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Chapitre 3

Efficacité et performance énergétique dans les


Systèmes

1
Partie A
Efficacité Energétique dans les chaudières à gaz
destinées au chauffage et production d’ECS

Pour des besoins de chauffage des locaux et en ECS,


actuellement, les chaudières les plus commercialisées sur le
marché des chaudières sont :

▪ Les chaudières classiques (traditionnelles)


▪ Les chaudières à condensation (version améliorée des
chaudières classiques)
▪ Les chaudières à basse température
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I. Les chaudières à gaz classiques (standard)
1. Principe
La chaudière est la partie la plus importante d’un système de chauffage central.
Ainsi, pour chauffer l’ECS ou votre maison, vous activez votre chaudière à gaz, une
vanne s’ouvre et le gaz entre dans une chambre à combustion étanche par de
nombreux petits jets générés par un système d’allumage électrique. Les jets de gaz
activent un échangeur relié à une conduite d’eau froide et l’échangeur prélève
l’énergie thermique, chauffant l’eau jusqu’à des températures entre 60°C et 90°C
environ.
L’idée de base du chauffage central est la suivante : la chaudière à gaz, généralement
située dans la cuisine, salle de bain ou cave, est actionnée par une pompe
électrique afin que l’eau et la chaleur se diffusent à travers les radiateurs des autres
pièces, dessinant une boucle qui redirige l’eau dans la chaudière. Au fur et à mesure
que l’eau circule dans les radiateurs, elle dégage une partie de sa chaleur et réchauffe
les pièces tour à tour.

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2. Les principaux éléments dans une chaudière

▪ Le brûleur : Le brûleur est l’élément mécanique le plus important d’une chaudière. Il


est constitué de plusieurs pièces qui assurent le mélange entre le combustible et
l’air pour produire de la chaleur.
Ce composant est notamment muni d’un injecteur de gaz en mesure de supporter de
fortes chaleurs. L’injecteur sert à réguler le débit de combustible.
La majorité des brûleurs disponibles sur le marché consistent en des brûleurs pulsés.
Ils comportent un ventilateur assurant à la fois l’arrivée d’air alimentant la combustion,
de même que l’évacuation des fumées.
▪ Le corps de chauffe : La production de chaleur a lieu au sein du corps de chauffe, où le
combustible brûle. L’énergie provenant de la combustion est ensuite captée et transférée
à un liquide caloporteur. Une fois produite, cette eau chaude est restituée dans le circuit
de chauffage pour alimenter les émetteurs de chaleur, comme les radiateurs ou
le plancher chauffant.
Le corps de chauffe joue un double rôle : chambre de combustion et échangeur de
chaleur.
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▪ La carte électronique
Il s'agit du véritable point central sensible de la chaudière. Parfois appelée circuit
imprimé, elle est composée de fusibles, de résistances et de transformateurs qui vont
assurer la transmission des données à toutes les parties de la chaudière. La carte
électronique en relie tous les éléments et les connecte entre eux par un système de
transmission du courant, un peu à la manière d'un ordinateur.
▪ Le bloc gaz : Le bloc gaz fonctionne à la manière d'une vanne qui autorise ou
empêche la circulation du gaz. Dans plusieurs modèles de chaudières, il peut
être remplacé par une électrovanne.
▪ L’accélérateur ou circulateur : se compose d’un moteur électrique et d’une roue à
aubes. Il achemine le liquide caloporteur jusqu’aux radiateurs, tout en maintenant une
pression suffisante dans le circuit. Il gère ensuite le retour du liquide vers la
chaudière.
▪ Ventouse ou cheminée : la solution la plus courante est l’évacuation en cheminée.
Ce mécanisme peu compliqué consiste à utiliser l’air présent dans une pièce pour
alimenter la combustion. Les fumées s’évacuent à travers le conduit de cheminée
grâce à une montée des gaz chauds, propulsés en raison de différence de température
avec l’air extérieur. 6
L’évacuation en ventouse survient généralement quand il n’y a pas de conduit de
cheminée ou que celui-ci n’est pas suffisamment performant. Une ventouse horizontale
évacue les fumées par un mur, alors que dans le cas d'une ventouse verticale, les
fumées transitent par la toiture.
▪ Le vase d’expansion :
Dans le circuit de chauffage le vase d'expansion remplit deux fonctions. Il compense
d'abord le phénomène de dilatation de l'eau pendant le processus de chauffage. Mais il
garantit aussi la constance du niveau de pression de l'eau. Une fois celle-ci refroidie, la
puissance de chauffage de votre chaudière ne risque donc pas d'être altérée par la
dépression du système.
▪ Le ballon : Dans certaines chaudières, comme les chaudières mixtes notamment, on
retrouve un ballon d'eau chaude. Il permet de stocker de l'eau chauffée pour l’usage
quotidien (douche, vaisselle...). L'énergie calorifique générée par la chaudière sera
donc doublement utilisée, à la fois pour chauffer le bâtiment, mais aussi l’ECS. Au
choix, le ballon peut être soit relié à l'ensemble du système de chauffage, soit installé
de manière indépendante. De taille variable en fonction des capacités de la
chaudière, il permettra de réaliser des économies d'énergie.
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3. Performance et calcul du rendement d’une chaudière à gaz standard

