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Ainsi, pour que l'assurance

fonctionne, il faut beaucoup de développements et ça n'a rien


de facile ni évident. Le concept d'assurance, comme
nous l'avons souligné, remonte à la Rome antique, mais
il semble que ça n'ait pas pris. Ça ne prenait pas en charge la plupart des
risques. Ça ne concernait qu'un nombre très limité de risques. Si vous regardez
l'histoire de l'assurance, l'assurance s'est développée en raison des avancées
techniques précises comme le
développement de la théorie actuarielle. C'est donc au XVIIe siècle qu'ils
ont produit les premiers tableaux de survie. À l'époque, cela servait à prédire la
probabilité de mourir à chaque âge. C'est ce que vous avez besoin de savoir
lorsque vous concevez une assurance vie. Quelle est la probabilité
que l'assuré décède ? Et ils n'avaient personne n'avait
de statistiques, où que ce soit dans le monde à ce sujet, jusqu'au XVIIe siècle.
Ils ont donc commencé à faire de l'assurance vie,
mais cela n'a pas rencontré un franc succès. Il y avait aussi l'assurance incendie.
Elle n'a pas
rencontré de succès auprès d'un large public, les gens s'en méfiaient et
ne comprenaient pas le principe. Même dans ma famille, mon grand-père qui possédait
une ferme dans le Michigan, a perdu sa maison dans un incendie
et la ferme n'était pas assurée. Cela fait partie de l'histoire de ma famille. Ma
famille s'est installée dans
le poulailler, elle y a vécu, parce qu'ils sont rentrés à
la maison un jour, ils étaient en excursion et ils sont rentrés
à la maison, mais il n'y avait plus de maison. Elle a complètement brûlé
quand il n'y avait personne. Il y a donc des étapes importantes à
franchir dans l'histoire de l'assurance sur la manière de mettre en pratique des
chose
pour les faire avancer et pour que cela fonctionne. En 1840, Morris Robinson qui
était
directeur de la Mutual Life de New York, une société d'assurance mutuelle,
a eu l'idée que ce dont la compagnie d'assurance a vraiment
besoin, c'est d'un vendeur d'assurances. Et ceux-ci devaient être les
piliers de la communauté. Il fallait donc qu'ils soient
très bien payés. Donc, l'idée était qu'il irait chercher
à embaucher des hommes exemplaires, je suppose qu'il s'agissait uniquement
d'hommes à l'époque, et il a dû aller faire du porte à porte. Il est rare de
rencontrer un homme,
qui ressemble à un pilier de la communauté,
et qui se trouve à votre porte. Peut-être qu'ils le faisaient par l'intermédiaire
d'une église, où autre moyen de faire connaissance. Mais il y avait besoin de
vendeurs parce que
les gens résistaient à l'idée de payer pour une assurance, un concept qui semblait
abstrait et
qui protège contre des risques que l'on peut facilement oublier. Il s'est avéré que
vous deviez
très bien payer ces gens. Ils ont été obligé d'insister, de réaffirmer leur
position. Ils devaient revenir vous voir,
parce que les gens avaient tendance à arrêter de payer l'assurance après quelques
années
s'ils n'avaient pas eu de sinistre. Puis Henry Hyde dans les
années 1880 a découvert l'attrait commercial d'une assurance
ayant une valeur monétaire importante. Donc, si vous arrêtez de
payer votre assurance, vous perdez cette valeur. Et puis c'est aussi devenu un mode
d'épargne. Pourquoi combiner
l'assurance et l'épargne ? Eh bien, parce que cela semble
affecter la psychologie de l'achat. Et Viviana Zelizer, sociologue à Princeton, a
fait une grande étude sur la façon
dont les assurances ont été commercialisées au 19e siècle. Et selon elle, en
particulier s'agissant d'assurance-vie, les femmes étaient les bénéficiaires
de l'assurance vie car les hommes gagnent un revenu et avaient tendance
à mourir jeunes à cette époque. Mais les femmes semblaient, selon ses études,
s'opposer aux assurances-vie. Elles disaient : « Non, ça ne m'intéresse pas. »
Alors pourquoi les femmes disaient-elles cela au XIXe siècle ? Eh bien, selon
Viviana Zelizer, c'est en partie parce que, en tant que chrétiennes
fondamentalistes,
elles croyaient au pouvoir de la prière. et les femmes pensaient que l'assurance
était une sorte d'arnaque un peu folle. Elles préféraient placer leur confiance en
Dieu plutôt que
dans quelque chose qui ressemblait à du jeu d'argent. Alors une femme a dit,
apparemment,
« Vous savez, avec cette police d'assurance, j'ai l'impression de
faire le pari que mon mari va mourir. » Et selon elle, cela favoriserait la colère
de Dieu. « Je devrais éviter de souscrire
une assurance parce que je mets Dieu au défi de prendre mon
mari et c'est quelque chose que je devrais éviter. » Ils ont donc crée un autre
argument de vente, qui reposait sur l'idée suivante : « N'essayez pas d'expliquer
la théorie des probabilités. N'essayez pas d'expliquer comment
fonctionne cette entreprise. Allez voir les femmes et dites-leur : "J'ai une
mission. Ma mission, c'est d'aider votre mari à
vous protéger depuis l'au-delà. Si par malheur que quelque chose
d'horrible devait arriver à votre mari, vous savez qu'il aimerait pouvoir vous
protéger, si cela était possible. Je rends cela possible." » Et ça, ça semblait
marcher et
les femmes ont suivi. Ce sont donc, ce sont de petites inventions, ce sont des
inventions marketing,
mais elles sont importantes. Maintenant, nous avons moins
besoin d'assurance vie, parce que nous vivons plus vieux. En réalité, l'assurance
vie vise
à protéger les familles contre la mort d'un père ou d'une
mère dans sa jeunesse. L'avantage de l'assurance pourrait être sa capacité à nous
informer, c'est-à-dire, comme vous le disiez, que si je vois qu'une prime
d'assurance contre les inondations augmente de l'autre côté du pays,
alors, je regarde le prix. Il augmente, donc là j'en
déduis le risque là-bas [inaudible]. En effet. Le risque sans y avoir jamais mis
les pieds. En effet. Donc il y a d'autres [inaudible] ? Oui. Si l'assurance
inondation n'existait pas,
le vendeur de la propriété n'aurait aucune raison de vous signaler
qu'une inondation a eu lieu il y a 20 ans. Vous ne pouvez plus voir les dégâts,
donc vous n'en sauriez rien
et il n'aurait aucun intérêt à vous le dire. Mais si vous envisagez prendre une
assurance et que vous voyez que l'assureur
vous réclame des milliers de dollars par mois, de quoi on parle, dans ce cas ?
C'est fou ! Pourquoi ? Du coup oui, ça a son petit effet sur les gens. Vous savez,
je parle souvent de psychologie et des faiblesses des humains, mais il y a une part
de rationalité, et celle-ci apparaît lorsque vous vous apprêtez à signer votre
contrat d'assurance, et que vous vous dites « Attendez... ils me demandent des
milliers de dollars par mois rien que pour le risque d'inondation ? » Ça vous donne
à réfléchir, la plupart des gens auront une réaction
au moins en partie rationnelle à ce type d'événement. Que pensez-vous de...

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