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1. oraux du bac
2. explication de texte Kant
Analyse du texte de Kant, Qu'est-ce que les lumières ?

Un aperçu des idées du texte:

Ce texte est extrait d'un article de journal dans lequel Kant examine la question : "Qu'est-ce
que les Lumières ? "
Cette expression utilisée pour qualifier le 18ème siècle comporte plusieurs sens - pour Kant il
ne s'agit pas tant d'éclairer les Hommes avec des connaissances pour les faire sortir de
l'obscurantisme que de les inciter à utiliser leurs "propres lumières", c'est à dire à utiliser leur
raison pour penser par eux-mêmes de façon autonome.
Pour Kant les "lumières " désignent ainsi la sortie de l’homme de son état
de minorité(dépendance intellectuelle) dont il est lui-même responsable. Minorité, c’est-à-dire
incapacité de se servir de son entendement (pouvoir de penser) (…)Aie le courage de te servir
de ton propre entendement (Sapere aude -ose savoir). Voilà la devise des Lumières selon
Kant.

Ainsi dans ce texte nous allons retrouver à la fois un constat sur la situation de l'Homme : la
plupart des Hommes se trouvent dans un état de dépendance surtout intellectuelle vis-à-vis
des autorités intellectuelles et morales
L'explication de cette situation qui en établit les causes (paresse et lâchete ) , les
conséquences qui cela entraîne (les tuteurs profitent de la situation) et se termine sur un
encouragement adressé aux hommes pour qu'ils tentent malgré tout de se libérer de l'emprise
des tuteurs. Lorsqu'on pense par soi même et qu'on suit son propre chemin on risque de se
tromper mais c'est ainsi que l'on progresse.

Examen plus approfondi:

Thème l’autonomie de la pensée et la liberté - Celle ci n’est pas donnée, elle doit se
conquérir

Thèse : L’auteur soutient qu’une majorité d’hommes restent soumises aux autorités
politiques, morales, intellectuelles alors qu’il leur suffirait d’exercer leur raison et penser par
eux même pour devenir indépendant. Ainsi Kant soutient que la sortie de l'Homme de son état
de minorité est un processus qui est loin d’être achevé.

Problème : Sommes nous sortis de l’état de minorité ? Ne sommes nous pas nous aussi
soumis à des autorités qui pensent pour nous (de nos jours les média, la science …). D’autre
part, est-ce seulement par manque de volonté qu’on se laisse guider. La faute n’incombe t-
elle pas davantage aux « tuteurs » qui conditionnent les hommes ?

Plan : le texte présente d’abord le paradoxe de la servitude volontaire puis le rôle des tuteurs
et se conclue sur l’apprentissage de la liberté.

1) Le paradoxe de la servitude volontaire :

La nature a donné les moyens à chaque Homme pour penser par lui-même : la raison.
La nature à affranchi (libérer) l'Homme depuis longtemps d'une tutelle étrangère.
On peut comprendre cette phrase de deux façons:
a) L'adulte n'a plus besoin (contrairement à l'enfant) d'une autre personne pour le guider, il a
sa propre raison pour se dirige parcequ'il est maintenant adulte.

b) L'espèce humaine n'est plus guidée comme c'est le cas chez


l'animal sauvage par un instinct qui lui fixe précisément la marche
de sa conduite, l'Homme par sa raison peut se fixer ses propres
règles de comportement et développer sa réflexion.

Pourtant et c'est là que réside le paradoxe: les hommes demeurent


dans un état de tutelle. Ils n'exercent pas leur faculté de pensée, ils
s'en remettent à d'autres pour penser à leur place.