Pour caractériser les performances d’une chaudière, il faut distinguer entre :

▪ le rendement de la chaudière lorsque le brûleur est en fonctionnement, c’est


le rendement nominal ou utile ;

Et

▪ le rendement global sur toute la saison de chauffe, c’est le rendement saisonnier


qui prend en compte non seulement les performances pendant les périodes de
marche, mais également pendant les périodes d’arrêt du brûleur.

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a. Rendement utile ou nominal:
▪ méthode directe

C’est le rendement instantané lorsque le bruleur est en fonctionnement, il varie


en fonction des conditions d’exploitation de la chaudière :
𝑃𝑢
η𝑢 =
𝑃𝑎
Pu = puissance utile ou nominale de la chaudière, autrement c’est la puissance
fournie à l’eau de chauffage.
Pa = puissance absorbée, donc contenue dans le combustible. Elle est donnée par le
débit du combustible multiplié par son pouvoir calorifique PCI.

Cette méthode est appelée la méthode directe semble à première vue la plus
simple et la plus rationnelle :
Cette méthode directe consiste à mesurer pendant un temps déterminé:
1. la quantité d’énergie introduite en chaudière (débit du combustible,..)
2. l’énergie apportée au fluide eau /vapeur (débit de vapeur, d’eau chaude,… ).
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▪ méthode indirecte

Une autre façon d’exprimer le rendement est de mettre en évidence les pertes de
fonctionnement, on peut ainsi exprimer :

Puissance absorbée = puissance utile + pertes de fonctionnement

Le rendement utile tient compte des pertes de fonctionnement qui se divisent en


deux catégories :
• Pertes vers la cheminée : pertes dans les fumées de combustion évacuées et
qui sont encore chaudes.
• Pertes vers le milieu ambiant de la chaufferie étant donné que la chaudière se
comporte comme un gros radiateur qui émet de la chaleur (convection et
rayonnement).
Ainsi, le rendement utile s’exprime sous la forme:
𝑃𝑎 − (𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑢𝑚é𝑒𝑠 + 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑎𝑚𝑏𝑖𝑎𝑛𝑡)
η𝑢 =
𝑃𝑎
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lorsque le brûleur est en fonctionnement, deux types de pertes à distinguer:

* Pertes vers l’extérieur de la chaufferie : dues aux échanges par convection et


rayonnement : Pendant le fonctionnement du brûleur, les surfaces de la
chaudière sont exposées à des gaz chauds (pertes par parois sèches + pertes
vers l’ambiance)
* Pertes par les fumées : les fumées de combustion sont évacuées encore
chaudes

Chaudière en coupe, lorsque le brûleur est en 12


fonctionnement
𝑃𝑎 − (𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑢𝑚é𝑒𝑠) 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑎𝑚𝑏𝑖𝑎𝑛𝑡
η𝑢 = −
𝑃𝑎 𝑃𝑎
Qu’on exprime ensuite sous la forme:
η𝑢 = η𝑐𝑜𝑚𝑏 (%) − % 𝑞𝑟
Avec :
𝑃𝑎 −(𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑢𝑚é𝑒𝑠)
η𝑐𝑜𝑚𝑏 = = 100 % − 𝑝𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒𝑛𝑡𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑓𝑢𝑚é𝑒𝑠
𝑃𝑎
𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑎𝑚𝑏𝑖𝑎𝑛𝑡
% 𝑞𝑟 =
𝑃𝑎
η𝑐𝑜𝑚𝑏 𝑟𝑒𝑝𝑟𝑒𝑠𝑒𝑛𝑡𝑒 𝑙𝑒 𝑟𝑒𝑛𝑑𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑏𝑢𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑛 %
% 𝑞𝑟 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒𝑛𝑡𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑟é𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢𝑒 𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑣𝑒𝑟𝑠 𝑙𝑒 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑎𝑚𝑏𝑖𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑒 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒
𝑑𝑢 𝑏𝑟𝑢𝑙𝑒𝑢𝑟

Cette méthode indirecte est plus précise.


