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Évaluer l’efficacité énergétique des chaudières

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25 septembre 2007

Sommaire

Chaudière en coupe, lorsque le brûleur est


en fonctionnement et lorsqu’il est à l’arrêt :
une partie de l’énergie contenue dans le
combustible consommé est directement
perdue par la chaudière.

Rendement de combustion
Le rendement de combustion d’une chaudière est l’image de la transformation complète
du combustible en chaleur et de la transmission de celle-ci à l’eau de la chaudière.

Ordre de grandeur
Théoriquement, une chaudière moderne performante (sans condensation) et
parfaitement réglée pourrait atteindre un rendement de combustion de 93-94 %, ce qui
signifie que 5 % de l’énergie contenue dans le combustible est perdue sous forme de
chaleur et d’imbrûlés dans les fumées.

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Dans la pratique, un rendement de combustion de 93 % peut être considéré comme très
bon.

À l’inverse, on peut considérer qu’une valeur de 88 % mérite une amélioration, sachant


qu’une diminution de 1 unité (1 %) du rendement de combustion équivaut, en première
approximation, à une surconsommation de 1 %.

Exemple.
Une chaudière de 400 kW consomme annuellement 60 000 m³ de gaz. Une
amélioration du rendement de combustion de 1 %, par un meilleur réglage du brûleur
permet d’économiser 600 m³ de gaz, soit environ 420 €/an (à 0,7 €/m³ de gaz).

Pour les chaudières à condensation récentes, le rendement de combustion pourrait


atteindre des valeurs théoriques de l’ordre de 108 %.% sur PCI.

Origine possible d’un mauvais rendement de combustion

Un mauvais rendement de combustion d’une chaudière peut avoir pour origine :

un brûleur inadapté à la chaudière,


un mauvais réglage du brûleur,
un encrassement de la chaudière,
un tirage trop important de la cheminée,
des entrées d’air parasites,
ou tout simplement une chaudière de conception trop ancienne.

Évaluer le rendement de combustion d’une chaudière existante

Pour les chaudières au fuel : selon la fiche d’entretien

Actuellement, suivant la PEB chauffage, l’entretien annuel des chaudières fonctionnant


au fuel est obligatoire. Il doit être accompagné d’une mesure du rendement de
combustion. Le résultat de cette mesure est consigné sur une fiche d’entretien dont la
conservation par l’utilisateur est obligatoire.

On peut cependant émettre certaines réserves quant à l’interprétation que l’on peut faire
de ce chiffre.

Premièrement parce qu’il s’agit de la mesure effectuée juste après l’entretien. Le


rendement obtenu est donc souvent meilleur que le rendement moyen durant la saison
de chauffe (déréglage, encrassement progressif, …).

Ensuite, la pratique montre que l’exactitude des chiffres repris sur la fiche peut parfois
être discutée. Pour l’illustrer, voici deux exemples :

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La température ambiante reprise sur la fiche est presque toujours de 20°C. Il n’est
pas rare de rencontrer une température de 35°C dans les anciennes chaufferies
mal ventilées abritant des chaudières et des conduites mal isolées.

La température des fumées est indiquée sur la fiche, alors que la buse d’évacuation
ne comporte pas de trou pour permettre la prise de mesure.

Trou dans la buse de raccordement, permettant la mesure


des caractéristiques des fumées.

Notons en outre qu’actuellement, selon la PEB chauffage,


les chaudières fonctionnant à combustible solide et liquide
sont soumises à une obligation de mesure du rendement :
1 fois par an et les chaudières à combustible gazeux 1
fois tous les 2 à 3 ans en fonction de la puissance utile du
générateur.

Évaluer Pour comprendre les termes d’une attestation d’entretien d’une chaudière
fuel et interpréter les données qui y sont reprises.

Pour les chaudières gaz : selon la plaque signalétique

Dans le cas d’une chaudière gaz à brûleur atmosphérique, le débit de gaz ne peut être
réglé. On peut donc rapidement estimer le rendement de combustion au départ de la
plaque signalétique de la chaudière. En effet, cette dernière mentionne la puissance
fournie à l’eau et la puissance fournie par le brûleur :

soit directement sous forme d’une puissance (“charge thermique” ou “puissance


brute”) en [kW],

soit sous forme d’un débit de gaz en [m³/h] qu’il faut multiplier par 9,45 [kWh/Nm³]
(si le gaz de référence est du G20) ou 8,13 [kWh/Nm³] (si le gaz de référence est du
G25) pour obtenir la puissance en [kW].

En divisant l’un par l’autre, on obtient le rendement utile qui équivaut au rendement de
combustion, aux pertes vers la chaufferie près.

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Exemple.

Plaque signalétique d’une chaudière


gaz atmosphérique : le rendement utile
nominal de la chaudière vaut
116 [kW] / 128,2 [kW] x 100 =
90 %.

C’est en effectuant ce calcul que l’on se rend compte que des chaudières gaz
atmosphériques relativement récentes (.. 1996 ..) présentent des valeurs de rendement
utile relativement bas (juste égaux au minimum requis par la réglementation de 1988), de
l’ordre de 86 .. 87 %. Cela s’explique par l’important excès d’air nécessaire à ce type de
brûleur.

Attention, certains techniciens chargés de l’entretien des chaudières remplissent, pour les
chaudières gaz atmosphériques, une attestation semblable aux attestations d’entretien
des chaudières fuel. Le calcul de rendement de combustion qui y figure n’a aucune
signification. En effet, il est impossible de mesurer les caractéristiques des fumées dans
le coupe-tirage de la chaudière (et pourtant c’est ce que ces sociétés font), du fait du
mélange des fumées avec de l’air et des turbulences présentes à cet endroit.

Pour les brûleurs gaz à air pulsé, il faut comme pour les brûleurs fuel, se fier à la fiche
d’entretien.