L'explication est simple selon Kant: il est plus facile, plus


confortable d'être guidé par un autre que de faire l'effort de penser
par soi-même ce qui implique parfois le risque de se tromper. C'est
donc par "paresse et lâcheté" que les hommes préfèrent suivre des
tuteurs, des personnes qui ont une certaine autorité et qui servent
de guide. Les exemples sont éclairants sur ce point: le livre, le
directeur de conscience, le médecin. Ce sont trois figures de
l'autorité.
L'autorité de l'école (ou peut être de la religion) avec le livre,
l'autorité d'un guide qui peut être un prêtre ou un précepteur par
exemple (le directeur de conscience) qu'on pourrait remplacer
aujourd'hui par le "psy' ou le "coach". Enfin l'autorité même de la
science avec le médecin.
On voit avec ce dernier exemple l'ironie de Kant qui se moque
quelque peu des personnes qui consultent un médecin pour des
questions de régime alimentaire ( notons que Kant ne connaissait
sans doute pas les problèmes de surpoids ou d'obésité propre à
notre époque). Ce qu'il veut dire c'est qu'un peu de bon sens, de
jugement ou de réflexion permettrait de répondre par soi-même à
toutes les questions que l'on va poser aux autres en déboursant son
argent. Payer quelqu'un pour qu'il pense à notre place.
Cette tendance n'a sans doute pas disparu à notre époque, nous-
mêmes dès que nous avons une difficulté ou un problème, nous
allons consulter les réponses sur les navigateurs de recherche
d'internet . Or si nous n'utilisons pas notre raison , comment
pourrons nous savoir ce qui est vrai ou faux ? Nous serons enclins à
croire ce que l'on nous dit et nous finirons par adopter une opinion
sans aucune preuve sur ce qu'on appelle l'argument d'autorité, c'est
2) Le rôle des tuteurs :

Les tuteurs profitent de la situation , leur rôle n'est pas positif. Ils ne cherchent pas à
émanciper les personnes qu'ils dirigent on le voit avec le termes qui caractérisent leurs
rôles : Surveiller ; abêtir ; - Dissuader d’agir .

Ces tuteurs ont même tout intérêt a renforcer la dépendance des personnes dont ils ont la
charge afin de conserver leur intérêts. Le peuple est alors comparé à du bétail ou à des
enfants.
L'ironie de l'auteur apparaît avec les expressions: extrême bienveillance et sollicitude.
Les tuteurs en apparence sont bienveillants et plein de sollicitude avec leurs protégés mais en
réalité ils profitent de la faiblesse des Hommes et ne songent qu'à leur interêts. Un berger
peut apparaitre bienveillant envers ses brebis (il soigne, les protège) jusqu'au jour où il les
conduit à l'abattoir.
La dépendance dans laquelle les Hommes se sont enfermés peut se
refermer comme un piège

3) L’apprentissage de la liberté

Pour conclure son texte, l'auteur invite les hommes à faire " un pas"
en dehors de l'état de minorité , c'est à dire à décider de penser par
eux-mêmes même si cela conduit à se tromper.
Il utilise ici la métaphore de la chute. Si l'on veut apprendre à marcher tout seul, on peut
tomper mais c'est ainsi que l'on apprend. Si l'on veut apprendre à être libre on risque de faire
des erreurs mais on peut apprendre de ses erreurs pour ne plus les reproduire.

Conclusion
Ce texte constitue un plaidoyer pour la liberté de penser , le fait pour l'Homme d'utiliser sa
raison même si cela exige des efforts et fait parfois encourir des risques d'erreur. Mais c'est à
ce prix que l'Homme pourra être réellement indépendant (dans sa pensée et par conséquent
dans ses choix) ; cela est fondamental pour un individu mais tout aussi essentiel à l'échelle
d'un un peuple s'il ne veut pas tomber dans la servitude.
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PHILOSOPHIEFRANÇAISFORUM D'AIDE