En pratique, on utilise cette technique pour calculer le rendement de combustion.
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b. Rendement de combustion
C’est l’image de la transformation complète du combustible en chaleur et de la
transmission de celle-ci à l’eau de la chaudière. Dans la pratique, un rendement de
combustion de 94 % peut être considéré comme très bon; ce qui signifie que 6 % de
l’énergie contenue dans le combustible est perdue sous forme de chaleur et d’imbrûlés
dans les fumées.
𝜼𝒄𝒐𝒎 (%) = 𝟏𝟎𝟎 % − 𝒑𝒐𝒖𝒓𝒄𝒆𝒏𝒕𝒂𝒈𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒆𝒓𝒕𝒆𝒔 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒇𝒖𝒎é𝒆𝒔

Le calcul du pourcentage des pertes par les fumées se base sur


1) la mesure de :

▪ La température de l’air comburant au brûleur en °C (𝑻𝒂𝒊𝒓 )


▪ La température des fumées à la buse de la chaudière en °C (𝑻𝒇𝒖𝒎é𝒆𝒔 )
▪ La teneur en CO2 ou en O2 des fumées (en %)
▪ Du combustible utilisé
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2) La détermination des facteurs 𝑿𝒂 et 𝑿′𝒂 appelés facteurs de Siegert et qui
dépendent du combustible utilisé.

3) L’utilisation de la formule de Siegert :

➢ Si l’on a mesuré la teneurs 𝑻𝒇𝒖𝒎é𝒆𝒔 − 𝑻𝒂𝒊𝒓


𝜼𝒄𝒐𝒎𝒃 % = 𝟏𝟎𝟎 % − 𝑿𝒂 ∗
des fumées en CO2 %𝑪𝑶𝟐

➢ Si l’on a mesuré la teneur 𝑻𝒇𝒖𝒎é𝒆𝒔 − 𝑻𝒂𝒊𝒓


𝜼𝒄𝒐𝒎𝒃 % = 𝟏𝟎𝟎 % − 𝑿′𝒂 ∗
des fumées en O2 𝟐𝟏 − %𝑶𝟐

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Origine possible d’un mauvais
rendement de combustion

• un brûleur inadapté à la
chaudière,
• un mauvais réglage du brûleur,
• un encrassement de la
chaudière,
• un tirage trop important de la
cheminée,
• des entrées d’air parasites,
• ou tout simplement une
chaudière de conception trop
ancienne.

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c. Pertes à l’arrêt ou de maintien ou d’entretien

Le bruleur s’enclenche et s’éteint fréquemment, la chaudière conserve une certaine


température et va donc perdre de l’énergie entre les périodes de fonctionnement par
transfert vers les fumées ou vers l’extérieur de la chaufferie. Donc les pertes à l’arrêt
sont essentiellement divisées en:

• Pertes par rayonnement et convection vers l’extérieur de la chaufferie


• Pertes par balayage (tirage naturel dans les fumées)

Chaudière en coupe, lorsque le brûleur est à l'arrêt :


pertes à l’arrêt ou de maintien 17
* Pertes vers le milieu ambiant de la chaufferie : pertes par convection et
rayonnement vers le milieu ambiant, elles sont représentées par un coefficient de
pertes noté 𝑞𝐴 % .

* Pertes par balayage : tirage naturel dans les fumées, elles sont représentées par un
coefficient de pertes noté 𝑞𝐵 % .

Les pertes totales d’entretien (ou de maintient ou à l'arrêt) sont représentées par un
coefficient 𝑞𝐸 % (en % de la puissance nominale de la chaudière).

