Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Sommaire
• Améliorer le réglage de la combustion
• Améliorer l’évacuation des fumées
• Modifier la régulation du brûleur
• Améliorer la régulation en cascade des chaudières
• Diminuer la puissance du brûleur
• Remplacer le brûleur
• Colmater et réisoler la chaudière
• Diminuer la température de fonctionnement des chaudières
Attention, le volume d’oxygène contenu dans l’air diminue en hiver. C’est pourquoi les responsables
de chaufferie ont tendance à régler les brûleurs à air pulsé avec des excès d’air plus élevés, de
manière à éviter la formation d’imbrûlés quelle que soit la saison, ce, au détriment des performances
de la combustion.
C’est aussi, ce qui peut justifier que, pour les installations d’une certaine puissance, plusieurs
réglages annuels soient effectués.
Un tirage de la cheminée trop important (> 15 .. 20 Pa) a des incidences sur le rendement de
combustion de la chaudière :
Pour remédier a ces problèmes, il faut bien souvent équiper la buse d’évacuation des fumées d’un
régulateur de tirage ou, s’il est déjà présent, procéder à un nouveau réglage.
Régulateur de tirage.
Notons que la présence d’un régulateur de tirage limite également les problèmes de condensation
dans la cheminée :
• Les fumées sont diluées par de l’air frais. La teneur en vapeur d’eau du mélange diminue
par rapport aux fumées pures. La température à partir de laquelle cette vapeur d’eau va se
condenser va donc s’abaisser.
• Le débit total véhiculé par la cheminée augmentant, à échange vers les parois égal, la chute
de température de mélange sera plus faible.
• À l’arrêt de la chaudière, dans les grandes cheminées, le tirage sera tel que le régulateur de
tirage conservera une certaine ouverture, créant un courant d’air permanent asséchant la
cheminée.
Isoler la buse de raccordement à la cheminée
En soi l’isolation de la buse n’améliore pas le rendement mais indirectement lorsqu’un problème de
condensation apparaît dans la cheminée, le réflexe du technicien est malheureusement parfois de
bloquer en position ouverte, le clapet d’admission d’air du brûleur et, par conséquent, le rendement
s’en ressent. Il vaudrait beaucoup mieux placer un régulateur de tirage et isoler la buse de
raccordement.
Exemple :
Pour une surface de buse de 6 m², et une température de fumée à la sortie de la chaudière de
160°C, la température au niveau de la souche de cheminée sera de 120°C, soit une chute de
température de 40°C.
Cette chute de température peut être réduite à 5°C si la buse de raccordement est isolée avec
une épaisseur de 5 cm de laine minérale.
Faire corriger ces deux points par un technicien spécialisé permet d’importantes économies.
Bornier de raccordement électrique d’un brûleur et servomoteur permettant la fermeture du clapet d’air à
l’arrêt. Sur les brûleurs domestiques (moins de 40 kW), celui-ci n’est qu’en option.
Le gain qui en résulte peut être important si on estime que l’on supprime les pertes par balayage,
grâce à cette amélioration.
Notons que certains installateurs préfèrent forcer l’ouverture permanente du clapet d’air pour
maintenir un balayage dans la cheminée et éviter les problèmes de condensation.
Ce raisonnement est à proscrire parce qu’il engendre, comme on l’a vu, des pertes importantes pour
la chaudière. Si des problèmes de condensation se présentent, c’est au niveau de la cheminée qu’il
faut agir, en revoyant son dimensionnement ou en ouvrant la trappe de ramonage ou le régulateur
de tirage.
Par facilité et économie d’investissement, certains brûleurs 2 allures sont raccordés sans réelle
régulation en cascade.
Pour être régulé en cascade, un brûleur 2 allures a en général besoin soit de 2 aquastats (sur le
départ ou sur le retour), chacun de ceux-ci commandant une allure, soit de relais temporisés, soit
d’un régulateur de cascade (module de gestion de cascade travaillant au départ d’une sonde de
départ).
Si le brûleur n’est commandé que par un aquastat et que la commande de la première allure est
“pontée” (comme disent les fabricants de brûleurs), celui-ci se comportera comme un brûleur
démarrant en petite allure et enclenchant d’office la grande allure rapidement. Le brûleur fonctionne
donc la plupart du temps à pleine puissance et on perd l’intérêt de disposer d’un matériel capable
d’adapter sa puissance aux besoins, à savoir l’augmentation du temps de fonctionnement du
brûleur, la diminution des pertes à l’arrêt et l’augmentation du rendement de combustion).