Mesurer le rendement de combustion d’une chaudière existante

Le rendement de combustion repris sur la fiche d’entretien est une valeur instantanée
prise juste après l’entretien. Cette valeur peut se dégrader dans le temps, notamment par
l’encrassement de la chaudière et du brûleur, mais également par modification des
caractéristiques (pression, température) de l’air comburant.

Il est donc bon, pour les grosses installations, de procéder à une ou plusieurs mesures
de rendement entre 2 entretiens, par exemple, à chaque changement de saison.

Mesures Pour visualiser les différentes techniques de mesure du rendement de


combustion.

Évaluer Pour interpréter le résultat d’une mesure de rendement de combustion.

Par exemple, la présence de suie dans la chaudière va diminuer l’échange entre les
fumées et l’eau. Cela va augmenter la température des fumées, donc aussi les pertes
vers la cheminée : 1 mm de suie sur la surface de l’échangeur équivaut à une perte de

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rendement de combustion de 4 à 8 %. On peut également prendre comme référence
qu’une température de fumée supérieure de 15°C à la valeur mesurée lors du dernier
entretien indique souvent un encrassement excessif de la chaudière (cela équivaut à une
surconsommation de 1 .. 1,5 %).

Améliorer Améliorer le réglage du brûleur.

Gérer Améliorer la maintenance de la chaudière.

Améliorer Changer le brûleur.

Pertes vers la chaufferie


Lorsque le brûleur est en fonctionnement, la chaleur de la flamme et des fumées est en
grande partie transmise à l’eau de chauffage. La flamme rayonne également vers des
zones qui dans les anciennes chaudières ne sont par irriguées par l’eau et qui plus est,
ne sont pas toujours isolées.

Il s’agit principalement de la porte-foyer, du fond et du socle de la chaudière.

Chaudière de 1972 : la porte-foyer peu


isolée dont la température de surface
durant le fonctionnement du brûleur est
proche de 100°C.

Malheureusement, il est difficile et


souvent onéreux d’isoler une ancienne
porte-foyer.

Il faut cependant retenir que la


mauvaise isolation de certaines parties
de la chaudière est un symbole de la
vétusté et du peu de performance de
celle-ci.

Ordre de grandeur

Pertes vers l’ambiance totales (pertes par parois sèches + pertes par parois irriguées)
des anciennes chaudières lorsque le brûleur est en action, en pourcentage de la
puissance de la chaudière.
1 : chaudière au charbon converties au fuel

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2 : chaudière gaz atmosphérique
3 : chaudière fuel ou gaz à brûleur
pulsé.

le Recknagel.
Source :

Pertes à l’arrêt

Pertes vers la chaufferie

Entre les périodes de fonctionnement du brûleur, la chaudière perd sa chaleur vers la


chaufferie.

Degré d’isolation de la chaudière

L’importance de cette perte dépend d’abord du degré d’isolation de la jaquette de la


chaudière.

Les chaudières actuelles sont isolées avec une épaisseur de laine minérale d’environ 10
cm. Il en résulte des pertes vers la chaufferie négligeables (de l’ordre de 0,1 .. 0,7 % de la
puissance nominale).

Il n’en va pas de même pour les anciennes chaudières où l’isolant ne dépasse parfois
pas une épaisseur de 3 cm sans compter des zones qui parfois ne sont pas isolées ou
équipées d’un isolant en piteux état.

Chaudière de 1979 isolée par 3 cm de


laine minérale et comportant certaines
zones non isolées.

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Indice

On peut se faire une première idée des pertes vers la chaufferie en plaçant la main sur la
jaquette de la chaudière. Si celle-ci est chaude, il est fort à parier que le degré d’isolation
est faible (si le brûleur fonctionne, attention aux risques de brûlure sur les zones non
isolées comme la face avant !).

Un contact avec la main permet de se


faire une première idée de la qualité de
l’isolation.

Références : sur les chaudières


modernes non isolées, on ne sent rien
et on se brûle à partir de 65°C.

Attention, il existe encore de vieilles


chaudières dont l’isolant est fixé à la
carrosserie et non sur le “corps” de la
chaudière. Dans ce cas, il est possible
que l’espace compris entre l’isolant et
la chaudière soit en permanence
parcouru par un courant d’air. Cela augmente fortement les pertes à l’arrêt, bien que la
jaquette semble froide.

Ordre de grandeur

Mesures Si on veut être plus précis, il est possible de mesurer sur site les pertes à
l’arrêt des chaudières, en disposant d’un thermomètre de contact.

Lors d’audits énérgétiques nous avons pu effectuer différentes mesures de température


sur d’anciennes chaudières (datant de 1975 à 1985). En moyenne, le pourcentage
moyen des pertes mesurées tournait autour des

0,4 .. 0,6 % de la puissance nominale de la chaudière

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0,5 % de pertes peut donc être considéré comme un ordre de grandeur représentatif pour
les pertes vers l’ambiance d’une ancienne chaudière.

Exemple.
Une chaudière de 400 kW a des pertes vers la chaufferie de 0,5 %. Le brûleur de cette
chaudière est à l’arrêt environ 4 500 heures par an. Heures pendant lesquelles la
chaudière est maintenue en température.

La perte annuelle engendrée est de :

0,005 x 400 [kW] x 4 500 [h/an] = 9 000 [kWh/an] ou 900 [litres fuel ou m³ gaz /an]

Le remplacement de cette chaudière par une nouvelle chaudière ayant une perte de
0,2 % permettrait donc une première économie de 540 [litres fuel ou m³ gaz /an].

Améliorer Réisoler la chaudière.

Influence de la température de l’eau dans la chaudière

La température de l’eau dans les chaudières influence également les pertes à l’arrêt. Ces
dernières seront plus importantes si les chaudières sont maintenues à haute température
toute l’année.

