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Table des matières

1 LES INTÉGRALES DOUBLES 1


1.1 INTÉGRALES SIMPLES. RAPPELS . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 INTÉGRALES DOUBLES SUR UN RECTANGLE . . . . . . 2
1.3 INTÉGRALES DOUBLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS
ET BORNÉS DE R2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3.1 INTÉRIEUR, EXTÉRIEUR ET FRONTIÈRE D’UN
ENSEMBLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3.2 INTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE DE L’INTÉ-
GRALE DOUBLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4 PROPRIÉTÉS DE L’INTÉGRALE DOUBLE . . . . . . . . . 12
1.5 CALCUL DES INTÉGRALES DOUBLES SUR UN REC-
TANGLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.6 INTÉGRALES DOUBLES SUR DES DOMAINES LIMITÉS
PAR DEUX COURBES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.6.1 DOMAINES RÉGULIERS . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.6.2 THÉORÈME DE FUBINI DANS LES DOMAINES
RÉGULIERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.7 APPLICATION DES INTÉGRALES DOUBLES AU CAL-
CUL D’AIRES ET DE VOLUMES . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.7.1 CALCUL DES VOLUMES . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.7.2 CALCUL DES SURFACES PLANES . . . . . . . . . . 23
1.8 CHANGEMENT DE VARIABLES . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.8.1 CAS GENERAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.8.2 APPLICATION AUX COORDONNÉES POLAIRES . 27
1.9 APPLICATIONS. MOMENT D’INERTIE. CENTRE DE GRA-
VITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
1.9.1 DENSITÉ DE DISTRIBUTION DE MATIÈRE . . . . 35
1.9.2 MOMENT D’INERTIE D’UNE FIGURE PLANE . . . 37
1.9.3 COORDONNÉES DU CENTRE DE GRAVITÉ D’UNE
FIGURE PLANE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

iii
iv TABLE DES MATIÈRES

1.10 EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES . . . . . . . . . . . . . . 45

2 LES INTÉGRALES TRIPLES 75


2.1 INTRODUCTION ET MOTIVATIONS . . . . . . . . . . . . . 75
2.2 INTÉGRALES TRIPLES SUR LES PARALLÉLÉPIPÈDES . 77
2.2.1 DÉFINITION ET INTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE 77
2.2.2 CALCUL DES INTÉGRALES TRIPLES SUR LES
PARALLÉLÉPIPÈDES . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
2.3 INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS
ET BORNÉS DE R3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
2.3.1 UN PEU DE TOPOLOGIE DANS R3 . . . . . . . . . 81
2.3.2 DÉFINITION DES INTÉGRALES TRIPLES SUR LES
ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 . . . . . 84
2.3.3 CALCUL DES INTÉGRALES TRIPLES SUR LES
ENSEMBLES BORNÉS ET FERMÉS DE R3 . . . . . 87
2.3.4 PROPRIÉTÉS DES INTÉGRALES TRIPLES SUR
LES DOMAINES BORNÉS DE R3 . . . . . . . . . . . 98
2.4 CHANGEMENT DE VARIABLES DANS LE CALCUL DES
INTÉGRALES TRIPLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
2.4.1 CHANGEMENT DE VARIABLES. CAS GÉNÉRAL . 109
2.4.2 CHANGEMENT DE VARIABLES. COORDONNÉES
CYLINDRIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
2.4.3 CHANGEMENT DE VARIABLES. COORDONNÉES
SPHÉRIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
2.5 APPLICATIONS DES INTÉGRALES TRIPLES . . . . . . . 117
2.5.1 APPLICATION AU CALCUL DE QUANTITÉS TO-
TALES DE MATIÈRE, DE COURANT OU D’ENER-
GIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
2.5.2 APPLICATION AU CALCUL DES COORDONNÉES
DU CENTRE DE GRAVITÉ . . . . . . . . . . . . . . 119
2.5.3 APPLICATION DES INTÉGRALES TRIPLES AU
CALCUL DES MOMENTS D’INERTIE . . . . . . . . 119
2.6 EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES . . . . . . . . . . . . . . 120

3 GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN.


POTENTIEL 149
3.1 CHAMP SCALAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
3.1.1 CHAMP SCALAIRE DANS LE PLAN . . . . . . . . . 149
3.2 CHAMP VECTORIEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
3.2.1 CHAMP VECTORIEL DANS LE PLAN . . . . . . . . 153
3.2.2 CHAMP VECTORIEL DANS L’ESPACE . . . . . . . 154
TABLE DES MATIÈRES v

3.3 GRADIENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155


3.3.1 GRADIENT EN COORDONNÉES CARTÉSIENNES 155
3.3.2 GRADIENT EN COORDONNÉES POLAIRES . . . . 162
3.3.3 GRADIENT EN COORDONNÉES CYLINRIQUES . 163
3.4 DIVERGENCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
3.4.1 DIVERGENCE EN COORDONNÉES CARTÉSIENNES164
3.4.2 DIVERGENGE EN COORDONNÉES CYLINDRIQUES167
3.4.3 DIVERGENCE EN COORDONNÉES SPHÉRIQUES 167
3.5 ROTATIONNEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
3.5.1 PRODUIT VECTORIEL . . . . . . . . . . . . . . . . 168
3.5.2 ROTATIONNEL EN COORDONNÉES CARTÉSIENNES168
3.6 POTENTIEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
3.6.1 POTENTIEL SCALAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . 171
3.6.2 POTENTIEL VECTORIEL OU POTENTIEL VEC-
TEUR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
3.7 LE LAPLACIEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178

4 INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP


DE VECTEURS 181
4.1 NOTION DE COURBE PARAMÉTRÉE . . . . . . . . . . . . 181
4.1.1 INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
4.1.2 COURBES PARAMÉTRÉES . . . . . . . . . . . . . . 183
4.1.3 LONGUEUR D’UNE COURBE . . . . . . . . . . . . . 187
4.2 INTÉGRALE D’UNE FONCTION SCALAIRE LE LONG
D’UNE COURBE ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
4.3 INTÉGRALE CURVILIGNE OU CIRCULATION D’UN CHAMP
!
VECTORIEL F LE LONG DE LA COURBE . . . . . . . 194
4.3.1 DÉFINITION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
!
4.3.2 TRAVAIL D’UNE FORCE F LE LONG D’UNE COURBE 196
4.4 LIEN ENTRE CIRCULATION D’UN CHAMP DE VECTEURS
ET LA THÉORIE DU POTENTIEL . . . . . . . . . . . . . . 207
4.4.1 POSITION DU PROBLÈME . . . . . . . . . . . . . . 207
4.4.2 ENSEMBLES CONNEXES OU CONNEXES PAR ARCS208
4.4.3 INTÉGRALES CURVILIGNES ET CHAMPS DÉRI-
VANT D’UN POTENTIEL . . . . . . . . . . . . . . . 208
4.5 CARACTÉRISATION D’UN CHAMP DÉRIVANT D’UN
POTENTIEL A L’AIDE DE SON ROTATIONNEL . . . . . . 217
4.5.1 ENSEMBLES OUVERTS SIMPLEMENT CONNEXES221
4.6 FORMULE DE GREEN-RIEMANN . . . . . . . . . . . . . . 224
4.6.1 INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
4.6.2 DOMAINES ADMISSIBLES . . . . . . . . . . . . . . 224
vi TABLE DES MATIÈRES

4.6.3 FORMULE DE GREEN RIEMANN . . . . . . . . . . 227


4.7 EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES . . . . . . . . . . . . . . 233

5 INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX 263


5.1 INTRODUCTION ET MOTIVATIONS . . . . . . . . . . . . . 263
5.1.1 INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263
5.1.2 MODÉLISATION D’UN PROBLÈME DE PHYSIQUE 263
5.2 SURFACES PARAMÉTRÉES . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265
5.2.1 QUELQUES MODÈLES DE SURFACES . . . . . . . 265
5.2.2 LES SURFACES PARAMÉTRÉES . . . . . . . . . . . 267
5.2.3 SURFACES PARAMÉTRÉES. CAS GENERAL . . . . 271
5.2.4 SURFACES PARAMÉTRÉES RÉGULIÈRES . . . . . 272
5.2.5 ORIENTATION D’UNE SURFACE PARAMÉTRÉE
RÉGULIÈRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
5.2.6 BORD D’UN SUPPORT ORIENTE . . . . . . . . . . 276
5.2.7 ORIENTATION DU BORD D’UNE SURFACE ORIEN-
TÉE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277
5.2.8 SURFACES FERMÉES . . . . . . . . . . . . . . . . . 278
5.3 AIRE D’UNE SURFACE PARAMÉTRÉE . . . . . . . . . . . 281
5.3.1 UN PEU DE CALCUL DIFFÉRENTIEL . . . . . . . 281
5.4 FLUX A TRAVERS UNE SURFACE . . . . . . . . . . . . . . 285
5.4.1 DÉFINITION ET CALCUL DU FLUX A TRAVERS
UNE SURFACE PARAMÉTRÉE . . . . . . . . . . . . 285
5.4.2 CALCUL DU FLUX EN UTILISANT LA PROJEC-
TION DE LA SURFACE S SUR Oxy OU Oxz OU
Oyz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288
5.5 LE THÉORÈME DE STOKES-AMPÈRE . . . . . . . . . . . 304
5.6 LE THÉORÈME DE GAUSS OSTROGRADSKI . . . . . . . 310
5.7 EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES . . . . . . . . . . . . . . 310
Chapitre 1

LES INTÉGRALES DOUBLES

1.1 INTÉGRALES SIMPLES. RAPPELS


soit f : [a; b] ! R continue.
soit dn = fx0 ; :::; xn g une subdivision de [a; b] régulière c’est à dire :
b a
x1 x0 = x2 x1 = :::xi xi 1 = ::: = xn xn 1 =
n
et

1 [x0 x1 ] ; 2 [x1 x2 ] ; :::; i [xi 1 xi ] ; :::; n [xn 1 xn = b]

f ig(1)

Dé…nition1 Notons Sn (f ) la somme de Riemann.


Sn (f ) = f ( 1 ) (x1 x0 ) + ::: + f ( i ) (xi xi 1 ) + ::: + f ( n ) (xn xn 1 )
on appelle intégrale de Riemann associée à f le nombre réel suivant :
Z b
f (x) dx = lim Sn (f ) :
a n!1

1
2 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Théorème1 Soit f : [a; b] ! R continue, alors l’intégrale de Riemann


Rb
a
f (x) dx existe et ceci quelque soit le choix des points i et donne toujours
la même limite.

1.2 INTÉGRALES DOUBLES SUR UN REC-


TANGLE
Dé…nitions et exemples
Soit f : R2 ! R continue sur le rectangle [a; b] [c; d] et In une subdivision
de [a; b] régulière et Jn une subdivision régulière de [c; d]
In = fa = x0 < x1 < ::: < xi 1 < xi < ::: < xn 1 < xn = bg
Jn = fc = y0 < y1 < ::: < yj 1 < yj < ::: < yn 1 < yn < dg
avec
b a
x1 x0 = x2 x1 = ::: = xi xi 1 = :::xn xn 1 =
n
c d
y1 y0 = y2 y1 = ::: = yj yj 1 = :::yn yn 1 =
n
Notons
11 = [x0 ; x1 ] [y0 ; y1 ] ; S11 = (x1 x0 ) : (y1 y0 ) = S ( 11 ) ; P11 2 11

ji = [xi 1 ; xi ] [yj 1 ; yj ] ; Sji = (xi xi 1 ) : (yj yj 1 ) = S ( ji ) ; Pji 2 ji

avec
1 i n; 1 j n
Notons aussi par Sn (f ) la somme suivante
Sn (f ) = (f (P11 ) S11 + f (P12 ) S12 +; ; ; +f (P1n ) S1n )
+ (f (P21 ) S21 + f (P22 ) S22 + ::: + f (P2n ) S2n )
+f (Pn1 ) Sn1 + f (Pn2 ) Sn2 + ::: + f (Pnn ) Snn

f ig(2)
1.2. INTÉGRALES DOUBLES SUR UN RECTANGLE 3

ou encore plus condensée

X
n X
n
Sn (f ) = f (Pji )Sji
j=1 i=1

Dé…nition 2 Sn (f ) s’appelle somme de Riemann d’ordre n associée à


f et au rectangle [a; b] [c; d] :
Théorème 2 Soit f : R2 ! R continue sur le rectangle [a; b] [c; d] : La
suite fSn f g est convergente vers la même limite et ceci quelque soit le choix
des points Pji
Dé…nition 3 Notons
ZZ
f (x; y) dx = lim Sn (f )
n!1
[a;b] [c;d]

Cette limite s’appelle intégrale double de f (x; y) sur le rectangle [a; b]


[c; d]

Exercice 1
Calculez en utilisant la dé…nition
ZZ
f (x; y) dx; avec f (x; y) = K = constante
[a;b] [c;d]

et donnez une intermprétation géomètrique de lintégrale.


Solution Exercice 1
Calculons les éléments de la suite fSn (f )g
X
n X
n X
n X
n
Sn (f ) = K Sji = K Sji
j=1 i=1 j=1 i=1

avec
d c b a (d c) (b a)
Sji = (yj yj 1 ) (xi xi 1 ) = : =
n n n2
X
n X
n
(d c) (b a)
Sn (f ) = K
j=1 i=1
n2
X
n
(d c) (b a)
=K n:
j=1
n2
4 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

X
n
(d c) (b a)
=K
j=1
n

(d c) (b a)
= Kn:
n
Sn (f ) = K: (d c) (b a)

K (d c) (a b) ; K (d c) (a b) ; :::
fSn (f )gn2N =
:::K (d c) (b a) ; ::::
ZZ
K dx dy = lim Sn (f ) = K (b a) (d c)
n!1
[a;b] [c;d]
ZZ
On voit bien d’après ce résultat que K dx dy réprésente le volume
[a;b] [c;d]
du paralépippède de base le rectangle [a; b] [c; d] et de hauteur K (voir f ig3)

f ig3

Interprétation géometrique de l’intégrale double sur un rectangle


ZZ
Nous avons vu dans l’exercice 1 que si f (x; y) = K; alors K
[a;b] [c;d]
dx dy réprésente le volume du paralépippède de base le rectangle [a; b] [c; d]
et de hauteur K:
1.2. INTÉGRALES DOUBLES SUR UN RECTANGLE 5

Si f : [a; b] [c; d] ! R alors z = f (x; y) représente une surface dans l’es-


pace R3 (voir f ig4): La …gure4 représente la surface d’équation z = sin(x+y)

f ig4 : f (x; y) = sin(x + y)


ZZ
f (x; y) dxdy représente le volume du corps limité par la surface
[a;b] [c;d]

z = f (x; y) avec (x; y) 2 [a; b] [c; d], le rectangle [a; b] [c; d], et les plans
d’équations y = c; y = d; x = a; x = b (voir f ig5)

f ig5 : representation geometrique de l0 integrale double


6 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

1.3 INTÉGRALES DOUBLES SUR LES EN-


SEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE
R2

1.3.1 INTÉRIEUR, EXTÉRIEUR ET FRONTIÈRE


D’UN ENSEMBLE

Dé…nition 4 soit D R2 est dit borné si il existe un rectangle [a; b] [c; d]


tel que D [a; b] [c; d] (f ig6)

f ig6 : Ensemble borne

Notation : Soit (x0 ; y0 ) 2 R2 : On note par B0 ( (x0 ; y0 ) ; r) le disque


ouvert de centre (x0 ; y0 ) et de rayon r > 0; c’est à dire

B0 ( (x0 ; y0 ) ; r) = (x; y) 2 R2 : (x x0 )2 + (y y0 )2 < r2 (f ig7)


1.3. INTÉGRALES DOUBLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R2 7

f ig7 B0 ( (x0 ; y0 ) ; r)

Dé…nition 5 (Intérieur, Extérieur et Frontière d’un ensemble)


Soit D R2 ;
a) (x0 ; y0 ) 2 Int(D) (intérieur de D), si il existe un disque ouvert
B0 ( (x0 ; y0 ) ; r) de centre (x0 ; y0 ) et de rayon r tel que

B0 ( (x0 ; y0 ) ; r) D

b) (x1 ; y1 ) 2 Ext(D) (exterieur de D); si il existe un disque ouvert


B0 ( (x1 ; y1 ) ; r) de centre (x1 ; y1 ) et de rayon r tel que

B0 ( (x1 ; y1 ) ; r) " D

c’est à dire

8(x; y) 2 B0 ( (x1 ; y1 ) ; r); (x; y) 2


=D

c) (x2 ; y2 ) 2 F r(D) (frontière de D); si quelque soit le disque ouvert


B0 ( (x2 ; y2 ) ; r) de centre (x2 ; y2 ) et de rayon r, alors

B0 ( (x2 ; y2 ) ; r) \ Int(D) 6= ? et B0 ( (x2 ; y2 ) ; r) \ Ext(D) 6= ?


8 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

f ig8 Int(D); Ext(D); F r(D)

Dé…nition 6 Soit D R2
a) D est dit ouvert si pour tout point (x; y) 2 D alors (x; y) 2 Int(D): Ou
ce qui est équivalent
D est ouvert si et seulement si : D = Int(D)
b) D est dit férmé si l’ensemble R2 n D est ouvert

Théorème 3 D R2 est fermé si et seulement si :

8 (xn ; yn ) tel que (xn ; yn ) 2 D et (xn ; yn ) ! (x; y)

Alors (x; y) 2 D:
Exercice 2
Montrez que l’ensemble

D = (x; y) 2 R2 tel que : x2 + y 2 < 1

n’est pas fermé

Solution Exercice 2
1
En e¤et. Considérons la suite (xn ; yn ) = (1 n
; 0): On a

1
8n : (1 ; 0) 2 D
n
et
1
(1 ; 0) ! (1; 0) 2
=D
n

(voir …g7)
1.3. INTÉGRALES DOUBLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R2 9

f ig7 : Exemple d0 ensemble non f erme

Remarque un ensemble fermé de R2 est un ensemble qui contient sa fron-


tière. Si la frontière n’appartient pas a D, alors D n’est pas en général fermé.

Dé…nition 7 ( fonction indicatrice d’un ensemble)


Soit D R2 : On dé…nit la fonction indicatrice de D qu’on note 1D par :

1D : R2 ! R

1 si (x; y) 2 D
1D (x; y) =
0 si (x; y) 2
= D:
Exercice 3
Soit f : R2 ! R dé…nie par f (x; y) = x2 + y 2 et D R: Calculez
(1D :f ) (x; y) :

Solution exercice 3
f (x; y) = x2 + y 2 ; si (x; y) 2 D
(1D f ) (x; y) = 1D (x; y) :f (x; y) =
0 si (x; y) 2 =D

Si
D [a; b] [c; d] et f : [a; b] [c; d] ! R
f (x; y) si (x; y) 2 D
(1D f ) (x; y) =
0 : si (x; y) 2
= D:
Dé…nition 8 Soit D R2 fermé et borné. Soit [a; b] [c; d] un rectangle
tel que D [a; b] [c; d] : Soit f : [a; b] [c; d] ! R continue. Alors
ZZ ZZ
def inition
f (x; y) dxdy ===== (1D f ) (x; y) dxdy
D [a;b] [c;d]
10 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Remarque 1
Dans la somme de Riemann
X
n X
n
Sn (1D f ) = (1D f ) (Pji ) Sji
j=1 i=1

Il ne reste que les éléments tel que (1D f ) (Pji ) 6= 0; cad (Pji ) 2 D: Si
Pji 2
= D alors (1D f ) (Pji ) = 0 et lorsque n devient très grand et si f (x; y) = 1
on obtient la surface de D
X
n X
n
Sn (1D ) = (1D ) (Pji ) Sji ! Aire (D) :
n!1
j=1 i=1

et ZZ
Sn (1D f ) ! f (x; y) dxdy
n!1
D

f ig8 : V aleurs de la f onction 1D f sur D

1.3.2 INTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE DE L’IN-


TÉGRALE DOUBLE
Si f (x; y) 0; (x; y) 2 D , l’intégrale double de La fonction f (x; y) sur le
domaine D est égale au volume Q du corps limité par la surface z = f (x; y),
1.3. INTÉGRALES DOUBLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R2 11

le plan (Oxy) et la surface cylindrique dont les génératrices sont paralleles à


la’axe 0z et s’appuient sur la frontière de D. (…gure9) et (…gure10)

f ig9 : Interpretation geometrique de l0 integrale double

f ig10 : Interpretation geometrique de l0 integrale double


12 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

1.4 PROPRIÉTÉS DE L’INTÉGRALE DOUBLE


Proposition 1 Si D R2 est un point, un segment, un cercle ou une
courbe, alors son intégrale double est nulle.

Théorème 3 Soient D1 R2 fermé et borné, D2 R2 fermé et borné.


On suppose que aire (D1 \ D2 ) = 0: Soit f : R2 ! R continue sur D1 [ D2
Alors on a :
ZZ Z Z
f (x; y) dxdy = f (x; y) dxdy + f (x; y) dxdy
D1 [D2 D1 D2

cas 1 : Aire(D1 \ D2 ) = Aire(?) = 0

f ig 11 : Aire(D1 \ D2 ) = Aire(?) = 0

cas 2 : Aire(D1 \ D2 ) = 0

f ig 12 : Aire(D1 \ D2 ) = 0
1.5. CALCUL DES INTÉGRALES DOUBLES SUR UN RECTANGLE 13

Théorème 4
Soit f; g : D ! R; continue, D R2 fermé et borné. Alors :
1) 8 2 R; 8 2 R; on a :
ZZ ZZ ZZ
( f + g) (x) dxdy = f (x; y) dxdy + f (x; y) dxdy
D D D

2)
ZZ ZZ
f (x; y) dxdy jf (x; y)j dxdy
D D

3) si
f (x; y) g (x; y) : 8 (x; y) 2 D;
alors ZZ ZZ
f (x; y) dxdy g (x; y) dxdy
D D

1.5 CALCUL DES INTÉGRALES DOUBLES


SUR UN RECTANGLE
Théorème 5 (Fubini) sur un rectangle
Soit f : [a; b] [c; d] ! R continue. Alors on a :
0 1
ZZ Zd Zb
f (x; y) dxdy = @ f (x; y) dxA dy
[a;b] [c;d] c a
0 1
Zb Zd
= @ f (x; y) dy A dx
a c

Corrolaire 1
Soit f : [a; b] [c; d] ! R continue tel que : f (x; y) = f1 (x) :f2 (y) :
Alors :
0 1 0 1
ZZ Zb Zd
f (x; y) dxdy = @ f1 (x) dxA : @ f2 (y) dy A
[a;b] [c;d] a c
14 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Preuve du corollaire 1 : D’après le théorème de Fubini, on a :


0d 1
ZZ Zb Z
f1 (x) f2 (y) dxdy = @ f1 (x) f2 (y) dy A dx
[a;b] [c;d] a c

0d 1
Zb Z
= @ f1 (x) f2 (y) dy A dx
a c
0 1
Zb Zd
= @f1 (x) f2 (y) dy A dx
a c
0d 1 b
Z Z
= @ f2 (y) dy A : f1 (x) dx
c a

Exercice 4 Calculez :
ZZ
x cos (y) dxdy
[0;1] [0; 2 ]

Solution exercice 4
0 1 0 1
ZZ Z1 Z2
B C
x cos y dxdy = @ x dxA : @ cos (y) dy A
[0;1] [0; 2 ] 0 0

1
x2
= : [sin (y)]02
2 0
1 1
= :1 =
2 2

Exercice 5Z Z
Calculez (x2 y 1) dxdy
[ 1;1] [0;1]
1.6. INTÉGRALES DOUBLES SUR DES DOMAINES LIMITÉS PAR DEUX COURBES15

Solution exercice 5
0 1
ZZ Z1 Z1
x2 y 1 dxdy = @ (x2 y 1)dy A dx
[ 1;1] [0;1] 1 0

Z1 !
y=1
1 2 2
= x y y dx
2 y=0
1
Z1 1
1 2 1 5
= x 1 dx = x3 x =
2 6 1 3
1

1.6 INTÉGRALES DOUBLES SUR DES DO-


MAINES LIMITÉS PAR DEUX COURBES
1.6.1 DOMAINES RÉGULIERS
Domaines réguliers pas rapport a y
Dé…nition 9 (…g13) Soit D R2 fermé et borné. D est régulier par
rapport à y si D s’écrit sous la forme suivante :
D = f(x; y) : a x b; '1 (x) y '2 (x)g

'1 : [a; b] ! R continue
'2 : [a; b] ! R continue

21

1 5:png

f ig13 : D régulier par rapport à y


16 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Domaines réguliers pas rapport a x


Dé…nition 10 (…g14) Soit D R2 fermé et borné. D est régulier par
rapport à x; si D s’écrit sous la forme suivante :

D = (x; y) 2 R2 : c y d; 1 (y) x 2 (y)


1 : [c; d] ! R continue
2 : [c; d] ! R continue

f ig14 : D régulier par rapport à x

1.6.2 THÉORÈME DE FUBINI DANS LES DOMAINES


RÉGULIERS
Théorème 6 (Fubini dans D régulier par rapport à y)
Soit D R2 un domaine limité par deux courbes cest à dire que :

D = (x; y) 2 R2 : a x b; '1 (x) y '2 (x)

où : '1 : [a; b] ! R; '2 : [a; b] ! R continues et f : D ! R continue.


Alors 0 1
ZZ Zb 'Z2 (x)
B C
f (x; y) dxdy = @ f (x; y) dy A dx
D a '1 (x)

Exercice Z6Z
Calculez x2 ydxdy avec :
D
1.6. INTÉGRALES DOUBLES SUR DES DOMAINES LIMITÉS PAR DEUX COURBES17

D = (x; y) 2 R2 : x 2 [ 1; 1] ; y 2 x2 ; 1 (f ig15)
Solution exercice 6

36

1 7:jpg

f ig15

0 1
ZZ Z1 Z1
x2 ydxdy = @ x2 ydy A dx
1 x2
Z1 !
1
x2 y 2
= dx
2 x2
1
Z 1
1 2
= x x6 dx
1 2
1
1 1 3 1 7 4
= x x =
2 3 7 1 21

Théorème 7 ( Fubini dans les domaines réguliers par rapport à


x).
Soit D R2 un domaine fermé et borné, régulier par rapport à x cest à
dire
D = (x; y) 2 R2 ; c y d; 1 (y) x 2 (y)

1 : [c; d] ! R continue
2 : [c; d] ! R continue
18 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Soit f : D ! R continue. Alors


0 1
ZZ Zd Z2 (y)
B C
f (x; y) dxdy = @ f (x; y) dxA dy
D c 1 (y)

ExerciceZ7Z
Calculez xdxdy par deux mèthodes di¤érentes ( en considérant D
D
régulier par rapport à x et D régulier par rapport à y), avec :
p
D = (x; y) : 0 x 1; x y x

Solution exercice 7
Méthode 1 (…g16)

f ig16
0p 1
ZZ Z1 Zx Z1 p
B C x
xdxdy = @ xdy A dx = [xy]x dx
D 0 x 0

Z1 1
p 2 5 1 3
= (x x x2 dx)dx = x2 x
5 3 0
0
2 1 6 5 1
= = =
5 3 15 15
Méthode 2 Rappelons que dans l’exercice 7, nous avions

'1 : [0; 1] ! [0; 1]


1.6. INTÉGRALES DOUBLES SUR DES DOMAINES LIMITÉS PAR DEUX COURBES19

x ! '1 (x) = y = x
'1 est une bijection de [0; 1] dans [0; 1]
'1 1 = 2 : [0; 1] ! [0; 1]
y : 2 (y) = y

'2 : [0; 1] ! [0; 1]


p
x ! '2 (x) = y = x:
'2 est une bijection de [0; 1] dans [0; 1]
'2 a une fonction réciproque '2 1 = 1 . Pour trouver 1 (y), on résoud
l’équation en x : p
y = x () x = y 2
donc
1 (y) = y 2 = x
D est régulier par rapport a x: Donc
25

1 9:png

f ig17
0 1
ZZ Z1 Z2 (y)
B C
xdxdy = @ xdxA dy
D 0 1 (y)
0 1
Z1 Zy Z1 !
2 y
B C x
@ x dxA dy = dy
2 y2
0 y2 0
20 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Z1 1
y2 y4 y3 y5
= dy =
2 2 6 10 0
0

1 1 10 6 4 1
= = = =
6 10 60 60 15

1.7 APPLICATION DES INTÉGRALES DOUBLES


AU CALCUL D’AIRES ET DE VOLUMES

1.7.1 CALCUL DES VOLUMES

Soit DZ Z R2 borné et fermé et f : D ! R continue et f 0. On a vu


que V = f (x; y) dx représente le volume d’un corps limité par la surface
D
z = f (x; y), le plan z = 0 (plan Oxy) et la surface cylindrique de génératrices
parallèles à 0z et dont la directrice est la frontière de D (f ig18):

f ig18 : Integrale double et volume


1.7. APPLICATION DES INTÉGRALES DOUBLES AU CALCUL D’AIRES ET DE VOLUMES21

26

2 1:png

f ig19 Integrale double et volume

Exercice 8
Cauculez le volume V du corps limité par les surfaces x = 0; y = 0;
x + y + z = 1; z = 0:
Solution exercice 8
La surface S = f(x; y; z) : x + y + z = 1g est un plan d’équation z =
1 x y. Il faut avoir une description du corps V en question.
Trouvons les intersections de S avec les plans : xOy(z = 0); xOz(y = 0);
(y O z) (x = 0).
Ou bien c’est une droite, ou bien c’est un ensemble vide.

S \ Px0y = f(x; y; z) : x + y + z = 1 et z = 0g
= f(x; y; z) : y = 1 x et z = 0g

S \ Px0z = f(x; y; z) : x + y + z = 1 et y = 0g
= f(x; y; z) : z = 1 x et y = 0g

S \ Py0z = f(x; y; z) : x + y + z = 1 et x = 0g
= f(x; y; z) : z = 1 y et x = 0g
22 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

27

2 2:png

f ig20

D = (x; y) 2 R2 : 0 x 1; 0 y 1 x

Donc
ZZ
V = (1 x y) dxdy
D
01 x 1
Z1 Z
= @ (1 x y) dy A dx
0 0
Z1 1 x
y2
= y xy dx
2 0
0
Z1 1 x
y2
= y (1 x) dx
2 0
0
Z1 !
(1 x)2
= (1 x)2 dx
2
0
Z 1 Z1
1 1
= (1 x)2 dx = (1 2x + x2 )dx
0 2 2
0
1
1 x3 1 1 1
= x x2 + = 1 1+ =
2 3 0 2 3 6
1.7. APPLICATION DES INTÉGRALES DOUBLES AU CALCUL D’AIRES ET DE VOLUMES23

1.7.2 CALCUL DES SURFACES PLANES


Soit D R2 fermé, borné nous avions vu que
ZZ
Aire (D) = dxdy
D

si D est régulier par rapport à y on a :


Théorème 8 Soit D R2 fermé, borné et régulier par rapport à y; c’est
à dire que

D = (x; y) 2 R2 : a x b; '1 (x) y '2 (x)

'1 : [a; b] ! continue; '2 : [a; b] ! continue;


Alors Z b
Aire (S) = ('2 (x) '1 (x)) dx
a
Preuve du theorème
On a : ZZ Z Z !
b '2 (x)
Aire (S) = dxdy = dy dx
a '1 (x)
D
Z b Z b
' (x)
= [y]'21 (x) dx = ('2 (x) '1 (x)) dx
a a
Exercice 9
Calculez l’aire du domaine D limité par les courbes y = 2 x2 ; y = x

Solution Exercice 9
Trouvons les points d’insertion de y = 2 x2 et y = x
Les points M (x; y) appartenant à l’intersection sont solutions de l’équa-
tion

2 x2 = x
ou encore
x2 + x 2 = 0:
p
=1 4 (1) ( 2) = 9; =3
1 4 3
x1 = = 2; =
2 2
1+3
x2 = = 1:
2
24 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

y1 = 2 y2 = 1

Les points d’intersection sont donc

A ( 2; 2) ; B (1; 1)

f ig21 Domaine D

02 x 2 1
ZZ Z1 Z
Aire (D) = dxdy = @ dy A dx
D 2 x
Z1 Z1
x2
= [y]2x dx = 2 x2 x dx
2 2
3 2 1
x x 9
= 2x =
3 2 2 2
1.8. CHANGEMENT DE VARIABLES 25

1.8 CHANGEMENT DE VARIABLES


1.8.1 CAS GENERAL
Introduction
ZZ
Soit à calculer f (x; y) dxdy qui s’avère di¢ cile. Comme dans les inté-
D ZZ ZZ
grales simples, on transforme f (x; y) dxdy à une intégrale double F (u; v) dudv
D D0
où la nouvelle intégrale de la variable (u; v) dans D0 est plus facile à calcu-
ler. Transformer D en D0 ou D0 en D par une application bijective s’appelle
changement de variables. Reste à choisir le bon changement de variables.

f ig22 Changement de variables

Hypothèses du changement de variables


Supposons que
x = ' (u; v) ; y = (u; v)
et posons
h(u; v) = (' (u; v) ; (u; v)) = (x; y)
Supposons que h véri…e les conditions suivantes :
Condition 1
h : D0 ! D est bijective
c’est à dire pour tout élément (x; y) 2 D, il existe un seul élément (u; v) 2
D0 tel que
h(u; v) = (x; y)
26 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Conséquence de la condition 1
1
L’application h admet une fonction réciproque qu’on note h dé…nie
comme suit :
h 1 : D ! D0
1
h et h véri…ent

8(x; y) 2 D : h( h 1 (x; y)) = (x; y)


8(u; v) 2 D0 : h 1 (h(u; v)) = (u; v)

Condition 2
Les applications ' et ont des dérivées partielles :

@' @' @ @
; ; ;
@u @v @u @v
1
continues dans D0 : De même pour les applications réciproques ' 1
et :

Jacobien
Soient
h : D0 ! D
(u; v) ! h (u; v) = (' (u; v) ; (u; v))
On dé…nit la matrice de Jacobi des applications ' et au point (u; v);
qu’on note J ('; ) (u; v) par :
@'
@u
(u; v) ; @'
@v
(u; v)
J ('; ) (u; v) = @
@u
(u; v) ; @@v (u; v)

On dé…nit aussi le déteminant de la matrice de Jacobi par

@' @ @' @
det(J ('; ) (u; v)) = : : (u; v)
@u @v @v @u

Théorème du changement de variables


Nous sommes maintenant en mesure de donner le théorème du change-
ment de variables en remarquant que :

f (x; y) = f ('(u; v); (u; v))


Dans le cas d’une variable on sait que si x = h(u); alors dx = h0 (u)du
1.8. CHANGEMENT DE VARIABLES 27

Dans le cas de deux variables et si (x; y) = ('(u; v); (u; v)); alors l’élé-
ment de surface S = x: y est égal à
S= x: y = jdet(J ('; ) (u; v))j u: v
et par conséquent
dxdy = jdet(J ('; ) (u; v))j du:dv
Reste à savoir que si (x; y) 2 D alors (u; v) 2 D0 : Avec ces précisions on
obtient le théorème de changement de variables suivant
Théorème 9 Soit D R2 fermé et borné. f : D ! R continue. Suppo-
sons qu’il existe une application h : D0 ! D bijective et telle que
8(u; v) 2 D0 : h(u; v) = ('(u; v); (u; v)) = (x; y)
où ' et sont deux fonctions bijectives admettant des dérivées partielles
d’ordre1, continues, ainsi que leurs fonctions réciproques. Alors
ZZ ZZ
f (x; y) dxdy = f (' (u; v) ; (u; v)) jJ(('; ) (u; v))j dudv
D D0

1.8.2 APPLICATION AUX COORDONNÉES POLAIRES


Considérons l’ensemble D suivant : D est le plan R2 duquel on enlève le
demi axe ] 1; 0]
D = R2 n f(x; y) : y = 0; x 0g

f ig23 Coordonnees polaires


On voit bien que tout point (x; y) 2 D s’écrit sous la forme suivante :
x = cos( )
y = sin( )
28 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

avec 2]0; +1[; 2] ; + [ : Notons D0 =]0; +1[ ] ; + [ et notons

'( ; ) = x = cos( )
( ; ) = y = sin( )

Ceci nous permet de considérer l’application


h = ('; ) : ]0; +1[ ] ; + [ ! R2 n fy = 0; x 0g

( ; ) ! h ( ; ) = (' ( ; ) ; ( ; ))
= ( cos ; sin ) = (x; y)

Les applications ' et véri…ent toutes les conditions du théorème de


changement de variables précédent. On a dans ce cas :
@' @'
( ; ) = cos ( ) ; ( ; )= sin ( )
@ @
@ @
( ; ) = sin ( ) ; ( ; )= cos ( )
@ @
La matrice Jacobienne est égale à

cos ( ) sin ( )
J ('; ) ( ; ) =
sin ( ) cos ( )

et son détérminant est égal à

cos ( ) sin ( )
det J ('; ) ( ; ) = det
sin ( ) cos ( )
2 2
= cos ( ) + sin ( )
= cos2 ( ) + sin2 ( ) = :

Théorème 10
Soit D R2 fermé et borné et f : D ! R continue.
Soit h : D0 ! D

( ; ) ! h ( ; ) = (x; y) = ( cos ; sin )

Alors
ZZ ZZ
f (x; y) dxdy = f ( cos ; sin ) d d
D h 1 (D)=D 0
1.8. CHANGEMENT DE VARIABLES 29

Exercice 10
Calculez en utilisant les coordonnés polaires la surface de l’ensemble
D colorié en bleu et représenté dans la …gure 24 ci dessous :

f ig24

Solution Exercice 10
Dans ce cas on a
h : D0 ! D (f ig25)

avec
n o
0
D = ( ; ):2 4;
6 3
et
h( ; ) = (x; y) = ('( ; ); ( ; ))

:/Users/BENZINE/AppData/Local/Temp/graphics/DESSIN352 7:png
f ig25

Avec ces données on a

cos( ) sin( )
jdet J('; )( ; )j = =
sin( ) cos( )
30 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

On a donc
ZZ ZZ
Aire(D) = dxdy = d d
D D0
Z Z 4
3
= d d
6
2
Z 2 4 Z
3 3
= d =6 d
6
2 2 6

= 6 =
3 6
Exercice 11
Soit B la boule unité dans R3

B = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 + z 2 1

1) Calculez le volume de B en utilisant les intégrales doubles et le théo-


rème de Fubini.
2) Calculez vol(B) en uitlisant les coordonnées polaires
Solution exercice 11
1) Mèthode directe
Remarquons que :
B = B+ [ B
avec
B + = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 + z 2 1; z 0
B = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 + z 2 1; z 0
V ol (B) = 2vol B + = 2vol B
Considérons la surface S dé…nie par

S = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 + z 2 = 1

S est la frontière de (B) :On a :

x2 + y 2 + z 2 = 1 () z 2 = x2 y 2 + 1
p
z= x2 y 2 + 1
p
()
ou z = x2 y 2 + 1
S = S+ [ S
1.8. CHANGEMENT DE VARIABLES 31

où n o
p
S + = (x; y; z) 2 R3 : z = 1 x2 y2

n p o
S = (x; y; z) 2 R3 : z = 1 x2 y2

La demi boule
p B + est comprise entre le plan (Oxy) et le graphe de la
fonction z = 1 x2 y 2 :
La demi boule
p B est comprise entre le plan (Oxy) et le graphe de la
fonction z = 1 x2 y 2 .

f ig26

Donc ZZ p
V ol (B) = 2 1 x2 y 2 dxdy
D

D étant l’intersection de B avec le plan Oxy (z = 0) :

D = (x; y; z) : x2 + y 2 + z 2 1; z = 0

Dans le plan Oxy : on a :

D = (x; y) 2 R2 : x2 + y 2 1 :
32 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

C’est le disque fermé de centre de centre (0; 0) et de rayon1.

f ig27
p
2 2 y = 1 x2
2 2
x + y = 1 () y = 1 x () p
y= 1 x2
n p p o
2 2 2
D = (x; y) 2 R : x 2 [ 1; 1] ; 1 x 1 x
D est régulier par rapport à y: On a donc
ZZ p
V ol (B) = 2 1 x2 y 2 dxdy
D

Z Z p ! !
1 1 x2 p
=2 p
1 x2 y 2 dy dx
1 1 x2

Z Z p s ! !
1 1 x2
y2
=2 p
(1 x2 ) 1 dy dx
1 1 x2 1 x2
Z Z p r ! !
1 1 x2 p y2
=2 p
(1 x2 ): 1 dy dx:
1 1 x2 1 x2
E¤ectuons le changement de variable
p
y = 1 x2 sin (t) :

Alors on a p
dy = 1 x2 cos (t) dt:
D’autre part
p
* Si y = 1 x2 ; alors on a :
p p
1 x2 = 1 x2 sin (t) =) sin (t) = 1 =) t =
2
1.8. CHANGEMENT DE VARIABLES 33
p
* Si y = 1 x2 alors
p p
1 x2 = 1 x2 sin (t) =) sin (t) = 1 =) t = :
2
D’autre part
r s
q
y2 (1 x2 ) sin2 (t)
1 = 1 = 1 sin2 (t)
1 x2 1 x2

Par conséquent :
0 1
+2
Z
+1 Z q
B p p C
V ol (B) = 2 @ 1 x2 1 sin2 (t) 1 x2 cos (t) dtA dx
1 2

+1 +
Z Z2
= 2 ( 1 x2 cos2 (t) dt
1 2
0 1
+2
Z+1 Z
B C
= 2 1 x2 @ cos2 (t) dtA dx
1 2

or
+2
Z
cos2 (t) dt =
2
2

Finalement :
Z1 1
x3
V ol (B) = 2 1 x2 dx = x
2 3 1
1
1 1
= 1 1
3 3
1 1 2 4
= 1 +1 = (2 )=
3 3 3 3
et
4
V ol (B) =
3
34 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

2 ) Utilisation des coordonnées polaires

ZZ p
V ol (B) = 2 1 x2 y 2 dxdy:
D

D = (x; y) 2 R2 : x2 + y 2 1

Considérons
h : [0; 1] [0; 2 [ ! D

( ; ) ! h ( ; ) = (x; y) = ( cos ( ) ; sin ( ))

Le théoréme du changement de variables donne en remarquant que x =


cos ( ) ; y = sin ( )

ZZ ZZ p
V ol (B) = 2 2 1 2 d d
[0;1] [0;2 ]
[0;1] [0;2 ]
ZZ q
= 2 1 2 cos2 2 sin2 ( ) d d
[0;1] [0;2 [
ZZ p
= 2 1 2 d d
[0;1] [0;2 ]
0 1
Z1 Z2 p
= 2 @ 1 2 d A d
0 0
Z1 p Z1 p
= 2 1 2 2 d =4 1 2 d
0 0

Pour calculer cette dernière intégrale, e¤ectuons le changement de va-


2
riables : t = 1 , alors on a :

dt = 2d et si = 0 alors t = 1
1.9. APPLICATIONS. MOMENT D’INERTIE. CENTRE DE GRAVITÉ35

et si = 1 alors t = 0. Donc
Z1 p
V ol (B) = 2 1 22 d
0
Z1 p
= 2 1 2 ( 2 )d
0
Z0 p Z1 p
= 2 tdt = 2 tdt
1 0
Z1 1
1 1 1 +1
= 2 t dt = 2
2
1 t2
2
+1 0
0
1
1 3 2 4
= 2 3t
2 =2 : =
2 0
3 3

1.9 APPLICATIONS. MOMENT D’INERTIE.


CENTRE DE GRAVITÉ
1.9.1 DENSITÉ DE DISTRIBUTION DE MATIÈRE
Soit D R2 un domaine fermé, borné. Supposons distribuée dans D une
certaine quantité de matière. On parle par la suite de distribution de masse.
Le raisonnement reste ainsi valable quand on parle de distribution de charge
éléctrique, de quantité de chaleur, etc,...
Considérons un élément d’aire arbitraire S du domaine D. Soit m la
masse de la matière distribuée sur cet élément.
Dé…nition 11
Le rapport m S
s’appelle la densité super…cielle moyenne de la matière
dans la domaine S. Soit P (x; y) 2 S: Si m S
à une limite, elle dépend de
P:
Dé…nition 12 On appelle densité super…cielle de la matière au point
P (x; y) la limite suivante quand elle existe
m
lim = f (P ) = f (x; y)
S!0 S
La densité super…cielle est une fonction f (x; y) des coodonnées (x; y) du
point P (x; y) 2 D:
36 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Inversement, étant donnée dans D, la densité super…cielle f (x; y) d’une


certaine matière, on se propose de calculer la quantité totale de matière
contenue dans D:
Découpons le domaine D en aires partielles Si ; i = 1:::n et prenons
Pi (xi ; yi ) 2 Si . Le produit f (Pi ) Si mesure la quantité de matière conte-
nue dans Si ( si on suppose que f est constante dans Si ): La somme
Pn
f (Pi ) Si représente approximativement la quantité totale de matière dis-
i=1
tribuée dans D. La masse exacte M distribuée dans D sera donc égale à

X
n ZZ
M (D) = lim f (Pi ) Si = f (x; y) dxdy
S!0
i=1 D

Dé…nition 13 La quantité totale de matière dans le domaine D est égale


à l’intégrale double sur D de la densité f (x; y) de cette matière.
Exercice 12
Déterminez la masse d’une plaque circulaire de rayon R, sachant que
la densité super…cielle f (x; y) du materiaux en chaque point P (x; y) est
proportionnelle à la distance du point (x; y) au centre du cercle.
Solution exercice 12
On a d’après les données du problème

p
f (x; y) = K d [(x; y) ; (0; 0)] = K: x2 + y 2

où K = constante. Donc

ZZ p
M (D) = K x2 + y 2 dxdy
D

où :

D = (x; y) : x2 + y 2 R2
1.9. APPLICATIONS. MOMENT D’INERTIE. CENTRE DE GRAVITÉ37

Passons en coordonnées polaires.