Pour exploiter correctement un brûleur deux allures et réduire ainsi les pertes et émissions
polluantes, il faut compléter la régulation existante par des relais temporisés ou un module de
gestion de cascade. Celui-ci permet de gérer en fonction des besoins de puissance, le
fonctionnement en cascade de plusieurs chaudières équipées de brûleurs à deux allures.
• Limiter les pertes à l’arrêt des chaudières dont la puissance n’est pas nécessaire pour
couvrir les besoins. Autrement dit, isoler hydrauliquement les chaudières mises à l’arrêt,
évite le maintien en température de la chaudière.
Exemple :
Ces deux chaudières de 350 kW sont équipées d’un brûleur 2 allures mais qui en réalité travaille
toujours à pleine puissance.
Les deux chaudières fonctionnent en parallèle et sont maintenues en température durant toute la
saison de chauffe (5 800 h/an).
Les brûleurs sont équipés d’un volet d’air motorisé mais qui est maintenu en permanence ouvert.
Le coefficient de perte à l’arrêt qui en résulte est estimé à 2 % (0,5 % pour les pertes vers
l’ambiance et 1,5 % de pertes par balayage).
Pour effectuer le calcul dans votre propre situation et évaluer le potentiel d’amélioration,
Calculs
sur base du climat moyen de Uccle, !
Calculs
sur base du climat moyen de St Hubert, !
La première action à envisager est de supprimer le balayage d’air dans la chaudière à l’arrêt en
modifiant le raccordement électrique des brûleurs. Le coefficient de perte à l’arrêt passe ainsi de
2 % à 0,5 %.
Si on régule en cascade les 2 allures des brûleurs, le rendement monte à 91,3 %, soit un gain
complémentaire de :
(123 800 [litres/an] – 4 868 [litres/an]) x (1 – 89 [%] / 91,3 [%]) = 2 996 [litres/an]
Gain total : 4 868 [litres/an] + 2 996 [litres/an] + 631 [litres/an] = 8 495 [litres/an] ou 1 797 [€/an] à
0,2116 [€/litre]
Si la technologie des anciens brûleurs est telle qu’il n’est pas possible de supprimer les pertes
par balayage, sans changer de brûleur, le gain réalisé régulant en cascade les allures des
brûleurs et en réalisant une véritable cascade de chaudières serait différent.
(123 800 [litres/an] – 4 196 [litres/an]) x (1 – 88,5 [%] / 90,4 [%]) = 2 514 [litres/an]
Gain total : 4 196 [litres/an] + 2 514 [litres/an] = 6 710 [litres/an] ou 1 420 [€/an] à 0,2116 [€/litre]
À titre de comparaison, le devis remis pour le module de gestion de cascade de cette installation
était de 1 375 € HTVA.
La régulation en cascade des chaudières n’a un sens que si les chaudières mises à l’arrêt sont
déconnectées du réseau hydraulique au moyen d’une vanne motorisée. Cette précaution n’est
cependant pas suffisante pour éviter que toutes les chaudières ne restent à haute température toute
l’année. Il faut, en plus, être attentif à ce que la cascade respecte deux principes minimaux :
• Une temporisation suffisante à l’enclenchement des chaudières pour éviter les démarrages
intempestifs et inutiles de toutes les chaudières, quelle que soit la saison.
Couper manuellement une chaudière inutile dans une installation
surdimensionnée
Bien souvent, les anciennes installations sont fortement surdimensionnées. Pour s’en convaincre, il
suffit d’écouter un bon nombre de responsables techniques qui précisent qu’une des chaudières de
leur installation ne se met jamais en route. Dans ce cas, il peut être simple de couper carrément une
des chaudières au moyen d’une vanne manuelle. Cette chaudière ne serait alors remise en route
que par de grands froids exceptionnels.
Exemple :
Dans une installation de 2 chaudières de 500 KW, une des chaudières est inutile.