Ainsi, si la température de l’eau dans une chaudière varie complètement en fonction des
conditions climatiques (attention, ce qui n’est pas possible pour toutes les chaudières), on
obtiendrait, dans la chaudière, une température moyenne sur la saison de chauffe
d’environ 43°C. Par rapport à une chaudière maintenue en permanence à 70°C, les
pertes à l’arrêt sont réduites de :

1  – [(43 [°C] – 20 [°C]) / (70 [°C] – 20 [°C])] 1,25 = 62 [%]

Améliorer Améliorer la régulation en température de la production.

Balayage du foyer
Lorsque le brûleur est à l’arrêt, tout courant d’air dans la chaudière va entraîner son
refroidissement. Or l’alimentation en air des anciens brûleurs pulsés(environ, avant 1985)
ainsi que les brûleurs gaz atmosphériques reste en permanence ouverte, même
lorsque le brûleur est à l’arrêt. Il en résulte, par effet de tirage naturel, une perte
importante vers la cheminée.

Clapet d’air fermé à l’arrêt sur un brûleur.

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Indice

Il suffit de mettre la main devant l’entrée d’air du brûleur pour se rendre compte du
courant d’air engendré par le tirage de la cheminée. Il est même parfois possible de voir
le ventilateur d’un brûleur pulsé entraîné naturellement par celui-ci.

Ordre de grandeur

Mesures Si on veut être plus précis, il est possible de mesurer sur site les pertes par
balayage des chaudières, en disposant d’un anémomètre ou en mesurant la
dépression dans la cheminée.

Ici aussi, nous avons pu effectuer différentes mesures de température sur d’anciennes
chaudières (datant de 1975 à 1985). En moyenne, le pourcentage moyen des pertes par
balayage mesurées tournait autour des

1 .. 1,5 % de la puissance nominale de la chaudière

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Exemple.
Reprenons la chaudière de 400 kW de l’exemple précédent. Cette chaudière est
équipée d’un brûleur dont le clapet d’air ne se referme pas à l’arrêt. Aux 0,5 % de
pertes vers la chaufferie, viennent s’ajouter 1,5 % de pertes vers la cheminée lorsque
le brûleur est à l’arrêt. La chaudière présente donc des pertes à l’arrêt totales de 2 %.

La perte annuelle engendrée est donc de :

0,02 x 400 [kW] x 4 500 [h/an] = 36 000 [kWh/an] ou 3 600 [litres fuel ou m³ gaz /an]

Le remplacement de cette chaudière par une nouvelle chaudière avec un brûleur


relativement étanche à l’arrêt réduirait la perte à l’arrêt totale à 0,2 % et permettrait
donc une première économie de 3 240 [litres fuel ou m³ gaz /an].

Attention, on se rend compte que le coefficient de perte à l’arrêt de la chaudière aura


d’autant plus d’impact sur la consommation annuelle que la chaudière est maintenue
longtemps en température, brûleur à l’arrêt, c’est-à-dire :

que la chaudière est

surdimensionnée,
que la chaudière est également maintenue en température en été pour produire
de l’eau chaude sanitaire.

Cas particulier des chaudières gaz atmosphériques

Les chaudières gaz à brûleur atmosphérique couramment rencontrées dans les


installations de petite et moyenne puissance sont des chaudières dont le foyer reste en
permanence ouvert.

En théorie, cela ne devrait pas engendrer de perte par balayage importante. En effet,
selon l’ARGB, les chaudières atmosphériques sont conçues pour “retomber en
température” entre les demandes de chauffage. Étant froide durant les périodes d’arrêt,
les pertes s’annulent. De plus, la présence d’un coupe-tirage supprime le tirage dans la
chaudière si celle-ci est froide.

Ce fonctionnement idéal n’est pas cependant guère rencontré en pratique :

Les chaudières sont le plus souvent maintenues en température sur leur aquastat.

Même lorsque le fonctionnement du brûleur est directement commandé par un


thermostat d’ambiance, l’inertie thermique des chaudières (qui diminue avec le
volume d’eau de la chaudière) les maintient, sauf exception (installations
domestiques), à une certaine température moyenne.

La perte par balayage qui en résulte est de l’ordre de 1 .. 2 % de la puissance de la


chaudière.

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Notons que le balayage d’air dans les chaudières atmosphériques tend à diminuer avec
la technologie des brûleurs à prémélange et les nouvelles configurations de chaudière
(présence d’un ventilateur d’extraction s’arrêtant à l’arrêt, évacuation des fumées par le
bas de la chaudière, …). Le passage d’air à l’arrêt est fortement freiné, ce qui limite les
pertes par balayage à des valeurs de 0,2 .. 0,6 %.

Attention aux brûleurs récents (après 1985)

Témoin de position du clapet d’air d’un brûleur :


clapet en position fermée et clapet en position ouverte.

Attention, posséder un brûleur récent n’est pas une


garantie de suppression des pertes par balayage. En
effet, le clapet d’air qui, théoriquement, devrait se
refermer à l’arrêt du brûleur, ne fonctionne pas toujours
correctement :

Si le rappel se fait mécaniquement (contre poids ou ressort), le système peut se


coincer avec le temps en position ouverte.

Si le rappel est assuré par un servomoteur, l’alimentation électrique ne peut être


coupée à l’arrêt du brûleur. Il n’est ainsi pas rare de rencontrer des brûleurs dont le
raccordement électrique est mal réalisé : la commande d’enclenchement du brûleur
ouvre électriquement le clapet d’air; lorsque la régulation commande l’arrêt du
brûleur, l’alimentation électrique de ce dernier est coupée; le clapet d’air ne peut
plus se refermer puisque le servomoteur n’est plus alimenté. Il faut donc revoir le
câblage du brûleur.

