chauffe et le temps de fonctionnement annuel du
brûleur NT/NB [-], image du surdimensionnement.
Ces paramètres sont parfois complexes à évaluer sur une installation existante.
Pour effectuer le calcul dans votre propre situation et évaluer le potentiel d’amélioration,
Objectif
On peut raisonnablement imaginer qu’il est possible d’atteindre, avec une (ou des) chaudière(s) moderne(s)
performante(s), régulée(s) de façon adéquate, un rendement saisonnier de production de (pour une
installation ne produisant pas d’eau chaude sanitaire) :
hsais = .. 92 .. %
Exemple.
Soit une ancienne chaudière de 600 kW sur dimensionnée de 100 % (le brûleur fonctionne
durant 750 heures/an). Son coefficient de perte à l’arrêt est estimé à 2 %. La fiche d’entretien
de la chaudière indique un rendement de combustion de 87 %. Les pertes vers la chaufferie,
lorsque le brûleur fonctionne sont estimées à 1 %.
hsais = 101 % ou plus
Exemple.
L’investissement consenti pour profiter d’un matériel performant est alors inutile.
Le réglage du brûleur
Un excès d’air de combustion trop important augmente la température de rosée des fumées, c’est-à-dire la
température à partir de laquelle les fumées commencent à se condenser. L’énergie récupérée grâce à la
condensation diminue en conséquence. Pour évaluer la qualité du réglage, il faut procéder ou faire procéder
par le chauffagiste à un contrôle de combustion.
Rendement utile (sur PCI) d’une chaudière gaz en fonction de la température des fumées à la sortie de
la chaudière et de l’excès d’air (n = 1,3 équivaut à un excès d’air de 30 %).
La température des fumées sera la plus basse (et la quantité de condensat et l’énergie récupérée la plus
grande), si le circuit hydraulique raccordé à la chaudière permet un retour d’eau le plus froid possible. Le
circuit doit donc éviter tout retour direct d’eau chaude vers la chaudière : pas de soupape différentielle, pas
de circuit primaire bouclé, de bouteille casse pression ou de circulateur de by-pass, …
Soupape de pression différentielle placée entre le départ et le retour d’un circuit secondaire : lorsque des vannes
thermostatiques se ferment sur le circuit, la soupape s’ouvre renvoyant directement une partie de l’eau chaude
vers la chaudière pour éviter que la pression n’augmente trop dans le circuit.
Si cette chaudière doit en même temps produire de l’eau chaude sanitaire, elle sera tenue de
fonctionner un certain temps, pour ne pas dire tout le temps, à haute température. Dans ce cas,
les vannes des circuits secondaires devront se refermer pour obtenir la température voulue. Le
surplus d’eau chaude alors produit par la chaudière sera directement renvoyé vers celle-ci via
la bouteille casse-pression. La chaudière ne condensera plus.
La régulation
La température de retour de l’eau vers la chaudière est conditionnée par la température demandée par les
circuits secondaires. Celle-ci est le plus souvent réglée en fonction de la température extérieure au moyen
d’une vannes mélangeuse et d’une courbe de chauffe. Un mauvais réglage de cette dernière peut conduire à
demander une température d’eau trop élevée. Si une chaudière condense mal, il faut repérer le réglage des
courbes existantes et les abaisser si nécessaire.
Attention, si les radiateurs sont équipés de vanne thermostatique, une courbe de chauffe trop élevée peut passer
totalement inaperçue aux yeux des utilisateurs puisqu’aucune surchauffe ne se fera sentir. Le réglage de la
courbe doit donc se faire toutes les vannes ouvertes.
En outre, lorsque l’on est en présence d’un circuit primaire avec bouteille casse-pression (comme mentionné ci-
dessus), il faut vérifier que la température demandée à la chaudière est quasi semblable à la température
demandée par le circuit secondaire le plus demandeur.
Plus la puissance en fonctionnement du brûleur est faible par rapport à la puissance de la chaudière, plus celle-ci
condensera facilement. Il faut donc vérifier que les brûleurs modulants ou les brûleurs 2 allures fonctionnent
réellement en allure réduite quand les besoins sont faibles.
Si ce n’est pas le cas, il faut vérifier le paramétrage de la régulation et le raccordement correct du brûleur.
Le rendement saisonnier peut très bien être calculé au moyen de mesures effectuées à l’aide d’un compteur
de chaleur sur le départ de la chaudière et d’un compteur sur l’alimentation en combustible du brûleur. Le
rapport entre la production de chaleur mesurée au niveau du compteur de chaleur (kWh) et la
consommation de combustible (gaz, fuel, …) exprimé en kWh donne la valeur du rendement saisonnier.
Plus la période d’intégration est longue, meilleure est l’approche de la valeur réelle du rendement
saisonnier, l’idéal étant une intégration sur l’ensemble de la période chauffe.
Trop souvent le rendement saisonnier est évalué suite à un audit, et ce de manière théorique. La seule façon
de le déterminer précisément est de collecter les consommations mensuelles (ou en temps réel) de
combustible et les consommations de chaleur.
La mesure de la quantité de chaleur produite passe donc par le placement d’un ou de compteur d’énergie :
En exploitation, la pose de compteurs permanents est primordiale, car elle permet, en temps réel de
déterminer le rendement de chaufferie et, par conséquent, de pouvoir se rendre compte rapidement,
d’une dérive des consommations. L’investissement dans ce type de compteur est très vite
rentabilisé et ce d’autant plus que la puissance de la chaufferie est importante.
