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ÉCOLE DE BOUMERDÈS

UFO : Unité de Formation en Sécurité Industrielle et Environnement

COURS

LES RISQUES LIÉS AUX STOCKAGES


DES HYDROCARBURES

Préparé & Animé par : Mr. Hakim YAHIAOUI

IAP 2016

Par : Mr YAHIAOUI HAKIM Page | 1


Cours : Les risques liés aux stockages des hydrocarbures IAP Boumerdès 2016

Sommaire

ASPECT REGLEMENTAIRE .................................................................................................... 1

CHAPITRE I : STOCKAGE DES GAZ LIQUEFIES


1-INTRODUCTION ....................................................................................................... 3
2-DEFINITIONS DU STOCKAGE ................................................................................... 3
3-LA CONCEPTION DU STOCKAGE ............................................................................... 3
4-CLASSIFICATION DES PRODUITS PÉTROLIERS ....................................................... 5

5-TYPE DE STOCKAGE DES GAZ LIQUÉFIÉS ................................................................. 7


5-1 LES STOCKAGES AÉRIENS SOUS PRESSION .................................................................... 8
5-2 LES STOCKAGES RÉFRIGÉRÉS SOUS PRESSION ............................................................... 9
5-3 LES STOCKAGES SOUS TALUS ..................................................................................... 10
5-4 LES STOCKAGES SOUTERRAINS ................................................................................... 12
5-5 LES STOCKAGES CRYOGÉNIQUES AÉRIENS ................................................................... 13

6-LES RISQUES, ACCIDENTOLOGIE ET LA SECURITE LIES AUX GNL & GPL................ 20


6-1 LE GAZ NATUREL LIQUEFIE (GNL) ............................................................................... 20
A- LES RISQUES LIES AUX GNL .............................................................................. 20
B- ACCIDENTOLOGIE LIEE AU STOCKAGE GNL ......................................................... 22
C- LES ÉQUIPEMENTS DE SÉCURITÉ LIES AU STOCKAGE GNL .................................... 24
6-2 LE GAZ PETROLE LIQUEFIE (GPL) ……………………………………………………………………………27
A- LES RISQUES LIES AUX GPL .................................................................. 27
B-ACCIDENTOLOGIE LIES AUX STOCKAGES GPL .......................................... 42
C- LES ÉQUIPEMENTS DE SÉCURITÉ DANS LE STOCKAGE GPL ....................... 48

7- TENUE MÉCANIQUE À LA PRESSION ET À LA DÉPRESSION .................................. 56

CHAPITRE II : LES RESERVOIRS DE STOCKAGES ATMOSPHÉRIQUES

II-1TECHNOLOGIE COMMUNS AUX DIFFÉRENTS TYPES DE BACS .............................. 57

II-2 LES DIFFERENTS RESERVOIRS DE STOCKAGE ATMSPHERIQUES ....................... 59


1- RÉSERVOIR À TOIT FIXE ............................................................................................... 59
2- RÉSERVOIR À TOIT FLOTTANT ....................................................................................... 61
3- RÉSERVOIR À TOIT FIXE ET À ÉCRAN FLOTTANT ............................................................. 67

II-3 L’ACCIDENTOLOGIE DES RESERVOIRS DE STOCKAGE ATMOSPHERIQUE .. …………68

Par : Mr YAHIAOUI HAKIM


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1- UN APERÇU DES STATISTIQUES D’ACCIDENTS ................................................................ 68


2- TYPOLOGIE DES CAUSES D'ACCIDENT .......................................................................... …69
3- TYPE DE RESERVOIRS ET LE CONTENUS IMPLIQUÉS DANS DES ACCIDENTS. ...................... 71
4- TYPOLOGIE DES SCENARIO D’ACCIDENTS .................................................................... ..71

II-4 PROTECTION CONTRE LES RISQUES D’INCENDIE DES RESEVOIRS ........................... ..72

1-BAC A TOIT FIXE .................. ………………………………………………………………………………………………72


a-EXTINCTION À LA MOUSSE ............................................................................................ 73
b-INJECTION MOUSSE PAR LE BAS .................................................................................... 74

2-BAC A TOIT FLOTTANT......... ..................................................................................75


a -EXTINCTION A LA MOUSSE ........................................................................................... 75
b- DISPOSITIF D’ARROSAGE REFROIDISSEMENT DES BACS A TOIT FLOTTANT…… ................... 75
c -LES CENTRALES A POCHE ............................................................................................. 76

III-PHILOSOPHIE & LES CRITERES DU DIMENSIONNEMENT ........................................... 77


1-LES ETAPES A SUIVRE LORS D’UN DIMENSIONNEMENT ..................................................... 77
2-CALCUL DU BESOIN EN EAU POUR UNE INSTALLATION ..................................................... 78
3-CALCUL DE LA RESERVE D'EAU ....................................................................................... 80
4-DIMENSIONNEMENT DE L’INSTALLATION FIXE DE MOUSSE ............................................... 82
5-CHOIX DES POMPES ...................................................................................................... 84

CHAPITRE III: LES PHENOMENES DANGEREUX


1-EFFET DE VAGUE ................................................................................................................ 85
2-LE PHENOMENE BOILOVER .................................................................................................. 86
3-PHENOMENE DE PRESSURISATION D’UN BAC ........................................................................ 90

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 92

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ASPECT REGLEMENTAIRE

La problématique de la sécurité industrielle en Algérie est en pleine évolution ces dernières


années, avec une nette accélération depuis l’accident de GNL SKIKDA en 2004.
Avec plus de 4000 sites industriels à risque majeure, l’Algérie est l'un des pays Africain les plus
industrialisé, en particulier dans le domaine pétrolier et gazier qui représente 80% des risques
majeurs, ainsi la question du risque industriel est clé au niveau national.
L’intérêt des pouvoirs publics pour la sécurité industrielle est permanent et s’est
particulièrement exprimé à travers de nombreux textes réglementaires, ainsi les études de danger
sont devenues obligatoire pour les installations classées définies par l’instruction ministérielle R1 du
22 septembre 2003 relative à la maîtrise et la gestion des risques industriels impliquant des
substances dangereuses.
Il y eu ensuite la directive 45/DG du 18 janvier 2006, qui exige de toutes les structures et
unités du groupe SONATRACH de réaliser des études de danger, en mettant en œuvre tous les
moyens humains et matériels nécessaires, aussi il est indispensable de revoir ces études après
chaque modification apportée aux installations.
Ainsi l’exploitation des établissements à risques nécessite la réalisation d’une étude de dangers. Cette
étude technique est réalisée par les exploitants des établissements, et vise à démontrer leur maîtrise
des risques d’incidents (incendie, explosion, intoxication, etc…).

La loi No 03-10 (19 juillet 2003):« Protection de l’environnement et développement durable »


La délivrance de l'autorisation d’exploitation est précédée d'une étude d'impact ou d'une notice
d'impact, d'une enquête publique et d'une étude relative aux dangers et incidences éventuels du
projet.
ART. 21 Étude de danger requise pour autorisation d’exploiter

Loi n° 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des
catastrophes dans le cadre du développement durable.
"Toute installation industrielle doit avant sa mise en exploitation, être soumise à une étude de
danger"

La loi No 05-07 (28 avril 2005): « Loi sur les hydrocarbures »


"Toute personne doit, avant d’entreprendre toute activité objet de la présente loi, préparer et
soumettre à l’approbation de l’Autorité de régulation des hydrocarbures une étude d’impact
environnementale et un plan de gestion de l’environnement ".ART. 18 Avant d’entreprendre toute
activité :
• Étude d’impact, Plan de gestion environnementale
• Mesures de prévention, Gestion des risques environnementaux

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• Conformité à la législation environnementale.

Le Décret exécutif No 06-198 (31 mai 2006) : « Réglementation applicable aux établissements
classés pour la protection de l’environnement (ICPE) »
Définit les régimes d’autorisation et de déclaration, détermine les procédures administratives de
demande d’autorisation d’exploitation et de déclaration ainsi que les modalités de suspension, de
retrait et de contrôle des établissements classés.
ART. 5 Étude de danger requise avant exploitation
ART. 12 à 15 Objet et contenu de l’étude de danger

Circulaire DDPR/SEI AL 06-357 du 31 janvier 2007 :


Relatif aux études de danger des dépôts de liquides inflammable
Complément à l’instruction technique du 09 novembre 1989

Le décret exécutif n°07-144 du 19 mai 2007, fixant la nomenclature des installations classées
pour la protection de l’environnement.
"Établit la classification des installations classées et leur attribue les régimes d’autorisation ou de
déclaration en fonction des substances utilisées, des dangers que ces substances peuvent présenter
et de la nature des activités ".
"Définit la procédure administrative d’approbation des études et des notices d’impact sur
l’environnement et détermine leur contenu. "

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CHAPITRE I: LES DIFFÉRENTS TYPES DE STOCKAGE

1-INTRODUCTION:
Dans les entreprises de la plupart des activités industrielles et d’une manière spécifique l’activité
pétrolière et pétrochimique, il existe en nombre important des installations fixes servant à stocker des
produits, plus ou moins dangereux, pour les raisons suivantes :
Pour faire face à une demande variable ayant un rythme incompatible avec celui de la
production de la consommation et/ou de la distribution associée.
Pour conserver un produit en vue d’une utilisation, une consommation ou d’un traitement
ultérieur.
Pour créer une réserve permettant d’assurer la fourniture du produit à tout moment en cas de
besoin.
Les conditions de stockage dépendent de la nature et tu type de produit à stocker, ainsi on
trouve les bacs à toits fixes et flottant pour les carburant et les pétroles brut, les sphères et les
cigares pour les gaz liquéfiés, ainsi que les stockages cryogéniques pour le GNL.
GNL
2-DEFINITIONS DU STOCKAGE:
Les stockages servent à entreposer des matières (liquides, solides, gazeuses). Ils
appartiennent tous à une catégorie (réservoirs à température ambiante, contrôlée…) et revêtent des
spécificités particulières liées: à leur condition d’exploitation (température, pression), forme
(cylindrique, sphérique), volume, matières (acier…)....
Les principales catégories de stockages regroupent :
- Les réservoirs de stockage à température ambiant : ils ont pour fonction de stocker les
liquides.
Exemples de produits stockés : pétroles bruts, essences, carburants aviation, kérosène,
benzène, toluène…).
- Les réservoirs de stockage à température contrôlée sont réservés aux gaz liquéfiés
dont la température au point normal d’ébullition est inférieure à la température ambiante et
qui, par conséquent, sont caractérisés par une forte pression effective à la température du
site.
Exemples de produits stockés : propane, propylène, ammoniac, chlore, dioxyde de carbone,
éthane, éthylène, etc.)

3-LA CONCEPTION DU STOCKAGE:


Il faut savoir, que l’étude et la construction des réservoirs sont régies par des codes ou des normes
de construction.
On y retrouve: les règles concernant la conception, le calcul, le choix des matériaux, la construction,
la soudure, les contrôles et les essais de résistance.

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Les codes les plus utilisés sont les suivants :


• Code CODRES (France) établi par le Syndicat National de la Chaudronnerie, de la
Tôlerie et de la Tuyauterie Industrielle (SNCT) et par l’Union des Chambres
Syndicales de l’Industrie du Pétrole (UCSIP).
• Code API 650 (États-Unis) développé par l’American Petroleum Institute (API).
• Code BS 2654 (Royaume-Uni) rédigé par la British Standard Institution (BSI).
• Norme DIN 4119 (Allemagne) éditée par le Deutsches Institut für Normung (DIN).
La construction d’un réservoir revêt plus particulièrement des caractéristiques telles que :

- La Forme : Les formes les plus usuelles de réservoirs sont les suivantes : cylindriques à axe vertical
ou à axe horizontal, à fonds plans, coniques, tronconiques, hémisphériques ou à méridienne elliptique
ou en anse de panier, sphériques ou sphéroïdaux, parallélépipédiques.
Note : les réservoirs cylindriques verticaux peuvent avoir un toit fixe ou flottant ou un écran flottant.

- La matière : aciers, plastique renforcé de fibre de verre…

- Les éléments de renforcement (ancrages…)


En outre il existe d’autres critères qui viennent se greffer à cette étude et qui peuvent être relatifs :

- A l’Emplacement :
• Etude du sol (géologie),
• Position vis-à-vis du sol :
- Posés sur le sol, (à même le sol, fondation en béton, sable…)
- Partiellement enterrés,
- Enterrés,
- Surélevés au-dessus du sol.
• Proximité des eaux de surface et/ou des nappes d’eau souterraine

- Aux spécificités de sécurités


 Event
 Cuvette de rétention
 Equipements anti-incendie (Rideaux d’eau…)…
C’est la raison pour laquelle avant d’opérer à l’analyse des stockages, il est essentiel
d’avoir une vision d’ensemble du sujet.

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4 - CLASSIFICATION DES PRODUITS PÉTROLIERS:


Catégorie A : Hydrocarbures liquéfiés dont la pression absolue de tension de vapeur à 15°C,
est supérieure à 1 bar.
Catégorie A1: Hydrocarbures maintenus liquéfiés à une température inférieure à 0°C.
Ex: propylène , éthylène, butane, propane. (stockage cryogénique)

Catégorie A2 : Hydrocarbures liquéfiés dans d’autres conditions.


Ex: butane, propane (stockage sphère, cylindrique- sous pression)

Catégorie B: Hydrocarbures liquides dont le point éclair est inférieur à 55°C.


Ex: essence, pétrole brut (réservoir à toit fixe, flottant et à écran flottant- Patm)

Catégorie C: Hydrocarbures liquides dont le point éclair est supérieur à 55°C et inférieur à
100°C.
Catégorie C1: température de stockage ≥ PE
Catégorie C2: température de stockage < PE
Ex: gazoles, fioul domestique, fioul léger… (Réservoir à toit fixe à P atm)

Catégorie D: Hydrocarbures liquides dont le point éclair est supérieur ou égal à 100°C.
Catégorie D1: température de stockage ≥ PE
Catégorie D2: température de stockage < PE
Ex: fiouls lourd, bitumes (Réservoir à toit fixe réchauffés)

Ainsi les différents types de stockage :


• LES RÉSERVOIRS DE STOCKAGE À LA PRESSION ATMOSPHÉRIQUE
- Le toit fixe
- Le toit flottant
- Le réservoir à toit fixe et à écran flottant

• LES RÉSERVOIRS DE STOCKAGE DES GAZ LIQUÉFIÉS


- Stockages souterrains et sous talus sous pression
- Stockages aériens sous pression
- Stockages cryogéniques.

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5-TYPE DE STOCKAGE DES GAZ LIQUÉFIÉS :


Les gaz liquéfiés sont stockés sous leur propre tension de vapeur c’est-à-dire que les
conditions de stockage sont telles qu'il y a coexistence des états liquide et gazeux du gaz concerné.
Ainsi la pression de stockage dépend uniquement :
- de la nature du produit stocké
- de la température de stockage

Ainsi il existe trois modes de stockage :


- LES STOCKAGES SOUS PRESSION où les gaz liquéfiés sont stockés à la température
ambiante
Exemple :
- LE PROPANE est stocké sous 7 bars à une température de 15°C.
- LES STOCKAGES REFRIGERES sous pression où les gaz liquéfiés sont stockés à des
températures voisines ou inférieures à 0°C. Ce mode est employé pour les produits
présentant des températures critiques (avec risque d'inflammation élevé) basses.
Cela permet une réduction importante de la pression de stockage dans le cas de produits
volatils.
Exemple :
- LE PROPYLENE est stocké sous 5 bars à 0°C.

- LES STOCKAGES CRYOGENIQUES pour les gaz incondensables à la température


ambiante. La pression de stockage est légèrement supérieure à la pression atmosphérique.
La température est alors voisine de la température normale d’ébullition du produit.
Exemple :
- l'éthylène est stocké à -103°C sous une pression voisine de la pression atmosphérique.
- Le GNL est stocké à – 162°C sous une pression voisine de la pression atmosphérique.

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5-1 LES STOCKAGES AÉRIENS SOUS PRESSION :


La pression de stockage est la tension de vapeur à la température ambiante et dépend
uniquement:
- de la nature du produit stocké
- des conditions atmosphériques
Cela concerne :
- les réservoirs cylindriques
- les sphères
- les stockages souterrains
- les stockages sous talus
- les réservoirs petits vrac de propane et les bouteilles de propane et de butane commerciaux
La réglementation actuelle (française) interdit la construction de nouveau réservoir aérien de plus de
500 m3 et sous talus de plus de 10000 m3.

Les réservoirs aériens sphériques sont conçus, calculés, réalisés et protégés conformément
aux règles relatives aux appareils à pression. De même, les contraintes liées à l'environnement sont
prises en compte (vents violents, séisme, foudre,...).

LES EQUIPEMENT DES RESERVOIRS AERIENS SOUS PRESSION :


Les principaux équipements de sécurité d'un réservoir aérien sont :
Arrosage du réservoir :
-déluge zénithal alimenté :
- par une pompe électrique à démarrage automatique sur détection gaz ou feu,
- par une ou des motopompes à démarrage manuel qui assurent l'arrosage au débit requis.
- Gestion des niveaux :
- Niveau en continu,
- Niveau bas (protection pompes),
- Niveau haut (90% maxi) redondant,
- Niveau très haut (95% maxi) redondant.

- Soupape de sûreté :
- minimum deux soupapes (minimum 100% débit de référence sur n-l soupapes),
- robinet de jumelage avec indication de position,
- tube évent prolongateur vertical mais muni d'un obturateur.

- Sortie liquide :
- clapet hydraulique interne pour les réservoirs neufs et externe pour les existants,
- robinet de sécurité motorisé 1/4 de tour, à tournant sphérique, sécurité feu et à sécurité

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positive,
- robinet d'exploitation motorisé 1/4 de tour, à tournant sphérique, sécurité feu et à sécurité
positive.

Entrée liquide :
robinet motorisé 1/4 de tour, à tournant sphérique, sécurité feu et à sécurité positive suivi
d'un clapet anti-retour,

Retour pompe :
robinet motorisé1/4 de tour, à tournant sphérique, sécurité feu et à sécurité positive suivi d'un
clapet anti-retour.