ZZ p
M = K x2 + y 2 dxdy
D
ZZ q
= K 2 cos2 + sin2 ( ) d d
[0;2 [ [0;R[
ZZ
= K 2d d
[0;2 [ (0;R)
02 1
ZR Z ZR
= @ K 2d A d = K 2
[ ]20 d
0 0 0
Z
R
3 R
2 R3
= K2 d = K2 = K2
3 0 3
0

Finalement on a
2
M (D) = K R3
3

1.9.2 MOMENT D’INERTIE D’UNE FIGURE PLANE


Dé…nition 14 On appelle moment d’inertie d’un point materiel M de
masse m par rapport à un point O; le produit de cette masse par le carré de
la distance de M au point O ; cestà dire :

I = m r2

Dé…nition 15 Le moment d’inertie d’un système de points materiels


M1 ; :::; Mn de masses m1 ; :::; mn par rapport au point O est la quantite I

X
n
I= mi ri2
i=1


ri = d (Mi ; (0; 0) :
Calculons maintenant le moment d’inertie d’une …gure matérielle. Soit
D R2 un domaine fermé et borné. Calculons le moment d’inértie I(D) par
rapport à l’origine O (0; 0) :
Supposons que la densité super…cielle est égale à (x; y) au point P (x; y) :
38 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Découpons D en aires élémentaires Si (i = 1; :::; n) : Notons Ii le mo-


ment d’inertie associée à Si :

Ii = mi d (Pi ; O)


Pi 2 Si ; Pi (xi ; yi )
et
mi = (xi ; yi ) : Si :
et
d (Pi ; O) = x2i + yi2

X
n
I ' mi :[d (xi ; yi ) ; (0; 0)]2
i=1
Xn
' (xi ; yi ) Si : x2i + yi2
i=1

X
n
' (xi ; yi ) : Si x2i + yi2
i=1

Donc
X
n
I = lim (xi ; yi ) x2i + yi2 : Si
Si !0
i=1
ZZ
= (x; y) x2 + y 2 dxdy
D

Dé…nition 16 Soit D R2 fermé et borné. Le moment d’inertie I de


D par rapport à l’origine O (0; 0) est donné par
ZZ
I= (x; y) x2 + y 2 dxdy
D

où (x; y) est la densité super…cielle de D:


Dé…nition 17 Les intégrales
ZZ
Ixx = (x; y) :y 2 dxdy
D
1.9. APPLICATIONS. MOMENT D’INERTIE. CENTRE DE GRAVITÉ39
ZZ
Iyy = (x; y) :x2 dxdy
D

s’appellent respectivement les moments d’inertie de la …gure D par rapport


aux axes Ox et Oy :
Exercice 13
Calculez le moment d’inertie I0 ; du disque de rayon R par rapport à son
centre O (0; 0). On suppose que la densité super…cielle (x; y) 1:

Solution exercice 13
ZZ
I0 = x2 + y 2 dxdy
D

En passant aux coordonnées polaires


Z
2
I0 = cos2 ( ) + 2
sin2 ( ) d
[0;2 ] [0;R]
ZZ
3
= d d
[0;2 ] [0;R]
0R 1
Z2 Z
= @ 3
d Ad
0 0
Z2 4 R Z2
R4
= d = d
4 0 4
0 0
R4 2 2 4
= = [ ]0 = R = R4
4 4 2

Donc
I0 = R4
2

Exercice 14
Calculez le moment d’inertie de la …gure matérielle plane D limitée par
les courbes y 2 = 1 x; x = 0; y = 0 (f ig29); par rapport à l’axe Oy . On
suppose que la densité super…cielle en chaque point (x; y) est (x; y) = y:
40 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Solution exercice 14

ZZ
Iyy = (x; y) :x2 dxdy
ZDZ
= y:x2 dxdy
D

D’autre part on a

p p
y2 = 1 x () y = 1 x ou y = 1 x

39

3 0:jpg

f ig29
1.9. APPLICATIONS. MOMENT D’INERTIE. CENTRE DE GRAVITÉ41
ZZ
Iyy = y x2 dxdy
D
0p 1
Z1 Z1 x
B C
= @ y x2 dy A dx
0 0
0p 1
Z1 Z1 x
B C
= x2 @ y dy A dx
0 0
p
Z1 1 x
y2
= x2 dx
2 0
0
Z1 Z1
x2 (1 x) 1
= dx = x2 x3 dx
2 2
0 0
3 4 1
1 x x
=
2 3 4 0
1 1 1 1 4 3
= =
2 3 4 2 12
1 1 1
= =
2 12 24

Donc on a
1
Iyy =
24

1.9.3 COORDONNÉES DU CENTRE DE GRAVITÉ


D’UNE FIGURE PLANE
Centre de gravité d’un système de points matériels
Soit donné dans le plan Oxy un système de points matériels P1 (x1 ; y1 ) ; :::; Pn (xn ; yn )
de masse m1 ; :::; mn
Dé…nition 18 Les coordonnées xG et yG du barycentre ou centre de
gravité du système de points fP1 ; :::; Pn g est dé…ni par :
P
n
xi mi
x1 m1 + ::: + xn mn 1=1
xG = = Pn
m1 + ::: + mn
mi
i=1
42 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

P
n
yi mi
y1 m1 + ::: + yn mn 1=1
yG = = Pn
m1 + ::: + mn
mi
i=1

Centre de gravité d’une …gure plane D


Découpons D en aires élémentaires Si : Supposons que la densité super-
…cielle au point (x; y) est égale à (x; y)
Prenons dans Si un point (xi ; yi ). On peut supposer que Si est assez
petit pour que (x; y) soit constante dans Si c’est à dire égale à (xi ; yi ) :
Donc la masse mi de Si est approximativement égale à Si : (xi ; yi ) :
On peut considérer que les coordonnées du centre de gravité du système de
pointsfP1 (x1 ; y1 ) ; :::; Pn (xn ; yn )g est
x1 S1 (x1 ; y1 ) + ::: + xn Sn (xn ; yn )
xG '
(x1 ; y1 ) S1 ; +::: + (xn ; yn ) Sn

y1 S1 (x1 ; y1 ) + ::: + yn Sn (xn ; yn )


yG =
(x1 ; y1 ) S1 ; +::: + (xn ; yn ) Sn
Lorsque Si ! 0, les sommes précédentes tendent exactement vers les
valeurs exactes des centre de gravité de D, et on obtient
Dé…nition 19 Soit D Rn fermé et borné. Si (x; y) est la densité
super…cielle de D au point (x; y). Alors les coordonnées du centre de gravité
xG et yG de D sont données par :
ZZ
(x; y) :x dxdy
xG = D
ZZ
(x; y) dxdy
D
ZZ
(x; y) y dxdy
yG = ZDZ
(x; y) dxdy
D

Exercice 15
Calculez les coordonnées du centre de gravité du quart de l’ellipse
x2 y 2
+ 2 = 1 (f ig30)
a2 b
1.9. APPLICATIONS. MOMENT D’INERTIE. CENTRE DE GRAVITÉ43

en supposant que (x; y) 1


42

3 1:jpg

f ig30 : quart de l0 ellipsoide


Solution Exercice 15
On a
ZZ
x dxdy
xG = ZDZ
dxdy
Z ZD
y dxdy
yG = ZDZ
dxdy
D
On a :
x2 y 2 y2 x2
+ = 1 () = 1
a2 b2 b2 a2
b2 2 b2 2
() y 2 = b2 2
x = 2
a x2
a a
bp 2 bp 2
() y = a x2 ou y = a x2
a a
On a p !
b 2 2
Ra a aR x
xdy dx
0 0
xG = b
p ! !
a2 x2
Ra a R
dy dx
0 0
44 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES
p
Ra b
a 2 x2
[xy]0a dx
0
xG = b
p !
a 2 x2
Ra a R
dy dx
0 0

b
Ra p
a
x: a2 x2 dx
0
xG = Ra p
b
a
a2 x2 dx
0
Calculons les intégrales du numérateur et du dénominateur .
1) Dénominateur
0bp 2 1
a x2
Za a Z Za p
B C b
a 2 x2
@ dy A dx = [y]0a dx
0 0 0
Z a p
b 1
= a2 x2 dx = ab:
a 0 4
2) Numérateur
0bp 2 2 1
a x
Za a Z Za p
B C b
a2 x2
@ xdy A dx = [xy]0a dx
0 0 0
Za p
b
= x a2 x2 dx
a
0
Za p
b
= 2x a2 x2 dx
2a
0
Za
b 1
= u0 (x) u (x) 2 dx ; u (x) = a2 x2
2a
0
a
b 1 2 3
2 2
= a x
2a 32 0
b 2 3 1b 1
= a2 2 = + a3 = ba2
2a 3 3a 3
Finalement
1
3
ba2 4a
xG = 1 =
4
ab 3
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 45

Le même calcul pour yG donne :


b
p !
a 2 x2
Ra a R
ydy dx
0 0 4b
yG = p ! =
Ra
b
a
a2
R x2 3
dy dx
0 0

1.10 EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES


Exercice16
Calculez ZZ
(x2 + y 2 )dxdy
D


D = (x; y) 2 R2 ; x 0; y 0; x + y 1

Solution exercice 16
Commencez par écrire le domaine d’une meilleur façon. On a en e¤et :

(x; y) 2 D () x 2 [0; 1] et 0 y 1 x:

75

3 2:png

f ig31
46 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

dans ce cas :
ZZ
I = f (x; y) dxdy
D
01 x 1
Z1 Z
= @ x2 + y 2 dy A dx
0 0
Z1 !
y=1 x
y32
= x y+ dx
3 y=0
0
Z1 !
3
(1 x)
= x2 (1 x) + dx
3
0
Z1 !
(1 x)3
= x2 x3 + dx
3
0
Z1
x3 + 3x2 3x + 1
x2 x3 + dx
3
0
Z1
1
= 3x2 3x3 x3 + 3x2 3x + 1 dx
3
0
Z1
1
= 4x3 + 6x2 3x + 1 dx
3
0
1
1 3 2
= x4 + 2x3 x +x
3 2 0
1 3 2 1 4 3 1
= ( 1+2 + 1) = = =
3 2 3 2 6 6
Exercice 17
Calculez ZZ
J= (xy) (x + y) dxdy
D

où :
D = (x; y) 2 R2 ; x 0; y 0; x + y 1
Solution exercice 17
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 47

3x2 (1 x)2 + 2x (1 x)3 = x4 3x2 + 2x


3x2 6x3 + 3x4 2x4 + 6x3 6x2 + 2x = x4 3x2 + 2x

01 x 1
ZZ Z1 Z
J = f (x; y) dxdy = @ x2 y + xy 2 dy A dx
D 0 0
Z1 y=1 x
x2 y 2 xy 3
= +
2 3 y=0
0
Z1 !
x2 (1 x)2 x (1 x)3
= + dx
2 3
0
Z1
3x2 (1 2x + x2 ) + 2x ( x3 + 3x2 3x + 1)
= dx
6
0
Z1
1
= 3x2 6x3 + 3x4 2x4 + 6x3 6x2 + 2x dx
6
0
Z1
1
= x4 3x2 + 2x dx
6
0
1
1 1 5
= x x3 + x2
6 5 0
1 1 1
= 1+1 =
6 5 30

Exercice 18

Calculez ZZ
I= (x + y) dxdy
D


D = (x; y) 2 R2 : 0 x 1; x2 y x

Solution exercice 18
48 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

D’après la dé…nition de D (…g 32)

76

3 3:png

F f ig32

On a
0x 1
ZZ Z1 Z
f (x; y) dxdy = @ (x + y) dy A dx
D 0 x2
Z1 x
y2
= xy + dx
2 x2
0
Z1
x2 x4
= x2 + x3 dx
2 2
0
Z1
3x2 3 x4
= x dx
2 2
0
1
x5 x4 x3
= +
10 4 2 0
1
1 1 1 3
= + =
10 4 2 0 20

Exercice 19
Calculez ZZ
1
I= dxdy
(x + y)3
D
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 49

où :

D = (x; y) 2 R2 : 1 < x < 3; y > 2; x + y < 5

Solution exercice 19

On peut écrire D sous la forme suivante (…g33)

D = (x; y) 2 R2 : 1 < x < 3; 2<y<5 x

77

3 4:png

f ig33
50 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

On a donc
05 x 1
ZZ Z3 Z
@ dy A
f (x; y) dxdy = dx
(x + y)3
D 1 2
05 x 1
Z3 Z
= @ u(y) 3 u0 (y)dy A dx (u(y) = x + y)
1 2
Z3 !
y=5 x
1 1
= dx
2 (x + y)2 y=2
1
Z3
1 1 1
= dx
2 25 (x + 2)2
1
3
1 1 1
= x+
2 25 (x + 2) 1
1 3 1 1 1 2
= + =
2 25 5 25 3 75

Exercice 20
1) Etudier les variations de la fonction g(x) = x3 + x2 4
2) En déduire que 8x 2 [ 1; 1]; on a

x2 4 x3

3)Calculez l’aire du domaine D délimité droites x = 1; x = 1 et les


courbes d’équations y = x2 et y = 4 x3
Solution exercice 20
1) g(x) = x3 + x2 4
g( 32 ) = 3: 8
g(1) = 2:0
On a
g 0 (x) = 3x2 + 2x = x(3x + 2)
2
g 0 (x) = 0 , x = 0 ou x =
3
2
g 0 (x) > 0 , x 2] 1; [[]0; +1[
3
et
2
g 0 (x) < 0 , x 2] ; 0[
3
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 51

On obtient le tableau de variations suivant (…g34)

78

3 5:png

f ig34

D’après ce tableau de variations on conclut que

8x 2 ] 1; 1[ : g(x) < 0

Donc
8x 2 ] 1; 1[ : g(x) < 0

2) D’après 1) on a

8x 2 ] 1; 1[ : g(x) < 0

Ceci implique

8x 2 ] 1; 1[ : x3 + x2 4<0
, x2 < 4 x3

3) 1) et 2) impliquent

D = (x; y) 2 R2 : 1 x 1; x2 y 4 x3
52 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

79

3 6:png

f ig35

On a donc

04 x 3 1
Z1 Z
Aire (D) = @ dy A dx
1 x2
Z1
3
= [y]4x2 x dx
1
Z1
= 4 x3 x2 dx
1
1
x4 x3
= + 4x
4 3 1
1 1 1 1
= +4 + 4
4 3 4 3
1 1 1 1
= +4+ +4
4 3 4 3
22
=
3
Exercice 21
Calculez ZZ
xy
I= dxdy
1 + x2 + y 2
D
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 53

D = (x; y) 2 R2 : 0 x 1; 0 y 1; x2 + y 2 1

Solution exercice 21

Donnons une petite idée géométrique de D (f ig36)

80

3 7:png

f ig36
54 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

0 1
Z1 Z1
B xy C
I = @ 2 2
dy A dx
p
(1 + x ) + y
0 1 x2
0 1
Z1 Z1
Bx 2y C
= @ 2 2
dy A dx
2p (1 + x ) + y
0 1 x2
Z1
x y=1
= ln 1 + x2 + y 2 p
y= 1 x2
2
0
Z1 Z1
x x
= ln 2 + x2 dx ln 1 + x2 + 1 x2 dx
2 2
0 0
Z1 1
1 ln 2 x2
= 2x ln 2 + x2 dx
4 2 2 0
0
1 1 ln 2
= 2 + x2 ln 2 + x2 (2 + x2 ) 0
4 4
3 3 1
= ln :
4 2 4
Dans ce calcul on a utilisé la formule suivante
Z
u0 ln(u)dx = u(x): ln(u(x)) u(x)

Exercice 22
Calculez ZZ
(y x) dxdy
D

où : D est le domaine du plan limité par les droites


1 7 1
y = x + 1; y = x+ ; y = x + 5 et y = x 3:
3 3 3
Aide : Utilisez le changement de variables
1
u=y x; v = y + x
3
Solution exercice 22
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 55

Le calcul direct de cette intégrale double est assez fastidieux, mais un


changement de variables simple permet de ramener cette intégrale à l’inté-
gration dans un rectangle dont les cotés sont parallèles aux axes de coordon-
nées.
Posons
u=y x (d)
1
v=y+ x (e)
3
En portant dans (d) les droites y = x + 1 et y = x 3 on obtient

u=x+1 x=1

et
u=x 3 x= 3
Ainsi les droites y = x+1 et y = x 3 se transforment dans le plan (Ouv) en
droites u = 1 et u = 3
En portant maintenant Les droites y = 31 x + 73 et y = 13 x + 5 dans
l’équation (e), on obtient
1 1 7 1 7
v=y+ x= x+ + x=
3 3 3 3 3
et
1 1 1
v=y+ x= x+5+ x=5
3 3 3
7
ont pour images les droites v = 3 ; v = 5:
Le domaine D sera donc représenté par le domaine rectangulaire D0 .

82

3 8:png

f ig37
56 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Reste à calculer le Jacobien de la transformation. Exprimons à cet e¤et x et y,


en fonction de u et v: On obtient en résolvant le système d’équations
u=y x y =u+x y =u+x
, ,
v = y + 13 x v = u + x + 13 x v u = 43 x
3
x= 4
u + 34 v x = 34 u + 34 v
, 3 ,
y=u 4
u + 34 v y = 14 u + 34 v
3 3 1 3
x= u + v; y = u + v:
4 4 4 4
Par conséquent,
@x @x 33
@u @v 44
3 3
jJj = @y @y = 13 = =
@u @v 44 4 4
et la valeur absolue du Jacobien est jJj = 34 . Donc
ZZ
(y x) dxdy =
D
ZZ
1 3 3 3 3
= + u+ v u+ v dudv
4 4 4 4 4
D0
01 10 5 1
ZZ Z Z
3 3 B C
= u du dv = @ uduA @ dv A
4 4
D0 3 7
3
!
1
3 u2 3 1 9 7
= [v]57 = 5
4 2 3
3 4 2 2 3
= 8
Exercice 23 (concours National2017-2018)
On voudrait calculer l’intégrale double :
ZZ
(6x 3x) dxdy
D

où D est le quadrillatère de sommet


A1 (2; 0) ; A2 (5; 3) ; A3 (6; 7) ; A4 (3; 4) :
Pour celà on e¤ectue le changement de variables
1 1
x= (v u) ; y = (4v u)
3 3
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 57

D dans le plan (x; y) se transforme ainsi en un domaine D dans le plan


(u; v) :

1. représentez D dans le plan (x; y)


2.Donnez les équations qui décrivent la frontière de D
3.Donnez les équations qui décrivent la frontière de D
4. représentez leZ Z
domaine D dans le plan (u; v)
5.Calculez I = (6x 3y) dxdy
D
Solution exercice 23
1. représenter le domaine D dans la plan (x; y) :

87

3 9:png

f ig38 Domaine D

2. les équations qui décrivent la frontière du domaine D sont


* Equation de la droite 1 , passant par A1 et A2 : y = x 2
* Equation de la droite 2 , passant par A2 et A3 : y = 4x 17
* Equation de la droite 3 , passant par A3 et A4 : y = x + 1
* Equation de la droite 4 , passant par A4 et A1 : y = 4x 8
2. Les équations qui décrivent la frontière du domaine D s’obtiennent de
la façon suivante. Il su¢ t de transformer les droites 1 ; :::; 4 pour obtenir
les courbes qui délimitent le domaine D dans le plan (u; v) : On a

1 1
(y = x 2) , (4v u) = (v u) 2 , (v = 2)
3 3
58 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

1 4
(y = 4x 17) , (4v u) = (v u) 17 , (u 17) ;
3 3

1 1
(y = x + 1) , (4v u) = (v u) + 1 , (v = 1) ;
3 3

1 4
(y = 4x 8) , (4v u) = (v u) 8 ,u= 8:
3 3
D’où …nalement :

D = (u; v) R2 ( 17 u 8) et ( 2 v 1)

3. représentation de D dans le plan (u; v)

88

4 0:png

f ig 39
ZZ
Calcule de I = (6x 3y) dxdy:
D
On a en utilisant le théorème de changement de variables
ZZ ZZ
1 1
I= (6x 3y) dxdy = 6: (v u) 3: (4v u) jJj dudv
3 3
D D

où J représente le Jacobien de la transformation donnée, à savoir :


@x @x 11
@u @v 44
1
J= @y @y = 14 =
@u @v 34 3
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 59

Par suite
ZZ
1
I = (2 (v u) (4v u)) dudv
3
D
0 1
Z8 Z1
1 @
= ( 2v u) dv A du
3
17 2
01 1
Z8 Z
1 @ (2v + u) dv A du
=
3
17 2
Z8
1 v=1
= v 2 + uv v= 2
du
3
17
Z8
1
= (1 + u (4 2u)) du
3
17
Z8 8
u2
= (1 u)du = u
2 17
17
64 289
= 8 17
2 2
323 323
= 40 = 40 +
2 2
243
=
2
Exercice 24
Calculez l’intégrale double I suivante :
ZZ
I= x2 y 2 dxdy
x2 2
+ y2 1
a2 b

Aide : E¤ectuez le changement de variables


x = ua; y = vb:
Solution exercice 24
Considérons l’ensemble D
x2 y 2
D= (x; y) 2 R2 : + 2 1
a2 b
60 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Dans le plan Oxy c’est l’équation d’une ellipse. On e¤ectue le changement


de variables
x = ua = '(u; v)
y = vb = (u; v)
Dans le plan Ouv; l’ensemble D devient

u 2 a2 v 2 b 2
D0 = (u; v) 2 R2 : + 2 1
a2 b
= (u; v) 2 R2 : u2 + v 2 1

C’est l’équation du disque férmé de centre (0; 0) et de rayon 1: Ainsi si on


pose
h(u; v) = (x; y) = (au; bv)
et
x y
h 1 (x; y) = (u; v) = ;
a b
les applications h et h 1 transforment l’interieur de l’ellipse en un disque
fermé et vis versa. Ainsi

D = h (D0 ) et D0 = h 1
(D)

Calculons le Jacobien de ce changement de variables J ('; ) (u; v)


@'
@u
(u; v) ; @'
@v
(u; v)
J ('; ) (u; v) = @
@u
(u; v) ; @@v (u; v)
a; 0
= = ab
0; b

ZZ
I = x2 y 2 dxdy
x2 2
+ y2 1
a2 b
ZZ
= ab a2 u 2 b2 v 2 dudv
u2 +v 2 1
2 0 1 0 13
ZZ ZZ
6 B C B C7
= ab 4a2 @ u2 dudv A b2 @ u2 dudv A5
u2 +v 2 1 u2 +v 2 1
2 2
= ab a (K) b (L)
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 61

avec 0 1
ZZ
B C
K=@ u2 dudv A
u2 +v 2 1

et 0 1
ZZ
B C
L=@ v 2 dudv A :
u2 +v 2 1

Calculons les intégrales K et L en utilisant les coordonnées polaires. On


obtient en posant

u = cos( )
v = sin ( )

0 1 0 1
ZZ ZZ
B C B C
K = @ u2 dudv A = @ 2
cos2 d d A
u2 +v 2 1 [0;1] [0;2 ]
0 1 02 1 !
Z1 Z 4 1
= @ 3
d A @ cos2 d A = ( ) =
4 0 4
0 0

0 1 0 1
ZZ ZZ
B C B C
L = @ v 2 dudv A = @ 2
sin2 d d A
u2 +v 2 1 [0;1] [0;2 ]
01 1 02 1 !
Z Z 4 1
= @ 3
d A @ sin2 d A = ( ) =
4 0 4
0 0

En…n on obtient pour I


h i
2 2 2 2
I = ab a (K) b (L) = ab a b
4 4
2 2
= (ab) a b
4
et donc
ab (a2 b2 )
I= :
4
62 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Exercice 25
Calculez l’intégrale I dé…nie par
ZZ
I= xy dxdy
D

où D est la partie du plan limitée par les paraboles d’équations y =


x et x = y 2 , c’est à dire
2

p
D = (x; y) 2 R2 = 0 x 1; 0 y 1; x2 y x :

Solution exercice 25
Représentons le domaine D :
p
D = (x; y) 2 R2 = 0 x 1; 0 y 1; x2 y x :

84

4 1:png

f ig 40

0p 1
ZZ Z1 Zx
B C
I = xy dxdy = @ xydy A dx
D 0 x2

Z1 p Z1
y= x
y2 1
= x dx = x x x4 dx
2 y=x2 2
0 0
3 6 1
1 x x 1 1 1 1
= = = :
2 3 6 0 2 3 6 12
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 63

Exercice 26
Calculez ZZ
1
I= dxdy
1 + x2 + y 2
D

D = (x; y) 2 R2 : x2 + y 2 1
Solution exercice 26
En passant aux coordonnées polaires on a

ZZ ZZ
1 1
I = dxdy d d
1 + x2 + y 2 1+ 2
x2 +y 2 1 0 1; 0 2
0 1 1 02 1
Z Z
1 2
= @ drA @ d A
2 1+ 2
0 0
1 2 1 ln(2) (2 )
= ln 1 + 0
(2 ) = = ln(2)
2 2

Exercice 27
Considérons l’intégrale double I suivante :
ZZ
1
I= dxdy
1 + x2 + y 2
D

avec
D = (x; y) 2 R2 : x x2 + y 2 1
1) Montrez que
D = D1 \ D2
avec
D1 = (x; y) 2 R2 : x2 + y 2 1
et ( )
2
2 1 2
D2 = (x; y) 2 R : x +y 1
2
2) Représentez géométriquement l’ensemble D
3) En utilisant les coordonnées polaires calculez l’intégrale
ZZ
1
I= dxdy
(1 + x2 + y 2 )2
D
64 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Solution exercice 27
On a
D = (x; y) 2 R2 : x x2 + y 2 1
donc

x x2 + y 2 () x2 x + y2 0
2
1 1
, x + y2 0
2 4
2 2
1 1 1
, x + y2 =
2 4 2
, (x; y) 2 D2

D’autre part (x; y) 2 D


x2 + y 2 1
donc (x; y) 2 D1 : Ceci implique que (x; y) 2 D1 \ D2

D est l’intersection de l’interieur du disque de centre O(0; 0) et e rayon 1;


frontière comprise, et de l’exterieur du disque de centre 12 ; (0; 0) et e rayon
1
2
, frontière comprise.
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 65

90

4 2:png

f ig 41

Soit M un point du plan. On note (r; ) un couple de coordonnées polaires


de M tel que r 0 et 2 [0; 2 ] : Remarquons d’abord que

D = D+ [ D ou
D+ = x x2 + y 2 1; y 0
D = x x2 + y 2 1; y 0

On a alors

ZZ
1
I = dxdy
(1 + x2 + y 2 )2
D
ZZ
1
= 2 dxdy
(1 + x2 + y 2 )2
D+

En passant en coordonnées polaires, on obtient :

h i h i
(x; y) 2 D+ , (r; ) 2 [cos( ); 1] 0; [ [0; 1] ;
2 2
66 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

et
0 1 1
ZZ Z2 Z
1 r
I = 2 2 dxdy = 2 @ drA d
(1 + x2 + y 2 ) (1 + r2 )2
D+ 0 cos
01 1
Z Z
r
+2 @ drA
(1 + r2 )2
2
0
0 0 1 1
Z2 Z1 Z Z1
1 @ 2r A d + 12 @ 2r
= 2 2 dr drA d
2 2
(1 + r ) 2 (1 + r2 )2
0 cos 2
0

Z2 ! Z !
1 1
1 1
= d + d
(1 + r2 ) cos (1 + r2 ) 0
0 2

Z2 Z
1 1 1
= + d + +1 d
2 1 + cos2 2
0 2
0 1 0 1
Z2 Z Z2
B 1 C B1 C 1
= @ d A+@ d A+ d
2 2 1 + cos2
0 2
0

Z2 Z2
1 1
= + + d = d
4 4 1 + cos2 1 + cos2
0 0

Z2 ! Z2 !
1 1 d
= 1
d = 1
: 2
cos2 cos2
+1 cos2
+ 1 cos
0 0
! 0 1
Z2 Z2
1 d @ 1 d A
= 1+cos2
: = :
cos2
cos2 sin2 +cos2 +cos2 cos2
0 0 cos2
0 1
Z2 Z2
@ 1 d 1 d
= : 2 A= 2
: 2
0
sin2
cos2
+ 2 cos 0
(tan ( ) + 2) cos

E¤ectuons le changement de variables

t = tan( )
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 67

Alors
1
dt = d
cos2 ( )
et
=0)t=0
et
) t ! +1
!
2
Ceci nous permet d’avoir (voir f ig42)

92

4 3:png

f ig42 graphe arctan(x)

Z
+1
x
1 1 t
I = 2
dt = lim p arctan( p )
t +2 x!+1 2 2 0
0
1 x
= lim p arctan( p ) = p
x!+1 2 2 2 2
Exercice 28
Soit
D = (x; y) 2 R2 : x2 + y 2 2x 0
1. Montrez que D est un disque
ZZ p
2. Calculez x2 + y 2 dxdy
D
Solution exercice 28
1. On a :
x2 + y 2 2x = (x 1)2 + y 2 1
et donc
x2 + y 2 2x 0 () (x 1)2 + y 2 1:
68 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

D est le disque de centre (1; 0) et de rayon 1:


94

4 4:png

f ig43
On passe en coordonnées polaires, avec x = r cos et y = r sin : L’équa-
tion du disque donne

r2 2r cos 0, : 0 r 2 cos ;
2 2
La formule de changement de variables donne donc :
ZZ p
I = x2 + y 2 dxdy =
D
0r=2 cos 1
Z= 2 Z p
= @ r2 cos2 + r2 sin2 rdrA d
= 2
r=0
0r=2 cos 1 !
Z= 2 Z Z= 2 r=2 cos
@ r3
= r2 drA d = d
3 r=0
= 2
r=0 = 2

Z2
8
= cos3 d :
3
2

Il reste à linéariser cos3 . On a


ei = cos + i sin
i
e = cos i sin
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 69

Donc
ei + e i
cos =
2
En utilisant la formule du binome

(a + b)3 = a3 + b3 + 3a2 b + 3ab2

On a
3
3 ei + e i ei3 + e 3i + 3e2i e i
+ 3ei e 2i
cos = =
" 8 8#
i3 3i i i
1 e +e (e + e )
= +3
4 2 2
1 1 3
= [cos 3 + 3 cos ] = cos 3 + cos
4 4 4
Revenons à l’intérale I
Z2 Z2
8 3 8 1 3
I = cos d = cos 3 + cos d
3 3 4 4
22 2
3
Z2 Z2
8 61 3 7
= 4 cos 3 d + cos d 5
3 4 4
2 2
2 3
Z2 Z2
861 3 7
= 4 3 cos 3 d + cos d 5
3 12 4
2 2

8 1 3
[sin 3 ] 2 + [sin ] 2
3 12 2 4 2

8 1 3
= ([ 1 1]) + ([1 + 1])
3 12 4
8 2 3 8 1 3 32
= + 2 = + =
3 12 4 3 6 2 9
Exercice 29
En utilisant les coordonnées polaires, calculez les coordonnées du centre
de gravité du domaine D suivant
x2 y 2
D= (x; y) 2 R2 : + 2 1; x 0; y 0
a2 b
70 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Solution exercice 29
On commence par calculer l’aire du domaine. Il s’agit d’un quart d’éllipse
(…g.44)
95

4 5:png

f ig 00
Premièrement transformons l’interieur de l’ellipse en l’intérieur du cercle
unité en utilisant le changement de variables.
x y
u = ; v = , x = au; y = bv (g)
a b
Le Jacobien de cette transformation est égal à
a 0
J= = ab
0 b
Dans le système de coordonnées (Ouv) l’interieur de l’ellipse devient
x2 y 2
+ 2 1 , u2 + v 2 1
a2 b
Notons
x2 y 2
D= (x; y) 2 R2 : + 2 1; x 0; y 0
a2 b
et
D0 = (u; v) 2 R2 : u2 + v 2 1; u 0; v 0
D’après (g), on a
ZZ ZZ
f (x; y)dxdy = f (au; bv)abdudv
D D0
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 71

98

4 6:png

f ig45

Pour calculer les coordonnées du centre de gravité, caculons d’abord l’aire


de D: On a en posant

u = cos ; v = sin : 0 1; 0
2

ZZ ZZ ZZ
Aire(D) = dxdy = abdudv = ab d d
D D0 0 1; 0 2
0 10 1
Z1 Z2
B C
= ab @ d A@ d A
0 0
!
2 1
1
= ab [ ]02 = ab = ab
2 0 22 4

calculons maintenant xG . On a :
72 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

ZZ
xdxdy
ZZ
D 4
xG = = auabdudv
Aire(D) ab
D0
ZZ
4
= a cos ab d d
ab
0 1; 0 2
0 10 1
Z1 Z2
4 2 @ B C
= ab 2
d A @ cos d A
ab
0 0

4a 1 4a
= 1=
3 3
De même, on trouve par symétrie entre les variables x et y :
4b
yG = :
3
Exercice 30
Une poudre est répartie sur une plaque in…nie selon la densité
1
f (x; y) = p 2
x2 + y 2 + 1

où (x; y) 2 R2 . Calculer la quantité totale et moyenne de poudre sur un


disque de rayon R > 0 et centré en l’origine.
Solution Exercice 30
Puisque la densité de répartition est
1
f (x; y) = p 2;
x2 + y2 +1

alors la quantité totale de poudre qu’on note M (D) est


ZZ
1
M (D) = p 2 dxdy
2 2
x +y +1
D


D = (x; y) 2 R2 : x2 + y 2 R
1.10. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 73

Il est naturel de passer en coordonnées polaires en posant

x = cos ; y = sin : 0 R; 0 2

On a

1 1
f (x; y) = p 2 = p 2
x2 + y 2 + 1 2 cos2 + 2 sin2 + 1
1 1
= p 2 =
2 (cos2 + sin2 ) + 1 ( + 1)2

Donc

ZZ
1
M (D) = p 2 dxdy
D x2 + y2 +1
0R 1
Z2 Z
@ 1
= d Ad
( + 1)2
0 0
0R 1 02 1
Z Z
1
= @ d A@ d A
( + 1)2
0 0
ZR ZR
1 2
= 2 2d = 2 d
( + 1) 2 ( + 1)2
0 0
2R 3
ZR Z ZR
2 +2 2 4 2 +2 d 5
= d = d 2
( + 1)2 ( + 1)2 ( + 1)2
0 0 0
R R
2 1
= 2 ln( + 1) + = 2 ln( + 1) +
+1 0 +1 0
1 1 R 1
= 2 ln(R + 1) + 1 = 2 ln(R + 1) +
R+1 R+1
R
2 ln(R + 1)
R+1
74 CHAPITRE 1. LES INTÉGRALES DOUBLES

Calculons maintenant l’aire de D


0R 1 02 1
ZZ Z Z
Aire (D) = dxdy = @ d A @ d'A
D 0 0
2
R
= 2 = R2
2
En…n la quantité moyenne est notée M oy(D); elle est égale à
R
M (D) 2 ln(R + 1) R+1
M oy(D) = =
Aire (D) R2
2 R
= ln (R + 1)
R2 R+1
Chapitre 2

LES INTÉGRALES TRIPLES

2.1 INTRODUCTION ET MOTIVATIONS


On a vu dans le chapitre 1 la notion d’intégrale double dans des domaines
bornés et fermés du plan. Dans ce chapitre on va dé…nir et mettre en évidence
les applications des intégrales triples sur des domaines fermés et bornés de
l’espace.
Une question naturelle se pose alors. Pourquoi on étudie les intégrales
triples et quels sont les domaines où on peut appliquer ces intéghrales.
Pour répondre à cette question considérons un exemple trés simple. Soit
D un domaine fermé et borné de l’espace R3 constitué d’un matériau de
masse volumique (x; y; z) et on se propose de calculer la masse de D qu’on
note m(D): Si la masse volumique est constante c’est à dire

8(x; y; z) 2 D : (x; y; z) = K = constante,

alors
m(D) = (x; y; z):vol(D) = K:vol(D):
En pratique (x; y; z) n’est pas constante dans D et dépend du point P (x; y; z): Dans
ce cas on procède comme on le fait souvent en physique ou en chimie ou en
mécanique des ‡uides comme suit. On divise D en n parties D1 ; D2 ; :::; Dn

D = D1 [ D2 [ ::: [ Dn :

On prend
P1 (x1 ; y1 ; z1 ) 2 D1 ; :::; Pn (xn ; yn ; zn ) 2 Dn :
Pour n trés grand, on peut considérer que les Di sont assez petits de sorte
qu’on peut supposer que la masse volumique soit constante dans chaque

75
76 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

Di ; c’est à dire qu’on a


m(D1 ) (x1 ; y1 ; z1 )vol(D1 )
m(D2 ) (x2 ; y2 ; z2 )vol(D2 )

m(Dn ) (xn ; yn ; zn )vol(Dn )


et par conséquent la masse de D sera approximativement égale à
m(D) = m(D1 ) + m(D1 ) + ::: + m(D1 )
(x1 ; y1 ; z1 )vol(D1 ) + (x2 ; y2 ; z2 )vol(D2 )
+:::: + (xn ; yn ; zn )vol(Dn )
Notons Sn ( ) dernière somme qu’on appelle somme de Riemann associée à
;
Sn ( ) = (x1 ; y1 ; z1 )vol(D1 ) + (x2 ; y2 ; z2 )vol(D2 ) (1)
+:::: + (xn ; yn ; zn )vol(Dn )
La masse exacte de D est alors égale à
M asse(D) = lim Sn ( )
n!1

Au lieu d’étudier la masse d’un corps D de R3 ; on étudie en pratique d’autres


phénomènes dont la modélisation conduit aussi à des sommes de Riemann
semblables aux sommes rencontrées dans (1) où la masse volumique (x; y; z)
est remplacée par une autre fonction f (x; y; z) dé…nie dans D et on dé…nit
de la même manière les sommes de Riemann Sn (f ) par
Sn (f ) = f (x1 ; y1 ; z1 )vol(D1 ) + f (x2 ; y2 ; z2 )vol(D2 ) (2)
+:::: + f (xn ; yn ; zn )vol(Dn )
et
` = lim Sn (f ): (3)
n!1

43

4 7:png

f ig1 : Somme de Riemann


2.2. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES PARALLÉLÉPIPÈDES 77

Si la limite (3) existe on l’appelle intégrale triple de la fonction f (x; y; z)


sur le domaine D de R3 et modélise en général un phénomène physique
ou chimique ou biologique ou socio-économique bien particulier suivant les
caractéristiques de la fonction f (x; y; z) et le domaine D de R3 :
Le calcul d’une limite s’avère en général trés di¢ cile, donc pour calculer
une intégrale triple on ne calcule pas une limite du genre (3), on essayera
de calculer 2 ou 3 intégrales simples ou doubles. C’est ce qu’on théorème
de Fubini. Une autre technique consiste à transformer D en un domaine
D0 de forme géométrique simple de sorte que le calcul de l’intégrale triple
dans le nouveau domaine D0 soit plus simple que dans le domaine D: Cette
transformation s’appelle changement de variables. Ce chapitre contient les
paragraphes suivants :
2.2 Intégrales triples sur les parallépipèdes
2.3 Calcul des Intégrales triples sur les parallépipèdes
2.4 Intégrales triples sur les domaines férmés bornés D de R3
2.5 Calcul des Intégrales triples sur les domaines férmés bornés D de R3
2.6 Changement de variables
2.7 Applications des intégrales triples. Moment d’inertie. Centres de gra-
vité

2.2 INTÉGRALES TRIPLES SUR LES PA-


RALLÉLÉPIPÈDES
2.2.1 DÉFINITION ET INTERPRÉTATION GÉOMÉ-
TRIQUE
Dans cette partie on considère que D est un parallépipède, c’est à dire
que D s’écrit sous la forme :

D = [a; b] [c; d] [g; h]

Dans chaque intervalle formons une subdivision régulière d’ordre n; c’est


à dire :
[a; b] = [a = x0 < x1 < ::: < xn = b]
[c; d] = [c = y0 < y1 < ::: < yn = d]
[g; h] = [g = z0 < z1 < ::: < zn = h]
avec
b a
x1 x0 = x2 x1 = ::: = xi xi 1 = ::: = xn xn 1 =
n
78 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

d c
y1 y0 = y2 y1 = ::: = yj yj 1 = ::: = yn yn 1 =
n
h g
z1 z0 = z2 z1 = ::: = zk zk 1 = ::: = zn zn 1 =
n
3
Ainsi le parallépipède D est partagé en n petits parallépipèdes Dijk ; avec
Dijk = [xi ; xi 1 ] [yj ; xj 1 ] [zk ; zk 1 ]
avec
1 i n; 1 j n; 1 k n:
3
Considérons maintenant n points Pijk (xi ; yj ; zk ) 2 Dijk (1 i; j; k n)
quelconques. Soit f : D ! R continue. Ceci nous permet de construire la
somme de Riemann noté Sn (f; D) suivante :
X
n X
n X
n
Sn (f; D) = f [Pijk (xi ; yj ; zk )] vol(Dijk ) (4)
i=1 j=1 k=1

47

4 8:png

f ig2 :
Propostion 1
g) X X X
n n n
(b a) (d c) (h
Sn (f; D) = f [Pijk (xi ; yj ; zk )] (5)
n3 i=1 j=1 k=1

Preuve de la Proposition
Il su¢ t de remarquer que dans (4) on a pour (1 i; j; k n)
b ad ch g
vol(Dijk ) =
n n n
(b a) (d c) (h g)
=
n3
2.2. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES PARALLÉLÉPIPÈDES 79

Théorème 1 Soit f : D = [a; b] [c; d] [g; h] ! R continue et


fSn (f; D)gn=1;2;::: la suite composée des sommes de Riemann Sn (f; D) de la
forme
Xn Xn Xn
Sn (f; D) = f [Pijk (xi ; yj ; zk )] vol(Dijk )
i=1 j=1 k=1

Aors la suite fSn (f; D)gn=1;2;::: est convergente et ceci indépendamment du


choix des points Pijk (xi ; yj ; zk ) dans Dijk :
Dé…nition 1 La limite de la suite fSn (f; D)gn=1;2;::: s’appelle intégrale
triple de le Zfonction
ZZ f (x; y; z) sur le parallépipède [a; b] [c; d] [g; h] et on
la note f (x; y; z)dxdydz: On a donc par dé…nition
[a;b] [c;d] [g;h]
ZZZ
f (x; y; z)dxdydz = lim Sn (f; D) (6)
n!1
[a;b] [c;d] [g;h]

Exercice 1
Soit K une constante quelconque.
1) Calculez en utilisant la dé…nition
ZZZ
Kdxdydz
[a;b] [c;d] [g;h]

2) Si K = 1: Intérprétez géométriquement
ZZZ
dxdydz
[a;b] [c;d] [g;h]

Solution Exercice 1
1) D’après la formule (5) on a pour tout n 2 N
g) X X X
n n n
(b a) (d c) (h
Sn (f; D) = f [Pijk (xi ; yj ; zk )] (7)
n3 i=1 j=1 k=1

g) X X X
n n n
(b a) (d c) (h
= Sn (f; D) = K
n3 i=1 j=1 k=1
(b a) (d c) (h g)
= n3 K = K (b a) (d c) (h g)
n3
et la suite fSn (f; D)g est donc la suite constante
fSn (f; D)g = fK (b a) (d c) (h g) ; :::; K (b a) (d c) (h g) ; :::g
(8)
80 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

et par conséquent
ZZZ
Kdxdydz = lim Sn (f; D) (9)
n!1
[a;b] [c;d] [g;h]

= K (b a) (d c) (h g)

2) Si K = 1 alors (9) devient


ZZZ
dxdydz = (b a) (d c) (h g) ; (10)
[a;b] [c;d] [g;h]

il est clair que (10) représente le volume du parallépipède [a; b] [c; d] [g; h] :

2.2.2 CALCUL DES INTÉGRALES TRIPLES SUR


LES PARALLÉLÉPIPÈDES
Le calcul d’une intégrale sur un parallélépipède revient à calculer 3 in-
tégrales simples sur les cotés de ce parallélépipède. C’est le théorème dit de
Fubini suivant :
Théorème 2 (Fubini sur les parallélépipèdes)
Soit f : D = [a; b] [c; d] [g; h] ! R continue. Alors
ZZZ Z h Z d Z b
dxdydz = f (x; y; z)dx dy dz
g c a
[a;b] [c;d] [g;h]
Z b Z b Z d
= f (x; y; z)dy dx dz
g a c
Z d Z b Z h
= f (x; y; z)dz dx dy
c a g

Exercice 2
Calculer ZZZ
J= x2 2yz dx dy dz:
[0;1] [1;2] [2;3]

Solution Exercice 2
2.3. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 81

En appliquant le théorème de Fubini on obtient :


0 0 1 1
Z3 Z2 Z1
J = @ @ x2 2yz dxA dy A dz
2 1 0
02 1
Z3 Z =1
@ 1 3
= x 2xyz dy A dz
3 x=0
2 1
02 1
Z3 Z
@ 1
= 2yz dy A dz
3
2 1
Z3 !
y=2
1
= y y2z dz
3 y=1
2
Z3 Z3
2 1 2 1
= 4z ( z dz = ( 4z + z)dz
3 3 3 3
2 2
Z3 3
1 1 3 2
= 3z dz = z z
3 3 2 2
2
3 27 2 12 43
= ( )=
3 2 3 2 6

2.3 INTÉGRALES TRIPLES SUR LES EN-


SEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE
R3
2.3.1 UN PEU DE TOPOLOGIE DANS R3
Pour dé…nir l’intégrale triple sur les ensembles fermés et bornés de R3 ;
nous avons besoin de connaître des notions comme intérieur, exterieur, fron-
tière, ensemble ouvert, férmé...
Le but de ce paragraphe n’est pas d’étudier la topologie de R3 , mais plutôt
de voir ces notions de façon simpli…ée sans rentrer dans les détails.
Notons par S [(x0 ; y0 ; z0 ) ; R] la sphère ouverte de centre (x0 ; y0 ; z0 ) et de
rayon R, c’est à dire
(x; y; z) 2 R3 :
S [(x0 ; y0 ; z0 ) ; R] =
(x x0 )2 + (y y0 )2 + (z z0 )2 < R2
82 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

49

4 9:png

f ig3

Dé…nition 2 Soit (x0 ; y0 ; z0 ) 2 R3 et U R3


1) (x0 ; y0 ; z0 ) est un point interieur de U si (x0 ; y0 ; z0 ) 2 U et il existe une
sphère ouverte S [(x0 ; y0 ; z0 ) ; R] de centre (x0 ; y0 ; z0 ) et de rayon R tel que

S [(x0 ; y0 ; z0 ) ; R] U

On note Int(U ) l’ensemble des points interieurs à U


2) (x0 ; y0 ; z0 ) est un point interieur à U si (x0 ; y0 ; z0 ) 2= U et il existe une
sphère ouverte S [(x0 ; y0 ; z0 ) ; R] de centre (x0 ; y0 ; z0 ) et de rayon R tel que

S [(x0 ; y0 ; z0 ) ; R] * U

On note Ext(U ) l’ensemble des points exterieurs à U


3) (x0 ; y0 ; z0 ) est un point frontière de U si pour toute sphère S [(x0 ; y0 ; z0 ) ; R]
de centre (x0 ; y0 ; z0 ) et de rayon R; on a

S [(x0 ; y0 ; z0 ) ; R] \ int(U ) 6= ?

et

S [(x0 ; y0 ; z0 ) ; R] \ Ext(U ) 6= ?
2.3. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 83

50

5 0:png

f ig4

Dé…nition 3 Soit U R3 :
1) U est dit ouvert si tout point (x; y) de U appartient à Int(U ); c’est à
dire si
U Int(U )
1) U est dit férmé si tout point (x; y) de F r(U ) appartient à (U ); c’est à
dire si
F r(U ) U
Dé…nition 4 Soit U R3 : U est dit borné s’il existe un parallépipède
[a; b] [c; d] [g; h] tel que

U [a; b] [c; d] [g; h]

Exercice 3
Soit U R3 l’ensemble suivant :

U = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 + z 2 1

1) Trouvez Int(U ); Ext(U ); F r(U )


2) Montrez que U est fermé
3) Montrez que U est borné

Solution Exercice 3
1) Il est facile de voir que

Int(U ) = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 + z 2 < 1

et
Ext(U ) = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 + z 2 > 1
84 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

On a aussi
F r(U ) = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 + z 2 = 1
2) Soit (x; y; z) 2 F r(U ): Alors

x2 + y 2 + z 2 = 1

donc
x2 + y 2 + z 2 1
et par conséquent (x; y; z) 2 (U ): On a …nalement

F r(U ) U:

Ceci implique que U est fermé.