𝑃𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑑 ′ 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒𝑡𝑖𝑒𝑛 = 𝑞𝐸 ∗ 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒

𝑞𝐸 % = 𝑞𝐴 % + 𝑞𝐵 %

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d. Rendement saisonnier
Ce rendement se traduit par le rapport entre l’énergie fournie annuellement à l’eau
de chauffage (sortie de la chaudière) et la quantité du combustible consommée
durant cette période. Ce rendement représente concrètement l’efficacité de la
chaudière car il considère les période d’arrêt et de fonctionnement.

𝑄𝑢
η𝑠𝑎𝑖𝑠 =
𝑄𝑎
𝑹𝒆𝒎𝒂𝒓𝒒𝒖𝒆
∶ 𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é𝑠 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑖𝑑é𝑟é𝑒𝑠 𝑑𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑢𝑡𝑒 𝑙 ′ 𝑎𝑛𝑛é𝑒 𝑜𝑢 𝑙𝑎 𝑠𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑢𝑓𝑓𝑒

Ce rendement est calculée par la formule de Dittrich suivante :


η𝑢 (%)
η𝑠𝑎𝑖𝑠 = 𝑛
1 + 𝑞𝐸 (𝑛 𝑇 − 1)
𝐵

nT : le nombre total d’heures de la saison de chauffe (nombre d’heures où la chaudière est allumée)
nB : le nombre d’heures du fonctionnement effectif du brûleur durant l’année 19
e. Facteur de charge
Le facteur (ou coefficient ou taux) de charge annuel d’une chaudière est donnée par :

𝑛𝐵 𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑓𝑜𝑢𝑟𝑛𝑖𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑏𝑢𝑠𝑡𝑖𝑏𝑙𝑒


τ= où : 𝑛𝐵 =
𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑙𝑙é𝑒 𝑑𝑢 𝑏𝑟û𝑙𝑒𝑢𝑟
𝑛𝑇

Il indique :

- combien de temps le brûleur fonctionne effectivement pendant la saison de chauffe :


plus longtemps le brûleur fonctionne, plus grand est le facteur de charge annuel.
- le surdimensionnement de la puissance de la chaudière ou du brûleur : plus la
chaudière ou le brûleur est surdimensionné, plus petit est le facteur de charge annuel.
- Si le facteur de charge annuel indique les heures de fonctionnement, le reste du temps la
chaudière est en « arrêt », durée pendant laquelle la chaudière subit des pertes. Il est
donc important de limiter le nombre d’heures à l’arrêt et de privilégier un grand
nombre d’heures de fonctionnement de la chaudière afin de favoriser un facteur
de charge annuel élevé. L’optimum est un facteur de charge annuel au-delà de
25%.
20
Le surdimensionnement des chaudières représente une source de surinvestissement
et de surconsommation, il engendre :

• Une augmentation des cycles de marche/arrêt du brûleur. Pour les chaudières


modernes, c'est principalement ici que se situe le problème. Un brûleur trop
puissant a des temps de fonctionnement plus courts et démarre plus souvent.
• Cela conduit donc à une diminution du rendement et à une accélération de
l'encrassement (formation de couches de crasses et de salissures).

21
II. Chaudières à condensation
1. Principe de fonctionnement
Parmi les produits de combustion, il y a également
de la vapeur d’eau provenant de l’hydrogène dans le
combustible . Exemple : le gaz naturel contient ainsi
près de 24% d’hydrogène.
L’amélioration apportée par les chaudières à
condensation consiste donc à convertir cette part de
vapeur en eau liquide, de manière à récupérer la
chaleur de changement d’état.
En abaissant la température des fumées, la vapeur
d’eau peut passer à l'état liquide cédant ainsi
sa chaleur de condensation ou énergie latente. Si on
est capable de récupérer cette énergie (initialement
contenue sous forme chimique dans le combustible),
on parlera du pouvoir calorifique supérieur (PCS).
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En pratique, dans les chaudières à
condensation, les fumées sont
conduites vers une seconde chambre
où un échangeur condenseur liquéfie la
vapeur d’eau contenue et refroidit
davantage les fumées évacuées. La
vapeur d’eau se condense ainsi au
contact de la conduite d’eau de retour
du circuit de chauffage et lui transfère
sa chaleur de vaporisation, soit
environ 0,7 kWh de chaleur par litre
d’eau condensé. Le gain énergétique
associé, et donc l’économie de
combustible induite, est au maximum
de 11% pour les chaudières gaz à
condensation (qui sont plus répandues
que les chaudières fioul à
condensation). 23
Pour que l'eau à l'état gazeux contenu dans les fumées se condense
totalement, il faut que la température des fumées soit bien inférieure à la
température de rosée. Celle-ci est de l’ordre de 55°C pour les chaudières
gaz.
La température des fumées des chaudières à condensation est d’environ
50°C au lieu de 200°C pour les chaudières classiques.