Les pertes à l’arrêt de cette chaudière sont estimées à 2 %. En mettant à l’arrêt la chaudière
inutile au moyen dune vanne d’isolement manuelle, on peut gagner (avec un rendement utile de
la chaudière de 86 %) :
2 [%] x 500 [kW] x 5 800 [heures/an] / 0,86 = 67 442 [kWh/an] ou 6 744 [litres de fuel ou m³ de
gaz par an]
Précautions
• Pour éviter la corrosion de la chaudière mise à l’arrêt, il est conseillé de la laisser “sous eau”
et de prévoir une passivation de l’eau de l’installation après analyse. Une telle analyse, qui
par ailleurs ne peut être que bénéfique pour l’ensemble de l’installation, peut par exemple,
être réalisée par le CSTC.
• Attention, si une chaudière est mise longtemps à l’arrêt, il est possible que des oiseaux
nichent ou simplement tombent dans la cheminée, bouchant cette dernière. Il faut y être
attentif lors de la remise en route.
Remplacer le brûleur
Certains anciens brûleurs pulsés (gaz ou fuel) ne permettent plus un réglage correct de la
combustion et l’obtention d’un rendement de production suffisant. Cela est notamment dû au fait que
l’usure mécanique des pièces qui ne permet plus un dosage correct entre l’air et le combustible.
Il en résulte une production d’imbrûlés plus importante, un encrassement et donc une perte de
rendement plus rapide. Cela peut aller jusqu’à l’arrêt du brûleur trop encrassé.
L’âge du brûleur est également source de pannes plus fréquentes des différents organes qui à elles
seules justifient le remplacement.
Non, si la chaudière est manifestement au bout du rouleau et que son surdimensionnement est
manifeste. Dans ce cas, il faut envisager le remplacement de l’ensemble.
Oui, si on prend en considération le gain énergétique que l’on peut déjà réaliser par cette action et
si on s’assure de pouvoir récupérer le nouveau brûleur en cas de remplacement futur de la
chaudière.
Evidemment, des taches flagrantes de corrosion interne sont un signe de détérioration future.
C’est pourquoi, plus que de miser sur la “survie” ou la “mort future” dune chaudière, il faut
programmer son remplacement par souci d’économie d’énergie ou dans le cadre du programme
d’investissement lié à la maintenance du bâtiment.
Le gain
Les nouveaux brûleurs assurent une meilleure combustion que les anciens, notamment avec une
production moindre de NOx. Cependant, si la chaudière ne change pas, la qualité de l’échange
entre les fumées et l’eau reste identique.
De plus, chaque chaudière est développée pour un nombre limité de brûleurs, de manière à
optimaliser l’échange de chaleur. En plaçant un nouveau brûleur sur une vieille chaudière, on peut,
dès lors, conserver des températures de fumée assez élevées.
On n’obtient donc pas une amélioration du rendement de combustion aussi importante que si on
remplaçait l’ensemble de l’installation.
Par exemple, pour une chaudière ayant un rendement de combustion de 88 %, on peut espérer que
le remplacement du brûleur permette d’atteindre un rendement de 90 %.
En effet, les nouveaux brûleurs possèdent la plupart du temps un clapet d’air qui se referme lorsque
le brûleur est mis à l’arrêt. Ce clapet a pour effet de supprimer le courant d’air qui parcourt la
chaudière lorsque le brûleur est arrêté.
Les pertes par balayage que ce courant d’air engendre sont souvent de l’ordre de 1 .. 1,5 % de la
puissance installée.
Comme on l’a vu ci-dessus, il faut cependant faire attention, si le nouveau brûleur est équipé d’un
clapet d’air motorisé (la présence d’un servomoteur pour manœuvrer le clapet d’air est indiquée
dans la documentation technique du brûleur). En effet, il arrive (souvent) que le mode de régulation
appliqué à la chaudière ne permette pas au clapet de se refermer à l’arrêt du brûleur.
Exemple.
Beaucoup d’anciennes chaudières sont maintenues en température par un aquastat. Lorsque la
température de consigne est atteinte, le brûleur est mis à l’arrêt par coupure de son alimentation
électrique. Or si cette dernière est totalement coupée, le servomoteur du clapet d’air est
inopérant et le clapet ne peut se refermer.
Pour éviter cela, il faut être attentif au mode de
Exemple.
Considérons une chaudière de 350 kW de 1981, équipée d’un ancien brûleur sans fermeture à
l’arrêt du clapet d’air. La consommation annuelle de cette installation est de 60 000 litres de fuel
par an.
Les pertes à l’arrêt de cette chaudière sont estimées à 0,5 % de pertes vers l’ambiance et à
1,5 % de pertes par balayage.