3) Il est facile de trouvez un cube [a; b] [c; d] [g; h] tel que

U [a; b] [c; d] [g; h]

Il su¢ t de prendre

[a; b] [c; d] [g; h]


= [ 100; +100] [ 100; +100] [ 100; +100]

2.3.2 DÉFINITION DES INTÉGRALES TRIPLES SUR


LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE
R3
Première méthode : Dé…nition de l’intégrale triple en utilisant la
fonction indicatrice 1U
Soit U R3 borné et férmé. On sait par dé…nition qu’il existe un paral-
lépipède [a; b] [c; d] [g; h] tel que

U [a; b] [c; d] [g; h]

Considérons la fonction 1U : [a; b] [c; d] [g; h] ! f0; 1g dé…nie comme


suit
1 si (x; y; z) 2 U
1U (x; y; z) =
0 si (x; y; z) 2
=U
Remarque
2.3. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 85

Remarquons que

f (x; y; z) si si (x; y; z) 2 U
(1U :f )(x; y; z) =
0 si (x; y; z) 2
=U

Dé…nition 5 Soit U R3 borné et férmé et f : U ! R continue. On


dé…nit l’intégrale triple de la fonction f sur U comme suit :
ZZZ ZZZ
def inition
f (x; y; z)dxdydz ====== (1U :f )(x; y; z)dxdydz
U [a;b] [c;d] [g;h]

Remarque 1
Dans l’intégrale
ZZZ
(1U :f )(x; y; z)dxdydz;
[a;b] [c;d] [g;h]

seules les valeurs de f (x; y; z) sur U seront prises en considération.


Si (x; y; z) 2
= U; alors (1U :f )(x; y; z) = 0

Deuxième méthode : Dé…nition de l’intégrale triple en utilisant les


sommes de Riemann

Soit U R3 borné et férmé. On divise U en n parties U1 ; U2 ; :::; Un

U = U1 [ U2 [ ::: [ Un :

Pour chaque Ui (i = 1; :::; n) dé…nissons le diamètre de Ui qu’on note par


diam(Ui ); comme étant la plus grande distance entre 2 points quelconques
appartenant à la frontière de Ui ; c’est à dire

diam(Ui ) = max fd(A; B) : A 2 F r(Ui ); B 2 F r(Ui )g

avec
A = (Ax ; Ay ; Az ) ; B = (Bx ; By ; Bz )
et
[d(A; B)]2 = (Ax Bx )2 + (Ay By )2 + (Az Bz )2
Soit f : U ! R et prenons

P1 (x1 ; y1 ; z1 ) 2 U1 ; :::; Pn (xn ; yn ; zn ) 2 Un :


86 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

arbitraires. Notons par Rn (f; U ) la somme de Riemann associée à f et à U;


c’est à dire

Rn (f; U ) = f (P1 )vol(U1 ) + f (P2 )vol(U2 ) + ::: + f (Pn )vol(Un )

Ceci étant on a le théorème suivant :

Théorème 3 Soit U R3 borné et férmé et f : U ! R continue. Alors


la limite suivante des sommes de Riemann Rn (f; U ) associée à f et à U

lim Rn (f; U )
diam(Ui )!0:i=1;:::n

existe toujours et ceci indépendamment du choix des points Pi (xi ; yi ; zi ) 2


Ui (i = 1; :::; n)

Dé…nition 6 et Notation Soit U R3 borné et férmé et f : U ! R


continue. La limite
lim Rn (f; U )
diam(Ui )!0:i=1;:::n

qu’on note ZZZ


f (x; y; z)dxdydz
U

s’appelle intégrale triple de f sur le domaine férmé borné U:

Remarque 2 ZZZ
Si f (x; y; z) n’est pas constante, malheureusement f (x; y; z)dxdydz
U
n’a pas en général une représentation géométrique car il faut se positionner
dans l’espace de dimension 4 pour pouvoir envisager celà.

Appliction des intégrales triples au calcul des volumes de corps


dans R3
Théorème 4 Soit U R3 borné et férmé. Alors le volume de U qu’on
note vol(U ) est égal à ZZZ
vol(U ) = dxdydz
U

Preuve du Théorème 4
2.3. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 87
ZZZ
Calculons dxdydz en utilisant les sommes de Riemann et le théo-
U
rème 3. On a pour tout n (f (x; y; z) = 1)

Rn (1; U ) = vol(U1 ) + vol(U2 ) + ::: + vol(Un ) = vol(U )

Donc
ZZZ
dxdydz = lim Rn (1; U ) = vol(U )
diam(Ui )!0:i=1;:::n
U

2.3.3 CALCUL DES INTÉGRALES TRIPLES SUR


LES ENSEMBLES BORNÉS ET FERMÉS DE
R3
Premier principe du théorème de Fubini. Considérer une des trois
variables comme constante

Dans ce chapitre on est en présence de 3 variables x; y; z: Le principe


général du théorème de Fubini consiste à …xer une variable et intégrer par
rapport aux deux autres ou bien …xer deux variables et intégrer par rapport
à la troisième variable. Détaillons un peu celà. Soit D R3 et

f :D!R

1) On …xe la variable z, c’est à dire qu’on considère z comme


constante
Dans ce cas f (x; y; z) devient une fonction des deux variables y et z:
Lorsque z est …xe, l’ensemble Pz = f(x; y; z) : z = constanteg est le plan
passant par le point z et parallèle au plan Oxy: Notons Dz l’intersection du
plan Pz et D
fDz = Pz \ Dg

En…n Notons Iz l’ensemble

Iz = fz 2 R : (x; y; z) 2 Dg
88 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

106

5 1:png

Le théorème de Fubini s’écrit sous la forme générale suivante

0 1
ZZZ Z ZZ
f (x; y; z)dxdydz = @ f (x; y; z)dxdy A dz
D Iz Dz

2) On …xe la variable x, c’est à dire qu’on considère x comme


constante
Dans ce cas f (x; y; z) devient une fonction des deux variables y et z:
Lorsque x est …xe, l’ensemble Px = f(x; y; z) : x = constanteg est le plan
passant par le point x et parallèle au plan Oyz: Notons Dx l’intersection du
plan Px et D

fDx = Px \ Dg

En…n Notons Ix l’ensemble

Ix = fx 2 R : (x; y; z) 2 Dg
2.3. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 89

105

5 2:png

Le théorème de Fubini s’écrit sous la forme générale suivante

0 1
ZZZ Z ZZ
f (x; y; z)dxdydz = @ f (x; y; z)dydz A dx
D Ix Dx

3) On …xe la variable y, c’est à dire qu’on considère y comme


constante
Dans ce cas f (x; y; z) devient une fonction des deux variables x et z:
Lorsque y est …xe, l’ensemble Py = f(x; y; z) : y = constanteg est le plan
passant par le point y et parallèle au plan Oxz: Notons Dy l’intersection du
plan Py et D

fDy = Py \ Dg

En…n Notons Iy l’ensemble

Iy = fy 2 R : (x; y; z) 2 Dg
90 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

107

5 3:png

Le théorème de Fubini s’écrit sous la forme générale suivante


0 1
ZZZ Z ZZ
B C
f (x; y; z)dxdydz = @ f (x; y; z)dxdz A dy
D Iy Dy

Second principe du théorème de Fubini. Considérer deux des trois


variables comme constantes

On va supposer par exemple que x et y sont constantes. Dans ce cas


la fonction f (x; y; z) devient une fonction de la variable z: le principe du
théorème de Fubini consiste à intégrer f (x; y; z) par rapport à z et par la
suite intégrer le résultat obtenu par rapport à x et y:
Les deux autres cas supposer x et z constantes ou y et z constantes se
traitent de la même manière. Détaillons un peu le premier cas avec plus de
précisions en introdusant les domaines réguliers dans R3
Dé…nition 5 (domaines réguliers dans R3 )
Soit U R3 borné et férmé. Supposons que F r(U ) = S où S est une
surface férmée. On dit que U est un domaine régulier si U et F r(U ) = S
jouissent des propriétés suivantes :
1) toute parallèle à l’axe Oz passant par un point intérieur dans U coupe
la surface S en deux points
2) le domaine tout entier U a pour projection sur le plan Oxy un domaine
régulier D (à deux dimensions) par rapport à x et par rapport à y (voir …gure
2.3. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 91

ci dessous)
B54

5 4:png

Exemples de domaines réguliers :


L’ellipsoïde, le parallélipède droit, le tétraède, etc..., sont des domaines
réguliers.
66

5 5:png

Hypothèses du Théorème de Fubini


Dans le théorème qui suit, on considère U R3 fermé, borné et régulier
et f : U ! R continue. Supposons que la surface délimitant le domaine U
c’est à dire F r(U ) ait pour équation dans sa partie inférieure z = 1 (x; y)
et dans sa partie supérieure z = 2 (x; y)
Le théorème qui suit, dit théorème de Fubini, donne un procédé de calcul
d’une intégrale triple IU dans le domaine U . Supposons que la projection D
de U sur le plan Oxy soit limitée par les courbes
y = '1 (x) ; y = '2 (x) ; a x b
92 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

108

5 6:png

On a alors le théorème suivant :


Théorème5 (de Fubini dans les domaines fermés bornés et ré-
guliers de R3 )
Soit U R3 fermé, borné et régulier et f : U ! R continue. Supposons
que la surface délimitant le domaine U c’est à dire F r(U ) soit la réunion de
deux surfaces, une surface inférieure d’éqution z = 1 (x; y) et une surface
supérieure d’équation z = 2 (x; y) : Supposons aussi que la projection D de
U sur le plan Oxy soit limitée par les courbes

y = '1 (x) ; y = '2 (x) ; a x b (f ig5)

Alors on a
8 2 3 9
ZZZ Zb >
<'Z2 (x) 2Z(x;y) >
=
6 7
f (x; y; z)dxdydz = 4 f (x; y; z) dz 5 dy dx (11)
>
: >
;
U a '1 (x) 1 (x;y)

Exercice 4
Calculer par deux méthodes di¤érentes l’intégrale triple I suivante :
ZZZ
I= f (x; y; z) dxdydz
D


f (x; y; z) = cos x
et
D = (x; y; z) 2 R3 ; x2 + y 2 + z 2 < 1
2.3. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 93

Méthode 1 : On …xe une variable (x par exemple) et on applique le


théorème de Fubini
Méthode 2 : On …xe deux variables((x; y) par exemple) et on applique
le théorème de Fubini
Solution exercice 4
Méthode 1

On a :
0 1
ZZZ Z1 ZZ
I = f (x; y; z) dx dy dz = @ cos xdydz A dx
D 1 Dx
0 1
Z1 ZZ
= cos x @ dydz A dx
1 Dx

où Dx est l’intersection de D et du plan d’équation


ZZ X = x. Dx est donc le
disque dé…ni par y 2 + z 2 < 1 x2 . Bien sûr est l’aire de Dx ; c’est à dire
Dx
ZZ
dydz = 1 x2
Dx

Donc
ZZZ Z1
I = f (x; y; z) dx dy dz = 1 x2 cos x dx
D 1
2 1
= sin x 3 x 2x cos x 1
= [2 (sin 1 cos 1) + 2 (sin 1 cos 1)]
= 4 (sin 1 cos 1) :
94 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

Méthode 2
On …xe les deux variables (x; y):

108

5 8:png

On a
(x; y; z) 2 D , x2 + y 2 + z 2 < 1

On a
F r(D) = (x; y; z) 2 R3 ; x2 + y 2 + z 2 = 1

On a
z2 = 1 x2 y2

et
p p
z= 1 x2 y2 = 1 (x; y) ou z = 1 x2 y2 = 2 (x; y)

Notons Dxy la projection de D l’axe Oxy: On a

Dxy = (x; y; z) 2 R3 ; x2 + y 2 + z 2 1 et z = 0

c’est à dire

Dxy = (x; y; z) 2 R3 ; x2 + y 2 1 et z = 0
2.3. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 95

On obtient en appliquant le théorème de Fubini


0 1
ZZ 2Z
(x;y)
B C
I = @ f (x; y; z)dz A dxdy
Dxy 1 (x;y)
0p 1
1 x2 y 2
ZZ Z
B C
= B (cos x)dz C
@ A dxdy
Dxy
p
1 x2 y 2
ZZ p
1 x2 y 2
= (cos x) [z] p dxdy
1 x2 y 2
Dxy
ZZ p
= 2 (cos x) 1 x2 y 2 dxdy
Dxy
0p 1
Z1 1Z x2
p
B C
= 2 @ cos x 1 x2 y 2 dy A
p
1 1 x2
0p 1
Z1 1Z x2
p
B C
= 2 cos x @ 1 x2 y 2 dy A
p
1 1 x2
Z1
= 2 (cos x)I1 (x)dx
1

où p
1Z x2
p
I1 (x) = 1 x2 y 2 dy
p
1 x2

Calculons d’abord l’intégrale intérieure I1 (x) en e¤ectuant le changement de


variables p y
y = 1 x2 sin(t) ) sin(t) = p
1 x2
p
dy = 1 x2 cos(t)
et
p
si y = 1 x2 ) sin(t) = 1 et t =
2
p
si y = 2
1 x ) sin(t) = 1 et t =
2
96 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

Donc
p
1Z x2
p
I1 (x) = 1 x2 y 2 dy
p
1 x2

Z2 q p
= 1 x2 (1 x2 ) sin2 (t) 1 x2 cos(t)dt
2

Z2 q p
= (1 x2 ) 1 sin2 (t) 1 x2 cos(t)dt
2

Z2
= 1 x2 cos2 (t)dt
2

Revenons maintenant à notreintégrale I


Z1
I = 2 (cos x)I1 (x)dx
1
0 10 1
Z1 Z2
B C
= 2@ (cos x) 1 x2 dxA @ cos2 (t)dtA
1 2
0 1
Z1
= 2@ (cos x) 1 x2 dxA
2
1
0 1
Z1
= @ (cos x) 1 x2 dxA
1
1
= sin x 3 x2 2x cos x 1
= 4 (sin 1 cos 1) :

Exercice 5 ZZZ
Calculer l’intégrale triple f (x; y; z)dxdydz de la fonction f (x; y; z) =
U
xyz dans le volume U limité par les plans
x = 0; y = 0; z = 0; x + y + z = 1:
2.3. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 97

Solution Exercice 5
Ce domaine est régulier, il est limité supérieurement et inférieurement par
les plans z = 0 et z = 1 x y, et sa projection sur le plan Oxy est un domaine
régulier D qui est le triangle limité par les droites x = 0; y = 0; y = 1 x
(…g. 7).

27

5 9:png

f ig7

Par conséquent :
21 3
ZZZ ZZ Zx y

IU = f (x; y; z)dxdydz = 4 (xyz)dz 5 dxdy:


U D 0

Introduisons les bornes d’intégration dans l’intégrale double sur le do-


maine D :
8 2 3 9
Z1 <1Z x 1 Zx y =
IU = 4 xyz dz 5 dy dx
: ;
0 0 0
8 9
Z1 <1Z x 2 z=1 x y =
xyz
= dy dx =
: 2 z=0 ;
0 0
8 9
Z1 <1Z x =
1
= xy (1 x y)2 dy dx
2 : ;
0 0
Z1
x 1
= (1 x)4 dx = :
24 720
0
98 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

2.3.4 PROPRIÉTÉS DES INTÉGRALES TRIPLES


SUR LES DOMAINES BORNÉS DE R3
Théorème 6 Soit U R3 fermé, borné et régulier et f : U !
R continue. Supposons que se présente sous la vorme suivante

U = U1 [ U2

avec
Int(U1 ) \ int(U2 ) = ? (12)

Alors on a
ZZZ ZZZ ZZZ
f (x; y; z)dxdydz = f (x; y; z)dxdydz + f (x; y; z)dxdydz
U U1 U2
(13)

Théorème 7 Soit U R3 fermé, borné et régulier et f : U !


R continue. Notons par

M = max ff (x; y; z) : (x; y; z) 2 U g

et
m = min ff (x; y; z) : (x; y; z) 2 U g

Alors on a
ZZZ
m:vol(U ) f (x; y; z)dxdydz M:vol(U ) (14)
U

Exercice 6
Soit U le cylindre plein de hauteur 3 et de base le disque D = f(x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 1;
Calculez
ZZZ
J= (1 2yz) dxdydz
U
2.3. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 99

Solution Exercice 6

61

6 0:png

f ig8

Si (x; y) 2 D alors

x2 + y 2 1 , y 2 = 1 x2
n p p o
, y = 1 x2 ou y = 1 x2

Donc

U = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 1; 0 z 3
= f(x; y; z) 2 R3 : x 2 [ 1; 1] ;
h p p i
y 2 1 x2 ; 1 x2 ; z 2 [0; 3]g

Calculons donc
ZZZ
J= (1 2yz) dx dy dz
U

U est un domaine férmé borné régulier. On applique le théorème de Fu-


bini, on obtient :
100 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

0 1
Z3 ZZ
J = @ (1 2yz) dxdy A dz
0 D
0 0p 1 1
Z3 Z1 1Z x2
B B C C
= @ @ (1 2yz) dy A dxA dz
p
0 1 1 x2
Z3 Z1 p
2 y= 1 x2
= dz y y z y=
p
1 x2
dx
0 1
0 1
Z3 Z1 p p
= @ 1 x2 1 x2 z + 1 x2 + 1 x2 z dxA dz
0 1
0 1
Z3 Z1 p
= @ 2 1 x2 dxA dz
0 1

E¤ectuons le changement de variables

x = sin(t) ) dx = cos(t)dt

et

x = 1 ) sin(t) = 1 ) t =
2
x = 1 ) sin(t) = 1)t=
2
2.3. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 101
0 1 0 1
Z3 Z1 p Z3 Z2
@ 2 1 B C
J = x2 dxA dz = @ 2 cos2 t dtA dz
0 1 0 2
0 1
Z3 Z2
B 1 + cos(2t) C
= @ 2 dtA dz
2
0 2
0 1
Z3 Z2
B C
= @ 1 + cos(2t) dtA dz
0 2
0 1
Z3 Z2
B1 C
= @ 2 + 2 cos(2t) dtA dz
2
0 2
0 1
Z3 Z2
1 B C
= @ 2 + 2 cos(2t) dtA dz
2
0 2
0 1
Z3 Z2
1 B t= C
= @ [2t + sin(2t) ]t= 2 A dz
2 2
0 2

Z3
1 1
= ( + + 0 + 0) dz = (2 ) 3=3
2 2
0

Exercice 7
U est l’interieur de l’ellipsoide fermée, c’est à dire :

x2 y 2 z 2
U= (x; y; z) : + 2 + 2 1
a2 b c

1) Calculez le volume de U qu’on note V ol(U ) par deux méthodes di¤é-


rentes
Méthode 1
Commencez par …xer (x; y) et intégrer par rapport à z puis intégrer par
rapport à (x; y)
Méthode 2
Commencez par …xer (z) et intégrer par rapport à (x; y) ; puis intégrer
par rapport à (z)
2) Calculez V ol(U ) dans le cas particulier a = b = c
102 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

Solution Exercice 7
1)
Méthode 1
On ommence par …xer (x; y) et intégrer par rapport à z puis intégrer par
rapport à (x; y)

67

6 1:png

f ig9

L’ellipsoide U est un domaine férmé borné et régulier. On a

x2 y 2 z 2
F r(U ) = (x; y; z) 2 R3 : + 2 + 2 =1
a2 b c

On a
x2 y 2 z 2 x2 y2
+ 2 + 2 = 1 , z 2 = c2 1
a2 b c a2 b2
Donc r r
x2 y2 x2 y2
z=c 1 ou z = c 1
a2 b2 a2 b2
Par conséquent
F r(U ) = S+ [ S
avec ( r )
x2 y2
S+ = (x; y; z) : z = c 1
a2 b2
et ( r )
x2 y2
S = (x; y; z) : z = c 1
a2 b2
2.3. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 103

D est la projection de U sur le plan Oxy: Donc


x2 y 2 z 2
D= (x; y; z) : + 2 + 2 1 et z = 0
a2 b c
c’est à dire
x2 y 2
D= (x; y; z) : + 2 1 et z = 0
a2 b
c’est l’équation d’une ellipse. D est régulier. On a
x2 y 2 x2
+ 2 1 , y 2 = b2 1
a2 b a2
Donc s s
x2 x2
y=b 1 ou y = b 1
a2 a2
On a donc ZZZ
V ol(U ) = dxdydz
U

Appliquons le théorème de Fubini en commençant par …xer les variables


(x; y). On obtient :
0 q 2 y2 1
c 1 x2
ZZ Za b2
B C
vol(U ) = B dz C
@ A dxdy
2
q
x2 2 2
+ y2 1 c 1 x2 y2
a2 b a b
ZZ q
2 2
c 1 x2 y2
[z] q a
2
b
2 dxdy
c 1 x2 y2
a b
x2 2
+ y2 1
a2 b
ZZ r !
x2 y2
= (2c) 1 dxdy
a2 b2
x2 2
+ y2 1
a2 b
2 r 3
x2
b 1
Za 6 Z a2 r ! 7
6 x2 y2 7
= (2c) 6 6 1 dy 7
7 dx
4 r
a2 b2 5
a x2
b 1
a2

Za
= (2c) I(x)dx
a
104 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

avec
r
x2
b 1
Z a2 r
x2 y2
I(x) = 1 dy
r
a2 b2
x2
b 1
a2

Calculons d’abord l’intégrale I(x)

r
x2
b 1
Z a2 r
x2 y2
I(x) = 1 dy
r
a2 b2
x2
b 1
a2

En remarquant que x est constante, on e¤ectue le changement de variable

s s
x2 x2
y=b 1 sin(t) aors dy = b 1 cos(t)
a2 a2

et
y
sin(t) = q
x2
b 1 a2

Trouvons les bornes d’intégration de la variable t

s
x2
Si y = b 1 alors sin(t) = 1 et t =
a2 2

et
s
x2
Si y = b 1 alors sin(t) = 1 et t =
a2 2
2.3. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 105

Donc
+2 s
Z x2
x2 (1 a2
)
I = 1 b 2 sin2 (t)dy
a2 b2
2

Z r
+2 s
x2 x2 x2
= 1 (1 ) sin2 (t)b 1 cos(t)dt
a2 a2 a2
2

Z r
+2 s
x2 x2
= b (1 )(1 sin2 (t)) 1 cos(t)dt
a2 a2
2

+2
Z
x2 x2
= b 1 cos2 (t)dt = b 1
a2 a2 2
2

Finalement
Z
+a
x2
V ol(U ) = bc 1 dx
a2
a
a
1 3
= bc x x
3a2 a
1 3 a3
= bc a a ( a+
3a2 3a2
2a
= bc 2a
3
4a 4
= bc = abc
3 3
Méthode 2
On …xe (z) et nous intégrons par rapport à (x; y); puis nous intégrons par
rapport à (z) : On a
0 1
Z+c Z Z
vol(U ) = @ dxdy A dz
c Dz

avec
Dz = Pz \ U
106 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

Pz étant le plant parallèle à l’axe Oxy et passant par le point (0; 0; z) ; c’est
à dire

x2 y 2 z2
Dz = (x; y; z) 2 R3 : + 2 1 ; c z c
a2 b c2

ou encore

x2 y 2 c2 z2
Dz = (x; y; z) 2 R3 : + 2 ; c z c
a2 b z2

La frontière de Dz

x2 y 2 c2 z 2
F r(Dz ) = (x; y; z) 2 R3 : + = ; c z c (a)
a2 b2 z2

Quand on projette Dz sur le plan Oxy, c’est l’intérieur d’une éllipse. Si


on pose dans l’équation (a) : y = 0;on trouve les points d’intersection de
F r(Dz ) avec l’axe Ox: On obtient deux points d’intersections
r r
z2 z2
x=a 1 et x = a 1
c2 c2

Maintenant si
r r
z2 z2
a 1 x a 1
c2 c2
alors et en considérant l’équation (a)
r r
x2 z2 x2 z2
b 1 y b 1
a2 c2 a2 c2

Reste l’intersection de l’ellipsoide avec l’axe Oz:Il su¢ t de mettre x = 0 et y =


0 dans l’équation

x2 y 2 z 2
F r(U ) = (x; y; z) 2 R3 : + 2 + 2 =1
a2 b c

on btient
z2
= 1 , z 2 = c2 , z = c ou z = c
c2
2.3. INTÉGRALES TRIPLES SUR LES ENSEMBLES FERMÉS ET BORNÉS DE R3 107

113

6 2:png

On a ainsi obtenu les bornes d’intégration des variables x et y: Ceci nous


permet d"appliquer le théorème de Fubini
0 q
z2
0 q
x2 z2
1 1
x=a 1 y=b 1
Z+c Z c2 Z a2 c2
B B C C
vol(U ) = B B dy C C
@ @ A dxA dz
q q
c z2 x2 z2
x= a 1 y= b 1
c2 a2 c2
0 q
z2
1
Z
+c x=a 1
Z c2 r !
B x2 z2 C
= B 2b 1 dxC
@ a2 c2 A dz
q
c z2
x= a 1
c2

Z+c
= (Iz ) dz
c

avec q
z2
x=a
Z1
c2 r !
x2 z2
Iz = 2b 1 dx
q
a2 c2
z2
x= a 1
c2

Donc calculons d’abord Iz : Pour celà posons le changement de variables


r
z2
x=a 1 sin(t)
c2
Alors r
z2
dx = a 1 cos(t)dt
c2
108 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

et
r
z2
x = a 1 2
) sin(t) = 1 ) t =
r c 2
z 2
x = a 1 ) sin(t) = 1 ) t =
c2 2
et
z2
x2 21 c2 z2
=1 a sin2 (t) = 1 sin2 (t)
a2 a2 c2
et
q
z2
x=a
Z1
c2 r !
x2 z2
Iz = 2b 1 dx
q
a2 c2
z2
x= a 1
c2

+2
Z s ! r
z2 z2 z2
= 2b 1 1 sin2 (t) a 1 cos(t)dt
c2 c2 c2
2

+2
Z s !r
z2 z2
= 2ab 1 1 sin2 (t) 1 cos(t)dt
c2 c2
2

+2
Z
z2 z2
= 2ab 1 cos2 (t)dt = 2ab 1
c2 c2 2
2

z2
= ab 1
c2
Revonons maintenant à notre intégrale principale
Z+c Z+c
z2
V ol(U ) = (Iz ) dz = ab 1 dz
c2
c c
3 z=c
z
= ab z
3c2 z= c
c3 c3
= ab c c 3c2
3c2
2c 2c 4
= ab + = abc
3 3 3
2.4. CHANGEMENT DE VARIABLES DANS LE CALCUL DES INTÉGRALES TRIPLES109

2) Si a = b = c, U est la sphère unité et la formule précédente devient :


4 3
V ol(U ) = a
3

2.4 CHANGEMENT DE VARIABLES DANS


LE CALCUL DES INTÉGRALES TRIPLES
2.4.1 CHANGEMENT DE VARIABLES. CAS GÉ-
NÉRAL
Introduction
ZZZ
Soit à calculer f (x; y; z) dxdydz qui s’avère di¢ cile. Comme dans les
U ZZZ
intégrales doubles, on transforme f (x; y; z) dxdydz à une autre intégrale
ZZZ U

triple F (u; v; w) dudvdw où la nouvelle intégrale de la variable (u; v; w)


U0
dans U est plus facile à calculer. Transformer U en U 0 ou U 0 en U par une
0

application bijective s’appelle changement de variables. Reste à choisir le


bon changement de variables.

Hypothèses du changement de variables


Supposons que

x = ' (u; v; w) ; y = (u; v; w) ; z = (u; v; w) (15)

et posons

h(u; v; w) = (' (u; v; w) ; (u; v; w) ; (u; v; w)) = (x; y; z) (16)

Supposons que h véri…e les conditions suivantes :


Condition 1
h : U 0 ! U est bijective
c’est à dire pour tout élément (x; y; z) 2 D, il existe un seul élément (u; v; w) 2
U 0 tel que
h(u; v; w) = (x; y; z)
Conséquence de la condition 1
110 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

1
L’application h admet une fonction réciproque qu’on note h dé…nie
comme suit :
h 1 : U ! U0
1
h et h véri…ent

8(x; y; z) 2 U : h( h 1 (x; y; z)) = (x; y; z)


8(u; v; w) 2 D0 : h 1 (h(u; v; w)) = (u; v; w)

69

6 3:png

f ig10

Condition 2
Les applications ' et et ont des dérivées partielles :

@' @' @'


; ;
@u @v @w
@ @ @
; ;
@u @v @w
@ @ @
; ;
@u @v @w
1
continues dans U 0 : De même pour les applications réciproques ' 1 , et
1

Jacobien
Soient
h : U0 ! U
(u; v; w) ! h (u; v; w) = (' (u; v; w) ; (u; v; w) ; (u; v; w))
2.4. CHANGEMENT DE VARIABLES DANS LE CALCUL DES INTÉGRALES TRIPLES111

On dé…nit la matrice de Jacobi des applications '; et au point (u; v; w);


qu’on note J ('; ; ) (u; v; w) par :
0 @' @' @' 1
@u @v @w
J ('; ; ) (u; v; w) = @ @
@u
@
@v
@
@w
A (u; v; w) (17)
@ @ @
@u @v @w

On dé…nit aussi le déteminant de la matrice de Jacobi par


0 @' @' @' 1
@u @v @w
det(J ('; ; ) (u; v; w)) = det @ @
@u
@
@v
@
@w
A (u; v; w) (18)
@ @ @
@u @v @w
@ @
@' @v @w
= det @ @ (u; v; w)
@u @v @w
@ @
@' @u @w
det @ @ (u; v; w)
@v @u @w
@ @
@' @u @v
+ det @ @ (u; v; w)
@w @u @v

Théorème du changement de variables


Nous sommes maintenant en mesure de donner le théorème du change-
ment de variables en remarquant que :

f (x; y; z) = f ('(u; v; w); (u; v; w); (u; v; w)) (19)


Dans le cas de deux variables et si (x; y) = ('(u; v); (u; v)); alors l’élé-
ment de surface S = x: y est égal à

S= x: y = jdet(J ('; ) (u; v))j u: v

Dans le cas de 3 variables, on montre en utilisant le calcul di¤érentiel,


que l’élément de volume V = x: y: z est égal à

V = x: y: z = jdet(J ('; ; ) (u; v; w))j u: v: w (20)

Par conséquent on aura

dxdydz = jdet(J ('; ; ) (u; v; w))j du:dv:dw (21)

Reste à savoir que si (x; y; z) 2 U alors (u; v; w) 2 D0 : Avec ces précisions


on obtient le théorème de changement de variables suivant
112 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

Théorème 8 Soit U R3 fermé et borné. f : U ! R continue. Suppo-


sons qu’il existe une application h : U 0 ! U bijective et telle que

8(u; v; w) 2 D0 : h(u; v; w) = ('(u; v; w); (u; v; w); (u; v; w)) = (x; y; z)

où ' ; et sont des fonctions bijectives admettant des dérivées partielles


d’ordre1, continues, ainsi que leurs fonctions réciproques. Alors
ZZZ
f (x; y; z) dxdydz (22)
Z ZUZ
= f [' (u; v; w) ; (u; v; w) ; (u; v; w)] jdet J(('; ; ) (u; v; w))j dudvdw
U0

2.4.2 CHANGEMENT DE VARIABLES. COORDON-


NÉES CYLINDRIQUES
Soit (x; y; z) 2 R3 ; alors on peut écrire (x; y; z) sous la forme suivante
(…g11)

71

6 4:png

f ig11

x= cos ; y = sin ; z = z (23)


avec
2]0; +1[ ; 0 < 2 ; z2R
Le triplet ( ; ; z) véri…ant (23), s’appellent coordonnées cylindriques du
point M (x; y; z): Dans ce cas particulier, on a

x = ' ( ; ; z) ; y = ( ; ; z) ; z = ( ; ; z)
2.4. CHANGEMENT DE VARIABLES DANS LE CALCUL DES INTÉGRALES TRIPLES113

avec
' ( ; ; z) = cos
( ; ; z) = sin
( ; ; z) = z
Les applications '; ; véri…ent toutes les conditions du changement de va-
riables énoncés dans la section précédente. Pour écrire la formule du change-
ment de variable calculons d’abord le Jacobien et le détérminant du Jacobien
jdet J(('; ; ) ( ; ; z))j : On a
0 @' @' @' 1
@ @ @z
B @ @ @ C
J ('; ; ) ( ; ; z) = @ @ @ @z A ( ; ; z)
@ @ @
@ @ @z
0 1
cos( ) sin( ) 0
= @ sin( ) cos( ) 0 A
0 0 1
Calculons le détérminant de Jacobi en développant suivant la 3ème ligne :
cos( ) sin( )
jdet J(('; ; ) ( ; ; z))j =
sin( ) cos( )
= cos2 ( ) + sin2 ( ) =
Finalement la formule du changement de variables (22) donne
ZZZ
f (x; y; z) dxdydz (24)
ZUZ Z
= f [' ( ; ; z) ; ( ; ; z) ; ( ; ; z)] d d dz
U 0 =h 1 (U )
ZZZ
= f [ cos( )); sin( ); z] d d dz
U 0 =h 1 (U )

Exercice 8
Soit U le cylindre plein de hauteur 3 et de base le disque
D = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 1; z = 0 :
Calculez en utilisant les coordonnées cylindriques l’intégrale J suivante :
ZZZ
J= (1 2yz) dxdydz
U
114 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

Remarque : L’intégrale J a été déjà calculée dans l’exercice 5 en utilisant


le théorème de Fubini
Solution Exercice 8
En coordonnées cylindriques, on a :

x = cos ; y = sin ; z = z

avec
U 0 = ( ; ; z) 2 R3 = 2 [0; 1] ; 2 [0; 2 [ ; z 2 [0; 3]

On a d’après la formule de changement de variables (24) (en coordonnées


cylindriques) on a

ZZZ
J = (1 2yz) dxdydz
Z ZUZ
= [1 2 sin z] d d dz
U0
22 0 3 1 3
Z1 Z Z
= 4 @ [1 2 sin z] dz A d 5 d
0 0 0
22 0 3 1 3
Z1 Z Z
z=3
= 4 @ z ( sin ) z 2 Ad 5d
z=0
0 0 0
22 3
Z1 Z
= 4 (3 9 sin ) d 5 d
0 0
Z1 h i
=2
= [3 + 9 cos ] =0 d
0
Z1
= [6 + 9 9 ]d
0
Z1 2 1
6
= 6 d =6 = =3
2 0 2
0
2.4. CHANGEMENT DE VARIABLES DANS LE CALCUL DES INTÉGRALES TRIPLES115

2.4.3 CHANGEMENT DE VARIABLES. COORDON-


NÉES SPHÉRIQUES
En coordonnées sphériques, la position d’un point P dans l’espace est
dé…nie par trois nombres ; r; '; où r est la distance du point à l’origine des
coordonnées, dites encore le rayon vecteur du point P , ' est l’angle entre le
rayon vecteur et l’axe Oz et est l’angle entre la projection du rayon vecteur
sur le plan Oxy et l’axe Ox calculé dans le sens trigonométrique (dans le sens
contraire des aiguilles d’une montre) (…g.12).

72BIS

6 5:jpg

f ig12 : Coordonnees spheriques

On a pour tout point de l’espace :

0 r < 1; 0 ! ; 0 <2 :

Les expressions des coordonnées cartésiennes en fonctions des coordonnées


sphériques sont donc données par les relations suivantes :

x = '(r; ; !) = r sin(!): cos( )

y = (r; ; !) = r sin(!): sin( )

z = (r; ; !) = r cos(!)

Les applications '; ; véri…ent toutes les conditions du changement de va-


riables énoncés dans la section précédente. Pour écrire la formule du change-
ment de variable calculons d’abord le Jacobien et le détérminant du Jacobien
116 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

jdet J(('; ; ) (r; ; !))j : On a


0 @' @' @' 1
@r @ @!
J(('; ; ) (r; ; !)) = @ @
@r
@
@
@
@!
A (r; ; !)
@ @ @
@r @ @!
0 1
sin(!): cos( ) r sin(!): sin( ) r: cos( ) cos(!)
= @ sin(!): sin( ) r sin(!): cos( ) r: sin( ) cos(!): A
cos(!) 0 r sin(!)

Calculons le détérminant de Jacobi en développant suivant la 3ème ligne, on


obtient :

r sin(!): sin( ) r: cos( ) cos(!)


jdet J(('; ; ) (r; ; !))j = cos(!)
r sin(!): cos( ) r: sin( ) cos(!):
sin(!): cos( ) r sin(!): sin( )
r sin(!)
sin(!): sin( ) r sin(!): cos( )

On a

r sin(!): sin( ) r: cos( ) cos(!)


cos(!)
r sin(!): cos( ) r: sin( ) cos(!):
= cos(!) r2 sin(!): cos(!): sin2 ( ) r2 sin(!) cos(!) cos2 ( )
= r2 sin(!): cos2 (!) sin2 ( ) + cos2 ( )
= r2 sin(!): cos2 (!)

et

sin(!): cos( ) r sin(!): sin( )


r sin(!)
sin(!): sin( ) r sin(!): cos( )
= r sin(!) r sin2 (!) cos2 ( ) + r sin2 (!) sin2 ( )
= r2 sin3 (!)

Donc

jdet J(('; ; ) (r; ; !))j = r2 sin(!): cos2 (!) r2 sin3 (!)


= r2 sin(!) cos2 (!) + sin2 (!)
= r2 sin(!) = r2 sin(!)
2.5. APPLICATIONS DES INTÉGRALES TRIPLES 117

Finalement la formule du changement de variables (22) donne


ZZZ
f (x; y; z) dxdydz (25)
ZUZ Z
= f [' (r; ; !) ; (r; ; !) ; (r; ; !)] r2 sin(!)drd d!
U 0 =h 1 (U )
ZZZ
= f [(r sin(!): cos( ); (r sin(!): sin( ); (r cos(!))))] r2 sin(!)drd d!
U 0 =h 1 (U )

2.5 APPLICATIONS DES INTÉGRALES TRIPLES


2.5.1 APPLICATION AU CALCUL DE QUANTITÉS
TOTALES DE MATIÈRE, DE COURANT OU
D’ENERGIE
En physique, si : U ! R+ représente une concentration de matière (une
densité volumique), une densité de courant ou une densité d’énergie, alors on
a la dé…nition suivante :
Dé…nition 6 On appelle quantité totale de matière, de courant ou déner-
gie en U le nombre M (U ) suivant :
ZZZ
M (U ) = (x; y; z) dx dy dz (26)
U

On appelle quantité moyenne de matière, de courant ou d’énergie en U


le nombre Moy
ZZZ
1
Moy = (x; y; z) dx dy dz
V ol (U )
U

Exercice 9
Un matériau est réparti dans un cube C = [0; R]3 selon la densité volu-
x+y
mique (x; y; z) = (z+1) 2.