Phase gaz :
robinet motorisé 1/4 de tour, à tournant sphérique, sécurité feu et à sécurité positive.

a- RÉSERVOIRS CYLINDRIQUES (“CIGARES”)


Ils peuvent être installés verticalement ou horizontalement.
Ils ont une capacité limitée (jusqu’à 500 m3) et sont très sensibles à la mise sous vide.

b- SPHÈRES:
La forme sphérique permet de mieux utiliser la résistance de la tôle et d’obtenir un moindre coût
d'investissement.
La gamme de capacités réalisables va de 200 m 3 (7 m de diamètre) jusqu’à 7000 m3.

5-2 STOCKAGES RÉFRIGÉRÉS SOUS PRESSION :


Les stockages réfrigérés permettent une réduction importante de la pression de stockage, ils
sont essentiellement aériens et concernent les sphères et les cigares. Ils sont bien entendu
calorifugés, cela exige l’installation et le fonctionnement d’appareil de réfrigération.

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Le stockage à basse température du produit provoque en continu une légère évaporation qui
permet de maintenir la température constante. Comme pour les stockages cryogéniques, les vapeurs
émises doivent être recondensées pour minimiser les pertes.

5-3 STOCKAGES SOUS TALUS:


Il s'agit de réservoirs dont les parois sont recouvertes avec une couche protectrice à l'égard
des effets thermiques et mécaniques. Cette couche protectrice a une épaisseur minimale de 1m de
matériau dense et inerte (terre, sable, matériau composite).
Généralement tous les piquages et canalisations débouchent de la paroi en partie haute ce
qui nécessite des pompes de soutirage immergées.

a- SPHERE SOUS TALUS:


La sphère est abritée sous un cocon autoporteur ou talus en “Texsol” : mélange de sable et de
fils polyester. La sphère repose sur un “coquetier” en béton. Cette dalle repose sur 84 pieux forés à
3m de profondeur.
L’ensemble des équipements est positionné sur trois trous d’homme de 30” de diamètre situés au
sommet de la sphère. Le transfert vers les autres sphères du dépôt s’effectue par 2 tuyauteries de 8”
en phase liquide et une tuyauterie de 4” en phase gazeuse.

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b- RESERVOIRS CYLINDRIQUES SOUS TALUS :


Après construction, ils sont protégés par un revêtement spécial puis recouvert (à l’exception
des trous d’homme des tuyauteries ou de visite) de sable ou de terre compactés (2 t/m 3 à 2,3 t/m3).
Pour éviter des fondations profondes (comme par exemple, celles des pieds des sphères), une
partie de l’enveloppe cylindrique est utilisée pour répartir, largement et uniformément les charges sur
un berceau de sable compacté, formant fondation. Cela permet de limiter la pression au sol (0,5 à 2
bar).
Les diamètres couramment utilisés pour ce type de réservoir cylindrique varient de 6 m à 8,50 m
selon les capacités demandées et les longueurs disponibles.
- Ces réservoirs reposent sur deux massifs en béton armé. On rencontre également une technique
de supportage constituée de poteaux métalliques soudés à leur partie supérieure sur les flancs du
réservoir, leur partie inférieure (pieds) reposant sur une dalle de répartition en béton construite
au niveau du sol.

c- AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES STOCKAGES SOUS TALUS:


- Le principal avantage est une sécurité accrue par rapport à l’environnement. La couverture de
sable ou de terre offre une protection contre le rayonnement thermique, les ondes de chocs et la
projection d’éclats consécutifs à un incident sur une installation proche. Le risque de BLEVE est
complètement écarté.
- Sur le plan esthétique, le système de réservoir sous talus permet de mieux sauvegarder
l’environnement, car la construction sous remblai engazonné est très peu visible.
- Les pressions de service et donc les pressions de calcul sont moindres en raison de l’effet d’écran
thermique du talus. Pour les réservoirs sous talus, la pression de calcul actuellement retenue
correspond à la pression d’équilibre de la phase gaz du liquide à 30°C (soit 12 bar pour du
propane). Pour les réservoirs aériens la température retenue est généralement de 40°C (soit 16
bar pour du propane). Les températures maximales enregistrées en Europe sur les réservoirs sous
talus en exploitation sont comprises entre 15°C et 20°C.
- La lutte contre la corrosion nécessite la mise en œuvre de moyens de protection comprenant:
revêtement, protection cathodique, … Détection d’anomalies (fissures, …) par suivi acoustique.
- Quand il y a imposition des piquages au-dessus du niveau maximum du liquide du réservoir,
l’implantation des équipements doit se faire sur une surface réduite à la partie supérieure du
réservoir, y compris l’installation des pompes immergées. L’entretien de ces pompes est délicat et
nécessite des moyens de manutention appropriés.
- L’encombrement au sol est plus important en comparaison des réservoirs aériens sphériques.

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5-4 STOCKAGES SOUTERRAINS


Les gaz liquéfiés sont stockés dans des cavités creusées dans la roche (calcaire, craie, ...) à
partir d'un puits central ou à partir d'une rampe d'accès.

Généralement les cavités sont constituées d'un réseau de galeries.


La profondeur de stockage est telle que la pression hydrostatique créée par l'eau assurant
l'étanchéité est toujours supérieure à la tension de vapeur du gaz liquéfié.

Les mouvements de produits sont assurés par des pompes et canalisations descendues dans les
cavités par les puits d'exploitation. Des pompes effectuent l'extraction des eaux d'infiltration, Ils
permettent le stockage de grande quantité de gaz liquéfiés en toute sécurité.

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5-5 STOCKAGE CRYOGÉNIQUES AÉRIEN:


Ce mode de stockage est réservé aux gaz liquéfiés qui, à température ambiante, développent
de fortes pressions. Ces produits sont stockés sous une pression d’exploitation réduite obtenue par
abaissement de leur température au moyen de machines frigorifiques.
L’intérêt de ce mode de stockage réside dans l’accroissement des capacités qu’il permet en raison de
la réduction des épaisseurs de paroi liée aux faibles pressions d’utilisation.

a-GENERALITES SUR LE GNL:


Le GNL est l'acronyme de gaz naturel liquéfié. Le GNL est du gaz naturel refroidi jusqu'à
devenir liquide à une température de -160°C ou -259°F. La liquéfaction réduit de 600 fois le volume
du gaz, ce qui permet de le transporter par bateau pour approvisionner une région éloignée du lieu de
production, et de le stocker en prévision de sa regazéification puis de son injection dans les réseaux
de transport de gaz traditionnels.
Le GNL est transporté et stocké à pression quasi atmosphérique. Il est sans couleur, sans
odeur et non toxique.
Le gaz naturel est principalement composé de méthane (au moins 90 % habituellement) mais
il peut également contenir d’infimes quantités d’éthane, de propane et d’hydrocarbures lourds. Durant
le processus de condensation, d’autres composants tels qu’oxygène, dioxyde de carbone, souffre et
eau, disparaissent entièrement.

b-RESERVOIR AERIEN A « SIMPLE INTEGRITE »:


Les premiers réservoirs conçus pour le stockage de GNL étaient issus des pratiques des
industries pétrolières, adaptées aux conditions cryogéniques particulières.
Un réservoir « simple intégrité » (ou à confinement simple) est composé de :
- Une enveloppe intérieure souple en matériau résistant aux basses températures (ductile)
(aluminium, acier inoxydable ou acier à 9% de nickel).
- Une enveloppe extérieure, en acier de qualité courante ou quelquefois en béton armé
précontraint, qui assure la résistance mécanique.
- Une cuve externe remplissant trois fonctions : empêcher la pénétration d’eau provenant de
l’extérieur vers la cuve interne, contenir l'isolation, et être étanche au gaz d'évaporation
produit par le liquide stocké.
- Le toit intérieur est généralement plat et suspendu au toit bombé de la cuve externe.
- Entre les deux enveloppes un matériau isolant (la perlite, laine de verre) diminue l'échange
thermique entre le liquide stocké et l'atmosphère. L'isolation du fond peut être constituée
de blocs de "Foam Glass". Celui-ci repose soit sur des pieux soit à même le sol ce qui
nécessite un réchauffage électrique afin d'éviter les déformations dues au gel et la poussée
hydrostatique.

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Pour accroître la sécurité, généralement cette enveloppe ne comporte aucune ouverture dans ses
parois latérales ou son fond, toutes les canalisations (conduites de remplissage, de gaz d'évaporation,
de fluides auxiliaires, ...) pénètrent dans le réservoir par le dôme, ainsi les pompes de vidange sont
immergées.
Afin d'éviter des stratifications dans le contenu du réservoir, le remplissage peut être fait à la fois par
le haut "en pluie" et par le bas "en source" par une conduite descendant jusqu'au fond du réservoir.
L'espace entre les 2 enveloppes peut-être balayé par de l'azote pour éviter l'accumulation du gaz en
cas de fuite.
Ces réservoirs sont équipés de tous les appareils instruments et accessoires permettant leur
exploitation en sécurité.
A noter que l’enveloppe externe n'est pas conçue pour contenir le GNL de la cuve primaire (pas de
matériau ductile à basse température). En fonction des options prises pour le confinement des
vapeurs et l’isolation thermique, il existe plusieurs types de réservoirs à simple intégrité.
Pour permettre de recueillir la totalité du contenu de l’enveloppe primaire en cas de perte de
confinement de celle-ci, une cuvette de rétention est construite autour du réservoir dans un matériau
adapté aux conditions cryogéniques (talus de terre ou excavation de terre lorsque le relief le permet,
mur en béton).
L’historique du GNL ne révèle aucun accident sur un réservoir de ce type. La raison de cette bonne
exploitation est due :
 à la bonne adéquation des matériaux face aux conditions cryogéniques,
 à la qualité des GNL exploités exempte de toute impureté évitant les risques de corrosion
interne des équipements.

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« Exemples de réservoirs à simple intégrité »

Les avantages sont :


 Leur simplicité de conception,
 Leur coût de construction relativement bas en comparaison des autres types de réservoirs.
Les inconvénients sont :
 En cas de fissuration de la cuve primaire, la seconde enveloppe n’est pas conçue pour résister
aux conditions cryogéniques. En cas d’épandage, le gnl sera contenu dans le bassin de
rétention et les gaz d’évaporation seront relâchés à l’air libre,
 L’importante emprise au sol des rétentions autour des réservoirs qui doivent être
dimensionnées pour recueillir la totalité du contenu du réservoir,
 Leur protection limitée en cas d’agressions externes (incendie, explosion, chute d’objet)
survenant dans le terminal à proximité du réservoir,
 Leur faible pression d’exploitation principalement due au toit métallique (qui induit des
contraintes lors du déchargement des navires méthaniers).
 Un inconvénient majeur de ce type de technologie se trouve être l’emprise au sol (dimension
de la rétention). En effet, en cas d’épandage de gnl dans la rétention, les effets associés
seront:
- En cas d’incendie, des zones d’effets thermiques importantes autour de la rétention et
autour du site,
- En cas d’épandage sans inflammation, l’évaporation d’une grande quantité de gaz naturel
due à l’étendue de la nappe.

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c. RESERVOIR AERIEN A « DOUBLE INTEGRITE »:


Ce type de réservoir a été développé à la fin des années 1970.
Pour assurer cette fonction de rétention du liquide, la principale modification apportée a été de
rapprocher les cuvettes de rétention au plus près des réservoirs (réduisant la superficie) tout en
garantissant la collecte de l’ensemble du contenu de l’enceinte primaire.

Les caractéristiques de cette seconde technologie de réservoir est :


- Les surfaces réduites au sol de ces zones de stockage (directement par les cuvettes de rétention
et indirectement).
- Diminuer les zones d’effets thermiques autour des réservoirs consécutifs à un accident majeur
- Améliorant les conditions de sécurité (limiter les risques d’épandage de GNL suite à des agressions
externes,…
- Ces réservoirs ne possèdent pas de cuvette de rétention.
Les réservoirs à double intégrité (ou confinement double) sont composés de:
 une enceinte primaire auto-porteuse en acier spécial (cryogénique– 9% Nickel) capable de
contenir le liquide réfrigéré en conditions normales de fonctionnement et comprenant une
cuve interne, une isolation et une enveloppe externe,
 une enceinte secondaire (structure supplémentaire) autour de ce réservoir constituée d'un
talus ou d'une cuve en matériaux résistants aux conditions cryogéniques (béton, acier
cryogénique), conçue pour retenir tout le liquide contenu dans la cuve primaire, en cas de
fuites, installée à une distance proche de la cuve primaire.
 La cuve secondaire est du type à toit ouvert et ne peut donc nullement retenir les vapeurs
émises par le produit.
Le schéma suivant présente deux types de réservoirs aériens à double intégrité:
 Le premier réservoir et sa double enceinte sont posés sur un radier surélevé et sur des pieux,
 Le second réservoir est construit sur une dalle béton chauffée à même le sol.

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Les avantages de ces réservoirs sont:


 L’enceinte secondaire est capable de contenir le liquide cryogénique provenant d'une fuite de la
cuve interne,
 La réduction de l’emprise au sol des zones de rétention autour des réservoirs. Ainsi, la
superficie de l'épandage est fortement réduite limitant les effets d’un incendie (rayonnements
thermiques plus faibles),
 La structure extérieure protège, de par sa constitution en matériau résistant au feu, le contenu
de la cuve interne et évite ainsi des effets dominos en cas d'incendie voisin.

Les inconvénients sont :


 Le coût du réservoir lui-même nettement plus élevé par rapport au réservoir à simple intégrité,
 La zone de rétention du liquide autour du réservoir est conçue à ciel ouvert, ne permettant pas
de contenir les vapeurs de GNL,
 L’accessibilité à l’intérieur de la structure interne plus complexe pour les opérations de
maintenance, de nettoyage, d’inspection...,
 Le même niveau de pression interne que pour les réservoirs à simple intégrité.

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d-RESERVOIR AERIEN A « INTEGRITE TOTALE » :


La troisième évolution a consisté à intégrer au réservoir lui-même une cuve externe, résistant aux
conditions cryogéniques, permettant de protéger le contenu de la cuve interne contre une agression
extérieure, de contenir le volume de GNL stocké, de fournir une étanchéité pour les liquides et de
confiner les vapeurs de GNL.
La principale évolution du réservoir à intégrité totale réside dans l’intégration d’une enceinte en béton
armé précontraint, directement liée et construite sur la base du réservoir couronnée d’un dôme
d’acier et de béton armé.
Ces réservoirs sont composés de :
 Une enceinte primaire auto-porteuse en acier spécial (cryogénique– 9% Nickel) capable
de contenir le liquide réfrigéré en conditions normales de fonctionnement,
 Une isolation identique aux technologies précédentes,
 Une enceinte secondaire auto-porteuse en béton armé précontraint pourvue d’un dôme
hémisphérique capable de contenir la totalité du liquide réfrigéré et ainsi maintenir l’isolation
de la cuve primaire et les vapeurs émises du réservoir et, aussi il permet d’éviter la perte de
capacité de confinement à la suite d’un scénario accidentel résultant d’une agression
extérieure (impact, feu…).
Le premier réservoir à intégrité totale fut construit en 1977 sur l’usine de liquéfaction d’Abu-Dhabi.
Depuis les années 1980, la quasi-totalité des réservoirs construits sur des terminaux en Europe et au
Japon sont de cette technologie. Cette sécurité intégrée a permis aux constructeurs de concevoir des
réservoirs de grande capacité: 160 000 m3 sur ARZEW (usine de liquéfaction en Algérie). Le schéma
suivant présente deux types de réservoirs aériens à intégrité totale :
 le premier réservoir repose sur une dalle en béton chauffée,
 le second réservoir est construit sur un radier surélevé reposant sur des piliers.

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Les avantages de ce type de réservoir sont :


 L’utilisation d’une enceinte secondaire entièrement en béton précontraint permet d’augmenter
la sécurité en isolant le réservoir des agressions extérieures accidentelles (chute d’objet, effet
de souffle, feu adjacent…),
 La présence d’un toit en béton armé permet d’augmenter la plage de fonctionnement (290
mbarg contre 190 mbarg pour le toit métallique).
Les principaux atouts de cette technologie, vis-à-vis des précédentes, sont l’amélioration de la
protection du contenu du réservoir contre les agressions extérieures (incendie, impact…) ce qui
permet de réduire les effets d’un épandage accidentel de GNL et la réduction des effets thermiques
dans le cas d’un accident majeur.
Depuis les années 1980, la plupart des projets de terminaux méthaniers dans le monde utilise ce type
de technologie pour la construction des stockages.
Ces réservoirs à intégrité totale représentent aujourd’hui la meilleure technique disponible en termes
de conception et de fonctionnement, en effet, la norme EN 1473 reconnait qu’il n’y a pas de scénario
de fuite de GNL possible avec cette technologie de réservoir.

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6-LES RISQUES, ACCIDENTOLOGIE ET LA SECURITE LIES AUX GNL & GPL


6-1LE GAZ NATUREL LIQUEFIE (GNL) :
A- LES RISQUES LIES AUX GNL:

Le risque d'incident est lié étroitement à un relâchement et à une fuite de vapeur de GNL à
l'extérieur. Le GNL n'est pas toxique et n'est pas cancérigène ou chimiquement réactif. A l’état
liquide, le GNL n’est ni inflammable ni explosif mais lorsqu’il s’évapore, le GNL se transforme à l’état
gaz, il devient inflammable lorsque ses proportions se situent dans une plage d'inflammabilité variant
entre 5 et 15 %.
Lorsqu'un déversement se produit, les vapeurs deviennent très rapidement plus légères que l'air,
s'élèvent puis se dissipent. En cas d'incident, la vitesse de propagation des flammes d'un nuage non
confiné est lente et le nuage n'explosera pas.
La vaporisation du GNL est extrêmement rapide en cas d'ignition, dans la limite étroite
d'inflammabilité du gaz naturel dans l'air. Le feu d'un nuage de gaz se réduit à un feu de flaque de
GNL au niveau de la source d'épandage.