Même avec un brûleur récent, il faut donc vérifier, en plaçant la main devant l’entrée d’air
du brûleur, que celle-ci ne laisse pas en permanence un libre passage à l’air.

Comparaison : les chaudières actuelles


Les chaudières actuelles présentent des pertes à l’arrêt nettement moindre que les
anciens modèles :

suppression des pertes par balayage, notamment par fermeture du foyer à l’arrêt,
isolation renforcée de la jaquette de la chaudière,
régulation de la température de la chaudière en fonction des besoins.

À titre de comparaison, voici les coefficients de pertes à l’arrêt courants (% de la


puissance nominale) que l’on rencontre couramment pour les chaudières actuelles (pour
une température d’eau de l’ordre de 65°C) :

à brûleur pulsé : 0,1 (grosses puissances) .. 0,4 % (petites puissances),


à brûleur gaz atmosphérique : 0,6 .. 1,3 %

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On peut aussi comparer les anciennes installations aux exigences de label OPTIMAZ,
pour les chaudières fuel. Pour obtenir celui-ci, le coefficient de perte à l’arrêt des
chaudières fuel ne peut dépasser (pour une différence de température entre l’eau et la
chaufferie de 35°C) :

chaudières de moins de 20 kW : 1 %


chaudières entre 20 et 60 kW : 0,8 %
chaudières entre 60 et 400 kW : 0,6 %
chaudières de plus de 400 kW : 0,4 %

Surdimensionnement
Le surdimensionnement de la chaudière joue un rôle important sur l’ampleur des pertes à
l’arrêt

Plus la puissance de l’ensemble brûleur/chaudière est importante par rapport aux


besoins, plus son temps de fonctionnement annuel est faible par rapport au temps
d’attente de la chaudière et plus les pertes à l’arrêt prennent de l’importance sur le
rendement global de la production,

Les pertes à l’arrêt sont fonction des caractéristiques constructives de la chaudière.


Elles sont proportionnelles à sa puissance nominale,

et sur les émissions polluantes et l’encrassement de la chaudière (production d’imbrûlés


au démarrage et à l’arrêt des brûleurs).

Ordre de grandeur

Le temps de fonctionnement continu d’un brûleur (mesurable à l’aide d’un chronomètre


ou d’une simple montre) est un premier indice du degré de surdimensionnement de la
chaudière. Dans une installation correctement dimensionnée, ce temps doit être de
plusieurs minutes. On cite souvent le chiffre de :

4 minutes par cycle de fonctionnement,

comme étant un temps de fonctionnement de brûleur correct.

Attention, ce chiffre n’est évidemment qu’une référence car le temps de fonctionnement


du brûleur dépend de la saison et du mode de régulation.

Évaluer On peut approfondir cet indice en calculant le temps de fonctionnement


annuel du brûleur et en comparant ce chiffre à un temps estimé correct en
fonction du type de bâtiment. Cette estimation ne peut se faire qu’en
connaissant la puissance du brûleur et la consommation annuelle de
combustible. Pour approfondir cette méthode d’évaluation.

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Présence de plusieurs chaudières

Le découpage de la puissance en plusieurs chaudières peut avoir un impact favorable


sur la diminution des pertes à l’arrêt. En effet, si la régulation de l’installation est
correctement réalisée, cela permet en principe de réduire le nombre de chaudières en
activité, durant une bonne partie de la saison de chauffe et d’éliminer ainsi une partie des
pertes.

Profil des besoins annuels d’un


bâtiment dont la puissance
maximale demandée est de 800 kW
(climat de Uccle). Par exemple, le
bâtiment demande une puissance
de chauffe de plus de 200 kW
pendant 4 000 h/an.
Si la puissance installée est
découpée en 2 chaudières de
400 kW, la deuxième chaudière ne
sera nécessaire que durant 1 140 heures sur la saison de chauffe (qui dure
5 800 heures/an)

Tout dépend cependant de la régulation de l’installation.

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Exemple.

Deux chaudières de 558 kW de


1967 et 1959.

Cette installation est composée de


deux chaudières de 558 kW
chacune. Une seule chaudière est
nécessaire pour satisfaire les
besoins durant l’année entière. Bien
que mise à l’arrêt durant toute la
saison de chauffe, la deuxième
chaudière est en permanence
irriguée par l’eau de chauffage à
70°C.

Elle présente donc des pertes à l’arrêt, d’autant plus inutiles que la puissance de la
chaudière n’est pas nécessaire.

Le coefficient de perte à l’arrêt des chaudières est estimé à 2,5 %. La perte à l’arrêt de
la deuxième chaudière est donc de :

558 [kW] x 0,025 x 5 800 [h/an] = 80 910 [kWh/an] ou 8 091 [litres fuel ou m³ gaz par


an]

Cette perte pourrait être nulle si l’irrigation de la deuxième chaudière était supprimée
(par une vanne motorisée ou plus simple ici, par une vanne manuelle).

On voit donc qu’une installation comprenant plusieurs chaudières n’est efficace que si les
chaudières inutiles par rapport aux besoins instantanés ne sont pas irriguées par l’eau
chaude de l’installation et que l’on réalise une véritable régulation en cascade. Dans le
cas contraire, on “subit” pleinement leurs pertes à l’arrêt.

Exemple.
La situation “énergétiquement” aberrante et pourtant sûrement pas exceptionnelle est
un ensemble de plusieurs chaudières dont une est en panne depuis plusieurs années.
Comme la puissance restante est suffisante pour chauffer le bâtiment, la réparation
n’est pas effectuée. Mais la circulation est maintenue dans la chaudière à l’arrêt,
entraînant une perte importante.