1) Calculez La quantité totale du matériau M (C)


2) Calculez la quantité moyenne du materiau Moy (C)
Solution Exercice 9
La quantité totale du matériau M (C) dans le cube C = [0; R]3 est égale
d’après la relation
118 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

ZZZ
M (C) = (x; y; z) dx dy dz
C
0R 0R 1 1
ZZZ ZR Z Z
x+y @ @ x+y
= 2 dx dy dz = dz A dy A dx
(z + 1) (z + 1)2
C 0 0 0
0R 0R 1 1
Z Z
R Z
@ x+y@ 1
= dz A dy A dx
(z + 1)2
0 0 0
0R ! 1
Z Z
R
R
@ (x + y) 1
= dy A dx
z+1 0
0 0
0R 1
Z Z
R

@ (x + y)(1 1
= )dy A dx
1+R
0 0
0 1
ZR ZR
R @ (x + y)dy A dx
R+1
0 0
Z
R !
y=R
R 1
= xy + y 2 dx
R+1 2 y=0
0
ZR x=R
R 1 R x2 1
= xR + R2 dx = R + R2 x
R+1 2 R+1 2 2 x=0
0
R R2 1 2 R R4
= R + R R = R3 =
R+1 2 2 R+1 R+1

Puisque V ol (C) = R3 . La quantité moyenne du materiau dans le cube


est :

ZZZ
1
Moy (C) = f (x; y; z) dx dy dz
V ol (D)
D
1 R4 R
= = :
R3 R + 1 R+1
2.5. APPLICATIONS DES INTÉGRALES TRIPLES 119

2.5.2 APPLICATION AU CALCUL DES COORDON-


NÉES DU CENTRE DE GRAVITÉ
Soit U R3 : La masse totale de U est le nombre
ZZZ
M (U ) = (x; y; z) dx dy dz
D

où : D ! R+ la densité de masse.
Dé…nition 7 Le centre de masse (ou centre d’inertie, ou encore bary-
centre) est le point G(xG ; yG ; zG ), avec
ZZZ
1
xG = x (x; y; z) dx dy dz
M (U )
D
ZZZ
1
yG = y (x; y; z) dx dy dz
M (U )
U
ZZZ
1
zG = z (x; y; z) dx dy dz
M (U )
U

2.5.3 APPLICATION DES INTÉGRALES TRIPLES


AU CALCUL DES MOMENTS D’INERTIE
Dé…nition 8 Soit U R3 et : U ! R+ : Le matériau U est dit
homogène si sa densité de masse : U ! R+ est constante.
Supposonsons maintenant que la densité de masse : U ! R+ n’est pas
constante, c’est à dire que est fonction de (x; y; z)
Dé…nition 9 Soit U R3 fermé et borné. Pour tout point M (x; y; z) 2
U et tout point P (x0 ; y0 ; z0 ) 2 R3 ; notons par d(M; P ) la distance d’un point
M (x; y; z) au point P (x0 ; y0 ; z0 ) ; c’est à dire
[d(M; P )]2 = (x x0 )2 + (y y0 )2 + (z z0 )2
Le moment d’inertie de U par rapport à P est le nombre
ZZZ
1
I(U; P ) = [d(M; P )]2 (x; y; z) dxdydz
M (U )
U

Si P (x0 ; y0 ; z0 ) = O(0; 0; 0); alors


ZZZ
1
I(U; O) = x2 + y 2 + z 2 (x; y; z) dxdydz
M (U )
U
120 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

2.6 EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES


Exercice 10
On cherche à déterminer les coordonnées du centre de gravité du demi-
cylindre homogène D dé…ni par

D = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 R2 ; 0 z H; y 0

On suppose que la densité de masse est (x; y; z) = 1 (f ig13)

1O9

6 6:png

f ig13

Solution Exercice 10
Le centre de gravité G a pour coordonnées (xG ; yG ; zG ) avec
ZZZ
1
xG = x dx dy dz
M (D)
Z ZDZ
1
yG = y dx dy dz
M (D)
Z ZDZ
1
zG = z dx dy dz
M (D)
D

et ZZZ
M (D) = dxdydz
D
2.6. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 121

est la masse de D:
Calcul de M (D)
Utilisons les coordonnées cylindriques

h : D0 ! D
( ; ; z) ! h ( ; ; z) = (x; y; z)

avec
x = cos ; y = sin ; z = z
On a dans ce cas

D0 = h 1
(D) = f( ; ; z) j 2 [0; R] ; 2 [0; ] ; z 2 [0; H]g :

Dans ce problème, Le calcul de la masse totale donne :


ZZZ ZZZ
M (D) = dxdydz = d d dz
D D0
0 0 1 1
ZH ZR Z
= @ @ d A d A dz
0 0 0
0H 10 R 10 1
Z Z Z
= @ dz A @ d A@ d A
0 0 0
!
2 R 2
H R
= H = :
2 0 2

Calcul de xG
ZZZ
1
xG = x dx dy dz
M (D)
Z ZDZ
1
= cos d d dz
M (D)
D0
ZZZ
1 2
= cos d d dz
M (D)
D0
0R 1 0 1 0H 1
Z Z Z
1 @
= 2
d A @ cos d A @ dz A = 0;
M (D)
0 0 0
122 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

or

Z
cos d = [sin ]0 = 0
0

Donc

xG = 0

Calcul de yG

ZZZ
1
yG = y dx dy dz
M (D)
Z ZDZ
1
sin( ) d d dz
M (D)
0
Z ZDZ
1 2
sin( )d d dz
M (D)
D0
0R 1 0 1 0H 1
Z Z Z
1 @
= 2
d A @ sin d A @ dz A
M (D)
0 0 0
!
3 R
1
= H R2
([ cos ]0 ) (H)
2
3 0

2 R3
= ( cos( ) ( cos(0))H
R2 H 3
2 R3 4R
= (2H) =
R2 H 3 3
2.6. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 123

Calcul de zG
ZZZ
1
zG = z dx dy dz
M (D)
Z ZDZ
1
z d d dz
M (D)
D0
0R 10 10H 1
Z Z Z
1 @
= d A @ d A @ z dz A
M (D)
0 0 0
1 R2 H 2
= H R2
2
2 2
2 R2 H 2 H
= 2
=
H R 2 2 2
Ainsi les coordonnées du centre de gravité sont
4R H
G= 0; ; :
3 2
Exercice 11
Calculer les coordonnées du centre de gravité du solide ; composé du
cylindre CR de centre (0; 0; 0); de rayon R et de hauteur R et de la demi-boule
BR
BR = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 + z 2 R2 ; z 0
Solution Exercice 11
Notons par le sous ensemble de R3 suivant :

= BR [ CR

La masse totale de est notée M ( ): On a

M ( ) = M (BR ) + M (CR )

Si on note h l’application bijective qui exprime (x; y; z) en coordonnées


sphériques
x = r cos( ): sin(!)
y = r sin( ): sin(!)
z = r cos(!)
avec h i
r 2 [0; R] ; 2 [0; 2 ] ; ! 2 ;
2
124 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

on a
n h io
h 1 (BR ) = (r; ; !)j r 2 [0; R] ; 2 [0; 2 ] ; ! 2 ;
2
La densité de masse (x; y; z) est égale en coordonnés sphériques

(x; y; z) = z 2 = r2 cos2 ! sur BR :


On a donc :

ZZZ
M (BR ) = z 2 dxdydz
B
Z ZR Z
= r2 cos2 ! r2 sin ! dr d d!
(BR )
h 1

0R 1 02 10 1
Z Z Z
B C
= @ r4 drA @ d A @ cos2 ! sin ! d A
0 0 2
0 1
5 Z
R B C
= 2 @ cos2 ! (cos !)0 d A
5
2
0 1
Z
R5 B C
= 2 @ cos2 ! (cos !)0 d A
5
2
0 1
Z
R5 B C
= 2 @ u2 u0 d A (u ( ) = cos !)
5
2
5
2 R 1 2 R5 1
= cos3 = ( 1 0)
5 3 5 3
2

2 R5 1 2 5
= = R
5 3 15
Notons g l’application bijective qui exprime (x; y; z) en coordonnées cy-
lindriques. On a

(x; y; z) = g( ; ; z)
= ( cos ; sin ; z)
2.6. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 125

On a donc

ZZZ
MCR = z 2 dxdydz
C
Z ZRZ
= z 2 d d dz
g 1 (C
R)
0R 1 02 10 R 1
Z Z Z
= @ d A @ d A @ z 2 dz A
0 0 0
2 3 5
R R R
= 2 =
2 3 3

Au bilan

2 1 7 R5
M ( ) = M BR + M (CR ) = + R5 =
15 3 15
126 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

les coordonnées cartésiennes du barycentre de G de sont :


ZZZ
1
xG = x (x; y; z) dx dy dz
M( )
2 3
ZZZ ZZZ
1 6 7
4 xz 2 dxdydz + xz 2 dxdydz 5
M( )
BR CR
2 3
ZZZ
1 66
7
= (r cos( ): sin(!)) r2 cos2 ! r2 sin ! dr d d! 7
M( )4 5
h 1
(BR )
2 3
ZZZ
1 6 7
+ 4 cos( )z 2 d d dz 5
M( )
g 1 (C
R)
0R 1 02 10 1
Z Z Z
1 @ r5 drA @ cos d A B 2 2 C
= @ cos ! sin ! d! A
M( )
0 0 2
0R 1 02 10 R 1
Z Z Z
1 @
+ 2
d A @ cos d A @ z 2 dz A
M
0 0 0
0R 1 0 1
Z Z
1 @ r5 drA [sin ]2 B C
= 0 @ cos2 ! sin2 ! d! A
M( )
0 2
0R 1 0R 1
Z Z
1 @
+ 2
d A [sin ]20 @ z 2 dz A
M
0 0
0R 1 0 1
Z Z
1 @ r5 drA (0) B 2 2 C
= @ cos ! sin ! d! A
M( )
0 2
0R 1 0R 1
Z Z
1 @
+ 2
d A (0) @ z 2 dz A
M
0 0
= 0

D’autre part
2.6. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 127

ZZZ
1
yG = y (x; y; z) dx dy dz
M( )
2 3
ZZZ ZZZ
1 6 7
4 yz 2 dxdydz + yz 2 dxdydz 5
M( )
BR CR
2 3
ZZZ
1 66
7
= (r sin !: sin ) r2 cos2 ! r2 sin ! dr d d! 7
M( )4 5
h 1
(BR )
2 3
ZZZ
1 6 7
+ 4 sin( )z 2 d d dz 5
M( )
g 1 (C
R)
0R 1 02 10 1
Z Z Z
1 @ r5 drA @ sin d A B 2 2 C
= @ cos ! sin ! d! A
M( )
0 0 2
0R 1 02 10 R 1
Z Z Z
1 @
+ 2
d A @ sin d A @ z 2 dz A
M
0 0 0
0R 1 0 1
Z Z
1 @ r5 drA [ cos ]2 B C
= 0 @ cos2 ! sin2 ! d! A
M( )
0 2
0R 1 0R 1
Z Z
1 @
+ 2
d A [ cos ]20 @ z 2 dz A
M
0 0
0R 1 0 1
Z Z
1 @ r5 drA (0) B 2 2 C
= @ cos ! sin ! d! A
M( )
0 2
0R 1 0R 1
Z Z
1 @
+ 2
d A (0) @ z 2 dz A
M
0 0
0R 1 0R 1
Z Z
1 @ 2
d A (0) @ z 2 dz A
M
0 0
= 0
128 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

En…n

ZZZ
1
zG = zz 2 dx dy dz
M
2 3
ZZZ ZZZ
1 6 7
= 4 z 3 dxdydz + z 3 dxdydz 5
M( )
BR CR
2 3
ZZZ
1 66
7
= r3 cos3 ! r2 sin ! dr d d! 7
M( )4 5
h 1
(BR )
2 3
ZZZ
1 6 7
+ 4 z 3 d d dz 5
M( )
g 1 (C
R)
20 1 02 10 13
ZR Z Z
1 6@ 5 A @ B C7
= 4 r dr d A @ cos3 ! sin ! d! A5
M( )
0 0 2
0R 1 02 10 R 1
Z Z Z
1 @
+ d A @ d A @ z 3 dz A
M( )
0 0
20 1 0 1 0 0 13
ZR Z2 Z
1 6@ 5 A @ B C7
= 4 r dr d A@ cos3 !(cos !)0 d! A5
M( )
0 0 2
0R 1 02 10 R 1
Z Z Z
1 @
+ d A @ d A @ z 3 dz A
M( )
0 0 0
" !#
6 4 !=
1 R cos ! 1 R2 R4
= 7 R5
(2 ) + 7 R5
(2 )
15
6 4 != 2 15
2 4
15 R6 1 15 R6
= +
7 R5 3 4 7 R5 4
5R 15R 10R 5R
= + = =
28 28 28 14
2.6. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 129

Finalement les coordonnées du centre de gravité G de sont

5R
G(xG ; yG ; zG ) = 0; 0;
14

Exercice 12
Déterminer par trois méthodes di¤érentes la masse M de l’hémisphère
nord d’une sphère de Rayon R et de centre l’origine des coordonnées, sachant
que sa densité h est égale à

h(x; y; z) = kz; k constante

Méthode 1
Utilisez le théorème de Fubini en prenant d’abord (x; y) comme constantes
et en intégrant par rapport à z; puis on intégre par rapport à (x; y)
Méthode 2
Utilisez le théorème de Fubini en …xant d’abord (z) et en intégrant par
rapport à (x; y); puis on intègre par rapport à (z)
Méthode 3
Calculez M en passant directement aux coordonnées cylindriques

Solution Exercice 12
Méthode 1
Notons B + l’hémisphère nord. On a

B + = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 + z 2 R2 ; z 0

Notons S + la frontière de B + :

n p o
S + = (x; y; z) 2 R3 : z = R2 x2 y2
130 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

99

6 7:png

f ig14

On a donc

0 p 1
z= R 2 x2 y 2
ZZZ ZZ Z
B C
M = kzdxdydz = B kzdz C
@ A dxdy
V x2 +y 2 R2 z=0
0 p 1
ZZ 2 z= R 2 x2 y 2
= k @ z A dxdy
2 z=0
x2 +y 2 R2
ZZ
k
= R2 x2 y 2 dxdy
2
x2 +y 2 R2

Soit en passant aux coordonnées polaires dans le plan

x = cos
y = sin
0 R; 0 2
2.6. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 131

on a

ZZ
k
M = R2 x2 y 2 dxdy
2
x2 +y 2 R2
ZZ
k
= R2 2
cos2 2
cos2 d d
2
[0;R] [0;2 ]
ZZ
k
= R2 2
d d
2
[0;R] [0;2 ]
0 R 02 1 1
Z Z
k@ @
= R2 2
d Ad A
2
0 0
02 10 R 1
Z Z
k@
= d A@ R2 3
d A
2
0 0
!
4 R
R2 2 R4 R4
= k =k
2 4 0 2 4
R4
= k
4

Méthode 2
Si on …xe la variable z en premier, alors on intègre d’abord par rapport
à (x; y) et ensuite par rapport à z; on obtient en notant Dz l’intersction
de B + et du plan Pz (plan parallèle au plan (Oxy) et passant par le point
(0; 0; z)): On a donc

Dz = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 + z 2 R2 et z = Cte

c’est à dire

Dz = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 R2 z2
132 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES
p
Dz est donc dans le plan Oxy le disque de centre (0; 0) et de rayon R2 z 2 (f ig:15):

110

6 8:png

f ig15

On a donc ZZ
dxdy = R2 z2
Dz

0 1
ZZZ ZR ZZ
M = kzdxdydz = @ kzdxdy A dz
V 0 Dz
0 1
ZR ZZ
= k z@ dxdy A dz
0 Dz
ZR ZR
2 2
= k z R z dz = k zR2 z 3 dz
0 0
!
2 2 4 R
R z z R4 R4 R4
= k =k =k
2 4 0 2 4 4

Méthode 3
Si M (x; y; z) 2 B + ; alors M s’écrit en coordonnées cylindriques
8 9
< x = cos =
y = sin
: ;
z=z
2.6. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 133

avec

0 R
0 2

et
p
0 z R 2 x2 y2
q p
= R2 2 cos2 2 sin2 = R2 2

On a alors en passant aux coordonnées cylindriques


2 0p 1 3
R2 2
Z Z
2 R Z
6 B C 7
M = 6 B kz dz C 7
4 @ A d 5d
0 0 0
0R p 1
Z2 Z 2 z= R2 2

@ kz
= d Ad
2 z=0
0 0
2 3
Z
2 ZR
= 4k R2 2
d 5d
2
0 0
Z2 =R Z2
k R2 2 4
k R4 R4
= d = d
2 2 4 =0 2 2 4
0 0
4 4
kR k R
= 2 = :
2 4 4
Exercice 13
Calculer le moment d’inertie d’un cylindre circulaire V droit de hauteur
2h et de rayon R par rapport à l’axe Ox, la densité est égale à une constante
k:
Solution Exercice 13
Choisissons un système de coordonnées comme suit :
confondons l’axe Oz avec l’axe du cylindre et prenons l’origine au centre
de symétrie.
Le moment d’inertie du cylindre circulaire V par rapport à l’axe Ox est :
ZZZ
Ixx = y 2 + z 2 k dx dy dz:
V
134 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

Passons en coordonnées cylindriques :


0R 0h 1 1
Z2 Z Z
Ixx = k @ @ z 2 + 2 sin2 dz A d A d
0 0 h
0R 1
Z2 Z 3 z=h
@ z
= k + 2
sin2 z d Ad
3 z= h
0
80 9
Z2 <ZR 3 =
2h 2
= k + 2h sin2 d d
: 3 ;
0 0
Z2 ( =R
)
h3 2 1 4
= k + h sin2 d
3 2 =0
0
Z
2
h3 2 hR4
= k R + sin2 d =
3 2
0
=2
h3 2 hR4 1 cos(2 )
= k R + +
3 2 2 =0
h 2 hR4
3
= k R + (2 )
3 2
2 R2
= k hR2 h2 + :
3 2
Exercice 14
Déterminer les coordonnées du centre de gravité de la moitié supérieure
d’une sphère de rayon R et de centre à l’origine. On considère que la densité
est égale à une constante 0 .
Solution Exercice 14
L’hémisphère est limité par les surfaces
p
z = 1 (x; y) = R2 x2 y 2 et z = 2 (x; y) = 0:
On a
G = (xG ; yG ; zG )
avec ZZZ
x 0 dx dy dz
xG = ZVZ Z
0 dx dy dz
V
2.6. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 135
ZZZ
y 0 dx dy dz
yG = ZVZ Z
0 dx dy dz
V

ZZZ
z 0 dx dy dz
zG = ZVZ Z :
0 dx dy dz
V

Passons aux coordonnées sphériques, on a :

x = r sin( ): cos(')

y = r sin( ): sin(')

z = r cos( )

avec

0
2
0 ' 2
0 r R
136 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

et

( )
2R R2 RR
0 r cos ' r2 sin ' dr d' d
0 0 0
zG = ( )
2R R2 RR
0 r2 sin ' dr d' d
0 0 0
( )
2R R2
R 4
0 4 cos ' sin 'd' d
0 0
= ( )
2R R2
R3
0 3 sin 'd' d
0 0
( )
2R R2
R4
0 4 (sin ') (sin ')0 d' d
0 0
= ( )
2R R2
R3
0 3 sin 'd' d
0 0
2R h i'= 2
R4 (sin ')2
0 4 2
d
0 '=0
= 2R
R3 '=
0 3 [ cos ']'=02 d
0
2R
R4 1
0 4 2 d R4 1
0 0 4 22
= 2R
= R3
R3 0 3 2
0 3 d
0
R4
8 R4 3 3
= R 3 = 3
= R
3
8 R 8
2.6. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 137

Calculons maintenant xG et yG . On a
ZZZ
x 0 dx dy dz
xG = ZVZ Z
0 dx dy dz
V
( )
2R R2 RR
0 r sin( ): cos('):r2 sin ' dr d' d
0 0 0
= ( )
2R R2 RR
0 r2 sin ' dr d' d
0 0 0
( )
2R R2
R4
0 4 (sin ) cos(') sin ' d' d
0 0
= R3
0 3 2
( )
2R R2
R4 0
0 4 (sin ) sin ': (sin ') d' d
0 0
= R3
0 3 2
2R
R4 '= 2
0 4
1
2
(sin ) sin2 ' '=0
d
0
= R3
0 3 2
2R
R4 1
(sin )d R4 1
0 4 2
0 0 4 2 [ cos ]20
= R3
= R3
0 3 2 0 3 2
R4 1
0 4 2 [ 1 ( 1)]
= R3
=0
0 3 2

On montre facilement aussi que


yG = 0:
Donc
3
G 0; 0; R
8
Exercice 15
Calculer l’intégrale triple J
ZZZ
J= f (x; y; z) dxdydz
D
138 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES


z
f (x; y; z) = p
x2 + y2
et
D = (x; y; z) 2 R3 ; x2 + y 2 a2 et 0 < z < a :
Solution Exercice 15
0 10 1
ZZZ Za ZZ
dxdy A
f (x; y; z) dx dy dz = @ z dz A @ p ;
x2 + y 2
D 0 K

où K est le domaine

K = (x; y) 2 R2 ; x2 + y 2 < a2 :

On a
Za
a2
z dz =
2
0
et par passage aux coordonnées polaires, on a

x = r cos
y = r sin
0 r a; 0 2

et
ZZ ZZ
dxdy rdrd
p = q
x2 + y 2 r2 cos2 + sin2
K [0;a] [0;2 ]
ZZ Z2 Za
= drd = d dr = 2 a:
[0;a] [0;2 ] 0 0

On en déduit que
ZZZ
a2
f (x; y; z) dx dy dz = (2 a) = a3 :
2
D

Exercice 16
Soit a un nombre tel que 0 < a < 1, et S l’ensemble des points de R3 de
la forme :

S = (x; y; z) 2 R3 : x = cos ; y = sin ; z = sin ; 2 [0; ] ; R 1


2.6. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 139

1. Trouver une équation de S de la forme z = f (x; y) ; (x; y) 2 D:


2. Calculer le volume limité par S et le plan (Oxy)
Solution exercice 16
1. Remarquons que
x2 + y 2 = 2

Puisque
R 1 ) R2 2
1
donc
R2 x2 + y 2 1
D’autre part, 2 [0; ] =) sin t 0 et y 0. En…n :
y y
z = sin = = p = f (x; y)
x2 + y 2
Une autre écriture de S est donc :
( )
y
S= (x; y; z) 2 R3 ; y 0; R2 x2 + y 2 1; z = p :
x2 + y 2
2. On note D le domaine du plan déféni par :
D = (x; y; z) 2 R2 ; y 0 et R2 x2 + y 2 1 :
Le volume limité par S et le plan (xOy) vaut donc :
ZZ
y
V = p dx dy:
x2 + y 2
D
On calcule cette intégrale en passant en coordonnées polaires :
x= cos
y= sin
Remarquons que (x; y) 2 D () R 1 et 2 [0; ]. D’où on tire :
Z1 Z
sin
V = d d
R 0
0 10 1
Z1 Z
= @ d A@ sin d A
R 0
!
2 =1
= ([ cos ]0 )
2 =R

1 R2
= 2=1 R2 :
2 2
140 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

Exercice 17
Calculez le volume de l’ellipsoïde d’équation :

1 2 3 2
x2 + y + z + xz 1
2 4

Solution exercice 17
On a ZZZ
V = dx dy dz:
x2 + 12 y 2 + 34 z 2 +xz 1

Or
1 2 3 2
x2 + y + z + xz =
2 4
1 2 3 2
= x2 + xz + y + z
2 4
2
z 2 z 3 1 2
= x+ + + z2 + y
2 4 4 2
2 2
z 2 z y
= x+ + +
2 2 2

On pose donc
z y z
u = x + ; v = p et w = p :
2 2 2

Il faut exprimer maintenant u; v; w en fonction de x; y; z:On a


8 z
< u=x+ 2
v = py2
:
w = pz2

Alors 8 p
z 2
< x=u =
pu
2 2
w
y = p 2v
:
z = 2w
Si on note 8 p
< x = ' (u; v; w) = u p 22 w
y = (u; v; w) = p 2v
:
z = ! (u; v; w) = 2w
2.6. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 141

Alors le Jacobien de ce changement de variables est noté J: On a


0 @' @' @' 1
@u @v @w
det(J) = det @ @
@u
@
@v
@
@w
A
@! @! @!
@u @v @w
0 2
1 p
1 p0 2
= det @ 0 2 p0 A
0 0 2
p 1 p0
= 2 det =2
0 2

Remarquons que

1 2 3 2
x2 + y + z + xz 1
2 4
z 2 z2 y2
, x+ + + 1
2 2 2
, u2 + v 2 + w 2 1

ZZZ
V = dx dy dz
x2 + 21 y 2 + 34 z 2 +xz 1
ZZZ
= jdet Jj dudvdw
u2 +v 2 +w2 1
ZZZ
= 2 dudvdw
u2 +v 2 +w2 1

Soit en utilisant les coordonnées sphériques

u = sin cos
v = sin sin
w = cos

avec

0 1
0
0 2
142 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

On a alors en remarquant que le determinant de la matrice de Jacobi associé


aux coordonnées sphériques égal à 2 sin
ZZZ
V = 2 dudvdw
u2 +v 2 +w2 1
02 0 1 1 1
Z Z Z
= 2 @ @ 2
sin d A d A d
0 0 0
0 10 1 1 02 1
Z Z Z
= 2 @ sin d A @ 2
d A@ d A
0 0 0
!
3 1
= 2 ([ cos ]0 ) [ ]20
3 0

1 8
= 2 (2) (2 ) =
3 3
Exercice 18

Calculez ZZZ
z
p dxdydz
x2 + y 2
D
avec
D = (x; y; z) 2 R3 ; x2 + y 2 et 0 < z < a :
Solution Exercice 18
On a
ZZZ Za ZZ
dxdy
f (x; y; z) dx dy dz = z dz p ;
x2 + y 2
D 0 K

où K est le domaine K = f(x; y) 2 R ; x + y 2 < a2 g. On a par passage


2 2

en coordonnées polaires :
ZZ Z2 Za
dxdy
p = d dr = 2 a:
x2 + y 2
K 0 0

Ra a2
Puisque z dz = 2
, On en déduit que
0
ZZZ
f (x; y; z) dx dy dz = a3 :
D
2.6. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 143

Exercice 19
On se propose de calculer

ZZZ
I= x dx dy dz;
D

D = (x; y; z) 2 R3 ; x > 0; y > 0; z > 0; x + y + z < 1 :

On note Tz l’intersection de D et d’un plan Pz de cote z:


1. Déterminer pour quelles valeurs de z l’ensemble Tz est non-vide.
2. Pour une valeur de z …xée telle que Tz est non-vide, calculer

Z
I= x dx dy:
(x;y;z)2Tz

3. En déduire la valeur de I:
4. Etudier l’intersection Dx;y de D et d’une droite d’équation X = x; Y =
y où (x; y) 2 R2 : Retrouver la valeur de I:
Solution exercice 19
1. Un point M; (x; y; z) appartient à Tz si, et seulement si,

x > 0; y > 0; z > 0; x + y < 1 z:

Il en résulte que :
* si z 1; Tz = ?:
* si 0 < z < 1; Tz est le triangle des points (x; y; z) 2 R3 avec z …xé,
x > 0; y > 0 et x + y < 1 z:
* si z 0; Tz = ?:
144 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

2. Soit z 2 ]0; 1[. Alors


ZZ 1Z z 1 Zz x

x dx dy = x dx dy
Tz z=0 0
1Z z

= (1 z x) x dx
x=0
1Z z

= x xz x2 dx
x=0
1 z
x2 zx2 x3
=
2 2 3 0
1 z 1 z
= (1 z)2
2 2 3
3
(1 z)
= :
6
3. Il en résulte que (sommation par tranches)
Z1 Z Z Z1
1 1 1 1
I= x dx dy = (1 z)3 dz = (1 z)4 0
= :
6 24 24
z=0 Tz 0

4. On a
* si x 0 ou y 0 ou x + y 1, alors Dx;y = ?:
* Sinon ( c’est-à-dire si x > 0; y > 0 et x + y < 1), alors Dx;y =
f(x; y; z) ; 0 < z < 1 x yg : On a alors
Z 1 Zx z

x dz = x dz = x (1 x y) :
D;x;y 0

Puis, notant = fx; y 2 R2 ; x > 0; y > 0; x + y < 1g, on a


Z Z Z
I= x dz dx dy = x (1 x y) dx dy:
(x;y)2 D;x;y (x;y)2

On peut encore réécrire que

= x; y 2 R2 : 0 < x < 1; 0 < y < 1 x :


2.6. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 145

On en déduit que

Z1 1Z x
I = x (1 x y) dx dy
x=0 y=0
Z1 " #1 x
(1 x y)2
= x dy
2
x=0 0
Z1
1
= x (1 x)2 dx
2
x=0
Z1
1
= x 2x2 + x3 dx
2
x=0
1 1 1 1
= +
2 2 3 4
1
= :
24

Remarquons que la première méthode nécéssite nettement moins de cal-


culs.

Exercice 20
ZZZ
Calculer I = xyz dx dy dz
0 x y z 1

Solution exercice 20
146 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

ZZZ
I = xyz dx dy dz
0 x y z 1
0 0 1 1
Z1 Z1 Z 1

= @ @ z dz A y dy A x dx
0 x y
0 1
Z1 Z1
@ 1
= 1 y 2 y dy A x dx
2
0 x
0 1
Z1 Z1
1 @
= y y 3 dy A x dx
2
0 x
Z1 1
y2 y4
= x dx
2 4 x
0
Z1
1 1 x2 x4
= + x dx
2 4 2 4
0
Z1
1
= x5 2x3 + x dx
8
0
1 1 1 1 1
= + = :
8 6 2 2 48

Exercice 21
Calculez ZZZ
J= z dx dy dz; 0 z 1
p p p
x+ y+ z 1

Solution exercice 21
Notons
p p p
D = (x; y; z) 2 R3 : x + y + z 1
On applique le théorème de Fubini en …xant d’abord la varible z: Donc on
intègre par rapport à (x; y) en considérant z constante. Soit Pz le plan qui
passe par z et parallèle au plan Oxy: Notons Dz l’intersection du plan Pz et
D;
p p p
Dz = Pz \ D = (x; y; z) 2 R3 : x + y 1 z
2.6. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 147

on obtient
ZZZ
J = z dx dy dz
p p p
x+ y+ z 1
0 1
Z1 ZZ
= @ dxdy A z dz
0 Dz
0 1
Z1 ZZ
B C
= @ dx dy A zdz
p p p
0 0 x+ y 1 z
0 1
Z1 ZZ
B p 4 C
= @ 1 z du dv A z dz
p p
0 u+ v 1

Si on pose
p 2
x = 1 z u
p 2
y = 1 z v

On a alors
Z1
p 4
J = Aire (D) z 1 z dz
0


p p
D = (u; v) 2 R2 : u+ v 1 :

Maintenant
0 p 2
1
Z1 (1 Z u)
B C
A (D) = B dv C
@ A du
0 0

Z1
p 3 1 1
= 1 2 u + u du = 1 + =
4 2 6
0

et
148 CHAPITRE 2. LES INTÉGRALES TRIPLES

Z1 Z1
p 4 3 5
z 1 z dz = z 4z 2 + 6z 2 4z 2 + z 3 dz
0 0
1 8 8 1 1
= +2 + = :
2 5 7 4 140
Finalement ZZZ
1
J= z dx dy dz = :
p p p
840
x+ y+ z 1
Chapitre 3

GRADIENT. DIVERGENCE.
ROTATIONNEL.
LAPLACIEN. POTENTIEL

3.1 CHAMP SCALAIRE


3.1.1 CHAMP SCALAIRE DANS LE PLAN
Dé…nitions Dé…nition 1
Soit D R2 . On appelle champ scalaire du plan toute application :

f : D!R
(x; y) ! f (x; y) = z

Remarque 1.
Géométriquement un champ scalaire est une surface dans R3 :
Remarque 2.
Si on fait intervenir le temps t, un champ scalaire dans le plan est une
application

f : D R3 ! R
(x; y; t) ! f (x; y; t)

A chaque t …xé, on obtient une surface.

Lignes de niveau Dé…nition 2

149
150CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

Soit f : D R2 ! R un champ scalaire et c une constante. On appelle


ligne de niveau ou courbe de niveau, l’ensemble Lc dé…ni par

Lc = (x; y) 2 R2 : f (x; y) = c

Exemples
1. Si f (x; y; t) mesure la température à l’instant t.

L37 = f(x; y; t) : f (x; y; t) = 37g

Ce sont les points qui ont la même température si f (x; y) mesure la


pression. Lc est l’ensemble des points ayant la même pression c:
Exercice 1.
Considérons le champ scalaire

f (x; y) = x2 + y 2

Trouver la ligne de niveau L1 et la représenter géométriquement.


Solution exercice 1

L1 = (x; y) 2 R2 : f (x; y) = 1
= (x; y) 2 R2 : x2 + y 2 = 1

L1 est le cercle de centre (0; 0) est de rayon 1

A1

6 9:png
3.1. CHAMP SCALAIRE 151

CHAMP SCALAIRE DANS L’ESPACE


De…nitions
Dé…nition 3
Soit D R3 . On appelle champ scalaire dans l’espace toute application

f :D R3 ! R

(x; y; z) ! f (x; y; z)
Exemple 1.
A chaque point M (x; y; z), on associe la température f (M ) ou la pression
f (M ) au point M (x; y; z) :

Remarque 3
On peut aussi faire intervenir le temps t et le champ scalaire dans l’espace
devient une application
f : D R4 ! R
(x; y; z; t) ! f (x; y; z; t) :

Surfaces de niveau Dé…nition 3.


Soit f : D R3 ! R un champ scalaire dans l’espace et 2 R. On
appelle surface de niveau S le sous ensemble de D suivant

S = (y; y; z) 2 R3 : f (x; y; z) =
Exercice 2.
La température dans une pièce est donnée par la fonction
20
f (x; y; z) =
1 + x2 + y 2 + z 2
Trouver les surfaces le long desquelles la température est constante et la
surface où la température est la plus élevée.

Solution exercice 2
On va donc chercher les points (y; y; z) 2 R3 telles que

f (x; y; z) = T0 : T0 = constante

c’est à dire
20
= T0 (1)
1+ x2 + y2 + z2
remarquons que si T0 0; l’équation (1) n’a pas Solutions. Notons
152CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

ST0 = (x; y; z) 2 R3 : 1 + x2 + y 2 + z 2 = T0

On a donc
T0 0 =) ST0 = ?:

Soit T0 > 0:

ST0 = (x; y; z) 2 R3 : 20 = T0 1 + x2 + y 2 + z 2

20
ST0 = (x; y; z) 2 R3 : 1 + x2 + y 2 + z 2 =
T0

20
ST0 = (x; y; z) 2 R2 : x2 + y 2 + z 2 = 1
T0
On doit avoir :

20
1 0:
T0
ou encore :

20
1 () T0 20:
T0
Donc …nalement T0 2 0; 20]. Donc la température maximale est T0 = 20.
On a
S20 = (x; y; z) : x2 + y 2 + z 2 = 0 ;

c’est à dire
S20 = f(0; 0; 0)g

Pour : 0 < T0 < 20 : ST0 est la sphère de centre (0; 0; 0) est de rayon
20
T0
1
Donc la température est maximale au point (0; 0; 0) : T0 = 20 degrés.
Plus on s’éloigne de (0; 0; 0), la température décroit en étant constante
sur
20
ST0 = (x; y; z) : x2 + y 2 + z 2 = 1 :
T0
Lorsque T0 ! 0+ , le rayon de ST0 tend vers + 1:
3.2. CHAMP VECTORIEL 153

3.2 CHAMP VECTORIEL

3.2.1 CHAMP VECTORIEL DANS LE PLAN

Dé…nitions Dé…nition 4
un champs vectoriel ou champ de vecteurs dans le plan est une application
!
notée f

!
f : R 2 ! R2

!
(x; y) ! f (x; y) = (f1 (x; y) ; f2 (x; y))

f1 : R2 ! R
f2 : R2 ! R

Si on fait intervenir le temps t, ça devient une application de R3 ! R2 :


Exemple 1
En physique un champ vectoriel dans le plan peut modéliser la vitesse, la
direction et le sens d’un liquide en mouvement.
Exemple 2

f : R2 ! R 2

!
f (x; y) = (f1 (x; y) ; f2 (x; y)) = x2 y; sin(x + y)

Lignes de champ Dé…nition 5


Une courbe C est une ligne de champ d’un champ vectoriel, si en tout
point M de celle de courbe, le vecteur champ en M y est tangent
154CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

A2

7 0:png

3.2.2 CHAMP VECTORIEL DANS L’ESPACE


DEFINITION Dé…nition 6
!
Un champ vectoriel dans l’espace est une application : f R3 ! R3
!
f (x; y; z) = (f1 (x; y; z) ; f2 (x; y; z) ; f3 (x; y; z))

avec :
f1 : R3 ! R

f2 : R3 ! R

f3 : R3 ! R
!
On peut rajouter la variable temps t et f : R4 ! R3
!
f (x; y; z; t) = (f1 (x; y; z; t) ; f2 (x; y; z; t) ; f3 (x; y; z; t)) :

Exemple 1
!
f (x; y; z) = (2x; y; z) :

LIGNES DE CHAMP Dé…nition 7


!
Soit C une courbe dans l’espace. C est dite ligne du champ vectoriel V ,
!
si en tout point M de C, le vecteur champ V (M ) y est tangent.
3.3. GRADIENT 155

3.3 GRADIENT
3.3.1 GRADIENT EN COORDONNÉES CARTÉSIENNES
Dé…nition 9
!
Soit f : R2 ! R ou f : R3 ! R: On dé…nit le champ vectoriel noté grad f
!
ou rf comme suit
! !
grad f = rf : R2 ! R2
! @f @f
(x; y) ! grad (f ) (x; y) = (x; y) ; (x; y)
@x @y
ou
! !
grad f = rf : R3 ! R3

!
(x; y; z) ! grad (f ) (x; y; z)
@f @f @f
= (x; y; z) ; (x; y; z) ; (x; y; z)
@x @y @z

Théorème1
Soient f; g : R2 ! R di¤érentiables et 2 R. Alors

! ! !
1) grad (f + g) = grad (f ) + grad (g)
! !
2) grad ( f ) = grad (f )
! ! !
3) grad (f:g) = f grad (g) + g grad (f )

4) Si h : R ! R; alors
! !
grad (h0 f ) (x; y) = (h00 f ) (x; y):grad (f ) (x; y)

Exercice 2
Soit f : R2 ! R avec :

f (x; y) = ex + y:

On pose
M0 = (x0 ; y0 ) ; M1 = (x1 ; y1 ) :
!
a) Calculez grad (f ) (M0 + M1 )
! !
b) calculez grad (f ) (M0 ) + grad f (M1 ) :
c) Conclusion.
Solution exercice 2
156CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

a)
M0 + M1 = (x0 ; y0 ) + (x1 ; y1 ) = (x0 + x1 ; y0 ; y1 )

! !
grad (f ) (M0 + M1 ) = grad (f ) (x0 + x1 ; y0 + y1 )
@f @f
= (x0 + x1 ; y0 + y1 ) ; (x0 + x1 ; y0 + y1 )
@x @y

@f @f
( ; )=e ; ( ; )=1
@x @y
!
grad (f ) (x0 + x1 ; y0 + y1 ) = ex0 +x1 ; 1
b)

! @f @f
grad (f ) (M0 ) = (x0 ; y0 ) ; (x0 ; y0 ) = (ex0 ; 1)
@x @y
! @f @f
grad (f ) (M1 ) = (x1 ; y1 ) ; (x1 ; y1 )
@x @y
!
grad (f ) (M1 ) = (ex1 ; 1)
! !
grad (f ) (M0 ) + grad (f ) (M1 ) = (ex0 ; 1) + (ex1 ; 1) = (ex0 + ex1 ; 2) :
c)
! ! !
grad (f ) (M0 + M1 ) 6= grad (f ) (M0 ) + grad (f ) (M1 )
Exercice 3
Soit f : R2 ! R dé…nie par :

f (x; y) = x2 + y 2

On note par Ck les courbes de niveau

Ck = f(x; y) : f (x; y) = kg

Soit M (x; y) 2 Ck :
!
a) Calculez grad (f ) (M )
! !
b) Trouvez la relation entre grad (f ) (M ) et OM
c) Conclusion.
! !
d) Calculez grad (f ) (M0 ) ; grad (f ) (M1 ) , avec M0 = (1; 0) ; M1 =
p p
2
2
; 22 . Conclusion ?
Solution exercice 3
3.3. GRADIENT 157

a)
@f @f
(x; y) = 2x; (x; y) = 2y
@x @y

!
grad (f ) (x; y) = (2x; 2x) = 2 (x; y)

b)

! ! !
M (x; y) ; 0 (0; 0) ; OM (x; y) =) grad (f ) (M ) = 2OM

c)

A4

7 1:png

d)
! !
rf (M0 ) = (2; 0) =) rf (M0 ) = 2

! p
rf (M1 ) = 2 + 2 = 2

Conclusion.
Les conclusions trouvées dans cet exercice sont générales : Si M 2 Ck ,
! !
alors rf (M ) est orthogonal à Ck au point M , Et rf (M ) est constant
158CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

sur Ck .

A5

7 2:png

Théorème 2.
Soit f : R2 ! R et Ck la courbe de niveau :

Ck = (x; y) 2 R2 : f (x; y) = k

et
!
M0 2 Ck t:q rf (M0 ) 6= (0; 0) :
!
Alors rf (M0 ) est perpendiculaire à Ck au point M0 et 8M0 2 Ck :
!
rf (M0 ) = constante
Théorème 3.
Soit f : R3 ! R di¤érentiable et k 2 R et Sk la surface de niveau

Sk = (x; y; z) 2 R3 : f (x; y; z) = k

et
!
M 0 2 Sk t:q rf (M0 ) 6= (0; 0; 0) :
Alors :
!
a) rf (M0 ) est perpendiculaire à Sk en M0 :
!
b)8M 2 Sk : alors rf (M0 ) = constante

Exercice3
Soit M (x; y; z) et f : R3 ! R dé…nie par
p !
f (x; y; z) = x2 + y 2 + z 2 = r = OM
3.3. GRADIENT 159

Montrez que
! !
! 1 ! 1 OM
grad = grad p =
r x2 + y 2 + z 2 r3
Solution Exercice 3
On a :
@f @f @f
df = dx + dy + dz
@x @ @z
ou encore 0 @f 1 0 1
@x dx
df = @ @f
@y
A @ dy A
@f dz
@z
D ! ! E !
df = grad (f ) ; d ; d = (dx; dy; dz)
D’autre part
1 1
d = dr
r r2
et
d (r2 )
d r2 = 2rdr =) dr =
2r
Donc
1 1 d (r2 ) 1
d = = d r2 :
r r2 2r 2r3

d r2 = d x2 + y 2 + z 2 = 2x dx + 2y dy + 2z dz
= 2 (x dx + y dy + z dz)
Donc :
1 1
d = (x dx + y dy + z dz)
r r3
ou encore
0 x
10 1
r3
dx
1
d =@ y
r3
A @ dy A :
r z
r3
dz
Puisque
!
1 1
d = d p
r x2 + y 2 + z 2
0 @f 10 1
@x dx
= @ @f
@y
A @ dy A
@f dz
@z
160CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

Alors on a :
!
! 1
grad p
x2 + y 2 + z 2
0 1
x !
! 1 1 @ A OM
= grad = y =
r r r3
z

Donc 0 1
p x
! x2 +y 2 +z 2 (x2 +y 2 +z 2 )
! 1 B p y C
grad p =B
@ x2 +y 2 +z 2 (x2 +y 2 +z 2 )
C
A
x2 + y 2 + z 2 p z
x2 +y 2 +z 2 (x2 +y 2 +z 2 )

Théorème 4.
!
Le vecteur grad (f ), s’il n’est pas nul est dirigé suivant les valeurs crois-
santes de f:
Exercice 4.
Considérons f : R2 ! R di¤érentiable en (x0 ; y0 ) avec

f (x; y) = x2 + y 2 et (x0 ; y0 ) = (1; 1) :

Notons h i
!
' (t) = f (x0 ; y0 ) + t rf (x0 ; y0 )

a) Variation de f' (t) : t 2 [0; +1[g


b) Conclure

Solution exercice 4
@f @f
= 2x; (x; y) = 2y
@x @y

@f @f
(1; 1) = 2; (1; 1) = 2
@x @y
f (x0 ; y0 ) = f (1; 1) = 2

!
(x0 ; y0 ) + t rf (x0 ; y0 ) = (1; 1) + t (2; 2)
= (1; 1) + (2t; 2t) = (2t + 1; 2t + 1)
h ! i
f (x0 ; y0 ) + t rf (x0 ; y0 ) = f ((2t + 1) ; (2t + 1))
3.3. GRADIENT 161

' (t) = (2t + 1)2 + (2t + 1)2 = 2 (2t + 1)2


= 2 4t2 + 4t + 1 = 8t2 + 8t + 2

'0 (t) = 16t + 8

1
'0 (t) = 0 () 16t = 8 () t =
2

1
'0 (t) > 0 () t >
2

1
'0 (t) < 0 () t <
2

A6

7 3:png

On a :

' (0) = f (x0 ; y0 )

8t > 0 : ' (t) > ' (0) car ' % sur [0; +1[

donc :
f [(x0 ; y0 ) + t rf (x0 ; y0 )] > f (x0 ; y0 )

Notons
(x1 ; y1 ) = (x0 ; y0 ) + t rf (x0 ; y0 )

On a
f ((x1 ; y1 ) > f (x0 ; y0 )

En d’autres termes si on prend la direction du gradient, la fonction f croit à


162CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

partir du point (x0 ; y0 )

A7

7 4:png

3.3.2 GRADIENT EN COORDONNÉES POLAIRES


Théorème 5.
Soit M (x; y) 6= 0 (0; 0) et r et les coordonnées polaires de M . On dé…nit
une nouvelle base orthonormée de R2 ; (! u ;!v)
! ! !
u = cos i + sin j
! ! !
v = sin i + cos j

Soit f : R2 ! R di¤érentiable en M:
On dé…nit la fonction g dé…nie par

g (r; ) = f (r cos ; r sin ) :

On a alors
! !
grad f (r cos ; r sin ) = grad g (r; )
ou encore
! @g 1 @g
rg (r; ) = (r; ) ; (r; )
@r r@
dans la base (!
u ;!
v ):
3.3. GRADIENT 163

3.3.3 GRADIENT EN COORDONNÉES CYLINRIQUES


Théorème 6
Soit M (x; y; z) 2 R3 et r, ; z les coordonnées cylindriques de M . On
!
dé…nit une nouvelle base orthonormée dans R3 ; !u ;!v ; k avec

! ! !
u = cos i + sin j ;
! ! !
v = sin i + cos j
! !
k = k

A8

7 5:png

Soit f : R3 ! R di¤érentiable en M . On dé…nit la fonction g (r; ; z) par

f (x; y; z) = f (r cos ; r sin ; z) = g (r; ; z)

Alors on a :
!
grad f (r cos ; r sin ; z)
!
= grad g (r; ; z)
@g 1 @g @g !
= (r; ; z) !
u + (r; ; z) !
v + (r; ; z) k
@r r@ @z
164CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

3.4 DIVERGENCE
3.4.1 DIVERGENCE EN COORDONNÉES CARTÉ-
SIENNES
Dé…nition 10.
!
Soit f : R3 ! R3 un champ vectoriel de l’espace
!
f (x; y; z) = (P (x; y; z) ; Q (x; y; z) ; R (x; y; z))
!
ou f : R2 ! R2 un champ vectoriel du plan
!
f (x; y) = (P (x; y) ; Q (x; y)) :
!
On appelle divergence de f Le champ scalaire dans l’espace ou le champ
!
scalaire dans le plan noté div f et dé…ni par :
!
div f : R2 ! R
! @P @Q @R
(x; y; z) ! div f (x; y; z) = (x; y; z) + (x; y; z) + (x; y; z) :
@x @y @z
ou
!
div f : R2 ! R
! @P @Q
(x; y) ! div f (x; y) = (x; y) + (x; y)
@x @y
Exemple 1
Considérons le champ vectoriel
!
V : R3 ! R3
!
V (x; y; z) = ( x; y; z) ; 2R
!
Calculons div V . On a
!
div V (x; y; z) = + + =3

Exercice
!
V : R 2 ! R2
!
V (x; y) = ( x; y)
!
1) Représenter géométriquement le champ V suivant les valeurs ( >
0; < 0)
!
2) Calculez div( V ): Conclure
3.4. DIVERGENCE 165

Solution
On a
!
V (x; y) = (x; y)
Si M (x; y); alors
!
OM (x; y)
et
! !
V (x; y) = OM
!
Si > 0; les champs V (x; y) ont le même sens et la même direction que
! !
OM : On dit que le champ V diverge
! !
Si < 0; les champs V (x; y) ont la même direction que OM mais sont
! !
de sens inverses avec OM : On dit que le champ V converge.
Or
!
div V = 2

Donc la divergence comme son nom l’indique exprime la convergence ou la


!
divergence du champ vectoriel V :

A9

7 6:png

On dit que le champ converge.