Si une fuite se produit, les vapeurs froides de GNL apparaîtront sous la forme d’un nuage blanc.
Une fuite de GNL en présence d’une source d’inflammation provoquera un incendie local.
Lors d’une fuite à partir d’un réservoir de GNL, il n’y a pas de vaporisation instantanée de GNL en gaz
due à une chute de pression lors d’une fuite, mais un changement de phase qui est provoqué par un
transfert rapide de chaleur et par évaporation.

Dans le cas de petites fuites de GNL situées en hauteur, la majeure partie du GNL s’évaporera avant
d’atteindre les caniveaux de rétention, le sol ou l’eau à cause du transfert de chaleur avec l’air et le

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sol. Pour les fuites plus importantes, l’air ne peut pas apporter suffisamment de chaleur pour assurer
l’évaporation d’une portion appréciable du GNL, ainsi a plus grosse partie de la fuite atteindra donc le
sol.

Les feux de nappe de GNL génèrent un rayonnement thermique important. En revanche, les grands
incendies de GNL ont tendance à produire de la fumée. Cette fumée absorbe une fraction importante
des radiations thermiques et réduit le rayonnement vers l’extérieur.
Les réservoirs de GNL ne sont pas conçus pour maintenir une pression et, même s’ils étaient
exposés à un incendie externe, ils ne seraient pas pressurisés à un niveau pouvant provoquer un
BLEVE. Le double confinement des bacs de GNL constitue une barrière suffisante dans le cas d’un tel
événement.
Une explosion d’un nuage de vapeur peut survenir lorsqu’une grande masse inflammable de
vapeur d’hydrocarbure est enflammée dans un espace entièrement ou partiellement clos.
La propagation du feu est lente dans les nuages de méthane (GNL). S’il n’y a aucun confinement,
l’accélération du feu dans un nuage au-dessus de l’eau ou du sol ne sera pas suffisante pour
provoquer une explosion et des surpressions considérables.
Toutes fois, il est nécessaire de considérer qu’une explosion d’un nuage de vapeur de GNL dans un
milieu non confiné peut se produire, ce phénomène est appelé UVCE (Unconfined Vapor Cloud
Explosion).
Tant qu'il ne s'est pas vaporisé pour produire avec l'air un mélange gazeux inflammable, le
GNL qui s'échappe d'une enceinte est un liquide à très basse température.
Le personnel travaillant à proximité de l'enceinte où se déclare la fuite est ainsi exposé à des
projections de liquide pouvant occasionner des gelures.
La très basse température du GNL a pour autre conséquence, en cas de fuite, la fragilisation
des matériaux non cryogéniques et leur risque de rupture sous l'action des contraintes.

a- BASCULEMENT DE COUCHES (ROLLOVER):


Le terme Rollover désigne le phénomène pouvant occasionner l'émission d'une grande quantité
de gaz d'un réservoir de GNL, pendant une courte durée. Il peut provoquer une surpression pour
laquelle le réservoir n'est pas protégé et n'est pas conçu.
Deux couches stratifiées stables ou cellules peuvent se former dans les réservoirs de stockage
de GNL, généralement provoquées par un mélange inadapté de GNL récemment chargé dans le
réservoir et de liquide d'une masse volumique différente au fond du réservoir. Au sein d'une même
couche, la masse volumique du liquide est uniforme mais la couche du fond est constituée d'un
liquide plus lourd que celui de la couche supérieure.
Par la suite, en raison des entrées de chaleur dans le réservoir, du transfert de chaleur et de
masse entre les couches et de l'évaporation à la surface du liquide, les couches s'équilibrent en masse
volumique et finalement se mélangent. Ce mélange spontané est appelé basculement de couches

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(Rollover) et si, comme c'est souvent le cas, le liquide de la couche du fond devient surchauffé par
rapport à la pression du ciel gazeux du réservoir, le basculement de couches est accompagné d'une
augmentation du dégagement de la vapeur. Cette augmentation est quelquefois rapide et importante.
Dans quelques occasions, l'augmentation de la pression dans le réservoir s'est avérée suffisante pour
déclencher les soupapes de sécurité.
Dans l’industrie du GNL il a été recensé seulement 11 Rollovers depuis 1965 dont 1 seul depuis 1994
(sans conséquence sur les réservoirs). Ce recensement montre que les progrès réalisés pour la
prévention de ce phénomène font que ce type d’accident est aujourd’hui très peu probable.

b- TRANSITION RAPIDE DE PHASES (TRP):


Les TRP résultant d'un épandage de GNL sur de l'eau ont à la fois été rares et eu des
conséquences limitées. Malgré l'absence de combustion, ce phénomène présente toutes les autres
caractéristiques d'une explosion.
C’est quand deux liquides à température différente viennent en contact direct, si la
température du plus chaud des deux liquides est supérieure à 1,1 fois la température d'ébullition du
plus froid, l'accroissement de température de ce dernier est si rapide que la température de la couche
de surface peut dépasser la température de nucléation spontanée. Dans certaines conditions, ce
liquide surchauffé se vaporise dans une période très brève par et génère ainsi de la vapeur à une
vitesse telle qu'une explosion se produit.
Les "explosions froides" résultant du déversement du GNL sur l'eau n'ont fort heureusement provoqué
que des dommages mineurs (bris de vitres) comme l’exemple de l’accident à l'usine de liquéfaction de
la Camel à Arzew le 30 mars 1977.

c- EXPLOSION D’UN NUAGE DE VAPEUR (UVCE):


Un UVCE (Unconfined Vapour Cloud Explosion) est une explosion de gaz à l’air libre. Dans le
cas d’un gaz inflammable, tel que les GNL, cette explosion produit :
- des effets thermiques,
- des effets de pression.

B- ACCIDENTOLOGIE LIEE AU STOCKAGE GNL:


L’analyse du retour d’expérience apporte un éclairage complémentaire quant aux défaillances,
incidents et accidents susceptibles de survenir sur le stockage GNL.
L’industrie du GNL a une excellente cote de sécurité depuis de nombreuses années grâce à des
normes industrielles strictes qui sont appliquées dans le monde entier.

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Le tableau ci-dessous reprend des exemples d’accidents et d’incidents représentatifs pour le GNL sur
des installations terrestres :
Année Lieu Cause Détails
1944 Ohio, USA Rupture fragile Rupture d’un réservoir de 4200m3 de GNL, dont le contenu
s’est déversé dans la rue et les égouts.
Des séries d’explosions/incendies violents ont suivi. 128
décès et plusieurs centaines de blessés.
1965 Royaume Uni Dispersion de GNL Un employé a été gravement brûlé au lors d’une opération
de transfert de bac GNL pour maintenance de vanne.
1965 Essex, USA Erreur humaine Fuite de GNL provenant du réservoir pendant une
maintenance. Le gaz s’est enflammé, un homme
sérieusement brûlé et l’incendie a été éteint au bout de 15
minutes

1968 Portland, Fuite de méthane 4 personnes tuées, lors de la construction d’un réservoir de
Oregon, USA GNL, à cause d’une fuite de méthane.
1971 La Spezia, Basculement de Le GNL était maintenu depuis des mois sur un navire avant
Italie couches pendant d’être déchargé. L’évaporation a conduit à rendre le liquide
un déchargement plus chaud et plus dense. 18 heures après le remplissage par
(Rollover) le fond du réservoir 50 000 m3, un basculement de couches
a entraîné une pression 1,42 fois supérieure à la pression
maximum de conception. Le GNL a été mis à l’évent pendant
plus de trois heures.
Rejet atmosphérique de GNL sans inflammation et
destruction légère du toit du réservoir.
1973 Staten Island, Maintenance Une explosion lors de réparations sur un réservoir de
NY, USA stockage de GNL vide de 100 000m3, appartenant à Texas
Eastern Transmission (TETCO) à Staten Island, a causée la
mort de 40 ouvriers qui se trouvaient dans le réservoir.

1973 Canvey Island Sur remplissage Transition rapide de phase du GNL au contact de l’eau,
(Royaume- rupture des vitres environnantes.
Uni)
1977 Arzew, Fuite de GNL suite Un travailleur sur le site a été aspergé avec du GNL qui s'est
Algérie à la rupture d'un échappé à la suite d'une rupture du corps de vanne sur le
corps de vanne en toit d'un réservoir de stockage. Ce dernier est mort
acier aluminium congelé.
Environ, 1500 à 2000 m3 de GNL a été relâché sans
inflammation des vapeurs. Le matériau de construction du
corps de vanne était de l'acier aluminium (inox).
1978 Das Island, Fuite de GNL avec Une fuite d'une ligne de LNG au pied d'un réservoir a
U.A.E. une formation de provoqué une fuite à l'intérieur de la rétention du réservoir
nuage de GNL. Le liquide fut arrêté en fermant la vanne interne
conçue pour cela. Un grand nuage de vapeur s'est formé
sans inflammation. Aucun blessé n'a été identifié.
1980 Le Havre Un clapet de fond A la fin des années 1980, le clapet de fond d'un des 3
FRANCE reste ouvert par réservoirs de stockage de GNL datant des années 1960 est
défaillance resté ouvert lors de tests de fermeture. Après vidange du
technique réservoir, les investigations ont montré que l'organe de
fermeture s'est désolidarisé de son axe à la suite du
desserrage d'un boulon.
1992 Baltimore, Crache d’une Une soupape de surpression de GNL s'est déclenchée à
Maryland soupape de proximité d'un des trois réservoirs de stockage de GNL et a
USA Surpression relâché (3000 m3 dans la rétention) dans la rétention des
(Rejet de GNL) réservoirs du GNL pendant 10h.
Pas de blessé Provoquant des fissures sur l'enveloppe extérieure en acier
du réservoir. Le réservoir a été mis hors service et réparé.

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L’histoire du GNL est relativement récente, quelques accidents sérieux se sont produits dans les
premiers temps d’utilisation du GNL, principalement dus au manque de connaissance concernant la
cryogénie et à l’utilisation de matériaux non appropriés (Cleveland (Ohio) en 1944).
Si l’on reprend l’historique, hormis l’accident de Cleveland, aucun accident impliquant une installation
de GNL n’a causé de victime dans la population à l’extérieur des sites.
Ce type d’accident est pratiquement impossible aujourd’hui surtout avec les réservoirs à enceinte
béton de type intégrité totale.
Les accidents ou incidents ont été très peu nombreux dans l’industrie du GNL depuis
Cleveland.
Ainsi l’examen de l’accidentologie a été fait apparaitre 24 accidents concernant les stockages de GNL
(11), leurs lignes de transfert (11) ainsi que les torches (2).
Plusieurs accidents (5) ont eu lieu durant des phases de construction ou de travaux avec des
équipements vides de GNL, n’ayant pas entrainé de fuite de GNL.
Parmi les 11 accidents recensés directement liés aux stockages de GNL :
 5 sont dus à un défaut de matériau ou d’équipements,
 4 sont directement liés à des opérations de maintenance ou de construction,
 1 est du à un phénomène de roll over,
 1 est du à des effets dominos
Parmi ces incidents seules 7 ont causé des victimes (morts ou blessés).
Ces accidents opérationnels proviennent d’erreurs humaines, de défaillances d’équipement ou
des deux à la fois au niveau du stockage du GNL, ayant pour conséquence l’apparition de nappes de
GNL, fragilisation des équipements, des incendies ou des explosions….

C- ÉQUIPEMENTS DE SÉCURITÉ DANS LE STOCKAGE GNL:


La de sécurité dans le stockage GNL sont constituées d’un ensemble d’équipements et des moyens
techniques qui permettent de prévenir, de détecter, de maîtriser et d’atténuer des dangers pouvant
se produire.

a- LES EQUIPEMENTS DE SECURITES:


a-1 SOUPAPES DE SECURITE:
Les soupapes de sécurité munies d’un évent sont installées sur chaque bac. Ces dernières permettent
l’évacuation de l’excès de pression (surpression) de la vapeur.
a-2 PROTECTION CASSE-VIDE:
Les soupapes casse-vide sont installées sur le dôme des bacs, elles permettent de protéger les bacs
de la dépression en cas de refroidissement rapide suivie de condensation.

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a-3 SYSTEME A MOUSSE:


Le périmètre de la cuvette de rétention est équipé de plusieurs générateurs de mousse qui assurent
l’épandage de la mousse sur le rack contenant les conduites de remplissage de GNL.
Ces équipements sont commandés par la salle de contrôle en mode manuel à distance et automatique
par détection de basse température ou détection de présence de gaz.
a-4 SYSTEME DE DELUGE:
Chaque bac possède des couronnes de déluge. Celles-ci sont utilisées pour le refroidissement de la
paroi externe du bac. Le taux d’application de refroidissement est de 10 l/min.m 2.
a-5 SYSTEME DE POUDRE EXTINCTRICE:
Des bouteilles contiennent de la poudre extinctrice sont installées sur le dôme des bacs au niveau des
évents. L’activation de ces bouteilles se fait par commande à distance ou par détection automatique
de haute température dans les évents.
a-6 DETECTEURS DE GAZ:
Le fond de cuvette est doté de détecteurs de gaz combustible disposés d’une façon à détecter la
présence de fuites. Ces détecteurs transmettent un signal vers le DCS en cas de présence de gaz.
a-7 DETECTION DE BASSE TEMPERATURE:
Des détecteurs de basse température sont installés dans la cuvette pour prévenir la présence de
liquide cryogénique au fond. Ces détecteurs sont disposés sur différents emplacements stratégiques.
Ils sont reliés à la pompe située dans le puisard. En cas de détection, ils mettent en arrêt ces pompes
et transmettent un signal lumineux et sonore dans la salle de contrôle.
a-8 DETECTION DE FLAMMES :
Les détecteurs de flammes sont installés sur les merlons des cuvettes de rétention et permettent la
détection des flammes par UV. Un signal sonore est transmis vers la salle de contrôle en cas de
détection.
a-9 LES DISPOSITIFS D'ALARME:
Grâce au nuage visible de vapeur d'eau condensée qui accompagne l'émission du gaz froid, une fuite
de GNL est, la plupart du temps, aisément décelable. Le personnel de quart a généralement la
possibilité d'observer, à partir de la salle de contrôle, les points stratégiques, soit directement soit par
l'intermédiaire d'un circuit de télévision. Il est aidé, dans sa tâche de surveillance, par un certain
nombre d'alarmes qui peuvent être considérées comme d'ultimes moyens de prévention dans la
mesure où en cas d'épandage, plus tôt serait donnée l'alerte, plus vite pourraient être mis en œuvre
les moyens d'interventions et plus grande serait leur efficacité.
a-10 SYSTEME D’ARRET D’URGENCE:
Dans le cas d’un événement redouté, il est indispensable de pouvoir mettre en sécurité l’installation.
Pour cela, les normes recommandent de disposer d’un dispositif d’arrêt d’urgence. La tendance dans
la conception est de bien séparer les fonctions de contrôle du procédé des fonctions de sécurité.

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b- DES EQUIPEMENTS DE CONTROLE PROCESS:


b-1 Mesures de niveau :
La régulation du niveau permet de prévenir tout effet de suremplissage conduisant au déversement
du GNL dans l’espace annulaire. En plus, on adopte d’autres mesures pour éviter le suremplissage
excessif à savoir l’utilisation des bacs en vase communiquant pour avoir le même niveau sur les bacs
et la possibilité de contrôler le niveau grâce à la différence de pression entre le bas et le haut du bac.
b-2 Mesure de température :
Chaque bac de GNL est doté de plusieurs détecteurs de température disposés sur la robe du bac. Ces
détecteurs transmettent de façon permanente un signal vers le tableau de contrôle (ex :DCS). Ces
mesures permettent un suivi permanent des conditions opératoires des bacs de GNL.
b-3 Mesures et régulation de la pression dans le bac :
Des détecteurs de pression sont installés sur le bac à différents niveaux, du bas jusqu’en haut sur le
dôme pour un contrôle permanent de la pression régnante dans le bac.
La mesure de pression dans la phase vapeur permet de contrôler les vannes de soutirage et stabiliser
la phase vapeur. Un régulateur de pression maintient une pression de 1,05 bar abs en réglant le débit
des vapeurs vers les compresseurs.
Le stockage à basse température du produit provoque en continu une légère évaporation qui permet
de maintenir la température constante.
Pendant son stockage dans le réservoir, le GNL s’évapore naturellement du fait des entrées de
chaleur à travers les parois du réservoir (Boil-Off).
Pour éviter une augmentation de pression due à ces évaporations, l’on aspire et comprime ces gaz
avec des compresseurs puis on les dirige vers le recondenseur.
Il est nécessaire de recondenser ces vapeurs pour limiter les pertes au stockage.
A l’aide de pompes immergées dans le GNL du réservoir, on extrait la quantité désirée de GNL que
l’on pousse vers le recondenseur, ou comme son nom l’indique l’on y recondense le gaz venant des
compresseurs.

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6-2 LE GAZ PETROLE LIQUEFIE (GPL):


A- LES RISQUES LIES AUX GPL:
Le GPL est l'acronyme de gaz pétrole liquéfié, il est souvent confondu avec le GNL et vice-
versa. Le GPL a été découvert dans les années 1900.
Le GPL se compose notamment de propane (C3H8) et de butane (C4H10), et il est principalement utilisé
à des fins domestiques et commerciales (y compris comme carburant).
Le GPL est maintenu à l’état liquide par confinement sous haute pression donc il est liquéfié par un
changement modéré de la pression ou de la température en dessous de son point d’ébullition,
exemple du point d’ébullition du propane : - 40°C et le butane : 2°C.
À l’état gazeux, le GPL est plus lourd que l’air, il a tendance à étreindre le sol, et à l’état liquide
la densité GPL est ½ d’eau, donc l’eau s’accumulera au fond des GPL.
Une fois vaporisé, l’effet d’auto-réfrigération, condense l’air environnant avec formation de glace ;
c’est signe de fuite. Ses limites d’inflammabilités comprises entre 2–9 % du volume d’air.
Une fuite de GPL est caractérisée par la formation d’un nuage gazeux, avec la formation d’une couche
très inflammable enveloppant ce nuage, en plus de la formation d’un gel à la source de la fuite.