Mais attention, on constate cependant qu’en pratique des chaudières régulées en


cascade avec fermeture d’une vanne d’isolement associée à l’arrêt de la chaudière
peuvent cependant rester toute la saison de chauffe en température. D’où peut provenir
ce dysfonctionnement ?

On peut citer 3 causes possibles :

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1. Les vannes d’isolement ne sont pas étanches. Pour le savoir, il suffit d’empêcher
manuellement le brûleur d’une chaudière à l’arrêt de démarrer et d’observer si sa
température chute.
2. La régulation de la cascade ne tient pas compte de la température extérieure pour
commander le démarrage des chaudières. Ainsi, en mi-saison, lors de la relance, le
régulateur demande la pleine puissance et commande la mise en route de toutes
les chaudières alors qu’une seule chaudière est nécessaire. Les chaudières qui ne
serviront plus durant la journée mettront alors un temps certain pour retomber en
température (fonction de leur degré d’isolation et de leur inertie thermique). Toute
l’énergie contenue dans ces chaudières est perdue.
3. La temporisation à l’enclenchement des différentes chaudières est trop faible. Ainsi
quelle que soit la saison, toutes les chaudières sont susceptibles de démarrer
plusieurs fois par jour, restant chaudes quasi en permanence.

Présence de brûleurs 2 allures


L’impact du surdimensionnement est également tempéré par le découpage de la
puissance installée au moyen de brûleurs 2 allures ou modulants (gaz ou fuel) :

Le temps moyen d’un cycle de fonctionnement du brûleur augmente et son nombre


de démarrage diminue puisque le rapport (puissance fournie/puissance nécessaire)
est réduit, notamment en mi-saison.

Le temps de fonctionnement annuel total du brûleur augmente et le temps d’attente


de la chaudière et les pertes à l’arrêt annuelles diminuent.

Le rendement de combustion du brûleur augmente puisque la puissance du brûleur


diminuant par rapport à la surface d’échange, la température des fumées à la sortie
de la chaudière est plus basse. Un gain de l’ordre de 2 .. 2,5 % sur le rendement de
combustion peut être obtenu en première allure.

On comprendra aisément que l’utilisation d’un brûleur modulant adaptant, en continu,


dans une certaine plage, sa puissance aux besoins permet d’obtenir une installation qui
fonctionne presqu’en permanence, avec un minimum de démarrages et d’arrêts.

Cependant, tout dépend si une réelle régulation en cascade est appliquée. En effet, on
rencontre dans la pratique :

Des chaudières multiples démarrent toujours en même temps quelle que soit la
saison.

Des brûleurs 2 allures ne sont pas toujours des brûleurs à deux allures vraies, mais
des brûleurs avec une plus petite allure de démarrage (le brûleur démarre en petite
allure et après un certain temps passe d’office à pleine puissance).

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Des brûleurs à deux allures vraies mais commandés par un unique aquastat, sans
relais temporisé. La commande de la première allure ayant été “pontée”, le brûleur
passe alors d’office en deuxième allure, sans régulation de la puissance.

Fonctionnement d’un brûleur avec allure réduite


au démarrage (brûleur à deux “fausses” allures).

Fonctionnement d’un brûleur 2 allures en


fonction des besoins instantanés.

Dans ces trois cas, on perd l’avantage, sur la


production d’imbrûlés et sur les pertes à
l’arrêt, d’avoir dissocié la puissance en
plusieurs allures de brûleur et/ou plusieurs
chaudières, puisque c’est la pleine puissance
qui est appelée systématiquement quels que soit les besoins.

Améliorer Améliorer la régulation en cascade de la production.

Améliorer Diminuer la puissance du brûleur.

Différentiel de régulateur trop faible

Un temps de fonctionnement trop court des brûleurs peut également être la conséquence
d’un différentiel de régulateur trop petit. Cela peut être le cas sur les régulateurs
électroniques dont le différentiel est réglable par l’utilisateur (voir mode d’emploi du
régulateur). Celui-ci devrait être de l’ordre de 9°C, c’est-à-dire un écart de température
d’eau de 9°C entre la consigne d’allumage et d’extinction du brûleur. Parfois, le
différentiel réglé n’est que de 1 ou 2°C. Dans ce cas, on comprend aisément que le
brûleur s’allume et s’éteint constamment.

Évaluer le rendement saisonnier de la production


L’efficacité énergétique d’une chaudière se traduit par son rendement saisonnier. Le
rendement saisonnier d’une chaudière est le rapport entre l’énergie fournie annuellement
à l’eau de chauffage (à la sortie de la chaudière) et la quantité de combustible
consommé.

La différence entre ces deux grandeurs constitue les pertes de production.

Expression mathématique du rendement saisonnier de production


Le rendement saisonnier d’une installation de production de chaleur peut entre autres
s’exprimer par la formule :

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hsais = [hcomb – %qr] / [1 + qE x (nT/nB – 1)]

où on retrouve les différents éléments évalués ci-dessus :

le rendement de combustion hcomb [%],


le pourcentage de perte vers la chaufferie, brûleur en marche %qr [%],
le coefficient de perte à l’arrêt qE [.,..],
le rapport entre la durée de la saison de chauffe et le temps de fonctionnement
annuel du brûleur NT/NB [-], image du surdimensionnement.

Ces paramètres sont parfois complexes à évaluer sur une installation existante.

Pour effectuer le calcul dans votre propre situation et évaluer le potentiel d’amélioration,

Calculs sur base du climat moyen de Uccle.

Calculs sur base du climat moyen de St Hubert.

