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Et je voulais aborder une

alternative à l'assurance. C'est l'idée de gérer le


risque non pas en souscrivant à une police d'assurance, mais
par la diversification. En possédant toute une gamme d'actifs différents. Et là
encore, nous allons commencer
en partant d'une page blanche. Mettons qu'en tant qu'individu, vous n'avez aucun
risque propre. Vous ne vivez pas dans une
zone à risque de tremblement de terre. On ne va pas s'inquiéter de ces choses-là.
Mais faire un bon investissement
suppose bel et bien une prise de risque. L'idée est donc que le risque est
inhérent à l'investissement. Vous ne pouvez pas... au bout du compte,
ceux qui vous fournissent les opportunités d'investissement font quelque chose
dans le monde réel qui est risqué. Et s'il n'y avait pas ce risque,
il n'y aurait pas de rendement. Voilà l'idée centrale que nous
allons développer. Et vous devez gérer le risque
en diversifiant, avec un certain nombre d'actifs, ne pas mettre tous
ses œufs dans le même panier. C'est l'idée centrale que
nous allons développer aujourd'hui. Alors je parlais de mettre ses œufs dans le
même panier. Je me demandais, vous
avez déjà entendu ce terme, ne mettez pas tous vos
œufs dans le même panier. Il existe une variation de cette phrase. Qui dit de
mettre tous vos œufs dans
un seul panier et de guetter ce panier. C'était peut-être de Mark Twain. Il faudra
que je vérifie. Mais la plus connue dit de ne pas mettre
tous ses œufs dans le même panier. Alors, j'ai essayé de chercher où
cela est apparu pour la première fois ? Et je l'ai trouvé dans un livre d'Alexander
Crump en 1874 sur la façon d'investir. Dedans, il écrit qu'il existe un vieux
dicton [RIRE] selon lequel il est déconseillé de mettre tous ses
œufs dans le même panier. Il ne fournit donc pas de référence pour son vieux
dicton, mais c'est la plus ancienne
référence que j'ai pu trouver. J'aime l'histoire des pensées. Je me demande
toujours d'où elles viennent. L'approche de la théorie du portefeuille
décrit tout le monde comme étant identique. Nous n'avons pas de risques
qui doivent être assurés ou on s'en est déjà occupé. Pour tout risque spécifique,
j'ai souscrit une police d'assurance et le risque a disparu. C'est l'hypothèse de
départ. Et si je calculais le portefeuille optimal,
le portefeuille le mieux diversifié ? L'idée, l'idée centrale de
cette théorie est de dire : vous savez quoi ? Ce sera le même pour tout le monde.
Si je peux servir des risques et des rendements
quantifiés et que je calcule l'optimum. Alors pourquoi est-ce qu'il serait
différent
d'une personne à l'autre ? Vous pouvez être différent d'une autre personne parce
que vous êtes plus réticent au risque que d'autres. Vous pouvez avoir tolérance au
risque plus ou moins élevée. Mais cette variation et la tolérance au risque peuvent
être ajustés
en faisant varier votre portefeuille. Donc, si on met de côté cet ajustement,
vraiment, tout le monde devrait investir exactement de la même manière. C'est
l'idée clé. Tout ce qui devrait compter pour vous en tant qu'individu est la
performance de l'ensemble
de votre portefeuille, n'est-ce pas ? Si vous êtes une personne
rationnelle et économique, un homo economicus, pourquoi vous préoccupez-vous de la
hausse ou de la baisse d'une action ? C'est le total qui compte pour vous. Donc, ce
qui vous intéresse
naturellement est la moyenne et la variance du rendement de
l'ensemble de votre portefeuille. Et le résultat de tel ou tel actif en particulier
n'est pas censé vous intéresser. Maintenant, en réalité, les gens se vantent de
leurs compétences en matière d'investissement
sur des actifs individuels. Mais ils ne devraient pas le faire, parce que
les résultats, ça va ça vient. C'est la moyenne qui compte. Ce qui doit vous
intéresser, c'est le rendement moyen
sur l'ensemble de votre portefeuille et l'incertitude du
rendement total du portefeuille tout entier. Nous parlons là
du modèle d'évaluation des actifs financiers, que, je crois, l'on doit à Harry
Markowitz,
au début des années 1950. Il était étudiant de deuxième cycle à l'université de
Chicago. Il a eu une idée géniale. Je peux décrire précisément comment optimiser le
risque. Je vais partir du principe que le risque peut être
décrit par une matrice de variances, un peu de technique et de statistiques. Et je
vais partir du principe que je sais quels sont les
rendements attendus des différents actifs. Que dois-je faire en tant que
gérant de portefeuilles ? Et c'était tout simple. Ça tenait sur une page de maths.
Tout était là. Il avait calculé le portefeuille optimal. Et en supposant que
vous connaissiez la variabilité des actifs et de leurs rendements attendus, c'est
presque dingue que
cela n'ait pas été découvert plus tôt. Mais il y a des moments dans l'histoire où
certaines idées se cristallisent soudainement. L'idée de mesurer le risque par un
écart-type. Et ensuite, de faire des calculs qui ramènent
ça à une valeur minimale minimale en tout cas par rapport à un
certain rendement attendu. Cela a conduit à une grande
révolution dans la finance. Mais c'est une discipline fondamentalement mathématique
contrairement à ce que l'on a vu en cours. Je pense aussi qu'on risque de lui
donner trop d'importance,
j'adore ce genre de modèles mathématiques mais je ne pense pas qu'ils se suffisent
à eux-mêmes. Mais l'idée demeure : d'une manière ou d'une autre
il faut tenir compte de chaque actif dans lequel on investit. Réfléchir à la
manière dont il contribue à la variance
de son portefeuille dans son ensemble et au rendement attendu du portefeuille.
C'est une décision d'une grande complexité. Parfois, on préfère disposer d'une
quantité
positive d'un actif donné, et parfois on souhaite en posséder une valeur négative.
Et ce que vous détenez ne dépend pas uniquement
du rendement attendu de l'actif, mais aussi du rendement attendu d'autres actifs et
de leur covariance avec cet actif. Ça a l'air d'être un problème d'une complexité
presque infinie, mais en fait ce n'est pas si difficile que ça. C'est juste un peu
de calcul. Harry Markowitz a trouvé la solution
dans sa chambre à l'Université City of Chicago et on s'en sert encore depuis lors.
C'est quelque chose que je voulais aborder
assez tôt dans le cours, parce que j'aime beaucoup ce modèle. Je ne lui fais pas
confiance [rire] mais je l'aime bien.

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