Du fait de son poids moléculaire, les GPL ont tendance à étreindre le sol et à s’écouler
lentement pour s’accumuler dans les points bas, caniveaux et sous-sol.

Ainsi un litre de GPL donne 12500 litres mélange inflammable.


Une fuite accidentelle de GPL provoque la formation d’un nuage inflammable au contact d’une source
d’inflammation, un feu se produit avec la propagation instantanée de la combustion dans le nuage
inflammable.

Les caractéristique de ce feu varie en fonction du scénario de fuite ainsi on peut avoir:
• Feu de nappe.
• Feu de chalumeau (jet fire).
• UVCE (unconfined vapor cloud explosion) /vce. Inflammation d’un nuage de gaz dans un
espace confiné.
• BLEVE (boiling liquid expanding vapor explosion) explosion de vapeur en expansion de liquide
en ébullition).

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a- FEU DE NAPPE
a- 1DESCRIPTION DU PHENOMENE:
Le terme « feu de nappe » ou « feu de flaque », décrit un incendie résultant de la combustion d’une
nappe de combustible liquide. Ce phénomène implique principalement la surface de la nappe en
contact avec l’air.

Le feu de nappe résulte de la présence simultanée d'une nappe de liquide inflammable portée
à une température supérieure à son point éclair et d'un point chaud (étincelle, flamme nue, métal
incandescent,...).
D’une manière générale, le phénomène de combustion d’un produit intéresse les vapeurs émises par
le produit réchauffé. Pour qu’un produit brûle, il faut donc qu’il émette des vapeurs inflammables.
Pour les combustibles liquides, les vapeurs inflammables sont émises par évaporation de la phase
liquide.
La combustion a ainsi lieu en phase gazeuse dans la zone qualifiée de « flamme ». Une partie de
l’énergie libérée par l’exothermicité de la réaction de combustion est cédée au combustible,
entretenant ainsi l’émission de gaz inflammables. Le feu de nappe est donc un phénomène de
combustion auto-entretenue.
a-2 ORIGINES
La nappe de liquide inflammable résulte fréquemment d'une fuite, plus ou moins importante. Il
est à noter que le point chaud en lui- même, s'il est maintenu suffisamment longtemps, peut initier
l'incendie d'un liquide dont la température est inférieure au point éclair: le point chaud en lui même
peut porter localement le liquide à une température supérieure à son point éclair, démarrer l'incendie
qui se généralise ensuite à toute la nappe.

a-3 LES CONSEQUENCES D’UN FEU DE NAPPE:


L'impact d'un feu de nappe dépend de la taille de la surface en feu, du produit qui se consume et de
la durée de l'incendie. Par contre, si l'incendie se développe à proximité de stockages de matières

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combustibles, des effets dominos peuvent être observés et les conséquences peuvent être
dramatiques (incendie plus violent, explosion...).
De manière générale, les principales conséquences observées de manière récurrente sont la pollution
des eaux de surface ainsi que la contamination des sols, voire des eaux souterraines, plus rarement,
des blessés ou des morts.

a-4 ACCIDENTOLOGIE:
Le feu de nappe est un accident relativement fréquent mais présentant, s'il est correctement maîtrisé,
des conséquences faibles sur l'homme.
On les retrouve notamment dans les circonstances suivantes:
Les incendies résultant d’un débordement: principalement feux de bacs ou de cuvettes concernant
des hydrocarbures;
Les incendies concernant les stockages de solvants;
Les incendies survenus dans des entrepôts.
Par contre, si l’incendie se développe à proximité de stockages de matières combustibles, des effets
dominos peuvent être observés et les conséquences peuvent être dramatiques (incendie plus violent,
explosion…).
Les feux de cuvettes se caractérisent par l’étendue de la nappe de produit en feux. Ce phénomène
survient généralement après effondrement d’un bac éprouvé par un incendie, ou le produit
inflammable se répand sur la cuvette. La surface de contact avec l’air dépend de la taille de la cuvette
qui, elle, est construite pour retenir 80% à la totalité de la contenance du bac.

Exemple de feux de cuvette :

Les causes identifiées dans les accidents connus sont fréquemment liées:
A la malveillance;

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A l’épandage accidentel de combustible survenu de manière récurrente suite à une fuite sur
des équipements de transferts (pompe, raccord de ligne de vidange, vanne, canalisation, regard
de purge;
Au sur-remplissage d’une capacité.
Concernant les sources d’inflammation du combustible, elles peuvent être de nature diverse (Moteur
électrique, Travaux de soudage, Étincelle, Foudre et mauvaise équipotentialité, …)
Les facteurs qualifiés d’aggravants sont:
L’absence de capacités de rétention;
Une cuvette commune à plusieurs bacs, voire à tout un dépôt;
L’alimentation continue du feu en combustible par la non fermeture des vannes, résultant d’un
dysfonctionnement ou d’une erreur humaine associée à un défaut de conception du système
de sécurité ;
L’entraînement des hydrocarbures enflammés par les eaux d’extinction, facilitant la
propagation de l’incendie.
En ce qui concerne la gravité de tels évènements, les comptes rendus des accidents passés font part
de victimes chez les pompiers ou le personnel de l’installation et d’importants dommages matériels
sur l’installation ou sur l’environnement proche (habitations voisines, végétation, points d’eau, cours
d’eau ou station d’épuration polluées, sols souillés par les hydrocarbures, pollution atmosphérique…).
Enfin, la durée des accidents est relativement longue. La lutte et l’extinction des feux de cuvette ou
de bac sont des opérations souvent difficiles qui se chiffrent en plusieurs dizaines d’heures voire
quelques jours.

b- FEU DE CHALUMEAU (TORCHE) (JET FIRE)

b-1 DESCRIPTION DU PHENOMENE:


Il se produit généralement sans explosion. Ce type d’accident est dangereux seulement quand
la flamme du chalumeau atteint les équipements avoisinants qui peuvent s’affaiblir et rompre
rapidement compte tenu de l’intensité du rayonnement conduisant ainsi à des effets domino.

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Dans l’environnement industriel, les feux de torche appelés également feux chalumeau
peuvent survenir suite à des fuites accidentelles de fluides inflammables ou à des évacuations
intentionnelles de sous-produits par l’intermédiaire de torchères.
Le système de torchère est très couramment utilisé dans l’industrie pétrolière pour évacuer sans
danger d’importantes quantités de vapeurs inflammables superflues. Les torchères sont en général
des feux de torche bien contrôlés par l’industriel et qui représentent donc que peu de dangers pour
l’environnement. En revanche, les feux de torche qui sont le résultat de l’inflammation de fuites
accidentelles de gaz ou de liquide peuvent être très dévastateurs en milieu industriel.

b-2 ORIGINES:
Les feux de torche accidentels proviennent en général de fuites à un raccord ou à une vanne,
de parois perforées ou de ruptures de canalisation. Ces fuites produisent des dards enflammés
pouvant occasionner de graves avaries sur le reste de l’installation et donc conduire à la propagation
de l’incendie ou provoquer de nouveaux accidents tels que le phénomène de BLEVE de réservoirs.
Le phénomène de feu de torche a pour origine un rejet de fluides combustibles, généralement à l’état
gazeux, qui s’enflamme:
Spontanément si sa température est suffisamment élevée;
En raison de points chauds;
Par démarrage d’un véhicule situé à proximité (étincelle);
Par action de la foudre.
Les produits enflammés sont divers et vont des gaz tels que l’hydrogène, le propane, l’acétylène à
l’huile de lubrification.
Afin de se prémunir de tels évènements, il est important de pouvoir prévoir et évaluer les
conséquences associées aux feux torche. Pour ce faire, il est notamment nécessaire d’estimer les
caractéristiques géométriques de la flamme et de déterminer le flux radiatif émis par la flamme.

b-3 ACCIDENTOLOGIE:
Les accidents impliquant des feux torche peuvent être dévastateurs et néfastes pour
l’environnement lorsqu’ils sont le résultat d’évènements accidentels et non d’une démarche volontaire
de réduction des risques (dégagement de gaz excédentaires par les torchères dans les raffineries de
pétrole).
Les feux de torche se produisent généralement sur des canalisations, mais une fissure ou une
perforation sur un stockage ou encore une vanne de purge restée ouverte peuvent également être à
l’origine d’un tel phénomène. L’analyse des accidents passés fait part d’accidents de ce type
notamment dans les raffineries de pétrole, les industries chimiques ou encore sur des conduites
terrestres et enterrées de produits inflammables. Les feux torche peuvent donc aussi bien se produire
en milieu industriel qu’en milieu urbain (conduites de gaz de ville, …).

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Dans certains cas, lorsqu’une fuite de gaz toxiques et inflammables survient, les services de
secours préfèrent brûler la substance plutôt qu’elle ne se disperse. Le fait d’enflammer la fuite peut
éviter une pollution notable de l’atmosphère mais également que le nuage inflammable ne se déplace
et n’aille s’enflammer plus loin au risque d’engendrer dès lors un feu de nuage ou une explosion
(VCE).

Causes identifiées :
La défaillance matérielle : corrosion de conduite, contraintes mécaniques trop fortes, fissure
de soudure
La défaillance humaine provenant soit de travaux de maintenance et d’exploitation
inhérents à la structure visée, soit de travaux totalement indépendants comme la perforation
d’une canalisation par des engins de terrassement
Les agressions naturelles comme la foudre frappant une canalisation enterrée.

b-4 LES CONSEQUENCES D’UN FEU DE TORCHE:


Parmi les conséquences les plus critiques, il convient de citer des pertes humaines (ouvriers,
conducteurs de camions…) et matérielles (effets dominos) pouvant entraîner également une perte de
production.
Par ailleurs, quelques éléments observés donnent une idée qualitative des conséquences des feux
torche :
Les débits de fuite qui représentent des quantités importantes de combustibles rejetés ;
L’orientation de la flamme qui peut avoir une influence déterminante sur l’occurrence d’effets
dominos ;
Les hauteurs de flamme d’une dizaine voire de plusieurs dizaines de mètres ;
Les températures importantes atteintes autour du sinistre qui soulignent le caractère
dévastateur du feu torche.
Une caractéristique particulière du feu torche réside dans sa propension à entraîner des effets
dominos sur les équipements alentour. A titre d’illustration, il peut être à l’origine d’accidents aux
conséquences dramatiques tels que:
BLEVE de sphères et de cigares de stockage générant des boules de feu;
Explosion de véhicules qui sont en général à l’origine de l’allumage du feu torche;
Feux torche et explosions de canalisations;
Projections de missiles (fragments de canalisations, de sphères, de véhicules…) à plusieurs
centaines de mètres.

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b-5 CINETIQUE DU PHENOMENE:


Lorsqu’un jet liquide ou gazeux issu d’une fuite accidentelle s’enflamme par l’intermédiaire
d’une source d’inflammation quelconque (par exemple, une surface chaude), le feu torche prend
naissance sous forme d’une flamme de diffusion.
Le jet combustible émerge d’une canalisation ou d’un orifice et entre dans l’air ambiant qui est en
général au repos. La principale caractéristique de la flamme de diffusion est que le combustible et l’air
sont initialement séparés et que la combustion se produit dans la zone où le mélange comburant
combustible se fait.
Le jet combustible se mélange ainsi à l’air par entraînement et diffusion et avec l’aide d’une source
d’inflammation, se met à brûler seulement lorsque les concentrations de combustible et d’air sont
comprises dans une plage définie entre les limites d’inflammabilité (domaine d’inflammabilité).
Outre l’effet sur l’apparence de la flamme, la vitesse de jet exerce également une influence sur la
hauteur de flamme ainsi que sur la forme et la taille de la fuite accidentelle.

c-LE PHENOMENE UVCE (Unconfined Vapor Cloud Explosion)


L’industrie de la pétrochimie met en jeu de nombreuses substances dangereuses toxiques et
inflammables d’où la nécessité d’étudier les dangers liés à leurs utilisations.
Parmi ces dangers, on trouve les explosions et les incendies qui ont des conséquences graves sur la
vie des travailleurs, sur les installations et sur l’environnement.
Toutes défaillances ou mauvaises gestions de la manipulation des gaz inflammables peuvent être
sources de tels genres d’accidents.
L’un des accidents les plus dangereux en milieu industriel, du point de vu de sa cinétique très rapide
et de l’ampleur de la gravité de ses effets thermiques et de surpression, est l’explosion d’un nuage de
gaz dans un espace non-confiné ou UVCE (Unconfined Vapor Cloud Explosion).
Se produit suite à une perte de confinement, ou de grands volumes de nuages inflammables
combustible/air se développent avant allumage, l’inflammation extrêmement rapide du mélange dans
l'espace libre provoquera des ondes chocs avec de forte radiation thermique et de surpression
détruisant tout sur son chemin.

c-1 DEFINITION D’UN UVCE:


L’UVCE: Unconfined Vapor Cloud Explosion, peut être définie par une explosion d’un nuage
gazeux à l’air libre produisant des effets de surpression et des effets thermiques. Son origine est le
rejet des masses importantes de gaz inflammable (en phase gazeuse ou liquide) à partir des
capacités de stockages, process, camions-citernes, ou tuyauteries.

Ce type d’accident comprend généralement la succession d’étapes suivantes


- Rejet à l’air libre d’un produit inflammable
- Formation d’un nuage explosible (gaz+air)

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- dispersion du nuage de gaz dont une partie du volume reste inflammable


- inflammation de ce volume,
- Propagation d’une flamme à travers les parties du nuage où la concentration en combustible se
situe à l’intérieur du domaine d’explosivité
- Mélange et combustion des zones plus riches en combustible
Il est à noter qu'une très faible énergie est suffisante pour initier l'explosion (exp: étincelle lorsqu'on
bascule un commutateur électrique, ...). Par ailleurs, l'allumage peut se produire à une certaine
distance du lieu de la fuite.

Un UVCE génère plusieurs effets :


- Une boule de feu qui consume ou endommage ce qui se trouve à l'intérieur.
- Un rayonnement thermique sur le voisinage immédiat de la boule de feu.
- Des effets de pression plus ou moins importants suivant l'encombrement du lieu de l'accident
- Effets sur les personnes, et sur le matériel, projections d’éclats, missiles.

Les conséquences de l’UVCE dépendent de:


- La masse de gaz combustible concerné, c’est à dire du volume du nuage.
- La composition du nuage de gaz.
- L’encombrement de l’espace.
- Plus le nuage est important et plus on se rapproche d’une composition combustible/ comburant
idéale, plus les conséquences sont importantes.
Par ailleurs, plus l’espace est encombré (tuyaux, véhicules, convoyeurs...), plus l’explosion sera
violente.

c-2 EXPLOSION DE TYPE UVCE:


Lorsque le mélange hydrocarbure/air se dispersant, rencontre une source d’ignition, plusieurs
phénomènes de combustion peuvent se produire:
- Le flash fire, combustion en champ libre, allumé par une source de faible énergie; le front de
flamme se déplace à faible vitesse (moins de 12 m/s) et ne génère pas d’onde de surpression.
- La déflagration, combustion où le front de flamme parcourt la masse de gaz avec une célérité
subsonique, si la flamme rencontre des obstacles répétés, la combustion accélère, d’où une
augmentation de la vitesse du front de flamme et génération d’une onde de choc; pour des
vitesses de front de flamme comprises entre 12 et 120 m/s, on parle de déflagration lente avec
faible effet de souffle; pour des vitesse supérieures à 120 m/s mais toujours subsoniques, on
parle de déflagration rapide avec effet de souffle.

La détonation, combustion où le front de flamme se déplace à une vitesse supersonique (1000 à


2000 m/s), avec ou sans présence d’obstacle; il y a génération d’une onde de choc brisante.

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Ainsi on a alors :
- SUBSONIQUE : on a alors affaire à une DÉFLAGRATION
- SUPERSONIQUE : on a alors affaire à une DÉTONATION
Cette vitesse de propagation de la flamme dépend:
- de la concentration du mélange initial
- des conditions de température et de pression
- de l’énergie de la source d’inflammation
- des turbulences, obstacles, confinement
Le vocabulaire distingue, selon les effets produits, l’UVCE du Flash fire ou Feu de nuage. De
manière générale, le terme UVCE s’applique lorsque des effets de pression sont observés, alors que le
terme Flash fire est réservé aux situations où la combustion du nuage ne produit pas d’effets de
pression. Cependant il s’agit dans les deux cas du même phénomène physique, à savoir la
combustion d’un mélange inflammable.

c-3 CINETIQUE DU PHENOMENE:


Lors d'une déflagration, plusieurs régimes de combustion des gaz sont susceptibles d'être observés
successivement au cours du temps. Le mécanisme, schématisé ci-dessous, est instable et il conduit,
dans certains cas, à une accélération continuelle des flammes tant qu'il est entretenu.

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Spirale d’augmentation des effets d’un UVCE (Source : INERIS)


Dès lors, il est aussi clair que plus la flamme parcourt une distance importante dans une zone
encombrée d’obstacles, plus cette accélération peut se développer, toutes autres choses égales par
ailleurs. Pour cette raison, la distance sur laquelle les flammes se propagent, ou la taille du nuage, est
un paramètre important.
De plus, si des vitesses de déflagration importantes sont atteintes, des ondes de pression, voire des
ondes de choc sont engendrées en avant du front de flamme. En conséquence, les gaz frais sont
préchauffés par ces ondes avant d’être brûlés, ce qui contribue encore à l’auto accélération des
déflagrations turbulentes.

d- LE PHENOMENE BLEVE :

BOILING LIQUID EXPANDING VAPOR EXPLOSION (BLEVE)


ou “Explosion par vaporisation instantanée d’un liquide bouillant”
C’est un phénomène très dangereux et très destructif: il se produit quand une capacité de GPL est
prise dans les flammes suivi d’une augmentation de pression jusqu’à rupture de l’une des parois, il
s’en suit alors une brusque vaporisation des liquides formant un aérosol qui s’enflamme
instantanément créant une boule de feu qui s’élève dans les airs.
Les conséquences d’un BLEVE sont les radiations intenses; les ondes de pression; retombées de
liquide enflammé; et projection de missiles (jusqu’à 1200m).

d-1DEFINITION :
Il se produit lors de la rupture d'un réservoir contenant un liquide sous pression qui est largement
supérieure à la pression atmosphérique. Suite à la décompression rapide, une ébullition violente
et une vaporisation quasi instantanée d’une partie du liquide entraîne des ondes de pression qui
aboutiront à l’explosion.
C'est un accident très redouté dans le cas de feux de camion-citerne ou de réservoir d'hydrocarbures,
surtout lorsqu'il s'agit de gaz liquéfiés.
En effet, dans ce cas-là, il peut s'accompagner d'une boule de feu produisant une chaleur extrême
détruisant tout ce qui se trouve sur son passage.