Kant, Qu'est-ce que les lumières ? : Extrait 2


Revenir à la présentation du sujet
Texte étudié :
Les lumières sont ce qui fait sortir l'homme de la minorité qu'il doit s'imputer à lui-même.
La minorité consiste dans l'incapacité où il est de se servir de son intelligence sans être
dirigé par autrui. Il doit s'imputer à lui-même cette minorité, quand elle n'a pas pour
cause le manque d'intelligence, mais l'absence de la résolution et du courage nécessaires
pour user de son esprit sans être guidé par un autre. Sapere aude, aie le courage de te
servir de ta propre intelligence ! voilà donc la devise des lumières.
La paresse et la lâcheté sont les causes qui font qu'une si grande partie des hommes,
après avoir été depuis longtemps affranchis par la nature de toute direction étrangère
(naturaliter majorennes), restent volontiers mineurs toute leur vie, et qu'il est si facile
aux autres de s'ériger en tuteurs. Il est si commode d'être mineur ! J'ai un livre qui a de
l'esprit pour moi, un directeur qui a de la conscience pour moi, un médecin qui juge pour
moi du régime qui me convient, etc. ; pourquoi me donnerais-je de la peine ? Je n'ai pas
besoin de penser, pourvu que je puisse payer ; d'autres se chargeront pour moi de cette
ennuyeuse occupation. Que la plus grande partie des hommes (et avec eux le beau sexe
tout entier) tiennent pour difficile, même pour très-dangereux, le passage de la minorité
à la majorité ; c'est à quoi visent avant tout ces tuteurs qui se sont chargés avec tant de
bonté de la haute surveillance de leurs semblables. Après les avoir d'abord abêtis en les
traitant comme des animaux domestiques, et avoir pris toutes leurs précautions pour que
ces paisibles créatures ne puissent tenter un seul pas hors de la charrette où ils les
tiennent enfermés, ils leur montrent ensuite le danger qui les menace, s'ils essayent de
marcher seuls. Or ce danger n'est pas sans doute aussi grand qu'ils veulent bien le dire,
car, au prix de quelques chutes, on finirait bien par apprendre à marcher ; mais un
exemple de ce genre rend timide et dégoûte ordinairement de toute tentative ultérieure.
Kant, Qu'est-ce que les lumières ?

Note du corrigé :
Note actuelle 3.00/5

Proposé par : aliceb (Elève)

Description :
Commentaire entièrement rédigé en trois parties :
I. La difficulté pour un individu de se sortir de sa minorité,
II. Les individus se sentent bien mieux engoncés dans leur confort de non-réflexion,
III. Le plus important est la liberté intellectuelle

En Allemand, Aufklärung signifie mot à mot l'acte d'éclairer, de faire venir la lumière. Le
Siècle des Lumières doit son nom à l'illumination des esprits. Ce texte de Kant est
fondamental, car il a pour objet d'en fournir une définition claire, accessible et concise.
Les Lumières révèlent deux catégories d'état d'esprit : la minorité et la majorité. La
minorité représente tout un chacun vivant sous la tutelle de personnes qui font l'effort de
penser à leur place. Cette position se révèle être des plus confortables puisqu'il y a
simplement à retenir le résultat des efforts de réflexion des autres. Par contre, est
majeur, tout individu prenant en charge sa propre réflexion. La thèse de cet extrait
présente le courant des Lumières comme un mouvement incitant les personnes à
s'extraire de cette minorité grâce à la raison et l'esprit critique afin de parvenir à un état
d'autonomie dans leurs réflexions et leurs jugements et donc de devenir majeurs à leur
tour, de sorte que chacun trouve son propre mode de penser. Le progrès essentiel des
Lumières se trouve ainsi dans l'exercice individuel de la raison critique, émancipée des
influences des traditions instaurées par la société. Dans un premier temps, Kant évoque
dans sa thèse, la définition des Lumières et la difficulté pour un individu de se sortir de
sa minorité par lui-même et de surmonter sa peur de l'inconnu, de ce qui n'est pas et
qu'il doit créer par lui-même, et de se déloger de ses habitudes confortables pour entrer
dans un état d'esprit de réflexion qui peut user (lignes 1 à 6). Dans un deuxième temps,
le fait que peu y parviennent car les individus se sentent bien mieux engoncés dans leur
confort de non-réflexion et ne tentent pas d'en sortir (lignes 7 à 16). D'après les propos
de Kant, le plus important est la liberté intellectuelle, l'indépendance d'esprit, et
l'élévation des pensées à un stade de réflexion personnel qui nous permettent de mener
au mieux nos choix dans la vie.

