Vous êtes sur la page 1sur 1

Introduction 

Dans son poème « Alchimie du verbe » tiré de son recueil Une Saison en enfer (1870),
Rimbaud célèbre les pouvoirs du poète, véritable démiurge capable de transfigurer la réalité.
Cette même conception de la poésie apparaît déjà dans les fameux vers des Fleurs du mal de
Baudelaire : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Le poète est avant tout un alchimiste
qui parvient grâce au langage à transformer la « boue » du monde réel, médiocre et trivial qui
l’entoure en « or » poétique. La « sorcellerie évocatoire » (autre expression chère à Baudelaire) des
mots permet cette alchimie poétique.
Or, la question est de savoir comment cette transformation s’opère. Par ailleurs, il s’agira aussi pour
nous de nous interroger sur le but d’une telle entreprise.
Nous tenterons de répondre à ces questions en partant de l’idée que dans Les Fleurs du mal, la
« boue » constitue le matériau nécessaire à la création poétique. Puis, nous montrerons que le poète
parvient à transformer cette boue en or, grâce aux pouvoirs magiques du langage poétique. Enfin,
nous verrons que cette alchimie est source de Salut pour le poète.

Vous aimerez peut-être aussi