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d-2 PRODUITS CONCERNÉS


Il s’agit des gaz liquéfiés combustibles tels que :
- GPL (propane, butane)
- propylène
- butène
- acétylène
- ammoniac
- CVM (chlorure de vinyle monomère)
- oxyde de propylène
Les gaz liquéfiés non combustibles (CO2, N2, O2, Cl2, Hélium, …) et l’eau à l’équilibre liquide
vapeur peuvent être aussi sujets au BLEVE.

d-3 ÉQUIPEMENTS CONCERNÉS


Le BLEVE concerne les équipements aériens contenant ces gaz liquéfiés sous pression :
- stockages fixes : cigare, sphère
- engins de transport : camions, wagons, navires
- tuyauteries
- bouteilles d’échantillon, bouteilles petit vrac, …
Les réservoirs cryogéniques de gaz liquéfiés ne sont donc pas sujets au BLEVE car protégés:
- par le calorifuge “froid” lorsqu’ils sont métalliques
- par l’enveloppe extérieure en béton précontraint
Les chaudières et en particulier les ballons supérieurs sont aussi concernés.

d-4DEROULEMENT D’UN BLEVE :


Le BLEVE est associé avant tout à un changement d’état à caractère explosif, et non à une réaction de
combustion comme c’est le cas des explosions de nuages de gaz.

Les effets d’un BLEVE se manifestent généralement de trois manières:


- la propagation d’une onde de surpression,
- la projection de fragments à des distances parfois très importantes,
- et, dans le cas d’un BLEVE de liquide inflammable, la formation d’une boule de feu dont le
rayonnement thermique peut devenir prépondérant en termes de conséquences
Toutefois, il n’est pas nécessaire que le produit concerné soit inflammable pour parler de BLEVE.

Exemple :
Le schéma ci-dessous illustre l’initiation du BLEVE sur une sphère de propane.
Conditions normales de service : T = 25°C P= 8,2 bar rel.

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d-5 INCENDIE - MONTEE EN PRESSION


- Fuite sur la sphère elle-même ou sur un équipement voisin.
- Nuage de gaz combustibles et inflammation sur un point d’ignition.
- Feu sous la capacité sous forme du dard ou de flamme.
- Dans la sphère, la température monte, la pression augmente comme la tension de vapeur du
propane.
- La pression atteint la pression de début d’ouverture des soupapes (16 bar). Suivant les
cas (1 ou 2 groupes de soupapes, échappement à la torche ou à l’atmosphère, …). Les gaz qui
s’échappent s’enflamment ou ne s’enflamment pas.
- Le débit de chaleur dû à l’incendie apporte la chaleur latente de vaporisation au liquide dont
une partie se vaporise et est évacuée aux soupapes.
- La pression atteint au maximum 110 % de la pression de début d’ouverture si le feu est le
cas dimensionnant, puis reste constante.
- La température du métal mouillé par le liquide reste à peu près constante (  55°C).
- Baisse du niveau liquide due à la vaporisation.

d-6 PERTE DE LA RESISTANCE MECANIQUE - RUPTURE

- La température du métal non mouillé augmente rapidement (par rayonnement des flammes au
sol ou aux soupapes).
- La limite élastique et la résistance à la rupture du métal diminuent.
Exemple : acier A 52

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- Éclatement de la boursouflure et rupture du réservoir avec projection de fragments (missiles)


jusqu’à 1200 m dans certains cas.

d-7 EXPLOSION - BOULE DE FEU


- La soudaine décompression, jusqu’à la pression atmosphérique, entraîne :
 des ondes de surpression
 la brusque vaporisation d’une partie du propane liquide (  1/3) sous forme d’aérosol qui
s’enflamme et provoque une boule de feu.
- La chaleur de vaporisation est apportée par les flammes et par le propane liquide restant dans la
sphère dont la température atteint la température d’ébullition normale (  – 40°C).
- La boule de feu croît rapidement, s’élève dans les airs puis se fragmente et s’éteint après
consommation du combustible.

La radiation de la boule de feu (250 à 300 kW/m 2) est suffisante pour enflammer tout combustible
ordinaire et causer des brûlures mortelles aux personnes.
Par ailleurs, du liquide enflammé, retombe au sol.

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d-8 CONDITIONS NÉCESSAIRES AU BLEVE:


 THÉORIE DU BLEVE:
La théorie du BLEVE fait appel à la notion de température limite de surchauffe (TLS)

 Température limite de surchauffe TLS :


La température limite de surchauffe est définie comme la température maximale que peut avoir un
liquide à une pression donnée. Cette température est supérieure au point d'ébullition du liquide.
La température limite de surchauffe à la pression atmosphérique est estimée par la formule : TLS =
0,885 Tc
TLS : température limite de surchauffe en K
Tc = température critique en K.

Si la température du réservoir passe brutalement du (point A) à la pression atmosphérique (pointB).


Le liquide se vaporise en surface en restant, au moins momentanément, surchauffé, à l'état liquide
avant de se vaporiser plus ou moins rapidement
Un BLEVE n’est pas à craindre.

Si la température du réservoir passe brutalement du (point C) à la pression atmosphérique (pointD).


Il y a nucléation spontanée, une vaporisation homogène, rapide et totale à caractère explosif, car il ne
peut subsister à l’état liquide à une température supérieure à sa température limite de surchauffe.
Un BLEVE se produit.

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La notion de BLEVE froid ou chaud se réfère uniquement à la température limite de surchauffe (TLS)
du produit :
La transformation A-B, qui se produit en dessous de la température limite de surchauffe à pression
atmosphérique, est généralement appelée « BLEVE froid »
Visuellement, on a affaire à une explosion plus "molle", plutôt sur le régime de la déflagration
avec production d'une boule de feu qui s'élève peu au dessus de la citerne.
La transformation C-D, qui se produit au-dessus de la température limite de surchauffe à pression
atmosphérique, est généralement appelée « BLEVE chaud »
Visuellement, on a affaire à une explosion plus détonante avec élévation de la boule de feu au
dessus de la citerne.
Lorsque la paroi du réservoir cède, la pression chute brutalement :
- Si le produit est à une température inférieure à sa TLS, il se produit une violente ébullition en
surface avec des effets non négligeables (ondes de pression, projectiles éventuels, …) et la
température décroît jusqu’à la température d’ébullition normale.
Il n’y a pas de BLEVE à proprement parlé.
Actuellement, de plus en plus, les spécialistes appellent ce phénomène un « BLEVE froid ».
- Si le produit est à une température supérieure à sa TLS, en quelques millisecondes, une violente
vaporisation dans la masse se produit par nucléation spontanée.
On est en présence d’une véritable explosion.
L’énergie libérée est capable de propulser des morceaux de réservoirs à plusieurs centaines de
mètres, il y a BLEVE.
Actuellement, de plus en plus, les spécialistes appellent ce phénomène un « BLEVE chaud ».
Remarque :
En théorie, le BLEVE « froid » engendre des effets moindres que le BLEVE « chaud » car la pression et
la température de rupture sont plus basses. De ce fait, le flash du liquide en gaz n’est pas total : une
flaque de liquide peut se former au sol et engendrer un feu de nappe.
Les niveaux de surpression dans l’environnement sont également plus faibles lors d’un BLEVE « froid
», et les fragments sont projetés à des distances assez courtes.

d-9 INFLUENCE DES DIFFERENTS FACTEURS SUR LE PHENOMENE D’EXPLOSION:


FONCTIONNEMENT DES SOUPAPES :
Quand les soupapes ne fonctionnent pas, la rupture se produit en un temps plus court. Par
ailleurs, la boule de feu créée par l’explosion est plus importante puisqu’il reste plus de
liquide dans la sphère (diamètre et durée de vie plus importante).
TAILLE DE LA SPHERE :
Le temps écoulé avant la rupture est plus long lorsque la sphère est plus grande, il serait
donc préférable d’utiliser des sphères de stockage de grande capacité 2000 et 2500 m 3, en

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revanche lorsque l’explosion se produit, les dégâts sont de plus grande ampleur lorsqu’il
s’agit d’un grand bac de stockage.

TAUX DE REMPLISSAGE :
Plus la sphère est remplie, plus long est le temps nécessaire à la rupture.
d-10 LES CAUSES D’UN BLEVE:
Trois principales causes du BLEVE ont été identifiées, dont deux sont liées à des agressions externes:
- un impact mécanique,
- une agression thermique (feu torche ou feu de nappe)
- le surremplissage du réservoir.

B- ACCIDENTOLOGIE LIES AUX STOCKAGES GPL :


Le GPL a une longue histoire, marquée par des progrès technologiques mais également par des
accidents majeurs qui ont notamment fait évoluer les techniques et pratiques autour du GPL.
On peut citer entre autres la catastrophe de Feyzin (1966), celle de San Juan Mexico (1984) ou
encore celui d’Izmit en Turquie (2002).
La survenue de ces incidents et accidents est fortement liée aux caractéristiques physico-chimiques
du GPL, qui est un gaz inflammable et explosif.

Les phénomènes dangereux à craindre suite à l’inflammation d’une fuite de GPL sont :
• Feu torche (effets thermiques)
• Feu de nappe, (effets thermiques)
• Une explosion de gaz ou de vapeurs (effets thermiques et de surpression)
• BLEVE d’une capacité (effets thermiques (boule de feu) et mécaniques (surpression et
missiles))

D’après l’accidentologie, les causes de fuite à proximité du réservoir peuvent être :


 Une fuite sur une vanne,
 Une fuite sur une canalisation ou un flexible,

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 La défaillance d’un organe de sécurité (clapet de rupture)


 Un écoulement de GPL incontrôlé par ligne de purge,
 La corrosion….

La plupart des feux de GPL (L’API 2510A) ont pour origine des feux mineurs qui se sont développés
, du fait d’une fuite sur un joint de pompe, sur une canalisation ou d’une défaillance dans la
réalisation d’une tâche et des erreurs humaines (surremplissages + mauvais soutirage (eau ou
échantillonnage).

Selon API 2510A, tous les 10 ans, 3 accidents majeurs à travers le monde implique du GPL.
Les ruptures de réservoirs sont des événements peu probables (1 pour 100 000 réservoirs par an).
L’incident le plus probable serait donc une fuite d’un équipement connexe au réservoir suivi par une
inflammation pouvant mener à un flash fire, un VCE, un feu de nappe et un feu torche.
Exemples de séquences accidentelles rencontrées dans l’accidentologie et aboutissant au BLEVE du
réservoir.

a- EXEMPLES D’ACCIDENTS LIES AUX STOCKAGES DE GPL :


Le GPL a une longue histoire, marquée par des progrès technologiques mais également par des
accidents majeurs qui ont notamment fait évoluer les techniques et pratiques autour du GPL. On peut
citer entre autres la catastrophe de Feyzin (1966), celle de San Juan Ixuatepec au Mexique (1984) ou
encore celui d’Izmit en Turquie (2002).
La survenue de ces incidents et accidents est fortement liée aux caractéristiques physico-chimiques
du GPL, qui est un gaz inflammable et explosif.

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 FEYZIN (FRANCE) EN 1964:

La raffinerie de Feyzin, mise en service en 1964, traite 1,7 Mt/an de pétrole. Sa zone de
stockage de GPL comprend 12 850 m3 (capacité théorique 13 100 m3) d'hydrocarbures sous pression
dans 10 sphères de propane ou de butane. Les sphères sont au plus proche à 22,50 m de l'autoroute
A7.
Un aide opérateur prélève un échantillon lors d'une purge sur une sphère de propane de 1 200 m3
remplie à 60 %. Après plusieurs incidents, une procédure opératoire stricte avait été établie pour
purger les sphères (ouverture de la vanne supérieure, puis progressivement de la vanne inférieure
sans jamais l'ouvrir à fond). A 6h40, l'aide opérateur manœuvre dans le mauvais ordre les vannes en
série qui givrent et se bloquent en position ouverte.

Une fuite de propane génère un nuage inflammable qui dérive lentement jusqu'à l'autoroute. Des
voitures le traversent sans conséquences. Mais à 7h15, une voiture arrêtée à 100 m du point de fuite

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sur le CD4 longeant l'autoroute allume le nuage ; son chauffeur grièvement brûlé décèdera
ultérieurement.

Un violent chalumeau apparaît sous la sphère 1 min plus tard. Les secours de la raffinerie, de
Vienne et de Lyon arrivés entre 7 h et 8h30, essaient de refroidir les sphères voisines et d'éteindre la
torchère géante qui prend une nouvelle ampleur après l'ouverture des soupapes de sécurité sur le
haut de la sphère mise en cause.
Celle-ci explose brutalement vers 8h45 (1er BLEVE) en faisant 13 victimes. La boule de feu culmine à
400 m de hauteur et atteint 250 m de diamètre. Une sphère voisine de propane explose à son tour à
9h40 (2ème BLEVE) sans faire de victimes.

Le bilan humain est lourd : 18 morts dont 11 sapeurs pompiers et 84 blessés sur 158
personnes présentes. D'importants dommages matériels sont observés : inflammation des réservoirs
voisins et ouverture de plusieurs sphères de stockage, missiles dus aux BLEVEs retrouvés à plus de
700 m dont l'un de 48 t à 325 m, immense cratère à la place des 2 sphères, 8 000 m³ (1 500 t) de
produits pétroliers perdus. Le souffle de l'explosion est perçu jusqu'à Vienne (16 km au sud) et 1 475
habitations ont été atteintes.

Des responsabilités pénales sont retenues envers l'aide opérateur et l'agent de sécurité pour
méconnaissance des consignes. Le Directeur du site est également mis en cause. En matière civile,
des dommages et intérêt sont retenus. Cette catastrophe entraîne de profondes réformes de la
réglementation et de l'administration chargée du contrôle des installations classées.

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ENSEIGNEMENTS
Cet accident a généré un nombre important d’enseignements, notamment sur :
 L’opération d’échantillonnage en partie basse du réservoir: accessibilité des vannes
d’échantillonnage et commande de la position de la vanne avec un dispositif d’écrou pour
bloquer la vanne dans la position souhaitée.
 Les cuvettes de rétention : redimensionnement par rapport aux critères de l’époque.
 Les soupapes : Résistance de la sphère à la pression de tarage des soupapes en cas de
surchauffe et préconisation d’un refroidissement en partie haute du réservoir.
 Refroidissement des capacités : manque de ressource en eau + renforcement des dispositifs
fixes de refroidissement et absence d’un point de commandement unique pour les secours
externes.
Cet accident a entraîné une modification profonde de la réglementation pour les installations
pétrolières notamment vis-à-vis :
 Du classement des hydrocarbures liquides et liquéfiés,
 De la définition des zones dangereuses ou à risques,
 Des règles d’implantation et des distances de séparation/sécurité entre installations et à
l’extérieur,
 Des règles de conception et dimensionnement des cuvettes de rétention,
 Des équipements des stockages de GPL (ligne de purge, soupapes),
 Des moyens de lutte contre l’incendie (extinction et refroidissement).

SAN JUANICO, MEXICO, (MEXIQUE), 19/11/1984


A environ 5h35 le 19 novembre 1984, un incendie majeur et une série d’explosions
catastrophiques ont lieu sur le terminal PEMEX GPL à San Juanico, Mexico.

Trois raffineries approvisionnent le site tous les jours en GPL. Parce que la veille le site était
quasiment vide, il se faisait alors approvisionner par une raffinerie à 400 km de là. Deux grandes
sphères et 48 cylindres étaient lors remplis à 90% et quatre petites sphères étaient à 50% pleines.

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La salle de contrôle ainsi qu’une station de pompage remarquent une chute de pression. Une
canalisation de 8’’ entre une sphère et une série de cylindres s’est rompue. Cependant, les opérateurs
ne parviennent pas à identifier la cause de la chute de pression. La fuite de GPL dure alors depuis 5 à
10 minutes lorsque le nuage de gaz, estimé à une surface de 200 m x 150 m à 2 m de haut se dirige
vers une torchère. Le nuage s’enflamme générant une forte surpression. Plusieurs incendies se
déclarent. Les opérateurs du site essaient alors de gérer la situation.
Un employé finit par déclencher le bouton d’arrêt d’urgence.

Environ 15 minutes après le début de la fuite, un premier BLEVE a lieu. Durant l’1h30 qui suit, une
série de BLEVE se produit.
L’importance des quantités impliquées, la rapidité du développement de l’accident, la proximité des
habitations (les plus proches sont à 100 m environ des réservoirs) et le type de construction
expliquent la gravité du bilan: officiellement 600 morts et 7000 blessés, 39 000 personnes évacuées
et 4000 sauveteurs impliqués.
ENSEIGNEMENTS :
Les défaillances identifiées lors de l’analyse de l’accident concernent la sécurité globale du site dont
l’aménagement du site et les mesures en sécurité.
- Aménagement du site: positionnement des réservoirs trop proches et proximité des
habitations,
- Isolement: absence de moyens d’isolement d’urgence,
- Moyens de lutte contre l’incendie : le réseau d’eau incendie du terminal a été rendu inopérant
par le premier BLEVE. De même, le système de pulvérisateurs d’eau était inadéquat,
- Détection de fuite: absence de système de détection de gaz et donc d’arrêt d’urgence
automatique,
- Intervention des secours / contrôle de la fuite : le trafic très perturbé par l’évacuation des
habitants a gêné l’arrivée des secours,
- Le BLEVE peut intervenir quelques minutes seulement après l’allumage du nuage inflammable
lorsqu’un feu torche impacte la paroi du réservoir non en contact avec le gaz liquéfié.