I. La difficulté pour un individu de se sortir de sa


minorité

Pour Kant, tous les hommes possèdent en eux la raison, c'est-à-dire la faculté de juger
par soi-même. Dans ce texte, il s'en sert telle une aide pour sortir les personnes de leur
état de minorité et de les amener à la majorité qui leur fera accéder à une autonomie de
jugement. Le Siècle des Lumières représente cette révélation et cette évolution du mode
de penser, qui part d'un état de minorité, c'est-à-dire de dépendance de jugement à une
autre personne, pour arriver à un état de majorité où chacun a sa propre manière de
penser. L'auteur s'inscrit dans la continuité de Descartes qui pense que « le bon sens est
la chose du monde la mieux partagée. Mais ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, le
principal est de l'appliquer bien. » Il s'en distingue par sa conviction que le problème qui
règne sur les esprits est le manque de « courage de se servir de son propre
entendement » (Ligne 5), à la différence de Descartes qui lui s'oriente sur l'absence de
méthode. En effet, Kant croit que les esprits sont pour la plupart mineurs, car ils ne
veulent pas s'élever et préfèrent rester ancrés dans cet état de dépendance au jugement
d'autrui. Descartes, lui, part du principe que ce n'est pas la volonté des personnes qui est
à remettre en cause si elles sont mineures, mais que c'est la démarche pour apprendre à
bien penser qui leur fait défaut. Pour lui, les individus ne pourront s'élever en esprit
qu'une fois après avoir intégré comment il faut procéder pour réussir à l'appliquer.

Peu de personnes osent pratiquer librement leur pensée. Selon Kant, l'anomalie ne se
situe pas dans la raison elle-même ni même dans sa pratique, mais dans la peur de
l'utiliser, ce qui place les individus dans une dépendance accrue à autrui (qui représente
les tuteurs dont ils ont besoin pour mener à bien leur vie). Les mentalités sont donc
facilement manipulables. On peut mieux envisager de ce point de vue comment les
tyrans ou les despotes ont réussi à introduire leurs idées dans les esprits sans provoquer
de soulèvements ou d'indignations de la population. Chaque être humain se retrouve
confronté à un choix. Soit, il ose penser par lui-même et se sent alors libre, soit il subit la
pensée des autres, et dans ce dernier cas, abandonne sa liberté. On peut associer de ce
fait le combat des philosophes pour apprendre aux personnes à sa servir de leur propre
raison à une bataille pour recouvrir leur liberté et pouvoir en jouir.

Le premier paragraphe (lignes 1 à 6) sert à énoncer cette thèse où les Hommes sont
responsables de leur situation de dépendance vis-à-vis d'autrui. Kant se fait le devoir de
les ramener dans le droit chemin et de leur rappeler leur responsabilité. Ils se doivent de
retrouver leur liberté, qui contrairement à ce qu'ils pensent n'est pas une chose que l'on
obtient en surmontant un barrage extérieur, mais intérieur. Car, oui, selon Kant, pour
arriver à penser par soi-même, il faut tout d'abord, apprendre à se connaître et parvenir
à intégrer l'idée même de penser seul. C'est-à-dire que les Hommes n'obtiendront leur
liberté qu'une fois qu'ils auront acquis la résolution de se détacher d'autrui pour pouvoir
se laisser penser comme ils l'entendent. Tout réside dans la conscience du fait que l'on
est dépendant et de la volonté de s'en sortir. Alain dit « Le secret de l'action, c'est de s'y
mettre ».