Objectif

On peut raisonnablement imaginer qu’il est possible d’atteindre, avec une (ou des)
chaudière(s) moderne(s) performante(s), régulée(s) de façon adéquate, un rendement
saisonnier de production de (pour une installation ne produisant pas d’eau chaude
sanitaire) :

hsais = .. 92 .. %

Exemple.
Soit une ancienne chaudière de 600 kW sur dimensionnée de 100 % (le brûleur
fonctionne durant 750 heures/an). Son coefficient de perte à l’arrêt est estimé à 2 %.
La fiche d’entretien de la chaudière indique un rendement de combustion de 87 %. Les
pertes vers la chaufferie, lorsque le brûleur fonctionne sont estimées à 1 %.

La consommation de cette chaudière est de 45 000 m³ de gaz par an.

Son rendement saisonnier peut être estimé à :

hsais = [87 – 1] / [1 + 0,02 x (5 800 / 750 – 1)] = 76 [%]

Le remplacement de cette chaudière par une chaudière et un brûleur moderne et


redimensionnée permettrait une économie de :

45 000 [m³gaz/an] x (1 – 76 [%] / 92 [%]) = 7 826 [m³gaz/an], soit 17,4 [%]

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Si l’installation le permet, il peut être intéressant de remplacer la chaudière par une
chaudière à condensation. On peut alors espérer un rendement saisonnier de :

hsais = 101 % ou plus

Exemple.
Si on remplace l’ancienne chaudière du cas précédent par une nouvelle chaudière à
condensation, le gain réalisé sera de :

45 000 [m³gaz/an] x (1 – 76 [%] / 101 [%]) = 11 138 [m³gaz/an], soit 24 [%]


Signalons en outre que le remplacement des anciennes chaudières par des nouvelles
permet souvent de diviser par 2 à 3 les émissions annuelles de NOx (responsables entre
autres des pluies acides).

Évaluer l’efficacité d’une chaudière à condensation


Posséder une chaudière à condensation n’est pas, en soi, une garantie d’efficacité
énergétique optimale. Encore faut-il que cette chaudière condense réellement. Il n’est
pas rare, en effet, de rencontrer des chaudières de ce type desquelles ne s’échappe
qu’un fin filet de condensat. Parfois, l’évacuation vers l’égout reste désespérément sèche
durant toute la saison de chauffe …

L’investissement consenti pour profiter d’un matériel performant est alors inutile.

Dans ce cas, outre la qualité intrinsèque de la chaudière, on peut mettre en cause :

Le réglage du brûleur

Un excès d’air de combustion trop important augmente la température de rosée des


fumées, c’est-à-dire la température à partir de laquelle les fumées commencent à se
condenser. L’énergie récupérée grâce à la condensation diminue en conséquence. Pour
évaluer la qualité du réglage, il faut procéder ou faire procéder par le chauffagiste à un
contrôle de combustion.

  

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Rendement utile (sur PCI) d’une chaudière gaz en fonction de la température des fumées
à la sortie de la chaudière et de l’excès d’air (n = 1,3 équivaut à un excès d’air de 30 %).

La conception du circuit hydraulique

La température des fumées sera la plus basse (et la quantité de condensat et l’énergie
récupérée la plus grande), si le circuit hydraulique raccordé à la chaudière permet un
retour d’eau le plus froid possible. Le circuit doit donc éviter tout retour direct d’eau
chaude vers la chaudière : pas de soupape différentielle, pas de circuit primaire bouclé,
de bouteille casse pression ou de circulateur de by-pass, …

Soupape de pression différentielle placée entre le


départ et le retour d’un circuit secondaire : lorsque des
vannes thermostatiques se ferment sur le circuit, la
soupape s’ouvre renvoyant directement une partie de
l’eau chaude vers la chaudière pour éviter que la
pression n’augmente trop dans le circuit.

Certaines chaudières à condensation imposent


cependant l’utilisation d’une bouteille casse-pression
(chaudières nécessitant en permanence un débit
minimal). Dans ce cas, il faut veiller à ce que la température de l’ensemble des circuits
secondaires varie en fonction des conditions atmosphériques et que la température de la
chaudière suive au plus près la température du circuit le plus demandeur. Cela peut
devenir problématique si la chaudière remonte souvent en température pour produire en
même temps de l’eau chaude sanitaire ou pour servir des utilisateurs demandant une
température nettement plus élevée que les autres (circuit avec aérothermes, …). Alors, la
chaudière ne condensera quasi pas.

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Exemple de circuit hydraulique raccordé à une chaudière à condensation demandant
un débit minimal permanent :

Si cette chaudière doit en même temps


produire de l’eau chaude sanitaire, elle
sera tenue de fonctionner un certain
temps, pour ne pas dire tout le temps, à
haute température. Dans ce cas, les
vannes des circuits secondaires devront
se refermer pour obtenir la température
voulue. Le surplus d’eau chaude alors
produit par la chaudière sera
directement renvoyé vers celle-ci via la
bouteille casse-pression. La chaudière
ne condensera plus.

La régulation

Plusieurs dysfonctionnements de la régulation peuvent empêcher la condensation dans


la chaudière :

Réglage des courbes de chauffe

La température de retour de l’eau vers la chaudière est conditionnée par la température


demandée par les circuits secondaires. Celle-ci est le plus souvent réglée en fonction de
la température extérieure au moyen d’une vannes mélangeuse et d’une courbe de
chauffe. Un mauvais réglage de cette dernière peut conduire à demander une
température d’eau trop élevée. Si une chaudière condense mal, il faut repérer le
réglage des courbes existantes et les abaisser si nécessaire.

Exemple de courbe maximale que l’on devrait atteindre :

La courbe de chauffe réelle devrait même


se trouver sous cette courbe. En effet si
on prend en compte le
surdimensionnement des radiateurs, une
température d’eau de 70°C en plein hiver
au lieu de 80° devrait être suffisante.
Surtout si les radiateurs ont été
dimensionnés pour un régime de
température inférieur au traditionnel
90°/70°.