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C-LES ÉQUIPEMENTS DE SÉCURITÉ DANS LE STOCKAGE GPL :

a-DETECTION GAZ ET DETECTEUR DE FLAMME:


Des détecteurs sont installés afin de pouvoir détecter toute fuite de gaz dans les meilleurs délais.
Leur implantation tient compte des caractéristiques des gaz à détecter, des risques de fuites, des
risques d'inflammation et de la sensibilité de l'environnement
L’une des protection contre les risques de fuite de GPL est la détection de gaz.
• Détecteurs de gaz ponctuels : installés près des sources de fuites ( joint de bride,
garniture mécanique) ou d’une source chaleurs (moteurs, fours).
• Détecteurs de gaz linéaire ; installés généralement dans les zones de stockage.
• 2 seuils de détection : 20 % de la LIE 50 % de La LIE.

Des détecteurs de flammes doivent être installés près des sources d’étincelle (garniture et moteur) et
d’endroit sensible (stockage).
• Détecteurs de flamme UV;
• Détecteurs de flamme UV/IR.

b-ISOLATION ANTI-INCENDIE (Ignéfugeage):


L’ignéfugeage est une couche de peinture ou de béton qui résiste aux flammes pendant une
période bien définie. Cet ignéfugeage pourra assurer une protection :
• Le long du temps de mise en œuvre du système déluge;
• Des endroits de la structure non imbibé d’eau ;
• En cas de défaillance du système déluge.

c-RAMPES DE PULVÉRISATION (Système déluge) :


Le but du système déluge est de préserver l’intégrité de l’équipement qu’elle protège contre
les radiations thermiques issues d’un sinistre voisin.
La mise en service peut être automatique ou manuel.

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Déluge, appliqué en haut de la sphère par ruissellement (déluge zénithal), il faut


également prévoir l’application d’eau sous la sphère (buses supplémentaires ou monitors)

d- DISPOSITIF DE RÉTENTION:
Destinée à confiner une fuite de gaz liquéfiés, la cuvette de rétention est déportée pour
empêcher la stagnation (l'accumulation) de gaz liquéfié sous le réservoir et permettant à celui-ci de
résister au flux thermique d'un feu de nappe à proximité.
Ainsi l'objectif de ce dispositif est la maîtrise d'une fuite en phase liquide sous le réservoir.
De plus le sol est en pente pour permettre l'écoulement de la fuite vers un réceptacle (Surface
aussi faible que possible pour limiter l'évaporation) éloigné des réservoirs tel que le flux thermique
d'un feu de cuvette ne soit pas préjudiciable pour leur intégrité et que l'essentiel du gaz s'écoulant en
phase liquide soit recueilli. Ce réceptacle peut être commun à plusieurs réservoirs, sauf
incompatibilité entre produits

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e- CLAPET DE SECURITE A COMMANDE HYDRAULIQUE :


C'est un organe de sectionnement qui permet d'arrêter rapidement un écoulement liquide par
sa fermeture obtenue soit par commande volontaire, soit par initiation d'un détecteur de gaz ou soit
encore par élévation de température à proximité (fonte du fusible).
C'est un dispositif qui se met automatiquement en position de sécurité par manque d'énergie.

Ces clapets sont installés sur les tuyauteries d’une capacité de gaz liquéfiés, ou à l'intérieur
même de la capacité (solution préférable), en vue d’éviter, entre autre, toute contribution du
produit stocké à un incendie en cours. Ils équipent aussi bien les lignes de vidange - remplissage
liquide que les lignes concernant la phase gazeuse.

Clapet fermé : position de sécurité en l'absence de pression d'huile, le ressort positionne le clapet
sur son siège. L'étanchéité est assurée par un joint.
Cette absence de pression d'huile provient :
Soit de la commande de fermeture du clapet,
Soit de la fonte d'un des bouchons fusibles (dès que la température atteint 75oc) situés sur le
circuit hydraulique, provoquant ainsi une baisse de la pression de l'huile, laissant le ressort se
détendre et repositionner le clapet sur son siège.
Clapet ouvert : position travail L'arrivée d'huile à une pression supérieure à la pression de tarage du
ressort soulève le clapet de son siège, laissant le liquide s'écouler.
Dès qu'il n'y a plus de pression d'huile suffisante, le ressort plaque le clapet sur son siège.

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f-LES RIDEAUX D'EAU:


Un rideau d’eau est un système de protection utilisant le principe d’un écran d’eau.
Il peut être fixe ou mobile avec une pulvérisation soit ascendante, soit descendante.

- RIDEAU D'EAU FIXE :


Un rideau d'eau fixe est constitué, en bout de chaîne, par une tuyère sur laquelle sont fixées
des buses à intervalle régulier. L'ensemble des pulvérisations forme l'écran d'eau, constitué
d'une multitude de gouttelettes. Dans la plupart des cas, la géométrie obtenue pour chaque
pulvérisation est conique (cône plein ou creux) avec un angle d'ouverture de 30 à 120° suivant
les propriétés des buses.

Rideau d'eau pulvérisée fixe vue de face

- RIDEAU D'EAU MOBILE :


Un rideau d'eau mobile est constitué par un ensemble lance – déflecteur qui transforme le jet
bâton en jet "queue de paon" (180 ou 360°). Dans ce cas, l'écran d'eau est un film très fin,
différent du rideau d'eau obtenu par pulvérisation (buse). Cette différence suggère que les
rideaux d'eau mobiles ne peuvent pas être traités avec la même approche, développée tout au
long de ce rapport, que les rideaux d'eau pulvérisés, même si leurs principes de
fonctionnement sur les gaz toxiques sont identiques.

Rideau d'eau mobile vue de face

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g-INJECTION D'EAU DANS LES RESERVOIRS :


Cette technique permettrait de substituer une fuite d'eau à une fuite de G.P.L. liquide qui
interviendrait en partie de basse de sphère.

L'eau est injectée dans une canalisation phase gaz munie :


En haut de réservoir :
- d'un robinet manuel (fonction coupe glaçon) maintenu ouvert en permanence,
- d'un clapet anti-retour,
En bas de réservoir :
- d'un manomètre,
- d'un robinet manuel 1/4 de tour,
- d'un second manomètre,
- d'un clapet anti-retour,
- d'un raccord pompier.

Pour réaliser une telle opération, il est nécessaire de surveiller l'évolution du niveau.

De plus, pour pouvoir injecter l'eau il sera nécessaire d'utiliser un sur-presseur si la pression est
importante. Cet équipement devra être secouru en énergie pour fonctionner alors que le site est de
en « sécurité », c'est à dire qu'il disposera de sa propre réserve d'air comprimé s'il est à énergie
pneumatique ou être alimenté sur la ligne électrique incendie par exemple s'il est à énergie
électrique.
Les débits d’eau à mètre en ouvre sont relativement faibles et représentent environ 4 à 5
m /h pour substituer une fuite d'eau à une fuite de gaz sur enjoint de bride de canalisation 4’’.
3

L'opération d'injection d'eau dans un réservoir contenant un gaz liquéfié est très délicate et n'est pas
exempte de risque (sur-emplissage notamment). Elle doit impérativement être encadrée par des
procédures écrites.
L'utilisation de tuyaux « pompier » pour injecter de l'eau dans le réservoir contenant du G.P.L.
est à proscrire notamment pour le cas du propane. D'après le règlement de manœuvre des pompiers,
les tuyaux « pompier » sont éprouvés à 12 bar.

Le risque d'éclatement ou de déchaussage des tuyaux est à craindre dans le cas du propane
notamment (pression de tarage des soupapes généralement entre 13 et 17 bar).

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h-LE SYSTEME DE PURGE:


Objectif d’un système de purge est l'évacuation de l'eau éventuellement présente en fond de
réservoir, il existe plusieurs dispositifs de purge qui sont utilisés sur les sites G.P.L. Le dispositif
présenté ici, interdit matériellement la mise à l'atmosphère directe du contenu d'un réservoir (ce qui
rend impossible un accident du type « Feyzin »).
Ce dispositif consiste en une capacité tampon de quelques litres (environ 30litre) intercalée sur la
ligne de purge entre le robinet 1/4 de tour qui commande la ligne de purge sous sphère et le robinet
à ouverture progressive qui permet la mise à l'atmosphère du produit. Un robinet 3 voies en L
commande la capacité tampon et permet:
Soit de remplir la capacité tampon à partir du réservoir,
Soit de vider la capacité tampon vers l'atmosphère.
Il interdit la communication directe du contenu du réservoir vers l'atmosphère comme l'illustre la
planche suivante :

Des procédures et consignes relatives à la réalisation de l'opération de purge définissent la succession


des opérations à réaliser.

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i-SYSTEME DE MESURE DE NIVEAU:


Le sur-remplissage est prévenu par un contrôle du niveau de la surface libre de la phase
liquide. Le résultat de la mesure est mis à la disposition de l'exploitant et de la personne en charge du
remplissage.
Lors de l'approvisionnement en gaz inflammable liquéfié, le taux de remplissage du réservoir
ne doit pas dépasser 85%, afin de préserver un ciel gazeux suffisant pour éviter toute expansion
thermique naturelle pouvant survenir après l'opération de remplissage.
Certains dispositifs permettent de mesurer le niveau en continu, c’est-à-dire qu’ils détectent la
hauteur de remplissage et la convertissent en un signal proportionnel au niveau. Ce signal apparaît
alors directement sur le réservoir et/ou en salle des contrôles.
D’autres permettent de détecter un niveau, c’est-à-dire qu’ils signalent l’atteinte de hauteurs
déterminées, ce signal apparaît alors directement sur le réservoir et/ou en salle des contrôles. On
trouve classiquement sur une installation un détecteur de niveau haut et un détecteur de niveau bas,
auxquels s’ajoute un détecteur de niveau très haut ou au moins une sécurité anti-débordement.

Les principales préconisations concernant les mesures de niveau:


• un niveau d’exploitation fixé à 85% du remplissage
• un niveau d’alarme haut fixé à 90% de remplissage
• un autre niveau très haut fixé à 95% de remplissage.

Le franchissement de ces seuils est détecté par des dispositifs indépendants de la mesure en
continu. Par des dispositifs d'asservissement appropriés, le franchissement du niveau " haut "
entraîne l'arrêt automatique de l'approvisionnement du réservoir, sans temporisation, et l'information
immédiate de l'exploitant et de l'opérateur effectuant la manœuvre de remplissage.
Le franchissement du niveau " très haut " actionne, outre les mesures précitées, la mise en œuvre
de l'arrosage du réservoir.
La défaillance de tout élément de transmission et de traitement du signal constituant un mode de
défaillance commun entraîne la fermeture de toutes les vannes sur les tuyauteries de chargement et
l'information immédiate de l'exploitant.

Remarque:
La mesure du niveau doit être en continu, relié à des alarmes qui déclenchent la mise en
sécurité du site.

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j-SOUPAPE DE SECURITE :

Chaque réservoir est équipé en toutes circonstances, hormis pendant le temps de


remplacement immédiat pour entretien, de deux soupapes au moins, montées en parallèle et ayant
une pression de levée au plus égale à la pression maximale en service.
Si n est le nombre de soupapes, l'exploitant s'assure que (n - 1) soupapes peuvent évacuer le gaz de
telle sorte que la pression à l'intérieur du réservoir n'excède jamais de plus de 10 % la pression
maximale en service.
Une soupape est un organe de sécurité ainsi sa sollicitation doit être exceptionnelle car l’ouverture de
la soupape n’intervient généralement qu’après l’action d’autres dispositifs de limitation de pression
(mise en sécurité par pressostat de pression haute, mise en sécurité par détection de niveau très haut
dans le cas d’un surremplissage…).
Sa position normale est la position fermée, elle est conçue pour évacuer un débit gazeux et/ou liquide
lorsque la pression du produit est supérieure à la pression de tarage de la soupape. La soupape
commence à s’ouvrir à la pression de tarage de la soupape. Lorsque la pression interne redescend en
dessous d’un seuil de pression inférieur à la pression de tarage, la soupape se referme.
Une soupape est constituée d’un dispositif mécanique (levier, ressort…), d’un obturateur (clapet) et
d’une buse.

Il existe trois principaux types de construction de soupapes de sécurité :


1. À action directe : L’effort exercé directement par le dispositif mécanique s’oppose seul à la
force exercée sous le clapet par la pression du fluide.
2. À charge additionnelle : Un effort supplémentaire (pneumatique, hydraulique ou
magnétique) s’exerce sur le clapet pour accroître l’étanchéité jusqu’au moment où la pression
à l’entrée de la soupape atteint la pression de début d’ouverture.
3. Pilotée : Le fonctionnement de la soupape est commandé par le fluide provenant d’un
dispositif pilote, qui est lui-même une soupape à action directe.

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7- TENUE MÉCANIQUE À LA PRESSION ET À LA DÉPRESSION:


Les épaisseurs de parois des capacités de gaz liquéfiés sont déterminées en tenant compte
des critères de calcul (pression interne à supporter, température de service, forme et dimensions) et
des caractéristiques de l'acier employé.
La tenue mécanique à la pression et à la dépression (ou au vide) du matériel de stockage et
de transport de gaz liquéfiés est fonction de ces critères et de l'équipement concerné.

- La tenue à la pression ne pose pas de problème puisque ces réservoirs sont protégés par des
soupapes de sécurité dont la pression de tarage est bien entendu fonction des produits stockés.

Exemple : pression de tarage des soupapes sur une sphère de propylène  21 bars.
-La tenue à la dépression dépend de la capacité:
- les cigares résistent très peu au vide (0,1 bar maxi)
- certaines sphères résistent peu au vide, d'autres sont calculées pour résister à un vide de
0,6 bar et parfois jusqu'au vide "total".

Exemple : de mise sous vide :

Le GNL contenu dans les réservoirs, à une pression légèrement supérieure à la pression
atmosphérique, produit en permanence du gaz d’évaporation en quantité plus ou moins importante et
donc des variations de la pression interne des réservoirs. Suivant les cas de fonctionnement du
terminal, la production d’évaporation peut être excessive et conduire à des surpressions (par exemple
lors de déchargement), ou peut être insuffisante et conduire à des dépressions (par exemple
soutirage rapide d’un réservoir).
En cas de défaillance il existe des soupapes de surpression (50 mbar) et de dépression (– 5 mbar).

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CHAPITRE II : LES RESERVOIRS DE STOCKAGES ATMOSPHÉRIQUES

II-1TECHNOLOGIE COMMUNS AUX DIFFÉRENTS TYPES DE BACS :


Il s’agit de réservoirs cylindriques constitués:
– d’un fond généralement bombé
– d’une robe ou virole
– d’un toit fixe ou flottant
– de différents accessoires: échelle d’accès, soupapes de sûreté, protection contre l’incendie,
réchauffeurs.

a-FOND DE BAC:
Le fond de bac est construit en plaques de tôle se recouvrant aux extrémités où elles sont
soudées entre elles. Certains fonds de bacs sont protégés par une peinture bitumineuse interne.
Le fond de bac doit être conçu pour permettre une vidange aussi complète que possible, ainsi que les
purges d'eau et de dépôts. Pour cela on lui donne une pente d'environ 1 à 2 % qui est dirigée soit
vers le centre (fond concave) soit vers la périphérie (fond convexe).
Les bacs de petits diamètres (inférieur à 10 m) possèdent un fond concave.
Les bacs de grands diamètres sont munis de fond convexe afin de faciliter les opérations de nettoyage
ou d’extraction de dépôts au voisinage des trous d'homme).
Le fond repose souvent sur une galette de gravier ou de sable revêtue d’un enrobé bitumineux
permettant une étanchéité et une adaptation au contact de l’assemblage des tôles de fond.

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b-ROBE DE BAC:
La robe de bac est constituée par un empilage vertical de bandes de tôle soudées bout à bout,
de largeur 1,8 à 2,4 m et de longueur pouvant atteindre 10 m.
La robe est calculée pour résister à la pression latérale qui s'exerce sur elle quand le bac est rempli
d'eau (épreuve) ou du produit, si ce dernier est plus lourd que l'eau.
L'épaisseur minimum de la robe doit assurer en plus la résistance au vent latéral et aux tremblements
de terre.
Un réservoir de stockage est relativement vulnérable et peut s'affaisser en cas de grand vent, s'il
n'est pas conçu pour y résister. Le schéma ci-dessous montre que l'épaisseur de la robe varie de la
base au sommet.
Sauf cas particuliers, les réservoirs ne sont pas calculés pour résister à une dépression supérieure à
quelques millibars.

c-CEINTURE :
Les ceintures de renforcement sont nécessaires sur tous les réservoirs pour qu'ils conservent leur
forme cylindrique lorsqu'ils sont exposés aux vents les plus violents.
Pour les bacs à toit fixe, les plaques de toit sont fixés sur la ceinture de renforcement.
Pour les bacs à toit flottant, la ceinture de renforcement est destinée à empêcher la déformation des
parois.

Par : Mr YAHIAOUI HAKIM 58 | P a g e


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d-TOIT :
Le sommet des réservoirs est recouvert d'un toit qui peut être soit fixe, soit flottant.

II-2 LES DIFFERENTS RESERVOIRS DE STOCKAGE ATMSPHERIQUES :


1-BACS À TOIT FIXE:
a – LE TOIT FIXE:
Le réservoir équipé d'un toit fixe du type conique, en ombrelle, ou en parasol, est le plus
économique à installer. Le toit fixe est d'une construction simple et, selon la taille du réservoir, il peut
être du type autoportant ou non.
Le toit autoportant conique a à peu près la forme d'un cône droit très plat et n'est supporté qu'à sa
périphérie. Il n'est utilisé que pour des réservoirs de petits diamètres. (Même remarque pour toits
autoportants, en dôme, ombrelle ou parasol).
Le toit conique supporté a approximativement la forme d'un cône. Les tôles du toit sont supportées
par des profilés disposés en parapluie, supportés eux-mêmes par des profilés concentriques reposant
sur des rangées de poteaux intérieurs. Plus le réservoir est grand, plus il faut de rangées de poteaux
pour supporter le toit.