En effet, la thèse de Kant présente certaines limites. Un individu peut prendre justement
la résolution de penser sans l'avis d'autrui, l'accompagner de toute sa bonne volonté, et
pourtant ne pas y parvenir. Il peut y avoir des facteurs externes, comme un manque
d'éducation, de temps (à cette époque, les gens passaient leur temps à travailler et à
effectuer des tâches ménagères et donc ne se laissaient pas de temps pour penser à
divers sujets), ou encore de savoir (ce qui rejoint la théorie de Descartes qui exprime le
problème de méthode). Par ailleurs, un individu parvient mieux à réussir en général
lorsqu'il est entouré de proches et encouragé. S'il se trouve seul avec sa résolution, il y a
peu de chances qu'il réussisse à la mener à bon terme à moins d'avoir une grande
capacité intellectuelle. Par ailleurs, Kant présente ce combat pour apprendre à penser
seul comme un combat pour accéder à notre liberté. Mais veut-on réellement être libre ?
Est-ce que l'être humain ne se sent pas plus à l'abri quand il n'est pas libre de faire ce
qu'il veut ? Nombre d'individus ont peur de ce qui n'est pas et, de ce fait, se retrouvent
engoncés dans cette situation de dépendance aux autres. Comme ils n'ont pas d'efforts à
fournir et qu'ils ne sont pas sous l'obligation d'abandonner cette facilité de non-
raisonnement, ils n'éprouvent pas l'envie de dépasser cette inquiétude opposée à leur
mode de fonctionnement. « Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre
entendement : telle est donc la devise des Lumières » rappelle que l'on ne devrait pas
laisser à quelqu'un l'art de penser et de juger à notre place. La minorité se doit de
devenir majorité, mais cela implique des causes et conséquences.

II. Les individus se sentent bien mieux engoncés


dans leur confort de non-réflexion

Le second paragraphe énumère ces dernières. En 1784, sous l'Ancien Régime, la plupart
des Hommes sont adultes d'un point de vue civil, mais se retrouvent pourtant maternés
tels des enfants – en latin « infans » qui a la même signification que Unmündigkeit « le
fait de ne pas (encore) parler » - avec leur consentement. Ils sont des mineurs
intellectuellement, incapables de se prendre en charge eux-mêmes. Il faut leur apprendre
à acquérir une autonomie qui leur permettra d'affronter la vie et d'exercer leur libre
arbitre. Kant aborde dans un premier temps les causes dues à cet état de dépendance
« la paresse et la lâcheté (…) leur vie durant les mineurs » (Lignes 7 à 9). En effet, la
paresse et la lâcheté suffisent à elles seules pour bloquer une personne dans sa
dépendance si elle ne trouve pas assez de courage en elle pour se démarquer et
s'assumer pleinement. On peut comparer cela à l'envol des adolescents quand ils
acquièrent leur majorité et qu'ils passent de leur phase de transition entre l'enfance, et
donc de dépendance à l'égard de leurs parents, au grand saut vers l'inconnu, à la
construction de leur vie future. Ils doivent faire des choix et savent que ce ne seront pas
toujours les bons, car nul ne peut prédire l'avenir. Il n'y a pas de jugement parfait et l'on
ne peut pas prévoir tout à l'avance, mais ces adolescents ne peuvent pas reculer, la vie
des majeurs les attend. Ils forgent leur expérience et rejoignent la catégorie de leurs
parents avec quelques années de moins. Certains, néanmoins, ne parviennent pas à
s'assumer et restent aux crochets de leurs parents ou de leurs amis. Ce sont des
incapables majeurs. Ceux-ci sont victimes d'une peur bien souvent inconsciente de créer
leur vie seuls et s'installent petit à petit dans la paresse et la lâcheté que cite Kant. Vivre
sans avoir à décider de sa vie est confortable, car il n'y a pas d'efforts à fournir
(paresse), mais, en même temps, chaque individu est différent et donc a un mode de vie
qui lui correspond particulièrement. Si quelqu'un décide pour lui de sa vie, il ne sera au
final jamais réellement satisfait puisque seul lui connaît ce qui le rendrait heureux. Se
pose alors le problème de comprendre ceci.

Bien que la raison soit présente en chacun de nous, elle se cache parfois et on ne peut
réussir à expliquer certains de nos malaises, car ils sont inconscients. Une fois que la
compréhension est faîte, il reste à l'exprimer haut et fort. Les hommes ne sont pas de
nature téméraire, ce qui explique le terme lâcheté employé pour définir l'absence d'action
des individus pour s'extraire de leur condition de dépendance. Ils favorisent le bien-être
présent à un bonheur hypothétique qui pourrait leur apporter la liberté de penser. Mais le
chemin pour y accéder, étant trop incertain, les fait se complaire dans leur léthargie
d'esprit.