! !
Si div V = 0 en tout point, on dit que le champ V est Solénoïdal.

Théorème 8
!
Soit V : R3 ! R3 un champ vectoriel de classe C 1 c’est à dire que si
!
V = (P; Q; R) alors P; Q; R sont de classe C 1 dans R3 . Alors
! ! !
div V (x; y; z) = < r; V (x; y; z) >
166CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

qu’on note aussi


! ! !
div V = < r V >

Preuve du théorème 8.
Soit
!
V (x; y; z) = (P (x; y; z) ; Q (x; y; z) ; R (x; y; z))

Alors

! !
< r; V (x; y; z) >
0 @ 1 0 1
@x P (x; y; z)
@ A @
= < @ @y ; Q (x; y; z) A >
@ R (x; y; z)
@z

@P @Q @R
= (x; y; z) + (x; y; z) + (x; y; z)
@x @y @z

Théorème 9.
! ! !
Soit f : R3 ! R di¤érentiable et V 1 ; V 2 ; V : R3 ! R3 des champs
vectoriels di¤érentiables. Alors 8 2 R
! ! ! !
1) div V 1 + V 2 = div V 1 + div V 2
! !
2) div V = div V

Exercice 6.
Montrez que

! ! ! !
div f V = f div V + < grad f; V >

Solution exercice 6
!
Supposons que V = (P; Q; R) alors

!
f V = (f P; f Q; f R)
3.4. DIVERGENCE 167

! @ (f P ) @ (f Q) @ (f R)
div f V = + +
@x @y @z
@P @f @Q @f
= f +P + f +Q
@x @x @y @y
@R @f
+ f +R
@z @z
@P @Q @R
= f + +
@x @y @z
@f @f @f
+ P +Q +R
@x @y @z
! ! ! !
= f div V + < grad (f ) ; V >

3.4.2 DIVERGENGE EN COORDONNÉES CYLIN-


DRIQUES
Théorème 10.
Soit M (x; y; z) 2 R3 2
= (0z) ; et (r; ; z) les coordonnées cylindriques de
! 3 3
M . Soit V : R ! R un champ vectorielle di¤érentiable en M . Posons
! !
V (x; y; z) = V (r cos; r sin ; z)
= ! g (r; ; z) = (g1 (r; ; z) ; g2 (r; ; z) ; g3 (r; ; z)) :

Dans la base locale (M; !


er ; !
e ;!
ez ), la divergence aura pour expression

1 @g1 1 @g2 @g3


div !
g (r; ; z) = (r; ; z) + (r; ; z) + (r; ; z) :
2 @r r @ @z

3.4.3 DIVERGENCE EN COORDONNÉES SPHÉRIQUES


Théorème 11.
Soit (r; ; z) sont les coordonnées sphériques d’un point M (x; y; z) 2 R3 ;
!
= (0z) : Soit V : R3 ! R3 un champ vectoriel di¤érentiable de R3 :
M2
Posons
! !
V (x; y; z) = V (r sin cos '; r sin sin '; r cos ) = g (r; ; ')
= (g1 (r; ; ') ; g2 (r; ; ') ; (g3 ) (r; ; '))

Dans la base (M; !


er ; !
e ;!
e' ) la divergence a pour expression.
168CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

1 @g1 1 @g2
div !
g (r; ; ') = 2
(r; ; ') + (r; ; ')
r @r r sin @r
1 @g3
+ (r; ; ')
r sin @'

3.5 ROTATIONNEL
3.5.1 PRODUIT VECTORIEL
0 1 0 1
u1 v1
Soient !
u @ u2 A 2 R3 et ! v @ v2 A 2 R3 : Le produit vectoriel de !
u
u3 v3
par v est un vecteur w noté u ^ v , orthogonal à !
! ! ! ! u à!
v et dé…ni par :
! ! !
i j k !
! !
u ^ v = = i (u2 v3 u3 v 2 )
u1 u2 u3
v1 v2 v3
! !
+ j (v1 u3 u1 v3 ) + k (u1 v2 v 1 u2 )

ou envore

A11

7 7:png

3.5.2 ROTATIONNEL EN COORDONNÉES CARTÉ-


SIENNES
Dé…nition 11
! !
Soit V : R3 ! R3 ; V = (P; Q; R) un champ vectoriel di¤érentiable.
!
Notons formellement r le vecteur
0 @ 1
! @ @x@ A
r= @y
@
@z
3.5. ROTATIONNEL 169

! !!
On appelle rotationnel de V , noté rot V ; le champ vectoriel
0 ! ! ! 1
i j k
!! ! !
rot V (x; y; z) = r ^ V = @ @x @ @
@y
@
@z
A
P Q R
0 @R 1
@y
(x; y; z) @Q
@z
(x; y; z)
= @ @P @R
(x; y; z) @x (x; y; z) A
@z
@Q
@x
(x; y; z) @P
@y
(x; y; z)

Exercice 7
!
Soit ! 2 R: Considérons le champ vectoriel V : R3 ! R3 dé…ni par
!
V = (P; Q; R)

et 0 1
!y
! !
V (M ) = V (x; y; z) = @ ! x A
0
!!
a) Calculer rot V (M )
b) Donner une interprétation physique du rotationnel et d’où vient le mot
rotationnel

Solution Exercice 7.
On a
0 @R @Q 1 0 1
@y @z 0
@ @P @R A = @ 0 A
@z @x
@Q @p 2!
@x @Y
0 1
0
!
= 2! 0 A = 2! k
@
1

En physique, soit M (t) un point d’un solide en rotation autour de l’axe


(Oz) à la vitesse angulaire !. Celà signe que si l’on note r; ; z les coordonnées
cylindriques de M (t) ; r; z sont constantes et l’angle varie en fonction du
temps.
On a :
0
(t) = !
La position de M (t) est donnée :
170CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

8
! < x = r cos (t)
OM (t) = y = r sin (t)
:
z
Le champ de vecteur vitesse, au point M (t) est donnée par :

! d (OM (t))
V (M (t)) = =
8 dt 0 1
< r! ( sin (t)) !y
r! cos (!t) = @ ! x A
:
0 0
!
soit le vecteur rotation instantanée
! !
=!k

On a trouvé
!! ! !
rot V (M ) = 2! k = 2
! !
Il est clair que le champ vectoriel rot V (M ) est lié au vecteur rotation
instantannée
Voici d’autres propriétés du champ rotationnel
Théorème 13.
! ! !
Soient V ; V1 ; V2 : R3 ! R3 trois champs di¤érentiables et f : R3 ! R un
champ scalaire di¤érentiable et 2 R. Alors
1)
! ! ! ! ! ! !
rot V1 + V2 = rot V1 + rot V2

2)
! ! ! !
rot V = rot V

3)
! ! ! ! ! !
rot f V = f:rot V + grad (f ) ^ V

4)
! ! ! ! !
div V1 ^ V2 = < V2 ; rot V1 >
! ! !
< V1 ; rot V2 >
3.6. POTENTIEL 171

3.6 POTENTIEL
3.6.1 POTENTIEL SCALAIRE
DEFINITION 12
! !
Soit V un champ vectoriel. On dit que V dérive d’un potentiel scalaire,
s’il existe un champ scalaire f tel que
! !
V = grad (f ) :
!
On dit aussi que V est un champ de gradient.
Exemple
!
Le champ vectoriel V : R2 ! R2 dé…ni par
!
V (x; y) = (2x; 2y)
!
dérive du potentiel scalaire V : R2 ! R avec

f (x; y) = x2 + y 2 :

En e¤et, on a
! !
grad (f ) (x; y) = (2x; 2y) = V
Théorème 14.
! !
Soit V , un champ vectoriel donné. Si V dérive d’un potentiel scalaire f;
!
alors V dérive de tout potentiel de la forme f + k avec k = constante
Preuve du théorème 14
Soit f tel que
! !
V = grad (f )
Calculons
! @ (f + k) @ (f + k)
grad (f + k) = ;
@x @y
@f @f ! !
= ; = grad (f ) = V
@x @y
!
donc V dérive du potentiel f + k:

Exercice 8
Soient f; g : R2 ! R di¤érentiables. On suppose que f et g véri…ent :
! !
grad (f ) = grad (g)
172CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

Montrez que f g = k = constante:

Solution exercice 8
On a :
! !
grad (f ) = grad (g)
Donc
@f @g
@x
(x; y) @x
(x; y)
@f = @g
@y
(x; y) @y
(x; y)
ou encore
@f @g
@x
(x; y) = @x
(x; y)
@f @g
@y
(x; y) = @y
(x; y)
ce qui donne
(
@(f g)
@x
= 0:
@(f g)
@y
= 0:
Donc (f g) (x; y) depend seulement de y et (f g) (x; y) depend seule-
ment de x: Ceci n’est possible que si (f g) = constante

Exercice 9
Soit f : R3 ! R un champ scalaire de classe C 1 (R3 ) : Montrez que :
1)
! ! ! !
rot grad (f ) = r ^ grad (f )

2) On suppose maintenant que f : R3 ! R est de classe C 2 (R3 ). Montrez


que
! ! !
rot grad (f ) = 0
! !
3) Soit V : R3 ! R3 . On suppose que V dérive d’un potentiel de classe
C 2 (R2 ) :Montrez que :
! ! !
rot V = 0
Solution exercice 9.
1) On applique notre méthode déjà utilisée avant pour le calcul du produit
! !
vectoriel de r ^ grad (f ) ; en rajoutant la 1ère ligne au niveau de la 4ème
ligne et en calculant 3 détérminants d’ordre 2 ainsi obtenus
@ @f 0 @2f @2f
1
@x @x
@ @f @y@z @z@y
! ! @y @y B @2f @2f C
r ^ grad (f ) : @ @f =@ @z@x @x@z A
@z @z @2f @2f
@ @f @x@y @y@x
@x @x
3.6. POTENTIEL 173

On sait que :
0 @f 1
! @x
! !
rot grad (f ) = rot @ @f
@y
A (c)
@f
@z
0 1
@ @f @ @f
@y @z @z @y
B C
= B
@
@
@z
@f
@x
@
@x
@f
@z
C
A
@ @f @ @f
@x @y @y @x
0 @2f @2f
1
@y@z @z@y
B @2f @2f C
= @ @z@x @x@z A
@2f @2f
@x@y @y@x

D’où le résultat voulu


2) f 2 C 2 (R3 ) donc

@2f @2f
=
@x@y @y@x
2
@ f @2f
=
@x@z @z@x
@2f @2f
=
@y@z @z@y

Donc d’après les formules (c) précédentes on a :


! ! !
rot grad (f ) = 0

!
3) V dérive de f de classe C 2 (R3 ). Donc
! !
V = grad (f )

Donc d’après la question (2), on a


! ! ! ! !
rot V = rot grad (f ) = 0

! ! !
La question qui se pose est la suivante : Si rot ( V ) = 0 : Celà impliqura
!
t’il que le champ V dérive d’un potentiel scalaire dans R3 : La réponse est
dans le théorème suivant
Théorème 15
174CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

!
Soit V : R3 ! R3 un champ vectoriel de classe C 1 dans R3 : Une condition
!
nécessaire et su¢ sante pour que V dérive d’un potentiel de classe C 2 dans
R3 est que
! ! !
rot ( V ) = 0
!
Remarque importante : Ici V est un champ vectoriel de classe C 1 dans
! ! !
R3 tout entier et véri…ant rot ( V ) = 0 dans R3 : Si on change R3 par un
autre ensemble D; par exemple R3 n f(0; 0)g ; ce résultat devient faux. Il faut
exiger des conditions supplémentaires sur D: C’est ce que nous verrons dans
le chapitre 4
Exercice 10
!
Soit V : R3 ! R3 dé…ni par
!
V (x; y; z) = (y; x + z; y + 2z)
!
Montrez que V dérive d’un potentiel f et calculez ce potentiel.

Solution exercice 10.


Notons
!
V = (P; Q; R)
avec

P (x; y; z) = y
Q (x; y; z) = x + z
R (x; y; z) = y + 2z

Donc
0 @R @Q 1
@y @z
! !
rot V = @ @P
@z
@R
@x
A
@Q @P
@x @y
0 1 0 1
1 1 0
= @ 0 0 A = @ 0 A
1 1 0

! ! !
On a donc rot V = 0 . D’après le théorème précédent, il exsite un
champ scalaire f : R3 ! R tel que
! !
grad (f ) = V
3.6. POTENTIEL 175

Calculons ce potentiel scalaire, c’est à dire trouvons f : R3 ! R véri…ant


! !
grad (f ) = V ; c’est à dire
0 @f 1 0 1
@x
(x; y; z) y
@ @f
(x; y; z) A = @ x + z A (a)
@y
@f y + 2z
@z
(x; y; z)

On a donc
@f
(x; y; z) = y =) f (x; y; z) = yx + h (y; z) (b)
@x
Donc en prenant en considération (a) et (b)

@f @h
(x; y; z) = x + (y; z) = x + z
@y @y
Ceci implique
@h
(y; z) = z =) h (y; z) = yz + ' (z) (c)
@y
Soit en consiodérant (b) et (c)

f (x; y; z) = xy + yz + ' (z) : (d)


On a en prenant en considération (d) et (a)

@f
(x; y; z) = y + 2z = y + '0 (z)
@z
c’est à dire

'0 (z) = y + 2z y = 2z
Donc
' (z) = z 2 + k
Finalement
f (x; y; z) = xy + yz + z 2 + k
176CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

3.6.2 POTENTIEL VECTORIEL OU POTENTIEL VEC-


TEUR

Dé…nition 13
!
On dit que le champ vectoriel V dérive d’un potentiel vecteur, s’il existe
!
un champ vectoriel A tel que :

! !
V = rot A

Exercice 10(bis)
!
Soit V un champ vectoriel de classe C 2 (R3 ). Montrez que

! !
div rot V =0

Solution exercice 10(bis)


Posons
!
V = (P; Q; R)

On a

0 @R @Q 1
@y @z
! !
rot V = @ @P
@z
@R
@x
A
@Q @P
@x @y

!
Puisque V 2 C 2 (R3 ) ; alors on a d’après le lemme de Shwartz

@2 @2
= ;
@x@y @y@x
@2 @2
= ;
@x@z @z@x
@2 @2
= :
@z@y @y@z
3.6. POTENTIEL 177

! ! @ @R @Q @ @P @R
div rot V = +
@x @y @z @y @z @x
@ @Q @P
+
@z @x @y
2 2
@ R @ Q @2P @2R
= +
@x@y @x@z @y@z @y@x
2 2
@ Q @ P
+
@z@x @z@y
2
@ R @2R @2Q @2Q
= +
@x@y @y@x @z@x @x@z
@2P @2P
+ = 0
@y@z @z@y
Exercice 11
!
Soit V : R3 ! R3 un champ vectoriel de classe C 2 (R3 ) qui dérive d’un
!
potentiel vecteur A de classe C 2 (R3 ) :
!
Montrez que div V = 0

Solution exercice 11
On a :
! ! !
V = rot A :
Donc
! ! !
div V = div rot A =0
d’après l’exercice 10.

Exercice 12
!
Soit V : R3 ! R3 un champ vectoriel de classe C 2 (R3 ) tel que
!
div V = 0

!
Montrez qu’il existe un champ vectoriel A
!
A : R3 ! R3

de classe C 2 (R3 ) tel que :


! ! !
V = rot A
Solution Exercice 12
La solution est laissée à titre d’exercice
178CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

Les exercices 10 et 11 permettent d’obtenir le théorème suivant :


Théorème 14.
!
Une condition nécessaire et su¢ sante pour que le champ de vecteurs V
!
dérive d’un potentiel vecteur A de classe C 2 (R3 ) est que :
!
div V = 0:

3.7 LE LAPLACIEN
Dé…nition 14
Soit f : R3 ! R telque f 2 C 2 (R3 ) : On appelle Laplacien scalaire, le
champ scalaire noté dé…ni par : f : R3 ! R; avec

@2f @2f @2f


f (x; y; z) = (x; y; z) + (x; y; z) + (x; y; z)
@x2 @y 2 @z 2

Exercice 13
Soit f : R2 ! R de classe C 2 (R2 ) : Montrez que
! ! note
f = < r; rf > = r2 f

Solution Exercice 13
0 @
1 0 @f 1
! ! @x @x
< r; rf > = < @ @
@y
A;@ @f
@y
A>
@ @f
@z @z
@2f @2f @2f
= + + = f
@x2 @y 2 @z 2

Théorème 16
Soient f; g : R3 ! R de classe C 2 et 2 R: Alors
1)
(f + g) = (f ) + (g)
2)
( f) = (f )
Exercice 14.
Montrez que
!
div grad (f ) = f
3.7. LE LAPLACIEN 179

Solution exercice 14
0 @f 1
! @x
div grad (f ) = div @ @f
@y
A
@f
@z
@ @f @ @f @ @f
= + +
@x @x @y @y @z @z
2 2 2
@ f @ f @ f
= + + = f
@x2 @y 2 @z 2
Exercice 15.
Montrez que :
h ! ! i
div f grad (g) g grad (f ) = f g g f

Solution exercice 15
0 @g 1
f @x
! @ @g A
f grad (g) = f @y
@g
f @z

! @ @g @ @g
div f grad (g) = f + f
@x @x @y @y
@ @g
+ f
@z @z
2
@ g @f @g @2g @f @g
= f + + f + +
@x2 @x @x @y 2 @y @y
2
@ g @f @g
+ 2
f+
@z @z @z
2
@ g @ g @2g
2
@f @g
= f 2
+ 2+ 2 +
@x @y @z @x @x
@f @g @f @g
+ +
@y @y @z @z
! !
= (f 4f ) + < grad(f ); grad(g) >

Donc D! ! E
!
div f grad (g) = f g + rf; rg
! D! ! E
div g grad (f ) = g f rg; rf
180CHAPITRE 3. GRADIENT. DIVERGENCE. ROTATIONNEL. LAPLACIEN. POTENT

Par conséquent
! !
div f grad (g) div g grad (f )
D! ! E D! ! E
= f g + rf; rg rg; rf g f
= f g g f
Chapitre 4

INTÉGRALES
CURVILIGNES.
CIRCULATION D’UN
CHAMP DE VECTEURS

4.1 NOTION DE COURBE PARAMÉTRÉE


4.1.1 INTRODUCTION
Il existe plusieurs façons mathématiques de décrire formellement la notion
de "courbe". Citons trois :
Au moyen de graphes de fonctions d’une variable (…g1)

7 8:png

181
182CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

Au moyen d’équations implicites (…g2)

7 9:png

ou (…g3 ellipse)

10

8 0:png

On parle alors de courbes dé…nies implicitement


4.1. NOTION DE COURBE PARAMÉTRÉE 183

Au moyen d’un paramètre


on parle alors de courbes paramétrées.

13

8 1:png

ou
12

8 2:png

Dans tout ce chapitre, on travaillera avec des courbes paramétrées.

4.1.2 COURBES PARAMÉTRÉES


Dé…nition1
Soit I = [a; b]: Une courbe paramétrée est une fonction vectorielle
! : I ! R3
t !
7 (x (t) ; y (t) ; z (t))
184CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

On note
! = (x; y; z)

avec

x : I!R
y : I!R
z : I!R

Nous dirons que ! est de classe C 1 ou C 2 dans I si les composantes


(x(t); y(t); z(t)) sont de classe C 1 ou C 2 dans I:
Le support de la courbe paramétrée est le lieu des points dé…ni par

= f! (t) = (x (t) ; y (t) ; z (t)) j t 2 I Rg

Une courbe paramétrée est naturellement orientée par le sens croissant


du paramètre t:
On dit que la courbe ! est fermée quand I = [a; b] et ! (a) = ! (b) :

B55

8 3:png

Dé…nition1(bis)
Soit I = [a; b] et ! une courbe paramétrée
! : I ! R3
t !
7 (x (t) ; y (t) ; z (t))
!
On dé…nit la courbe inverse de la courbe !, qu’on note la courbe para-
métrée suivante : !
: [a; b] ! R3
avec !
(t) = ! (a + b t)
4.1. NOTION DE COURBE PARAMÉTRÉE 185

Remarquons que
!
(a) = ! (a + b a) = ! (b)
!
(b) = ! (a + b b) = ! (a)
!
c’est à dire que parcourt [a; b] dans le sens inverse de ! (f ig6):On note
!
le support de
16

8 4:png

Dé…nition 2
a) Soit ! : I ! R3 de classe C 1
* On appelle vecteur dérivée de ! (vecteur vitesse) le vecteur noté !0 et
dé…ni par
!
!0 (t) = d (t) = dx ; dy ; dz
dt dt dt dt
b) Soit ! : I ! R3 de classe C 2
* On appelle vecteur dérivée seconde de ! (vecteur accélération) le vec-
teur noté !00 et dé…ni par
2!
!00 (t) = d (t) d2 x d2 y d2 z
2
= ; ;
dt dt2 dt2 dt2
Dé…nition 3
Une courbe paramétrée ! : I ! R3 est dite régulière si pour tout t 2 I,
q
!
k (t)k = [x0 (t)]2 + [y 0 (t)]2 + [z 0 (t)]2 6= 0
0

autrement dit, si son vecteur vitesse ne s’annule jamais. La droite passant


par ! (t) et de vecteur directeur ! (t) est appelée droite tangente en t à !:
186CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

Hypothèses sur la courbe ! (t)


Dans tout ce chapitre on suppose que la courbe ! (t) véri…e les conditions
suivantes :
Hypothèse 1
! (t) est de classe C 1
Hypothèse 2
! : [a; b] ! R est injective sur ]a; b[ c’est à dire

8t1 2 ]a; b[ ; 8t2 2 ]a; b[ ; si t1 6= t2 alors ! (t1 ) 6= ! (t1 )

14

8 5:png

15

8 6:png

Hypothèse 3
La courbe ! est régulière c’est à dire 8t 2 [a; b]
q
!
k (t)k = [x0 (t)]2 + [y 0 (t)]2 + [z 0 (t)]2 6= 0
0
4.1. NOTION DE COURBE PARAMÉTRÉE 187

4.1.3 LONGUEUR D’UNE COURBE


Théorème 1
Soit ! : [a; b] ! R3 ;
!(t) = (x(t); y(t); z(t))

et le support de c’est à dire

= f! (t) = (x (t) ; y (t) ; z (t)) j t 2 I Rg

Notons par L ( ) la longueur de : Alors


Zb q
L( ) = [x0 (t)]2 + [y 0 (t)]2 + [z 0 (t)]2 dt
a

Preuve du théorème 1
Pour calculer L ( ) divisons en n parties arbitraires Li i = 1; :::; n: Notons
_
L1 = P0 P1
_
L 2 = P1 P2
:::::
_
L i = Pi 1 P i
:::::
_
L n = Pn 1 P n

et Pi 1 Pi le segment de droite reliant les points Pi 1 et Pi : Si n est su¢ sam-


ment grand on a
_
L i = P i 1 Pi d (Pi 1 Pi )
et
X
n
_ X
n
L( ) = P i Pi d (Pi Pi+1 )
i=0 i=0

Si

Pi = (x (ti ) ; y (ti ) ; z (ti ))


Pi+1 = (x (ti+1 ) ; y (ti+1 ) ; z (ti+1 ))
= (x (ti + t) ; y (ti + t) ; z (ti + t))

avec
b a
t=
n
188CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

Appliquons le théorème des accroissements …nis aux fonctions x(t); y(t); z(t)
de classe C 1 . On a

[d(Pi ; Pi+1 )]2 = [x (ti + t) x (ti )]2 + [y (ti + t) y (ti )]2


+ [z (ti + t) z (ti )]2
2 2 2
= [x0 (ti ) t] + [y 0 (ti ) t] + [z 0 (ti ) t]
h i
2 0 2 0 2 0 2
= ( t) (x (ti )) + (y (ti )) + (z (ti ))

avec ti 2 ]ti ; ti+1 [ : Donc


q
d (Pi Pi+1 ) = ( t) (x0 (ti ))2 + (y 0 (ti ))2 + (z 0 (ti ))2

et
q
aX
n
b
L ( ) = lim (x0 (ti ))2 + (y 0 (ti ))2 + (z 0 (ti ))2
n!1 n i=0

Or cette limite est la limite d’une somme de Riemann de la fonction


p
'(t) = x0 (t)2 + y 0 (t)2 + z 0 (t)2

Donc
Zb q
L( ) = [x0 (t)]2 + [y 0 (t)]2 + [z 0 (t)]2 dt
a

Notation
On note aussi
q
jd j = k!k dt = [x0 (t)]2 + [y 0 (t)]2 + [z 0 (t)]2 dt

et Z
L( ) = jd!j

Exercice 1
Soit A (x0 ; y0 ; z0 ) 2 R3 et A (x1 ; y1 ; z1 ) 2 R3 . Trouvez l’équation paramé-
trique du segment de droite [AB] reliant le point A à B
Solution Exercice 1
Soit M (x; y; z) 2 [AB] : Alors nous avons
! !
AM = tAB t 2 [0; 1]
4.1. NOTION DE COURBE PARAMÉTRÉE 189

ou encore 0 1 0 1
x x0 x1 x0
@ y y0 A =t @ y1 y0 A
z z0 z1 z0
ou 0 1 0 1
x x0 + tx1 tx0
@ y A = @ y0 + ty1 ty0 A
z z0 + tz1 tz0
…nalement on obtient
0 1 0 1
x x0 (1 t) + tx1
@ y A = @ y0 (1 t) + ty1 A
z z0 (1 t) + tz1

La paramétisation de [AB] est donc


! : [0; 1] ! R3
t ! !(t) = [x(t); y(t); z(t)]
= [(x0 (1 t) + tx1 ) ; (y0 (1 t) + ty1 ) ; (z0 (1 t) + tz1 )]

19

8 7:png

Exercice 2
! : [0; 1] ! R3
1
! (t) = t; t; t2 :
1

a) Trouver
b) Etudiez régularité, injectivité.
c) Calculer L ( )
Soltution exercice 2
190CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

a)

x (t) = t; y (t) = t; z (t) = t2


z (t) = x2 (t) = y 2 (t)
est donc la parabole d’équation

z = x2 = y 2

se trouve dans le plan P d’équation :

P = (x; y; z) 2 R3 : x = y
20

8 8:png

b)
x0 (t) = 1; y 0 (t) = 1; z 0 (t) = 2t
!0
1 (t) = (1; 1; 2t)
!0 p p
= 2 + 4t 2 = 2 (1 + 2t2 ) 6= 0
1

donc !1 est régulière.


Etude de l’injectivité de !1 (t)
8
< x (t1 ) = x (t2 )
! (t ) = ! (t ) () y (t1 ) = y (t2 )
1 1 1 2
:
z (t1 ) = z (t2 )
8
< t1 = t2
() t1 = t2 () t1 = t2
: 2
t1 = t22
4.1. NOTION DE COURBE PARAMÉTRÉE 191

c) Notons 1 = support (!1 ) : On a


Z1 Z1 p
0
L( 1) = k 1 (t)k dt = 2 + 4t2 dt
0 0
hp p i1
= t t2 + 1 + ln t + t2 + 1
0
p p
= 2 + ln 1 + 2 :

Exercice 3
! : [0; 2 ] ! R3
2
! (t) = (3 cos (t) ; 0; 2 sin (t))
2

a) Trouver 2 = support (!2 )


b) Etudier la régularité et l’injectivité de !2 :
Solution exercice 3
a) On a

x (t) = 3 cos (t) ; y (t) = 0; z (t) = 2 sin (t) :


D’où
)
x(t)
3
= cos (t) x2 (t) z 2 (t)
z(t) =) + =1
2
= sin (t) 9 4
C’est l’équation d’une ellipse contenue dans le plan (y = 0) ;c’est à dire Ozx
21

8 9:png

b)
!0
2 (t) = ( 3 sin (t) ; 0; 2 cos (t))
192CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

!0 q
2 = 9 sin2 (t) + 4 cos2 (t) 6= 0:
! est régulière.
2

c) injectivité de !2 : Supposons que


! (t ) = ! (t )
2 1 2 2

Alors on a pour t 2 [0; 2 ]

3 cos (t1 ) = 3 cos (t2 ) cos (t1 ) = cos (t2 )


()
2 sin (t1 ) = 2 sin (t2 ) sin (t1 ) = sin (t2 )

cos (t1 ) = cos (t2 ) ) t2 = t1


sin ( t1 ) = sin (t1 ) 6= sin (t1 ) si t1 2]0; 2 [
22

9 0:png

Donc
! (t ) = ! (t ) ) t = t (t ; t 2 ]0; 2 [
2 1 2 2 1 2 1 2
! est donc injective sur ]0; 2 [
2
Exercice 4
! : [0; 6 ] ! R3
3
! (t) = (cos t; sin t; t)
3

a) Trouver 3 = support (!3 )


b) Etudier la régularité de ! 3
c) Calculer L ( 3) :

Solution exercice 4
a) On a
x (t) = cos (t) ; y (t) = sin (t) ; z (t) = t
donc :
x2 (t) + y 2 (t) = 1; z (t) = t
4.1. NOTION DE COURBE PARAMÉTRÉE 193

c’est l’équation d’une hélice de base x2 + y 2 = 1 et évoluant dans le


cylindre de base x + y 2 = 1 et de hauteur 6 :

23

9 1:png

b) On a
!0
3 (t) = ( sin t; cos t; 1)
Donc p
!0 p
3 = sin2 t + cos2 t + 1 = 2 6= 0

Donc !3 est régulière.

Etude de l’injectivité
Supposons que
!(t ) = !(t )
3 1 3 2

Alors 8
< cos (t1 ) = cos (t2 )
sin (t1 ) = sin (t2 ) , t1 = t2
:
t1 = t2

c) Notons L ( 3) la longueur de la courbe !3 : On a

Z6 p Z
6
p
!0
L( 3) = 3 dt = 2 dt = 6 2
0 0
194CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

4.2 INTÉGRALE D’UNE FONCTION SCA-


LAIRE LE LONG D’UNE COURBE !
Dé…nition 4
Soit f : R3 ! R un champ scalaire, continue sur Z ; le support de
! !
: L’intégrale de f le long de la courbe qu’on note f d est dé…nie

par

Z Zb q
fd = f (!(t)) [x0 (t)]2 + [y 0 (t)]2 + [z 0 (t)]2 dt
a
Zb q
= f (x(t); y(t); z(t)) [x0 (t)]2 + [y 0 (t)]2 + [z 0 (t)]2 dt
a

La longueur L( ) de la courbe est un cas particulier de la formule


précédente en prenant f (x; y; z) = 1

4.3 INTÉGRALE CURVILIGNE OU CIR-


CULATION D’UN CHAMP VECTORIEL
!
F LE LONG DE LA COURBE
4.3.1 DÉFINITION
Dans toute cette partie on considère une courbe paramétrée

! : [a; b] ! R3
!(t) = (x(t) ; y(t); z(t))

véri…ant les hypothèses : Hypothèse 1, Hypothèse 2 et Hypothèse 3


!
Dé…nition 5 Soit F : R3 ! R3 un champ vectoriel continu sur le support
de la courbe !,

! : [a; b] ! R3
!(t) = (x(t) ; y(t); z(t))
!
4.3. INTÉGRALE CURVILIGNE OU CIRCULATION D’UN CHAMP VECTORIEL F LE LONG DE
!
L’intégrale curviligne
Z ou circulation du champ vectoriel
Z F le long de la courbe
! ! !!
, qu’on note < F ; d > ou plus simplement F :d est dé…ni par

Z Z
!! ! !
F :d = < F ;d >

Zb
!
= < F (!(t)) ; !0 (t) > dt
a

Remarque importante
Si
!
F = (P; Q; R) et !(t) = (x(t); y(t); z(t))
avec
P : R3 ! R
Q : R3 ! R
R : R3 ! R
!
alors le produit scalaire < F (!(t)) ; !0 (t) > est égal à
!
< F (!(t)) ; !0 (t) > dt
= P [x(t); y(t); z(t)] x0 (t)dt + Q [x(t); y(t); z(t)] y 0 (t)dt
+R [x(t); y(t); z(t)] z 0 (t)dt
et
Z Zb
! ! !
< F ;d > = < F (!(t)) ; !0 (t) > dt
a
Zb
= P [x(t); y(t); z(t)] x0 (t)dt + Q [x(t); y(t); z(t)] y 0 (t)dt
a
Zb
+ R [x(t); y(t); z(t)] z 0 (t)dt
a

On note aussi cette dernière intégrale par


Z Z
! !
< F ;d > = (P dx + Qdy + Rdz)
196CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

Si la courbe est férmée, !(a) = !(b), l’intégrale curviligne


I Z c’est à dire si
est notée au lieu de .

Théorème 2 Soit ! : [a; b] ! R3 ; véri…ant les hypothèses : Hypothèse


!
1, Hypothèse 2 et Hypothèse 3 et F : R3 ! R3 un champ vectoriel
!
continu sur le support de la courbe !, Notons par la courbe inverse de
! !
la courbe et le support de : Supposons aussi que

= 1 [ 2 [ ::: [ n

avec
[a; b] = [a = a1 < a2 < ::: < an = b]
et
! : [a ; b ] ! R3 et support de ! =
1 1 1 1 1
! : [a ; b ] ! R3 et support de ! =
2 2 2 2 2
::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::
! : [a ; b ] ! R3 et support de ! =
n n n n n

Alors on a
1)
Z Z
!! ! !
F :d = < F ;d >

2)
Z Z Z
! ! ! ! ! !
< F ;d > = < F ; d > +::: + < F ;d >
1 [ 2 [:::[ n 1 n

!
4.3.2 TRAVAIL D’UNE FORCE F LE LONG D’UNE
COURBE
Considérons un point P (x; y) se mouvant sur une courbe plane L d’un
!
point M à un point N . Le point P est sollicité par une force F qui varie en
grandeur et en direction lorsque P se déplace, c’est à dire qu’elle est fonction
des coordonnées de P
! !
F = F (P ) :
!
4.3. INTÉGRALE CURVILIGNE OU CIRCULATION D’UN CHAMP VECTORIEL F LE LONG DE
!
Calculons le travail de la force F lorsque le point P se déplace du point
z}|{
M au point N (…g.(1). Découpons à cet e¤et la courbe M N en n morceaux
arbitraires par les points M = M0 ; M1 ; M2 ; :::Mn = N

9 2:png

! !
en partant de M vers N . Désignons par Si le vecteur Mi Mi+1 : Désignons
!
par Fi le vecteur force au point Mi . On peut alors considérer que le produit
! ! !
scalaire < Fi ; Si > représente approximativement le travail de F le long
de l’arc M\i Mi+1 : Notons ce travail par Ti : On a alors

! !
Ti < Fi ; Si >
!
Les composantes de la force F sont
! ! !
F = X (x; y) i + Y (x; y) j ;
!
où X (x; y) et Y (x; y) sont les projections du vecteur F sur les axes Ox
et Oy. Désignant par xi et yi les accroissements des coordonnées xi et yi
lorsqu’on passe de Mi à Mi+1 , on obtient :
! ! !
Si = xi i + yi i :

Par conséquent,
! !
< Fi ; Si > = X (xi ; yi ) xi + Y (xi ; yi ) yi :
!
La valeur approchée du travail T de la force F tout le long de la courbe
198CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

z}|{
M N est
X
n
! !
T < Fi ; Si > (2)
i=1
X
n
= [X (xi ; yi ) xi + Y (xi ; yi ) yi ]
i=1

Sans faire de raisonnement rigoureux, indiquons que si la limite de l’ex-


! !
pression du second membre existe lorsque Si ! 0 (c’est à lorsque xi ! 0
! z}|{
et yi ! 0), elle exprime le travail de la force F le long de la courbe M N
entre les ponts M et N :
X
n
T = lim [X (xi ; yi ) xi + Y (xi ; yi ) yi ] (2)
xi !0; yi !0
i=1
!
La limite (2) est appelée l’intégrale curviligne du champ vectoriel F (x; y) =
z}|{
(X (x; y) ; Y (x; y)) le long de la courbe L = M N et nous la notons
Z
!
T = F (s)ds (3)
L
ou encore
Z)
(N

T = X (x; y) dx + Y (x; y) dy (4)


(M )

On rencontre souvent des limites de sommes (2) en mathématiques et en


physique, X (x; y) et Y (x; y) étant des fonctions de deux variables dans un
domaine D.
X : R2 ! R
Y : R2 ! R
On peut généraliser tout celà pour des courbes dans l’espace. On aura alors
à considérer des champs vectoriels de la forme
!
F (x; y; z) = (X(x; y; z; Y (x; y; z) ; Z (x; y; z))

X : R3 ! R
Y : R3 ! R
Z : R3 ! R
!
4.3. INTÉGRALE CURVILIGNE OU CIRCULATION D’UN CHAMP VECTORIEL F LE LONG DE

et des limites de la forme


X
n
T = lim [X (xi ; yi ; zi ) xi + Y (xi ; yi ; zi ) yi + Z (xi ; yi ; zi ) zi ]
xi !0; yi !0; zi !0
i=1
(5)
La limite (5) est appelée travail du champ vectoriel
!
F (x; y; z) = (X(x; y; z; Y (x; y; z) ; Z (x; y; z))
z}|{
le long de la courbe L = M N et nous la notons
Z
T = X (x; y; z) dx + Y (x; y; z) dy + Z(x; y; z)dz
L

Si l’équation paramétrique de la courbe L est ! avec


! : [a; b] ! R3
!(t) = (x(t) ; y(t); z(t))

On montre et nous laissons ça à titre d’exercice que


Z
X (x; y; z) dx + Y (x; y; z) dy + Z(x; y; z)dz
L
Zb Zb
0 0
= X (x(t); y(t); z(t)) x (t)dt + Y (x(t); y(t); z(t)) y (t)dt
a a
Zb
0
+ Z (x(t); y(t); z(t)) z (t)dt
a
Zb
!
= < F (!(t)) ; !0 (t) > dt
a

Remarquons que la dernière intégrale est exactement la circulation du champ


!
vectoriel F le long de la courbe que nous avons dé…nie dans la dé…nition
Exercice 5
!
Considérons le champ véctoriel F : R3 ! R3 ; dé…ni par
!
F (x; y; z) = x3 ; 3zy 2 ; x2 y
200CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

et la courbe dont le support est le segment de droite [N O] avec

N (3; 2; 1); O(0; 0; 0)

Calculez Z
! !
Fd
!

Solution Exercice 5
On a la représentation géométrique de

24

9 3:png

Trouvons l’équation paramétrique du segment [N O] : Soit M (x; y; z)


! !
M 2 [N O] , N M = tN O : t 2 [0; 1]

Soit en passant aux coordonnées


0 1 0 1
x 3 3
@ y 2 A = t@ 2 A
z 1 1

ou encore 0 1 0 1 0 1
x 3 3t 3(1 t)
@ y A = @ 2 2t A = @ 2(1 t) A
z 1 t (1 t)
donc l’équation paramétrique du segment [N O] est
! : [0; 1] ! R3
t ! !(t) = [x(t); y(t); (z(t)]
= [3(1 t); 2(1 t); (1 t)]
!
4.3. INTÉGRALE CURVILIGNE OU CIRCULATION D’UN CHAMP VECTORIEL F LE LONG DE

On a

x0 (t) = 3
y 0 (t) = 2
z 0 (t) = 1

D’autre part
! ! !
F ( (t)) = F [3(1 t); 2(1 t); (1 t)]
= 27 (1 t)3 ; 12 (1 t)3 ; 18 (1 t)3

Par conséquent
!
< F (!(t)) ; (!0 (t)) >
= ( 81) (1 t)3 + ( 24) (1 t)3 + 18 (1 t)3
= 87 (1 t)3

et
Z Z1
! ! !
Fd = < F (!(t)) ; (!0 (t)) dt
! 0

Z1 Z1
3
= 87 (1 t) dt = 87 1 (1 t)3 dt
0 0
1
1 1 87
= 87 (1 t)4 = 87 =
4 0 4 4

Exercice 6
Considérons le champ vectoriel
!
F : R 2 ! R2

dé…ni par
!
F (x; y) = 6x2 y; 10xy 2
et ! dont le support est la courbe y = x3 entre les points M (1; 1) et
N (2; 8) :
Calculez Z
! !
Fd
!
202CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

Solution exercice 6

26

9 4:png

Notre courbe ! s’écrit dans ce cas

! : [1; 2] ! R2
t ! ! (t) = (x(t); y(t)) = t; t3

!
F (! (t)) = 6t2 t3 ; 10t t6
= 6t5 ; 10 t7

!0
(t) = 1; 3t2

! !
< F (! (t)) ; 0 (t) > = 6t5 + 10 t7 3t2
= 6t5 + 30t9
!
4.3. INTÉGRALE CURVILIGNE OU CIRCULATION D’UN CHAMP VECTORIEL F LE LONG DE

Donc

Z Z2
! ! !
F d! = < F (! (t)) ; 0 (t) > dt
! 1

Z2
2
= 6t5 + 30t9 dt = t6 + 3t10 1
1
2
= t6 1 + 3t4 1
= (64 + 30 72) (4) = 31 32

Exercice 7
Considérons le champ vectoriel

!
F : R 3 ! R3

dé…ni par
!
F (x; y; z) = (z; y; x)

et ! l’arc d’hélice dé…ni par

! : [0; 2 ] ! R3
t ! !(t) = (x(t); y(t); z(t))
= (cos t; sin t; t)

Calculez
Z
! !
Fd
!

Solution Exercice 7
On a
! !
F (! (t)) = F (cos t; sin t; t) = (t; sin t; cos t)

!
0
(t) = ( sin t; cos t; 1)

! !
< F (! (t)) ; 0 (t) > = t sin t sin t cos t + cos t
204CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

et
Z Z2
! ! ! !
Fd = < F (! (t)) ; 0 (t) > dt
! 0

Z2
= ( t sin t sin t cos t + cos t) dt
0
Z
2 Z2 Z2
0
= (t)(cos t) dt sin t cos tdt + cos tdt
0 0 0
Z2 Z2 Z2
= [t cos t]20 cos t dt sin t cos t dt + cos t dt
0 0 0
2
1 2
= 2 sin t =2
2 0

Exercice 8
Considérons le champ vectoriel
!
F : R 3 ! R3

dé…ni par
!
F (x; y; z) = (z; y; x)
et ! la courbe férmée dé…nie par la …gure ci dessous

27

9 5:png
!
4.3. INTÉGRALE CURVILIGNE OU CIRCULATION D’UN CHAMP VECTORIEL F LE LONG DE

Calculez Z
! !
Fd
!