60 000 [litres de fuel] x (1 – 82,1 [%] / 87,7 [%]) = 3 831 [litres fuel/an] ou 1 245 [€/an] (à
0,325 €/litre)
Pour effectuer le calcul dans votre propre situation et évaluer le potentiel d’amélioration,
Pour remédier à cela, il suffit de colmater les trous au moyen d’un mastic réfractaire, opération qui
peut facilement se faire par du personnel interne à l’établissement.
Réisoler la jaquette
Dans beaucoup d’anciennes chaudières, il est possible de démonter l’enveloppe extérieure (la
jaquette) et d’insérer sous celle-ci un nouvel isolant ou un isolant complémentaire en laine minérale.
Exemple.
en passant d’une épaisseur d’isolant de 3 cm (en bon état !) à une épaisseur d’isolant de 5 cm,
on diminue de 40 % la perte de chaleur par les parois de la chaudière. Le gain est de 90 % pour
les zones de la paroi où l’isolant a disparu.
Soit un gain d’environ 13 litres de fuel par an et par m² de paroi pour une chaudière maintenue à
70°C durant la saison de chauffe pour un coût des matériaux de l’ordre de 5 €/m² (le gain est de
200 litres/m² de paroi, par an pour les parties non isolées au départ).
On peut aussi imaginer que la chaudière soit régulée totalement en température glissante en
fonction de la température extérieure.
Gain
Exemple.
considérons une chaudière de 350 kW de 1981, équipée d’un ancien brûleur sans fermeture à
l’arrêt du clapet d’air. La consommation annuelle de cette installation est de 60 000 litres de fuel
par an.
Les pertes à l’arrêt de cette chaudière sont estimées à 0,5 % de pertes vers l’ambiance et à
1,5 % de pertes par balayage, la chaudière fonctionnant en permanence à une température
moyenne de 80°C.
Le gain s’élève à :
(1 – 0,8) x 0,02 x 350 [kW] x 4 000 [h/an] = 5 600 [kWh]/an ou 560 [litres/an]
où 4 000 [h/an] = le temps d’arrêt de la chaudière durant la saison de chauffe pour une
chaudière non surdimensionnée.
(1 – 0,3) x 0,02 x 350 [kW] x 4 000 [h/an] = 19 600 [kWh]/an ou 1 960 [litres/an]
Un deuxième gain se situe au niveau des pertes du collecteur primaire, maintenu à la température
des chaudières.
Exemple.
Une chaudière alimente un collecteur primaire DN 50 de 20 m (aller-retour), isolé par 4 cm de
laine minérale.
Si le collecteur est alimenté en température glissante sans limite basse, la température moyenne
du collecteur durant la saison de chauffe sera d’environ 43°C.
Pour chacun des deux cas, la perte de distribution en chaufferie (température ambiante de 15°C)
s’élève à :
Cas de la température fixe : 0,271 [W/m.°C] x 20 [m] x (70 [°C] – 15 [°C]) x 5 800 [heures/an] =
1 729 [kWh/an] ou 173 [litres fuel/an] ou 173 [m³ gaz/an]
Précautions
Problèmes hydrauliques
Attention, dans certains types de circuits primaires (boucles fermées, bouteilles casse-pression), la
régulation en température glissante de la chaudière peut conduire à des problèmes d’inconfort dans
certains circuits. Avant de se lancer dans l’investissement d’un régulateur climatique, un essai
manuel peut être effectué pour évaluer le risque encouru.
Condensations internes
Toutes les chaudières (nouvelles ou anciennes) ne peuvent travailler avec une basse température
d’eau. Certaines risquent de se détériorer du fait des condensations internes de fumées qui peuvent
apparaître. Ce problème est encore plus présent pour les chaudières fonctionnant au fuel puisque
dans ce cas les condensats sont plus acides.
Les anciennes chaudières en fonte ne posent pour cela, aucun problème étant donné :
Il est évident que les chaudières modernes très basse température s’accommodent très bien de ce
type de régulation.
Il faut également faire attention dans le cas des anciennes chaudières avec des rampes gaz
(brûleurs gaz atmosphériques) sur lesquelles de l’eau de condensation des fumées risque de couler,
causant de la corrosion et une production importante de suie.
Le maintien en température élevée des anciennes chaudières est également parfois inévitable en
présence dune production d’eau chaude sanitaire combinée à la chaudière.