Parallèlement, le paragraphe deux (lignes 7 à 20) nous offre également les conséquences
que cela engendre. En effet, certains Hommes ont compris tout cela et s'attribuent
illégitimement le droit de diriger leurs semblables. Revenons-en à l'exemple des tyrans
qui pensent à la place de leurs compatriotes et qui, de par ce fait, en profitent pour leur
faire croire qu'ils agissent dans leur intérêt. Puisque l'intellect n'est pas développé pour
les mineurs, il est facile d'en abuser comme il est dit ligne 9 « et c'est pour cette raison
qu'il est si aisé à d'autres de s'instituer leurs tuteurs ». Ces « tuteurs » n'agissent donc
pas dans le bien des mineurs qui leur sont dévoués.

III. Le plus important est la liberté intellectuelle

À partir de là, Kant use d'un triple exemple de la ligne 9 à 13. Les livres représentent la
culture de l'époque, les médecins la santé et des « directeurs spirituels » servent de
conscience morale. Ainsi dans chaque domaine de la vie humaine, il se trouvera
quelqu'un pour nous guider et auquel on pourra se remettre totalement. Ce qui signifie
qu'on dénichera toujours quelqu'un pour nous indiquer la voie à suivre et que c'est à
nous de décider si l'on préfère à cela notre indépendance. Si un jour, des tuteurs en
viennent à réclamer une quelconque autorité, ce n'est pas par leur savoir qu'ils
l'obtiendront, mais par la demande inconsciente qui provient des mineurs et par la
pression qu'il exerce. Cela démontre comment fonctionne cette minorité, cet
asservissement volontaire dans lequel les Hommes se complaisent davantage qu'ils n'y
sont forcés. Là encore, on peut se demander si la volonté est vraiment maîtresse de tout,
car une personne peut vouloir bien des choses dans sa vie, du plus profond d'elle-même
et cependant ne pas les obtenir. La gêne de s'affirmer au sein d'une famille nombreuse
par exemple, le fait d'être d'une nature timide, ou de se démarquer des autres en ne
tenant compte que de l'avis que l'on se crée peut être considéré comme une forme
d'irrespect et accentuer l'envie de se conformer à l'avis général pour ne pas créer de
tort.

De surcroît, la volonté, dont fait l'éloge Kant, n'est pas une valeur sûre. En effet, qui peut
certifier avoir une volonté à toute épreuve ? Chaque individu a des points faibles. Certes,
la quantité de ceux-ci varie selon les caractères, mais personne (malgré toutes ses
affirmations) ne peut dire qu'il est sans faiblesse (que ce soit conscient ou inconscient,
puisque certains croient réellement en leurs paroles). Le monde grec l'a démontré avec
l'histoire d'Achille, qui semblait invincible et qui pourtant a succombé après l'atteinte d'un
point fait qu'il ne soupçonnait pas. Une volonté, donc, si forte soit-elle, peut s'étioler très
rapidement si le point faible de l'individu concerné est touché.

Par ailleurs, l'auteur pense que les tuteurs font plus de mal que de bien en laissant les
mineurs s'appuyer sur leur jugement et s'en servent à des fins personnelles. Pour les
garder auprès d'eux et les utiliser plus facilement (l'individu mineur est réduit à l'état
d'objet ou d'animal puisqu'il ne peut pas parler tel un enfant), ces tuteurs instaurent des
idées dans les esprits des mineurs qui les poussent à rester dans cet état. Lignes 16 à 18
« Après avoir commencé par abêtir leur animal domestique et soigneusement empêché
que ces créatures tranquilles ne soient autorisées à risquer même le moindre pas sans
les lisières qui les retiennent, ils leur montrent ensuite le péril qui les menace si elles
tentent de marcher seules. » montre ironiquement que Kant se moque de ces tuteurs qui
pratiquent une méthode consistant à introduire beaucoup d'idées dans les esprits et à
créer des barrières pour exploiter la peur de l'inconnu des individus mineurs qui préférera
prendre le chemin de la certitude : celui qui leur a été tracé. Or personne ne désire
marcher sur le terrain de l'indépendance d'esprit, car ne voit que les embûches et non la
destination finale. C'est pour cela que Kant s'évertue à finir son texte lignes 18 à 20 en
expliquant que pour arriver à une situation plus bénéfique qu'à celle où on se trouve, il
faut d'abord surmonter certains obstacles pas toujours évidents. Pour les mineurs, ces
obstacles intimident et dissuadent de toute tentative pour accéder à l'arrivée. Ils sont
donc responsables de leur condition puisque Kant fournit la solution à leur état d'apathie
morale.