Solution Exercice 8
On a
M (1; 1; 1); N (0; 0; 1); O(0; 0; 0)
!=![![!
1 2 3
avec

! : [0; 1] ! R3
1
!(t) = t; t; t2
1
!0
1 (t) = (1; 1; 2t)

! : [0; 1] ! R3
2
!(t) = (1 t)M + tN
2
= (1 t)(1; 1; 1) + t(0; 0; 1)
= (1 t; 1 t; 1)
!0
2 (t) = ( 1; 1; 0)
!
: [0; 1] ! R3
3
!(t) = (1 t)N + tO
3
= (0; 0; 1 t)
!0
3 (t) = (0; 0; 1)

Intégrale curviligne sur !1


! !
F (!
1 (t)) = F t; t; t2 = t2 ; t; t
! !
< F (! 0 2
1 (t)) ; 1 (t) > = < t ; t; t ; (1; 1; 2t) >
= t2 t + 2t2 = 3t2 t
Par conséquent
Z Z1
! ! ! !
Fd = < F (! (t)) ; 0 (t) > dt
! 0
1

Z1 1
t2 1
= (3t2 t)dt = t3 =
2 0 2
0
206CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

Intégrale curviligne sur !2


On a
! !
F (!
2 (t)) = F (1 t; 1 t; 1) = (1; t 1; 1 t)

! !
< F (! 0
1 (t)) ; 1 (t) > = < (1; t 1; 1 t) ; ( 1; 1; 0) >
= 1+1 t= t

Par conséquent

Z Z1
! ! ! !
Fd = < F (! (t)) ; 0 (t) > dt
! 0
1

Z1 1
t2 1
= tdt = =
2 0 2
0

Intégrale curviligne sur !3


On a
! !
F (! 3 (t)) = F (0; 0; 1 t) = (1 t; 0; 0)
! !
<F (! 0
3 (t)) ; 3 (t) > = < (1 t; 0; 0) ; (0; 0; 1) > = 0
Par conséquent

Z Z1 Z1
! ! ! !
Fd = <F (! 0
3 (t)) ; 3 (t) > dt = 0dt = 0
! 0 0
3

Conclusion
Z Z Z Z
! ! ! ! ! ! ! !
Fd = Fd + Fd + Fd
! ! ! !
1 2 3

1 1
= +0=0
2 2
4.4. LIEN ENTRE CIRCULATION D’UN CHAMP DE VECTEURS ET LA THÉORIE DU POTENT

4.4 LIEN ENTRE CIRCULATION D’UN CHAMP


DE VECTEURS ET LA THÉORIE DU
POTENTIEL
4.4.1 POSITION DU PROBLÈME
PROBLÈME 1
!
Soit D R3 un ouvert connexe et V : D ! R3 de classe C 1 dans D: Soit
! : [a; b] ! R3 et !: On suppose que
1 1 le support de 1 1 D: Notons

A = !1 (a); B = !1 (b)

Soit !2 : [a; b] ! R3 et 2 le support de !2 : On suppose que 2 D: On


suppose que
A = !2 (a); B = !2 (b)
On se pose le problème suivant : A t’on
Z Z
!! ! !
F :d = < F ;d > (j)
! !
1 2

!
et sous quelles conditions sur V et D la relation (j) est vraie (…g(*))

28

9 6:jpg

REPONSE AU PROBLÈME 1
!
La réponse au problème 1 dépend des propriétés du champs vectoriel V et
de la géométrie et de la structure topologique de D: Pour celà dé…nissons la
notion d’ensemble connexe par arcs
208CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

4.4.2 ENSEMBLES CONNEXES OU CONNEXES PAR


ARCS
Dé…nition 6
Soit D R3 ou D R2 : On dit que D est connexe par arcs si 8A 2
!
D; 8B 2 D; 9 de support tel que
! : [a; b] ! D; !(a) = A; !(b) = B et D

18

9 7:png

4.4.3 INTÉGRALES CURVILIGNES ET CHAMPS


DÉRIVANT D’UN POTENTIEL
Théorème 3
!
Soit D R3 un ensemble ouvert connexe et F : D ! R3 un champ
vectoriel de classe C 1 dans D: Soient !1 de support 1 et !2 de support
2 tels que

! : [a; b] ! D; !(a) = A; !(b) = B et D


1 1 1 1

et
! : [a; b] ! D; !(a) = A; !(b) = B et D
2 2 2 2

Alors Z Z
! ! ! !
F :d 1 = F :d 2
! !
1 2

!
si et seulement F dérive d’un potentiel f de classe C 2 dans D; c’est à dire
qu’il existe un champ scalaire f : D ! R de classe C 2 dans D tel que
! !
F = grad(f )
4.4. LIEN ENTRE CIRCULATION D’UN CHAMP DE VECTEURS ET LA THÉORIE DU POTENT

Exercice 9
!
Soit D R3 un ensemble ouvert connexe et F : D ! R3 un champ
vectoriel de classe C 1 dans D: Soient !1 de support 1 et !2 de support
2 tels que

! : [a; b] ! D; !(a) = A; !(b) = B et D


1 1 1 1

et
! : [a; b] ! D; !(a) = A; !(b) = B et D
2 2 2 2

!
On suppose que F dérive d’un potentiel f de classe C 2 dans D; c’est à dire
qu’il existe un champ scalaire f : D ! R de classe C 2 dans D tel que
! !
F = grad(f ): Montrez que
Z Z
! ! ! !
F :d 1 = F :d 2
! !
1 2

Solution Exercice 9
!
F : D ! R3 un champ vectoriel de classe C 1 dans D: Supposons qu’il
!
existe un champ scalaire f : D ! R de classe C 2 dans D tel que F =
!
grad(f ): Supposons que

!(t) = (x (t); y (t); z (t))


1 1 1 1
!(t) = (x (t); y (t); z (t))
2 2 2 2

Notons aussi

A = !1 (a) = !2 (a)
B = !1 (b) = !2 (b)

Notons par '1 (t) la fonction scalaire

'1 : [a; b] ! R
t ! '1 (t) = f [(x1 (t); y1 (t); z1 (t))]

et '2 la fonction scalaire

'2 : [a; b] ! R
t ! '2 (t) = f [(x2 (t); y2 (t); z2 (t))]
210CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

D’après le théorème des dérivées des fonctions composées, on a

@f
'01 (t) = (x1 (t); y1 (t); z1 (t)) x01 (t)
@x1
@f
+ (x1 (t); y1 (t); z1 (t)) y10 (t)
@y1
@f
+ (x1 (t); y1 (t); z1 (t)) z10 (t)
@z1

et

@f
'02 (t) = (x2 (t); y2 (t); z2 (t)) x02 (t)
@x2
@f
+ (x2 (t); y2 (t); z2 (t)) y20 (t)
@y2
@f
+ (x2 (t); y2 (t); z2 (t)) z20 (t)
@z2

On a donc

! ! !
< F (!1 (t)) ; 01 (t) > = < F [x1 (t); y1 (t); z1 (t)] ; [(x01 (t); y10 (t); z10 (t))] >
!
= < grad(f ) [x1 (t); y1 (t); z1 (t)] ; [(x01 (t); y10 (t); z10 (t))] >
@f @f
= (x1 (t); y1 (t); z1 (t)) x01 (t) + (x1 (t); y1 (t); z1 (t)) y10 (t)
@x1 @y1
@f
+ (x1 (t); y1 (t); z1 (t)) z10 (t)
@z1
= '01 (t)

D’autre part

! ! !
< F (!2 (t)) ; 02 (t) > = < F [x2 (t); y2 (t); z2 (t)] ; [(x02 (t); y20 (t); z20 (t))] >
!
= < grad(f ) [x2 (t); y2 (t); z2 (t)] ; [(x02 (t); y20 (t); z20 (t))] >
@f @f
= (x2 (t); y2 (t); z2 (t)) x02 (t) + (x2 (t); y2 (t); z2 (t)) y20 (t)
@x2 @y2
@f
+ (x2 (t); y2 (t); z2 (t)) z20 (t)
@z2
= '02 (t)
4.4. LIEN ENTRE CIRCULATION D’UN CHAMP DE VECTEURS ET LA THÉORIE DU POTENT

Par conséquent on a
Z Zb
! ! ! !
F :d 1 = < F (!1 (t)) ; 01 (t) > dt
! a
1

Zb
!
= < grad(f ) [x1 (t); y1 (t); z1 (t)] ; [(x01 (t); y10 (t); z10 (t))] > dt
a
Zb
= '01 (t)dt = ['1 (t)]ba = '1 (b) '1 (a)
a
= f [(x1 (b); y1 (b); z1 (b))] f [(x1 (a); y1 (a); z1 (a))]
= f [!1 (b)] f [!1 (a)] = f (B) f (A)

Passons maintentenant à la 2ème intégrale on a

Z Zb
! ! ! !
F :d 2 = < F (!2 (t)) ; 02 (t) > dt
! a
2

Zb
!
= < grad(f ) [x2 (t); y2 (t); z2 (t)] ; [(x02 (t); y20 (t); z20 (t))] > dt
a
Zb
= '02 (t)dt = ['2 (t)]ba = '2 (b) '2 (a)
a
= f [(x2 (b); y2 (b); z2 (b))] f [(x2 (a); y2 (a); z2 (a))]
= f [!2 (b)] f [!2 (a)] = f (B) f (A)
! !
Donc si F = grad(f ); alors

Z Z
! ! ! !
F :d 1 = F :d 2 = f (!1 (b)) f (!1 (a))
! !
1 2

= f (!2 (b)) f (!2 (a)) = f (B) f (A)

avec

A = !1 (a) = !2 (a)
B = !1 (b) = !2 (b)
212CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

Conclusion
!
On a démontré que si le champ vectoriel F dérive
Z d’un potentiel scalaire
! ! !!
f ( F = grad(f )); alors l’intégrale curviligne F :d ne dépend pas de
!

la courbe qui relie l’origine A = !(a) et l’extrémité de la courbe B =


!(b); mais dépend seulement de A et B:
Exercice 10
!
Soit D R3 un ensemble ouvert connexe et F : D ! R3 un champ
!
vectoriel de classe C 1 dans D: Montrez que F dérive d’un potentiel f de
classe C 2 dans D si et seulement pour toute coube férmée ! de support
contenue dans D, on a
I
!!
F :d = 0
!

Solution Exercice 10
!
a) Supposons que F dérive d’un potentiel scalaire et soit ! est une
courbe férmée quelconque de support contenue dans D. Prenons deux
points quelconques dans tels que A 6= B: Notons !1 de support 1 la
première courbe reliant A à B: De même notons par !2 de support 2 la
seconde courbe reliant A à B: D’après le théorème précédent on a
Z Z Z
! ! ! ! ! !
F :d 1 = F :d 2 = F :d 2
1 2
2

D’autre part on a
= 1 [ 2

Donc
I I I
! ! !! !!
F :d 1 = F :d = F :d
!
1[ 2
I I
! ! ! !
= F :d 1 + F :d 2
1
I I2
! ! ! !
= F :d 1 F :d 2 = 0
1 2
4.4. LIEN ENTRE CIRCULATION D’UN CHAMP DE VECTEURS ET LA THÉORIE DU POTENT

29

9 8:png

!
b) La réciproque est aussi facile à véri…er. En e¤et soit F un champ
vectoriel dans D: Supposons que pour toute courbe ! de support contenue
dans D, on a I
!!
F :d = 0
!

Soient A et B et 1 et 2 deux courbes quelconques reliant A et B:On a

1 [ 2

est une courbe férmée contenue dans D: D’après notre hypothèse du point
b), on a I
!!
F :d = 0
1[ 2

Or
I Z Z
!! !! !!
F :d = F :d + F :d
1[ 2 1
Z Z2
!! !!
= F :d F :d = 0
1 2

Par conséquent Z Z
!! !!
F :d = F :d
1 2

!
et d’après le théorème précédent F dérive d’un potentiel scalaire
214CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

Exercice 11
!
Considérons le champ vectoriel F
!
F : R 2 ! R2
!
(x; y) 7! F (x; y) = 4x3 y 2 ; 2x4 y + y
!
1) Montrez que F dérive d’un potentiel scalaire f qu’on détérminera
2) Soit hA(x0i; y0 ) et B(x1 ; y1 ) quelconques dans R2 tels que (x0 ; y0 ) 6=
!
(x1 ; y1 ) et AB le segment reliant A à B:
a) Calculez Z
!!
F :d
!
AB

b) On prend A(0; 0) et B(1; 1); et une courbe quelconque reliant


A et B; Calculez Z
!!
F :d

Solution Exercice 11
!
F dérive d’un potentiel scalaire f si et seulement si il existe f : R2 ! R
tel que
! @f @f
F (x; y) = 4x3 y 2 ; 2x4 y + y = (x; y); (x; y)
@x @y
donc
@f
@x
(x; y) = 4x3 y 2
@f
@y
(x; y) = 2x4 y + y
On a donc
@f
(x; y) = 4x3 y 2 ) f (x; y) = x4 y 2 + g(y)
@x
Ceci implique
@f
(x; y) = 2yx4 + g 0 (y) = 2x4 y + y
@y
Donc
g 0 (y) = 2x4 y + y 2yx4
Ceci implique que

y2 y2
g(y) = x4 y 2 + y 2 x4 + C = + K K = constante
2 2
4.4. LIEN ENTRE CIRCULATION D’UN CHAMP DE VECTEURS ET LA THÉORIE DU POTENT

Finalement

f (x; y) = x4 y 2 + g(y)
y2
= x4 y 2 + + K; K = constante
2
2)
! !
a) Puisque F = grad(f ): Alors d’après le théorème précédent
Z
!!
F :d = f (B) f (A) = f (x1 ; y1 ) f (x0 ; y0 )
!
AB
y12 y02
= x41 y12 + +K x40 y02 + +K
2 2
y2 y02
= x41 y12 x40 y02 + 1
2 2
Z
! !!
b) Dans ce cas aussi et puisque F dérive du potentiel f , donc F :d

dépend seulement des valeurs de f (A) et de f (B) et ceci indépendamment


de la courbe reliant A et B: On a alors
Z
!!
F :d = f (B) f (A)

y12 y02 1 3
= x41 y12 x40 y02 + =1+ =
2 2 2 2
Exercice 12
!
Soit F le champ vectoriel dé…ni sur l’ensemble D = R2 n f(0; 0)g
!
F : R2 n f(0; 0)g ! R2

par
! y x
F (x; y) = ((f (x; y) ; g(x; y)) = ;
x2 + y 2 x2 + y 2
Soit ! de support dé…nie par
! [0; 2 ] ! R2
:

t !
7 ! (t) = cos t :
sin t
est une courbe fermée contenue dans D (c’est le cercle de centre (0; 0)
et de rayon 1 parcouru dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.)
216CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC
I
!!
a) Calculez Fd
!

b) Que peut on conclure ?

Solution Exercice 12
Remarquons que l’ensemble D = R2 n f(0; 0)g est ouvert connexe et que
!
le champ F est de classe C 2 dans D: On a
!0
(t) = ( sin t; cos t)

D’autre part, on a

! ! ! sin t cos t
F ( (t)) = F (cos t; sin t) = 2 ;
cos2 t + sin t cos t + sin2 t
2

= ( sin t; cos t)

et
! !
< F (!(t)) ; 0 (t) > = < ( sin t; cos t) ; ( sin t; cos t) >
= sin2 t + cos2 t = 1

Par conséquent

I Z2
!! ! !
Fd = < F (!(t)) ; 0 (t) > dt
! 0

Z2
= dt = 2
0

Donc I
!!
F d = 2 6= 0
!

b) On sait que D = R2 n f(0; 0)g est ouvert connexe et que


n ! ! o
9f : D ! R t:q : F = grad(f )
I
! ! !!
) (8 t:q: support( ) D ) ; aolrs Fd =0
!
4.5. CARACTÉRISATION D’UN CHAMP DÉRIVANT D’UN POTENTIEL A L’AIDE DE SON RO

Notons (P ) la proposition
n ! ! o
(P ) : 9f : D ! R t:q : F = grad(f )

et (Q) la proposition
0 1
I
B !! C
(Q) : @(8!t:q: support( !) D ) ; aolrs F d = 0A
!

On sait que
(P ) ) (Q)
Or ! contenue dans D telle
I on a prouvé qu’il existe une courbe férmée
!!
F d 6= 0; c’est à dire qu’on a prouvé non(Q): Ceci implique bien sûr
!
!
non(P ); c’est à dire que le champ F ne dérive d’aucun potentiel dans D:
Remarque importante
!
On a démontré que F ne dérive pas d’un potentiel dans D mais il est
!
possible que F dérive d’un potentiel dans un domaine D1 D

4.5 CARACTÉRISATION D’UN CHAMP


DÉRIVANT D’UN POTENTIEL A L’AIDE
DE SON ROTATIONNEL
!
Soit F un champ vectoriel de classe C 1 dé…ni sur un domaine D. On a vu
! !
dans le paragraphe précédent que si F dérive d’un potentiel alors F joiut
de beaucoup de propriété trés intéressantes. Ceci est beau, mais comment
! !
savoir à partir de F et de D que le champ F dérive d’un potentiel. C’est
l’objet de cette dernière partie.
Dé…nition 7
!
Soit F un champ vectoriel de classe C 1 sur un ensemble D ouvert et
! ! !
connexe de R2 ou R3 : F = (P; Q) ou F = (P; Q; R). On note par J F ; D
!
le Jacobien de F dans D; c’est à dire
0 1
@P @P @P
@x @y @z
! B @Q @Q @Q C
J F ;D = @ @x @y @z A si D R3
@R @R @R
@x @y @z
218CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

ou !
@P @P
!
J F ;D = @x
@Q
@y
@Q si D R2
@x @y

! !
F est dit irratotionnel si la matrice J F ; D est symetrique c’est à dire
qu’on a
Si D R2 : 8(x; y) 2 D

@P @Q
(x; y) = (x; y)
@y @x

Si D R3 ; 8(x; y) 2 D

@P @Q
(x; y) = (x; y)
@y @x
@P @R
(x; y) = (x; y)
@z @x
@Q @R
(x; y) = (x; y)
@z @y
!
Théorème 4 Soit F un champ vectoriel de classe C 1 sur un ensemble
!
D ouvert et connexe de R3 : Alors F est irrotationnel si et seulement si
! ! !
rot F = 0
Preuve
La preuve est évidente. Il su¢ t de l’écrire. En e¤et
! ! !
rot F (x; y; z) = 0
0 @R @Q 1 01
@y
(x; y) @z
(x; y) 0
, @ @P
@z
(x; y) @R
@x
(x; y) A=@ 0 A
@Q @P
@x
(x; y) @y
(x; y) 0
0 @R @Q 1
@y
(x; y) = @z
(x; y)
@ @P
(x; y) = @R
(x; y) A
@z @x
@Q @P
@x
(x; y) = @y
(x; y)
!
, F est irrotationnel

Exercice 13
!
Soit F un champ vectoriel de classe C 1 sur un ensemble D ouvert et
!
connexe de R3 ou de R2 : Si F dérive d’un champ potentiel de classe C 2 dans
!
D; alors F est irrotationnel
4.5. CARACTÉRISATION D’UN CHAMP DÉRIVANT D’UN POTENTIEL A L’AIDE DE SON RO

Solution Exercice 13
Premier cas D R2
!
Supposons que F = (P; Q) dérive d’un champ potentiel de classe C 2 dans
! !
D R2 : Alors il existe f : D ! R de classe C 2 dans D tel que F = grad(f ):
Donc (P; Q) véri…ent
@f
P @x
= @f
Q @y

Donc
@P @ @f @2f
= =
@y @y @x @y@x
@Q @ @f @2f
= =
@x @x @y @x@y
@ f 2
@ f 2
f : D ! R est de classe C 2 dans D: Donc @y@x = @x@y et par conséquent
@P @Q !
@y
= @x et …nalement F est irrotationnel.
Deuxième cas D R3
!
En e¤et, supposons que F dérive d’un champ potentiel de classe C 2 dans
D: Alors il existe f : D ! R de classe C 2 dans D tel que
! !
F = grad(f )

Alors
0 @f 1
@x
!! ! ! !
rot( F ) = rot(grad(f )) = rot @ @f
@y
A
@f
@z
0 1
@ @f @ @f
@y @z @z @y
B C
= B
@
@
@z
@f
@x
@
@x
@f
@z
C
A
@ @f @ @f
@x @y @y @x
0 1
@2f @2f 0 1
B @y@z @z@y C 0
B @2f @2f C @ A
= B @z@x @x@z C= 0
@ A
@2f @2f 0
@x@y @y@x

!! ! !
puisque f est de classe C 2 dans D: Donc rot( F ) = 0 et par conséquent F
est irrotationnel d’après la proposition précédente
220CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

PROBLEME FONDAMENTAL
!
Soit F un champ vectoriel de classe C 1 sur un ensemble D ouvert et
! !
connexe de R3 ou de R2 : On suppose que F est irrotationnel. F dérive t’il
d’un champ potentiel de classe C 2 dans D?

REPONSE AU PROBLEME FONDAMENTAL


La réponse est en général : non. Il faut des conditions supplémentaires sur
D pour avoir une réponse positive. D connexe par arcs ne su¢ t pas comme
le montre le contre exemple suivant :
Contre exemple
!
Soit F le champ vectoriel dé…ni sur l’ensemble D = R2 n f(0; 0)g
!
F : R2 n f(0; 0)g ! R2

par
! y x
F (x; y) = ((f (x; y) ; g(x; y)) = ; 2
x2 + y x + y2
2

Soit ! de support dé…nie par


! [0; 2 ] ! R2
:

t !
7 ! (t) = cos t :
sin t

est une courbe fermée contenue dans D (c’est le cercle de centre (0; 0)
et de rayon 1 parcouru dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.)
On a vu dans l’exercice11 que
I
!!
F d = 2 6= 0
!

!
et par la suite F ne dérive pas d’un potentiel dans D = R2 n f(0; 0)g :

ANALYSE DU PROBLEME
La structure topologique de D = R2 n f(0; 0)g est la cause de cette anoma-
lie. C’est un ensemble en quelque sorte troué (R2 duquel on enlève un point
(0; 0)): Ce genre d’ensembles qui présentent des trous dans leur structure to-
!
pologique posent problème pour avoir la propostion : F irrationnel implique
!
F dérive d’un potentiel.
Il faut exiger à D d’être plus que connexe. Il faut que que D soit simple-
ment connexe.
4.5. CARACTÉRISATION D’UN CHAMP DÉRIVANT D’UN POTENTIEL A L’AIDE DE SON RO

4.5.1 ENSEMBLES OUVERTS SIMPLEMENT CONNEXES

Nous n’allons pas ici étudier les ensembles ouverts simplement connexes,
mais seulement avoir une idée générale et géométrique.
Dé…nition 8 Soit D R2 ou D R3 un ensemble ouvert connexe. D
est dit simplement connexe si toute courbe fermée simple ! (injective) de
support contenu dans D est homotope à un point dans D; c’est à dire qu’on
peut déformer de façon continue jusqu’à devenir un point dans D
Intuitevement, les ensembles connexes qui ont des trous (mêmes des points)
ne sont pas simplement connexes car si on prend des courbes qui entourent
ces trous, on ne peut pas les déformer pour devenir des points sans sortir de
D

Exemples d’ensmbles ouverts simplement connexes


1) D = R2 ou D = R3
2) D le disque ouvert de centre M0 et de rayon R
3) D le demi espace ouvert

30

9 9:png

Exemples d’ensmbles ouverts qui ne sont pas simplement connexes


1) D = R2 n f(0; 0)g ou D = R3 n f(0; 0; 0)g
222CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

2) D couronne de centre M0 et de rayons R1 et R2

31

1 00:png

Maintenant on est en mesure de donner la caractérisation qui répond à


notre problème fondamental posé avant. C’est l’objet du théorème suivant :
Théorème 5 Soit D R2 ou D R3 un ensemble ouvert simplement
!
connexe et F un champ vectoriel de classe C 1 sur D: Alors les propositions
suivantes sont équivalentes
!
1) F est irrotationnel sur D
! !
2)Il existe un champ scalaire f de classe C 2 sur D tel que F = grad(f )
3) Pour toute courbe férmée ! de support contenue dans D on a
I
!!
Fd =0

4) Si A 2 D et B 2 D; (A 6= B) sont deux points quelconques dans D et


si 1 et !2 sont deux courbes quelconques reliant chacune le point A au point
!
B: Alors on a Z Z
!! !!
Fd = Fd
! !
1 2

ne dépend pas de la courbe ! de support contenu dans D et reliant les


points A et B;
Preuve
(3) , (4) a été démontré dans le théorème
(2) , (3) a été démontré partiellement dans le théorème
(2) ) (1) a été démontré dans l’exercice 12
Reste à demontrer (1) ) (2). La démonstration sort du cadre de ce cours.
On admet le résultat.
4.5. CARACTÉRISATION D’UN CHAMP DÉRIVANT D’UN POTENTIEL A L’AIDE DE SON RO

Exercice 14
!
Soit F le champ vectoriel dé…ni sur l’ensemble D = f(x; y) 2 R2 : y > 0g
!
F : D = (x; y) 2 R2 : y > 0 ! R2

par
! y x
F (x; y) = (P (x; y); Q(x; y)) = ; 2
x2 + y x + y2
2

!
a) Montrez que F dérive d’un potentiel scalaire de classe C 2 dans D
b) Calculez ce potentiel scalaire
Solution Exercice 14
!
a) D = f(x; y) 2 R2 : y > 0g est un ouvert simplement connexe. F est de
classe C 1 dans D: On applique le théorème précédent. D’après le théorème
!
précédent F dérive d’un potentiel scalaire de classe C 2 dans D si et seulement
!
si F est irrotationnel, c’est à dire si P et Q véri…ent pour tout 8(x; y) 2 D

@P @Q
(x; y) = (x; y)
@y @x

En e¤et, on a

y x
(P (x; y); Q(x; y)) = ; 2
x2 + y x + y2
2

donc
@P @ y (x2 + y 2 ) + y (2y)
(x; y) = =
@y @y x2 + y 2 (x2 + y 2 )2
x2 y 2 + 2y 2 y 2 x2
= =
(x2 + y 2 )2 (x2 + y 2 )2

et
@Q @ x (x2 + y 2 ) x(2x)
(x; y) = =
@x @x x2 + y 2 (x2 + y 2 )2
(x2 + y 2 ) 2x2 y 2 x2
= =
(x2 + y 2 )2 (x2 + y 2 )2

Finalement on a
@P @Q
8(x; y) 2 D : (x; y) = (x; y)
@y @x
224CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

! !
et par conséquent F est irrotationnel et en utilisant le théorème précédent F
dérive d’un potentiel scalaire dans D = f(x; y) 2 R2 : y > 0g :Il existe donc

f : D = (x; y) 2 R2 : y > 0 ! R

tel que
! !
F = grad(f )
b) On trouve

x
f (x; y) = arctan + C; C = constante
y

4.6 FORMULE DE GREEN-RIEMANN


4.6.1 INTRODUCTION
Soit D R2 ouvert connexe et
!
F :D R2 ! R 2

un champ vectoriel de classe C 1 dans D: On a vu dans le paragraphe pré-


!
cédent que si F est un champ de gradient sur D; alors, pour toute courbe
fermée ! de support contenu dans D; on a
I
!
F =0
!

!
Pour un champ de vecteurs F qui n’est pas un champ de gradient, en gé-
néral, cette intégrale curviligne n’est pas nulle, la formule de Green-Riemann
que nous allons voir, montre (entre autre) que l’intégrale d’un champ de vec-
teurs le long d’une courbe fermée simple qui borde un domaine du plan s’écrit
comme une intégrale double sur le domaine délimité par cette courbe. Pour
celà donnons la dé…nition d’un domaine admissible

4.6.2 DOMAINES ADMISSIBLES


Soit ! : [a; b] ! R2 une courbe férmée de support : On suppose que

= 1 [ ::: n
4.6. FORMULE DE GREEN-RIEMANN 225

et !1 ; :::; !n telles que

1 = support (!1 )

n = support ( !n )

On suppose que

i \ j = ?; i 6= j 1 i; j n

Dans toute cette partie les courbes férmées !i et leurs supports i véri…ent
les conditions et les hypothè suivantes :
Hypothèse 1
! (t) est de classe C 1
i

Hypothèse 2
! : [a; b] ! R est simple ou injective sur ]a; b[ c’est à dire
i

8t1 2 ]a; b[ ; 8t2 2 ]a; b[ ; si t1 6= t2 alors ! (t1 ) 6= ! (t1 )

Hypothèse 3
Les courbe !i sont régulières c’est à dire 8t 2 [a; b]

q
k!0 (t)k =
i [x0 (t)]2 + [y 0 (t)]2 + [z 0 (t)]2 6= 0

Dé…nition 8
Si D est un domaine du plan férmé et borné, dont le bord (la frontière)
est formé d’un nombre n de courbes simples et fermées 1 ; :::; n . On oriente
son bord suivant la convention suivante : "lorsque l’on parcourt n’importe
quelle courbe i du bord, on doit avoir le domaine D sur sa gauche".
On dit alors dans ce cas que le bord @D (F r(D)) de D est orienté dans
le sens direct (ou positif).
Les domaines que nous considérons pour l’énoncé du Théorème de Grenn-
226CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

Riemann seront de cette forme. On les appellera "domaines admisibles".

32

1 01:png

33

1 02:png
4.6. FORMULE DE GREEN-RIEMANN 227

34

1 03:png

4.6.3 FORMULE DE GREEN RIEMANN


Nous sommes maintenant en mesure de formuler le théorème suivant ap-
pelé aussi Formule de Green Riemann
Théorème 8 de Grenn-Riemann
!
Soit F (x; y) = (P (x; y) ; Q (x; y)) un champ de vecteurs de classe C 1
dé…ni sur un domaine admisible D.
On suppose que son bord (Frontière) @D est orienté dans le sens direct.
!
Si + est une paramétrisation de @D+ ; alors
I I ZZ
! ! + ! ! + @Q @P
Fd = Fd = dxdy:
@x @y
!
+ @D+ D

(Formule de Grenn-Riemann)

Remarque
!
Si V est un champ de vecteurs comme dans l’énoncé du théorème, qui
satisfait
@Q @P
=
@x @y
alors son intégrale sur @D est nulle.
! !
En particulier si V = grad (f ) est un champ de gradient alors grâce au
lemme de Schwarz
@Q @2f @2f @P
= = = ;
@x @x@y @y@x @y
228CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

d’où son intégrale sur @D est nulle, on retrouve ainsi le résultat qui dit
que l’intégrale curviligne d’un champ de gradient le long d’une courbe fermée
est nulle.

Application au calcul d’aires


On peut appliquer la formule de Green-Riemann pour calculer l’aire d’un
domaine D du plan dont le bord @D est une courbe fermée simple, pour
!
cela on doit construire un champ F = (P; Q) de classe C 1 dans D dont les
composantes P et Q véri…ent
ZZ ZZ
@Q @P
dxdy = dxdy;
@x @y
D D

Il su¢ t pour cela que P et Q véri…ent


@Q @P
=1
@x @y
!
Par exemple, on peut prendre pour champ F les fonctions suivantes
!
F (x; y) = (P (x; y); Q(x; y)) = ( y; 0)
!
F (x; y) = (P (x; y); Q(x; y)) = (0; x)
! 1 1
F (x; y) = (P (x; y); Q(x; y)) = ( y; x)
2 2
Ces trois champs véri…ent
@Q @P
=1
@x @y
!
Si on applique la formule de Green au champ F et au domaine D; on obtient
si on note ! une paramétrisation de @D+
! : [a; b] ! @D

ZZ I Zb
!! ! !
Aire (D) = dxdy = Fd = < F (!(t)); 0 (t) > dt
D @D+ a
0 1
Z Z Z
1@
= ydx = xdy = ydx + xdy A
2
@D+ @D+ @D+
4.6. FORMULE DE GREEN-RIEMANN 229

Exercice 15
Soit D R2 dont le bord @D est la courbe simple et fermée dé…nie en
coordonnées polaires
r = r ( ) et 2 [ 1; 2] :

x = r ( ) cos ( ) ;
y = r ( ) sin ( )
Trouvez en utilisant la formule de Green Riemann l’aire du domaine D
Solution Exercice 15
Soit ! la paramétrisation du bord @D+ de D: Comme analysé avant on
!
peut utiliser le champ vectoriel F
! 1 1
F (x; y) = (P (x; y); Q(x; y)) = ( y; x)
2 2
D’après les données on a
! : [ ; ] ! R2
1 2
t ! ! (t) = (r(t) cos t; r(t) sin t)
On a !0
(t) = (r0 (t) cos t r(t) sin(t); r0 (t) sin t + r(t) cos t)
On sait d’après la formule green Reeman que l’aire de D véri…e la relation
suivante :
ZZ Z2
! !
Aire (D) = dxdy = < F (!(t)); 0 (t) > dt
D 1

On a
!! ! 1 1
F ( (t)) = F (r(t) cos t; r(t) sin t) = r(t) sin t; r(t) cos t
2 2
donc
! !
< F (!(t)); 0 (t) >
1 1
= < r(t) sin t; r(t) cos t ; ((r0 (t) cos t r(t) sin(t); r0 (t) sin t + r(t) cos t)) >
2 2
1 1
= r(t)r0 (t) sin t cos t + r2 (t) sin2 t
2 2
1 1
+ r(t)r0 (t) cos t sin t + r2 (t) cos2 t
2 2
1 2
= r (t)
2
230CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

Donc
Z2
1
Aire (D) = r(t)2 dt
2
1

Exercice 16 Considérons l’intérieur de l’ellipse D d’équation

x2 y 2
D= (x; y) 2 R2 : + 2 <1
a2 b

et @D = F rontiere(D): L’équation paramétrique de @D+ est


! : [0; 2 ] ! R2
t ! !(t) = (a cos t; b sin t)

Calculer en utilisant la formule de Green Riemann l’aire du domaine D.

Solution Exercice 16

35

1 04:png

Dans ce cas on a
! 1 1
F (x; y) = y; x
2 2
donc
! ! ! 1 1
F ( (t)) = F (a cos t; b sin t) = b sin t; a cos t
2 2
et
!0 (t) = ( a sin t; b cos t)
4.6. FORMULE DE GREEN-RIEMANN 231

!
< F (!(t)) ; !0 (t) >
1 1
< b sin t; a cos t ; ( a sin t; b cos t) >
2 2
1 1 1
= ab sin2 t + ab cos2 t = ab
2 2 2
D’après la formule de Grenn-Riemann, l’aire de l’ellipse E est alors égale
à:
I I
! ! 1
Aire (D) = Fd = ydx + xdy
2
! @D

Z2
1
= ab cos2 (t) + ab sin2 (t) dt
2
0
Z2
ab
= dt = ab :
2
0

Exercice 17
!
Déterminer le travail T du champ de vecteurs F (x; y) = (3x + y; x + 2y)
le long de l’ellipse 4x2 + y 2 = 4; orientée dans le sens trigométrique.
Solution Exercice 17
Soit D l’ensemble formé de l’ellipse et son intérieur c’est à dire :

x2 y 2
D= (x; y) 2 R2 : + 1
12 22

36

1 05:png
232CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

!
Le champ vectoriel F est de classe C 1 sur R2 . D est un domaine admi-
sible. Donc on peut appliquer le théorème de Grenn-Riemann. On a
!
F (x; y) = (P (x; y) ; Q(x; y))

avec

P (x; y) = 3x + y
Q(x; y) = x + 2y

Donc
@Q @P
= 1 1= 2
@x @y

I ZZ
! ! @Q @P
T = F d@D = dxdy
@x @y
@D+ D
ZZ
= 2 dxdy = 2Aire(D)
D

Le calcul de l’aire de D est facile. Pour celà e¤ectuons le changement de


variables
y
u = x; v = , x = u; y = 2v
2
On a
@x @x
@u @v 1 0
jdet Jj = @y @y = =2
@u @v
0 2
ZZ ZZ
Aire(D) = dxdy = 2 dudv = 2
D u2 +v 2 1

et
T = 2Aire(D) = 4

Exercice 18 (Aire d’une cardioïde)


Considérons la courbe ! appelée cardioide et dé…nie par

! : [ ; ] ! R2
! !( ) = (a (1 + cos ) cos ; a (1 + cos ) sin )
4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 233

37

1 06:png

Trouvez l’aire du domaine D limité par la courbe cardioide


Solution Exercice 18
Ici @D est dé…ni en coordonnées polaires

@D = f( ; r ( )) ; g 2 [ ; + ] ; r ( ) = a (1 + cos )

D’après l’exercice 14, on a

Z
+ Z
1 2 a2
Aire D = r( ) d = (1 + cos )2 d
2 2
Z
a2
= 1 + 2 cos + cos2 d
2
0 1
2 Z
a @
= 2 + cos2 d A
2
!
+
a2 1 1
= 2 + x + sin 2x
2 2 4
a2 3a2
= (2 + ) = :
2 2

4.7 EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES


Exercice 19
!
Considérons le champ vectoriel V
!
V : R 3 ! R3
!
V (x; y; z) = 3x2 + 6y; 14yz; 20xz 2
234CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

et la courbe C paramétrée par


!(t) = t; t2 ; t3

La courbe C est parcourue du point O (0; 0; 0) au point M (1; 1; 1)


a) Calculez par deux méthodes di¤érentes l’intégrale curviligne
Z
! !
h V ; !id
!

! !
b) Calculez rot V
Z
! !
c) On se propose de calculer h V ; !id où [OM ] désigne le segment
[OM ]
reliant O a M: Peut on a¢ rmer sans faire de calcul que
Z Z
! ! ! ! !
h V ; id = h V ; !id
[OM ] !

c’est à dire que l’intégrale curviligne ne dépend pas de la courbe reliant O à


M ? Z
! !
Véri…er votre a¢ rmation en calculant h V ; !id et conclure.
[OM ]
!
d) Le champ V dérive t’il d’un potentiel scalaire f dans R3
Solution Exercice 19
Méthode 1 : En appliquant la dé…nition, c’est à dire en paramé-
trisant la courbe
Puisque
!(t) = t; t2 ; t3

alors
!(0) = (0; 0; 0) = O
!(1) = (1; 1; 1) = M

Par conséquent ! est dé…ni comme suit


! : [0; 1] ! R2
t ! !(t) = t; t2 ; t3
Donc
! ! !
V ( (t)) = V t; t2 ; t3 = 3t2 + 6t2 ; 14t2 t3 ; 20tt6
= 9t2 ; 14t5 ; 20t7
4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 235

et !0
(t) = 1; 2t; 3t2
Donc
! !
h V (!(t)) ; 0 (t)i = h 9t2 ; 14t5 ; 20t7 ; 1; 2t; 3t2 i
= 9t2 28t6 + 60t9

et
Z Z1
! ! ! !
h V ; !id = h V (!(t)) ; 0 (t)idt
! 0

Z1
= 9t2 28t6 + 60t9 dt
0
1
3 28 7 28
= 3t t + 6t10 =3 +6=5
7 0 7

Méthode 2 : Changement d’écriture


On écrit
!
V (x; y; z) = (P (x; y; z); Q(x; y; z); R(x; y; z))
= 3x2 + 6y; 14yz; 20xz 2

et
!
d = (dx; dy; dz)
On a alors
! !!
h V (x; y; z); d d i = P (x; y; z)dx + Q(x; y; z)dy + R(x; y; z)dz

et
Z Z
! !
h V ; !id = P (x; y; z)dx + Q(x; y; z)dy + R(x; y; z)dz
! !
Z
= (3x2 + 6y)dx + ( 14yz)dy + (20xz 2 )dz
!

Puisque
x = t; y = t2 ; z = t3
236CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

alors
dx = dt; dy = 2tdt; dz = 3t2 dt
Soit en remplaçant x; dx; y; dy; z; dz dans la formule précédente, on obtient
Z Z
! ! !
h V ; id = (3x2 + 6y)dx + ( 14yz)dy + (20xz 2 )dz
! !

Z1
2
= 3t2 + 6t2 dt 14 t2 t3 d t2 + 20 (t) t3 d t3
t=0
Z1
1
= 9t2 dt 28t6 dt + 60t9 dt = 3t3 4t7 + 6t10 0
=5
t=0

! ! ! ! @
b) Pour calculer rot V . Notons V = (P; Q; R) et r = ; @; @
@x @y @z
:On
a

0 @
1 1 0
@x P
! ! ! !
rot V = r^V =@ @
@y
A^@ Q A
@ R
@z
! ! !
i j k @ @
@ @ @ ! @y @z
= @x @y @z
= i
Q R
P Q R
@ @ @ @
! @x @z
! @x @y
j + k
P R P Q
@R ! @Q ! @R @P
= i j
@y @z @x @z
! @Q @P
+k
@x @y
! @R @Q ! @P @R
= i + j
@y @z @z @x
! @Q @P
+k
@x @y
Donc, en remarquant que
P (x; y; z) = (3x2 + 6y)
Q(x; y; z) = 14yz
R(x; y; z) = 20xz 2
4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 237

on a

! ! @R @Q ! @P @R !
rot V = i + j
@y @z @z @x
@Q @P !
+ k
@x @y
! ! !
= (14y) i + 20z 2 j + ( 6) k
0 1
14y
@ 20z 2 A
6

!
c) Le champ vectoriel V est de classe C 2 sur R2 : R2 est simplement
connexe. On a donc l’équivalence. Pour toute courbe !; l’intégrale curviligne
!
de V reliant deux points
8 9
< A 2 R2 quelconque =
B 2 R2 quelconque
: ! ! ;
et ! quelconques reliant A et B
Z Z
! ! ! ! ! ! !
Alors h V ; !id = h V ; !id! si et seulement si rot V = 0 :
! !
!
0 1
14y
! !
Or dans la question b) nous avons démontré que rot V = @ 20z 2 A =
6
6
!
0:
Donc les deux intégrales suivant deux courbes di¤érentes reliant O a M
peuvent avoir des valeurs di¤érentes. Véri…ons donc ce résultat.
Paramétrisons le segment [OM ] : Notons !! une paramétrisation de [OM ] :

!
! : [0; 1] ! R3
t ! !
! (t) = (1 t) O + tM = (t; t; t) = (x(t); y(t); z(t))

On a donc

dx = dt
dy = dt
dz = dt
238CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

et
Z Z
! ! ! !
h V ; !id = h V ; !id =
[OM ] !
!
Z
(3x2 + 6y)dx + ( 14yz)dy + (20xz 2 )dz
!!
Z1
= (3t2 + 6t)dt + ( 14tt)dt + (20tt2 )dt
0
Z1
= (3t2 + 6t)dt + ( 14t2 )dt + (20t3 )dt
0
Z1 1
11 3
= 20t3 11t2 + 6t dt = 5t4 t + 3t2
3 0
0
11 13
= 5 +3=
3 3
On a bien véri…é que
Z Z
! ! ! !
h V ; !id 6= h V ; !id
[OM ] !

Exercice 20 !
Une particule se déplace sur la courbe + dé…nie par son équation para-
métrique :
!+
: [1; 2] ! R3
!+
t ! (t) = (x(t); y(t); z(t)) = t2 + 1; 2t2 ; t3
! !
Calculez le travail de la force F le long de + avec
!
F (x; y; z) = (3xy; 5z; 10x)
Solution Exercice 20
! ! ! ! ! !
Notons T F ; + le travail de F le long de + : T F ; + est la circu-
! !
lation du champ vectoriel F le long de la courbe + ; c’est à dire
Z
! ! + ! !
T F; = h F ; +i
!
+
4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 239

On a

x(t) = t2 + 1 ) dx = 2tdt
y(t) = 2t2 ) dy = 4tdt
z(t) = t3 ) dz = 3t2 dt

Si on pose
!
F (x; y; z) = (3xy i 5z j + 10x k)
et !
+ ! ! !
d = dx i + dy j + dz k
Alors
! ! ! ! ! ! ! !
h F ; d + i = h 3xy i 5z j + 10x k ; dx i + dy j + dz k i
= h(3xy; 5z ; 10x ) ; (dx; dy; dz)i
= 3xydx 5zdy + 10xdz

Soit en remplaçant x; y; z; dx; dy; dz par leurs valeurs, on obtient


! !
h F ; d + i = 3 t2 + 1 2t2 d t2 + 1 5 t3 d 2t2 + 10 t2 + 1 d t3
= 12t5 + 10t4 + 12t3 + 30t2 dt

Par conséquent
Z2
! !
T F ;d + = 12t5 + 10t4 + 12t3 + 30t2 dt
1
2
= 2t6 + 2t5 + 3t4 + 10t3 1
= 303

Exercice 21 R ! !
Calculez l’ntégrale curviligne h F ; d + i avec
!
+

! ! !
F (x; y) = 3xy i y2 j
!
+
et est la courbe dont le support

= (x; y) 2 R2 : y = 2x2

parcouru du point O(0; 0) au point B(1; 2)


240CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

Solution Exercice 21
On peut calculer cette intégrales par deux méthodes
Première Methode : par paramétrisation
On a

!
+
: [0; 1] ! R2
!
+
(t) = t; 2t2 = (x(t); y(t))

Donc

dx = dt
dy = 4tdt

et

Z Z
! ! ! ! ! !
h F ; d +i = 3xy i y2 j dx i + dy j
!
+
!
+

Z Z1
2
= 3xydx y 2 dy = 3 (t) 2t2 dt 2t2 (4t) dt
!
+ 0

Z1 1
3 4 8 6
= 6t3 16t5 dt = t t
2 3 0
0
3 8 7
= =
2 3 6

Deuxième Methode
R
On substitute y = 2x2 directement dans l’intégrale 3xydx y 2 dy, ainsi
!
+

on obtient une intégrale simple de la variable x qui varie de 0 à 1. On obtient


4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 241

donc
Z Z
! !
h F ; d +i = 3xydx y 2 dy
!
+
!
+

Z1
2
= 3x 2t2 dx 2x2 d 2x2
x=0
Z1
= 6x3 16x5 dx
x=0
1
3 4 8 6 7
= x x =
2 3 0 6

Z Z1 Z1
2 2 2 2 7
F dr = 3x 2t dx 2x d 2x = 6x3 16x5 dx =
6
C x=0 x=0

Exercice 22
!
a) Considérons le champ vectoriel F dé…ni par
! ! ! !
F (x; y; z) = 2xy + z 3 i + x2 j + 3xz 2 k

!
a) Montrez que le champ F dérive d’un potentiel scalaire de classe
C 2 dans R3 :
b) Trouvez ce potentiel scalaire, c’est à dire trouvez

f : R3 ! R

tel que
! !
F = grad (f )
!
c) Calculez le travail de la force F d’une particule se déplaçant du point
A (1; 2; 1) au point B (3; 1; 4)
Solution Exercice 22
! ! !
a) Remarquons que le champ vectoriel F (x; y; z) = (2xy + z 3 ) i +x2 j +
!
3xz 2 k est de classe C 2 dans R2 : D’autre part R2 est simplement connexe.
!
Or d’après le théorème de caractérisation des champs gradients on a : F est
! ! !
un champ dérivant d’un potentiel scalaire si et seulement si rot F = 0 .
242CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

! !
Calculons donc rot F : Ona

i j k
! ! ! ! @ @ @
rot F = r^F = @x @y @z
2xy + z 3 x 2
3xz 2
@ @ @ @
= i @y @z j @x @z
3
x 2
3xz 2 2xy + z 3xz 2
@ @
+k @x @y
2xy + z 3 x 2

@ @ @ @
= i 3xz 2 x2 + j 2xy + z 3 3xz 2
@y @z @z @x
@ @
+k x2 2xy + z 3
@x @y
!
= i0 + j 3z 2 3z 2 + k (2x 2x) = i0 + j0 + k0 = 0

! ! ! !
rot F = 0 ; donc F est un champ gradient dans R3 : Il existe f : R3 !
R de classe C 2 telle que
! !
F = grad (f )
b) Calcul du potentiel f
! ! ! !
Rappelons que F (x; y; z) = (2xy + z 3 ) i + x2 j + 3xz 2 k ;donc
8 @f 9
< @x
= 2xy + z 3 (1) =
! ! @f
F = grad (f ) , @y
= x2 (2)
: @f 2 ;
@z
= 3xz (3)

Alors en intégrant, on trouve à partir de (1) ; (2) et (3) respectivement

f (x; y; z) = x2 y + xz 3 + g (y; z) (4)


f (x; y; z) = x2 y + h (x; z) (5)
f (x; y; z) = xz 3 + k (x; y) (6)

Choisissons g (y; z) = 0; alors en considérant (4) et (5), on a

h(x; z) = f (x; y; z) x2 y = x2 y + xz 3 x2 y = xz 3

et en considérant aussi (6), on obtient

k(x; y) = f (x; y; z) xz 3 = x2 y + xz 3 xz 3 = x2 y
4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 243

et …nalement en prenant en compte soit (5) soit (6)

f (x; y; z) = x2 y + h (x; z) = x2 y + xz 3 + K
= xz 3 + k (x; y) = xz 3 + x2 y + K

!
c) Calcul du travail de la force F
Puisque
! !
F = grad (f )

avec

f (x; y; z) = x2 y + xz 3 + K

!
Alors le travail de la force F seulement des points A (1; 2; 1) au point
B (3; 1; 4) et ne dépend pas du chemin reliant ces deux points. On a si on
!
note T F ; A; B le travail en question

Z
! ! !
T F ; A; B = h F ; d i = f (B) f (A) = f (3; 1; 4) f (1; 2; 1)
!