Rappel : Le point de rosée de l'air est la température à laquelle la vapeur


d'eau présente dans l'air commence à se condenser.
Ce phénomène physique est dépendant de la pression, de l'hygrométrie et
de la température.

Remarque: Evacuation des condensats

Ces condensats pour le combustible gaz naturel sont légèrement acides


(H2O + CO2). De manière générale, les condensats sont évacués vers l'égout
au moyen d'un conduit.
24
2. Rendement de combustion des chaudières à condensation

𝜼𝒄𝒐𝒎 𝑷𝑪𝑰 = 𝟏𝟎𝟎 % − 𝒑𝒐𝒖𝒓𝒄𝒆𝒏𝒕𝒂𝒈𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒆𝒓𝒕𝒆𝒔 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒇𝒖𝒎é𝒆𝒔 + 𝒈𝒂𝒊𝒏

Pour le calcul du gain, il est nécessaire de mesurer :


• L: représente le débit de condensats produits en kg/h,
• Q: représente le débit de combustible en kg/h ou en Nm3/h .

Le rapport L / Q représente la masse réelle du condensat récupéré par kg par Nm3 de


combustible brûlé.

Le pourcentage de gain maximal sur PCI est:

PCS − PCI
% gain max =  100
PCI
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Le gain réalisé sur la chaleur latente dépend de (L/Q) réel, de (L/Q) max et du rapport
PCI/PCS du combustible. L
 PCS  Qréel
gain = 100 − 1 
 PCI  L
Qmax

Tableau : valeurs usuelles de 100.((PCS/PCI)-1) et L/Q max de quelques combustibles courants 26


Chaudière à condensation : Avantages Inconvénients
1.Respectueuses de l'environnement : les chaudières à
condensation émettent beaucoup moins de dioxyde de
carbone que les chaudières à gaz traditionnelles et sont donc
plus écologiques. Il s’avère qu’une chaudière à condensation 1.Raccordement au réseau des eaux usées : la
peut potentiellement économiser jusqu’à 1,5 tonne de dioxyde chaudière à condensation rejette en moyenne
de carbone par an, qui autrement se disperserait dans 10 litres d’eau par jour. Un raccordement au
l’atmosphère. réseau des eaux usées de la commune est donc
2.Efficacité énergétique : les chaudières à condensation de gaz indispensable.
sont environ 15 à 30 % plus éco-énergétiques que les 2.Le prix de la chaudière gaz à condensation
chaudières classiques et, comme nous l'avons mentionné est élevé par rapport à la chaudière gaz
précédemment, elles peuvent atteindre des rendements allant classique.
jusqu’à 90, voire 110% (sur la même base du PCI).
3.Économique : Plus l'efficacité est élevée, plus les factures en
carburant sont basses. En effet, les chaudières à condensation
de gaz ont besoin de brûler beaucoup moins de combustible
pour extraire la même quantité d'énergie nécessaire pour
chauffer la maison. Grâce à cela, l’investissement peut être
rapidement rentabilisé.
4.Pratique : les chaudières à condensation sont souvent des
unités compactes, ce qui signifie qu'elles ne prennent pas trop
de place.
27
EE améliorée par les Chaudières à condensation

Que rapporte une chaudière à condensation par rapport à une chaudière


classique ?
Le gain énergétique réalisé grâce à une chaudière à condensation se situe à
deux niveaux :

1.Gain en chaleur latente : La condensation de la vapeur d'eau des


fumées libère de l'énergie. Pour une chaudière gaz, ce gain maximum est de
11 % du PCI tandis qu'il s'élève à 6 % pour le mazout.

2.Gain en chaleur sensible : La diminution de la température des fumées


récupérée au travers de la surface de l'échangeur (de 200 °C à 50 ou 45 °C ).