Conclusion

En conclusion, on peut répondre à la question qu'est-ce que les Lumières ? L'éveil de la


raison et de l'Homme. Ce siècle instaure l'idée que la vie est un exercice à l'application
de sa propre raison, c'est-à-dire à sa capacité à juger par soi-même. Il faut y ajouter un
intellect actif et une qualité morale que peu d'Hommes peuvent se vanter de détenir et
surtout d'appliquer : la volonté vraie. Celle qui nous permet d'obtenir ce que l'on veut et
de mettre pour cela tous les moyens en œuvre, celle qui nous fait croire que si l'on veut
aller sur la lune, on pourra y aller. Vouloir, c'est pouvoir. Kant revendique ce droit de
penser par soi-même en préconisant la raison qui est en chacun de nous. Si nous
désirons être libres, nous le pouvons. Les prétextes que l'on s'invente (règles de société,
coutumes...) sont à prendre comme des obstacles à surmonter sur notre chemin de
quête et si l'on se désiste, si l'on ne résiste pas à ces barrages encombrants, c'est que
notre volonté de liberté n'est pas si présente dans notre esprit. Cependant, Kant ne tient
pas compte dans sa philosophie d'éventuels évènements externes ou internes qui
feraient que notre volonté ne peut être appliquée à la lettre/ La vie n'est faîte que de
choix et pour savoir que l'on veut, il faut apprendre d'abord à se connaître grâce à notre
raison. La liberté, c'est faire ses propres choix en toute conscience, c'est exercer sa
volonté individuellement.

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aliceb (élève)
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Plan de la fiche sur Qu’est ce que les Lumières ? de Kant :

Introduction
Texte étudié
Eléments de commentaire
Conclusion

Introduction

Kant publie plusieurs articles de 1784 à 1786, dans lesquels il répond à la question «
Qu’est ce que les Lumières ? » avant de se passionner pour les événements de la Révolution
française. Adepte heureux du despotisme éclairé de Frédéric II, il est sensible au rôle
émancipateur d’un courant qui permettra, selon lui, à l’intelligence humaine de parvenir à une
sorte de majorité. Peu enclin à l’action collective et politique c’est dans l’exercice individuel de
la raison critique, libérée des pouvoirs de la tradition, qu’il voit le progrès essentiel dû aux
Lumières.