= (9 + 192) ( 2 + 1) = 202

Exercice 23
Soit D R2 le domaine borné et fermé dont la frontière est la courbe C;
réunion des deux courbes C1 et C2 : C = C1 [ C2 avec

C1 = (x; y) 2 R2 : 0 x 1; y = x2

et

C2 = (x; y) 2 R2 : 0 x 1; y = x
244CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

La direction positive de C est indiquée dans la …gure ci dessous

B26

1 07:png

!
Considérons le champ vectoriel V
!
V : R2 ! R2
!
(x; y) ! V (x; y) = (P (x; y); Q(x; y)) = xy + y 2 ; x2

1) soit ! une paramétrisation de C: Calculez en utilisant la dé…nition


I I
! !
hV ; d i = xy + y 2 dx + x2 dy
C+ C+
I
! !
2) Calculez h V ; d i en utilisant le théorème de Green-Riemann
C+
Solution Exercice 23
On a
C + = C1+ [ C2+

Soit !1 une paramétrisation de C1+ et !2 une paramétrisation de C2+ : On


a
! : [0; 1] ! R2
1
t ! !1 (t) = t; t2

et !0
1 (t) = (1; 2t)
4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 245

Soit N (1; 1) et O(0; 0): C2+ est le segment [N O] reliant le point N (1; 1) au
point O(0; 0): On a donc
! : [0; 1] ! R2
2
t ! !2 (t) = (1 t) N + tO = (1 t) N
= (1 t; 1 t)

On a !0
1 (t) = ( 1; 1)
I
! !
Calcul de h V ; d i en utilisant la dé…nition
C+
I I I
! ! ! ! ! !
hV ; d i = h V ; d 1i + h V ; d 2i
C+ C1+ C2+
I
! !
Calcul de h V ; d 1i
C1+
On a
! ! !
V ( 1 (t)) = V t; t2 = t3 + t4 ; t2
et
! !
h V (!1 (t)) ; 01 (t)i = h t3 + t4 ; t2 ; (1; 2t)i
= t3 + t4 + 2t3 = 3t3 + t4

Donc
I Z1 Z1
! ! ! !
h V ; d 1i = h V (!1 (t)) ; 01 (t)idt = 3t3 + t4 dt
C1+ 0 0
1
3 4 t5 3 1 19
= t + = + =
4 5 0 4 5 20
I
! !
Calcul de h V ; d 2i
C2+
On a
! ! !
V ( 2 (t)) = V (1 t; 1 t) = (1 t)2 + (1 t)2 ; (1 t)2
= 2 (1 t)2 ; (1 t)2
246CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

et
! !
h V (!2 (t)) ; 02 (t)i = h 2 (1 t)2 ; (1 t)2 ; ( 1; 1)i
= 2 (1 t)2 (1 t)2 = 3 (1 t)2
Donc
I Z1 Z1
! ! ! !
h V ; d 1i = h V (!2 (t)) ; 02 (t)idt = 3 (1 t)2 dt
C2+ 0 0

Z1 " #1
(1 t)3
= 3 (1 t)2 dt = 3
3
0 0
1
= (1 t)3 0 = 1
Par conséquent
I I I
! ! ! ! ! !
hV ; d i = h V ; d 1i + h V ; d 2i
C+ C1+ C2+
19 1
= 1=
20 20
I
! !
2) Calcul de h V ; d i en utilisant la formule de Green-Riemann
C+
On a
!
V : R 2 ! R2
!
(x; y) ! V (x; y) = (P (x; y); Q(x; y)) = xy + y 2 ; x2
On a en utilisant la formule de Green-Riemann
I I ZZ
! ! + ! ! + @Q @P
hV ; d i = hV ; d i = dxdy
@x @y
!
+ @D+ D

ZZ
@Q @P
Calcul de @x @y
dxdy
D
On a
@Q
Q(x; y) = x2 ) (x; y) = 2x
@x
@P
P (x; y) = xy + y 2 ) (x; y) = x + 2y
@y
4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 247

Donc
@Q @P
= 2x x 2y = x 2y
@x @y

et

ZZ ZZ
@Q @P
dxdy = (x 2y) dxdy
@x @y
D D
0 1
Z Zx
1

= @ (x 2y)dy A dx
0 x2
Z1
y=x
= xy y2 y=x2
dx
0
Z1
= x2 x2 x3 x4 dx
0
Z1 1
3 4 x4 x5
= x +x dx = +
4 5 0
0
1 1 5+4 1
= + = =
4 5 20 20

On retrouve la même valeur que dans la question (1) et le théorème de Green-


Riemann est ainsi véri…é.

Exercice 24
Considérons la courbe C dé…nie par son équation implicite

C = (x; y) 2 R2 : x4 6xy 3 = 4y 2

et O(0; 0) 2 C et N (2; 1) 2 C: Notons C + la courbe C parcourue dans le


248CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

sens de O à N:

B28

1 08:png

!
Soit V le champ vectoriel
!
V : R2 ! R2
!
(x; y) ! V (x; y) = 10x4 2xy 3 ; 3x2 y 2
Z
!
Calculez h V ; d!i où ! est une paramétrisation de C + : On evite
C+
d’utiliser la dé…nition et appliquer deux méthodes di¤érentes et sans e¤ectuer
beaucoup de calculs

Solution Exercice 24 Z
!
+
Une paramétrisation de C est assez di¢ cile. Donc on doit calculer h V ; d!i
C+
sans utiliser la dé…nition. C + n’est pas férmée, donc on ne peut pas utiliser
la formule de Green-Riemann. Reste à utiliser les autres propriétés des inté-
grales curvilignes.
Première Méthode de calcul
Remarquons que le champ vectoriel est de classe C 2 dans R2 tout entier.
! !
Or R2 est simplement connexe. V est il irrotationnel ? c’est à dire V = (P; Q)
véri…e t’il les conditions suivantes
@Q @P
(x; y) = (x; y) : 8(x; y) 2 R2
@x @y
4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 249

Véri…ons si celà est vrai. On a


!
V (x; y) = (P; Q) = 10x4 2xy 3 ; 3x2 y 2

Donc
@Q
(x; y) = 6xy 2 : 8(x; y) 2 R2
@x
@P
(x; y) = 6xy 2 : 8(x; y) 2 R2
@y
Donc on a bien
@Q @P
(x; y) = (x; y) = 6xy 2 : 8(x; y) 2 R2
@x @y
! !! !
Par conséquent le champ V est irrotationnel rot V (x; y) = 0 dans R2 :
Utilisons maintenant le théorème fondamental suivant :
8 ! !! ! 9
< D simpement Connexe et V irrotationnel (rot V = 0 ) dans D =
A et B deux points quelconques dans D
: ;
C1 et C2 deux courbes quelconques reliant A a B

Alors on a Z Z
! !
h V ; d!i = h V ; d!i
C1 C2
Z
!
En d’autres termes l’intégrale curviligne h V ; d!i ne dépend pas de la
C
courbe reliant A à B; mais seulement des points A et B: Donc choisissons
une courbe simple reliant O a N: Le plus simple est de choisir le segment de
droite reliant O a N qu’on note [ON ] : Une paramétrisation de [ON ] est !
dé…nie par
! : [0; 1] ! R2
t ! !(t) = (1 t)O + tN = tN = t (2; 1) = (2t; t)

Donc !0
(t) = (2; 1)
et
! ! !
V ( (t)) = V ((2t; t)) = 160t4 4t4 ; 12t4
= 156t4 ; 12t4
250CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

! !
h V (!(t)) ; 0 (t)i = h 156t4 ; 12t4 ; (2; 1)i
= 312t4 12t4 = 300t4

On aura donc
Z Z1
! ! !
h V ; d!i = h V (!(t)) ; 0 (t)idt
C+ 0
Z1 1
t5
= 300t4 dt = 300
5 0
0
1
= 60t5 0
= 60

Deuxième Méthode de calcul


On utilise un autre théorème
!
Si D est simplement connexe et si le champ V est irrotationnel sur D
! ! ! !
(c’est à dire rot V = 0 ) alors V dérive d’un potentiel scalaire de classe
C 2 sur D: En d’autres termes il existe f : D ! R tel que
! !
V = grad (f )

Dans notre cas D = R2 est simplement connexe et


!
V (x; y) = (P; Q) = 10x4 2xy 3 ; 3x2 y 2

est de classe C 1 sur D = R2 :


Calcul du potentiel scalaire f

! ! 10x4 2xy 3 = @f
@x
(x; y)
V = grad (f ) , 2 2 @f
3x y = @y (x; y)

ce qui donne
f (x; y) = 2x5 x2 y 3 + '(y)
Ceci donne en considérant la 2ème équation
@f
(x; y) = 3x2 y 2 + '0 (y) = 3x2 y 2 ) '0 (y) = 0 ) '(y) = K
@y
Donc

f (x; y) = 2x5 x2 y 3 + '(y) = 2x5 x2 y 3 + K; K = constante


4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 251

On sait aussi que si


! ! !
V = grad (f ) = grad 2x5 x2 y 3 + K

alors
Z
!
h V ; d!i = f (N ) f (O) = 2 25 22 = 26 22
[ON ]
= 64 4 = 60

Ainsi on retrouve le même résultat que la première méthode

Exercice 25
Soient O(0; 0); M ( 2 ; 0); N 2
; 1 ; et C + le triangle OM N O;rectangle en
N (voir f ig ci dessous)

B30

1 09:png

!
Soit V le cchamp vectoriel
!
V : R2 ! R2
!
(x; y) ! V (x; y) = (y sin x; cos x)
I
! !
a) Calculez h V ; d i en utilisant une paramétrisation ! de C +
I+
C
! !
b) Calculez h V ; d i en considérant que
C+I I
! !
hV ; d i = (y sin x) dx + cos xdy
C+ C+
I
! !
c) Calculez h V ; d i en utilisant le théorème de Green Riemann
C+
252CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

!
d) Montrez sans faire de calcul que le champ V n’est pas irrotationnel.
e) Véri…ez la question d) par le calcul

Solution Exercice 25

On peut considerer que C + est la réunion de trois segments

C + = [OM ] [ [M N ] [ [N O]

et I Z Z Z
! ! ! ! ! ! ! !
hV ; d i = hV ; d i + hV ; d i + hV ; d i
C+ [OM ] [M N ] [N O]

!
Soit ! une paramétrisation de [OM ] ; une paramétrisation de [M N ] ; !
!
une paramétrisation de [N O] ; On a
! [0; 1] ! R2
:
t ! !(t) = (1 t) O + tM = tM = t ; 0
2
!0
(t) = ;0
2

!
[0; 1] ! R2
:
!
t ! (t) = (1 t) M + tN = (1 t) ;0 + t ;1
2 2
= (1 t) ; 0 + t ; t = ;t
2 2 2
!0
(t) = (0; 1)

!
! : [0; 1] ! R2
t ! !
! (t) = (1 t) N + tO = (1 t) N
= (1 t) ;1
2
= (1 t) ; 1 t
2
!0
! (t) = ; 1
2
Z
! !
Calcul de hV ; d i
[OM ]
4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 253

On a

! ! !
V ( (t)) = V t ;0 = sin(t ); cos(t )
2 2 2
! ! !0
h V ( (t)) ; (t)i = h sin(t ); cos(t ) ; ;0 i
2 2 2
= sin(t )
2 2

et
Z Z1 h i1
! !
hV ; d i = sin(t )dt = cos t = 1
2 2 2 0
[OM ] 0

Z
! !
Calcul de hV ; d i
[M N ]
On a

! ! !
V (t) = V ; t = t sin( ); cos( ) = (t 1; 0)
2 2 2
! ! !0
h V ( (t)) ; (t)i = h(t 1; 0) ; (0; 1)i = 0

et
Z
! !
hV ; d i = 0
[M N ]

Z
! !
Calcul de hV ; d i
[N 0]
On a

! ! !
V ( ! (t)) = V (1 t) ; 1 t
2
= (1 t) sin (1 t)
; cos (1 t)
2 2
! ! !0
h V ( ! (t)) ; ! (t)i = h (1 t) sin (1 t) ; cos (1 t) ; ; 1 i
2 2 2
= (1 t) + sin (1 t) cos (1 t)
2 2 2 2
254CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

et
Z Z1 Z1
! !
h V ; d!i = (1 t)dt sin (1 t) dt
2 2 2
[M N ] 0 0

Z1
2
+ cos (1 t) dt
2 2
0

t2
1 h i1
= t + cos (1 t)
2 2 0 2 0
2h i1
+ sin (1 t)
2 0
2
= +1
4
Finalement
I Z Z Z
! ! ! ! ! ! ! !
hV ; d i = hV ; d i + hV ; d i + hV ; d i
C+ [OM ] [M N ] [N O]
2 2
= ( 1) + (0) + ( +1 )=
4 4
I
! !
b) Calcul de h V ; d i en utilisant le fait que
C+
I I
! !
hV ; d i = (y sin x) dx + cos xdy
C+ C+
I
On calcule (y sin x) dx+cos xdy sur chacun des segments [OM ] ; [M N ] ; [N O]
C+
et on fait la sommeI
1) Calcul de (y sin x) dx + cos xdy
[OM ]
Sur le segment [OM ] ; y = 0; donc dy = 0; et x 2 0; 2
: Donc

Z Z2
(y sin x) dx + cos xdy = sin xdx = [cos x]02 = 1
[OM ] 0
4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 255
Z
2) Calcul de (y sin x) dx + cos xdy
[M N ]

Sur le segment [M N ] ; on a x = 2 ; donc dx = 0; et y 2 [0; 1] : Donc

Z Z1
(y sin x) dx + cos xdy = 0dy = 0
[M N ] 0

Z
3) Calcul de (y sin x) dx + cos xdy
[N O]

Dans [N O] ; x varie de 2
à 0 et

y = ax

2
N ( 2 ; 1) 2 [N O] ; donc 1 = a 2 ) a = et

2 2
y= x et dy = dx

Donc

Z Z0
2 2
(y sin x) dx + cos xdy = x sin x + cos x dx
[N O] 2

Z0 Z0 Z0
2 2
xdx sin x + cos xdx
2 2 2

1 0 2
= x2 + [cos x]0 + [sin x]0
2 2 2
2
1 2
= ( )( )+1+ ( 1)
4
2
= +1
4
256CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

Finalement en rajoutant ces 3 intégrales, on obtient


I Z
(y sin x) dx + cos xdy = (y sin x) dx + cos xdy
C+ [OM ]
Z
+ (y sin x) dx + cos xdy
[M N ]
Z
+ (y sin x) dx + cos xdy
[N O]

2
= 1+0+ +1
4
2
=
4
C’est la même valeur trouvée dans a)
I
! !
c) Calcul de h V ; d i en utilisant le théorème de Green Rie-
C+
mann
On est dans les conditions du théorème Green-Riemann. C + est une
courbe férmée. Notons par D le domaine borné de R2 tel que
@D = C +
D est l’interieur du triangle OM N O:
B31

1 10:png

Si on note
!
V = (P; Q) = (y sin x; cos x)
4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 257

Alors on d’après la formule de Green Riemann


I ZZ
! ! @Q @P
hV ; d i = dxdy
@x @y
C+ D

ZZ
@Q @P
Donc calculons l’intégrale double : @x @y
dxdy: On a
D

@Q
= sin x
@x
@P
= 1
@y

et
02 1
ZZ Z2 Zx
@Q @P B C
dxdy = @ ( sin x 1) dy A dx
@x @y
D 0 0

Z2
y= 2 x
[( y sin x y)]y=0
0

Z2
2
= (x sin x + x) dx
0
!
2
2 x 2
= sin x x cos x +
2 0
2
2 2
= 1+ =
4 4

C’est exactement la même valeur trouvée dans a), b)


!
d) V n’est pas irrotationel sans calcul
! ! ! !
En e¤et supposons que rot V = 0 : V est dé…ni et de classe C 1 dans
R2 : Or R2 est simplement connexe. Donc d’après de caractérisation des
champs rotationnels dans les domaines simplement connexes, on a
I
! !
hV ; d i = 0
C+
258CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

Or on a trouvé dans a), b) et c) que


I
! ! 2
hV ; d i = 6= 0:
4
C+

!
Contradiction. Donc V n’est irrotationnel c’est à dire qu’on a

! ! !
6 0
rot V =

e) Véri…cation de la question d) par le calcul


On a l’équivalence suivante

! ! ! ! @Q @P
V est irrotationnel , rot V = 0 , =
@x @y

Or

@Q
= sin x
@x
@P
= 1
@y

Donc
@Q @P
6=
@x @y
!
Par conséquent V n’est pas irrotationnel.
Exercice 26
!
Soit D = R2 n f(0; 0)g et considérons le champ vectoriel F

!
F :D = R2 n f(0; 0)g ! R2
! y x
(x; y) ! F (x; y) = (P (x; y); Q(x; y)) = ; 2
x2 + y x + y2
2

!
a) Montrez que F est irrotationnel dans D
b) Soit le cercle de centre (0; 0) et de rayon 1 parcouru dans le sens
4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 259

contraire des aiguilles d’une montre.

B35

1 11:png

Calculez I
! !
hF ; d i
+

c) Soit une courbe fermée quelconque dans D ne contenant en son


intérieur le point (0; 0):

B34

1 12:png

Calculez I
! !
hF ; d i
+
260CHAPITRE 4. INTÉGRALES CURVILIGNES. CIRCULATION D’UN CHAMP DE VEC

d) Montrez que D = R2 n f(0; 0)g n’est pas simplement connexe

Solution Exercice 26
! !
Notons les composantes de F par F = (P; Q) : Comme on l’a signalé
dans l’exercice précédent, on a l’équivalence suivante pour tout (x; y) 2 D

! ! ! ! @Q @P
F est irrotationnel , rot F = 0 , =
@x @y

On a
@Q @ x (x2 + y 2 ) 2x2 y 2 x2
= = =
@x @x x2 + y 2 (x2 + y 2 )2 (x2 + y 2 )2
et
@P @ y (x2 + y 2 ) + 2y 2 y 2 x2
= = =
@y @y x2 + y 2 (x2 + y 2 )2 (x2 + y 2 )2
On a bien
@Q @P
8 (x; y) 2 D = R2 n f(0; 0)g : (x; y) = (x; y)
@x @y
!
Donc F est irrotationnel dans D = R2 n f(0; 0)g :

b) Soit ! une paramétrisation du cercle unité parcouru dans le sens


contraire des aiguilles d’une montre. On a
! : [0; 2 ] ! R2
t ! !(t) = (cos t; sin t)

I
! !
Dans l’exercice 11, on a déja calculé h F ; d i et on a trouvé
!

I
! !
hF ; d i = 2
!

c) Le support supp( ) de la courbe ; est borné. Alors il existe un disque


férmé de centre (x0 ; y0 ) ; et de rayon R qu’on note D ((x0 ; y0 ) ; R) tel que

support ( ) D ((x0 ; y0 ) ; R) et (0; 0) 2


= D ((x0 ; y0 ) ; R)
4.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 261

!
D’autre part D ((x0 ; y0 ) ; R) est simplement connexe et F est irrotationnel
dans D ((x0 ; y0 ) ; R) : D’après le théorème de caractérisation des champs ro-
tationnels dans les domaines simplements connexes, on a
I
! !
hF ; d i = 0
+

!
d) Supposons que R2 n f(0; 0)g est simplement connexe. Puisque F est
irrotationnel dans R2 n f(0; 0)g : Alors on aurait
I
! !
hF ; d i = 0
!

I
! !
Or ceci est faux car on a trouvé dans la question b) h F ; d i = 2 6= 0:
!
2
Contradiction. Donc R n f(0; 0)g n’est pas simplement connexe.
Chapitre 5

INTÉGRALES DE SURFACE.
FLUX

5.1 INTRODUCTION ET MOTIVATIONS


5.1.1 INTRODUCTION
Dans les chapitres 1, 2 et 4 nous avons rencontré les intégrales doubles,
triples et curvilignes. Dans ce chapitre nous allons étudier un autre type
d’intégrales de surface ou surfaciques. Ces intégrales dé…nis sur des surfaces
de R3 modélisent des problèmes bien connus en physique et en mécanique
des ‡uides.

5.1.2 MODÉLISATION D’UN PROBLÈME DE PHY-


SIQUE
!
Considérons une surface S dans l’espace R3 : Notons par V la vitesse d’un
‡uide traversant la surface S:
Position du problème : On se propose de calculer la quantité totale de
‡uide traversant en l’unité de temps la surface S dans un sens positif dé…ni
!
à l’avance. La quantitée trouvée s’appelle aussi ‡ux du champ vectoriel V à
travers la surface S
Modélisation du problème
!
On peut supposer que la vitesse V est un champ vectoriel
!
V :S R3 ! R3
!
V (x; y; z) = (P (x; y; z); Q(x; y; z); R(x; y; z))

263
264 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

Découpons la surface S en surfaces élémentaires 4Si su¢ samment petites.


Prenons dans 4Si un point arbitraire Pi (xi ; yi ; zi ): Notons !
n (Pi ) le vecteur
normal unitaire à la surface S au point Pi : La quantité suivante

! ! ! \
h V (Pi ) ; !
n (Pi )i4Si = V (Pi ) k!
n (Pi )k cos V (Pi ) ; !
n (Pi ) 4Si(1)
! ! \
= V (Pi ) cos V (Pi ) ; !
n (Pi ) 4Si

représente approximativement la quantité de ‡uide traversant l’élement 4Si


en l’unité de temps dans la direction du vecteur !
n (Pi ) :

Remarque importante
1) La quantité de ‡uide traversant l’élement 4Si est maximale:
! \ !
Si V (P ) ; !
n (P ) = 0; c’est à dire que V (P ) a le même sens et la
i i i

même direction que le vecteur normal ! n (Pi )


2) 1) La quantité de ‡uide traversant l’élement 4Si est nulle.
! \ !
n (Pi ) = 2 ; c’est à dire que V (Pi ) et !
Si V (Pi ) ; ! n (Pi ) sont orthogo-
naux.

B1

1 13:png

La somme X!
h V (Pi ) ; !
n (Pi )i4Si (2)
i
5.2. SURFACES PARAMÉTRÉES 265

représente approximativement la quantité de ‡uide traversant la surface S en


l’unité de temps dans le sens positif: En passant à la limite quand le diamètre
de 4Si tend vers zéro, on obtient la valeur exacte de cette quantité qu’on
!
appelle aussi ‡ux du champ V à travers la surface S dans le sens positif et
on la note
ZZ
!
< F ;!
n > ds
S

A partir de ce modèle, on a donc dé…ni sommairement le ‡ux du champ


!
vectoriel F à travers la surface S dans le sens positif par la limite suivante

ZZ X!
!
< F ;!
n > ds = lim h V (Pi ) ; !
n (Pi )i4Si (3)
diam(4Si )!0
S i

Nous nous étalerons plus sur la dé…nition dans les paragraphes qui suivent.
Pour celà nous avons besoin de bien dé…nir les notions de surface paramétrée,
de vecteur normal..

5.2 SURFACES PARAMÉTRÉES

5.2.1 QUELQUES MODÈLES DE SURFACES

Il existe plusieurs façons mathématiques de décrire formellement la notion


de surface. Citons trois
1) au moyen des graphes de fonctions de deux variables
Exemple1 (…g2)

S = (x; y; z) 2 R3 : z = f (x; y) = sin(x + y) + 3


266 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

2) au moyen d’équations implicites


Exemple 2 (…g3)

S = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 + z 2 = 1

Exemple 3 (…g4)
x2 y 2 z 2
+ + =1
4 9 5
5.2. SURFACES PARAMÉTRÉES 267

62

1 16:png

3) au moyen de deux paramètres, souvent notés s et t : on parle


alors de surfaces paramétrées
Dans ce paragraphe, on donne la préférence aux surfaces paramétrées.
C’est ce qu’on exposera en détail dans ce qui suit

5.2.2 LES SURFACES PARAMÉTRÉES


Surfaces paramétrées : Cas des plans dans l’espace
Soient A (x0 ; y0 ; z0 ) ; B (x1 ; y1 ; z1 ) ; C (x2 ; y2 ; z2 ) trois points de l’espace
non alignés. Alors il existe un seul plan P (A; B; C) passant par ces trois
points. Trouvons l’équation de ce plan. En e¤et M (x; y; z) appartient à
! ! !
P (A; B; C) si et seulement si les vecteurs AM ; AB et AC sont liés, c’est à
dire qu’il existe deux scalaires s et t non nuls tels que
! ! !
AM = sAB + tAC

Or 0 1
x x0
! @
AM = y y0 A
z z0
0 1
x x0
! @ 1
AB = y1 y0 A
z1 z0
0 1
x2 x0
!
AC = @ y2 y0 A
z2 z0
268 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

donc 0 1 0 1
x1 x0 sx1 sx0
! @ A @
s:AB = s: y1 y0 = sy1 sy0 A
z1 z0 sz1 sz0
et 0 1 0 1
x2 x0 tx2 tx0
! @ A @
t:AC = t: y2 y0 = ty2 ty0 A
z2 z0 tz2 tz0
donc
0 1 0 1
sx1 sx0 tx2 tx0
! !
sAB + tAC = @ sy1 sy0 A + @ ty2 ty0 A
sz1 sz0 tz2 tz0
0 1
sx1 + tx2 x0 (s + t)
= @ sy1 + ty2 y0 (s + t) A
sz1 + tz2 z0 (s + t)
! ! !
et AM = sAB + tAC donne
0 1 0 1
x x0 sx1 + tx2 x0 (s + t)
@ y y0 A = @ sy1 + ty2 y0 (s + t) A
z z0 sz1 + tz2 z0 (s + t)
ou encore 0 1 0 1
x x0 + sx1 + tx2 x0 (s + t)
@ y A = @ y0 + sy1 + ty2 y0 (s + t) A
z y0 + sz1 + tz2 z0 (s + t)
qu’on peut simpli…er par
0 1 0 1
x (1 s t) x0 + sx1 + tx2
@ y A = @ (1 s t) y0 + sy1 + ty2 A
z (1 s t) z0 + sz1 + tz2

Donc Le plan P (A; B; C) est donc le sous ensemble de R3 véri…ant :


8 9
< x = (1 s t) x0 + sx1 + tx2 =
3
(x; y; z) 2 R : y = (1 s t) y0 + sy1 + ty2 ; (s; t) 2 R R
: ;
z = (1 s t) z0 + sz1 + tz2

Notons : R2 ! R3 dé…ni par

: R2 ! R3
5.2. SURFACES PARAMÉTRÉES 269
0
1 0 1
x (1 s tx0 + sx1 + tx2 )
(s; t) ! (s; t) = @ y A = @ (1 s t) y0 + sy1 + ty2 A
z (1 s t) z0 + sz1 + tz2
On peut noter par
=( 1; 2; 3)

avec
1 : R2 ! R
(s; t) ! 1 (s; t) = ((1 s t)x0 + sx1 + tx2 )

2 : R2 ! R
(s; t) ! 2 (s; t) = ((1 s t)y0 + sy1 + ty2 )

3 : R2 ! R
(s; t) ! 3 (s; t) = ((1 s t)z0 + sz1 + tz2 )
et en…n
: R2 ! R 3 (4)
(s; t) = ( 1 (s; t); 2 (s; t); 3 (s; t))
1 (s; t) = (1 s t)x0 + sx1 + tx2
2 (s; t) = (1 s t)y0 + sy1 + ty2
3 (s; t) = (1 s t)z0 + sz1 + tz2
Les relations (4) dé…nissent l’équation paramétrique du plan P (A; B; C)
Exercice 1
Soit A(1; 2; 3); B(2; 1; 5); C(2; 1; 0)
a) Montrez que A; B; C ne sont pas alignés
b) Trouvez l’équation paramétrique du plan P (A; B; C)
c) Le point D (3; 0; 2) appartient t’il au plan P (A; B; C)?
Solution Exercice 1
Les points A(1; 2; 3); B(2; 1; 5); C(2; 1; 0) sont alignés si et seulement si
! !
les vecteurs AB et AC sont colinéaires. On a
0 1
1
!
AB = @ 1 A
2
0 1
1
!
AC = @ 1 A
3
270 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

! !
AB et AC ne sont pas colinéaires car leurs coordonnées ne sont pas propor-
tionnelles. En e¤et
1 1 2
= 6=
1 1 3
Donc les points A; B; C ne sont pas alignés

b) On peut directement écrire l’équation (4) en remplaçant les coordon-


nées de A; B; C dans (4), mais on prefère refaire le raisonnement général.
!
M (x; y; z) 2 P (A; B; C) si et seulement si AM est une combinaison
! !
linéaire des vecteurs AB et AC: Ceci est vrai si et seulement si il existe
(s; t) 6= (0; 0) tels que
! ! !
AM = sAB + tAC
Soit en passant aux coordonnées
0 1 0 1 0 1
x 1 1 1
@ y 2 A = s@ 1 A + t@ 1 A
z 3 2 3
ou encore 0 1 0 1
x 1+s+t
@ y A=@ 2 s t A
z 3 + 2s 3t
La représentation paramétrique de P (A; B; C) est donc

: R 2 ! R3
0 1 0 1
x 1+s+t
(s; t) = @ y A = @ 2 s t A (5)
z 3 + 2s 3t
c) D (3; 0; 2) apprtient au plan P (A; B; C) si et seulement si il existe (s; t)
tels que D (3; 0; 2) est solution de (5). Soit en remplaçant les coordonnées de
D (3; 0; 2) dans (5), on obtient
0 1 0 1
3 1+s+t
@ 0 A=@ 2 s t A
2 3 + 2s 3t

ou encore (s; t) sont solutions du système de 3 équations à 2 inconnues suivant


8 9
< s+t=2 =
s t= 2
: ;
2s 3t = 1
5.2. SURFACES PARAMÉTRÉES 271

Les deux premières équations nous donnent s = 2 t: Soit en remplaçant


dans la 3ème équation, on a
2 (2 t) 3t = 1 , 4 2t 3t = 1
, 5t = 5 , t = 1
Soit en remplaçant on obtient s = 2 t = 2 1 = 1: Donc le point D (3; 0; 2) 2
P (A; B; C) et correspond à s = 1; t = 1 (f ig5)
B3

1 17:png

f ig5

5.2.3 SURFACES PARAMÉTRÉES. CAS GENERAL


Dé…nition 1
Une surface paramétrée est une fonction vectorielle
: [a; b] [c; d] ! R3
(s; t) !
7 (s; t) = (x (s; t) ; y (s; t) ; z (s; t))
= ( 1 (s; t); 2 (s; t); 3 (s; t))

1 : R2 ! R
2 : R2 ! R
3 : R2 ! R
Le support de la surface paramétrée qu’on note S est le lieu des points
(s; t) c’est à dire
272 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

S = f (s; t) = f(x (s; t) ; y (s; t) ; z (s; t)) j(s; t) 2 [a; b] [c; d] g

Exercice 2
Soit
: [0; 1] [0; 1] ! R3
(s; t) ! s; t; t2
Trouvez le support de
Solution Exercice 2
On a (…g6)

S = (x; y; z) 2 R3 : 0 x 1; 0 y 1; z = y 2

B5

1 18:png

5.2.4 SURFACES PARAMÉTRÉES RÉGULIÈRES


Dé…nition 2
Soit

: [a; b] [c; d] ! R3
(s; t) !
7 (s; t) = (x (s; t) ; y (s; t) ; z (s; t))
( 1 (s; t); 2 (s; t); 3 (s; t))
5.2. SURFACES PARAMÉTRÉES 273

une surface paramétrée et M0 = (s0 ; t0 ): On dit est régulière au point


(s0 ; t0 ) si les dérivées partielles
@ @ 1 @ 2 @ 3
(s0 ; t0 ) = (s0 ; t0 ); (s0 ; t0 ); (s0 ; t0 )
@s @s @s @s
et
@ @ 1 @ 2 @ 3
(s0 ; t0 ) = (s0 ; t0 ); (s0 ; t0 ); (s0 ; t0 )
@t @t @t @t
sont linéairement indépendantes. Le plan passant par M0 = (s0 ; t0 ) et de
vecteurs directeurs @@s (s0 ; t0 ) et @@t (s0 ; t0 ) est dit plan tangent à la surface
paramétrée au point M0 = (s0 ; t0 ):
Il est bien connu que le produit vectoriel de deux vecteurs non nuls et
linéairement indépendants est un vecteur orthogonal aux deux vecteurs, d’où
la proposition suivante
Proposition 1
Soit une surface paramétrée regulière au point (s0 ; t0 ). Le vecteur

! @ @
n (s0 ; t0 ) = (s0 ; t0 ) ^ (s0 ; t0 )
@s @t
est un vecteur non nul normal au plan tangent au point M0 = (s0 ; t0 )
de la surface paramétrée :

B7

1 19:png

Exercice 3
Soit S la surface obtenue par la paramétrisation suivante :

: [0; 1] [0; 1] ! R3
(s; t) ! (s; t) = s; t; t2
274 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

1) Montrez que S est régulière en tout point (s; t) 2 [0; 1] [0; 1]


2) Trouvez un vecteur non nul normal ! n (s; t) à la surface.
Solution Exercice 3
On a
(s; t) = ( 1 (s; t); 2 (s; t); 3 (s; t))
avec

1 (s; t) = s
2 (s; t) = t
2
3 (s; t) = t

@ @ 1 @ 2 @ 3
(s; t) = (s; t); (s; t); (s; t)
@s @s @s @s
= (1; 1; 0)

et
@ @ 1 @ 2 @ 3
(s; t) = (s; t); (s; t); (s; t)
@t @t @t @t
= (0; 1; 2t)

Il est clair que @@s (s; t) et @@t (s; t) sont non nuls en tout point (s; t) 2 [0; 1]
[0; 1]: Montrons qu’ils sont linéairement indépendants. Il su¢ t de démontrer
que leurs coordonnées ne sont pas proportionnels. En e¤et, on a
0 1
6=
1 1
Donc S ou est régulière en tout point (s; t) 2 [0; 1] [0; 1]:

2) Calcul du vecteur normal !


n (s; t)
On a
! @ @
n (s; t) = (s; t) ^ (s; t)
@s
0 1 0 @t 1 0 1
1 0 2t
= @ 0 A^@ 1 A=@ 0 A
0 2t 1

Par conséquent un vecteur non nul normal à la surface est donné par
!
n (s; t) = (2t; 0; 1)
5.2. SURFACES PARAMÉTRÉES 275

5.2.5 ORIENTATION D’UNE SURFACE PARAMÉ-


TRÉE RÉGULIÈRE
Soit

: [a; b] [c; d] ! R3
(s; t) !
7 (s; t) = (x (s; t) ; y (s; t) ; z (s; t))
( 1 (s; t); 2 (s; t); 3 (s; t))

une paramétrisation d’une surface S régulière en tout point (s; t) 2 [a; b]


[c; d] : Pour (s; t) …xé, on ne peut construire que deux vecteurs normaux
unitaires :
@ @
! @s
(s; t) ^ @t
(s; t)
n1 (s; t) = @ @
@s
(s; t) ^ @t
(s; t)
ou
@ @
! @s
(s; t) ^ @t
(s; t)
n2 (s; t) = @ @
@s
(s; t) ^ @t
(s; t)

Dé…nition 3
Soit une surface parametrés régulière, le choix d’un champ de vecteurs
normaux unitaires !
n1 ou !n2 dans [a; b] [c; d] s’appelle une orientation de :
Un choix ayant été e¤ectué, on note S + la surface orientée par ce choix
et S par le choix opposé.

B8

1 20:png
276 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

5.2.6 BORD D’UN SUPPORT ORIENTE


Les dé…nitions qui vont suivre ne sont pas rigoureuses d’un point de vue
mathématique. Elles demandent des connaissances en topologie et en géomé-
trie di¤érentielle et ceci sort du cadre de ce cours. Nous allons les dé…nir de
façon intuitive
Dé…nition 4
Le bord d’une surface S est la courbe qu’on note @S qui delimite la
surface S
Exemples de bords
1) Le cercle qui entoure un disque
2) Les deux cercles qui delimitent un cylindre
B9

1 21:png

Pour les puristes et les théoriciens donnons cette dé…nition plus rigoureuse
du bord d’une surface. On n’est pas obligé de la connaitre. Soit M0 (x0 ; y0 ; z0 ) et
R > 0; Notons B0 (M0 ; R) la boule ouverte de centre M0 et de rayon R; c’est
à dire
B0 (M0 ; R) = (x; y; z) : (x x0 )2 + (y y0 )2 + (z z0 )2 < R2
c’est l’intérieur de la sphère de centre M0 (x0 ; y0 ; z0 ) et de rayon R: Ceci étant
donnons une dé…nition plus rigoureuse du bord @S
Dé…nition 4 (bis)(du bord @S plus rigoureuse)
Un point M0 2 S est dit point du bord @S; si pour toute boule ouverte
B0 (M0 ; R) R3 ; su¢ sament petite centrée en M0 , l’insertion S \ B0 (M0 ; R)
5.2. SURFACES PARAMÉTRÉES 277

est un demi-disque fermé D(M0 ) de la forme suivante

D(M0 ) = (x; y) 2 R2 x 0; x2 + y 2 < 1 :

L’ensemble des points du bord de S est noté @S:

B15

1 22:png

5.2.7 ORIENTATION DU BORD D’UNE SURFACE


ORIENTÉE

Dé…nition 5

Le bord @S d’une surface orientée S est automatiquement orienté de telle

sorte qu’en parcourant le bord @S debout(direction sortante de S),


278 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

la surface S se trouve sur la gauche.

B10

1 23:png

B11

1 24:png

5.2.8 SURFACES FERMÉES


Dé…nition
Dé…nition 6
5.2. SURFACES PARAMÉTRÉES 279

Une surface S est fermée (pas au sens topologique), si on peut distinguer


son interieur de son extérieur (les mots interieur et exterieur ne sont pas pris
au sens topologique, car dans ce cas l’intérieur d’une sphère par exemple au
sens topologique est vide)

Remarque
La surface S est férmée si son bord @S est vide comme la sphère ou
l’ellipsoide

B13

1 25:png

Intérieur (pas au sens topologique) d’une sphère férmée


Dé…nition 7
Dans toute la suite du chapitre 5, on considère les surfaces férmées S
délimitant des ensembles bornés de l’espace c’est à S véri…ent les propriétés
suivantes
1)
S = F rontiere ( ) = @
où est un sous ensemble non vide et borné de R3 tel que

vol ( ) > 0

Exemple

S = (x; y; z) : x2 + y 2 + z 2 = 1
= (x; y; z) : x2 + y 2 + z 2 < 1
280 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

On a bien sur

S = F rontiere ( ) = @

@S = ?

