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En règle générale, la présentation de l’auteur était correcte ainsi que le

résumé et les personnages. Attention à ne pas trop en dire, ne pas faire une
fiche de lecture mais essayez d’intégrer les personnages tout en racontant
l’histoire et faire simple.
Je vous mets ci-joint les idées pelle mêle et ce sera à vous de les présenter avec
vos propres mots. Ce n’est pas grave si tout n’est pas dit. Il faut juste que
l’examinateur ait l’impression que vous maîtrisez votre sujet et que vous avez
compris le livre, son message et son intérêt.
Ce n’est pas un travail exhaustif puisque ce livre n’a pas été analysé en classe
mais vous aurez une idée de ce qu’il faut faire pour approfondir une lecture
cursive et vous aurez, de plus, des arguments pour répondre aux questions de
l’examinateur.

NEIGE Maxence Fermine, 1999.

La structure du roman :
3 parties avec 54§ dont certains très courts
Le roman :
Est écrit en 1999 c’est un roman poétique, un conte initiatique sur le questionnement
formel, l’écriture des haïkus et le questionnement philosophique, l’introspection ou
comment trouver sa voie. C’est une prose poétique.

Le cadre spacio temporel :


On est au XIX eme siècle au Japon. C’est le Japon raffiné et traditionnel pour qui l’art est un
art de vivre et un accomplissement : les haïkus pour la poésie, la calligraphie, la danse, la
musique, la peinture même si au départ la passion de yuko est d’écrire l’haiku parfait sur la
neige. De même, la tradition du mentor, du maître et de l’élève est typiquement asiatique .
C’est la transmission du savoir.

L’histoire :
Yuko a 3 passions : les kaikus, le chiffre 7 et la neige. Or pour atteindre la perfection et écrire
pour l’Empereur il doit maîtriser la couleur. Pour ce faire il traverse la Montagne à la
recherche de son mentor et en chemin il découvre sous la glace le corps intact d’une
magnifique jeune femme et il en est fasciné. Il rejoint le maître des couleurs, Soseki ancien
samouraï et aveugle et lui parle de la jeune femme qui s’avère être son épouse Neige, une
européenne qui était équilibriste. Tous deux partent à la recherche de la tombe et après un
long et pénible périple à travers la neige, ils la trouvent enfin. Soseki décide de s’allonger
auprès d’elle et d’attendre la mort, yuko lui, repart et tombe amoureux de leur fille Flocon de
printemps. Ce sont deux histoires en parallèle : le samouraï qui tombe éperdument
amoureux de Neige de son regard de sa silhouette, d’un ange et de yuko , jeune poète de 17
ans qui traverse les Alpes japonaises à la recherche d’un maître des couleurs. Cette histoire
s’achève par cette union entre yuko et Flocon de printemps, le fruit de la passion entre
Soseki et Neige comme une boucle du destin.
De plus le flocon de printemps évoque le flocon qui commence à fondre et le printemps
l’explosion des couleurs. Cette union représente l’aboutissement de yuko , un parcours
spirituel et initiatique, une recherche de soi-même, une introspection à travers la longue et
pénible marche à travers la neige. Au bout de la route c’est l’amour.

Les thèmes sont nombreux et la simplicité de l’histoire contraste avec la profondeur des
thèmes.
*la neige ou l’abstraction du blanc. Ce roman est comme un tableau abstrait où il ne
règnerait qu’une seule couleur : le blanc. « Rien que du blanc à songer » citation de Rimbaud
en tête de roman.
*la transmission maître élève : la sagesse de vieux poète et l’innocence de la jeunesse
*l’écriture et la recherche de la perfection. Double expérience écrire et l’immersion dans le
blanc de la neige, une nature qui permet l’introspection.
* la route et la quête de sens : se connaître soi-même, trouver sa propre voie
*l’amour, la passion, la mort
*l’éveil de la sensualité et de la sexualité chez ce jeune homme.
* l’image obsédante d’une femme disparue dans la neige qui représente pour les deux
hommes l’idéal féminin.

L’originalité du roman réside dans l’importance de l’émerveillement : le rapport entre les


sens les arts et la nature : Une recherche de symbiose.
La capacité de l’auteur à créer une ambiance poétique et contemplative permet de méditer
sur le sens de la vie, sur l’amour, la mort.
La poésie devient alors un moyen d’atteindre un idéal et chaque personnage fait preuve de
persévérance et de détermination dans cette quête de perfection.
Cette route dans la neige est la métaphore de cette recherche difficile et de leur courage.
Voir au-delà des apparences, être voyant, voir les couleurs et le monde en fermant les yeux.
La parabole de l’équilibriste est signifiante ou comment se tenir en équilibre sur le fil de
la vie, sur le fil du bonheur avec tant de dangers et pourtant, c’est ce risque-là qui représente
le chemin à prendre si l’on veut vraiment vivre.En ce sens, ce roman est aussi une carpe diem
ou comment profiter de la vie à chaque instant, avant que tout ne s’arrête.