Lors d’un audit, la pose de compteurs non invasifs est intéressante, car elle permet d’approcher la
valeur réelle du rendement saisonnier. On estime qu’une période de 2 semaines pendant la saison
de chauffe permet d’obtenir un profil de consommation de chaleur suffisamment représentatif que
l’on peut extrapoler pour une saison de chauffe.
Quelle que soit l’option prise, le placement d’un compteur d’énergie doit être réalisé par un professionnel
sachant que la précision de la mesure peut être faussée juste par le choix d’un emplacement inadéquat au
niveau de l’hydraulique de la production ou de la distribution. Sans y prendre garde, l’erreur de mesure
peut atteindre d’ordre de 20 % pour les compteurs “non invasifs”. Pour les compteurs “invasifs”, l’erreur
est en moyenne de l’ordre de 1 à 2 % s’ils sont bien placés et calibrés (jusqu’à 20 % d’erreur).
Chaudière à condensation
ηsaisonnier < 100 % si pas de condensation
ηsaisonnier > 100 % si condensation
Condenseur externe
Lorsque la puissance de la chaudière dépasse les 1 000-1 500 kW, pour exploiter l’énergie de condensation,
on fait appel à un condenseur externe; ce qui complique le circuit hydraulique. Pour l’évaluation du
rendement saisonnier en tenant compte de l’énergie de condensation, tout comme pour la chaudière à
condensation, un seul compteur de chaleur bien placé est nécessaire sachant que l’énergie de condensation
est intrinsèque à la mesure réalisée par le compteur de chaleur.
ηsaisonnier =
kWh chaleur < 100 % si pas de condensation /
kWh gaz PCI < 100 % > 100 % si condensation
Une manière d’évaluer le rendement de la production de chaleur est de mesurer la quantité de condensats
sortant de la chaudière à condensation ou du récupérateur externe à condensation. Deux types de mesure
sont assez simples à mettre en œuvre :
Pour les petites puissances, on peut très bien placer “un bidon” au niveau de l’évacuation des
condensats et évaluer le nombre de litres d’eau condensée dans un laps de temps donné.
Pour les puissances plus importantes, on pourrait, avec un peu d’imagination, placer un compteur
d’eau pouvant résister à une eau agressive (pH de l’ordre de 4).
Pouvoir calorifique supérieur Hs Pouvoir calorifique inférieur Hi Hs/ Hs – Hi Quantité théorique spécifique de
(kWh/m³) (kWh/m³) Hi (kWh/m³) condensat (kg/m³)(1)
1.1
Gaz naturel LL 9.78 8.83 0.95 1.53
1
1.1
Gaz naturel E 11.46 10.35 1.11 1.63
1
1.0
Propane 28.02 25.8 2.22 3.37
9
Fuel 1.0
10.68 10.08 0.6 0.88
domestique(2) 6
Quantité théorique
Tout au long de la saison de chauffe, pour autant qu’elle soit modulante, la chaudière travaille à différents
taux de charge. La monotone de chaleur exprime bien la répartition des taux de charge pendant une saison
de chauffe :
En analysant et en combinant les deux graphiques ci-dessus, en moyenne, une chaudière modulante bien
régulée et alimentant un réseau secondaire maximisant un retour d’eau le plus froid possible, travaille avec
un taux de charge compris entre 30 et 45 % sur la saison de chauffe.
Sur base de ce taux de charge moyen annuelle, on peut déterminer, par l’utilisation des abaques ci-dessous,
le taux de condensation moyen auquel il faut s’attendre sur l’année de chauffe.
Quantité théorique annuelle de condensats (kg) = taux de condensation théorique x Quantité théorique
spécifique de condensat (kg/m³ ou kg/litre) x Quantité de combustible annuelle (m³ de gaz ou litre de fuel)
En croisant la quantité théorique annuelle de condensats et celle mesurée sur le terrain, on peut déjà se
rendre compte de la situation dans laquelle on se trouve.
Exemple
Sur base de ce qui précède et en considérant les hypothèses suivantes, il est possible de calculer la quantité théorique de con
peut espérer récolter sur une saison de chauffe. On peut en déduire le rendement saisonnier.
Hypothèse :
La quantité de condensats récoltée est de 0.62 x 1.53 (kg/m3) x 20 000 (m³ de gaz) = 12 972 (kg d’eau).
Dans ce cas-ci, lorsqu’on s’approche de cette valeur de 12 972 litres d’eau, on peut considérer que la chaudière condens
optimale.
Le taux de condensation étant de 62 %, on peut considérer que 62 % des 11 % maximum disponible dans l’énergie de con
6.8 %, représente l’augmentation du rendement saisonnier calculé sans condensation.
Le rendement saisonnier se déduit comme suit : en supposant que le rendement saisonnier sans condensation calculé soi
rendement saisonnier avec condensation est de 97 % + 6.8 % = 103.8 %.
Quantité réelle
Une autre manière de procéder est de recalculer le taux moyen réel de condensation par la formule
suivante :
Cette valeur du taux de condensation annuel est une image de l’amélioration du rendement saisonnier de
l’installation due à la condensation.
Exemple
Hypothèse :
Mesures
Le taux réel de condensation annuelle est de 10 000 kg de condensats x 100 / (20 000 (m3 de gaz) x 1.53 kg/m3) est de 32 %.
La valeur théorique maximum du taux de condensation étant pour le gaz par exemple de 11 % (correspondant à 1.53 kg/m³), 0.32 x 11 % =
3.53 % représente l’amélioration du rendement saisonnier de l’installation.
Pour effectuer le calcul du rendement saisonnier (sans condensation) de l’installation :