Texte étudié

Les lumières, c’est pour l’homme sortir d’une minorité qui n’est imputable qu’à lui. La
minorité, c’est l’incapacité de se servir de son entendement sans la tutelle d’un autre. C’est à
lui seul qu’est imputable cette minorité dès lors qu’elle ne procède pas du manque
d’entendement, mais du manque de résolution et de courage nécessaires pour se servir de
son entendement sans la tutelle d’autrui. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton
propre entendement : telle est donc la devise des Lumières.
La paresse et la lâcheté sont causes qu’une si grande partie des hommes affranchis depuis
longtemps par la nature de toute tutelle étrangère, se plaisent cependant à rester leur vie
durant des mineurs ; et c’est pour cette raison qu’il est si aisé à d’autre de s’instituer leurs
tuteurs. Il est si commode d’être mineur. Si j’ai un livre qui a de l’entendement pour moi , un
directeur spirituel qui a de la conscience pour moi, un médecin qui pour moi décide de mon
régime etc., je n’ai pas besoin de faire des efforts moi-même. Je ne suis point obligé de
réfléchir, si payer suffit ; et d’autres se chargeront pour moi l’ennuyeuse besogne. […]
Il est donc difficile pour tout homme pris individuellement de se dégager de cette minorité
devenue comme une seconde nature. Il s’y est même attaché et il est alors réellement
incapable de se servir de son entendement parce qu’on ne le laissa jamais en fait l’essai.
Préceptes et formules, ces instruments mécaniques destinés à l’usage raisonnable ou plutôt
au mauvais usage de ses dons naturels, sont les entraves de cet état de minorité qui se
perpétue.
Mais qui les rejetterait ne ferait cependant qu’un saut mal assuré au-dessus du fossé
même plus étroit, car il n’a pas l’habitude d’une telle liberté de mouvement. Aussi sont-ils peu
nombreux ceux qui ont réussi, en exerçant eux-mêmes leur esprit, à se dégager de cette
minorité tout en ayant cependant une démarche assurée.
Qu’un public en revanche s’éclaire lui-même est davantage possible ; c’est même, si
seulement on lui en laisse la liberté, pratiquement inévitable. Car, alors, il se trouvera
toujours quelques hommes pensant par eux-mêmes, y compris parmi les tuteurs officiels du
plus grand nombre, qui, après voir rejeté eux-mêmes le joug de la minorité, rependront
l’esprit d’une estimation raisonnable de sa propre valeur et de la vocation de chaque homme a
penser par lui-même. […]
Mais ces Lumières n’exigent rien d’autre que la liberté ; et même la plus inoffensive de
toutes les libertés, c’est-à-dire celle de faire un usage public de sa raison dans tous les
domaines.

Emmanuel Kant, Qu’est ce que les lumières ? , 1784


Trad. J. Mondot, université de Saint-Étienne, 1991

Eléments de commentaire

1) Remarques générales

Minorité ici vue comme majeure/mineure, quand on commence par penser par soi-même.
Entendement : de son intelligence, pensé par soi-même.
Responsable du non entendement : la paresse le manque de courage.
Contrairement aux lumières, il y a une visée didactique dans ce texte : dialogue
d’enseignement.
Il faudrait savoir se suffire a soi-même, ne pas avoir besoin des autres, ce qui est
actuellement impossible.
A force de ne plus penser par eux-mêmes, ils prennent l’habitude de ne pas penser du tout.
Mal assuré = beaucoup d’erreur de jugement.
Liberté d’user librement de sa raison.
Danger de la pensée libre a l’époque : le pouvoir politique (et pourquoi lui ?), la religion
(l’Eglise était très puissante).

2) Progression du texte

Paragraphe 1 : Commence par définir les lumières comme le fait de sortir d’une minorité et
analyse de cette minorité (cause, origine).
Conclusion : Difficulté pour l’homme de sortir de cette minorité seule.

Paragraphe 2 : Opposition « mais qui... » ligne 23 envisage la possibilité de se libérer mais


le développement amène à de nouveaux échecs « Cependant… ».
Conclusion : Peu d’humains peuvent arriver à penser par eux-mêmes.

Paragraphe 3 : Conclusion finale : Les lumières n’exigent rien d’autre que la liberté ->
antithèse liberté minorité.
D’après Kant le plus important est la liberté d’ordre intellectuelle, liberté d’esprit,
indépendance d’esprit, libre examen, libre arbitre, etc.
Qu’est ce que les Lumières ? L’exercice de sa propre raison mais il faut non seulement la
qualité intellectuelle mais aussi la qualité morale (comme le courage ou la volonté).
Conclusion

L'article Qu’est ce que les Lumières ? propose une sorte d’idéal des Lumières, il essaye
de fonder une sorte de nouveau modèle incarnant l’esprit des Lumières.
L’usage de la raison et le fait de se servir de son entendement est une exigence
retranscrite dans le texte.
Kant revendique la liberté. Pour y accéder il préconise la raison.

Les philosophes des Lumières vont remettre en cause la société, ce qui va permettre cette
contestation et le libre examen.

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Merci à celui ou celle qui m'a envoyé cette analyse de Qu’est ce que les Lumières ? de Kant

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