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Pour comparer le rendement des chaudières à condensation et celui des chaudières
classiques, il faut comparer leur rendement global annuel ou rendement saisonnier, qui
prend en compte toutes les pertes de la chaudière (par les fumées, par rayonnement et
d'entretien), en fonction de la charge réelle de la chaudière durant toute la saison de
chauffe.
Suivant le rendement PCS : pouvoir calorifique supérieur , le rendement d'une chaudière à
condensation est de l'ordre de 90 %.
Le rendement PCI ( pouvoir calorifique inférieur ) d'une chaudière est le rapport entre
l'énergie utile fournie par la chaudière à celle dégagée par la combustion du gaz ou du
fuel. Il ne prend pas en compte la chaleur latente de liquéfaction de la vapeur d'eau ni une
part de l'énergie des gaz de combustion.
Dans les chaudières à condensation , l'apport de chaleur latente de liquéfaction (gain en
chaleur latente) et la récupération d'une partie de la chaleur des fumées (gain en chaleur
sensible), ajoutés à la quantité d'énergie calorifique, conduit à un rendement PCI compris
entre 102 et 109 %.
Attention : lorsque rien n’est précisé, le rendement d’une chaudière à combustion est calculé sur la base du PCI
29
Evaluation pratique de l’efficacité énergétique des chaudières à gaz
Le rendement saisonnier d’une chaudière classique peut être calculé
au moyen de mesures effectuées à l’aide d’un compteur de chaleur
sur le départ de la chaudière et d’un compteur sur l’alimentation en
combustible du brûleur sur toute la période de chauffe.

Objectif : atteindre avec les


chaudière modernes performantes
redimensionnée de façon adéquate,
un rendement saisonnier de
production supérieur à 90 %

30
▪ Selon les exigences réglementaires, les chaudières classiques sont dites
« chaudières à haute performance énergétique : HPE » si elles affichent un
rendement saisonnier supérieur à 90 %.

▪ Le terme Etas (Efficacité énergétique saisonnière) est également couramment


employé pour parler de ce rendement.

▪ Les chaudières classiques les plus performantes et les chaudières à


condensation sont dites à THPE (Très Haute Performance Energétique) avec
un ETAS supérieur à 93 %, voire plus. Ceci équivaut pour une chaudière
correctement dimensionnée à un rendement de combustion moyen
théorique de l'ordre de 94,5 .. 95,3 %.

31
La détermination du rendement saisonnier d’une chaudière à
condensation s’effectue de la même manière qu’une chaudière
classique en considérant les consommations de combustible et la
mesure des consommations de chaleur. L’énergie de
condensation est intrinsèque aux mesures effectuées.

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Règlementations et Labels
il existe bien des labels "énergétiques" pour les chaudières gaz ("HR+" ou "HR Top") et les chaudières
fuel (Optimaz et Optimaz-élite). Il faut cependant savoir que ces labels ne présentent pas toujours des
exigences nettement plus élevées que les exigences réglementaires.

33
Évaluer le rendement énergétique global d'une installation de
chauffage centralisée
Le rendement global d'une installation de chauffage est le reflet de toutes les
pertes liées à l’installation de chauffage.

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35
36
Rôle du régulateur de température pour garantir une meilleure EE du
système de chauffage

Vous avez probablement un régulateur de température installé sur un mur


de votre maison pour contrôler le système de chauffage, et bien qu’il
indique des degrés, ce n’est pas un thermomètre. La différence est simple :
alors que le thermomètre sert uniquement à mesurer la température
ambiante, le thermostat mesure la température ambiante et régule la
chaleur issue du système de chauffage pour maintenir une certaine
température. Autrement dit, lorsqu’il estime que la température ambiante
est trop basse, le thermostat allume le chauffage pour maintenir la
température à un certain niveau. À l’inverse, une fois la température
souhaitée atteinte, le thermostat éteint le chauffage.

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Notion de tirage
Annexes
▪ Lorsqu’un gaz est chauffé, il se dilate et pour une même masse, le volume sera
plus important.
Exemple : la masse volumique de l’air (à la pression atmosphérique) est
1,293 kg/m³ à 20°C, celle des gaz de combustion à 200°C est de 0,760 kg/m³.

▪ Les gaz légers ont donc tendance à monter s’ils sont immergés dans un gaz plus
lourd.

▪ Il en résulte que plus la différence de températures entre les gaz chauds dans la
cheminée et l’air extérieur est grande, plus les gaz ont tendance à monter.

▪ Une cheminée fonctionne ainsi mieux en hiver qu’en mi-saison ou qu’en été (cas
de la production d’eau chaude sanitaire).

▪ Plus la colonne de gaz chaud est haute, plus le tirage est important. 38

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