Zemman Anisse Paris 1 Panthéon-Sorbonne

La Crise et une crise dans la vie d’une actrice

KIERKEGAARD “Il existe un lyrisme qu’on pourrait appeler le lyrisme de la jeunesse. Tout jeune
homme erectioris ingenii [éminemment doué] en a souffert ; mais voici un qui, en sa qualité de
jeune homme, possède justement ce lyrisme et, de plus, l’inclut dans l’idée de sa génialité. Le
problème consiste à se demander à quel moment il donnera sa meilleure production lyrique. En sa
vingtième année peut-être ? Nullement. Son meilleur lyrisme lui viendra précisément avec l’âge,
quand le temps aura emporté les heureuses trouvailles de sa jeunesse ; alors son rapport avec l’idée,
désormais idéel et plus profondément significatif sera celui du serviteur. Ceux qui n’ont d’yeux que
pour ces heureuses trouvailles de la première jeunesse manquent de culture esthétique et ignorent
ainsi que ces rencontres éphémères sont de pur hasard quand le rapport avec l’idée reste permanent
et essentiel.”1

KIERKEGAARD C’est dans le souvenir seul seul que se trouve le repos absolu et ainsi le feu
paisible de l’éternité, sin incorruptible flamme2

KIERKEGAARD “Le spectateur sera donc parfaitement rassuré, car la jeunesse des dix-sept ans est
fragile tandis que la perfectibilité et l’élévation en puissance apportent une sécurité absolue”3

1 La Crise et une crise dans la vie d’une actrice, p. 75.

2 Ibid p. 81.
3 Ibid p. 85.