Par : Mr YAHIAOUI HAKIM 59 | P a g e


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b-AUTRES ÉQUIPEMENTS:

Lors du remplissage ou de la vidange d’un réservoir, il faut éviter toute surpression ou dépression
dangereuse.
Il en est de même lors des variations de température qui provoquent des dilatations ou des
contractions de volume de liquide stocké.

Les évents équipent les bacs stockant des produits peu volatils et non toxiques.

Le nombre et la dimension des évents est fonction des débits de phase gazeuse à évacuer et d’air à
admettre.

Par : Mr YAHIAOUI HAKIM 60 | P a g e


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c- LES SOUPAPES DE RESPIRATION :


Le choix d’une soupape s’effectue en fonction du débit de passage admissible et de la pression
ou de la dépression que peut supporter le réservoir.
Le tableau ci-après donne quelques caractéristiques de pression et de dépression admissibles suivant
le type de bac.

En général, les soupapes sont protégées par un grillage pour éviter toute cause de blocage (feuilles,
oiseaux, …). La soupape possède une courbe caractéristique débit-pression qui est fonction de son
diamètre nominal ainsi que du profil des clapets.

2-BACS À TOIT FLOTTANT :


Les toits flottants couvrent et flottent sur la surface du liquide contenu dans les réservoirs équipés de
ce type de toit.
Ils présentent trois avantages :
– réduction des pertes par évaporation
– diminution des risques d’incendie
– diminution de la pollution atmosphérique (odeurs)
IL EXISTE DIFFÉRENTS TYPES DE TOITS FLOTTANTS

a-TOIT FLOTTANT SIMPLE PONT (PONTON ANNULAIRE):


Un toit flottant à simple pont est constitué d'un ponton annulaire formé de caissons
compartimentés, l'intérieur de l'anneau étant bouché par une surface métallique étanche. Le rapport
entre la surface des caissons et la surface totale du toit est fonction de la taille du réservoir, et aussi
de la portance offerte par le liquide stocké. On sait que cette portance (poussée d'Archimède),
dépend du poids du volume déplacé par le toit, donc de la densité du liquide stocké.

Par : Mr YAHIAOUI HAKIM 61 | P a g e


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Les caissons de ponton constituent un matelas d'air qui protègent le liquide contre une trop
importante élévation de température due à la chaleur solaire.
La partie centrale, d'une seule couche de tôles, est libre de gonfler pour libérer l'espace nécessaire
aux vapeurs qui peuvent se former. Les vapeurs ainsi emprisonnées sous le pont central constituent
elles-mêmes une couverture isolante. Ces vapeurs se recondensent quand la température extérieure
diminue.
Les pontons sont compartimentés par des cloisons radiales, ce qui assure la flottaison du toit,
même si la partie centrale et deux compartiments au maximum sont percés.
Le drainage des eaux de pluie est nécessaire, car la pluie, la neige, qui tombent sur le toit flottant,
diminuent la flottabilité, augmentent la corrosion. Ces eaux doivent être évacuées à l'extérieur du
réservoir par un tuyau flexible.

Par : Mr YAHIAOUI HAKIM 62 | P a g e


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b-TOIT FLOTTANT DOUBLE PONT :


Le toit à double pont est constitué par 2 couches de tôle d’acier, séparées par un espace vide
d’environ 40 cm compartimenté en caissons indépendants renforçant la structure du toit.

Ce type de toit est préféré pour les bacs de grand diamètre pour les raisons suivantes :
• meilleure flottabilité en cas de surcharge (neige, pluie, ...)
• meilleur drainage des eaux de pluie
• vulnérabilité moindre aux vents violents
• meilleure isolation thermique durant la saison chaude limitant la vaporisation de produit.

– toit simple pont utilisé principalement à l’intérieur de bac à toit fixe

Ce type de toit présente les avantages offerts par le toit à ponton en ce qui concerne l'évaporation et
le toit fixe protège des intempéries.
Le bac est plus simple dans sa conception, l'écran intérieur (en feuille d'acier ou d'aluminium) a la
forme d'une cuvette inversée et ne nécessite pas de système de drainage ou d'évacuation de la neige.

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c-BÉQUILLES :
- Béquilles à réglage fixe:
Lorsque la hauteur du liquide ne permet plus de maintenir le toit en flottaison, son supportage est
assuré par des béquilles.

Les bacs peuvent comporter deux types de béquilles :


– les béquilles réglables (la hauteur de réglage est fonction des consignes d’exploitation)

Les béquilles casse vide :


Lorsque le toit repose sur les béquilles le bac se comporte comme un bac à toit fixe. Les évents
automatiques permettent au bac de "respirer" lorsque le toit est en position basse. La hauteur de
réglage est fonction de celle des béquilles fixes.

Par : Mr YAHIAOUI HAKIM 64 | P a g e


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d-ÉVACUATION DES EAUX PLUVIALES :


Elle est faite par des flexibles, des tubes télescopiques ou articulés. De plus, en cas de bouchage de
ce système, un drain de sécurité permet à l'eau de s'écouler dans le produit afin d'éviter que le toit
coule.

e-SYSTÈMES DE JOINT :
L'étanchéité entre le toit flottant et la robe du bac est assurée par des joints qui peuvent être réalisés
de différentes manières.
- Joint mécanique

Des patins d'acier viennent racler la paroi. L'étanchéité est réalisée par un joint élastomère flexible
situé au-dessus du liquide et ne subissant pas de contrainte. Le joint est maintenu appliqué contre la
paroi par un contre poids.

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- Joint liquide (ou tube seal):

L'étanchéité entre la robe et le toit est maintenue par un "boudin" rempli de kérosène ou de gazole.

- Joints secs:

Ces systèmes de joints sont les derniers nés des systèmes d'étanchéité, leur mise en œuvre et leur
réparation présentent une grande simplicité.
La protection des joints contre les intempéries est assurée par un protecteur atmosphérique.

f-ASPIRATION FLOTTANTE:
L’aspiration flottante a pour but de soutirer le produit contenu dans un réservoir à partir de la couche
supérieure de liquide, afin d’éviter d’entraîner les éléments étrangers qui peuvent décanter à la partie
basse du réservoir et en particulier l’eau.
Les avantages en sont les suivants :
- Réduction du travail de filtration équipant les réseaux
- Réduction du temps de décantation avant soutirage
- Obtention d’un produit plus propre.

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Ils sont équipés de joint tournant et peuvent également permettre la réalisation de prise d’échantillon
le long de l’aspiration au 1/3 et au 2/3 du niveau de produit par exemple.

3- LE RÉSERVOIR À TOIT FIXE ET À ÉCRAN FLOTTANT :


Ce type de réservoir présente les avantages des bacs à toit flottant en ce qui concerne les problèmes
liés à l’évaporation et du toit fixe en ce qui concerne les problèmes liés aux intempéries.
L’écran flottant est souvent constitué par des feuilles d’aluminium insérant un matelas de mousse
polyuréthanne.
L’étanchéité entre l’écran et la robe est assurée par un joint souple en mousse. La partie supérieure
de la robe est équipée d’une série d’ouverture assurant le rôle d’évent face à la respiration du bac.

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II-3 L’ACCIDENTOLOGIE DES RESERVOIRS DE STOCKAGE ATMOSPHERIQUE:


Bon nombre d’accidents recensés font généralement suite à des interventions humaines, à des
problèmes de conception, à un vieillissement non maîtrisé du matériel, à des éléments naturels tels
que la foudre, inondations, séismes… mais aussi à des causes techniques (fuites…), organisationnelles
ou humaines (débordement lors de remplissage ou à des travaux de maintenance (soudure).
De plus les statistiques concernant les incendies des bacs de stockage atmosphérique, montrent que
les causes principales dans la majorité des incendies de réservoirs sont:
 La foudre: est manifestation de l’électricité atmosphérique, comportant une décharge
électrique accompagnée d’une vive lumière (éclaire) et d’une violente détonation
(tonnerre) ; Elle peut provoquer des feux aux évents des bac de stockage à toit fixe et
aux joint de bacs à toit flottant.
 L’électricité statique: principale responsable des accidents survenant sur des
réservoirs, lors des opérations de remplissage et de vidange, d’échantillonnage, etc.
 Travaux à chaud à proximité des bacs de stockage ;
 Une étincelle d’origine mécanique (toit bloqué restant suspendu et descendant en
biais);
 Erreur opératoire due au dysfonctionnement de l’instrumentation, suremplissage.

1.UN APERÇU DES STATISTIQUES D’ACCIDENTS:


Les statistique d’accidents permettent de faire ressortir les différents éléments concernant la nature
et les types d’accidents les plus fréquents, ainsi que leurs répartitions géographiques et temporelles.
Les informations issues des travaux de (James I. Chang, Cheng-Chung Lin 2005. A study of storage
tank accidents) indiquent clairement la proportion très importante des accidents ayant eu lieu dans
les pays les plus industrialisés comme le montre la figure suivante, en Europe ou en Amérique du
Nord en regard des accidents survenus dans les autres régions du monde, qui est due essentiellement
à la disponibilité des informations relatives aux accidents ainsi qu’à la croissance industrielle en
continue.

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L’évolution dans le temps selon (Analyse historique des accidents dans les dépôts d’hydrocarbures)
comme le montre la figure 2, des accidents indiquent qu’il y a une croissance de leurs nombres ceci
peut être expliqué par une nette augmentation dans le monde du nombre de réservoirs, une plus
grande diversification des produits, la croissance démographique, ainsi qu’un meilleur enregistrement
dans les bases de données qui facilitent les échanges et l’accès à l’information.

La répartition des accidents par type de phénomène caractérisés par leurs effets et leurs cinétiques et
selon les travaux (Mise sous talus ou sous terre des réservoirs contenant des hydrocarbures liquides
inflammables. INERIS), elle indique que les deux événements principaux liés à l’accidentologie des
réservoirs de stockage des hydrocarbures liquides sont l’incendie et l’explosion qui comptabilisent
69% suivant la figure 3. De plus les fuites et les débordements représentent 21%.

2. TYPOLOGIE DES CAUSES D'ACCIDENT:


Bon nombre d’accidents recensés font généralement suite à des interventions humaines, à des
problèmes de conception ou d'agencement, à un vieillissement non maîtrisé du matériel, à des
éléments naturels tels que la foudre, inondations, séismes… mais aussi à des causes techniques
(fuites…), organisationnelles ou humaines (débordement lors de remplissage ou à des travaux de
maintenance (soudure).
Ainsi les causes de ce genre d’accidents sont diverses d’autant plus que ces causes ne sont pas
catégorisées de la même façon dans les bases de données et les études réalisées.
D’après les statistiques(James I. Chang, Cheng-Chung Lin 2005), les accidents sont souvent amorcés
par des évènements extérieurs comme la foudre qui représente 33% des causes d’accidents, et des
actes de sabotage avec un taux de 8%, ainsi que 3% par des catastrophe naturelle, suivant le
graphe suivant:

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En se basant sur l’accidentologie, les bases de données et les travaux réalisés dans ce domaine, les
éléments précurseurs d’accident ont été classés en sept (07) catégories mentionnés ci-dessous:

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3.TYPE DE RESERVOIRS ET LEURS CONTENUS IMPLIQUÉS DANS DES ACCIDENTS:

4.TYPOLOGIE DES SCENARIO D’ACCIDENTS:


Les scénarios d'accidents relatifs aux réservoirs de stockage des hydrocarbures liquides peuvent être
résumés sur la base de l’analyse des accidents survenus dans le monde, cependant, ils dépendent de
plusieurs facteurs, à savoir le type de réservoir à toit fixe ou à toit flottant, les produits contenues:
brut, raffinés comme les carburants, leurs volatilités, inflammabilités et viscosités, ainsi que les effets
engendrées. De l'ensemble des accidents qui se sont déroulés, la typologie qui a été développée est la
suivante:

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II-4 PROTECTION CONTRE LES RISQUES D’INCENDIE DES RESEVOIRS DE STOCKAGE


ATMOSPHERIQUES:

En cas d’incendie, les dispositifs mis en œuvre sont:


 L’arrosage à l’eau (Refroidissement)
 L’étouffement à la mousse (Extinction).

REFROIDISSEMENT
Face à un feu extérieur, l’application d’eau offre un bénéfice potentiel en termes de refroidissement,
surtout pour les parties exposées de la paroi non mouillées par le liquide contenu, ou le toit.

EXTINCTION
L’eau est insuffisante pour traiter un feu sur un réservoir. En termes pratiques, la mousse (bas
foisonnement – NFPA 11, API 2021) est la meilleure méthode pour éteindre un feu sur un
stockage.
La mousse doit être appliquée à l’intérieur, tangentiellement à la paroi du bac, par des
systèmes fixes si possible.
Une fois que le feu a été éteint par application de mousse, il faut rester vigilant jusqu’à ce que
la plupart du produit soit retiré, la dégradation naturelle de la mousse pouvant créer une
augmentation de la charge électrostatique du liquide et générer une ignition.

1-BAC A TOIT FIXE:


Ces bacs sont considérés comme ayant le plus grand potentiel de risques au feu.
Ces réservoirs ont une phase vapeur entre la surface du liquide et le toit. Si la phase vapeur est dans
les limites d’explosivité au moment de l’apparition d’une source d’ignition, le toit peut être soufflé en
endommageant les systèmes de protection.
Dès l’instant où le produit stocké est un hydrocarbure, deux méthodes existent pour éteindre un feu :
EXTINCTION À LA MOUSSE
DISPOSITIF D’ARROSAGE

Le refroidissement du toit est peu recommandé car si le toit est soufflé, le système de refroidissement
est définitivement endommagé.

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a-EXTINCTION À LA MOUSSE
Injection à l’intérieur du bac à toit fixe au-dessus du liquide enflammé grâce à des boîtes ou des
déversoirs à mousse.

- L’application de mousse par le haut du bac (le plus courant)


Tapis de mousse
chambre à
mousse

hydrocarbure
liquide
vanne de
sectionnement

merlon de cuvette

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Nombre de point d’injection


Des points multiples d’injection, fonction du produit et du diamètre du bac peuvent être nécessaires.

b-INJECTION MOUSSE PAR LE BAS :


L’injection de mousse sous la surface (non valable pour les liquides polaires) nécessite
l’intervention d’un spécialiste pour le design, la vitesse de la mousse et la pression étant des éléments
majeurs pour l’efficacité du système.
Le nombre de points d’injection, le taux d’application est la durée d’injection sont les mêmes que dans
le cas d’une injection de mousse sous la surface.

Avantages du système d’injection de mousse par le bas :


• La remontée de la mousse provoque la circulation des hydrocarbures qui participe dans le
refroidissement du liquide à la surface ;
• Dans le cas d’une explosion, il y aura endommagement du toit. Le système d’injection mousse
sera intact ;
• La mousse atteindra directement la surface du liquide sans interruption, due à l’évaporation de
la mousse dans les flammes.
Inconvénients du système d’injection de mousse par le bas :
• Déconseillé pour les bacs à toit flottant ou à toit flottant couvert ;

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2-BAC A TOIT FLOTTANT:


a-EXTINCTION A LA MOUSSE:
Sur ce type de bac, deux types de feux peuvent être rencontrés
- Feu confiné au joint annulaire entre la paroi du bac et le toit flottant (plus fréquent).
- Feu sur l’entière surface du bac, résultant de la perte du toit flottant
La protection de la surface du joint est réalisée en utilisant les méthodes suivantes:
- Générateurs de mousses fixes;
- Lances à mousse incendie fixées en haut de la robe en remplacement des boites à mousse;
- Application manuelle.

b-DISPOSITIF D’ARROSAGE REFROIDISSEMENT DES BACS A TOIT FLOTTANT


Le refroidissement par eau de la paroi verticale est également recommandé, lorsqu’il y a un
feu sur l’entière surface de la cuvette. Les principes de refroidissement présentés pour les bacs à toit
fixes sont applicables pour les bacs à toit flottant.

Deux types de feux sont reconnus possibles :


- Feu confiné au joint annulaire : la situation est identique à celle d’un bac à toit flottant,
de même diamètre
- Feu sur l’entière surface du bac : on applique des règles similaires à celles utilisées pour
les bacs à toit fixe, de diamètre équivalent.
A noter que le cas de dimensionnement le plus fréquemment retenu est le feu sur l’entière
surface du liquide, du fait de la perte possible de l’écran au fond du bac.

générateur de mousse

mousse

prémulange
couronne de
retenue

toit flottant

type application au dessus


type application sous
du joint d'étancheité
le joint d'étancheité
prémulange

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c-Unité de stockage et de dosage (USD) :

Avantages :
• Proportionneur automatique avec débit variable;
• Non sensible à la variation de pression;
• Mise en œuvre facile;
• Faible maintenance;
• Ne nécessite d’énergie extérieur autre que celui de la pression du réseau d’eau;

Inconvénients :
• L’appoint en émulseur n’est possible qu’à l’arrêt du système avec drainage d’eau;
• Procédure spéciale pour l’appoint en émulseur;
• Capacités limitées;

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III-PHILOSOPHIE & LES CRITERES DU DIMENSIONNEMENT:

Le calcul et le dimensionnement des différents équipements de lutte contre l’incendie seront faits pour
le scénario le plus défavorable.
Le choix du scénario d’accident doit prendre en compte :
 La probabilité d’occurrence
Événement redouté et ses
 La cinétique
conséquences constituent un
 La gravité. scénario

Il nécessite la mise en place de mesures de:

 Prévention
 Détection
 Protection.
La plupart des installations utilise 3 types d’équipements de lutte incendie, pouvant être mis en
œuvre immédiatement :

1-LES ETAPES A SUIVRE LORS D’UN DIMENSIONNEMENT :


1-L’étude des dangers donne lieu à une analyse des risques, on définit ainsi le choix du
scénario d’accident le plus défavorable, on utilisant les schémas PID et d’implantations, on
identifie les équipements, les structures et zones à proférer.
2-Choix de la détection, ESD (EMERGENCY SHUT DOWN), alarme et action.