Attention, si les radiateurs sont équipés de vanne thermostatique, une courbe de chauffe
trop élevée peut passer totalement inaperçue aux yeux des utilisateurs puisqu’aucune
surchauffe ne se fera sentir. Le réglage de la courbe doit donc se faire toutes les vannes

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ouvertes.

En outre, lorsque l’on est en présence d’un circuit primaire avec bouteille casse-pression
(comme mentionné ci-dessus), il faut vérifier que la température demandée à la
chaudière est quasi semblable à la température demandée par le circuit secondaire le
plus demandeur.

Régulation des brûleurs

Plus la puissance en fonctionnement du brûleur est faible par rapport à la puissance de la


chaudière, plus celle-ci condensera facilement. Il faut donc vérifier que les brûleurs
modulants ou les brûleurs 2 allures fonctionnent réellement en allure réduite quand les
besoins sont faibles.

Si ce n’est pas le cas, il faut vérifier le paramétrage de la régulation et le raccordement


correct du brûleur.

Concevoir Les critères de performance d’une nouvelle chaudière à condensation.

Calculer le rendement saisonnier sur base de mesures

Chaudière classique

Le rendement saisonnier peut très bien être calculé au moyen de mesures effectuées à
l’aide d’un compteur de chaleur sur le départ de la chaudière et d’un compteur sur
l’alimentation en combustible du brûleur. Le rapport entre la production de chaleur
mesurée au niveau du compteur de chaleur (kWh) et la consommation de combustible
(gaz, fuel, …) exprimé en kWh donne la valeur du rendement saisonnier. Plus la période
d’intégration est longue, meilleure est l’approche de la valeur réelle du rendement
saisonnier, l’idéal étant une intégration sur l’ensemble de la période chauffe.

Trop souvent le rendement saisonnier est évalué suite à un audit, et ce de manière


théorique. La seule façon de le déterminer précisément est de collecter les
consommations mensuelles (ou en temps réel) de combustible et les consommations de
chaleur.

La mesure de la quantité de chaleur produite passe donc par le placement d’un ou de


compteur d’énergie :

En exploitation, la pose de compteurs permanents est primordiale, car elle permet,


en temps réel de déterminer le rendement de chaufferie et, par conséquent, de
pouvoir se rendre compte rapidement, d’une dérive des consommations.
L’investissement dans ce type de compteur est très vite rentabilisé et ce d’autant
plus que la puissance de la chaufferie est importante.

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Lors d’un audit, la pose de compteurs non invasifs est intéressante, car elle permet
d’approcher la valeur réelle du rendement saisonnier. On estime qu’une période de
2 semaines pendant la saison de chauffe permet d’obtenir un profil de
consommation de chaleur suffisamment représentatif que l’on peut extrapoler pour
une saison de chauffe.

Quelle que soit l’option prise, le placement d’un compteur d’énergie doit être réalisé par
un professionnel sachant que la précision de la mesure peut être faussée juste par le
choix d’un emplacement inadéquat au niveau de l’hydraulique de la production ou de la
distribution. Sans y prendre garde, l’erreur de mesure peut atteindre d’ordre de 20 % pour
les compteurs “non invasifs”. Pour les compteurs “invasifs”, l’erreur est en moyenne de
l’ordre de 1 à 2 % s’ils sont bien placés et calibrés (jusqu’à 20 % d’erreur).

ηsaisonnier =

kWh chaleur / kWh gazPCI

ηsaisonnier < 100 %

Mesures Pour en savoir plus sur la


mesure de l’énergie par
compteur de chaleur.

 Chaudière à condensation

La détermination du rendement saisonnier s’effectue de la même manière qu’une


chaudière classique en considérant les consommations de combustible et la mesure des
consommations de chaleur. L’énergie de condensation est intrinsèque aux mesures
effectuées. En d’autres termes, on peut s’attendre à obtenir des excellents rendements
(voire > 100 %) si la chaudière à condensation travaille correctement.

ηsaisonnier = kWh chaleur / kWh gaz PCI

ηsaisonnier < 100 % si pas de condensation

ηsaisonnier > 100 % si condensation

Condenseur externe

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Lorsque la puissance de la chaudière dépasse les 1 000-1 500 kW, pour exploiter
l’énergie de condensation, on fait appel à un condenseur externe; ce qui complique le
circuit hydraulique. Pour l’évaluation du rendement saisonnier en tenant compte de
l’énergie de condensation, tout comme pour la chaudière à condensation, un seul
compteur de chaleur bien placé est nécessaire sachant que l’énergie de condensation est
intrinsèque à la mesure réalisée par le compteur de chaleur.

ηsaisonnier =

kWh chaleur < 100 % si pas de condensation /

kWh gaz PCI < 100 % > 100 % si condensation

Mesures Pour en savoir plus sur le placement d’un compteur de chaleur.

Évaluer l’énergie de condensation sur base de mesures


Il n’est pas toujours possible de placer un compteur de chaleur sur un circuit hydraulique
existant. En effet, la mesure effectuée par le compteur de chaleur non invasif (système à
ultrason) n’est généralement précise que si elle est réalisée sur portion droite de conduite
; ce qui n’est pas toujours le cas dans une chaufferie.

Une manière d’évaluer le rendement de la production de chaleur est de mesurer la


quantité de condensats sortant de la chaudière à condensation ou du récupérateur
externe à condensation. Deux types de mesure sont assez simples à mettre en œuvre :

Pour les petites puissances, on peut très bien placer “un bidon” au niveau de
l’évacuation des condensats et évaluer le nombre de litres d’eau condensée dans
un laps de temps donné.

Pour les puissances plus importantes, on pourrait, avec un peu d’imagination,


placer un compteur d’eau pouvant résister à une eau agressive (pH de l’ordre de 4).

