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L’espace est un élément qui dans « Les désorientés » de Amin Maalouf est en perpétuel
vacillement entre des lieux clos et d’autres ouverts, entre des espaces d’actions et ceux de
référence. Cette notion apparait comme un compas de signes et de référents littéraires et qui
porte hormis son élan universel une valeur humaniste. L’espace est donc un objet de
macrocosmique.
Il convient donc d’aborder dans un premier lieu les espaces clos, puis de traiter des espaces
ouverts avant d’entamer une analyse des espaces de références dans le rapport qu’ils
entretiennent avec les espaces d’action dans l’œuvre de Maalouf, « Les Désorientés ».
Les espaces clos qui s’insèrent dans le roman « Les Désorientés » d’Amin Maalouf sont
souvent des lieux d’actions et de théâtralité. On compte parmi ces lieux la clinique où décède
Mourad, La maison de Sémiramis avec laquelle il passe des nuits d’amour, le réfectoire où il
bénéficie d’une journée de Méditation ou encore la maison de Ramez à Amman dans laquelle
il passe la nuit. Sauf que parmi c’est lieux quelques-uns sont des lieux de réflexions. Des lieux
où le personnage principal ne fait qu’inscrire ses réminiscences dans son carnet. Sinon à tenter
de rassembler sa conscience par l’acte d’écrire. Les lieux clos sont ainsi des espaces de
sécurité et de liberté intellectuelle dans l’ouvrage de Maalouf. Ils inspirent certes la solitude or
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une solitude sollicitée par le personnage principal, une solitude apaisante et dont le vide
aurait pris part à la conversation, le thème ne lui étant pas indifférent. Mais là, il a hâte de se
retrouver seul, seul dans sa chambre, seul avec ses réminiscences de celui qui ne parlera
plus. »1
De plus que c’est à travers ces passages récurrents de réflexion et d’écriture d’Adam que
s’exerce une certaine double référence temporelle. Outre les réminiscences d’un temps
lointain, Adam écrit aussi dans son carnet des évènements du passé proche, faisant de lui-
même la narration du déroulement de l’histoire. Ainsi les lieux fermés sont une condition
nécessaire à l’avancement de la narration. Ses textes écrit sous forme d’un journal intime
rassemblent entre deux temps distincts, celui du temps du récit racontant et celui du l'histoire
racontée. Parmi ces lieux on peut citer l’avion, la voiture de l’auberge, la chambre d’hôtel ou
encore la chambre où il réside à l’auberge Sémiramis. Les espaces clos dans « les
désorientés » sont des espèces de machines à voyage dans le temps et qui permettent un
déplacement aisé entre le passé, le présent et le futur mais aussi entre les lieux mentionnés
dans le récit d’Adam. Le concept d’espace coïncide avec celui du temps tout en étant
Les espaces ouverts sont souvent émotionnellement rapportés dans l’œuvre. D’ailleurs la
Que ce soit en les observant à travers sa chambre à l’auberge Sémiramis, de la véranda de son
montagne ». La montagne inspire la maternité puisqu’il est dit dans l’œuvre : « Ce dimanche
matin j’ai compris, en une bouffée d’air, combien j’ai été sevré de ma montagne, toutes ces
1
Amin Maalouf, « Les désorientés », Le livre de Poche, Avril 2014, p : 2.
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années, et combien j’ai envie de m’y laisser materner. »2 En effet, le choix de la montagne
peut expliquer un rapport implicite dans l’œuvre avec Amin Maalouf. Etant donné que la
montagne est un élément récurrent dans les œuvres de Maalouf et qu’il explique lui-même
dans son essai « Les Identités Meurtrières » comme suit : « (…) c'est dans mon village de la
montagne, le village de mes ancêtres, que j'ai connu mes premières joies d'enfant et entendu
certaines histoires dont j'allais m'inspirer plus tard dans mes romans. »3
Les espaces ouverts alimentent l’atmosphère littéraire, ils représentent un lien que nous
pouvons décrire en tant que « naturel ». La nature humaine est en parfaite synchronisation
avec les espaces ouverts, et ceux étant donnée qu’ils sont connectés par l’absence d’isolant
mural et qui permet à l’homme d’être en harmonie avec le lieu où il se trouve. Ceci met
l’espace en relief avec les autres éléments narratologiques du texte dont le rythme de la
d’Adam au réfectoire chez le frère Basil ou à l’auberge Sémiramis, d’autres lieux ouverts
comme à la sortie de l’aéroport ou la clinique sont des lieux qui traduisent la désorientation et
le décontenance ;
paisible dans le tumulte, que mes pensées refluent enfin vers celui que j’ai
abandonné sur son lit de mort. Des bribes de conversation me reviennent, des
rires, des images. Marchant droit devant moi, je songe à mille choses éparses
En effet les pensées d’Adam et la nature de l’espace semble être toujours en harmonie.
Similaire à la foule qui le submerge de rires et d’images, Adam est de même envahi par ses
réminiscences. Ces derniers s’incarnent suivant le même rythme, et en marchant droit devant
2
Amin Maalouf, ibid. p 59.
3
Amin Maalouf, «Les Identités Meurtrières », Le Livre de Poche, février 2001, p : 7,
4
Amin Maalouf, « Les désorientés », Le livre de Poche, Avril 2014, p : 29.
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lui en ne s’arrêtant ni sur ce qu’il voit ni sur ce qu’il entend, Adam ne s’arrête pas non plus
même cadence.
Outre les lieux où se déroule l’action, plusieurs endroits dans le roman ne sont que
endroits où les événements qui font avancer l’histoire n’ont pas eu lieu sont des pays
encore Les Alpes. Ce sont des lieux issus des quatre coins du monde mais dont l’utilité
les lieux de l’action dans ce roman élargissent le champ spatial sur lequel s’étant
l’avancement de l’histoire, et ceux afin de divulguer une vision du monde qui soit
d’actualité pour l’Homme. Même si l’espace des faits est à Bertayel, à Amman ou à
Paris, La mention des cabarets d’Egypte par exemple transporte visuellement le lecteur
vers un lieu parallèle à celui de l’action mais dont la mention donne plus de sens au
récit. Les lieux de références dans l’œuvre d’Amin Maalouf sont les piliers d’un
Finalement, le roman d’Amin Maalouf, mérite bien le titre qu’il lui attribut, et
décrit parfaitement le rôle que joue l’espace dans celui-ci. Ramener un groupe d’exilés
à leur pays déclenche chez eux le sentiment de s’être perdu au cours du voyage. En
effet les espaces clos, en plus d’être des espaces d’actions, sont des lieux d’isolement
et qui donnent l’occasion au récit d’être projeté dans le futur ou d’être retenu dans le
passé, servant ainsi de machine à voyager dans le temps. Les espaces ouverts quant à
on peut dire que « Les Désorienté » est un roman qui aspire vers l’universalisme. Il
offre une vision du monde qui se fait complète par la mention de lieux issus des quatre