B16

1 26:png

Exercice 4
Soit

: [0; 1] [0; 1] ! R3

(s; t) ! s; t; t2

et

S = support ( )

S est elle férmée ? trouvez @S


Solution Exercice 4
On a (…g6)

S = (x; y; z) 2 R3 : 0 x 1; 0 y 1; z = y 2
5.3. AIRE D’UNE SURFACE PARAMÉTRÉE 281

B5

1 27:png

La surface S n’est pas fermée. Son bord est l’union de quatre courbes :
8 8 8 8
< z = x2 < x=1 < z = x2 < x=0
@S = y=0 U z=1 U y=1 U z=0
: : : :
x 2 [0; 1] y 2 [0; 1] x 2 [0; 1] y 2 [0; 1]

5.3 AIRE D’UNE SURFACE PARAMÉTRÉE


5.3.1 UN PEU DE CALCUL DIFFÉRENTIEL
Soit S une surface paramétrée dé…nie par sa fonction vectorielle

: [a; b] [c; d] ! R3
(s; t) !
7 (s; t) = (x (s; t) ; y (s; t) ; z (s; t))
= ( 1 (s; t); 2 (s; t); 3 (s; t))

1 : R2 ! R
2 : R2 ! R
3 : R2 ! R

S = f (s; t) = f(x (s; t) ; y (s; t) ; z (s; t)) j(s; t) 2 [a; b] [c; d]g
282 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

Soit (s0 ; t0 ) 2 [a; b] [c; d] quelconque. Si ds et dt sont des variations in…-


nitisimales de la variable s et de la variable t à partir du point (s0 ; t0 ) ; on
a
@
(s0 ; t0 ) :ds (s0 + ds; t0 ) (s0 ; t0 )
@s
@
(s0 ; t0 ) :dt (s0 ; t0 + dt) (s0 ; t0 )
@t
Notons
!
OM0 = (s0 ; t0 )
!
OM1 = (s0 + ds; t0 )
!
OM2 = (s0 ; t0 + dt)

On a

(s0 + ds; t0 ) (s0 ; t0 )


! ! ! ! !
= OM1 OM0 = M0 O + OM1 = M0 M1

De même

(s0 ; t0 + dt) (s0 ; t0 )


! ! ! ! !
= OM2 OM0 = M0 O + OM2 = M0 M2

On sait que le produit vectoriel

! ! @ @
M 0 M 1 ^ M 0 M2 = (s0 ; t0 ) :ds ^ (s0 ; t0 ) :dt
@s @t
@ @
= (s0 ; t0 ) ^ (s0 ; t0 ) dsdt
@s @t

est un vecteur normal à la surface S et il est égal algébriquement à la surface


! !
du parallélogramme de cotés les vecteurs M0 M1 et M0 M2 : C’est pour celà
!
que ce produit vectoriel est appelé élément de surface et on le note dS et
l’élment d’aire qu’on note dA est la norme de ce produit vectoriel. Si on veut
calculer l’aire de S; on somme toutes les surfaces élémentaires. On obtient :
ZZ
Aire(S) = dA
[a;b] [c;d]
5.3. AIRE D’UNE SURFACE PARAMÉTRÉE 283

B17

1 28:png

ainsi on obtient les dé…nitions suivantes


Dé…nition 8
Soit S une surface paramétrée dé…nie par sa fonction vectorielle

: [a; b] [c; d] ! R3
(s; t) !
7 (s; t) = (x (s; t) ; y (s; t) ; z (s; t))
= ( 1 (s; t); 2 (s; t); 3 (s; t))

On appelle
Elément de surface, le produit vectoriel

! @ @
dS = (s; t) ^ (s; t) dsdt
@s @t

L’élément d’aire, la quantité positive

@ @
dS = (s; t) ^ (s; t) ds dt
@s @t

L’aire de la surface, le réel positif


ZZ ZZ
@ @
Aire (S) = dA = (s; t) ^ (s; t) ds dt
@s @t
[a;b] [c;d] [a;b] [c;d]
284 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

Exercice 5
Soit S la surface paramétrée par ; avec

: [0; 1] [0; 1] ! R3
(s; t) 7! s; t; t2
!
Calculez dS; dA et l’aire de S
Solution Exercice 5
Dans l’exercice 3, on a trouvé
@ @
(s; t) ^ (s; t)
@s
0 1 0 @t 1 0 1
1 0 2t
= @ 0 A^@ 1 A=@ 0 A
0 2t 1
d’où 0 1
2t
! @
dS = 0 A dsdt
1
et p
dA = 1 + 4t2 dsdt
Ainsi
ZZ p
Aire (S) = 1 + 4t2 dsdt
[0;1] [0;1]
01 1
Z p Z 1
= @ 2
1 + 4t dtA ds
0
0
0 1
Z1 p
= @ 1 + 4t2 dtA
0
Z2
p
1
= 1 + t2 dt
2
0
" p #2
1 t 1 + t2 1 p
= + ln t + 1 + t2
2 2 2
0
p
5 1 p
= + ln 2 + 5
2 4
5.4. FLUX A TRAVERS UNE SURFACE 285

5.4 FLUX A TRAVERS UNE SURFACE


5.4.1 DÉFINITION ET CALCUL DU FLUX A TRA-
VERS UNE SURFACE PARAMÉTRÉE
!
Soit F un champ vectoriel
!
F : R3 ! R 3

et S + une surface orientée paramétrée par

: [a; b] [c; d] ! R3
(s; t) !
7 (s; t) = (x (s; t) ; y (s; t) ; z (s; t))
= ( 1 (s; t); 2 (s; t); 3 (s; t))

et orientée par le vecteur normal unitaire


@ @
! @s
(s; t) ^ @t
(s; t)
n = @ @
@s
(s; t) ^ @t
(s; t)

On a dé…ni au début du chapitre dans l’introduction le ‡ux du champ vec-


!
toriel F à travers la surface S dans le sens positif qu’on a noté
ZZ
!
< F ;! n > ds
S+

ou ZZ
! !
h F ; dSi
S+

par la limite suivante


ZZ ZZ
! ! !
< F ;!
n > ds = h F ; dSi (lim1)
S S+
X!
= lim h V (Pi ) ; !
n (Pi )i4Si
diam(4Si )!0
i

En utilisant le fait que

! @ @
dS = (s; t) ^ (s; t) dsdt
@s @t
286 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX
ZZ
! !
il n’est pas di¢ cile de montrer que h F ; dSi est égale à
S+
ZZ
! @ @
h F ( (s; t)) ; (s; t) ^ (s; t) idsdt
@s @t
[a;b] [c;d]

d’où le théorème suivant


Théorème (expréssion du ‡ux par utilisation de la paramétrisa-
tion)
!
Soit F un champ vectoriel
!
F : R3 ! R3

de classe C 1 sur le support d’une surface S + orientée et paramétrée par

: [a; b] [c; d] ! R3
(s; t) !
7 (s; t) = (x (s; t) ; y (s; t) ; z (s; t))
= ( 1 (s; t); 2 (s; t); 3 (s; t))

et orientée par le vecteur normal unitaire


@ @
! @s
(s; t) ^ @t
(s; t)
n = @ @
@s
(s; t) ^ @t
(s; t)
!
Alors le Flux du champ vectoriel F à travers la surface orientée S + dé…ni par
la limite (lim1) noté est égale à l’intégrale double sur le rectangle [a; b] [c; d]
suivante :
ZZ ZZ
! ! ! @ @
h F ; dSi = h F ( (s; t)) ; (s; t) ^ (s; t) idsdt
@s @t
S+ [a;b] [c;d]

Notation.
!
Si S + est une surface fermée, le ‡ux de F à travers S + s’écrit
I I
!!
h F; dSi
S+

Proposition
!
Soit F un champ vectoriel
!
F : R3 ! R 3
5.4. FLUX A TRAVERS UNE SURFACE 287

!
Soit S + une surface orientée contenue dans le domaine de V . Si S est
la même surface orientée dans le sens opposé à celui de S + , on a
ZZ ZZ
! ! ! !
h F ; dSi = h F ; dSi
S S+

Exercice 6
!
Calcul de ‡ux du champ vectoriel F dé…ni par
!
F (x; y; z) = (x; z; y)

à travers la surface S + suivante :


8
< z = xy
+
S 0 z x 1
:
0 z y 1
paramétrée par

: [0; 1] [0; 1] ! R3
(s; t) !
7 (s; t) = (s; t; st)

Solution Exercice 6
On a 0 1 0 1
1 0
@ @
(s; t) = @ 0 A ; (s; t) = @ 1 A
@s @t
t s
Donc
@ @
(s; t) ^ (s; t)
@s
0 1 0 1 0 @t 1
1 0 t
= @ 0 A^@ 1 A=@ s A
t s 1
Par conséquent
! 1
n =p ( t; s; 1) :
1 + s2 + t2
On a donc
! @ @
h F ( (s; t)) ; (s; t) ^ (s; t) i
@s @t
!
= h F ((s; t; st)) ; ( t; s; 1)i
= h(s; st; t) ; ( t; s; 1)i = st s2 t + t
288 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

Par conséquent

ZZ ZZ
! ! ! @ @
V :dS = h F ( (s; t)) ; (s; t) ^ (s; t) idsdt
@s @t
S+ [0;1] [0;1]
ZZ
= st s2 t + t dsdt
[0;1] [0;1]
0 1
Z1 Z1
= ( s s2 + 1) @ tdtA ds
0 0
Z1 !
1
t2
= ( s s2 + 1) ds
2 0
0
Z1 1
1 2 1 s2 s3
= ( s s + 1)ds = +s
2 2 2 3 0
0
1 1 1 1
= +1 =
2 2 3 12

5.4.2 CALCUL DU FLUX EN UTILISANT LA PRO-


JECTION DE LA SURFACE S SUR Oxy OU
Oxz OU Oyz

Théorème
!
Soit F un champ vectoriel

!
F : R3 ! R 3

de classe C 1 sur le support d’une surface S + orientée par le vecteur normal


unitaire !
n :
5.4. FLUX A TRAVERS UNE SURFACE 289

a) Supposons que la surface admet une projection D sur le plan Oxy (voir f ig ci dessous):
B37

1 29:png

!
Alors le Flux du champ vectoriel F à travers la surface orientée S + est
égale à ZZ ZZ
! ! ! dxdy
h F ; dSi = hF ; !
ni !
h!n ; ki
S + D

b) Supposons que la surface admet une projection R sur le plan Oxz: Alors
!
le Flux du champ vectoriel F à travers la surface orientée S + est égale à
ZZ ZZ
! ! ! dxdz
h F ; dSi = hF ; !
ni !
!
hn; j i
S+ R

c) Supposons que la surface admet une projection T sur le plan Oyz: Alors
!
le Flux du champ vectoriel F à travers la surface orientée S + est égale à
ZZ ZZ
! ! ! dydz
h F ; dSi = hF ; !
ni !
h!n ; ii
S + T

Preuve
290 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

Démontrons a) par exemple. On a


ZZ ZZ
! ! ! !
< F ; n > ds = h F ; dSi
S S+
X!
= lim h V (Pi ) ; !
n (Pi )i4Si
diam(4Si )!0
i

Or la projection de 4Si sur l’axe Oxy est égale à


! ! !
4Si cos (!
n (Pi ) ; k ) = 4Si cos (!
n (Pi ) ; k ) = 4Si h(!
n (Pi ) ; k i = 4xi 4yi

Donc
4xi 4yi
4Si = !
h(!
n (P ) ; k i
i

et
ZZ X!
!
< F ;!
n > dS = lim h V (Pi ) ; !
n (Pi )i4Si
diam(4Si )!0
S i
X! 4xi 4yi
= lim h V (Pi ) ; !
n (Pi )i !
(4xi )!0; (4yi )!0
i h(!
n (P ) ; k i
i
ZZ
! dxdy
= < F ;!
n > !
D
h!
n; ki

Exercice 7
!
Considérons le champ vectoriel F dé…ni par
!
F (x; y; z) = 18z i 12 j + 3 y k
et S la prtie du plan dé…nie par
2x + 3y + 6z = 12; x > 0; y > 0; z > 0
Calculez ZZ
!
< F ;!
n > dS
S
!
n orienté positivement
Solution Exercice 7
D’après le théorème précédent, on a
ZZ ZZ
! ! ! dxdy
< F ; n > dS = < F ;!
n > !
S D
h!
n; ki
5.4. FLUX A TRAVERS UNE SURFACE 291

où D est la projection de S sur l’axe Oxy:


a) Calcul du vecteur normal à S
Dans ce cas on n’a pas une paramétrisation de S: On ne peut pas
utiliser la formule
@
! (s; t) ^ @@t (s; t)
n = @@s
@s
(s; t) ^ @@t (s; t)
Par contre on peut utiliser la propriété des plans. On sait que si un plan
est d’équation cartésienne

(P ) = (x; y; z) 2 R3 : ax + by + cz + d = 0

alors un vecteur normal unitaire !


n au plan est le vecteur

! (a; b; c) (a; b; c)
n = =p
k(a; b; c)k a2 + b 2 + c 2
Donc
! 2i + 3j + 6k 2i + 3j + 6k 2! 3! 6!
n =p = = i + j + k
4 + 9 + 36 7 7 7 7
Donc
! 2 3 6 !
h!
n; ki = h i+ j + k ; ki
7 7 7
2 3 6 6
h ; ; ; (0; 0; 1)i =
7 7 7 7

et par conséquent
dx dy 7
! = dxdy:
h!
n; ki 6

D’autre part

! 2 3 6
< F ;!
n > = h(18z i 12j + 3y k) ; i+ j+ k i
7 7 7
36z 36 + 18y
=
7
Puisque
2x + 3y + 6z = 12 ) 6z = 12 2x 3y
Donc
12 2x 3y
z=
6
292 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

et par conséquent
! 36z 36 + 18y
< F ;!
n >=
7
6 (12 2x 3y) 36 + 18y
=
7
36 12x
=
7
On a …nalement
ZZ ZZ
! ! ! dxdy
< F ; n > dS = < F ;!
n > !
S D
h!
n; ki
ZZ ZZ
36 12x 7
= dxdy = (6 2x) dxdy
7 6
R R

Déscription de S
Intersction de S avec le plan Oxy; x > 0; y > 0
C’est la droite 41 qui correspond à
2
2x + 3y + 6z = 12; z = 0 , 3y = 12 2x , y = 4 x
3
Intersction de S avec le plan Oyz; y > 0; z > 0
C’est la droite 42 qui correspond à
1
2x + 3y + 6z = 12; x = 0 , 6z = 12 3y , z = 2 y
2
Intersction de S avec le plan Oxz; x > 0; z > 0
C’est la droite 43 qui correspond à
1
2x + 3y + 6z = 12; y = 0 , 6z = 12 2x , z = 2 x
3
M : Intersection de 41 avec l’axe Ox
On pose y = 0 dans l’équation y = 4 32 x, on trouve

2 4 3
4= x,x= 2 =4 =6
3 3
2

Donc
M (6; 0)
N : Intersection de 41 avec l’axe Oy
5.4. FLUX A TRAVERS UNE SURFACE 293

2
On pose x = 0 dans l’équation y = 4 3
x, on trouve

N (0; 4)

B39

1 30:png

ZZ
Calcul de l’intégrale double (6 2x) dxdy; D projection de S
D
sur le plan Oxy

ZZ
Pour calculer l’intégrale double (6 2x) dxdy, on …xe x; on intégre
D
par rapport à y; puis on intégre le résultat par rapport à x: Il est clair que
D est décrit comme suit

2
D= (x; y) 2 R2 : x 2 [0; 6] ; y 2 0; 4 x
3
294 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

et …nalement
0 2
1
4
ZZ Z6 Z3 x
B C
(6 2x) dxdy = @ (6 2x) dy A dx
D 0 0

Z6 2
4 x
= [y (6 2x)]0 3
dx
0
Z6
2
= 4 x (6 2x) dx
3
0
Z6
4 2
= x 12x + 24 dx
3
0
6
4 3 2
= x 6x + 24x
9 0

Conclusion
ZZ ZZ
! ! dxdy
< F ;!
n > dS = < F ;!
n > !
S D
h!
n; ki
ZZ
= (6 2x) dxdy = 24
D

On a deux vcteurs normaux unitaires sur S: Si on choisit l’autre vecteur


unitaire !
n1 = ! n ; alors
ZZ ZZ
! ! ! dxdy
< F ; n1 > dS = < F ;!n1 > !
!
hn; ki
S D
ZZ
= (6 2x) dxdy = 24
D

Exercice 8
!
Considérons le champ vectoriel F dé…ni par
!
F (x; y; z) = z i + x j 3y 2 z k
et S est la surface du cylindre x2 + y 2 = 16 située dans le premier octant
suivante:
S = (x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 = 16; x > 0; y > 0; 0 z 5
5.4. FLUX A TRAVERS UNE SURFACE 295

Calculez ZZ
!
< F ;!
n > dS
S

Solution Exercice 8
Remarquons d’abord que S n’a pas de projection sur l’axe Oxy: On choi-
sira dans ce cas une autre projection, en l’occurence la projection R de S sur
le plan Oxz (voir f ig ci dessous):

B41

1 31:png

On obtient alors
ZZ ZZ
! ! dxdz
< F ;!
n idS = hF ; !
ni !
S R
h!
n; j i

1) Calcul du vecteur normal unitaire ! n


Rappelons que si une surface est donnée par une équation implicite du
type
S = (x; y; z) 2 R3 : (x; y; z) = 0
296 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

Alors un vecteur normal unitaire !


n à S au point (x; y; z) est donné par

@ ! @ ! @ !
! @x
(x; y; z) i + @y
(x; y; z) j + @z
(x; y; z) k
n =r
2 2 2
@ @ @
@x
(x; y; z) + @y
(x; y; z) + @z
(x; y; z)

Donc puisque
(x; y; z) = x2 + y 2 16
Alors !
! ! ! !
! 2x i + 2y j + 0 k x i +y j
n = p = p
2 x2 + y 2 x2 + y 2
Puisque
8 (x; y) 2 S : x2 + y 2 = 16
Donc ! ! ! !
! x i +y j x i +y j
n = p =
x2 + y 2 4
On a donc
! (xi + yi + 0k)
< F ;!
n > = h zi + xj 3y 2 zk ; i
4
1
= (xz + xy)
4
D’autre part
! xi + yj y
h!
n; j i = h ; ji =
4 4
Par conséquent, on a
ZZ ZZ
! ! ! dxdz
< F ; n idS = hF ; !
ni !
S R
h!
n; j i
ZZ
1 dxdz
= (xz + xy) y
4 4
R
ZZ
(xz + xy)
= dxdz
y
R

R est la surface du rectangle suivant

R = (x; y; z) 2 R3 : (x; z) 2 [0; 4] [0; 5] ; y = 0


5.4. FLUX A TRAVERS UNE SURFACE 297

Par conséquent
0 1
ZZ Z5 Z4
xz + xy @ xz + xy A
dxdz = dx dz
y y
R 0 0
04 1
Z Z
5

@ xz
+ x dxA dz
y
0 0

Remarquons qu’on a
p
x2 + y 2 = 16 ) y = 16 x2

Donc
0 1
ZZ Z5 Z4
xz + xy @ xz
dxdz = + x dxA dz
y y
R 0 0
04 1
Z5 Z
@ xz
= p + x dxA dz
16 x2
0 0
Z5 !
p 2 x=4
x
= z 16 x2 + dz
2 x=0
0
Z5
5
= (4z + 8) dz = 2z 2 + 8z 0
= 50 + 40 = 90
0

Exercice 9
!
Considérons le champ vectoriel F dé…ni par
!
F (x; y; z) = y i + (x 2xz) j xyk

et S est la surface de la shpere x2 + y 2 + z 2 = a2 située au dessus du plan


Oxy
1) Calculez
ZZ
! !
< rot F ; ! n idS
S

Solution Exercice 9
298 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

On a
i j k
! ! ! ! @ @ @
rot F = r^F = @x @y @z
y x 2xz xy
= x i+y j 2z k

Calcul du vecteur normal !


n
Dans ce cas on a aussi

S = f(x; y; z) : (x; y; z) = 0g

avec
(x; y; z) = x2 + y 2 + z 2 a2
En remarquant que x2 + y 2 + z 2 = a2 ; alors on a
@ ! @ ! @ !
! @x
(x; y; z) i + @y
(x; y; z) j + @z
(x; y; z) k
n = r
2 2 2
@ @ @
@x
(x; y; z) + @y
(x; y; z) + @z
(x; y; z)
! ! ! ! ! !
2 x i +y j +zk x i +y j +zk
= p =
2 x2 + y 2 + z 2 a

La projection de S sur le plan Oxy est la surface D située à l’interieur du


cercle : x2 + y 2 + z 2 = a2 ; z = 0, c’est à dire

D = (x; y; z) : x2 + y 2 a2 ; z = 0

B44

1 32:png
5.4. FLUX A TRAVERS UNE SURFACE 299

! !
Calcul de hrot F ; !
n i et dxdy
!
jh!
n ; k ij
On a
! ! xi + yj + zk
hrot F ; !
n i = h(xi + yj 2z k) ; i
a
x2 + y 2 2z 2
=
a
dxdy dxdy adxdy
! = z =
h!
n; ki a
z

Donc
ZZ ZZ
! ! ! ! dxdy
< rot F ; !
n idS = < rot F ; !
ni !
S D
h!
n; ki
= ZZ ZZ
x2 + y 2 2z 2 adxdy x2 + y 2 2z 2
= = dxdy
a z z
D D

Puisque
x 2 + y 2 + z 2 = a2
donc
z 2 = a2 x 2 y 2
et
p
z = a2 x 2 y 2
et
x2 + y 2 2(a2 x2 y2) (x2 + y 2 )
2a2 + 2x2 + 2y 2
=
z z
3 (x2 + y 2 ) 2a2
= p
a2 x 2 y 2
et
ZZ ZZ
! ! ! ! dxdy
< rot F ; !
n idS = < rot F ; ! ni !
h!n ; ki
S D
ZZ ZZ
x2 + y 2 2z 2 3 (x2 + y 2 ) 2a2
= dxdy = p dxdy
z a2 x 2 y 2
D D
0 p 1
Za aZ2 x2
B 3 (x2 + y 2 ) 2a2 C
= @ p dy A dx
p a2 x 2 y2
x= a y= a 2 x2
300 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

Pour calculer l’intégrale double, on utilise les oordonnées polaires ( ; )


avec x = cos ; y = sin et dydx est remplacé par d d . On obtient
alors

0 1
Z2 Za 2 2
@ 3 2a
p d A d
a2 2
=0 =0
0 1
Z2 Za 2 2 2
@ 3( a )+a
= p d A d
a2 2
=0 =0
0 ! 1
Z2 Za p 2
@ a
= 3 a2 2 +p d A d
a2 2
=0 =0
Z2 h p ia
3
= a2 2 2
a2 a2 2 d
=0
=0
Z2
= a3 a3 d = 0
=0

Exercice 10
!
Considérons le champ vectoriel F dé…ni par

!
F (x; y; z) = 4xzi y 2 j + yzk

et S est la surface du cube borné par x = 0; x = 1; y = 0; y = 1; z =


0; z = 1:
Calculez
ZZ
!
< F ;!
n idS
S

Solution Exercice 10
5.4. FLUX A TRAVERS UNE SURFACE 301

S est décrite dans la …gure ci dessous

B47

1 33:png

La surface S est la réunion des 6 faces du cubes, en l’occurence : Les faces


DEF G; ABCO; ABEF; OGDC; BCDE; AF GO: On a

ZZ ZZ ZZ
! ! !
< F ;!
n idS = < F ;!
n idS + < F ;!
n idS
Z ZS DEF G
ZZ ABCO
! !
+ < F ;!
n idS + < F ;!
n idS
ABEF OGDC
ZZ ZZ
! !
+ < F ;!
n idS + < F ;!
n idS
BCDE AF GO

Donc calculons notre intégrale sur chaque face


Face DEF G :
La projection de DEF G sur l’axe Oyz est BCOA et !
n = i; x = 1 et

dydz dydz
! ! = ! ! = dydz
hn; i i hi; ii
302 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

Donc

ZZ ZZ
! ! !
< F ;!
n idS = < F ; i idydz
DEF G [0;1] [0;1]
ZZ
!
= < 4zi y 2 j + yz k ; i idydz
[0;1] [0;1]
0 1
Z1 Z1
= @ 4z dy A dz = 2
0 0

Face ABCO : n = i; x = 0. La projection sur Oyz est la face elle


même. Donc
dydz dydz
! = ! ! = dydz
h!
n; i i h i; i i

Donc

ZZ ZZ
! ! !
< F ;!
n idS = < F ; iidydz
ABCO [0;1] [0;1]
ZZ
!
= < 4xzi y 2 j + yzk ; iidydz
[0;1] [0;1]
ZZ
!
= < 0i y 2 j + yzk ; iidydz
[0;1] [0;1]
ZZ
= 0dydz = 0
[0;1] [0;1]

!
Face ABEF : !
n = j ; y = 1. On projette sur le plan Oxz:
On a
dxdz
! = dxdz
h!
n; j i
5.4. FLUX A TRAVERS UNE SURFACE 303
ZZ ZZ
!
h F; !
n i dS = 4xzi y 2 j + yzk ; j idxdz
A B E F [0;1] [0;1]
ZZ
= (4xzi j + yzk) ; j idxdz
[0;1] [0;1]
01 1
Z1 Z
= @ dxA dz = 1
0 0
!
Face OGDC : ! n = j ; y = 0. Alors et comme avant, on a
ZZ ZZ
! !
h F ; n idS = 4xzi y 2 j + yzk ; j idxdz
OGDC [0;1] [0;1]
ZZ
= (4xzi + 0j + 0k) ; j idxdz
[0;1] [0;1]
ZZ
= 0dxdz = 0
[0;1] [0;1]

!
Face BCDE : ! n = k ; z = 1. Alors
ZZ ZZ
! ! !
h F ; n idS = 4xzi y 2 j + yzk ; k idxdy
BCDE [0;1] [0;1]
ZZ
!
= 4xi y 2 j + yk ; k idxdy
[0;1] [0;1]
0 1
Z1 Z1
@ 1
= y dxA dy =
2
0 0
!
Face AF GO : ! n = k ; z = 0. Donc
ZZ ZZ
! ! !
h F ; n idS = 4xzi y 2 j + yzk ; k idxdy
AF GO [0;1] [0;1]
ZZ
! ! ! !
= h 0i y2 j + 0 k ; k idxdy
[0;1] [0;1]
ZZ
= 0dxdy = 0
[0;1] [0;1]
304 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

Finalement et ajoutant ces intégrales on obtient


ZZ ZZ ZZ
! ! !
< F ;!
n idS = < F ;!
n idS + < F ;!
n idS
Z ZS DEF G
ZZ ABCO
! !
+ < F ;!
n idS + < F ;!
n idS
ABEF OGDC
ZZ ZZ
! !
+ < F ;!
n idS + < F ;!
n idS
BCDE AF GO
1 3
= 2 + 0 + ( 1) + 0 + +0= :
2 2

5.5 LE THÉORÈME DE STOKES-AMPÈRE


Théorème de Stokes-Ampère
!
Soit F un champ vectoriel

!
F : R3 ! R 3

de classe C 1 sur le support d’une surface S + orientée et paramétrée dont


!
le bord orienté est noté @S + . Supposons que F dérive d’un autre champ
!
vectoriel, c’est à qu’il existe un champ vectoriel A de Classe C 2 sur S + tel
que
! ! !
F = rot A

alors :
ZZ I
! ! ! ! !
hrot A ; dSi = hA;d i
S+ @S +
5.5. LE THÉORÈME DE STOKES-AMPÈRE 305

où ! est une paramétrisation du bord @S +

B10

1 34:png

Sous les mêmes hypothèses du théorème de Stokes-Ampère, on obtient


les deux corollaires suivant
Corollaire 1
Si S + est fermée alors
I I
!! !
hrot A ; dSi = 0
S+

Corollaire 2.
!
Si le champ A dérive d’un potentiel scalaire de classe C 2 ; c’est à dire
! !
qu’il existe un champ scalaire f de classe C 2 tel que A = grad f , alors on
a I ZZ
! ! ! ! !
hgrad f; d i = hrot grad f ; dSi = 0
@S + S+

Preuve
On a
! ! !
rot grad f = 0
donc I
! !
hgrad f; d i = 0
@S +
306 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

Exercice 11
!
Calculez le ‡ux du champ vectoriel V
!
V : R3 ! R3
!
V (x; y; z) = (xz; yz; 0)

à travers le cylindre
x2 + y 2 = R 2
S+ =
z 2 [0; H]

Solution Exercice 11
!
Le champ V est dé…ni et de classe C 1 sur R3
!
V = (P; Q; R)

avec

P (x; y; z) = xz
Q(x; y; z) = yz
R(x; y; z) = 0

Donc
@P
(x; y; z) = z
@x
@Q
(x; y; z) = z
@y
@R
(x; y; z) = 0
@z
Donc
!
8(x; y; z) 2 R3 : div V (x; y; z)
@P @Q @R
= (x; y; z) + (x; y; z) + (x; y; z)
@x @y @z
= z z+0=0
!
div V (x; y; z) = z z = 0
Rappelons ce résultat sur le potentiel vectoriel (voir Exercice 12 chapitre 3)
!
V : R3 ! R3 un champ vectoriel de classe C 2 (R3 ) tel que
!
div V = 0
5.5. LE THÉORÈME DE STOKES-AMPÈRE 307

!
alors il existe un champ vectoriel A
!
A : R3 ! R 3
de classe C 2 (R3 ) tel que
! ! !
V = rot A
!
Calculons le champ vectoriel A : Notons
!
A = (U; V; W )
On a donc
! ! !
rot A = V
0 @W @V 1 0 1
@y
(x; y; z) @z
(x; y; z) xz
, @ @U
@z
(x; y; z) @W
@x
(x; y; z) A = @ yz A
@V @U
@x
(x; y; z) @y
(x; y; z) 0
ou encore. Un calcul simple montre que
0 1
0
!
A (x; y; z) = @ 0 A
xyz
B19

1 35:png
308 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

D’après le théorème de Stokes, on a


ZZ ZZ I
! ! !! ! ! !
h V ; dSi = hrot( A ); dSi = hA;d >
S+ S+ @S +

où ! est une paramétrisation du bord orienté @S + .


B19

1 36:png
I
! !
Calcul de hA;d >
@S +
Le bord @S de S est composé de deux cercles

x2 + y 2 = R 2 x2 + y 2 = R 2
C0 = et CH =
z=0 z=H
Soit !1 une paramétrisation de C0 et !2 une paramétrisation de CH : On a
! : [0; 2 ] ! R3
1
t ! !1 (t) = (cos t; sin t; 0)

! : [0; 2 ] ! R3
2
t ! !2 (t) = (cos t; sin t; H)
5.5. LE THÉORÈME DE STOKES-AMPÈRE 309

On a
!0
1 (t) = ( sin t; cos t; 0)
!0
2 (t) = ( sin t; cos t; 0)

On obtient donc
! ! !
A ( 1 (t)) = A (cos t; sin t; 0) = (0; 0; (cos t)(sin t)(0)) = (0; 0; 0)
! ! !
A ( 2 (t)) = A (cos t; sin t; H) = (0; 0; H cos t sin t)

et donc
! !
h A (!1 (t)) ; 01 (t)i = h(0; 0; 0) ; ( sin t; cos t; 0) = 0
! !
h A (!2 (t)) ; 02 (t)i = h(0; 0; H cos t sin t) ; ( sin t; cos t; 0) = 0

Par conséquent
! !
h A (!1 (t)) ; 01 (t)i = 0
! !
h A (!2 (t)) ; 02 (t)i = 0

Ceci donne
I I I
! ! ! ! ! !
hA;d > = hA;d 1 > + hA;d 1 > = 0
@S + !+ !+
1 2

Et …nalement
ZZ ZZ
! ! !! !
h V ; dSi = hrot( A ); dSi
S+ +
IS
! !
= hA;d > = 0
@S +
310 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

5.6 LE THÉORÈME DE GAUSS OSTRO-


GRADSKI
Théorème de Gauss-Ostrogradski
Soit S une surface fermée. L’orientation choisie pour S + est celle de la
normale sortante. Soit le sous ensemble de R3 borné et délimité par S c’est
à dire
S = F rontiere ( ) = @
!
et F un champ vectoriel
!
F : R3 ! R 3
de classe C 1 sur et sur S; alors on a
I I ZZZ
! ! !
h F ; dSi = div V dxdydz:
S+

B20

1 37:png

5.7 EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES


Exercice 12
!
Considérons le champ vectoriel F dé…ni par
!
F (x; y; z) = 4xzi y 2 j + yzk
et S est la surface du cube borné par x = 0; x = 1; y = 0; y = 1; z =
0; z = 1:
5.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 311

Calculez en utilisant le théorème de Gauss-Ostrogradski

ZZ
!
< F ;!
n idS
S

Solution Exercice 12
On a

S=@

où est l’intérieur du cube unité

B48

1 38:png

On est dans les conditions d’application du théorème de Gauss-Ostrogrdski

I I ZZZ
! ! !
h F ; dSi = div V dxdydz
S+

!
Calculons div V

! @ @ @
div V = (4xz) + y2 + (yz)
@x @y @z
= 4z 2y + y = 4z y

donc
312 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

I I ZZZ
! ! !
h F ; dSi = div V dxdydz
S+
ZZZ
@ @ @
= (4xz) + y2 +
(yz) dxdydz
@x @y @z
0 0 1 1
ZZZ Z1 Z1 Z1
= (4z y) dxdydz = @ @ (4z y) dz A dy A dx
0 0 0
0 0 1 1
Z1 Z1 Z1
z=1
= @ @ 2z 2 yz A dy A dx
z=0
0 0 0
0 1 !
Z1 Z1 Z1 y=1
@ y2
= (2 y) dy A dx = 2y dx
2 y=0
0 0 0
Z1
3 3
= dx =
2 2
0

Ainsi on retrouve le même résultat retrouvé dans l’exercice 10

Exercice 13
!
Considérons le champ vectoriel F dé…ni par
!
F (x; y; z) = 4x i 2y 2 j + z 2 k

et S est la surface du cylindre x2 + y 2 = 4; z compris entre z = 0 et z = 3:


1) Calculez en utilisant la dé…nition ou le théorème des projections, le
!
‡ux du champ vectoriel F à travers la surface S
ZZ
!
< F ;! n idS
S+

2) Calculez en utilisant le théorème de Gauss-Ostrogradski


ZZ
!
< F ;!n idS
S

Solution Exercice 13
5.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 313

La surface S est la réunion de 3 surfaces S1 ; S2 ; S3 où S1 est la base du


cylindre (z = 0); S2 est le haut du cylindre (z = 3) et S3 est la génératrice
du cylindre

B50

1 39:png

On a
ZZ ZZ
! !
< F ;!
n idS = < F ;!
n idS1
S S
ZZ Z 1Z
! !
+ < F ;!
n idS2 + < F ;!
n idS3
S2 S3
ZZ
!
a) Calcul de < F ;!
n idS1
S1
!
La projection de S1 sur l’axe Oxy est S1 : Sur S1 on a z = 0; !
n = k et
par conséquent
!
F (x; y; z) = 4x i 2y 2 j + z 2 k = 4x i 2y 2 j

et
! ! ! !
hF ; !
n i = h F ; ki = h4x i 2y 2 j; ki = 0
et
dxdy dxdy
! = ! ! = dxdy
h!
n; ki h k; ki
314 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

et donc ZZ ZZ
!
< F ;!
n idS1 = 0:dxdy = 0
S1 S1
ZZ
!
b) Calcul de < F ;!
n idS2
S2
!
La projection de S2 sur l’axe Oxy est S1 : Sur S2 on a z = 3; !
n = k et
par conséquent
!
F (x; y; z) = 4x i 2y 2 j + 9k
et
! ! ! !
hF ; !
n i = h F ; k i = h4x i 2y 2 j + 9k; k i = 9
et
dxdy dxdy
! = ! ! = dxdy
h!
n; ki hk; ki
donc ZZ ZZ
!
< F ;!
n idS2 = 9 dxdy = 9 22 = 36
S2 x2 +y 2 4
ZZ
!
c) Calcul de < F ;!
n idS3
S3Z Z
!
On peut calculer < F ;!
n idS3 en projetant S3 sur le plan Oxz ou sur
S3
le plan Oyz; On va procéder autrement ici en utilisant une paramétrisation de
S3 : En e¤et. Soit M (x; y; z) 2 S3 : Alors on a (coordonnées cylindriques de M ) :

x = 2 cos '
y = 2 sin '
z = z

avec

' 2 [0; 2 ]
z 2 [0; 3]

Donc une paramétrisation de S3 est l’application suivante :

: [0; 2 ] [0; 3] ! R3
('; z) ! ('; z) = (2 cos '; 2 sin '; z)
5.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 315

Ceci étant, on a

ZZ ZZ
! ! ! @ @
h F ; dS3 i = h F ( ('; z)) ; ('; z) ^ ('; z) id'dz
@' @z
S3+ [0;2 ] [0;3]

@ @
Calcul de @'
('; z) ^ @z
('; z)
On a

@
('; z) = ( 2 sin '; 2 cos '; 0)
@'
@
('; z) = (0; 0; 1)
@z

et
0 1
i j k
@ @
('; z) ^ ('; z) = @ 2 sin ' 2 cos ' 0 A
@' @z
0 0 1
0 1
2 cos '
= @ 2 sin ' A
0

!
Calcul de F ( ('; z)) 4x i 2y 2 j + z 2 k

! !
F ( ('; z)) = F (2 cos '; 2 sin '; z)
= 8 cos '; 8 sin2 '; z 2

! @ @
Calcul de h F ( ('; z)) ; @'
('; z) ^ @z
('; z)
On a

! @ @
h F ( ('; z)) ; ('; z) ^ ('; z)
@' @z
= h 8 cos '; 8 sin2 '; z 2 ; (2 cos '; 2 sin '; 0)
= 16 cos2 ' 16 sin3 '
316 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

Par conséquent

ZZ ZZ
! ! ! @ @
h F ; dS3 i = h F ( ('; z)) ; ('; z) ^ ('; z) id'dz
@' @z
S3+ [0;2 ] [0;3]
ZZ
= (16 cos2 ' 16 sin3 ')d'dz
[0;2 ] [0;3]
Z2
= 3 (16 cos2 ' 16 sin3 ')d'
0
2
4
= 3 8x + 12 cos x cos 3x + 4 sin 2x = 48
3 0

Finalement

ZZ ZZ
! !
< F ;!
n idS = < F ;!
n idS1
S S
ZZ Z 1Z
! !
+ < F ;!
n idS2 + < F ;!
n idS3
S2 S3
= 0 + 36 + 48 = 84

ZZ
!
2) Calcul de < F ;!
n idS en utilisant le théorème de Gauss-
S
Ostrogradski

S est une surface férmée. Notons l’intérieur du cylindre, c’est à dire


5.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 317

@ = S:

B51

1 40:png

On a en appliquant le théorème de Gauss-Ostrogrdski


I I ZZZ
! ! !
< F ; n idS = div F (x; y; z) dxdydz
S
ZZZ
@ @ @
= (4x) + 2y 2 + z2 dxdydz
@x @y @z
ZZZ
= (4 4y + 2z) dxdydz
0 p 0 1 1
Z2 4Z x2 Z3
B @ C
= = @ (4 4y + 2z) dz A dy A dx = 84
p
x= 2 y= 4 x2 z=0

Ainsi, on retrouve le résultat de 1) de l’exercice


Exercice 14
!
Considérons le champ vectoriel F dé…ni par
!
F (x; y; z) = (2x y) i yz 2 j y 2 zk

et S est la surface de la moitié supérieure de la sphere x2 + y 2 + z 2 = 1:


Notons par + = @S + le bord de S orienté dans le sens positif
318 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

!
1) Calculez en utilisant la dé…nition la circulation du champ F à travers
le bord + = @S + , c’est à dire
I
! !
h F ; d +i
+

2) Retrouvez le résultat de la question 1) en utilisant le théorème de


Stokes-Ampère
Solution Exercice 14
Le bord + = @S + est le cercle dans le plan Oxy de centre (0; 0) et de
rayon 1; c’est à dire
+
= @S + = (x; y; z) : x2 + y 2 = 1; z = 0

B53

1 41:png

+
Paramétrisons = @S + : Pour celà posons

x = cos t
y = sin t
z = 0
t 2 [0; 2 ]
+
et devient
+
: [0; 2 ] ! R3
t ! + (t) = (cos t; sin t; 0)

Alors
+0
(t) = ( sin t; cos t; 0)
et
! + !
F (t) = F (cos t; sin t; 0) = ((2 cos t sin t) ; 0; 0)
5.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 319

Ceci donne
!
h F + (t) ; +0
(t)i = h((2 cos t sin t) ; 0; 0) ; ( sin t; cos t; 0)
= 2 cos t sin t + sin2 (t)

Finalement on a
I Z2
! ! !
h F ; d +i = hF +
(t) ; +0
(t)idt
+ 0
Z2
= 2 cos t sin t + sin2 (t) dt
0
2
1 1 1
= t + cos 2t sin 2t =
2 2 4 0
I
! !
2) Calcul de h F ; d + i en utilisant le théorème de Stokes-Ampère
+

Dans cet exercice toutes les conditions du théorème de Stokes-Ampère


sont réunies. On a donc
I I ZZ
! ! ! ! ! ! !
+
hF ; d i = +
hF ; d i = hrot F ; ! n idS +
+ @S + S+
ZZ
! ! !
Calculons donc hrot F ; !
n idS + : On a (2x y) i yz 2 j y 2 zk
S+
0 1
i j k
! ! ! ! @ @ @ @ A
rot F = r^F = @x @y @z
2 2
2x y yz y z
0 @ @ 1
@y
( y 2 z) @z
( yz 2 )
= @ @
@z
(2x y) @
@x
( y 2 z) A
@ @
@x
( yz 2 ) @y
(2x y)
0 1 0 1
2yz + 2yz 0
= @ 0 0 A = @ 0 A
0+1 1

Reste à calculer le vecteur normal unitaire qu’on note !


n : Notons

(x; y; z) = x2 + y 2 + z 2 1
320 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

Puisque
S = f(x; y; z) : (x; y; z) = 0g
alors !
n est donné par
@ ! @ ! @ !
! @x
(x; y; z) i + @y
(x; y; z) j + @z
(x; y; z) k
n = r
2 2 2
@ @ @
@x
(x; y; z) + @y
(x; y; z) + @z
(x; y; z)
! ! !
2 x i +y j +zk ! ! !
= p = x i +y j +zk (car x2 + y 2 + z 2 = 1)
2 x2 + y 2 + z 2

Projetons maintenant S sur le plan Oxy; on obtient


ZZ ZZ
! ! ! ! ! ! dxdy
hrot F ; n idS =+
hrot F ; !
ni !
S+ x2 +y 2 1
h!
n; ki

On a
! !
hrot F ; !
n i = h(0; 0; 1) ; (x; y; z)i = z
et
!
h!
n ; k i = h(x; y; z) ; (0; 0; 1)i = z
et
ZZ ZZ
! ! ! ! ! dxdy
hrot F ; !
n idS + = hrot F ; !ni !
h!n ; ki
S+ 2 2
x +y 1
ZZ ZZ
z
= dxdy = dxdy =
z
x2 +y 2 1 x2 +y 2 1

Ainsi on retrouve le résultat du 1)


Exercice 15
Calculer le ‡ux du champ de vecteurs
!
V (x; y; z) = x2 ; y 2 ; z 2

à travers le cône S + d’équation z 2 = x2 + y 2 ; z 2 [0; 3], paramétré par


dé…nie par

: [0; 3] [0; 2 ] ! R3
( ; ') ! ( ; ') = ( cos '; sin '; )
5.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 321

Solution Exercice 15
La surface S n’est pas fermée, car son bord @S est le cercle x2 + y 2 = 9
et z = 3:

B222

1 42:png

Remarquons que si
!
V = (P; Q; R)
avec

P (x; y; z) = x2
Q(x; y; z) = y 2
R(x; y; z) = z 2

Par conséquent
! @P @Q @R
div V (x; y; z) = (x; y; z) + (x; y; z) + (x; y; z)
@x @x @x
= 2x + 2y + 2z 6= 0:
! !
Donc div V (x; y; z) = 2x + 2y + 2z 6= 0: Donc V n’est pas un champ
rotationnel et on ne peut pas appliquer le théorème de Gauss-Ostrogradski
pour calculer le ‡ux. On doit donc utiliser la dé…nition pour calculer le ‡ux
!
de V à travers S + .
On a
! !
V ( ( ; ')) = V ( cos '; sin '; ) = 2 cos2 '; 2 sin2 '; 2
322 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

D’autre part
@
( ; ') = (cos '; sin '; 1)
@
@
( ; ') = ( sin '; cos '; 0)
@'

@ @
( ; ') ^ ( ; ')
@ @'
0 1 0 1
cos ' sin '
= @ sin ' A ^ @ cos ' A
1 0
0 1 0 1
cos ' cos '
= @ sin ' A = :@ sin ' A
2 2
cos ' + sin '

Donc
! @ @
h V ( ( ; ')) ; ( ; ') ^ ( ; ')i
@ @'
= h 2 cos2 '; 2 sin2 '; 2 ; ( cos '; sin '; )i
3
= cos3 ' 3
sin3 ' + 3

Le ‡ux est alors :


ZZ ZZ
! ! ! @ @
h V ; dSi = h V ( ( ; ')) ; ( ; ') ^ ( ; ')id d'
@ @'
S+ [0;3] [0;2 ]
ZZ
3
= cos3 ' 3
sin3 ' + 3
d d'
[0;3] [0;2 ]
ZZ
3
= cos3 ' sin3 ' + 1 d d'
[0;3] [0;2 ]
03 1 02 1
Z Z
= @ 3
d A @ ( cos3 ' sin3 ' + 1)d'A
0 0

Puisque
Z2 Z2
3
cos ' d' = sin3 ' d' = 0:
0 0
5.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 323

On a alors
0 1 02 1
ZZ Z3 Z
! !
h V ; dSi = @ 3
d A @ d'A
S+ 0 0
4 3
= (2 )
4 0
34 81
= 2 = ;
4 2
Exercice 16
Calculer le ‡ux du même champ de vecteurs
!
V (x; y; z) = x2 ; y 2 ; z 2

à travers la surface fermée S + ;orientée par les vecteurs normaux sortants,


et formée du cône

(x; y; z) 2 R3 : z 2 = x2 + y 2 ; z 2 [0; 3]

et du disque
(x; y; z) 2 R3 : x2 + y 2 9; z = 3
B24

1 43:png

Solution Exercice 16
Puisque la surface est fermée, on peut utiliser le théorème de Gauss-
Ostrogradski :
I I ZZZ
! ! !
h V ; dSi = div V dxdydz;
S+

où est le domaine entouré par S c’est à dire S = @ ; donc

= (x; y; z) 2 R3 x2 + y 2 z2; 0 z 3 ;
324 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX

!
Calculons donc div V (x; y; z) : On a d’après l’exercice précédent
!
div V (x; y; z) = 2x + 2y + 2z:
ZZZ
Calculons donc l’intégrale triple 2 (x + y + z) dxdydz en passant aux

coordonnées cylindriques

x = cos '
y = sin '
z = z

avec
2 [0; z] ; ' 2 [0; 2 ] ; z 2 [0; 3]
On a alors
I I ZZZ
! !
h V ; dSi = 2 (x + y + z) dxdydz
S+
02 0 z 1 1
Z3 Z Z
= 2 @ @ ( cos ' + sin ' + z) d A d'A dz
0 0 0
02 0 z 1 1
Z3 Z Z
2 @ @ ( 2
cos ' + 2
sin ' + z)d A d'A dz
0 0 0
0 1
Z3 Z2 =z
1 1
= 2 @ 3
(cos ' + sin ') + 2
z d'A dz
3 2 =0
0 0
0 1
Z3 Z2
1 3 1
= 2 @ z (cos ' + sin ') + z 3 d'A dz
3 2
0 0
Z3 !
2
1 3 1
= 2 z (sin ' cos ') + z 3 ' dz
3 2 0
0
Z3 3
1 3 1 z4
= 2 z 2 dz = 2 2
2 2 4 0
0
1 34 34 81
= 2 2 = =
2 4 2 2
5.7. EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES 325

Exercice 17
!
Calculer le ‡ux du rotationnel du champ vectoriel V dé…ni par
!
V : R3 ! R 3
!
(x; y; z) ! V (x; y; z) = x2 ; y 2 ; z 2
à travers le cône S + d’équation z 2 = x2 + y 2 ; z 2 [0; 3],
B222

1 44:png

Solution Exercice 17
En passant aux coordonnées cylindriques et puisque
x = cos '
y = sin '
z = z
alors
z 2 = x2 + y 2 = 2

donc S est paramétrée par


2 [0; 3] ; ' 2 [0; 2 ] :
( ; ') = ( cos '; sin '; ) ;
Pour trouver ce ‡ux on utilise le théorème de Stokes avec ! une para-
métrisation de @S + : On a
ZZ Z
!! ! ! !
hrot V ; dSi = hV d i
S+ @S +
326 CHAPITRE 5. INTÉGRALES DE SURFACE. FLUX
Z ZZ
!! !! !! !
En calculant h V d i; on n’a pas besoin de calculer rot V et hrot V ; dSi
@S + S+
+ 2 2
Le bord @S est le cercle d’équation x + y = 9; z = 3, orienté dans le
sens horaire, qu’on paramétrise par
!(t) = (3 cos t; 3 sin t; 3) t 2 ]0; 2 [ :

On a
!0 (t) = ( 3 sin t; 3 cos t; 0) t 2 ]0; 2 [ :
et
! ! !
V ( (t)) = V ((3 cos t; 3 sin t; 3)) = 9 cos2 t; 9 sin2 t; 9
et
!
h V (!(t)) ; !0 (t)i = h 9 cos2 t; 9 sin2 t; 9 ; ( 3 sin t; 3 cos t; 0)i
= 27 cos2 t sin t 27 sin2 t cos t + 0
!!
Le ‡ux de rot V à travers le cône S + est donc :
ZZ I Z2
!! ! ! ! !
rot V dS = hV ; d i = h V (!(t)) ; !0 (t)idt
S+ @S + 0
Z2
= 27 cos2 t sin t 27 sin2 t cos t dt
0
2
1 1 3
= 27 cos3 t sin t
3 3 0
= 0:

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