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3-Choix du type de protection, passive ou active avec un système eau ou la mousse ou un


système FM200, CO2 en respectant la logique suivante:

4- Evaluation les besoins en eau et en émulseur en évaluant des débits théoriques de chaque
équipement par rapport à au scénario le plus défavorable.
• Calcul du taux d’application
• Le débit nécessaire pour le refroidissement
• Le débit nécessaire pour la production de la mousse
• Réserve d'eau
• Réserve d'émulseur
• Nombre et débit des pompes d’incendie
• Tracée du réseau.
5-Une fois les paramètres, débit, pression, le tracé du réseau ont été effectués, on fait une
vérification préliminaire des pertes de charge dans le réseau, selon la formule D’HAZEN-
WILLIAMS.
La vérification complète est ensuite effectuée par un logiciel, type Pipenet, Loop…….

2-CALCUL DU BESOIN EN EAU POUR UNE INSTALLATION


Sur la base du choix retenu pour les différents systèmes de protection de l’installation et fonction des
scénarios, on peut déterminer la demande en eau maximale de l’installation.

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Cette valeur est appelée débit d’eau dimensionnant, et correspond au scénario


« dimensionnant » du réseau incendie.
a-Etape 1 :
Le calcul est d’abord effectué équipement par équipement, puis le cumul effectué vanne déluge par
vanne déluge, et éventuellement zone par zone.

Le débit Qn, de la vanne DVn, permet de dimensionner la vanne déluge (diamètre en particulier) et
celui de l’antenne principale.
La vanne déluge est dimensionnée pour le débit DVn (sauf exception, son diamètre n’excède pas 8’’).

Le débit total Qzj, pour la zone Zj est la somme des débits des vannes déluge (Qn) localisées dans la
zone Zj.

b-Etape2 :
 On fait intervenir la cinétique des différents scénarios.
 Plusieurs combinaisons des débits d’eau (étude de dangers),

Le débit dimensionnant Q requis (max) est égal au maximum des débits Qα


A ce débit, on rajoute le débit de 1 ou 2 lances monitors (120 m3/h, par lance).
Ce débit permet de :
- Dimensionner le diamètre du réseau maillé, en fonction de la vitesse retenue (3 m/s).
- Déterminer le débit des pompes incendie, avec :
Q requis (max)=nb de pompes disponibles en permanence x Q pompe

Par : Mr YAHIAOUI HAKIM 79 | P a g e


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3-CALCUL DE LA RESERVE D'EAU :


La réserve d’eau nécessaire est dimensionnée de telle sorte à assurer pour le débit total calculé une
autonomie de lutte contre le feu.
Selon les différentes réglementations, on a les valeurs suivantes :

Exemple 1:
Selon la réglementation concernant les dépôts des Hydrocarbures liquides de catégorie B, C, D1,
article 602.1 de l’arrête de 1975, la réserve d'eau doit assurer une autonomie d'au moins six (6)
heures.

Exemple 2:
Le débit d'eau réglementaire doit être calculé sur des cas concrets (EDD) conformément à la
législation sur les installations classées ICPE.
Ce débit d'eau servira tant à la protection des équipements situés dans la zone en feu et à l'attaque
de celui-ci à la mousse qu'à la protection des installations voisines à l'eau,

Le débit réglementaire est la somme du débit de refroidissement et du débit nécessaire à la


production de la mousse du bac en feu
Calcul du débit d’eau pour le refroidissement d’un bac en feu :
qrefroid = C x (taux d’application)
qrefroidissement: débit de refroidissement du bac en feu

Par : Mr YAHIAOUI HAKIM 80 | P a g e


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C : circonférence en m.
Taux d’application : 15 l/mn/m de circonférence

Calcul du débit de refroidissement des bacs voisin d’un bac en feux.


Les bacs voisins sont ceux compris dans le rayon fictif.
{ rf = 2,5 R Sans que r ne dépasse R + 15m}
qrefroidissement = 1/4 ∑ Surface x nombre de bacs à l’intérieur du rayon fictif
Taux d’application : 2 l/mn/m2

Le débit maximal étant calculé, une vérification préliminaire des pertes de charge dans le réseau sera
effectuée, selon la formule d’HAZEN-WILLIAMS.
La vérification complète est ensuite effectuée par un logiciel, type Pipenet, LOOP.........

ÉQUATION D’HAZEN-WILLIAMS
L’équation d’Hazen-Williams est utilisée pour calculer les caractéristiques des écoulements dans les
conduites:
Pour le calcul des pertes de charges l’équation de HANZEN WILLIAMS est la plus couramment utilisée
sous la forme.

C : Constante pour le type de tuyau (C= 120 pour les tuyaux en acier)
D : Diamètre moyen du tuyau en mm
Q : Débit en l/mn
∆h : Perte de charge en mb

Remarque :
Le calcul des pertes de charges se fait pour le point le plus défavorable ou la chute de pression est la
plus considérable, généralement on parle du poteau le plus loin.

Notions de perte de charge ∆H:


∆H = ∆h linéaire + ∆h singulières

Les pertes de charge d’un fluide en mouvement entre deux points d’une tuyauterie correspondent à la
diminution de pression statique du fluide entre ces deux points.
Il existe deux sortes de pertes de charge:
- Les pertes de charge régulières (ou linéiques) dues aux frottements du fluide sur la paroi
interne de la tuyauterie;

Par : Mr YAHIAOUI HAKIM 81 | P a g e


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- Les pertes de charge singulières (locales) provoquées par les accidents sur la tuyauterie
(coudes, vannes de réglage, robinets,…).
La perte de charge singulière d'un accident peut se déterminer par calcul ou à l'aide de tables.
Les pertes de charge s'additionnent en fonction du nombre de ces accidents.
Calcul du diamètre de la canalisation :
On peut utiliser la formule de HANZEN WILLIAMS sous la forme :

C : Constante pour le type de tuyau


D : Diamètre moyen du tuyau en mm
Q : Débit en l/mn
∆h : Perte de charge en mb

4-DIMENSIONNEMENT DE L’INSTALLATION FIXE DE MOUSSE:


On procède de la même manière que pour le dimensionnement en eau de l’installation

Remarque:
Ces valeurs ne prennent pas en considération les scénarios d’accidents.

Exemple :1
Selon la norme NFPA 11, le taux d’application de mousse pour l’extinction de feu du joint annulaire du
toit flottant est égal à 12,2 litres/min/m² dans une durée recommandée de 20 minutes.

Par : Mr YAHIAOUI HAKIM 82 | P a g e


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Et pour un bac à toit fixe, un taux d’application de 4,1 l/min/m² pendant 30 minutes.

On fait ensuite intervenir la cinétique des différents scénarios.

 Le débit maximal Q mousse requis est égal au maximum des débits Qmα.
 Le volume maximal V mousse requis est égal au maximum des volumes Vα.

CALCUL DE LA QUANTITÉ D’ÉMULSEUR:


Le foisonnement F : est donné par

F = volume de mousse / volume solution moussante

Le foisonnement choisi pour un émulseur filmogène à bas foisonnement est de 6.


La concentration C de l’émulseur au niveau d’un dépôt est de 6%.
C = émulseur / Volume solution moussante.

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5-CHOIX DES POMPES:


Le nombre de pompes installées est au moins égal au nombre de pompes nécessaires + 1
(maintenance).
On doit prévoir une pompe de secours quand le débit réglementaire étant supérieur à 120m 3/h.

Equipements Caractéristiques Nombre

Motopompe 350 m3/h 01

Electropompe 350 m3/h 01

Electropompe jockey 20 m3/h 02

Recommandations de NFPA 20

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CHAPITRE III : LES PHENOMENES DANGEREUX

1-EFFET DE VAGUE:
L’effet de vague est engendré par une perte instantanée de confinement d’un réservoir de stockage
atmosphérique se caractérisant par un déferlement de liquide cherchant à s’épandre à l’extérieur du
réservoir.
La rupture d’un réservoir entraîne souvent un épandage massif de produit, qu’on qualifie d’effet de
vague suite par exemple à ouverture instantanée sur une génératrice de la robe du réservoir.
Le produit est donc épandu, dans la cuvette de rétention si elle existe, ou au delà, si les murets de la
cuvette ne sont pas dimensionnés pour résister à cet effet.
Les conséquences de ce scénario sont le feu de cuvette, s’il en existe une, ou plus grave, des
débordements enflammés, de nappes de produits en dérive.
Il est à craindre qu'un feu de cuvette ne s'étende de cette manière à d'autres cuvettes rendant ainsi
problématique l'intervention des secours car la protection incendie du site est dimensionnée pour
parer à un feu de cuvette et non une succession de feux de cuvette.
Les causes de son déclenchement sont la rupture instantanée de la génératrice de la robe du
réservoir suite à la corrosion ou rupture d’une soudure d’un réservoir pris dans un incendie..
Ainsi une cuvette mal entretenue, ou pire mal dimensionnée peut aggraver ce risque: fuite,
débordement, rupture etc.

Pour modéliser ce phénomène, il faut avoir les données détaillées des bacs : plans et détails de
construction, vieillissement, virole, soudure, conformité, visites d’inspection, etc.

Exemples d’accidents illustratifs de ce phénomène :


Dépôt pétrolier Ambes le 12/01/2007 : il s’agit de l’unique rupture brutale de bac
constatée dans l’industrie pétrolière en France. Le fond du bac s’est brutalement rompu
relâchant ainsi 13500 m3 de brut dans la cuvette, un effet de vague a conduit à déverser 2000
m3 de produit hors de la rétention.

Raffinerie de Kallo (Belgique) le 25/10/05: ouverture d’un bac de pétrole brut déversant
37000m3 de produit. L’accident est du a la corrosion du fond de bac, provoquée par la
présence d’une cavité en forme de sillon jouant le rôle de retenue d’eau.

Par : Mr YAHIAOUI HAKIM 85 | P a g e


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2-LE PHENOMENE BOILOVER:

a-DEFINITION DU PHENOMENE BOILOVER:


Le BOILOVER est un phénomène identifié depuis longtemps pour les liquides inflammables, et
qui est susceptible de se produire lorsque la surface du liquide entre en feu.
La chaleur générée par cette inflammation, si elle atteint une couche d’eau se situant au fond du bac
(la plupart des hydrocarbures sont plus légers que l’eau), provoque la vaporisation instantanée de
cette couche d’eau qui projette alors à l’extérieur les hydrocarbures en feu. On obtient un
phénomène éruptif qui peut être de grande ampleur.
Ce phénomène est à l’origine de violentes projections de combustible, du bouillonnement du
contenu du bac, de l’extension des flammes et de la formation d’une boule de feu.
Le produit enflammé, projeté dans les airs, génère une véritable boule de feu.

b-DEFINITION DU PHENOMENE DE BOIL OVER « CLASSIQUE » :


Le NFPA (National Fire Protection Association - USA) propose une définition précise du
phénomène :
« Le terme de BOILOVER est attribué à un événement survenant lors d’un incendie de certains
hydrocarbures contenus dans un réservoir à ciel ouvert, lorsqu’une soudaine augmentation de
l’intensité du feu [de réservoir] est observée, accompagnée de l’expulsion de l’hydrocarbure hors du
réservoir, après une longue période de combustion régulière [de l’hydrocarbure].
Le boilover a lieu lorsque les résidus de combustion, issus de la surface en feu, deviennent plus
denses que les hydrocarbures non brûlés et sombrent formant une couche chaude qui progresse vers
le fond plus rapidement que la régression de la surface de liquide. Lorsque cette couche chaude,

Par : Mr YAHIAOUI HAKIM 86 | P a g e


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également appelée onde de chaleur, atteint l’eau ou une émulsion d’eau dans l’hydrocarbure située en
fond de bac, l’eau est d’abord surchauffée, puis portée à ébullition de façon quasi explosive entraînant
le débordement du bac. »
Le produit enflammé, projeté dans les airs, génère une véritable boule de feu.

c-LE BOILOVER DIT « EN COUCHE MINCE »:


La combustion de certains carburants (gazoles, kérosènes, fuel domestique) ne s’accompagne pas de
la création d’une onde de chaleur et ne génère donc pas de BOILOVER « classique » mais peut
donner lieu à un autre phénomène de « boule de feu ».
Cependant, à défaut d’onde de chaleur, certains tests réalisés ont donné lieu à un phénomène éruptif
générant des « boules » de feu (sans commune mesure avec un BOILOVER « classique ») en fin de
combustion sous certaines conditions.
Ce phénomène : le boilover dit « en couche mince ».

Trois scénarios possibles du phénomène de Boilover :


a) Feu du bac avec création d'une onde de chaleur
b) Feu de la cuvette de rétention contenant le réservoir et vaporisation d'un fond d'eau après un
échange thermique de longue durée par rayonnement et conduction entre le foyer et le réservoir.
c) Feu du bac et de la cuvette de rétention cumulant les deux effets mentionnés ci-dessus.

Pour qu’un Boilover se produise, trois conditions doivent être réunies :


1) la présence d’eau dans le bac à transformer en vapeur,
2) la création d’une onde de chaleur qui entre en contact avec le fond d’eau et engendre ainsi une
vaporisation explosive,
3) un hydrocarbure suffisamment visqueux pour que la vapeur d’eau ainsi créée ne traverse pas
facilement l’hydrocarbure.

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c- Cinétique du phénomène:
La cinétique de l’accident est la suivante:

Des BOIL OVER ont été observés lors de cinq accidents graves:
 Yokkaichi (Japon), le 15 octobre 1955;
 Tacoa (Venezuela), le 19 décembre 1982;
 Milford Haven (GrandeBretagne), le 30 août 1983;
 Thessalonique (Grèce), le 24 février 1986;
 Port Edouard-Herriot (France), le 2 juin 1987.
 Terminal de Stockage de Skikda, Sonatrach (Algérie), le 04 Octobre 2005.

TEMPS D’APPARITION DU PHENOMENE


L’analyse des accidents passés montre que les durées d’incendie avant le Boilover sont de l’ordre de :
- Six heures après l’inflammation du bac pour le boilover survenu à TACOA au Vénézuela, le 19
décembre 1982,
- Six heures trente après l’inflammation du bac pour le boilover survenu à YOKKAICHI au
japon, le 15 décembre 1955,
- Douze heures quarante cinq et quinze heures vingt cinq après l’inflammation du bac pour les
deux boilover survenus à milford haven en angleterre, le 30 août 1983,

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d- Présence d’eau :
La présence d'eau dans un bac en feu peut être liée notamment aux causes suivantes :
- L’hydrocarbure contient naturellement une fraction réduite d’eau susceptible de migrer par
densité au fond du bac (décantation);
- Pénétration d'eau de pluie au travers des évents, notamment lors d'averses orageuses ;
- Condensation de l'humidité de l'air due à la respiration du réservoir et des cycles jour/nuit ;
- Introduction d'eau de refroidissement ou d’extinction en cas de feu.

Il est à noter que, même si le phénomène en lui même est très rapide (quelques secondes), plusieurs
heures sont nécessaires pour générer l’onde de chaleur et l’amener au contact de l’eau, pour enfin
provoquer le Boilover.
Ce délai peut être utilisé pour évacuer les populations environnantes.

Caractéristiques des différents produits susceptibles de donner lieu à un Boilover

Hydrocarbure suffisamment visqueux => HC > 0,73 cSt

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3-PHENOMENE DE PRESSURISATION D’UN BAC


a-DESCRIPTION DU PHENOMENE:
Le phénomène de pressurisation d’un bac à toit fixe pris dans un incendie peut potentiellement
concerner tous les liquides inflammables.
Le cas examiné est celui d'un feu de cuvette chauffant un hydrocarbure pour le porter au-delà de la
température basse de sa plage de distillation. Dans ce cas en effet, la pression absolue dépasse la
pression atmosphérique et un bac à toit fixe se pressurise.

La séquence des événements est présentée dans l'arbre d'événements suivant:

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En cas d’explosion de bac, on peut différencier deux grandes familles de comportement de l’intégrité
du bac.

b-Cas d'une rupture robe/toit :


L'hydrocarbure est expulsé en altitude avec un effet directionnel réduisant les effets au sol (l’accident
du Port Edouard Herriot). La propulsion est "dopée" par l'ébullition de l'hydrocarbure surchauffé,
créant ainsi des boules de feu.

c-Cas d'une rupture robe/fond:


L'hydrocarbure est émis au sol avec un effet de vague enflammée également "dopé" par l'ébullition.

Mesures de prévention relatives au phénomène de pressurisation d’un bac pris dans un


incendie :
Les principales mesures de prévention concernent la prévention des feux dans les cuvettes et les
mesures permettant de limiter la durée de ces feux.
Il existe des mesures de conception permettant de faire en sorte que la montée en pression du bac
par vaporisation du produit contenu soit insuffisante pour donner lieu à une perte d’intégrité du bac,
notamment cette condition peut être considérée satisfaite sous réserve de mise en œuvre d’évents
de respiration suffisamment dimensionnés, correctement construits et installés et correctement
maintenus dans le temps.
Il convient de préciser à ce stade que plusieurs circonstances différentes peuvent conduire à
augmenter la pression à l’intérieur du bac de façon plus ou moins rapide.
Les mesures techniques permettant de se prémunir de ces augmentations de pression dépendent de
la vitesse de montée en pression:
Les augmentations et diminutions de pression dues aux conditions météorologiques et aux
transferts de produits sont généralement traitées par les évents des bacs et par des soupapes
de respiration. Il s’agit dans ce cas de montées en pression relativement lentes ;
A contrario, l’explosion de bac due à l’explosion du ciel gazeux est très rapide et la frangibilité
peut être un moyen d’en diminuer les effets ;
Le cas présent de phénomène de pressurisation d’un bac pris dans un incendie constitue une
augmentation de pression relativement rapide mais plus lente que l’explosion du ciel gazeux.
Elle peut donc être traitée par la mise en œuvre d’évents de respiration suffisamment
dimensionnés pour évacuer le gaz en surpression.

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