Le rapport avec le parcours Émancipations CREATRICES


*S’affranchir de son adolescence : Il choisit de ne pas suivre la voie dictée par son père et
décide de devenir poète
*Devenir un adulte et commencer sa vie sexuelle
*L’expérience de la route, la fusion avec la nature pour une chercher sa voie et se connaître
soi-même.
*La recherche formelle et l’écriture des haïkus. Écrire la poésie parfaite.

La similitude avec Rimbaud


En fait dès la première phrase on sait que ce roman poétique sera un hommage à Arthur
Rimbaud « rien que du blanc » écrit dans la lettre de Gêne en 1878.
 Déjà l’âge : 17 ans pour les deux poètes
 La poésie comme moyen d’atteindre un idéal
 Le thème de la route chère à Rimbaud
 La femme dans le tombeau de glace rappelle « Ophélie » noyée et la finitude de la vie
ou « le dormeur du val » et la nature protectrice.
 La citation « écrire dans le vent, c’est avancer mot à mot sur un fil de beauté « fait
référence peut-être à « l’homme aux semelles de vent » citation de Verlaine sur son
ami.
 L’éveil des sens pour les deux jeunes hommes et les synesthésies (les couleurs pour
Soseki et Yuko qu’ils se représentent les yeux fermés)
 « Tu commences à être voyant » dit Soseki à son jeune élève.
 La fugue des adolescents en rupture avec leur famille Yuko part rejoindre un maître
des couleurs.Le jeune homme décide d’écrire contre l’avis de son père.
 Et ce qui les unit avant tout c’est la recherche poétique, l’art d’écrire, la réflexion
metapoetique et la quête de l’absolu.
 Pour finir, la métaphore de l’équilibriste, Neige sur son fil, toujours plus haut, toujours
plus loin, rappelle le micro-poème de Rimbaud.Il y recherche aussi la concision de la
forme (comme un haïku) mais pour en dire beaucoup.
« J’ai tendu des cordes de clochers en clochers, des guirlandes de fenêtres à fenêtres, des
chaînes d’or d’étoiles à étoiles et je danse. »
« Illuminations »

Tout ce roman poétique en prose est un vibrant hommage à Rimbaud.

Les citations qui font sens :

« En vérité, le poète, le vrai poète, possède l’art du funambule. Écrire, c’est avancer mot à mot sur un
fil de beauté, le fil d’un poème, d’une œuvre, d’une histoire couchée sur un papier de soie. Écrire,
c’est avancer pas à pas, page après page, sur le chemin du livre. Le plus difficile, ce n’est pas de
s’élever du sol et de tenir en équilibre, aidé du balancier de sa plume, sur le fil du langage. Ce n’est
pas non plus d’aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupée de vertiges aussi furtifs que la
chute d’une virgule, ou que l’obstacle d’un point. Non, le plus difficile, pour le poète, c’est de rester
continuellement sur ce fil qu’est l’écriture, de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne
jamais redescendre, ne serait-ce qu’un instant, de la corde de son imaginaire. En vérité, le plus
difficile, c’est de devenir un funambule du verbe. »

« La Neige :
- Elle est blanche . C'est donc une poésie. Une poésie d'une grande pureté.
- Elle fige la nature et la protège. C'est donc une peinture. La plus délicate peinture de l'hiver.
- Elle se transforme continuellement. C'est donc une calligraphie. Il y a dix mille manières d'écrire le
mot neige.
- Elle est une surface glissante. C'est donc une danse. Sur la neige, tout homme peut se croire
funambule.
- Elle se change en eau. C'est donc une musique.. Au printemps, elle change les rivières et les torrents
en symphonies de notes blanches. »

« La poésie n’est pas un métier. C’est un passe-temps. Un poème, c’est une eau qui s’écoule. Comme
cette rivière. Yuko plongea son regard dans l’eau silencieuse et fuyante. Puis il se tourna vers son père
et lui dit : C’est ce que je veux faire. Je veux apprendre à regarder passer le temps. »

« Un matin, on se réveille. Il est temps de se retirer du monde pour mieux s'en étonner.
Un matin, on prend le temps de se regarder vivre. «
C'était une nuit de pleine lune, on y voyait comme en plein jour. Une armée de nuages aussi cotonneux
que des flocons vint masquer le ciel. Ils étaient des milliers de guerriers blancs à prendre possession du
ciel. C'était l'armée de la neige."

[...] l'amour est bien le plus difficile des arts. Et écrire, danser, composer, peindre,
c'est la même chose qu'aimer. C'est du funambulisme. Le plus difficile, c'est
d'avancer sans tomber. -

Le plus difficile, ce n'est pas de s'élever du sol et de tenir en équilibre, aidé du


balancier de sa plume, sur le fil du langage. Ce n'est pas non plus d'aller tout
droit, en une ligne continue parfois entrecoupée de vertiges aussi furtifs que la
chute d'une virgule, ou que l'obstacle d'un point. Non, le plus difficile, pour le
poète, c'est de rester continuellement sur ce fil qu'est l'écriture, de vivre chaque
heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu'un
instant, de la corde de son imaginaire. En vérité, le plus difficile, c'est de devenir
un funambule du verbe.

Je veux apprendre à regarder passer le temps.


Etc etc…
Choisissez le vôtre.
Ne pas oublier de prendre le livre avec soi et de mettre un post it au passage
préféré.

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