Facteurs d’influence de la condensation

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En théorie, la quantité de condensats formée lors du fonctionnement d’une chaudière à
condensation est loin d’être négligeable. Le tableau suivant montre ce que l’on pourrait
récolter comme quantité d’eau de condensation :

Quantité
théorique
Pouvoir Pouvoir spécifique
calorifique calorifique de
supérieur Hs inférieur Hi Hs – Hi condensat
(kWh/m³) (kWh/m³) Hs/Hi (kWh/m³) (kg/m³)(1)

Gaz naturel 9.78 8.83 1.11 0.95 1.53


LL

Gaz naturel E 11.46 10.35 1.11 1.11 1.63

Propane 28.02 25.8 1.09 2.22 3.37

Fuel 10.68 10.08 1.06 0.6 0.88


domestique(2)
(1)
Rapportée à la quantité de combustible.

(2)
Pour le mazout EL, les indications se rapportent au litre.

En pratique, la quantité de condensats peut varier en fonction principalement :

de la température des fumées ;


de la température du retour de l’eau de chauffage ;
du taux de charge de la chaudière.

Mais elle peut aussi varier en fonction du dimensionnement des échangeurs, de son
efficacité, …

Quantités annuelles de condensats

Quantité théorique

Tout au long de la saison de chauffe, pour autant qu’elle soit modulante, la chaudière
travaille à différents taux de charge. La monotone de chaleur exprime bien la répartition
des taux de charge pendant une saison de chauffe :

Monotone de chaleur (source : Viessmann).

Travail de chauffage (source : Viessmann).

En analysant et en combinant les deux graphiques ci-dessus, en moyenne, une


chaudière modulante bien régulée et alimentant un réseau secondaire maximisant un
retour d’eau le plus froid possible, travaille avec un taux de charge compris entre 30 et 45
% sur la saison de chauffe.

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Sur base de ce taux de charge moyen annuelle, on
peut déterminer, par l’utilisation des abaques ci-
dessous, le taux de condensation moyen auquel il
faut s’attendre sur l’année de chauffe.

Eau de condensation générée.

La formule suivante permet de calculer la quantité théorique annuelle de condensats en


fonction de la consommation de combustible :

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Quantité théorique annuelle de condensats (kg) = taux de condensation théorique x
Quantité théorique spécifique de condensat (kg/m³ ou kg/litre) x Quantité de combustible
annuelle (m³ de gaz ou litre de fuel)

En croisant la quantité théorique annuelle de condensats et celle mesurée sur le terrain,


on peut déjà se rendre compte de la situation dans laquelle on se trouve.

Exemple
Sur  base de ce qui précède et en considérant les hypothèses suivantes, il est
possible de calculer la quantité théorique de condensats que l’on peut espérer récolter
sur une saison de chauffe. On peut en déduire le rendement saisonnier.

Hypothèse :

La chaudière gaz est à brûleur modulant.


Le nombre d’heures de chauffe est de 6 500 heures.
Le taux de charge moyenne est de 37 %.
Le régime de température est 75/60°C ;
La quantité de gaz consommée sur l’année est de 20 000 m³.

Pour un taux de charge de 0.37 (37 % de la puissance nominale) :

La température de départ de l’eau de chauffage est de 47 °C.


La température de retour de  l’eau de chauffage est de 42 °C.
La température des fumées 42 °C.
Le taux de condensation est de 62 %.

La quantité de condensats récoltée est de 0.62 x 1.53 (kg/m3) x 20 000 (m³ de gaz) =
12 972 (kg d’eau).

Dans ce cas-ci, lorsqu’on s’approche de cette valeur de 12 972 litres d’eau, on peut
considérer que la chaudière condense de manière optimale.

Le taux de condensation étant de 62 %, on peut considérer que 62 % des 11 %


maximum disponible dans l’énergie de condensation, soit 6.8 %, représente
l’augmentation du rendement saisonnier calculé sans condensation.

Le rendement saisonnier se déduit comme suit : en supposant que le rendement


saisonnier sans condensation calculé soit de 97 %, le rendement saisonnier avec
condensation est de 97 % + 6.8 % = 103.8 %.

Pour effectuer le calcul du rendement saisonnier (sans condensation) de l’installation :

Calculs sur base du climat moyen de Uccle.

Calculs  sur base du climat moyen de St Hubert.

Quantité réelle

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Une autre manière de procéder est de recalculer le taux moyen réel de condensation par
la formule suivante :

Taux de condensation annuel (%) =


Quantité de condensats mesurée (kg) x 100 / Quantité de combustible annuelle (m³ de


gaz ou litre de fuel) x Quantité théorique spécifique de condensat (kg/m³ ou kg/litre)

Cette valeur du taux de condensation annuel est une image de l’amélioration du


rendement saisonnier de l’installation due à la condensation.

Exemple

Hypothèse :

La quantité théorique spécifique de condensat pour le gaz est de 1.63 kg/m³.

Mesures

La quantité de gaz consommée sur l’année est de 20 000 m³.


La quantité de condensats récoltée sur l’année est de 10 000 kg.

Le taux réel de condensation annuelle est de 10 000 kg de condensats x 100 / (20 000
(m3 de gaz) x 1.53 kg/m3) est de 32 %.

La valeur théorique maximum du taux de condensation étant pour le gaz par exemple
de 11 % (correspondant à 1.53 kg/m³), 0.32 x 11 % =  3.53 % représente l’amélioration
du rendement saisonnier de l’installation.

Pour effectuer le calcul du rendement saisonnier (sans condensation) de l’installation :

Calculs sur base du climat moyen de Uccle.

Calculs  sur base du climat moyen de St Hubert.

Une valeur de 97 % sur PCI de rendement saisonnier sans la condensation issue du


calcul donne une valeur du rendement saisonnier avec condensation de 97 % + 3.53
% = 100.53 % sur PCI.

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